Le voila enfin ce dernier chapitre !

Il est un peu long car au dernier moment, j'ai rajouté une scène suite à une demande de DivergentPansycake46. Je n'ai pas fait un flashback du mariage tout compte fait mais j'espère que ça te plaira tout de même !

C'est le moment où je remercie ceciliahellis pour ses reviews et aussi DivergentPansycake46 pour sa fidélité et ses encouragements à chaque chapitre. Je rappelle que les reviews sont les seules récompenses que nous ayons en tant qu'auteurs de fic et même si vous ne dites pas grand chose, c'est toujours apprécié !

Je remercie aussi le ou la guest qui m'a laissé une adorable review : I thank you so much for your review ! I'd like so much to translate my fics in english but I'm not good enough in english to do it. Personally, I use google chrome which translate the fic for me. It's not perfect but it's enough for me to understand a whole fic. Maybe you can use it if you don't do it already. Again, thank you !


8 mois plus tard

Je suis tellement impatiente que notre bébé vienne au monde ! Avec Tobias, nous avons convenu de ne pas connaître le sexe du bébé avant sa naissance. En ce qui me concerne, j'aimerais bien un garçon, avoir un petit Tobias me remplirait de joie même si, dans le cas où nous aurions une fille, je serai tout autant heureuse ! En ce qui concerne mon homme, peu lui importe, je sais qu'il l'aimera plus que tout au monde ! Tobias a été merveilleux pendant ces mois de grossesse, toujours là quand j'ai eu besoin de lui, à satisfaire mes moindres envies, toutes aussi saugrenues qu'elles aient pu être ! Abi aussi nous a beaucoup aidé et je sais qu'elle sera une super grande sœur, elle adore parler au bébé lorsque l'on est allongé dans le canapé ensemble et cela me rassure tellement. Bientôt, notre petite famille sera au complet ! Qui aurait cru qu'après plusieurs années de malheur avec Al, j'aurais enfin trouvé l'homme de ma vie qui me rend de plus en plus heureuse de jour en jour !

Cela me rappelle inéluctablement un moment important dans notre vie qui, jusqu'à aujourd'hui, est encore un des plus beaux jours de ma vie.


3 ans plus tôt

Le lendemain de l'annoncement de l'obtention de mon diplôme de médecin, nous avons décidé de passer quelques jours au chalet. C'était le mois de février et toute la zone était recouverte de neige, rendant l'endroit encore plus magique. Abi avait maintenant dix ans et elle commençait à avoir des petites manies de femme, au grand dam de son père qui n'arrivait plus vraiment à la suivre. Je jouais un rôle important dans sa vie, je l'espère tel que Lauren l'aurait fait. Nous passions du temps ensemble, autant que mon planning me le permettait, ce qui devrait grandement s'améliorer maintenant que j'ai obtenu mon diplôme. Le médecin chef des urgences m'a offert un poste dans l'hôpital où j'ai travaillé depuis mon retour à Chicago, ce qui me convient parfaitement.

Nous sommes arrivés dans l'après-midi, nous avons profité de la neige fraiche autour du chalet en faisant une petite bataille de boules de neige, où nous nous sommes bien amusés. En fin de soirée, Tobias me propose d'aller prendre un bon bain pour me relaxer, le temps qu'il prépare le diner. J'accepte volontiers, mes muscles me réclamant désespérément un peu de détente après ces années de tension et de stress alors je l'embrasse tendrement, passe devant la chambre d'Abi où je la vois entrain d'écouter de la musique sur son lit puis j'entre dans la salle de bain pour passer un bon moment pendant que l'homme de ma vie me prépare le repas.

Une demi-heure plus tard, je sors de la salle de bain, bien détendue et lorsque je m'approche de la pièce à vivre, je m'arrête : la lumière est tamisée, des bougies sont allumées embaumant l'ambiance d'une odeur boisée, la table est mise avec la vaisselle des jours de fête puis je vois Abi qui attend devant une des chaises et qui ne demande qu'à s'asseoir. Je vois ensuite Tobias qui nous rejoint avec une cocotte dans les mains puis il la pose sur la table et se met devant une chaise qu'il tire pour m'inviter à m'y assoir. Je souris, amusée de ce décorum et de ces attentions puis m'assieds, suivis d'Abi et Tobias.

- Pourquoi tout ça ? je lui demande.

- Bah, heu c'est parce que tu le mérites, me répond-il mais je ressens comme de l'anxiété.

- Tu es sûr que ça va ?

- C'est rien, papa est fatigué de la journée ! ajoute Abi aussi sec, ne permettant pas à son père de répondre.

- Oui, voilà, c'est ça, confirme-t-il.

- Tu es tellement attentionné, c'est gentil. Je te promets que demain, c'est moi qui prendrai soin de toi.

Il me sourit puis il ouvre la cocotte et je peux voir un plat en sauce qui sent divinement bon. Tobias nous sert puis nous passons un agréable moment ensemble. Lorsqu'arrive la fin du repas, je vois Abi qui se lève, prend le portable de son père et met la musique Beyond, de Leon Bridges. Tout d'abord, je suis surprise puis je vois Tobias qui s'approche de moi et pose un genou à terre. Je sens mon cœur qui bat la chamade, ayant enfin compris pourquoi ils avaient fait cette mise en scène. Il ouvre un petit boitier en velours où je peux voir une magnifique bague.

- Mon amour, je crois que je t'aimais à l'instant où je t'ai vu dans l'appartement de Christina, les cheveux en bataille, de la sueur sur ton front à cause de l'effort mais tu étais tellement belle ! Depuis ce moment, je ne pouvais pas t'enlever de mon esprit. Tu m'as sauvé Tris, tu nous as sauvé tous les deux sans même t'en rendre compte. Je t'aime tellement. Béatrice Prior, veux-tu m'épouser ?

Je ne sens même pas les larmes tomber sur mes joues tellement je suis émue. Nous avions parlé de mariage il y a quelques mois et nous avions convenu de le faire après mes études mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit aujourd'hui. Je le regarde, voyant qu'il attend désespérément ma réponse puis je me penche vers lui, prends son visage entre mes mains et l'embrasse tendrement.

- Ça veut dire oui ? me dit-il en me regardant.

- Oh que oui !

Il me sourit et passe la bague sur mon annulaire gauche tandis qu'Abi vient vers nous en courant. Elle se jette dans mes bras où je l'accueille en lui faisant un gros câlin. Je suis bouleversée par tant d'amour et je décide de leur annoncer une nouvelle importante.

- Moi aussi j'ai quelque chose pour vous. Attendez-moi ici.

Je les vois me regarder, surpris puis je me dépêche pour aller chercher ce que j'ai précieusement caché dans mes affaires et je reviens vers eux. Je m'assieds avec eux et leur donne le document que je tenais.

- C'est quoi ? me demande Tobias avant de le lire. Oh mon dieu…

- Qu'est-ce que c'est, papa ? questionne Abi.

- Ma puce, c'est un document pour que je t'adopte, je lui réponds voyant que Tobias est trop ému pour le faire.

- Donc t'es officiellement ma maman ?

- Tu sais que tu es une petite fille très intelligente ? lui dis-je. Et je serai fière d'être ta maman.

Abi se précipite dans mes bras où je la serre fort, pour qu'elle sache que je serai toujours là pour elle. Au même moment, j'observe Tobias pour voir qu'il pleure à chaudes larmes. Je tends mon bras vers lui pour qu'il se joigne à nous puis il nous rejoint et nous encercle de ses bras musclés. Nous pleurons tous les trois de joie puis nous nous séparons.

- Merci mon amour. Je croyais être le seul à avoir préparé une surprise mais tu nous as bien eus !

- Tris ? me dit alors Abi.

- Oui ma puce.

- Je crois que ma maman aurait été heureuse que tu sois là pour papa et moi.

Cette fois-ci, c'est moi qui suis émue aux larmes. Cette petite fille ne cesse de me surprendre de par sa maturité et je comprends Tobias qu'il en soit si fier.

- Merci !

Je ne peux malheureusement pas dire autre chose, les larmes coulant sur mes joues.

- Je t'aime maman.

Ces quelques mots me bouleversent encore plus, et je vois que Tobias fait tout pour retenir aussi ses larmes. C'était la première fois qu'Abi m'appelait maman.


Plus que quelques semaines et notre bébé montrera le bout de son nez ! Je dois admettre que je suis un peu anxieuse mais ce n'est rien comparé à Tobias. Au fil de la grossesse, il semble de plus en plus stressé, je vois bien qu'il dort mal puisque plusieurs fois, je l'ai réveillé car il faisait des cauchemars en appelant mon nom et bien sûr, lorsque j'essaie de le faire parler, il prétexte ne pas se souvenir de son cauchemar, ce qui est particulièrement contrariant ! Cependant, alors qu'en fin d'après-midi je me réveille d'une sieste, je me lève et entends Tobias parler avec Zeke. Même si écouter aux portes ne semble pas très honnête, je ferai n'importe quoi pour pouvoir aider mon homme et si je ne connais pas l'origine de son mal-être, je ne pourrais rien faire pour lui !

« T'as l'air crevé mon pote ! » dit Zeke. « T'es pourtant au courant que ce sera pire une fois que le bébé sera là ? »

« Ouais, je sais Zeke… c'est que… je ne dors pas très bien en ce moment »

« Mais pourquoi ? »

« Et si… » mais je l'entends qui ne parvient pas à finir sa phrase. Ce n'est qu'après quelques instants que je comprends qu'il pleure.

« Hey, qu'est-ce qui se passe bon dieu, tu me fais peur ! » ajoute notre ami.

« Je ne veux pas la perdre elle aussi Zeke ! »

« Mais enfin, tu ne vas pas la perdre ! »

« C'est aussi ce que je croyais pour Lauren mais je n'ai même pas été capable de l'aider ! Quel genre de mari suis-je ? »

Je porte la main à ma bouche, choquée mais surtout peinée d'entendre ce que mon homme vient de dire. Il se sent encore coupable de ne pas avoir été là pour la mort de Lauren et il craint visiblement que la même chose m'arrive. Je laisse échapper quelques larmes, tellement chamboulée d'avoir entendu la détresse de Tobias.

« Je veux que tu t'enlèves ces inepties de la tête Tobias ! » réagit Zeke « Tu n'aurais rien pu faire de plus le jour de la naissance d'Abi. Tu aurais juste pu assister à la mort de Lauren ! Et ça ne va pas arriver à Tris ! »

« C'est ce que j'espère le plus au monde parce que je n'aurais pas la force de revivre cette douleur Zeke, c'est au-dessus de mes forces ! »

J'entends Tobias qui craque et je regarde sans être vu pour apercevoir Zeke prendre mon homme dans ses bras. Je décide de ne pas les déranger mais je devrais définitivement en parler avec Tobias.


Le soir, lorsqu'il est l'heure de se coucher, je rejoins Tobias dans la chambre, m'assieds sur le lit puis j'allonge mes jambes tout en m'adossant alors qu'il est en train de lire un bouquin. Il le pose et me couvre avec la couette, sachant que ma condition ne me permet pas de me pencher pour l'attraper. En temps normal, nous nous blottissons l'un contre l'autre et nous nous endormons mais je veux absolument parler avec mon homme avant. Il ferme alors son livre et s'apprête à s'allonger lorsqu'il s'aperçoit que ce n'est pas mon cas.

« Quelque chose ne va pas ? » me dit-il, inquiet.

« Tobias, tout au long de ma grossesse, tu as été formidable… »

« Je sens qu'il y a un « mais » ? »

« Oui, en ce qui me concerne, tu as été génial mais je vois bien que tu es de plus en plus irritable, tu fais des cauchemars presque toutes les nuits, tu as l'air épuisé ! »

« Mon amour, je vais bien, je suis juste un peu stressé à cause du boulot… »

« On avait dit plus de secret entre nous, je me trompe ? » il s'arrête net, comprenant que je suis visiblement énervée.

« Ok »

« Alors je vais te donner une dernière chance »

« Je… euh… »

« J'aurai tellement préféré que tu te confies à moi plutôt qu'à Zeke… » j'ajoute, déçue et je vois qu'il comprend.

« Tu nous as entendu tout à l'heure, c'est ça ? » je ne réponds pas mais hoche la tête « Oh mon amour, je ne voulais pas te faire peur avec mes angoisses, tu ne dois pas stresser pour ça… »

« Tobias, je t'aime et je m'inquièterais toujours pour toi ! Tu dois me faire confiance »

« Mon amour je te jure que ce n'est pas une question de confiance ! »

« Alors de quoi d'autre Tobias ? »

« Ecoute, c'est difficile pour moi d'en parler… Plus tu te rapproches de l'accouchement et plus je repense à ce qu'il s'est passé pour la naissance d'Abi… »

« Mais pourquoi tu ne m'as rien dit ? »

« Je ne voulais pas que tu t'inquiètes pour l'accouchement ! Il est seulement question de mes angoisses, voilà tout »

« Mon cœur, les paroles que nous nous sommes dites le jour de notre mariage n'avaient-elle aucune importance pour toi ? » je le vois qui fronce les sourcils, visiblement choqué de ce que je viens de dire.

« Mais non enfin ! »

« Alors j'attends de toi que tu te reposes sur moi tout comme je le fais, c'est tout ce que je te demande. J'ai entendu comment la situation te bouleverse, tu peux pleurer sur mon épaule parce que je suis là pour toi » Il met alors sa main sur ma joue et me sourit.

« Je t'aime tellement ! » ajoute-t-il en m'embrassant.

Je vois des larmes tomber sur ses joues puis il se penche et nous avons un baiser passionné. Ce soir-là, nous nous sommes à nouveau montrés tout l'amour que l'on se porte.


Tobias

Nous approchons de la date d'accouchement de Tris et je suis plus nerveux que jamais. J'essaie de me contenir pour ne pas effrayer et angoisser ma femme mais c'est très difficile. Je dors très peu mais même si je suis stressé de la situation, j'en suis tout autant excité, impatient de rencontrer notre petit bébé. Cela fait maintenant treize ans qu'Abi est née donc je repars de zéro, ayant un peu oublié comment prendre soin d'un nouveau-né, même si Tris me dit que ça ne s'oublie pas, comme pour le vélo ! Cependant, j'essaie de ne plus partir en déplacement, ne voulant pas reproduire ce qui était arrivé la première fois où j'avais presque manqué la naissance de ma fille ! Zeke l'a compris et assure les déplacements jusqu'à l'accouchement.

C'est le début d'après-midi et je somnole sur le canapé, essayant de rattraper un peu de sommeil lorsque je sens qu'on me secoue. J'ouvre aussitôt les yeux pour voir ma fille en panique :

« Que se passe-t-il ? » lui dis-je, aussitôt tout à fait réveillé de voir l'état d'Abi.

« C'est maman, elle était avec moi dans ma chambre et elle a mal au ventre ! »

Sans perdre une seconde, je me lève et me dirige vers la chambre de ma fille où je retrouve Tris assise par terre, visiblement en souffrance, qui se tient le ventre.

« Mon amour, dis-moi ce qu'il se passe ? »

« Tobias, j'ai mal, mon ventre ! »

Je ne perds pas une seconde, je prends ma femme dans mes bras, j'appelle Abi pour qu'elle prenne le sac de Tris pour la maternité que nous avions préparé, puis je récupère mes clés de voiture et je descends en prenant toutes les précautions pour ne pas secouer ma femme. Je la dépose à l'arrière de la voiture, Abi monte devant et nous avançons vers l'hôpital où travaille Tris. Sur le chemin, je dis à ma fille d'envoyer un message à Shauna et Christina pour les avertir de la situation. En quelques minutes, nous y sommes alors je prends à nouveau ma femme dans les bras et me dirige vers l'entrée de la maternité. J'y vois Tori, qui est devenue une de nos amies proche, qui comprend mon désarroi. Elle me dirige vers un lit dans un box où j'allonge Tris. L'équipe médicale la prend immédiatement en charge, me laissant en plan devant le box où ma fille me rejoint et me serre la taille, cherchant un peu de réconfort, me faisant ainsi sortir de ma bulle.

« Ça va aller mon ange » lui dis-je pour nous rassurer tous les deux.

« Hey » j'entends une voix derrière nous pour voir Shauna, Zeke et Christina se rapprocher de nous.

« Merci d'être venus » je leur réponds, soulagé de ne plus être seul.

« Tobias » nous interrompt Tori « Il y a trop de monde, vous ne pouvez pas rester tous ici »

« Viens avec nous ma belle » ajoute Shauna en prenant Abi par les épaules et en me faisant un clin d'œil.

« Je viens vous voir dès que j'en sais plus » je rétorque puis je retourne mon attention vers ma femme qui est entourée de Kate et de Tori « Comment va-t-elle ? » Kate se dirige vers moi mais mon regard reste focalisé sur le corps de ma femme allongée.

« Elle a un peu de tension et votre bébé va bien pour le moment. On va juste la garder monitorée pour être sûr qu'ils vont bien tous les deux. Pour le moment elle se repose »

« Pourquoi elle a eu mal au ventre ? »

« Ça peut être plusieurs choses, c'est pourquoi elle reste sous surveillance. On s'occupe d'elle Tobias, ne t'inquiète pas. Tu peux rester avec elle si tu veux. »

Bien sûr que je m'inquiète ! J'ai vu ma femme souffrir le martyr et elle voudrait que je reste calme ! J'essaie de m'apaiser, me rappelant qu'elle ne connaît pas mon histoire puis je la remercie et me rapproche de Tris. Je prends la chaise qui est à côté, je la rapproche au plus près du lit puis je prends sa main dans la mienne. Je dois finir par m'assoupir car je me réveille en sursaut en entendant mon prénom. J'ouvre les yeux pour voir ma femme qui m'observe mais je discerne la fatigue dans ses yeux, elle a l'air épuisée. Je rapproche alors la chaise et m'appuie sur le lit juste à côté de son visage.

« Hey mon amour, comment te sens-tu ? »

« Fatiguée » j'entends à peine sa voix, ce qui me fait angoisser au plus haut point mais je prends sur moi, je ne veux pas la voir paniquer « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

« Tu as fait un petit malaise donc je t'ai amené à l'hôpital. »

« Oh… Et toi, comment ça va ? »

« Moi ?! » je réponds en haussant les sourcils, choqué de sa question « Je vais bien mon amour mais c'est toi qui importe… »

« Non Tobias, je sais que tu dois angoisser de te trouver ici avec moi dans un lit d'hôpital »

Je souris, tellement ému que ma femme, qui est en souffrance, pense à mon bien-être. Je ne perds pas une seconde, je l'embrasse tendrement puis je pose mon front sur le sien :

« Je t'aime tellement mon amour »

« Prends-moi dans tes bras Tobias »

Je prends alors toutes les précautions pour ne pas débrancher un appareil et m'allonge à ses côtés pour la prendre dans mes bras où elle se blottit contre mon torse tandis que je pose une main sur le ventre de ma femme. Nous restons un long moment ainsi et j'entends rapidement sa respiration ralentir, signe qu'elle s'est endormie mais ce n'est pas mon cas, je reste à l'observer et à admirer ses traits, ses petites joues rosées, ses mèches de cheveux rebelles. Je remercie le ciel de l'avoir mis sur ma route le jour où elle a emménagé avec Christina lorsque soudain, des alarmes s'enclenchent, me faisant me lever aussitôt.

« Tris, mon amour, réveille-toi ! » je lui demande mais elle reste cruellement inconsciente.

En quelques secondes, je vois Kate arriver, entourée de deux infirmières qui prennent ses constantes et tentent de la réveiller, en vain. Je reste dans un coin de la pièce, me faisant petit afin de pouvoir rester avec elle jusqu'à ce que Kate vienne vers moi.

« Tobias, le bébé est en souffrance fœtale et nous devons agir au plus vite »

« Pourquoi elle ne se réveille pas ? »

« Tris ne va pas bien, nous devons absolument procéder à une césarienne car même si elle se réveillait maintenant, elle serait trop faible pour accoucher par voie naturelle. »

« Je veux être là »

« Je ne peux pas t'autoriser à assister… »

« Kate, j'ai perdu ma première femme le jour de la naissance d'Abi, je refuse de ne pas être aux côtés de Tris aujourd'hui »

« Tobias… »

« Je t'en prie, je lui ai promis d'être là pour elle ! J'ai besoin d'être avec elle Kate ! » Je la vois qui réfléchit quelques instants.

« Bon, d'accord, suis Tori, elle va te préparer »

« Merci Kate ! »

J'accompagne Tori qui m'indique comment me désinfecter les mains puis elle m'habille et je la remercie. Elle doit voir le désarroi dans mes yeux car elle connaît mon histoire, nous le lui avions raconté au cours de la grossesse de Tris puis elle m'amène dans la salle d'opération où je prends place à côté du visage de ma femme, la partie inférieure de son corps étant couvert par un drap afin que nous ne puissions rien voir. C'est juste avant que le chirurgien ne donne le premier coup de lame que Tris reprend connaissance. Je ne perds pas un instant et me mets dans son champ de vision, lui souriant afin de l'apaiser.

« Tout va bien mon amour, je suis là » elle me regarde, tentant de remettre en place les pièces du puzzle puis elle comprend subitement où elle se trouve et elle voit le drap qui l'empêche de voir son ventre.

« Ils me font une césarienne ? »

« Ah Tris, tu es de nouveau avec nous ! » dit Kate. « Juste à temps ! Comment te sens-tu ? »

« Engourdie »

« C'est tout à fait normal. Nous allons commencer et d'ici peu, vous pourrez entendre les cris de votre bébé ! »

Tris fait mine de sourire puis elle retourne son attention vers moi pendant que je passe mon pouce sur sa tempe afin de l'apaiser. Nous restons les yeux dans les yeux jusqu'à ce que nous entendions les cris de notre enfant.

« C'est un garçon ! » dit Kate. « Désolé Tobias mais je ne peux pas te laisser couper le cordon »

« Peu importe, le principal c'est qu'ils aillent bien tous les deux »

Et quelques instants plus tard, on nous présente notre garçon, encore recouvert de liquide amniotique mais tout en étant tout de même dans un linge puis on le pose sur la poitrine de Tris. Nous l'observons tous les deux, il est si parfait et nous sommes tellement émus ! J'embrasse le front de ma femme puis mon fils attrape mon index et ne semble pas vouloir le lâcher, ce qui nous fait sourire.

Une sage-femme s'approche de nous et nous informe qu'elle va nettoyer notre fils puis nous le ramener. J'ai une sensation de déjà-vu qui m'assaille mais je remercie silencieusement Tris de ne pas me demander de suivre notre bébé, m'autorisant ainsi à rester avec elle. Je regarde la sage-femme qui sort de la pièce puis je retourne mon attention vers ma femme mais la panique m'envahit lorsque je vois qu'elle a perdu connaissance.

« Pourquoi elle a perdu connaissance ? Qu'est-ce qu'il se passe Kate ? Pourquoi tu ne fais rien ? » Je me sens en train d'hyper ventiler, je sens des fourmillements dans mes extrémités et des petits points noirs obscurcissent ma vision. Non, ce n'est pas possible, ça ne peut pas se reproduire, je ne peux pas perdre l'amour de ma vie ! Cette fois-ci, je ne pourrais pas m'en remettre, je le sais.

« Tobias ? Tobias, reste avec nous ! » j'entends au loin la voix de Kate tandis que je touche le sol, comme anesthésié, et tout devient noir.


Lorsque je me réveille, je suis allongé sur un lit d'hôpital et je vois Zeke dans mon champ de vision. Je ne mets pas longtemps à me remémorer les instants précédents ma perte de connaissance.

« Zeke, comment va Tris ? Et notre fils ? » dis-je, paniqué.

« Wow, on se calme ! » répond mon ami mais je m'assieds aussitôt dans le lit, me provoquant un léger vertige et l'attente de la réponse de Zeke est à deux doigts de me rendre fou.

« Tobias » cette voix, je la reconnaitrais parmi mille. Je tourne la tête à ma droite et vois Tris, allongée avec notre fils dans les bras.

Je soupire, la pression retombant depuis tous ces longs mois d'angoisses permanentes, ce que doit remarquer Tris puisqu'elle me fait un grand sourire et me tend la main pour que je les rejoigne. Zeke le voit aussi et m'aide à me mettre debout puis lorsque j'ai retrouvé mon équilibre, je me rapproche de Tris et mon garçon puis je vois ma fille assise sur une chaise à côté du lit.

« J'ai eu tellement peur, excuse-moi mon amour »

« Ce n'est rien, tout est fini maintenant, nous allons tous bien »

« Mais pourquoi as-tu perdu connaissance ? »

« Ça faisait beaucoup à gérer pour mon corps et une fois le stress de la naissance passé, j'ai simplement lâché prise et ça m'a fait perdre connaissance, voilà tout »

« Je les voyais qui ne réagissaient pas, j'ai cru qu'ils te laissaient mourir »

« Je sais mon cœur mais comme mes constantes étaient bonnes, ils n'avaient aucunes raisons de s'inquiéter. C'est fini maintenant » finit-elle en prenant ma main.

« Il est tellement beau » dis-je en détaillant notre fils « Merci mon amour »

« On était deux pour le faire mon cœur, c'est notre petit miracle ».

Je ne perds pas un instant et embrasse ma femme mais j'entends qu'on tousse derrière moi, me faisant me retourner pour voir Zeke, Shauna, Christina, Uriah et Marlène.

« Alors, comment s'appelle ce bout de chou ? » demande Shauna.

« Lucas Andy Prior Eaton » répond ma fille, fière d'être une grande sœur, ce qui nous fait sourire.

« Mon père s'appelait Andrew et nous voulions lui rendre hommage » ajoute Tris.

Nous passons un bon moment avec nos amis puis voyant que Tris est fatiguée, ils finissent par nous laisser, emmenant avec eux Abi afin qu'elle puisse dormir dans un vrai lit puisque je vais rester encore un peu et qu'il se fait tard maintenant. Je décide de prendre mon fils dans mes bras, comprenant que sa mère a besoin de repos mais elle ne dort pas et m'observe en train de m'installer dans le fauteuil avec mon petit homme entre mes bras.

« J'avais oublié comment ils sont petits quand ils naissent »

« Sans toi, je n'aurais jamais pu être aussi heureuse. Non seulement tu es exceptionnel mais en plus, tu m'as donné un enfant alors que je pensais que je ne pourrais jamais être mère. »

« Je t'aime mon amour, toi et nos enfants, vous êtes les amours de ma vie »

« Moi aussi mon cœur, plus que tout au monde »


Une petite semaine plus tard, je ramène Tris et Lucas à la maison. Lorsque nous ouvrons la porte, Abi nous accueille avec le sourire, ayant installée des banderoles à l'effigie de son frère, très certainement avec l'aide de son parrain et sa marraine. Je pose le cosy où dort notre fils et vient prendre ma fille dans mes bras. Je la soulève et tourne avec elle, la faisant ainsi rire tout comme quand elle était plus jeune puis je me rends compte que Tris est épuisée du trajet. Elle a encore du mal à se déplacer sans souffrir à cause de la cicatrice de la césarienne.

« Tu veux aller t'allonger ? »

« Seulement si tu viens avec moi. »

« Et si nous y allions tous ensemble ? » ajoute Abi.

Je passe alors mon bras gauche autour de la taille de Tris puis je saisis le cosy et nous suivons Abi qui se dirige vers notre chambre. Ma femme s'allonge puis je détache Lucas, lui retire soigneusement son manteau puis le dépose à côté de sa mère, ce qui ne l'a visiblement pas réveillé, ensuite je prends place, avec à ma droite ma fille et à ma gauche, ma femme ainsi que mon garçon. Je positionne mes bras autour de mes femmes alors que Lucas est entre mon torse et celui de Tris. A cet instant, je suis heureux et je sais que c'est aussi le cas de Tris. Nous pensions que nous n'aurions plus l'occasion de l'être, persuadés d'être condamnés à la solitude mais la vie nous a rassemblés, à jamais.