Bonjour !
Merci pour vos retours sur les précédents chapitres. Begonia, pour te répondre, cette histoire comptera 15 chapitres et un épilogue. :)
Mine de rien, on arrive donc déjà sur la dernière partie !
Très bonne lecture à vous.
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Noxia - Chapitre 10
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- Directement avec le doigt ? se mit à rire Harry.
- Hum hum, répondit Daphné en hochant la tête, malicieuse.
- Et si c'est moi qui le mange, finalement ?
- Tu n'oseras pas !
- Ah oui ? Tu crois ?
- Vous me donnez envie de vomir.
Harry avait les cheveux tout ébouriffés. Cette coupe qu'il arborait tous les matins avant de passer une demi-heure dans la salle de bain pour finalement obtenir le même résultat. A moitié allongé sur la couverture de son lit, simplement vêtu d'un caleçon et d'un tee-shirt, Harry dégoulinait de bons sentiments.
Il y avait plus de deux semaines que Daphné n'était pas retournée dans son appartement. Et si celui d'Harry était déjà trop petit pour Parkinson et lui, la présence constante d'une tierce personne mettait les nerfs de la voix à rude épreuve. Plus encore quand il ravageait le couvre-lit avec des miettes de pain.
Quelle idée avait eu Harry, le matin qui avait suivi leur première fois, de lui apporter le petit déjeuner au lit ? Et quel genre de femme le réclamait dès lors tous les jours ?
Parkinson ne pouvait plus la voir, son rire, son odeur, sa simple présence lui sortait par les yeux. Mais ce qu'elle détestait plus encore, c'était le regard niais que prenait Harry quand il posait les yeux sur elle. Sa façon mielleuse qu'il avait de s'adresser à elle et surtout, sa manière d'approuver ses moindres faits et gestes.
Depuis qu'ils étaient ensemble, Harry était devenu un autre homme. Fini les chemises à carreaux et les vieux sweat à capuche, Harry avait désormais une belle garde robe remplie de chemises griffées et de pantalons cigarettes qui s'arrêtaient au-dessus de sa cheville.
Un million de fois.
Non, un milliard de fois.
Parkinson avait bien essayé un milliard de fois de lui faire changer de style. En vain. Et voilà que cette poupée blonde débarquait et Harry l'écoutait religieusement.
Fini les clopes et les verres de bourbon, Harry était devenu un petit toutou bien sage qui se pliait à chacune de ses volontés. Parkinson n'était pas une grande fan du balafré mais la version de lui amoureux lui donnait la nausée.
Voilà plus d'une demi-heure que Daphné le narguait, le doigt rempli de pâte à tartiner, pour savoir qui des deux allait pouvoir le lécher.
Pathétique.
Évidemment, elle laissa Harry le faire et gloussa lorsque sa langue glissa contre son doigt.
- Tu ne veux pas aller te laver, là ? soupira Parkinson, espérant mettre un terme à tout ça. Tu pues le fennec, c'est terrible.
Si seulement ses moindres paroles ne se retournaient pas continuellement contre elle. Elle n'avait qu'à peine prononcé ces mots que déjà, le regard pétillant de Harry les lui fit regretter.
- On va prendre une douche ? chuchota-t-il sensuellement à l'oreille de Daphné.
Ses joues se colorèrent de rose sous la proposition, d'une manière si tendre et délicate qu'elle donna à Pansy l'envie de se griffer les yeux.
- Oh je… et bien… tu sais quoi, répondit-elle timidement, tu n'as qu'à y aller d'abord. Je vais en profiter pour ranger un peu.
- Hallelujah ! s'exclama Parkinson.
Mais Harry ne partageait pas son enthousiasme. Il haussa les épaules et n'insista pas, allant s'enfermer seul dans la salle de bain.
- C'est mon moment préféré de la journée, lâcha Parkinson alors qu'elle se délectait de l'eau ruisselant sur les épaules de Harry.
- Je croyais que je mettais toujours l'eau trop froide, pensa-t-il pour lui répondre.
- Rien à foutre de la température de l'eau. C'est le seul moment où elle n'est pas là.
Harry soupira. Parkinson ne s'y faisait pas. Il avait pourtant essayé plusieurs méthodes.
D'abord, il lui avait vanté les nombreuses et objectives qualités de Daphné. Lamentable échec. Cela n'avait fait que l'énerver encore plus.
Alors, il avait tenté une autre technique : l'ignorance totale. Dès qu'elle disait quelque chose, il feignait de ne pas l'entendre. Harry aurait dû savoir qu'il ne s'en tirerait pas aussi facilement. Évidemment, elle s'était vengée, de manière particulièrement sournoise, il devait l'avouer. Parkinson s'était mise à lui expliquer, en long en large et en travers, les différentes mycoses et champignons qui s'étaient installés sur les pieds de sa grande-tante Phillis, chaque fois qu'il commençait à faire l'amour à Daphné.
Il était clair que cette seconde méthode avait rapidement été abandonnée.
Harry avait alors tenté de la rassurer, lui disant qu'elle avait toujours sa place mais qu'il appréciait également passer du temps avec Daphné. C'était sans doute ce qui avait été le plus efficace, sans être entièrement concluant. Elle commentait toujours avec dégoût leur moindre faits et gestes et ne loupait jamais une occasion d'insulter copieusement la pauvre Daphné.
Mais au moins, lorsqu'ils passaient au lit, elle les laissait tranquille. Prétextant qu'elle préférait encore fermer les yeux que de voir une telle abomination.
Grand bien lui fasse, Harry aussi préférait qu'elle ferme les yeux.
Quoi que, pour être tout à fait franc, il aurait préféré qu'elle ait besoin de les fermer un peu plus souvent.
Daphné était géniale. Même plus que ça, elle était absolument parfaite. Mais son appétit n'était vraisemblablement pas le même que celui de Harry et, alors qu'en début de relation, il rêvait de passer toutes ses heures nus à la serrer contre lui, Daphné n'était pas aussi éprise du besoin de chair.
- Il est même pas dix heures et tu penses déjà à la baiser ? s'insurgea Parkinson.
- On dirait bien.
Il était hors de question qu'elle le juge sur ses pensées. Il y a quelques mois, il se serait fustigé d'avoir osé imaginer une partie de jambe en l'air avec Parkinson dans sa tête. Mais depuis qu'elle gémissait outrageusement lorsqu'il lui racontait comment il la recouvrirait de son sperme, il était étonnamment moins mal à l'aise avec ce genre de sujets.
- D'ailleurs ça fait longtemps que tu ne m'as pas dit quoi que ce soit dans le genre…
- Ben non, répondit Harry en se savonnant, comme si c'était l'évidence même.
- Non quoi ? demanda-t-elle, ne comprenant pas où il voulait en venir.
- Je suis avec Daphné, maintenant. Je n'ai plus besoin de me branler tous les soirs comme un collégien.
- Ah. Je vois.
Et elle n'avait plus ouvert la bouche de la journée.
Ni quand ils étaient partis se balader au parc et qu'ils étaient passés devant un magasin de thé. Ni quand Harry avait commandé un verre de Chardonnay au bar, uniquement pour lui faire plaisir. Non, Parkinson n'était pas revenue malgré tous ses efforts.
Daphné s'était endormie depuis déjà une bonne heure lorsqu'il s'extirpa en catimini par la fenêtre de sa chambre. Harry venait de glisser entre ses lèvres une cigarette et fermait déjà les yeux sous le bonheur de sentir sa gorge se remplir de fumée.
Ce fut pile à ce moment, lorsque la nicotine s'installa dans ses veines qu'il se demanda pourquoi il avait fait tous ces efforts.
- Parce que malgré tout ce que tu dis, tu ne peux pas te passer moi, abruti.
Harry n'essaya même pas de retenir le sourire qui colora ses lèvres.
- Te revoilà, souffla-t-il dans un nuage de fumée.
- Et toi tu te caches pour fumer une clope. Je croyais pourtant que tu n'étais plus un collégien ?
Touché.
- Ça va, soupira-t-il. Elle n'aime pas l'odeur du tabac froid, elle a le droit, non ?
- Peut-être que ça lui rappelle un peu trop son ex.
Harry frissonna. Lui, de son côté, n'avait absolument aucune envie de penser à Théodore. De toute évidence, il était encore particulièrement épris d'elle et Harry n'était pas certain d'apprécier sa réaction quand il apprendrait qu'ils se fréquentaient désormais.
- T'as pas à avoir peur de lui. Théo a une petite bite.
Harry manqua de s'étouffer avec la fumée et craignit que le bruit de sa toux ne réveille Daphné.
- Attends, quoi ? demanda-t-il en se mettant à rire.
- Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans ce que je viens de dire ? répondit Parkinson, le plus sérieusement du monde.
- T'es complètement malade, rit-il de plus belle. Comment est-ce que tu sais ça, d'ailleurs ?
- A ton avis ? souffla-t-elle d'un faux air mystérieux.
- Ne me dis pas que tu as couché avec lui ?
- Mais quel génie, tu as trouvé ça tout seul ?
Harry venait de terminer sa cigarette mais déjà, en rallumait une seconde. La conversation l'intriguait beaucoup trop pour qu'il puisse l'arrêter en si bon chemin et quelque chose lui disait que son retour à l'intérieur y mettrait un terme.
- C'était quand ? demanda Harry, avide de détails.
- En sixième ou septième année, je ne sais plus trop.
- Mais alors… il était encore avec Daphné ?
- Dis-donc tu es en grande forme ce soir, ton esprit fuse à toute allure !
Harry leva les yeux au ciel. Il n'était pas sûr de savoir comment prendre cette information. Devait-il la rapporter à Daphné ?
- Oh, pas la peine, elle est déjà au courant. C'est marrant d'ailleurs, quand on y pense. Peu importe qui elle se tape, je finis toujours par me le faire à mon tour.
Si jusque-là, la conversation l'avait plutôt amusé, Harry n'était pas certain d'avoir encore envie de rire. Alors, il écrasa son mégot sur le rebord de la fenêtre, le fit voler d'une pichenette et rentra se réfugier entre ses draps.
- Ça va c'est bon, je rigole, soupira Parkinson.
- Pourquoi est-ce que tu vas toujours un peu trop loin ? soupira Harry alors que son regard se posait sur une Daphné endormie à poings fermés.
- Ça, c'est une chose que je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de dire à Théo.
Malgré l'air sévère qu'il s'était composé sur le visage et le calme de la nuit à peine perturbé par la respiration régulière de Daphné, Harry ne put s'empêcher d'éclater de rire. Parkinson ne répondit rien mais il aurait pu jurer qu'elle arborait un petit sourire en coin satisfait, celui qu'elle trimballait déjà partout du temps de Poudlard.
- Tu n'as peur de rien, toi, souffla-t-il entre deux éclats de rire contenus.
Du coin de l'œil, Harry vit Daphné bouger dans son sommeil mais il ne semblait pas l'avoir réveillée.
- Non, c'est bien pour ça que je n'ai pas hésité à me taper le mec de ma chère amie Daphné.
Harry fronça les sourcils, gigotant pour s'adosser à la tête de lit.
- Je croyais que vous vous détestiez toutes les deux, chuchota-t-il en croisant les bras sur sa poitrine.
- J'ai couché avec son mec, pas étonnant qu'on se déteste !
- Alors attends, tu veux dire que… c'était ton amie et tu lui as fait ça ? Mais quelle genre de personne est-ce que tu es ?
- Je ne sais pas, susurra-t-elle d'une voix sensuelle, tu dirais quoi, toi ? Moi j'ai un faible pour salope.
Elle avait parlé si bas que le mot roula sur sa langue avec une telle volupté qu'il couvrit le dos d'Harry de frisson. Et puis, lentement, un sourire s'insinua sur ses lèvres.
- Tu te moques de moi, c'est ça ? demanda-t-il, sans pour autant laisser poindre la moindre trace de rancœur.
- A toi de décider. Est-ce que je suis une fille bien ou une salope, Potter ?
Comment parvenait-elle à prendre une voix si rauque alors qu'elle chuchotait les mots ? Et surtout, comment pouvait-il avoir le sentiment de sentir son souffle contre son épaule alors qu'il résidait dans son propre esprit ?
Harry ne savait toujours pas expliquer l'effet que lui faisait Parkinson mais une chose était certaine, il ne lui avait fallu que deux phrases pour son que corps en réclame plus. Déjà, son sexe tendu dans son pyjama ne demandait qu'à être pris en main.
La tête révulsée en arrière, un sourire mauvais sur les lèvres, Harry laissa ses doigts traîner lentement jusqu'à l'orée de son boxer.
- T'as raison, je crois bien que tu es une salope, finalement, grogna-t-il.
- Mais… à qui est-ce que tu parles ?
Harry ne fut pas certain de savoir ce qui l'effraya le plus : la voix ensommeillée de Daphné surgissant dans la nuit ou la perspective qu'elle ait compris ce qu'il disait ? Dans tous les cas, son cœur tambourinait dans sa poitrine pour tenter de rattraper les battements qu'il avait loupés. Déjà, Daphné s'était tournée vers lui, les sourcils froncés par l'incompréhension.
- Ce n'est rien ma puce, balbutia un Harry paniqué, rendors-toi.
Mais elle ne semblait plus du tout en proie au sommeil. Elle ne le quittait pas des yeux. A son regard, Harry savait qu'il ne s'en tirerait pas aussi facilement.
- C'est moi que tu traites de salope ? demanda-t-elle, visiblement tout sauf ravie de cette découverte.
- Non bien sûr que non je…
- Alors c'est qui ? Il y a quelqu'un d'autre que nous ici, peut-être ?
Cette fois-ci, Daphné était réellement en colère. Elle se redressa dans le lit, imitant la posture de Harry et le foudroya du regard.
Les idées fusèrent dans son esprit mais aucune ne semblaient pouvoir convenir. Comment pouvait-il décemment se sortir de cette situation ? Il ne lui restait qu'une seule solution : le semi-mensonge, se condamner pour mieux se libérer.
- Je ne sais pas ce qu'il m'a pris c'est juste que… tu étais en train de dormir et je n'ai pas pu m'empêcher de te regarder et de te trouver désirable.
- Et donc, quand tu me trouves désirable, tu me traites de salope ?
- Non je… excuse moi Daphné, je crois que j'ai un problème, soupira Harry, se prenant la tête entre ses mains.
Elle vint les lui capturer entre les doigts, le faisant se libérer de cette minable cachette. Quelque chose avait changé dans son regard. D'un coup, elle ne semblait plus aussi furieuse qu'auparavant.
- Alors comme ça je suis désirable quand je dors ?
Son petit sourire en coin ne le trompa pas et déjà, Harry savait qu'il était hors de danger. Renversant la situation, il prit ses poignets entre ses mains et bascula pour s'allonger au-dessus d'elle.
- Peut-être bien, souffla-t-il dans son cou.
Il s'y pencha pour y laisser une longue traînée de baisers jusqu'à l'orée de sa poitrine. Lentement, Daphné glissa une main jusqu'à son entrejambe pour y saisir son sexe et pouffa d'une manière délicate.
- Je vois ça, rit-elle en déposant un baiser sur sa joue.
- Et crois moi, ma belle, grogna Harry contre sa poitrine, tu n'as encore rien vu.
Une nouvelle fois, elle se mit à pouffer, comme une débutante qui rosirait à la simple vue d'un homme nu et Harry la trouva fabuleuse.
- Je préfère largement les "ma belle", affirma-t-elle. Je sais que beaucoup d'hommes apprécient de dévaloriser leurs partenaires mais personnellement… ce n'est pas du tout mon truc.
- Je suis désolé, Daphné, réitéra Harry. Je ne le referai pas, promit-il en se redressant pour la regarder dans les yeux.
Daphné lui sourit, scellant son accord par un chaste baiser sur les lèvres qu'Harry s'empressa d'approfondir de sa langue.
- Bon, je vais vous laisser moi, lança Parkinson, amer. J'en ai suffisament vu pour toute une vie.
Harry eut un moment d'absence, il prit une pause, s'arrêta une seconde pour comprendre ce que la situation pouvait bien impliquer chez elle. Mais Daphné fronçait les sourcils, ne comprenant plus son attitude et une simple caresse sur la joue lui permit de revenir dans le présent, dans le physique. Parkinson était déjà loin. Il n'y avait plus qu'eux d'eux et ce, pour le reste de la nuit.
Harry aimait tenir Daphné entre ses bras, la couvrir de baisers, récolter ses caresses et ses soupirs délicats. Il adorait sentir ses mains le chatouiller du bout des doigts, ses lèvres combler les siennes et ses chairs se refermer autour de lui.
Quand Daphné plaquait ses mains contre son dos, Harry redoublait d'intensité. Quand elle murmurait son prénom du bout des lèvres, il grognait en retour. Et quand, tremblante et couverte de frisson, elle finissait par jouir entre ses bras, il ne pouvait retenir un sourire satisfait, se laissant à son tour aller aux joies du plaisir.
Daphné n'était pas du genre à s'épancher sur la situation, à discuter de sexe ou à tenter de le guider. Non, elle le prenait comme il était, appréciait chacune de ses attentions et s'endormait quelques minutes plus tard, bercée par les pulsations de son plaisir résonnant encore en elle.
Dans ces moments-là, Harry la regardait en souriant, se disant à quel point il avait de la chance de l'avoir pour lui.
Encore une fois, il profita de son sommeil pour se glisser sur le rebord de la fenêtre, une cigarette entre les lèvres.
- On dirait que vous êtes mariés depuis vingt ans, déjà.
- Je croyais que tu ne reviendrais pas, ce soir, sourit Harry.
Elle finissait toujours par revenir. Aujourd'hui, il n'en doutait plus. Elle s'absentait, certes, mais tapie dans l'ombre, elle ne faisait qu'attendre le moment opportun pour ressurgir avec faste.
- Je n'avais pas vraiment ma place dans ce câlin dégoulinant de bons sentiments.
Dans sa bouche, cela semblait écoeurant, à la limite du dégoût. Pourtant, Harry appréciait plus que tout la chaleur des étreintes de Daphné, sa douceur et sa candeur.
- Mais bien sûr, lança-t-elle ironiquement.
- Quoi ? Tu sais mieux que moi ce que j'aime, peut-être ? demanda Harry, vaguement agacé.
- Regarde-la.
Harry s'exécuta, laissant tomber le mégot de sa cigarette pour retourner se coucher près de Daphné, de nouveau endormie.
- Et bien quoi ?
- Elle ressemble à quoi ?
- Heu… à Daphné ?
Elle soupira si fort qu'Harry se demanda s'il n'allait pas avoir un acouphène à vie.
- Fais un effort.
- Je ne vois pas où tu veux en venir, Park's.
- Elle ressemble à une princesse de conte de fée.
Harry fronça les sourcils, pas beaucoup plus éclairé sur la question.
- Oui et bien ? En quoi est-ce un problème ?
- Le problème, Potter, c'est que tu es tout sauf un Prince Charmant.
Harry se mit à rire, silencieusement, cette fois-ci, ne voulant pas la réveiller à nouveau.
- Et pourquoi pas ? J'ai affronté le grand méchant, ce n'est pas ce que fait le Prince ?
- Peut-être, mais le Prince ne menace pas les jeunes filles de les recouvrir de sperme, Potter. Ni de les fesser jusqu'à ce que leur postérieur vibre entre ses doigts.
Harry ne répondit rien, se contentant de sourire en analysant la situation. Elle avait peut-être raison, après tout, il n'était pas vraiment l'archétype du Prince Charmant. Mais est-ce que cela devait réellement lui coûter sa relation avec Daphné ? Il n'en était pas certain.
- Tu aimes quand elle te prend dans sa bouche ? demanda Parkinson, sa voix devenant drastiquement plus rauque.
Harry secoua la tête, son sourire s'évanouissant peu à peu.
- Pourquoi est-ce que tu fais ça ? demanda-t-il.
- Réponds moi, Potter. Est-ce que tu aimes ça ?
- Arrête, grinça-t-il entre ses dents.
Mais Parkinson savait qu'elle avait gagné. D'ailleurs, lui aussi. A peine avait-elle prononcé cette phrase que c'en était fini, il avait vu clair en elle et en sa stratégie.
- Tu as vraiment envie de passer ta vie avec une femme qui refuse de te sucer, Potter ? demanda-t-elle d'une voix soudainement devenue douce.
Harry ne préférait pas répondre. De toute façon, que pouvait-il bien répondre à ça ? Était-ce vraiment un critère indispensable à son bonheur ? Daphné n'aimait pas ça. D'accord, elle n'était pas obligée.
- Elle n'aime pas non plus quand c'est toi qui le fait, souligna Parkinson.
- Et alors ? demanda Harry d'une voix un peu trop forte, commençant à s'emporter.
- Et alors, Potter, je sais à quel point tu aimes faire ça.
- N'importe quoi, maugréa-t-il, de mauvaise fois.
- Tu aimes imaginer le goût d'une femme pendant des heures avant de le connaître. Tu aimes souffler sur la peau de ses cuisses pour les voir se recouvrir de frissons. Tu aimes embrasser du bout des lèvres les siennes et attendre qu'elle te supplie pour finalement sortir ta langue. Tu aimes laisser les plis de sa peau s'imprimer sur le bout de ta langue. Tu aimes la mener en pointe pour qu'elle soit précise et dirigée avant de la détendre pour lécher toute la surface de sa peau. Tu aimes sentir une femme convulser contre toi, la voir se crisper, se tendre pour finalement se relâcher en un cri qu'elle ne se savait même pas capable de pousser. Et ce que tu aimes, plus encore, c'est quand, menée au plus intense plaisir, elle te ravage à son tour, te recouvrant de sa jouissance ruisselant sur ton beau visage tendre.
Harry était à bout de souffle, les joues rougies et le cœur battant à tout rompre.
- Comment… ?
- Je le sais, Potter. Je connais tes plus intimes fantasmes, tes plus profonds désirs. Je connais tout de toi, souffla-t-elle.
- Mais alors tu…
- N'ai pas honte, Potter, chuchota-t-elle respectueusement. Avec moi, il n'y a pas de gêne, ni de tabous. Avec moi, Potter, il n'y a que du plaisir.
Cette fois-ci, il ne put empêcher un vague gémissement de sortir d'entre ses lèvres. Son sexe encore dénudé palpitait contre le draps de son lit. Harry osa à peine jeter un regard au dos de Daphné qui se soulevait de haut en bas, avec une terrifiante régularité, sous le poids de sa respiration.
- Elle dort, Potter. Elle n'en saura rien, souffla Pansy, comme une sirène. Je suis là pour te donner ce qu'elle ne pourra jamais t'offrir. Je suis là pour que tu me souilles, que tu me détruises, que tu me fasses toutes ces choses que tu oses à peine imaginer.
A nouveau, Harry se mit à gémir et sa main se crispa avec une telle force sur son sexe qu'il lui paraissait presque vital de s'y accrocher.
- Je veux que tu te touches, haleta Harry. Que tu te touches en me regardant droit dans les yeux.
- Mais c'est déjà ce que je suis en train de faire, tu sais. Depuis tout à l'heure, Potter. Ça fait déjà dix minutes que je me touche. Depuis que j'ai commencé à chuchoter à ton oreille, depuis que j'ai senti ta queue se gorger de sang, je n'ai pas pu résister. Je me touche comme j'imagine que tu le ferais pour moi. Je me touche et, si je ferme suffisamment les yeux, je peux presque croire que c'est ta main qui joue avec moi.
- Non… supplia Harry, non, ne ferme pas les yeux.
Pourtant, les siens étaient déjà clos mais il semblait voir plus clairement que jamais. Parkinson était là, avec lui, au bout du lit, dans une position qu'il n'aurait jamais osé espérer. Jambes écartées et bassin relevé, elle se mordillait la lèvre en l'emprisonnant de son regard, sa main disparaissant entre les plis serrés de son intimité.
- J'aimerais que tu me goûtes, Potter, susurra-t-elle.
Et Harry la voyait, brandissant un doigt luisant de son désir devant lui, avançant à quatre pattes dans une lenteur telle qu'elle ne pouvait être que cinématographique. Il la voyait faire glisser son doigt recouvert d'elle sur ses lèvres et il se voyait, en retour, le capturer entre ses dents.
Et Parkinson se mit à gémir de le sentir croquer si fort. Harry se délecta de ce doigt qu'il fit glisser jusqu'au fond de sa gorge. Elle était telle qu'il se l'était imaginé.
Harry n'était plus en état de se cacher quoi que ce soit. Plus d'une fois, peut-être même des dizaines de fois, il s'était imaginé quel goût avait Pansy Parkinson. La saveur qu'il trouvait au bout de son doigt était même au-dessus de ses espérances.
- Viens, gémit-il alors qu'il se voyait l'attirer sur ses genoux. Viens.
- Pas tout de suite, Potter, soupira-t-elle.
- Je ne vais plus tenir longtemps, grogna-t-il entre ses dents.
- Alors jouis, Potter. Jouis pour moi. Jouis et regarde à quel point je suis fière de toi, à quel point j'aime te voir prendre du plaisir.
- Tu me rends fou, s'entendit-il prononcer sans vraiment comprendre ses propres paroles. Complètement fou.
- Je sais, chuchota-t-elle à son oreille. Jouis maintenant.
Et Harry s'exécuta. Il aurait bien aimé comprendre, savoir ce qu'il venait de vivre, ce qu'il s'était réellement passé. Mais à la seconde où le plaisir ultime s'empara de lui, toute idée claire le quitta. Après quelques minutes à barboter dans un océan de bien-être, Harry ouvrit les yeux et voulut la prendre dans ses bras.
- Je suis là, murmura-t-elle.
Bien sûr qu'elle était là. Mais cela ne la rendait pas palpable pour autant.
Harry ne savait plus vraiment où donner de la tête. Peu importe où son regard se posait, il ne voyait que des suites de mots, vaguement intéressants, lui décrivant tous absolument la même chose.
- Celui-là m'a l'air parfait, déclara Daphné en pointant son doigt sur le papier.
Harry hocha la tête, marmonnant pour toute réponse. A vrai dire, il n'était pas particulièrement passionné par les recherches qu'elle menait assidûment depuis quelques jours. Son appartement lui convenait parfaitement tel qu'il était. Mais Daphné le trouvait trop petit, trop vétuste.
- Tu n'as pas l'impression que vous vous précipitez ? demanda Parkinson en prenant une voix supérieure.
Évidemment qu'ils se précipitaient. Après tout, ils n'étaient ensemble que depuis un mois. Mais à quoi bon attendre plus longtemps ?
Chaque fois qu'il émergeait du sommeil et qu'il l'a voyait près de lui, le cœur d'Harry loupait un battement. Un simple sourire de sa part l'emmenait vers un état second. Harry était persuadé qu'il venait de trouver la perle rare, la femme avec qui il voudrait passer le restant de ses jours. Ils avaient suffisamment perdu de temps jusqu'ici, il n'était plus question de reculer.
Daphné et lui trouveraient l'appartement parfait et ils y emménageraient dès que possible.
Ce fut comme ça qu'il se retrouva à passer le plus clair de ses journées dans les agences immobilières, visitant des dizaines d'appartement, devenant incollable sur les taxes foncières et les doubles vitrages.
En temps normal, tout ça l'aurait absolument agacé. Non, en temps normal, Harry n'aurait jamais eu à subir tout ça. Il se serait contenté d'envoyer un hibou au premier loueur venu et aurait déménagé sans plus de cérémonie.
Mais Daphné désirait un peu plus de confort et Harry trouvait que visiter des appartements était un bien maigre sacrifice pour l'avoir à ses côtés. Alors, de bonne grâce, il franchit à nouveau une porte, priant intérieurement pour que celui-ci soit le bon.
- Ce salon est magnifique ! s'exclama Daphné.
Et Harry ne put retenir un soupir de soulagement. Enfin, ils en étaient venus à bout.
- Tu ne trouves pas ? demanda Daphné.
- Oh si si, il est très bien, répondit-il en souriant.
- Oui, je suis d'accord. Et tu as vu cette cheminée, c'est splendide !
De toute évidence.
Harry continua de sourire, hochant régulièrement la tête. Bien sûr que cet appartement était bien mais qu'avait-il de plus que les autres ? Quatre murs, quelques fenêtres, une douche et une gazinière. De quoi pouvait-on avoir besoin de plus ?
- Pas étonnant que tu sois resté aussi longtemps dans ton trou à rat, grommela Parkinson.
Effectivement, Harry n'accordait pas beaucoup d'importance à la déco et à l'emplacement. Il voulait un endroit suffisamment spacieux et confortable pour dormir, voilà tout. Et puis, après avoir passé plus de dix ans dans le placard sous l'escalier, n'importe quel endroit semblait relever du palace.
- C'est sûr que c'est un peu hors budget, commença Daphné en se mordillant les lèvres.
- Et c'est pour ça qu'il lui plaît. Je connais ce genre de fille, Potter. Tout ce qu'elle veut, c'est te soutirer ton fric.
Mais Harry ne l'écoutait déjà plus. Il n'avait que faire des mises en garde de Parkinson. Elle était jalouse, voilà tout. Et peu importe l'argent, Harry voulait être heureux. Si cet appartement pouvait contribuer à son bonheur, alors il n'hésiterait pas une seconde de plus.
Le sourire que lui adressa Daphné lorsqu'il apposa sa signature sur le bail valait tous les galions du monde. Pour la première fois depuis des années, Harry le savait, il allait enfin pouvoir saisir le bonheur à pleine main plutôt que de l'effleurer du bout des doigts.
