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Chapitre 13 : Un Foutu Chien
Harry fixait le plafond de son dortoir. Il le fixait de la même façon depuis près d'une heure avant de se tourner sur le côté droit, une fois de plus. Les yeux toujours grands ouverts et totalement éveillé. Il était bientôt minuit et le survivant se sentait toujours incapable de fermer l'œil.
Son cerveau refusait purement et simplement de se calmer. Il pensait beaucoup trop. Trop d'évènements, d'informations et de plans plus ou moins potables tournaient dans sa tête. Il réfléchissait encore à Croutard. Il pensait encore à la maladie de Poudlard. Aux manigances de Dumbledore dont il ne comprenait pas le sens. À son parrain qui allait devoir patienter jusqu'en janvier avant que les démarches pour le libérer ne puissent commencer.
- Putain. Soupira de frustration le brun en jetant rageusement sa couverture loin de lui.
Il attrapa sa cape de sorcier et quitta son dortoir.
Il se sentait si impuissant. Pourquoi devait-il avoir autant de problèmes ? La nuit ne l'aidait vraiment pas. L'obscurité faisait remonter à la surface ses nombreuses angoisses qu'il parvenait pourtant facilement à tenir éloigné le jour lorsque les couloirs de Poudlard grouillaient de monde et de diverses choses capables de le distraire.
Il avait sincèrement besoin de se vider l'esprit. De se détourner de tous les tourments qui refusaient de le laisser en paix lorsque la lune remplaçait le soleil dans le ciel.
Whoo. Il se sentait l'âme d'un poète ce soir. Il fallait vraiment qu'il trouve quelque chose pour s'occuper. Il commençait à se dégoûter.
Il quitta la salle commune sur la pointe des pieds, bien à l'abri sous un sort de désillusion. Il sortit la carte des maraudeurs -on n'était jamais trop prudent- et il commença son ascension vers la surface, bien loin des cachots lugubres et froids où il se trouvait actuellement.
Ses pas le guidèrent vers la tour Gryffondor. Lorsqu'il se rendit compte qu'il se tenait devant le portrait de la grosse dame qui dormait à poings fermés, il maudit ses réflexes.
- Pourquoi de tous les endroits, mon esprit a décidé de m'emmener ici ? Siffla-t-il de mauvaise humeur.
La tour Gryffondor qui avait l'habitude de lui remonter étrangement le moral dans son ancienne vie n'était maintenant rien de plus que la salle commune d'une autre maison que la sienne.
Du moins le pensait-il.
Mais finalement, son inconscient n'avait pas encore fait réellement le deuil de sa première vie. Il ferait mieux de se rendre sur le terrain de Quidditch pour voler un peu. Peu importe sa vie, il savait que le balai l'aiderait à retrouver un peu de paix.
Mais soudainement, alors qu'il faisait demi-tour pour redescendre les escaliers qu'il avait plus ou moins consciemment monté, il sursauta violemment en voyant une silhouette sombre et inquiétante allonger sur le sol. D'un réflexe exceptionnellement rapide, il sortit sa baguette et menaça la forme inconnue et potentiellement dangereuse.
Plissant les yeux, il finit par baisser sa baguette et afficha un visage purement étonné. La forme sur le sol n'avait rien de menaçante, il ne s'agissait que de Neville qui dormait sur le tapis.
Attendez. Pourquoi Neville dormait-il sur un tapis ?
Le Gryffondor de onze ans était effectivement sur le sol, dans une étrange position de chien de fusil avec une respiration régulière, à peine dérangé par le fait qu'il dormait sur le sol d'un couloir sombre et froid.
Et Harry qui pensait que Neville n'était pas très courageux. Ce n'était pas donné à tout le monde de pouvoir s'endormir paisiblement dans un endroit pareil. Surtout quand la possibilité de tomber sur Rusard était aussi haute. Le concierge savait parfaitement que les plus turbulents et les plus susceptibles de ne pas respecter le couvre-feu était les Gryffondor… Nul doute qu'il faisait régulièrement des tours dans cette partie du château juste pour avoir le plaisir fugace d'emmerder un maximum d'adolescent.
Pendant un court instant, le survivant se demanda ce qu'il devait faire ? Réveiller son camarade ou le laisser à sa sieste reposante dans un lieu inadapté ?
- Neville… Fit-il doucement en s'accroupissant près du matelas de fortune poussiéreux.
Mais seul un souffle un peu plus profond lui répondit.
- Neville, réveille-toi. Continua-t-il en lui secouant légèrement l'épaule.
Les yeux du Gryffondor s'ouvrèrent brusquement, écarquiller de peur avant de se fixer sur la forme invisible d'Harry, car oui, il était toujours sous son sortilège de désillusion.
Et c'est sans doute la raison pour laquelle il dut plaquer sa main sur la bouche de l'héritier Londubat pour étouffer son hurlement de terreur qui aurait sans aucun doute pu rivaliser avec celui d'une banshee à l'agonie. Une belle défense qui aurait mis K.O. n'importe qui si vous demandiez l'avis du survivant.
- Du calme ! Siffla-t-il. C'est moi, Harry. Chuchota bruyamment le sauveur en se débarrassant de son sort.
Neville tremblait comme une feuille et respirait difficilement, ayant vu sa propre mort en se rendant compte qu'une main invisible était sur son épaule. Harry attendu patiemment que son camarade puisse reprendre ses esprits et sa respiration. Peut-être aurait-il vraiment dû le laisser dormir… ?
- Que fais-tu là ? Demanda finalement le survivant lorsqu'il fut certain que l'autre garçon ne ferait pas de crise d'asthme.
- Ça fait des heures que je suis coincé ici. J'ai perdu mon mémo avec tous les mots de passe des prochains mois. Je pense que je me suis évanoui de peur après le deuxième passage du Baron sanglant. Expliqua Neville en bredouillant à quel point le Baron l'avait longuement regardé dans les yeux et qu'il s'était senti comme la proie d'un dangereux criminel.
Quand bien même le Baron sanglant était déjà mort et ne risquait pas de pouvoir lui faire grand-chose. Peeves était plus dangereux… Mais Harry se garda bien d'en informer l'héritier Londubat déjà à bout de nerf.
Harry grimaça discrètement en se souvenant que le mémo disparu avait, en vérité, été volé par nul autre que lui-même lors de ses différents plans pour capturer Croutard… Il est vrai qu'il ne lui avait jamais pesa le pour et le contre de le lui rendre maintenant, le rendant plus ou moins suspect. Mais finalement, il ne pouvait pas laisser le pauvre Neville ici.
Le Gryffondor ne méritait pas cela.
Cachant ses mains dans son dos, il lança un Accio discret pour récupérer le mémo qui se trouvait dans sa chambre et engagea la discussion avec Neville pour détourner son attention. Tentant au mieux de le rassurer.
- Un mémo ? J'ai trouvé un truc semblable avec plein de mots aléatoires en cours de potion il y a quelques jours…
Lorsque le bout de papier si important pour le Gryffondor arriva dans la main du survivant, celui-ci fit semblant de le chercher dans l'une de ses poches pour tenter au maximum d'endormir les possibles soupçons de son camarade.
Il aimait beaucoup Neville et avait un grand respect pour lui depuis la bataille de Poudlard. Son cœur se serra en imaginant celui-ci le craindre ou le prendre pour un méchant Serpentard ne pensant qu'à le rabaisser ou à le maltraiter.
Il bénit sa chance, ou plutôt la douce naïveté attachante du jeune garçon, lorsque rien de tout cela n'arriva.
- C'est ça ! S'exclama bruyamment le Gryffondor avec des étoiles dans les yeux. Je suis tellement chanceux que ce soit toi qui l'aies trouvé ! N'importe qui d'autre l'aurait sûrement jeté.
Neville sourit de soulagement en attrapant le mémo avec un regard plein d'admiration pour son sauveur.
Harry avait rarement été aussi mal à l'aise pour des remerciements. Comment appelait-on ça déjà… ?
Ah oui. La culpabilité. Pff, sentiment inutile.
Maintenant, rien ne retenait le pauvre Gryffondor à l'extérieur de sa salle commune…
Rien, jusqu'à ce qu'ils constatent tous les deux que la grosse dame qui ronflait bruyamment il a quelques minutes à peine avait décidée de disparaître soudainement comme par… magie.
Harry avait décidément la poisse et il semblait même que celle-ci fût contagieuse.
- Mais… elle était là, il a un instant. Souffla Neville dépité.
Du coin de l'œil, Harry la vit se déplacer de cadre en cadre totalement somnambule et dérangeant les autres tableaux qui semblaient avoir l'habitude de ses crises. Il serra les lèvres pour éviter de soupirer avant de la fixer à nouveau soudainement, les yeux écarquillés.
Avait-il bien vu ?
…
Par Merlin, il avait bien vu.
La grosse dame avait perdu sa chemise de nuit qui était resté accrocher à l'une des cornes d'un trophée de chasse présent sur un tableau qu'elle venait de visiter. C'est donc complètement nu qu'elle se baladait à présent à la grande horreur d'Harry qui voulait devenir aveugle.
Harry priait maintenant pour que Neville ne fasse pas attention à l'exhibitionniste somnambule qui lui servait de gardien de salle commune.
Heureusement, le garçon de onze ans ne remarqua rien.
Il se tourna à nouveau vers la grosse dame pour constater qu'elle avait dû partir loin à son grand soulagement. Elle n'était plus sur les tableaux qu'il pouvait apercevoir.
Le survivant lança un dernier regard à Neville qui tremblait à nouveau comme une feuille en regardant autour de lui. Probablement mort de trouille a l'idée de croiser pour la troisième fois le baron sanglant ou bien pire encore, Rusard.
- Je n'arrivais pas à dormir alors je suis parti me balader pour me changer les idées. J'ai pensé faire un petit tour sur le terrain de Quidditch. Tu peux venir avec moi en attendant que la grosse dame revienne, si tu veux. Proposa Harry.
Le brun retient un sourire en voyant le regard horrifier de son camarade. On pourrait presque croire qu'il lui avait proposé partir chasser le baron sanglant avec un filet à papillons.
- Tu n'es pas obligé de voler sur un balai. Compléta-t-il.
Neville laissa échapper un souffle tremblant avant de regarder autour de lui, se demandant ce qui était le mieux. Mais le choix était tout de même assez rapide.
Rester là, seul, dans le froid et le noir, à attendre de se faire inévitablement prendre par Rusard qui n'acceptera jamais son excuse de perte de mots de passe ou partir se balader avec le survivant, meilleur élève de Poudlard depuis des dizaines d'années et sauveur du monde sorcier…
Un choix pareil expliqua facilement sa présence au terrain de Quidditch, assis dans l'herbe fraîche et un peu humide à regarder le survivant faire des cabrioles sur son nimbus 2000. Lesdites cabrioles avaient manqué de donner pas moins de quatre arrêts cardiaques au Gryffondor.
Il faut vraiment être fou pour se laisser tomber en chute livre avec un balai et le redresser à quelques centimètres du sol à peine.
Finalement, après s'être vidé l'esprit et avoir presque oublié la présence de Neville, il atterrit avec grâce près de son camarade. Harry décida que c'était probablement bénéfique pour lui d'apprendre à voler sur un balai sans être stressé par ses camarades ou le professeur bibine qui manquait parfois de… délicatesse.
C'est pourquoi il tendit un balai de l'école -volé sans gêne il y a quelques instants- à Neville qui le regardait avec crainte.
- Ça ira, je reste avec toi et c'est simplement pour t'aider pour les prochaines cours. Le balai est vraiment cool, tu sais.
Mais Neville n'est tout simplement pas fait pour le balai. Et Harry le comprit rapidement lorsque, pour la troisième fois en moins de trente minutes, il dut le faire léviter pour qu'il ne s'écrase pas sur le sol. S'il continuait ainsi, le garçon allait faire une nouvelle crise d'angoisse.
Mais Harry n'est pas du genre à abandonner facilement. Juste une dernière fois, il demanda à Neville de monter sur un balai. Le Gryffondor avait des yeux suppliants qui s'écarquillèrent lorsque c'est le nimbus 2000 qui lui fut tendit plutôt que le vieux balai indomptable de l'école.
Rassurer par la présence d'Harry et le balai de compétition sur lequel il montait. Neville est parvenu à effectuer les manœuvres de base, et même à reposer le pied au sol sans s'étaler sur l'herbe.
Impressionnant.
- Vous êtes tellement a-do-rable ! Sourit Poudlard en apparaissant au côté du survivant qui surveillait Neville.
Celui-ci s'élevait maintenant à dix centimètres au-dessus du sol et il tremblait à peine. Quel progrès !
Harry lui lança un coup d'œil avant de sourire.
« Ouais. Je suis content de pouvoir l'aider. Je lui devais bien ça. »
- Pourquoi tu ne dors pas, mon cher ami ?
« Trop de pensées tournaient dans ma tête. »
- Et lui ? Fit l'âme en pointant Neville du doigt.
Harry détourna un peu le regard, embarrassé, avant de répondre :
« Ma faute, j'ai volé ses mots de passe il y a des jours et il s'est retrouvé coincé dehors… »
Le fantôme de l'école ne fit que rire avant de s'éclipser, indiquant qu'elle surveillerait les alentours pour eux, mais qu'ils ne devraient pas tarder à aller se coucher, il était tard.
Lorsque Neville se posa maladroitement à côté du survivant, il était extatique.
- Tu as vu ?! Tu as vu ?! Je suis vivant ! Cria-t-il.
- Félicitations. Sourit Harry. On devrait rentrer maintenant. La grosse dame doit avoir fini sa balade. Et retrouver ses vêtements avec de la chance. Il murmura la dernière phrase pour lui-même.
Le chemin du retour se fit silencieusement. Tous deux fatigués et de bonne humeur, rien n'avait besoin d'être dit. Du moins, jusqu'à ce que Neville prenne timidement la parole alors qu'il traversait un énième couloir.
- Dit, Harry… On est amis maintenant, non ?
Le survivant leva les yeux vers lui avant de lui sourire. C'était tellement agréable cette capacité qu'avaient les enfants à devenir amis facilement et à le mettre en mots.
- Bien sûr ! Répondit-il.
Le sourire soulagé de Neville lui fit chaud au cœur. C'était vraiment une bonne soirée.
Évidemment, le survivant étant le survivant, cela ne pouvait pas durer.
Et c'est nul autre que Rusard et Miss Teigne au fond du couloir qu'ils empruntaient qui gâchèrent l'ambiance. Harry attrapa la main de Neville pour s'enfuir avant d'être vu. Mais c'était loin d'être fini.
Une armure tomba bruyamment près d'eux, puis une deuxième et une troisième. Le bruit résonnant dans les couloirs sombres et vides du château. Un tapis mal placé fit alors trébucher Neville qui emporta le survivant avec lui. Par la suite, et alors que les pas précipités de Rusard se dirigeaient vers eux, faisant battre de panique le cœur du survivant, un tableau pivota au mauvais moment, les forçant à changer de direction. Puis ce fut au tour de Peeves d'apparaître, souriant sadiquement à leur vu avant de se mettre à hurler que des élèves n'étaient pas dans le dortoir.
Et pour finir, et comme si tout cela ne suffisait pas, les escaliers qui n'en faisait qu'à leur tête ou du moins qu'à celle de Poudlard, s'animait brusquement comme pour se moquer d'eux.
« Poudlard ! »
- Je n'y suis pour rien ! Dit-elle vivement en flottant a ses côtés. Je ne contrôle plus rien. Elle grimaça face à la sensation désagréable que quelqu'un d'autre contrôlait son propre corps a sa place.
Foutu Dumbledore, ça ne pouvait être que lui !
Harry retient un cri de rage lorsqu'il se rendit compte où tout ce foutoir les avaient menés lui et Neville.
Ce foutu couloir interdit de mer-
Et aussi étonnant que cela puisse paraître. C'est Neville qui en déverrouilla la porte et tira le survivant à l'intérieur avant qu'il n'ait pu emmètre une objection.
Pendant que le Gryffondor reprenait son souffle, une main sur le cœur et une hyperventilation inquiétante, le survivant fulminait silencieusement.
Il a été piégé par Dumbledore. Mais comment pouvait-il savoir qu'il serait en dehors de son dortoir à cette heure-ci ?
« Comment ?! »
- Peut-être qu'il ne le savait pas, mais qu'il a enchanté la porte de la salle commune des Serpentard pour voir quand tu en sortais… Proposa Poudlard en regardant par le trou de la serrure pour vérifier que Rusard était bien parti.
Afin de l'y aider un peu, elle fit bouger les armures trois couloirs plus loin maintenant qu'elle avait repris le contrôle. Le concierge s'en alla aussi vite qu'il était venu.
« Penses-tu qu'il a pu lancer un sort directement sur moi ? »
- Peu probable… Tu n'es presque jamais en sa seule présence et il n'est pas assez stupide pour le faire devant des témoins.
Harry regarda finalement le fond du couloir interdit pour constater la présence de Touffu, réveillé par le vacarme et visiblement de mauvaise humeur.
Pour sa défense, n'importe qui serait d'une humeur exécrable dans sa situation. Enfermer dans un couloir trop petit pour lui sans possibilité d'aller se promener dehors. Réveiller à une heure impie de la nuit par deux amuse-bouche de 11 ans…
Oui. N'importe qui serait en colère.
Neville lui attrapa la manche et pointa le monstre du doigt qui s'approchait tout doucement comme si le survivant ne l'avait pas remarqué malgré les grognements et la taille immense de l'animal de compagnie de Hagrid.
Harry soupira de défaite. Il attrapa le bras de Neville avant de le forcer à le regarder.
- Calme-toi. Tout ira bien. Je suis ton ami, pas vrai ? Je ne laisserai rien t'arriver.
Neville fut étrangement rassuré et reprit des couleurs plus humaines comparées au bleu violacé dont il commençait à se teindre à force de bloquer sa respiration dont l'objectif vain était de se faire plus discret.
Dans le même temps, Harry sortit sa baguette et transforma l'une des torches qui éclairait l'endroit en un tourne-disque qui commença immédiatement à jouer de la musique. Les trois têtes commencèrent à bâiller et le chien s'endormit aussi rapidement qu'il s'était réveillé.
Si seulement Harry pouvait avoir cette capacité, rien de tout cela ne serait arrivé.
Le survivant resta trois bonnes minutes avec Neville pour le rassurer et le remettre sur ses pieds, car ses deux jambes avaient finalement lâché sous la pression et la peur. L'adrénaline avait quitté son corps en une fraction de seconde.
Puis, ils quittèrent le couloir juste après qu'Harry ait enlevé sa métamorphose pour ne pas laisser de trace.
Enfin arrivé à la tour Gryffondor, les deux étudiant se quittent en bon terme au grand soulagement d'Harry qui avait peur que Neville ne veuille plus le voir puisqu'il portait visiblement la poisse.
- Je devrais aller voir Pomfresh demain matin. Peut-être a-t-elle quelque chose contre l'angoisse. Murmura Neville pour lui-même en traversant le passage derrière le portrait de la grosse dame qui bailla à s'en décrocher la mâchoire remarquant à peine le trou immense dans sa chemise de nuit.
Lorsqu'Harry regagna sa propre salle commune, il se figea.
Nerys, prince de Serpentard, était dans le salon assis sur son fauteuil et lisant un livre comme s'il n'était pas deux heures du matin.
Le Serpentard de septième année lui lança un regard plat avant de rapporter son attention sur son roman.
- J'espère pour toi que tu ne t'es pas fait prendre. Dit-il sans lui donner un regard.
- Bien sûr que non. Je suis le survivant. Répondit Harry comme si cela justifiait tout à son propos.
C'était probablement le cas maintenant qu'il y pensait.
Nerys sourit, amusé, ferma son livre et lui frotta les cheveux avant de lui dire d'aller dormir.
- Tu dois en avoir besoin. On dirait que tu as été poursuivi par des détraqueurs. Compléta le prince en retournant dans sa propre chambre.
Harry se demanda pourquoi le prince de Serpentard était debout à deux heures du matin avant qu'un bâillement n'interrompe ses pensé et l'oblige à retourner dans sa chambre pour profiter des cinq heures de sommeil qui lui restait.
Le lendemain, Harry reçu une fois de plus un mot délicat de Drago.
- Le sommeil ne te réussit vraiment pas, tu es encore plus affreux qu'hier. Fit platement le blond en terminant de nouer sa cravate.
- Bonjour Drago. Répondit Harry en quittant leur chambre.
Le survivant voulait aller voir discrètement Neville à l'infirmerie. Son camarade était quelqu'un de bien et sera sans aucun doute un courageux Gryffondor comme celui de son ancienne vie. S'il pouvait l'aider pour le remercier de tout ce qu'il a fait dans sa vie précédente, il le ferait. Et il commencera aujourd'hui en lui disant qu'il pourrait toujours compter sur lui.
- Salut Harry. Dit Neville en quittant l'infirmerie avec un flacon de pilule multicolore en forme d'étoiles.
- Salut Neville. Lui retourna le survivant. Ce sont des pilules pour l'angoisse ?
Est-ce vraiment une bonne idée d'en donner à une personne aussi jeune que Neville et le tout sans la moindre instruction supplémentaire ou surveillance ? Et pourquoi avait-elle l'air aussi bonne ?
- Non, c'est juste des dragées au sucre. Pomfresh ne veut pas me donner autre chose. Elle dit que le sucre est bon pour le moral. Tu en veux ?
Ce n'est pas raisonnable.
- Oui.
Mais Harry s'en moquait bien. Et Drago n'est pas là pour le gronder.
- Non, il n'en veut pas. Fit une voix froide derrière eux.
Le survivant grimaça, il avait parlé trop vite, une fois de plus.
Neville se tassa un peu sur lui-même devant l'héritier Malfoy. Voyant cela, le brun décida de faire les présentations en indiquant avec un regard lourd de sens que le Gryffondor était son ami. Cela avait assez bien fonctionné pour Hermione, pourquoi pas Neville.
Et ça marcha étrangement bien. Peut-être parce que Drago savait qu'il ne fallait pas attaquer les amis du survivant ou bien parce que Neville était un sang pur, le trajet vers la grande salle fut agréable et les deux enfants de onze ans, bien qu'issue de maisons ennemies, discutait ensemble sans insulte ou sous-entendu.
Arrivé devant la porte, Harry se tourna vers Neville et lui dit au revoir.
- Si les Gryffondor te voient avec nous, tu risques d'être mis de côté, alors on se voit tout à l'heure.
- Même si vous êtes des Serpentard, je pense que vous être vraiment de bonne personne. Tu l'as prouvé plusieurs fois la nuit dernière. Sourit Neville, toucher par l'attention d'Harry.
Le survivant sourit. Peut-être que son ancienne vie était derrière lui. Que les amitiés et les relations qu'il avait mis tant d'année à développer et entretenir étaient redevenu poussière, mais il était heureux de voir que de nouvelles relations bénéfiques se développaient pour lui. Il lança un regard discret à Drago avant de hausser les sourcils d'étonnement.
Le blond était pris entre deux émotions et cela se lisait sur son visage.
- Drago ?
- C'est bien… C'est la première fois qu'un élève d'une autre maison trouve qu'un Serpentard est une bonne personne. Souffla-t-il en entrant dans la grande salle.
- Les Serpentard ne sont pas insensibles. Ça les blesse quand même de voir qu'ils sont détestés par les autres élèves. Murmura Poudlard près de lui.
- Je ne m'en étais jamais rendu compte. Dit doucement Harry.
- Ils sont doués pour le cacher.
Harry hocha la tête avant d'entrer dans la grande salle à son tour et de s'installer au côté de Drago qui avait repris son air habituel.
- Tu as plus qu'intérêt à me dire ce qui s'est passer la nuit dernière et ce dont parlait Neville ou je te jure que je serais vexé à vie d'être mis à l'écart alors que je suis ton ami. Et je suis insupportable lorsque je suis vexé.
Oh, ça, il le savait. La dernière fois, ça lui a valu sept ans de haine.
Harry avoue tout en soupirant.
Drago boude un peu de ne pas avoir été là pour faire du balai avant de dire que c'était peut-être une bonne chose en entendant l'histoire du chien à trois têtes.
Puis finalement, Drago, réfléchissant à l'aventure de son camarade, eu une nouvelle illumination d'inspecteur Malfoy. Le cerbère est forcément un gardien. C'est d'ailleurs leur seul rôle connu.
- Il gardait probablement une porte !
- Une trappe. Ne put s'empêcher de corriger Harry avant de se gifler mentalement.
- Alors c'est sûr ! Il protège clairement quelque chose.
- J'imagine que tu ne m'écouteras pas si je te demande de… laisser tomber ?
- Non.
