En le voyant faire Bridgette crispa son visage, fermant les yeux en fronçant les sourcils en craignant ce qui allait suivre, le cœur au bord de l'explosion. Mais alors qu'elle sentit le souffle de Félix s'intensifier sur sa peau, les jeunes gens entendirent soudain la porte d'entrée du pavillon s'ouvrir et des pas résonner sur le sol. La jeune fille en profita pour s'écarter des bras de son ami, posant sa main sur sa poitrine pour tenter de calmer le rythme affolé de son cœur tandis que ce dernier resserrait sa cravate en détournant les yeux.
-« Ah bah vous êtes là ! s'exclama Jehan qui venait d'arriver. On se demandait où vous étiez passé ! Félix, ton vieux te cherche partout ! »
En voyant l'air troublé de ses camarades, le jeune homme les observa quelques instants en fronçant les sourcils.
-« J'ai interrompu quelque chose ? »
-« N-Non ! » répondit aussitôt Bridgette en passant nerveusement sa main dans ses cheveux.
-« Tout va bien, répondit simplement Félix après un petit raclement de gorge. Allons-y. »
Jehan les regarda passer devant lui avec des yeux ronds avant de hausser les épaules : il finirait par savoir ce qu'ils lui cachaient, tôt ou tard. Il se contenta de les suivre, les mains dans le dos, vers l'extérieur du pavillon. Bridgette, en tête, fut la première à se retrouver sur la terrasse en graviers qu'elle avait déjà traversé en arrivant.
Tout autour d'elle, les invités de Gabriel Agreste discutaient fiévreusement des récents évènements, partageant leur soulagement que tout soit enfin terminé. Certaines personnes avaient pris place sur les quelques chaises dispersées à l'extérieur et une ambulance avait même été dépêchée sur place, sûrement pour s'occuper des quelques blessés légers durant l'attaque. Un peu plus loin, Bridgette remarqua également la présence d'une voiture de police, arrêtée en travers du parking réservé aux invités.
Elle posa enfin ses yeux sur les agents de police, en train d'écouter la complainte de Juan Hywel qui s'agitait devant, pointant d'un doigt accusateur M. Agreste qui se tenait non loin de lui. La jeune fille était trop loin pour comprendre ce que le chef d'orchestre disait mais il était évident qu'il n'était pas content, au vu des grands gestes qu'il effectuait dans tous les sens.
Soudain, l'homme d'affaires releva les yeux vers leur petit groupe qu'Andréa venait de rejoindre en serrant Bridgette dans ses bras. Il les scanna quelques instants, échangeant un regard furtif avec son fils avant de décider de fausser compagnie à Hywel après avoir salué les agents de police. Cela raviva d'autant plus la colère du musicien qui lui somma de revenir, mais il n'écouta pas.
Il traversa la terrasse, parfois arrêté par quelques invités qui le remerciait pour la soirée, pour serrer quelques mains avant de s'arrêter en face de son hériter qui s'était éloigné de ses amis de quelques pas.
-« Je te cherchais. » déclara simplement l'homme en arrivant à côté de son fils.
-« Pardon, je faisais le tour du pavillon pour chercher Bridgette. J'avais peur qu'il lui soit arrivé quelque chose pendant l'attaque. » expliqua l'adolescent en soutenant le regard de son père.
-« Bridgette hmm… ? »
M. Agreste scanna la jeune fille discutait vivement avec Jehan et Andréa, les yeux légèrement plissés avant de recentrer son attention sur Félix.
-« Dis au revoir, nous rentrons. »
-« Tout de suite ? Les invités ne sont pas encore partis… »
-« Je leur ai dit de rentrer chez eux après m'être excusé de la tournure des évènements. Mais les cœurs ne sont plus au divertissement, autant tout arrêter maintenant. »
-« Je… C'est vraiment dommage que cela se finisse comme cela. Je sais que vous vous étiez donné beaucoup de mal pour tout organiser. »
-« Il est vrai que cela risque d'entraîner quelques retards dans mon organisation, mais rien que je ne pourrai résoudre. J'ai déjà proposé quelques rendez-vous à nos futurs associés. »
-« C'est… Une bonne chose. » déclara le jeune homme en baissant les yeux.
-« Bien maintenant, fais ce que je t'ai dit. »
Le garçon acquiesça tandis que son père se tournait vers le garde du corps habituel de son fils.
-« Raccompagnez ces jeunes gens chez eux je vous prie. »
L'homme se contenta d'un hochement de tête avant de tourner les talons en se dirigeant vers le parking, là où il avait garé la voiture de son employeur quelques temps plus tôt. Mais alors que Félix commençait à retourner vers ses amis pour leur souhaiter une bonne fin de soirée, il vit du coin de l'œil Camille approcher à grand pas de sa direction.
Le jeune homme retint un soupir en serrant les poings : il avait presque réussi à l'oublier. Elle lui adressa un petit sourire satisfait en s'approchant de Gabriel, un regard méchant dans les yeux.
-« M. Agreste, Bridgette ne peut partir d'ici. » tonna-t-elle en se plantant devant lui.
-« Hmm ? Pourquoi cela ? »
-« Parce que j'ai des preuves évidentes qu'elle m'a v- »
-« Camille, interrompit soudainement Félix, revenu rapidement vers eux. J'ai retrouvé ta bague. La voilà. »
-« Aha, bien essayé ! Mais ça ne m'empêchera pas de… »
Mais en le voyant sortir la bague de la poche de sa veste, la voix de Camille mourut peu à peu. Le garçon lui tendit le bijou, la défiant du regard de poursuivre dans son intention de nuire à Bridgette. Camille le regarda faire, regarda la bague qu'il lui tendait, releva les yeux vers lui avant de récupérer sa propriété. Elle s'efforça de sourire faussement de soulagement, mais Félix pouvait facilement remarquer que la peste bouillonnait de rage.
-« Mlle Bourgeois, vous vouliez me dire quelque chose ? » demanda Gabriel en haussant un sourcil étonné.
-« … Non, tout va bien. Félix a retrouvé ma bague, je suis soulagée. » répondit-elle d'une voix la plus posée possible.
-« Alors tout est rentré dans l'ordre dans ce cas. C'est une bonne nouvelle. »
-« Oui, une très bonne nouvelle. » répéta la peste sans lâcher Félix du regard.
-« Bien, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne soirée mademoiselle. Au plaisir de vous revoir. »
Camille acquiesça poliment, regardant M. Agreste faire volte-face pour s'approcher de Nathalie, quelques mètres plus loin. Elle continuait de regarder Félix qui ne put retenir un petit sourire de satisfaction en voyant les plans de la peste échouer.
-« Bien joué, déclara Camille avec un rictus ironique. Tu remportes cette partie-là Félix. Mais n'oublie pas que tu ne seras pas toujours là pour la protéger et que je ne suis jamais loin. »
-« Moi non plus Camille, moi non plus. » martela-t-il en faisant un pas en arrière alors qu'elle s'approchait de lui.
-« Hm hmm… ricana la jeune fille en le voyant faire. Bon et bien, bonne soirée mon petit Félixou, « au plaisir de te revoir »… »
La jeune Bourgeois lui fit ensuite un signe de baiser de sa main avant de faire demi-tour pour rejoindre son père qui venait de l'appeler pour la prévenir de leur départ. Félix la regarda s'éloigner puis disparaître dans la foule avant de tourner à son tour les talons pour s'approcher de ses trois camarades qui avaient observé la scène de loin.
-« Ça va vieux ? demanda Jehan, le bras autour des hanches d'Andréa. Elle te voulait quoi Camille ? »
-« Rien, tout va bien ne vous en faites pas, dit-il en regardant Bridgette pour lui faire comprendre que tout était rentré dans l'ordre. C'est un peu précipité mais je dois vous fausser compagnie. Mon chauffeur va vous ramener chez vous. »
-« C'est très gentil, merci beaucoup. » répondit Andréa avec un sourire.
-« Merci à vous d'être venus ce soir. Ça n'a pas tourné de la manière dont je l'aurais cru mais j'ai été heureux de vous savoir ici. »
-« Hey, c'est grâce à toi ça ! reprit Jehan. On a passé une super soirée. Pour ça merci, vraiment. »
Félix hocha la tête, rassuré. Le moment de se séparer arriva et après quelques mots supplémentaires, les jeunes gens se souhaitèrent une bonne fin de soirée. Jehan passa son bras autour de ses épaules pour le remercier une dernière fois et Andréa osa s'avancer vers lui pour le prendre dans ses bras quelques secondes. Vint le tour de Bridgette qui imita le geste de son amie avec un sourire tendu. Elle entoura ses épaules de ses bras en se hissant sur la pointe de ses pieds tandis que Félix posait ses mains dans son dos.
-« Merci beaucoup, rentre bien. » murmura-t-elle.
-« Vous aussi, à lundi. » répondit le garçon en la relâchant.
-« Et… Merci aussi pour la petite danse. » reprit Bridgette en baissant les yeux, un sourire discret sur les lèvres.
-« Si ça t'a fait plaisir, c'est ce qui compte. »
-« Qu'est-ce qui t'as plu ? » questionna Jehan avec un sourire en coin.
-« Rien. » déclarèrent les deux amis en s'écartant l'un de l'autre.
-« Mais moi je veux savoir ! » gémit théâtralement le grand métis.
-« Laisse-les tranquille, tu vois bien que tu les embarrasses là » contra Andréa en attrapant le pan de sa veste pour le ramener vers elle.
Jehan se laissa faire quand elle l'attira à elle pour l'empêcher d'insister auprès de Bridgette et Félix, posant ses lèvres sur les siennes pour le faire taire quand il tenta de protester. Leurs deux amis échangèrent un petit rire amusé après un petit silence. Ils étaient toujours près l'un de l'autre sans même s'en rendre compte, la main de Bridgette s'était nonchalamment posée sur le bras de Félix.
Plus loin, Gabriel observait la scène en silence, détaillant cette jeune fille dont son fils semblait être proche. Il était conscient de ne pas être au fait de toute la vie sentimentale de ce dernier mais il n'était pas dupe au point de ne pas avoir remarqué à quel point il cherchait sa présence et son regard.
-« Nathalie, essayez de vous renseigner sur cette jeune femme, demanda-t-il à son assistante debout juste à côté de lui. J'aimerais savoir tout ce qu'i savoir sur elle. »
-« Vous pensez qu'elle peut être un obstacle pour la suite de vos plans ? » questionna Nathalie en regardant à son tour dans la direction de Bridgette.
-« Non je ne pense pas, mais je préfère avoir quelques coups d'avance si le vent venait à tourner. Il ne faudrait pas que mon fils s'écarte du droit chemin. »
-« … Bien monsieur. » répondit sobrement l'assistante après un hochement de tête.
Elle échangea ensuite un regard avec son employeur puis les deux se dirigèrent enfin vers la seconde berline noire de Gabriel Agreste tandis que le garde du corps de Félix venait de démarrer le moteur de la première.
Jehan, Andréa et Bridgette se dépêchèrent de le rejoindre en voyant son regard sévère se diriger vers eux. Félix les regarda embarquer puis, une fois partis, il s'en retourna, montant dans la voiture dans laquelle était déjà installé son père. Au volant, Nathalie fit une marche arrière puis traversa le parking avant de s'engager sur la chaussée.
Le jeune homme regardait le paysage défiler derrière la vitrine, les yeux loin de son père assis à l'autre bout de la banquette. Un silence de plomb régnait dans l'habitacle, seulement troublé par le ronronnement du moteur du véhicule. Le menton calé sur la paume de sa main, Félix essayait d'assimiler tout ce qui était arrivé ce soir. Il était heureux de voir cette soirée qui le répudiait tant enfin se terminer mais parallèlement à cela, ses questions ne s'étaient pas arrêtées de tourner dans son esprit.
Comment Ladybug était-elle arrivée aussi vite ? Pourquoi lui avait-elle délibérément menti ? Qu'avait-elle à cacher ? Faisait-elle vraiment partie des invités de son père ?
Que lui cachait Bridgette ? Pourquoi était-elle restée dans le pavillon alors qu'elle aurait très bien pu tenter de sortir à plusieurs occasions ? Était-elle vraiment restée là tout ce temps ou… ?
Il se pinça l'arête du nez : il n'avait pas le droit de se poser ces questions mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Une petite voix à l'arrière de son esprit lui susurrait une réponse qui semblait toute trouvée pour répondre à l'ensemble de ses questionnements mais il s'efforçait de ne pas l'écouter. Il n'avait pas le droit de connaître l'identité secrète de Ladybug, cela faisait partie de leur promesse mutuelle : ne jamais chercher à connaître l'autre. Et même s'il y avait une petite chance pour que Bridgette ait un lien avec tout cela, il lui était interdit d'investiguer et il en était conscient. Plus il s'interrogeait et plus il avait l'impression de trahir la confiance de sa coéquipière et de mettre en danger leur collaboration.
Alors pourquoi faisait-il tout cela ? Le jeu en valait-il vraiment la chandelle ? Il lui semblait y avoir plus à perdre qu'à gagner. Et pourtant, dès qu'il fermait les yeux, il croyait voir l'image de Bridgette et Ladybug se confondre sans qu'il ne puisse rien y faire. Ses souvenirs devenaient imprécis, troubles : il s'imaginait sauver Ladybug du sillage de cette voiture le jour de la rentrée, rencontrer Bridgette lors de son premier combat, parler de sa mère sa coéquipière le soir de Noël, embrasser sa camarade de classe pour la délivrer de Dislocœur, …
Il rouvrit les yeux en retenant un soupir : cette fois, il était en train de devenir fou, le doute n'était plus permis. En regardant furtivement sa main crispée sur cuisse, le garçon repensa à ce qui était arrivé avec Bridgette dans le pavillon. Il s'en voulait de jouer comme il le faisait avec elle. Elle avait eu le courage de lui avouer ses sentiments alors que lui n'avait rien su répondre, elle avait pris sur elle pour remettre leur relation à flot. Et lui, au lieu d'essayer de la préserver comme l'aurait fait un véritable ami, il n'avait rien trouvé de mieux que de laisser aller sa jalousie pour la garder avec lui.
Il avait confié ses sentiments à Ladybug et il n'arrivait pourtant pas à oublier Bridgette : l'imaginer avec quelqu'un d'autre rongeait ses entrailles de jalousie et le jeune homme ne cessait de se flageller pour cela. Qu'avait-il voulu faire tout à l'heure ? Comment osait-il lui faire une chose pareille ? Elle qui avait toujours été douce et gentille avec lui ?
« Si Ladybug et Bridgette sont la même personne, tu n'auras plus à faire de choix » lui murmura cette petite voix malicieuse à l'arrière de ses pensées.
L'adolescent pensa à secouer la tête pour se débarrasser de cette idée mais se retint au dernier instant, se souvenant qu'il n'était pas seul dans cette voiture : son père ne devait pas être témoin de quoi que ce soit de suspect, au risque de devoir en payer les conséquences.
-« J'espère que tu as pu sortir sans encombre tout à l'heure, déclara Gabriel en tournant les yeux vers son fils. Je ne t'ai pas vu à l'extérieur. »
-« J'y étais, ne vous en faites pas, répondit posément Félix. Pardon de ne pas avoir cherché à vous retrouver mais on nous avait demandé de ne pas bouger. Je craignais de déclencher une catastrophe. »
-« Non, tu as bien fait, c'était mieux ainsi. Je suis soulagé de savoir qu'il ne t'est rien arrivé. C'est moi qui aurais dû m'assurer que tu étais bien sorti mais c'était un tel chaos… J'espère que tu ne m'en tiendras pas rigueur. »
Félix se contenta de hocher négativement la tête en continuant de regarder son père. Il y eu un nouveau silence puis, quand la voiture s'arrêta à un feu rouge, M. Agreste reprit la parole.
-« Je voulais également te dire que, malgré la tournure de cette soirée, ta prestation au violon était impeccable. Tu as fait honneur à ma demande et j'en suis très satisfait. »
L'homme d'affaires tourna les yeux vers son hériter, plongeant son regard dans le sien.
-« Tu as fait d'énormes progrès c'est évident. Tu as été parfait ce soir, en tout point. … Je suis fier de toi. » acheva-t-il après un petit silence.
Félix sentit sa respiration se couper l'espace d'une seconde : il n'avait pas l'habitude d'entendre son père prononcer ces mots. À vrai dire, il ne l'avait presque jamais fait. Mais il n'allait pas s'en plaindre.
Malgré leurs différends, le garçon avait l'impression de voir leur relation s'améliorer avec le temps, même si les progrès étaient très irréguliers et accompagnés de déceptions plus ou moins quotidiennes. Félix songea soudainement à sa mère, à sa demande de les voir s'entendre quand elle ne serait plus là. Le garçon n'ignorait pas le fait qu'ils ne seraient jamais exactement sur la même longueur d'onde, surtout concernant cette histoire de leg de la société Agreste qui semblait tant tenir au cœur de son père et dont l'abcès serait un jour crevé, plus ou moins délicatement. Mais l'adolescent ne désespérait pas de voir les choses enfin avancer dans le bon sens pour eux.
-« Merci père. » répondit Félix quand il eut enfin retrouver l'usage de sa voix, un discret sourire sur les lèvres.
De retour chez elle, Bridgette, assise à sa coiffeuse, était en train de passer sa brosse dans ses cheveux, songeuse. Elle avait croisé sa mère, restée éveillée pour s'assurer de son retour, laissant son mari se reposer à cause de ses horaires de travail contraignants. Au courant des évènements qui étaient survenus au pavillon où était organisée la soirée de M. Agreste, Sabine s'était empressée de prendre sa fille dans ses bras après l'avoir scanné minutieusement, s'assurant qu'elle n'était pas blessée.
La jeune fille l'avait rassuré en lui disant qu'il ne lui était rien arrivé et que tout le monde avait été mis en sécurité. Mère et fille avaient ensuite échangé quelques mots, Sabine curieuse de savoir comment s'était déroulée cette soirée si exceptionnelle et Bridgette lui avait alors raconté. N'ayant pas vu sa fille avant son départ pour L'Oiseau rare, Sabine avait étudié la tenue de Bridgette avec attention, la faisant tourner sur elle-même pour l'admirer sous toutes ses coutures, émue.
Une fois le cœur de sa mère contenté, l'adolescente était remontée dans sa chambre, se regardant une derrière fois dans le grand miroir de sa chambre, Tikki sur son épaule. Presque déçue que tout cela soit déjà terminé, l'adolescente s'était déshabillée avec lenteur, faisant attention à ne pas abimer la précieuse robe avec un mouvement brusque.
Une fois le vêtement accroché sur un ceintre et mis à l'abris de tout accident, Bridgette s'était dirigée vers la salle de bain pour faire sa toilette avant de revenir vers sa coiffeuse pour détacher ses cheveux et les brosser. C'était donc songeuse que la jeune fille défaisait progressivement ses nattes, laissant ses longues mèches cascader sur ses épaules.
Tikki, remarquant le trouble de sa porteuse, s'était posée sur la surface du meuble, l'observant sans rien dire : il était rare de ne pas entendre la jeune fille chantonner en s'occupant de ses cheveux et elle n'était pas sûre de comprendre d'où pouvait provenir cet air inquiet qui dansait dans les yeux de son amie.
-« Ça ne va pas Bridgette ? » demanda la kwami en inclinant la tête.
-« Hmm… ? Oh, si ça va. Pardon, j'étais dans mes pensées. »
-« Oui, j'ai vu ça, rit Tikki en se posant dans la paume de sa porteuse qu'elle venait de lui tendre. Quelque chose te tracasse ? »
-« Non… Enfin… Si. Mais je… Je ne sais pas si je me fais des films ou pas, je ne sais pas trop quoi en penser. »
-« C'est à propos de la danse avec Félix ? » tenta la petite créature avec un ton malicieux.
-« Je l'ai trouvé un peu étrange, je n'arrive pas à comprendre ce qu'il veut de moi. Mais ce n'était pas désagréable comme moment, mais... Et quand il s'est penché vers moi, j'ai cru que… » murmura l'adolescente en s'empourprant.
-« Qu'il allait t'embrasser ? » compléta Tikki, curieuse.
Bridgette se contenta de détourner les yeux, troublée. Si même sa petite camarade avait remarqué l'étrange manège de Félix, cela ne pouvait pas venir que d'elle…
-« … En fait, c'est autre chose qui m'embête. »
-« Quoi donc ? »
Bridgette soupira en faisant passer Tikki sur son épaule, reposant sa brosse à cheveux sur sa coiffeuse avant de commencer à rassembler ses mèches en une tresse basse.
-« Après l'attaque tout à l'heure… J'ai cru qu'il m'avait vu en train de te parler. Il est arrivé si vite et si discrètement, je ne l'ai pas du tout entendu approcher. J'ai cru que j'allais m'évanouir de peur quand il m'a demandé ma sacoche. En plus de ça, ma réaction était plus que suspecte, il a dû me prendre pour une folle. »
-« C'est ta sacoche après tout, déclara Tikki en regardant sa porteuse dans le reflet du miroir. C'est normal que tu ne veuilles pas qu'on fouille dedans non ? Je suis persuadée qu'il peut comprendre ça sans aucun souci. »
-« Oui c'est vrai mais… S'il n'y avait que ça, ça irait encore. Mais il a remarqué mes boucles d'oreilles ! Il m'a posé des questions sur mes boucles d'oreilles, tu te rends compte ?! Si ça se trouve, il se doute de quelque chose ! Et s'il savait déjà que je suis Ladybug ?! Qu'est-ce que je vais faire Tikki ?! »
-« Déjà tu vas prendre une grande respiration et essayer de te calmer, déclara la kwami en venant virevolter devant sa porteuse. Ce n'est parce que Félix te pose des questions sur tes boucles d'oreilles qu'il sait quoi que ce soit, pour commencer. Et ensuite, tu lui as fourni des explications pour toutes ses questions, il n'a pas à s'interroger davantage. »
-« Oui, enfin, je n'ai peut-être pas réussi à le convaincre ! S'il commence à creuser le sujet, je ne sais pas ce que je vais faire… »
-« Tu penses qu'il a des raisons de douter de toi ? Il te fait confiance non ? Pourquoi est-ce qu'il essayerait d'en savoir plus ? »
-« Je… Je ne sais pas… … T'as raison, je me fais sûrement trop de soucis pour ça. C'est juste que personne n'a jamais été aussi près de découvrir la vérité et ce n'est pas n'importe qui ! C'est Félix. S'il commence à se douter de quelque chose, je ne sais pas ce que je pourrai faire pour l'empêcher de comprendre ce qui se passe vraiment. »
-« Moi je pense qu'il faut que tu essayes de te détendre : plus tu t'inquièteras à ce sujet, moins tu arriveras à te contrôler et plus tu deviendras suspecte et il aura d'autant plus envie d'investiguer. Fais comme s'il ne s'était rien passé et il finira par oublier tout ça. Peut-être que c'est même déjà fait. »
-« J'espère… J'espère vraiment. C'est pas que je lui fais pas confiance mais… Si jamais il devait apprendre que je suis Ladybug, cela représenterait un grand danger pour lui comme pour moi. Je n'ose même pas imaginer la réaction du Maître s'il savait que quelqu'un avait failli me découvrir… »
La jeune fille se stoppa un instant, se regardant dans le miroir après avoir achevé sa tresse, fixant Tikki, les lèvres tremblantes.
-« T-Tu crois qu'il pourrait me retirer mon miraculous si quelqu'un apprenait ma double identité… ? Ça serait logique a-après tout, aha… Pourquoi prendre autant de risque… ? »
-« Bridgette… » murmura Tikki en se collant contre sa joue.
-« Je ne serais plus Ladybug : plus de bijoux, plus de mission, plus de toi, plus de Chat Noir… Qu'est-ce que je ferais sans tout ça moi… ? » continua la jeune fille, la respiration lourde et les larmes aux yeux.
-« Bridgette, calme-toi. Ça n'arrivera pas, c'est promis. Personne ne découvrira ton identité secrète si tu continues de faire comme tu as toujours fait. Tu es prudente et tu sais comment te sortir des situations gênantes. J'ai une totale confiance en toi, tu n'as vraiment pas à t'inquiéter. » déclara Tikki en se serrant davantage contre sa porteuse avec un sourire.
Bridgette, laissant une larme couler sur son autre joue, pressa ses doigts contre sa petite camarade, inspirant à fond pour calmer les battements affolés de son cœur avec un demi sourire rassuré.
-« Merci Tikki, je ne sais vraiment pas ce que je ferais sans toi. Je suis vraiment heureuse d'être ton amie tu sais. »
-« Et toi tu es la meilleure porteuse que je n'ai jamais eu, répondit la petite créature en posant un léger baiser sur la peau de la jeune fille. J'ai de la chance d'être tombée sur toi. »
Bridgette esquissa un sourire plus large en laissant échapper un petit soupir de contentement, profitant de cet instant de sérénité après cet ouragan de panique.
-« Au fait Tikki… Est-ce que tu sais qui était la personne que l'on a aperçu tout à l'heure avec Chat Noir ? Je n'ai pas eu le temps de bien le voir, tout est allé si vite… Mais tu as peut-être senti quelque chose toi ? »
-« Je ne sais pas quoi te dire, soupira la kwami en haussant les épaules. Je ne pense que ce soit un porteur, je n'ai rien senti de cela en tout cas. Mais qui c'est ? »
-« On ne peut donc pas savoir si c'est un ami ou ennemi pour l'instant… » soupira l'adolescente.
-« Désolée, j'aimerais pouvoir t'aider un peu plus que cela mais pour le moment, je n'en sais pas plus que toi… »
-« Encore un mystère qu'il va falloir résoudre… Peut-être un piège de Papillon. J'espère qu'on arrivera à comprendre tout ce qui se passe avant que ça nous retombe dessus. »
-« Tu es forte et intelligente Bridgette, compléta Tikki. Fais-toi confiance et tout se passera bien, tu verras. Et moi je serai toujours avec toi pour t'aider. Jamais je ne t'abandonnerai. »
Les lèvres tremblantes, Bridgette se contenta de hocher doucement la tête, émue par les mots de sa petite camarade, la serrant davantage contre elle.
- (Priam Efthymis) : Alors les fêtards, on a reçu des invités non désirés d'après ce que je vois ? :P
- (David Benhayon) : Est-ce que vous allez bien ?
- (Jehan Iscarioth) : Oui ça va, vous inquiétez pas. On vient d'arriver chez Andréa. Personne n'a été blessé :)
- (Bridgette Dupain-Cheng) : Je suis à la maison aussi !
- (Félix Agreste) : Moi aussi, merci de votre sollicitude
- (David Benhayon) : Tant mieux
- (Priam Efthymis) : C'est vraiment pas de chance pour ton vieux Félix. J'espère qu'il était pas trop en colère que sa soirée tombe à l'eau
- (Félix Agreste) : Il va bien je te remercie. Mais comment êtes-vous au courant de ce qui est arrivé d'ailleurs ?
- (Priam Efthymis) : Bah je t'avais dit que je trouverai un moyen de venir quand même ou pas ? Je tiens toujours mes promesses :P
- (David Benhayon) : Ils viennent de mettre ça aux infos. On était trop loin pour entendre les sirènes mais quand ils ont précisé le lieu de l'attaque, on était persuadés que ça vous était tombés dessus
- (Andréa Goudareau) : Ça va, vous en faites pas. Vous pouvez retourner à votre film l'esprit tranquille
- (Priam Efthymis) : Bah qui te dit qu'on regardait un film ? On a des trucs beaucoup plus intéressants à faire tous les deux ^^
- (David Benhayon) : Priam…
- (Priam Efthymis) : Ça va, ça va ! Bon si tout le monde va bien, tant mieux. C'est tout ce qui compte
- (Andréa Goudareau) : Oui c'est clair. Perso j'ai eu assez d'émotions pour aujourd'hui, donc nous on va aller se coucher, bonne nuit !
- (Bridgette Dupain-Cheng) : Bonne nuit !
- (Félix Agreste) : Merci, passez une bonne nuit
- (David Benhayon) : Nous on retourne à nos « trucs plus intéressants », bonne nuit !
- (Priam Efthymis) : Hehehe…
Une serviette sur les épaules, Félix sortit de sa salle de bain après sa toilette, scrutant l'écran de son téléphone en essuyant distraitement l'arrière de ses cheveux. Arrivé devant son lit, le jeune homme reposa l'appareil sur sa table de nuit en s'avançant vers la grande fenêtre, perdu dans ses pensées.
-« Tu as l'air bien songeur. » déclara Plagg, un énorme morceau de camembert entre les pattes.
-« Ce n'est rien. Il s'est passé plein de choses ce soir, j'ai du mal à tout assimiler à la fois. »
-« Ton petit cerveau d'humain mortel est en surchauffe ?! railla le kwami. Ça doit pas t'arriver souvent. »
-« C'est ça moque toi, répondit Félix avec un rictus serré. Il n'empêche qu'il se passe des choses étranges que je n'arrive pas encore à expliquer. »
-« Comme ? »
Le jeune homme marqua une petite pause symbolique avant de se tourner vers son petit camarade.
-« Est-ce que tu sais quoi que ce soit sur la silhouette que l'on a aperçu tout à l'heure au pavillon ? J'avais l'impression d'avoir déjà cette personne, mais je ne parviens pas à me rappeler où. »
-« C'était très rapide, soupira Plagg en haussant les épaules. Perso, je n'ai rien senti de particulier. »
-« Serait-ce possible que ce soit un autre porteur ? »
-« Honnêtement, ça m'étonnerait beaucoup. Les autres kwamis ont une… comment dire ça… « signature énergétique » très précise. Je les connais tous, du moins ceux qui viennent de la même Miracle Box que moi, comme Tikki par exemple. »
-« Tu veux dire la boite qui est chez le Maître ? »
-« Exactement. Donc si c'est un nouveau porteur, impossible que ce soit l'un des kwamis de ma Miracle Box. »
-« Donc il y a qu'une chance infime pour ce que ce soit un autre porteur tout court… » murmura Félix en croisant les bras.
-« C'est ce que je pense en tout cas. Après je ne suis pas infaillible mais si ça avait été un autre kwami, je suis quasiment sûr que je l'aurais senti. »
-« Hmm… Qu'est-ce que c'était alors ? Un nouveau coup de Papillon ? »
-« On dirait bien. » répondit Plagg en terminant d'engloutir sa derrière bouchée de fromage.
Son porteur laissa échapper un long soupir en passant les pans de sa serviette sur son visage. Cette conversation l'avait plus contrarié qu'elle ne lui avait apporté des réponses à ses questions. Si Papillon avait trouvé une nouvelle ruse pour les atteindre, Ladybug et lui allaient devoir redoubler de prudence.
La situation semblait pourtant déjà assez tendue comme cela et le jeune homme maudissait d'autant plus leur ennemi de semer ainsi le doute dans leur esprit. Ladybug et Chat Noir devaient se montrer plus solidaires et concentrés que jamais, et ne pas se laisser déborder par des questions qui n'avaient pas encore de réponse.
Il s'arrêta dans son mouvement pour se tourner vers son téléphone : la réflexion de Priam venait de s'éclairer dans son esprit.
« Moi je connais tout le monde, je pourrais bien trouver le moyen de venir par mes propres moyens ! »
« Je suis une ombre, personne ne me remarque »
« Je t'avais dit que je trouverai un moyen de venir quand même »
Était-il possible que… ? Le jeune homme hocha soudainement négativement la tête. Non c'était absurde, il avait passé la soirée entière aux côtés de David.
« Tu n'as aucune certitude de ça, il le couvre peut-être » lui murmura sa petite voix.
Il n'avait aucune raison de mentir, et pourquoi faire une chose pareille de toute façon ?
« Il connait peut-être Papillon… »
Il ne pouvait pas le mettre en cause pour une simple réflexion stupide. Priam faisait toujours des réflexions stupides.
« Si ce n'est pas un porteur et qu'il est à la solde de Papillon, tout le monde est suspect… »
L'adolescent laissa échapper un grognement de frustration en cachant son visage dans ses mains : toutes ces questions sans réponse commençait à le rendre fou, c'était maintenant une certitude.
En faisant retomber ses bras, Félix étudia sa bague que l'éclairage faisait scintiller d'une étrange lueur. Il caressa le bijou de son pouce en replongeant dans ses pensées : sa conversation avec Bridgette venait de lui revenir en tête. Sa réponse vis-à-vis de son interrogation sur ses boucles d'oreilles lui avait semblé louable, bien qu'un peu brouillon. Sa camarade avait semblé encline à se débarrasser rapidement de cette question, bien qu'elle lui ait tout de même répondu.
Le jeune homme fronça les sourcils : il ne savait plus quoi penser. Le garçon n'avait pas l'impression que son amie avait menti et pourtant, un doute planait toujours dans son esprit. Un doute qui ne devait pas exister bien sûr, mais qui était toujours là.
-« … Si je te demandais qui était Ladybug, tu ne me dirais rien bien sûr ? » questionna Félix sans relever les yeux, le regard toujours rivé sur sa chevalière.
À ces mots, Plagg failli s'étrangler avec ce qu'il lui restait de fromage, se mettant à tousser bruyamment. Les larmes aux yeux à cause du manque d'air, il se tourna vers l'adolescent, un regard sévère dans les yeux.
-« Mais ça va pas de me demander ça ?! »
-« C'est une simple question. » déclara le jeune homme en regardant son kwami.
-« Oui bah garde tes questions pour toi ! Je te rappelle que tu n'as pas le droit de savoir qui est Ladybug ! Sois déjà bien content d'avoir rencontré le Maître ! Ça aussi c'était interdit ! Tu te mets en danger à chaque fois que tu essayes de savoir quoi que ce soit à propos d'elle. ARRÊTE de te poser des questions ! Tu ne dois pas savoir, c'est tout ! »
-« … Tu n'as pas vraiment répondu. » insista Félix.
-« Si ! Mais je vais être plus clair : Laisse tomber ! De toute façon, même si je voulais te le dire, je ne pourrais pas ! »
-« Comment ça ? » s'étonna l'adolescent.
-« C'est une règle ancestrale des kwamis : interdiction formelle de dire le nom des porteurs. Si on essaye, on est tout de suite empêché. C'est magique, voilà. C'est pratiquement notre règle la plus importante ET TOI TU ESSAYES DE ME LE FAIRE TRANSGRESSER ! »
-« Pas la peine de t'emporter, je me questionnais sur le sujet, c'est tout. »
-« Oui bah stoppe tout, tout de suite. Ça n'en vaut pas la peine. »
Félix détourna le regard vers la fenêtre : il savait que Plagg ne répondrait pas à sa question mais cela ne l'empêchait pas de sentir une pointe de déception dans sa poitrine, sans vraiment savoir pourquoi. En le voyant faire, Plagg s'avança vers le jeune homme pour virevolter devant son visage afin de le regarder droit dans les yeux.
-« Félix, je suis sérieux. Ne cherche pas à savoir. Ça t'apportera plus de soucis que de soulagement. Et de mon expérience, ça se termine jamais bien ce genre de choses. »
-« Tu as déjà vu des porteurs se confier leurs identités ? »
-« Tu plaisantes ? Evidemment que j'ai vu faire ça et crois-moi, c'est pas toujours beau à voir. »
Devant l'air interrogatif de son porteur, Plagg laissa échapper un soupir exaspéré en posant sa patte sur front avant de reprendre la parole.
-« Bon écoute, sur des milliers d'années d'existence, j'ai vu les horreurs dont l'être humain est capable, d'accord ? Et quand ça concerne les porteurs de miraculous, c'est encore pire. Savoir l'identité de Ladybug peut paraître attrayant sur le papier mais ça finira par te suivre jour et nuit : tu ne pourras rien lui dire mais tu voudras toujours savoir elle se trouve, ce qu'elle est en train de faire, avec qui et tout ce qui va avec. Tu seras rongé par l'incertitude et si jamais ça devait mal tourner, par la jalousie puis par la haine. Tu deviendras aigri et donc dangereux, autant pour toi que pour les autres. »
Plagg fit une petite pause pour baisser les yeux, détournant le regard quelques instants.
-« J'ai vu faire ça et je ne veux plus jamais revivre une chose pareille. Se sentir impuissant, incapable d'aider la personne avec qui tu es lié, c'est la pire chose qui soit pour un kwami, une vraie honte… On se sent minable… … C'était mon porteur, je pensais qu'il était mon ami, que j'allais pouvoir l'aider mais je l'ai vu sombrer sans rien pouvoir faire pour lui. »
Le kwami releva les yeux pour regarder Félix droit dans les yeux.
-« Je t'aime bien petit. Épargne-toi ça, je t'en prie. Tu as suffisamment de soucis à régler pour ne pas ajouter cela à la liste. »
Le garçon écarquilla les yeux, surpris de voir Plagg se confier à lui de la sorte. Le kwami n'était jamais très enclin à parler de son passé et au fur et à mesure des rares choses qu'il lui racontait, il commençait à comprendre pourquoi. Parfois, il oubliait que son petit camarade avec vu passer des siècles entiers et que, qu'il le veuille ou non, il serait toujours plus renseigné sur la véritable nature humaine qu'il ne le sera jamais.
-« Pardon de t'avoir rappelé de mauvais souvenirs, ce n'était pas mon intention. C'était une demande égoïste. Je te présente mes excuses. »
-« Ne fais pas des choses que tu pourrais regretter, c'est tout ce que je te demande. » répondit sobrement Plagg en s'éloignant.
Le petit être fila s'installer sur l'un des oreillers de son porteur sans rien ajouter, se roulant en boule comme il en avait l'habitude. Félix le regarda faire avec un regard triste avant de passer un t-shirt propre, sentant soudain un frisson lui parcourir la colonne vertébrale.
Il savait que Plagg avait raison et même si cette discussion l'avait quelque peu bousculé, ces questionnements ne s'étaient pas arrêtés et il commençait à se demander comment il allait pouvoir s'en sortir sans devenir complètement fou.
Le jeune homme termina de ranger ses affaires avant de s'allonger, remontant la couverture de son lit jusqu'à son buste. Le garçon fixa le plafond pendant de longues minutes, jetant des coups d'œil à Plagg allongé près de lui, avant de fermer les yeux à son tour en se tournant sur le côté.
Fin de cet arc ! J'espère que ça vous a plu. Encore un chapitre centré sur Bridgette et Félix mais j'ai laissé un peu de place aux autres aussi xD J'ai vraiment adoré écrire cet arc, j'espère vraiment que ça a été agréable à lire pour vous ! Les soupçons de Félix se resserrent n'est-ce pas ? :P Que va-t-il se passer maintenant ?
Malheureusement, je ne vais pas pouvoir répondre à vos questions pour le moment... Pour parler un peu de moi, j'ai eu un été très difficile au niveau familial, ce qui a affecté mon moral et mon efficacité dans mon travail. Je n'ai absolument pas pu avancer comme je le voulais, autant au niveau de cette histoire que dans les objectifs divers que je m'étais fixé pour ces deux mois-là. En outre, le rythme des cours ayant repris avec la fac est très soutenu pour moi et ne me permet pas de me reposer ou de trouver le temps d'écrire comme je le faisais avant. Je n'ai pas encore retrouvé mon rythme parce que jusqu'à maintenant, je tournais au ralenti avec tous les récents événements et la charge de travail.
Comme vous l'avez compris, le prochain arc n'est absolument pas prêt, pour tout vous dire sa rédaction n'a même pas encore commencée (à l'heure où j'écris ces lignes, il n'y a que 3 pages de terminées pour cet arc). Je voulais être la plus régulière possible, j'ai réussi à le faire pendant 3 ans mais là malheureusement, j'arrive en bout de course).
MAIS ! Mais, mais, mais ! S'il n'est pas écrit, le prochain arc, ainsi que tous ceux qui suivront, sont déjà construits : je sais où je vais, je sais ce qui va se passer, je sais déjà comment l'histoire va se terminer, de quelle manière, etc... TOUT est prévu, il ne manque que la rédaction. Croyez-moi, si la rédaction pouvait se faire toute seule, l'histoire serait déjà terminée depuis longtemps. Je travaille toute seule pour cette histoire (construction, rédaction, correction, illustrations, ...) et ça demande beaucoup de temps, comme vous l'imaginez.
Comme je l'avais déjà dit, j'irai au bout de cette histoire, c'est sûr et certain, je vous promets de ne pas vous abandonner comme ça xD Mais j'ai besoin de temps et je vais donc solliciter votre patience pour la suite. Je vais essayer de vous revenir pour le mois de décembre SINON pour début janvier 2023 max (c'est promis). Je ne peux pas encore vous donner de date (à part le 1er janvier qui sera ma date max de retour) parce que je n'en ai aucune idée mais dès que j'en aurai une, je vous la communiquerai ! Je ne sais pas encore comment se passera la publication des prochains arcs parce que j'ignore à quel point je pourrai être régulière dans l'écriture mais je ferai de mon mieux !
Encore pardon de vous laisser comme ça mais je ne vous abandonne pas ! Surtout que je me retire au moment où la saison 5 de Miraculous sort sur TF1 en France, donc je vous laisse tout de même entre de bonnes mains.
Je vous remercie de me suivre depuis autant de temps, encore désolée de mettre mon histoire en pause mais sachez que j'y travaille et que je n'abandonne rien. Merci de votre soutien, pour vos commentaires et vos mots gentils. Je vous serre tous sur mon cœur : en cette période qui a été difficile pour moi dans ma vie personnelle, savoir que mes lecteurs attendent la suite d'une histoire qui est très importante pour moi, ça m'a redonné le sourire.
Je vous remercie en avance pour votre patience et vous dis à bientôt ! Et surtout, restez connectés...
À suivre...
