Notes: Bonjour, bonsoir! Voici un chapitre complètement fou que je vous livre ici! Je vous souhaite une bonne lecture.
Vingt-deuxième histoire: Pièges du labyrinthe
Le contraste était incroyable entre ce champ de fleurs digne de celui qui se trouvait au Sanctuaire, aux milliers de variétés et de couleurs et ce ciel rouge violacé dans lequel flottaient des filets transparents, probablement d'âmes errantes, des défunts perdus dans les Enfers.
Le petit groupe avait traversé cet endroit beau mais incongru sans la moindre embuche, et avait pu contourner la deuxième prison dans laquelle Aiolos et Seiya se trouvaient.
En un curieux pressentiment, Kanon soupçonnait ce passage trop facile, trop serein, même. Oui, c'était poétique, il avait même surpris la jeune Athéna en train d'afficher un sourire sincère à la vue de toutes ces belles fleurs, mais par précaution, il lui avait défendu de les toucher de ses propres mains. Quel piège pouvaient-elles renfermer, aussi sournois que les tentatrices roses rouges et les pures roses blanches que cultivaient Aphrodite dans son jardin du douzième temple du zodiaque?
Ils étaient des intrus, des êtres indésirables dans le royaume d'Hadès et même cette petite étincelle rappelant la surface pouvait leur paraître fatale.
On n'était jamais trop prudent...
A la sortie de ce champ, le chevalier des Gémeaux entendit une déflagration qui résonnait de la prison, et un léger tremblement ébranla le chemin de terre sale qu'ils empruntaient. Il eut un instant d'hésitation qu'il ne montra pas. En tant que seul chevalier d'Or encore aux côtés d'Athéna, quand bien même entouré de trois Bronze, il devait rester stoïque, garder cette attitude de leader et montrer l'exemple, sans le moindre doute inscrit dans son regard.
« Allons-y », souffla-t-il avant de fouler la poussière gris bleu d'un sentier sinueux vers un prochain édifice.
Les minutes passant – ou du moins ce qui pouvait paraître des minutes – Kanon marchait à vive allure, ne perdant pas Athéna du regard.
Dans cette partie du trajet, l'armure divine était confiée à Shiryu, logée tout près du bouclier du Dragon, une des armes les plus solides parmi les protections autant d'Or, d'Argent que de Bronze. Le disciple de Dohko ne disait rien mais semblait être un bon observateur, toujours sur ses gardes et ne fonçant jamais tête baissée. De ce que le Gémeau saisissait du jeune homme, il avait un bon potentiel, un cosmos puissant, mais son esprit était encore immature. Trop scolaire, même.
Shiryu était très consciencieux, et, chose tout à fait compréhensible, buvait les paroles et les enseignements du Vieux Maitre qui l'avait recommandé pour cette mission aux Enfers. Était-ce vraiment une bonne idée? Kanon craignait vraiment pour la vie de ce garçon s'il restait bien sagement dans ce chemin qu'il s'était fixé, à être le chevalier du Dragon. Sa discipline pourrait lui jouer un mauvais tour, dans ce royaume d'Hadès, quand bien même jusqu'ici il avait eu de la chance. Ils n'étaient pas encore rentrés à la surface de la terre...
A la sortie d'une route prise entre deux énormes falaises dont on ne pouvait voir le sommet, comme si, de par leur hauteur, elles formaient une voute jusqu'au bout du chemin, ils débouchèrent sur une berge, semblable à celle du fleuve Acheron, à l'entrée des Enfers.
Kanon ne sentait aucune présence ennemie, mais rien n'était moins sur. Les Spectres savaient se montrer sournois et pouvaient attaquer par surprise. De plus un immense radeau, bien plus large que la barque du passeur Charon, se trouvait à quai, attaché simplement par une corde à un rocher et flottait mollement au gré du courant.
« Ne perdons pas de temps, ordonna le Gémeau. Nous devons traverser ce plan d'eau tant qu'il n'y a personne.
-Mais... Et Seiya et les autres, s'inquiéta Andromède.
-Ils trouveront un autre moyen d'avancer. Ils ne sont pas stupides et nous, on doit se dépêcher. Notre déesse doit affronter Hadès au plus vite.
-Saori-san, s'écria Shiryu.
La jeune fille s'était accroupie, recroquevillée sur elle même et semblait souffrir, comme si sa respiration devenait saccadée... comme si elle étouffait.
-Ikki, Shun, partez inspecter les alentours, s'alarma Kanon en accourant auprès d'Athéna. Qu'y a-t-il?
-Je...
Le chevalier d'Or ne prit pas le temps d'écouter sa réponse, lui, autant que les jeunes Bronze sentaient de fortes auras approcher de la berge.
Alors qu'il cherchait un recoin à l'abri d'un éventuel champ de bataille pour que la jeune déesse puisse reprendre ses esprits – sa vie était trop précieuse pour l'issue de cette guerre pour être gâchée face aux Spectres – il se calma petit à petit, découvrant les silhouettes se révéler hors de l'arcade sombre que formaient les deux falaises:
-Aiolos, Shaka, vous êtes en vie, exprima-t-il en un soupir de soulagement non dissimulé. Et même Seiya et Hyoga, content de vous revoir!
Les quatre chevaliers stoppèrent leur marche qui avait du être intense, vu leurs têtes en sueur.
-Camus n'est pas là, demanda Kanon.
-Mon maitre a été grièvement blessé au cours du combat qui nous a opposés au Spectre Minos et...
-... il vient de mourir, murmura Athéna. De fines et abondantes larmes perlaient sur son visage, alors qu'elle était toujours prise de tremblements.
-Pardon?!
La stupeur gagna tous les chevaliers présents, le Cygne perdant alors l'équilibre, s'effondrant au sol.
-Je... je sens qu'au Sanctuaire beaucoup de nos combattants sont tombés au combat et... juste avant votre arrivée, le cosmos du Verseau venait de s'éteindre...
-MERDE!
Le Gémeaux ne put retenir un juron qu'il accompagna d'un coup violent contre une paroi. Il se doutait que cela devait arriver à un moment où un autre, que dans cette foutue guerre, il pouvait perdre de précieux alliés. De plus, il voyait le désespoir dans les yeux bleu ciel de Hyoga. Mais ce n'était pas le moment de flancher, d'avoir des paroles réconfortantes et encore moins de se laisser aller. La meilleure chose à faire était de démolir ces Spectres et les ambitions d'Hadès.
-En sortant du tribunal de Rune, j'ai essayé de soulager un peu les douleurs de Camus, déclara Shaka. Il était encore en vie lorsque je l'avais croisé, mais l'affrontement a du être d'une violence indescriptible. J'ai promis à Hyoga qu'on ne l'abandonnerait pas aux Enfers, et qu'il remonterait avec nous à la surface de la terre.
-Bien, merci Shaka. Ne perdons plus de temps, il faut traverser cette rivière avant qu'un ennemi nous tombe dessus.
Aidant Athéna à se relever, Kanon espérait que les jeunes Bronze gardent malgré tout le moral. Cette annonce était difficile pour chacun d'entre eux et même le visage d'Aiolos était fermé à ce moment là.
Cependant, Ikki et Seiya soutenaient Hyoga pour qu'il tienne à nouveau sur ses pieds, lui disant des paroles encourageantes.
Ainsi, tous, sans le moindre danger – ce qui inquiétait grandement le chevalier d'Or – embarquèrent sur ce radeau, direction l'autre côté du plan d'eau où un édifice aussi immense que les deux falaises qu'ils avaient quittées se dressait devant eux.
-Encore une Prison des Enfers, demanda Seiya.
-Aucune idée, répondit Aiolos. Ce qui est sur, et impressionnant, c'est la largeur.
En effet, que ce fut à leur gauche ou leur droite, les murs s'étendaient à l'infini, sans le moindre indice sur leurs limites. Et même en hauteur, ils semblaient percer le ciel des Enfers.
-Nous n'avons pas d'autre choix que d'y entrer, conclut Kanon, non sans cacher son empressement. Contourner cet endroit serait à la fois du suicide mais également une perte de temps inutile. Allons-y, et tenez vous sur vos gardes.
Ouvrant la marche, suivi d'Aiolos et d'Athéna, puis des Bronze, et enfin de Shaka en fin de cortège, le chevalier des Gémeaux prit une longue inspiration pour se redonner une contenance, pour ne pas flancher et montrer à quel point la perte de Camus avait pu le toucher.
L'espace d'un bref instant, il se rappela sa première impression sur ce petit Français intelligent, un peu fayot pendant les cours de son frère, n'hésitant jamais à étaler sa science et de surcroit toujours en quête de connaissance. Ce rat de bibliothèque qui, une fois adoubé chevalier du Verseau avait demandé à Pépé Shion de visiter la grande pièce du palais du Grand Pope et consulter le plus d'ouvrages possible avant d'être renvoyé en Sibérie pour s'occuper d'apprentis chevaliers, dont Hyoga. Cet homme à l'apparence glaciale, un brin nonchalant et méprisant, était l'un des éléments les plus surs de l'armée de leur déesse. Autant son cosmos incisif que ses connaissances furent utiles dans cette mission. Pour l'honorer, il se jura de ressortir vivant, lui, Hyoga et tous ceux qui étaient présents ici même à l'entrée de ce lieu peu rassurant. Et ils le ramèneraient à la surface de la terre.
Même perdu dans cet hommage pour Camus, Kanon restait sur ses gardes et observait ce corridor sombre, éclairé de torches sommaires çà et là, accrochées aux parois relativement étroites. Impossible que ce fut le palais d'Hadès. Trop obscur. Malgré tout, le seigneur des Enfers restait un dieu de l'Olympe. De ce fait, une telle entrée dans les ténèbres pour cacher un bâtiment à l'architecture datant de la Grèce antique ne pouvait honorer la beauté et le côté impressionnant et imposant d'une telle divinité. À titre de comparaison, le tribunal de Rune était remarquable, en plus du cosmos écrasant et silencieux du Spectre. Aussi, le grand souverain de cette dimension devrait très certainement posséder une demeure à la hauteur de sa réputation... et de sa puissance. De la même manière que Poséidon sous la mer Méditerranée.
Et un cosmos divin se serait manifesté bien avant leur entrée dans l'édifice, bien avant leur traversée du plan d'eau.
Non, il n'était pas dans la demeure d'Hadès mais...
Le Gémeau ouvrit les yeux aussi grand qu'ils ne le lui permettaient en arrivant au bout du couloir.
Aucun doute possible, ils avaient pénétré le plus grand bourbier des Enfers...
Le groupe avait atterri au cœur de ce qui pourrait ressembler à un énorme carrefour qui leur proposait huit routes possibles, en comptant celle par laquelle ils venaient d'arriver.
-Un labyrinthe... murmura Aiolos.
Ben voyons... Un fleuve dans lequel baignaient des défunts tourmentés, un tribunal gardé par un procureur psychorigide, des routes escarpées, pratiquement impossibles à traverser si on en n'avait pas la motivation, des rafales de vent qui pouvait faire décoller du sol au risque de tomber dans des gouffres sans fond, un champ de fleurs si beau qu'il éveillait les pires soupçons, à côté d'une prison gardée par une créature mythologique légendaire et immortelle selon les propos rapportés de Seiya et Aiolos, et maintenant un labyrinthe digne de celui de Dédale dans le récit sur le Minotaure. Hadès pouvait être très créatif en ce qui concernait son monde. Manquerait plus qu'ils se retrouvent nez à nez avec un monstre mi humain mi taureau après avoir erré pendant une éternité dans cet endroit de malheur, le temps que le seigneur des Enfers arrive à s'imposer sur la surface de la Terre...
Calme-toi Kanon... Pas le moment pour que la jeune Athéna s'angoisse encore plus... Le but étant de l'escorter en un seul morceau pour qu'elle batte Hadès...
Le chevalier des Gémeaux respira lentement, essayant d'ordonner ses pensées, chassant ses accès d'insultes et autres actes qu'il pourrait regretter. Il était le meneur de cette mission, le Sagittaire savait l'épauler et le conseiller. Ensemble, ils devaient décider d'une stratégie, la plus sure, la moins suicidaire pour traverser le labyrinthe, quand bien même ils ignoraient l'endroit de la sortie. Car aussi vicieux pouvaient être les Spectres, leur salut à eux pouvait se trouver aussi bien à des kilomètres de l'autre côté de l'édifice qu'au prochain carrefour d'une de ces sept routes qui leur étaient proposées...
Cependant...
-Le premier qui propose qu'on prenne un chemin chacun, se prend un pain dans la figure, sortit-il sans avoir pu retenir ses paroles.
-Kanon, s'indigna Saori.
-... Ce n'était pas de cette manière dont je voulais le présenter, mais je maintiens ce que j'ai dit. Il est hors de question que l'on se sépare pour tester quelle est la bonne route. Shun, tu as su nous guider au travers du champ de fleurs, tout à l'heure. Comment tu le sens, ici?
-Mes chaines sont agitées, répondit Andromède en montrant les maillons qui bougeaient sans l'aide des bras du jeune homme. La triangulaire plus que l'autre, comme si les trois routes de gauche représentaient un danger puissant. L'autre, comme vous le voyez semble plus apaisée, pointant vers la droite, mais quel chemin prendre... ce qui est certain, c'est que la sortie serait en direction d'une de ces quatre...
-Je partage l'avis de Shun, fit Shaka qui avait fermé les yeux et s'était assis en position de méditation à même le sol. Il y a comme des présences maléfiques résidant sur le côté gauche du labyrinthe. Bien sur, la logique voudrait que l'on prenne les routes de droite, ajouta-t-il en se relevant, mais nous sommes en terrain ennemi, à l'intérieur d'une zone qui pourrait être fortement piégée...
-... avec des risques de se retrouver là où il ne faut pas si l'on se trompe de carrefour, renchérit Kanon.
-Cela reste un risque de prendre tous la même route, dit Aiolos. Je veux dire qu'on est tous prudents, que Shun pourrait guider et prévenir grâce à ses chaines. Shaka peut ressentir le danger et saurait nous avertir. Autant Seiya que moi, savons réagir très rapidement. Quant à Ikki, Kanon, tu sais ses capacités. Et j'ai confiance également en Hyoga et Shiryu.
Le Gémeau soupira en comprenant où son ami voulait en venir mais c'était la meilleure chose à faire pour optimiser les chances de sortir du labyrinthe.
-Je maintiens ce que je dis: on ne part jamais seul sans prévenir. Et je préfèrerais qu'Athéna reste avec moi. »
La déesse et les chevaliers semblèrent d'accord avec les décisions prises. La seule exigence étant de se revoir à la sortie et vivants.
Ainsi, Aiolos et Seiya qui formaient un duo aussi surprenant qu'efficace partirent disparurent dans le tunnel le plus à droite du carrefour. Kanon, Athéna et Hyoga s'avançaient vers la voie centrale, tandis que Shaka et Shun prenaient celle juste à côté. Tous deux sauraient indiquer à leurs amis par des éclats de cosmos subtils la bonne direction. Et pour finir, Ikki et Shiryu disparurent dans le chemin qui restait. Ils étaient de jeunes chevaliers de Bronze, mais ce binôme pouvait être équilibré entre la force du Phénix et la prudence du Dragon.
Il n'y avait plus qu'à s'en sortir...
Cependant, Kanon s'arrêta d'un coup pris d'un frisson dans le dos: il avait oublié le passage de relais de l'armure divine. Cela aurait du être le Cygne, le porteur pour cette partie de leur avancée. Mais elle était restée dans le bouclier du Dragon...
迷宮
Avançant presque à quatre pattes dans ce tunnel dont le plafond s'était abaissé au fur et à mesure du chemin, Shun se sentait mal à l'aise.
Ses narines étaient agressées par une odeur indéfinissable, comme un mélange de terre, de cendre et de mort, que l'humidité du lieu amplifiait et lui retournait l'estomac.
Il se sentait étouffé, et priait tout ce qu'il pouvait pour arriver à l'air libre. Quand bien même l'air des Enfers n'était pas aussi pur qu'à la surface, pas aussi bénéfique que les ondes iodées teintées de cosmos d'Athéna du Sanctuaire. Mais au moins, les rafales de vent pourraient nettoyer cette odeur qui restait dans son nez.
Par chance, en compagnie de Shaka, ils avaient convenu d'éclairer leur route de leur cosmos, deux lueurs dorée et rosée subtiles mais suffisantes pour se repérer dans cette cavité.
De temps en temps, il ressentait les présences lointaines des autres chevaliers, de Saori-san et de son frère. Même s'ils n'étaient pas ensemble, là, ils n'étaient jamais séparés. Plus jamais, même dans cet enfer.
Ikki...
Andromède s'arrêta d'un coup, alerté par l'aura ardente du Phénix qui avait éclaté comme une bombe. Cela provenait d'assez loin d'eux mais était-ce un avertissement? Le début d'un combat?
« Nii-san..., murmura-t-il
-Nous devons avancer, fit Shaka.
-... oui...
Shun souffla pour lui même, son cœur rempli d'incertitudes sur l'état de son frère, mais le chevalier de la Vierge avait raison. Cela ne servait à rien de rester dans cet étau de terre et de boue.
Après de trop longues minutes à ramper, tous deux aperçurent une légère lumière, au travers d'un trou.
Un piège, à coup sur, mais ils n'avaient suivi que ce chemin, sans avoir à hésiter sur un carrefour. Tout était en ligne droite. Tout était trop facile...
Il fallait se préparer à attaquer l'ennemi qui les attendait à la sortie... ou bien qui les poursuivait depuis le début...
-Shun, accélère, cria Shaka d'un coup.
Sans plus réfléchir, Andromède fit de plus grands pas, trébucha dans la précipitation, mais se sentait obligé de quitter ce trou vers l'éclaircie qui les attendait à quelques mètres de là.
Ils avaient réussi.
Cependant, aucun Spectre ne les poursuivait. Derrière le chevalier de la Vierge, des filets translucides s'échappaient aussi. Des âmes errantes et tourmentées qui s'étaient logées dans ce chemin étroit. Pas le moindre ennemi. Une chance incroyable...
Tout en se relevant, Shun scruta la partie des Enfers dans laquelle ils avaient abouti. Derrière lui, une paroi noire, ce mur immense dont le sommet était imperceptible. La zone du labyrinthe. Mais pas de porte de sortie. Juste ce trou de souris dans lequel ils avaient évolué. Et devant lui, de grands escaliers de pierre, comme au Sanctuaire, qui devaient mener vers la suite de leur itinéraire.
De chaque côté, le vide.
-Il semblerait que l'on ait choisi le bon chemin, constata Shaka.
-Oui... Ne devrions-nous pas avancer?
-Non. On va attendre les autres ici. Notre rôle était de les guider grâce à notre cosmos. Profitons de ce moment pour nous reposer. Athéna est notre priorité, et arriver jusqu'à Hadès sans elle, ce serait idiot.
-Tu as raison. J'espère que...
Shun n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une secousse ébranla non seulement la plateforme en pierre où il se trouvait mais également le labyrinthe. Et ces cosmos qui explosaient... Deux... Non quatre. Parmi eux, celui du Phénix qui s'enflammait.
-Nii-san... »
Un cri résonna sur le flanc gauche de la falaise.
Sans consulter Shaka, le chevalier de Bronze accourut pour inspecter. D'instinct, il lança sa chaine offensive.
NEBULA CHAIN
迷宮
Aiolos était assez content de faire équipe avec Seiya à nouveau pour cette traversée du labyrinthe. Quand bien même il ne se serait pas opposé à avancer avec un autre chevalier, secrètement il constatait les progrès en perpétuelle évolution du jeune Bronze, qui avait l'esprit vif et qui savait réagir dans les moindres situations. Certes un peu trop vite parfois, comme après l'avoir entendu jurer en pleine obscurité après avoir bifurqué sans consulter son ainé en direction d'un cul de sac, mais il apprenait de ses erreurs et savait écouter les conseils de ses ainés.
Cette route qu'ils avaient empruntée était sans lumière. Ils étaient dans le noir le plus complet et devaient se fier tous leurs sens sauf la vue pour se repérer. Et utiliser leurs cosmos avec parcimonie, afin d'éviter tout risque de se faire piéger par un ennemi imprévu. Par instants ils détectaient des éclats de leurs alliés qui évoluaient sur les autres routes, signalant qu'il n'y avait aucun souci pour eux, et le Sagittaire avait la conviction qu'ils avançaient dans la même direction, malgré les détours dans lesquels leurs chemins à eux pouvaient les mener. Shaka et la jeune Athéna donnaient régulièrement de leurs nouvelles. Par contre Shiryu et Ikki se manifestaient que trop peu. Était-ce parce qu'ils n'y pensaient pas, préférant arriver au bout? Ou bien étaient-ils face à un adversaire? Ou bien...? Non, la dernière possibilité qui passait dans la tête d'Aiolos n'était même pas envisageable. Ces deux chevaliers de Bronze étaient résistants. Certes différents dans leurs manières d'agir et dans leurs techniques, mais il les retrouverait tout au bout de ce labyrinthe, pour sur.
Tout en courant à vive allure, à l'instant même, l'archer accéléra pour se mettre au niveau de Seiya. D'une entrée aux huit portes en arcade de pierres, ils étaient passés sur une route assez large pour deux ou trois personnes mises côte à côte sur un sentier d'une quelconque végétation. Une odeur qui rappelait l'herbe et la terre mouillée.
« Dis, Aiolos, fit Pégase au bout de longues minutes de silence, c'est moi ou on est sur un chemin en pente là?
-Tu as tout à fait raison, oui. De plus, ça fait un moment qu'on n'a pas eu de carrefour.
-Tu crois que c'est la bonne direction?
-On n'a pas d'autre choix, on dirait. À chaque fois qu'on a tenté une bifurcation, on s'est retrouvé face à un mur. Les lois d'un labyrinthe font que dans une voie sans issue, il faut changer de direction... Normalement...
-Oui, normalement. Mais là, on est aux Enfers. Qu'est-ce qui nous dit justement qu'on court droit dans un piège en ligne droite et descendante et que la meilleure chose à faire n'aurait pas été d'enfoncer un mur?
Aiolos laissa échapper un petit rire.
-Ecoute, on voit ce qu'il y a jusqu'au bout et si c'est encore une impasse, on tente le tout pour le tout, d'accord? Ce qui compte c'est qu'Athéna soit sortie de là sans problème.
-En tout cas j'espère que...
Le sol trembla d'un coup et de la terre tombait du plafond sur les visages des chevaliers.
-C'était quoi ça, demanda Seiya, s'arrêtant aussitôt.
-Je sais pas. Mais cela venait de loin, à priori... je crois...
-Aiolos, tu l'as senti toi aussi?
-Oui... Plusieurs cosmos qui viennent d'exploser et...
-Shiryu... je crois que c'était le sien...
Le Sagittaire aussi s'en était rendu compte. Le Dragon était en train de s'envoler. Pourvu que tout aille bien de son côté, mais l'inquiétude s'installait alors entre les deux jeunes hommes.
-Seiya... Je sais que c'est dur, mais il va falloir continuer notre chemin. Cela ne servirait à rien de faire demi tour, et il faut que tu aies confiance en Shiryu. Crois en lui, et qui sait, on le retrouvera en pleine forme à la sortie.
-Oui... tu as raison... Je... On y va... »
Son cadet faisait tout comme s'il était confiant et comme s'il ne s'inquiétait pas de Shiryu, mais sa voix si hésitante le trahissait. Aiolos se revoyait en lui, adolescent, chevalier débutant, à une autre époque plus paisible où il tentait en vain de couvrir les jumeaux qui s'enfuyaient loin pour aller nager ou faire d'autres bêtises au lieu d'accomplir leurs devoirs d'ainés au Sanctuaire, et qu'il devait trouver une excuse valable à donner au Grand Pope. Cependant il a toujours été un piètre menteur, préférant la gentillesse et la sincérité comme armes accompagnant son arc et ses flèches dorées. Et Seiya était pratiquement le même. En plus impétueux quand même, mais il comprenait tout à fait les raisons pour lesquelles il s'était pris d'une affection pour ce petit Japonais. Il le considérait comme son deuxième petit frère. Et il veillait sur lui comme tel.
Désormais, après quelques minutes de descente, une ouverture vers de la lumière les attira enfin.
« Aiolos, on dirait qu'on y est arrivé, s'écria Pégase.
En effet, des lueurs typiques des Enfers s'offrirent à leurs yeux habitués aux ténèbres depuis un bon moment déjà, des teintes rouges violacées de nuages infernaux qui flottaient. Ce qui n'était pas tellement logique, étant donné qu'ils avaient descendu une route. De fait, ils auraient du aboutir au mieux face à un mur, un autre sentier en extérieur ou des escaliers...
-Allez, traine pas, si ça se trouve on est les derniers à galérer dans ce labyrinthe, insista le plus jeune.
Tandis que ce dernier semblait filer comme le vent vers la lumière, le Sagittaire maintenait son allure, comme si son instinct lui disait de rester sur ses gardes, comme si un pièce les attendait au bout. Mais oui c'était...
-SEIYA! ARRÊTE TOI!
Trop tard! Pégase avait littéralement plongé dans le vide. Sans avoir eu le temps de cligner des yeux, Aiolos voyait impuissant son petit frère de cœur disparaître d'un coup, hurlant de surprise.
En accélérant jusqu'au bord du précipice, il espérait – en vain, très certainement – de voir jusqu'où le Bronze était tombé.
Il frappa violemment le mur. Sa poitrine se resserrait, comme pour l'étouffer de l'intérieur. Il avait la nausée... Il avait échoué.
Seiya avait disparu dans les tréfonds des Enfers et son corps serait à tout jamais perdu. Ils ne pourront plus le remonter à la surface et l'honorer en tant que combattant d'Athéna... D'abord Camus et lui maintenant...
Au loin, il entendait probablement ce qui devait être la voix d'Andromède, mais il n'écoutait plus rien.
Seiya n'était plus.
Seiya était tombé.
Seiya... était en train de remonter et de l'appeler?!
-Sei... ya... balbutia-t-il.
-Aiolos, fais attention, hein? Shun a du m'entendre crier, et sa chaine a l'air de me remonter là où il se trouve. Je lui dis de venir t'aider à toi aussi, d'accord?
-Ou... oui...
Regardant le jeune homme remonter, les yeux un peu dans le flou, Aiolos resta un moment perdu, sans réaliser. Ses jambes le tenaient à peine et des larmes perlaient sur son visage. Il ne les retenait pas, laissant avec elles cette frayeur s'en aller vers l'oubli.
Il s'appuya contre une paroi et attendit que la chaine d'Andromède vienne le chercher. Il se laissa faire, permettant les maillons de métal s'approcher à l'intérieur de la cavité sombre et s'enrouler autour de son poignet pour le guider vers le précipice. De son autre main, il s'accrocha et, au dessus du vide, il remonta lentement, se faisant bercer dans les airs infernaux.
Un bras doré et un autre rosé le trainèrent sur la terre battue, lui même encore dans un état second...
Toujours assis, il sentit Seiya s'accroupir à côté de lui. Il vit alors ce sourire et ces grands yeux si contagieux de bonne humeur et de joie de vivre.
-Tout va bien, Aiolos. Grâce à Shun et Shaka qui ont pu détecter notre présence, on est sauvés. En fait, on a choisi la mauvaise route, c'était un piège qui nous emmenait à finir comme de la pâte à crêpe pour Spectres... On a une chance incr... »
Le Sagittaire empêcha Pégase de finir sa phrase et le serra fort dans ses bras, trop heureux de retrouver ce petit frère en vie. Quand bien même était-il un chevalier d'Or, un des plus grands protecteurs d'Athéna, le bras droit de Kanon des Gémeaux, le futur Grand Pope, il était avant tout un homme qui tenait vraiment aux personnes qui lui étaient chères, telles que son frère Aiolia, son amour Saga et son disciple Seiya.
Selon Shaka, il valait mieux attendre le reste de leurs compagnons ici. Au moins pour s'assurer que tous fussent en vie, et surtout pour continuer à guider leur déesse.
Aussi, Aiolos en profita pour se remettre de ses émotions, malgré les séismes qui faisaient trembler l'intérieur du labyrinthe...
迷宮
Tout en courant aux côtés du Phénix, Shiryu sentait que quelque chose n'allait pas dans cette route qu'ils avaient empruntée. Pratiquement toujours en ligne droite, avec quelques bifurcations qui menaient parfois dans des impasses, mais surtout, combien de fois avaient-ils pris des virages, comme s'ils descendaient et montaient une pente en spirale? Et puis par moment des virages anguleux qui les emmenaient vers des chemins au parfait opposé des signaux de cosmos de leurs alliés.
Le cœur du Dragon se resserrait progressivement, comme s'il devinait le piège, le danger mortel, le mauvais choix au carrefour à l'entrée du labyrinthe. Et à raison...
« Ikki...
-Je le sens aussi. On ne doit pas s'arrêter. Tant qu'on a la possibilité d'avancer, on le fait. On doit sortir de ce merdier...
Pourtant cette présence écrasante, un peu comme celle qu'ils avaient ressentie à l'entrée du tribunal des morts et qui se révéla être un Spectre, Rune, grandissait au fur et à mesure qu'ils couraient au milieu de ces larges parois de pierre. Au dessus d'eux, le ciel infernal était à découvert, et pourtant impossible à atteindre, tant les murs étaient si hauts.
Le jeune homme se sentait un peu étouffé, compressé dans ce couloir qui ne se terminait jamais. Les plaines et les rizières de la région de Rozan lui manquaient. Lui qui avait grandi et avait été entrainé dans cette vallée de la campagne chinoise, bercé par le bruit incessant de la cascade, nourri de l'air parfumé du vent dans la nature luxuriante, et formé par l'un des chevaliers les plus sages de tous les temps. Et accompagné également par son rival, Ohko, devenu un de ses plus grands amis qui, à ce moment même, devait veiller sur les Cinq Pics pour le chevalier de la Balance et lui même. Mais Shiryu avait été soutenu par Shunrei, cette orpheline recueillie par le Vieux Maitre qui égayait leur quotidien de sa voix cristalline quand elle faisait des tâches ménagères à l'extérieur de leur logis, qui prenait soin de ces trois hommes grâce à sa cuisine presque divine, mais qui aussi savait se faire entendre si Dohko avait abusé de la liqueur les soirs d'hiver ou si Ohko ou lui même se plaignaient de leurs blessures d'entrainement comme des enfants en train de geindre. Cette jeune femme avait toujours été courageuse, volontaire et elle appréciait également se joindre à eux, quand c'était l'heure des contes et des légendes que le Vieux Maitre récitait au pied de la cascade.
Au milieu de la course dans le labyrinthe, le Dragon se rappela de cette soirée sous les étoiles, une nuit d'été où tous les astres dansaient dans le ciel, au cours de laquelle il s'était promené en compagnie de Shunrei, profitant d'un vent frais qui soufflait après une journée d'entrainement sous une canicule anormale dans les Cinq Pics. Tous les deux s'étaient éloignés de la maison, longeant la rivière, se donnant la main. Et, au pied d'un grand arbre, celui qui abritait les siestes buissonnières des deux futurs chevaliers, Shiryu et elle s'étaient donné leur premier baiser. Un échange aussi doux et apaisant que la nature dans laquelle ils vivaient déjà depuis des années.
Ce souvenir gonfla d'espoir le jeune Bronze. Cet espoir d'accomplir la mission, d'être aux côtés d'Athéna pour voir tomber Hadès et de rentrer en Chine pour revoir son ami d'enfance et celle qui faisait battre son cœur.
Dans son bras gauche, bien calée au creux du bouclier, logeait l'armure de sa déesse. Il ne mourrait pas, il sortirait vivant d'ici. Cependant, une aura sombre planait au dessus d'Ikki et lui même et semblait les suivre à la trace, même lorsqu'ils rebroussaient chemin, pris dans une impasse.
Tentant de se rassurer, de ne pas douter de ses capacités, Shiryu se disait que ce ne devait être que des esprits, des fantômes errant dans le labyrinthe et rien de plus. Pourtant lui même ne croyait pas à cette idée, trop douce pour les Enfers. Les âmes tourmentées n'émettaient pas autant d'hostilité.
''Tu n'es encore qu'un enfant sans expérience, Shiryu. Malgré les quelques missions que tu as accomplies, tu n'as aucune idée de ce qui se passe dans le royaume d'Hadès...''
Les paroles du Vieux Maitre résonnaient encore en lui. Avant de partir avec Athéna et les autres chevaliers, le Dragon avait voulu demander des conseils à Dohko, mais il réalisait une fois sur place que toutes les théories, toutes les histoires du passé ne reflétaient pas l'horreur de la réalité. Et le danger n'était pas le même qu'au cours de ces missions où il avait arrêté ces criminels de Chevaliers Noirs ou bien celle où il avait aidé une population prise par une inondation après un tsunami.
Au cœur des Enfers, au beau milieu du labyrinthe, le danger était bien là, se rapprochant de plus en plus.
-Shiryu, arrête de rêvasser, on fonce, ordonna Ikki qui accéléra le pas.
D'un signe de tête, il montra qu'il était sorti de ses pensées, et suivait le Phénix, s'accordant à sa vitesse.
Dévaler des couloirs encore et encore, bifurquer à droite ou à gauche, atterrir face à une paroi infranchissable. Faire demi tour et tenter la route d'après. C'était sans fin... Et cette présence qui semblait les poursuivre.
On jouait avec eux, avec leurs nerfs, et malgré son visage serein, ses grands yeux noirs cachés par moments derrière ses longues mèches brunes, ses cheveux qui volaient derrière et autour de son armure vert turquoise, le Dragon n'était pas tranquille. Il étouffait. Il voulait retrouver sa liberté, s'envoler vers les plaines des Cinq Pics, vers Shunrei...
La présence noire se faisait de plus en plus oppressante. Elle ne les suivait plus. Elle les attendait, sans bouger, au croisement de deux routes qui partaient dans des directions opposées.
-Ikki... C'est...
-Un Spectre, aucun doute.
Ils allaient devoir le battre pour avancer vers une possible sortie.
-Laisse-le moi, Shiryu, sans discuter...
-Pourquoi?
-Parce que t'as l'armure d'Athéna avec toi. Tu dois les rejoindre. J'arriverai aussi.
-Mais toi... Shun t'attend aussi et...
-Fais pas le gamin! C'est pas un Spectre qui aura ma peau, cria le Phénix. Je vais le bloquer et tu fonces là où tu penses être le meilleur chemin pour rejoindre les autres.
-Tu n'as pas le droit de te sacrifier bêtement, Ikki.
-Je te renvoie tes paroles. »
Shiryu concentra son cosmos et détecta l'éclat de celui divin de Saori-san. Kanon, Hyoga et elle également erraient encore dans le labyrinthe. Puisse un miracle se produire pour les retrouver...
Accélérant sa course vers le chemin de droite, il laissa le Phénix s'enflammer et attaquer l'être sombre.
HOO YOKU TENSHOO
Le Dragon disparut seul dans ce couloir, sous le cri de l'attaque ardente de son ami.
迷宮
Quand bien même avait-il mis une bonne dose de puissance dans son attaque, Ikki se retrouva bloqué par les poings du Spectre. Une résistance entre les deux s'initia, le premier à lâcher se retrouverait soit projeté au sol, soit contre un mur du labyrinthe.
Au moins, Shiryu semblait parti loin de cet affrontement. Pourvu qu'il puisse sortir de ce bourbier...
Quant à cet adversaire... Le Phénix le fixait, droit dans ces yeux aux lueurs frôlant la démence, comme une soif de tuer. Sur les lèvres un sourire décrivant cette même folie destructrice tandis qu'une main était presque en train de broyer son poignet, et que de son autre main à lui, le chevalier de Bronze donnait tout pour repousser cette pression extraordinaire. On était loin des chevaliers Noirs de Death Queen Island avec leur lâcheté innée ou même du Papillon tellement étrange, qu'il avait terrassé en Asgard.
Il était face à un être des ténèbres ici. Tout était sombre, le Surplis imposant surtout au niveau des épaules, le regard et aussi le cosmos.
« Tu crois que ton copain va rester en vie longtemps après que je t'aie écrasé, microbe?
Une voix grave s'éleva dans les airs, un timbre cynique et toujours ces yeux fous. Ne pas se faire déstabiliser par ces apparences. Aussi, un rictus se dessina sur les lèvres d'Ikki.
-Le microbe, on dirait qu'il te donne quelques difficultés, non?
En effet, usant de ses muscles, il faisait petit à petit reculer le Spectre de quelques millimètres. Ce n'était pas grand chose, mais assez pour déstabiliser.
-Avorton!
D'un coup, les deux opposants se dégagèrent de leur prise, et se retrouvèrent éloignés de quelques centimètres l'un de l'autre. Le poing gauche du Bronze était quelque peu douloureux, mais rien de très grave. Il avait connu pire comme blessure.
-Tu as l'air résistant pour un minable chevalier d'Athéna, remarqua le Spectre à priori friand de paroles aimables. Cela ne durera pas, crois moi. Je vais te déchiqueter en mille morceaux.
-Tout un programme, on dirait. Mais je n'ai pas le temps de te faire la conversation. Moi, Ikki du Phénix, je ne te laisserai pas me tuer si facilement.
La voix de l'ennemi s'éleva d'un coup:
-Te fiche pas de moi, minus! Tu vas crever plus rapidement que tu n'ouvres ta grande bouche sous les coups de Violate du Behemot de l'étoile céleste de la solitude!
Accompagnant ces vociférations, le cosmos du Spectre devenait de plus en plus écrasant. Il ne fallait pas le prendre à la légère...
Et encore moins qu'il fondit aussitôt sur Ikki qui put de justesse éviter un poing destructeur qui finit dans une paroi du labyrinthe qui s'effondra alors. Quelle brute!
L'assaut n'était pas fini pour autant, et Violate fonçait en sa direction, pris d'une folie meurtrière comme incontrôlable.
Dans sa fuite, le Bronze se retrouva à l'intérieur de la seconde route, celle que Shiryu n'avait pas prise pour partir. D'instinct, il se mit à courir comme un fou, vite, toujours plus vite, toujours tout droit, dans l'espoir incertain d'atterrir ailleurs qu'au creux de couloirs étroits presque étouffants, et surtout impraticable pour un combat d'une telle envergure. L'idée de base était bien, mais le Behemot était tout aussi rapide, et l'avait rattrapé en un instant.
Ikki ne pouvait plus s'éloigner ainsi. Il évitait les coups le plus possible, fut touché dans le dos, les jambes, mais sans trop de gravité. Violate jouait avec lui comme un chat jouait avec un petit lézard avant de le tuer sans pitié aucune.
Ce manège devait cesser, la patience du jeune homme n'était plus.
Se concentrant, il se laissa envelopper de son cosmos ardent qui l'apaisait un peu et engagea son attaque en direction du Spectre. Bien plus agressive que leur premier échange.
Il était prêt à scander le nom de sa technique quand...
BRUTAL REAL
Un séisme retentit et le couloir entier, parois latérales comme le sol en terre battue se souleva, détruisant tout sur un périmètre immense.
Ikki ne vit rien venir et, sans réagir, se retrouva enseveli sous une multitude de gravats à moitié inconscient...
迷宮
Shiryu était paralysé. Incapable d'avancer, face à l'ombre noire qui l'attendait au bout de ce chemin. Pourtant, il n'avait pas d'autre choix. Même seul, isolé de ses amis d'enfance, de sa déesse et de ses ainés dorés, éloigné des Cinq Pics de Rozan et de sa douce Shunrei. Il était livré à lui même, devant un être sombre étalait son cosmos effroyable.
Depuis toujours le jeune Dragon avait toujours été accompagné, de plus ou moins près. Il avait toujours été épaulé, toujours eu un soutien, même à distance. Il ne le montrerait jamais, tentant de réguler au mieux sa respiration, de garder un visage neutre, presque fermé, mais son cœur battait vite, tellement vite qu'il pourrait le trahir.
Le Spectre au Surplis imposant dont les ailes dans le dos étaient dressées vers le ciel rougeâtre, au casque à cornes qui cachait ses yeux derrière des mèches tout aussi noires l'attendait.
Pourtant le chevalier de Bronze n'eut le temps de tout juste cligner les yeux que son désormais adversaire se retrouva à quelques centimètres de lui en à peine quelques secondes et lui décocha un coup de poing d'une brutalité anormale qui le projeta plusieurs mètres en arrière jusqu'au beau milieu d'une paroi qui stoppa son vol avec violence.
Shiryu n'eut ni le temps de réaliser, ni de crier de douleur qu'il fut soulevé par un seul bras du Spectre et avec une facilité si déconcertante qu'il était à nouveau en train de se faire envoyer contre un prochain mur, sans la moindre pitié ni le moindre respect.
Même s'il était trop tard, même si l'ennemi n'avait toujours pas prononcé un seul mot, malgré les yeux violets et maléfiques qui l'avaient toisé avant d'être réduit à un simple et méprisable chiffon, le Dragon pria pour atténuer la collision en maitrisant son cosmos. Trop tard. Il se protégea de son mieux mais le choc eut lieu malgré tout.
Pourtant il était vivant. Il avait eu ce curieux réflexe de protéger sa tête derrière son bouclier. Juste une chute de quelques dizaines de centimètres de hauteur rendit ses jambes engourdies, égratignées même, mais il allait relativement bien.
Se retournant pour faire face au Spectre, pour éviter une troisième humiliation, un son métallique tinta et un objet chuta au sol.
Zut! L'armure d'Athéna!
Il l'avait repérée!
Plus le temps de gamberger, Shiryu devait riposter sans hésiter.
Une aura d'un vert pur l'entoura et, gonflé par toute l'énergie que son cosmos faisait circuler dans le corps, il se jeta sur son adversaire.
ROZAN RYUU HI SHOU
Un dragon sortit des poings du jeune homme et se jeta sur le Spectre. Ce dernier n'avait visiblement pas l'air menacé. Ou il ne le montrait pas.
« Donne moi l'objet qui est tombé, ordonna-t-il.
Shiryu se décomposait à vue d'œil. Non seulement l'attaque ne lui avait rien fait, mais en plus, il s'en contrefichait, plutôt préoccupé par la statuette de l'armure.
-Je... jamais! Laisse-moi passer!
Le Spectre laissa un rictus se dessiner sur ses lèvres.
-Si je te proposais un marché... Tu me donnes l'objet et moi je te laisse passer.
-Quand bien même ta proposition serait honnête, je refuserai! Tu profiterais pour me tuer juste après!
-Tu es trop intelligent, gamin. Je voulais te laisser quelques secondes de répit avant ta mort, mais je n'ai pas trop le choix.
-Je ne suis pas un gamin! Je suis Shiryu, chevalier du Dragon et je vais te battre, Spectre!
-Tu resteras un vulgaire insecte, que moi, Eaque du Garuda, de l'étoile céleste de la Vaillance, et également troisième Juges des Enfers, vais écraser sans la moindre difficulté! »
Un... Juge... Shiryu eut à peine le temps de comprendre qu'il se trouvait face à un des hommes les plus puissants d'Hadès que ce dernier lui percuta l'épaule d'un coup violent.
Pris d'une douleur si forte, il se sentit alors impuissant... seul... et sans plus aucun espoir pour son salut...
迷宮
Ce n'était pas quelques petits cailloux sur sa tête qui allaient achever le Phénix. Lui, qui avait vécu dans l'enfer ardent de Death Queen Island, où les températures atteignaient des records de chaleur extrême au quotidien, où le volcan entrait en éruption tous les jours sans prévenir et où l'entrainement n'était pas humain. Là bas, l'activité sismique y était tout aussi importante et violente que la secousse qu'avait déclenché Violate.
Il avait juste été surpris, et, ce n'était qu'avec quelques contusions sans gravité qu'il se releva, sous le regard fou du Spectre.
Néanmoins, le bon côté de cette attaque brutale était qu'un espace plat, sans couloir étroit s'offrait à eux, comme une aire de combat relativement correcte pour continuer l'affrontement.
« Sale microbe, sifflait Behemot. Tu es bien plus solide que je ne l'aurais pensé.
-La preuve que je ne suis pas un microbe, répondit Ikki.
-Tu vas mourir!
Le chevalier de Bronze ne réagissait plus à ces menaces, pas le temps de se laisser impressionner. Il brandit un poing ardent qui toucha Violate en plein milieu du front
HOO GENMA KEN
Etrangement, le Spectre ne flancha pas. Ou plutôt... ses épaules furent prises de tremblement et un rire grave résonna dans toute cette partie du labyrinthe.
-Mais mon pauvre chevalier, crois-tu que tu allais m'avoir avec cette technique d'illusion si faible? Alors que toi même tu es piégé dans mon Kagenui? Tu es fini, Phénix!
-Quoi? C'est quoi ce Kagenui?!
-Regarde à tes pieds! Les ombres de tout ce qui nous entoure se rejoignent sous tes pieds. Te voilà prisonnier et à ma merci.
En effet, Ikki ne pouvait plus bouger, retenu par des tâches noires qui envahissaient progressivement son corps depuis les pieds et qui atteignaient les genoux à présent. Il était incapable même d'enflammer son cosmos et de se débattre.
-Bravo, Violate, fit la voix encore plus ténébreuse d'un homme au Surplis ailé et imposant et au casque cornu qui s'approchait d'eux. Cette aura lui rappelait étrangement celle aussi écrasante et violente de Rhadamanthe du Wyvern qu'il avait vu en Asgard... Un autre Juge des Enfers?
-Seigneur Eaque, répondit le Behemot humblement. Je m'apprêtais à tuer ce chevalier d'Athéna.
-Bien... Fais le souffrir, alors. Autant que moi j'ai pu admirer l'agonie du Dragon...
Shi... Shiryu!
-Qu'as-tu fait à Shiryu?!
-Je l'ai tué, répondit Eaque. De cette manière. Regarde bien, Phénix.
Il s'avança toujours plus près de Violate et passa ses mains à l'intérieur du Surplis, autour du cou et semblait serrer toujours plus fort.
-Sei.. gneur Eaq.. que...
Un bruit d'os craqua dans les airs et un râle comme un cri d'agonie s'éleva à sa suite. La seconde d'après Eaque avait disparu, laissant Violate immobile, les yeux révulsés et dans l'impossibilité de bouger.
Ikki, quant à lui, put se dégager de cette prison imaginaire, qui n'avait existé que dans le délire provoqué par l'illusion du Phénix.
Le Behemot était encore en vie, mais il ne fallait pas le laisser reprendre des forces.
Enflammant son cosmos à son paroxysme, le chevalier de Bronze décocha à nouveau une attaque ardente.
HOO YOKU TEN SHOO
Le Surplis semblait s'effriter à mesure que son porteur volait dans les airs jusqu'à retomber au sol.
Ikki courut pour s'assurer que son adversaire ne pourrait plus jamais se relever. Il fut surpris de la silhouette que cachait la protection noire: celle d'une femme aux formes généreuses et dont les parties de la peau à l'air libre étaient lardées de cicatrices énormes et peu gracieuses.
-Violate tu es... une femme...?!
Le Spectre ouvrit les yeux à moitié et sa mâchoire bougea à peine:
-Ca... te gêne..., articula-t-elle avec difficulté
-Non. Homme, femme ou autre, ça m'est égal. J'ai pas le temps de me poser ce genre de questions et ça ne change rien à notre guerre. À vrai dire, je m'en fiche royalement.
-T'as... raison... De toute façon, vous allez mourir vous aussi... »
Elle ferma son visage à tout jamais, allongée négligemment au sol.
Ikki reprit peu à peu ses esprits après ce combat court mais violent. Cependant un mauvais pressentiment le traversa d'un coup. L'intervention de ce Eaque dans l'illusion et cette idée que Shiryu pouvait mourir n'étaient pas anodines...
Il sentait tout juste le cosmos de son ami, mais pour combien de temps, encore? Se dirigeant à l'instinct vers l'éclat infime, il priait pour arriver à temps...
迷宮
Vivant...? Il était vraiment vivant, après cette attaque d'une rapidité et d'une violence inouïes? Ou alors il n'était juste que conscient et pour peu de temps encore.
Il n'avait pas beaucoup de souvenirs des derniers instants passés entre cette poussée de panique en voyant Eaque se précipiter vers lui et ces mots qu'il avait prononcés, avant de se faire propulser dans les airs. Garuda Flap, non? Le nom d'une attaque probablement. Il s'était senti soulevé haut tellement haut dans le ciel infernal, il avait pensé même pouvoir retrouver la surface de la terre si cela avait été possible.
Ce qu'il avait honte de lui même, de cette situation dans laquelle il se trouvait... mais aussi de ces pensées négatives, indignes de cette chance d'être un chevalier de Bronze...
''Pardon Vieux Maitre, alors que vous aviez accordé votre confiance... Pardon Ohko, tu vas devoir protéger les Cinq Pics tout seul...Shunrei... Pardon... je...''
Non! Il ne devait pas avoir de telles idées! Pas encore! Pas tant que son cosmos circulait en lui et qu'il était encore capable de respirer et même de bouger son corps. Malgré ces douleurs insupportables qui le tiraillaient jusqu'aux extrémités.
Une jambe noire s'imposa sous ses yeux, alors qu'il essayait de se relever.
« Incroyable, t'es encore vivant, constatait le Garuda simplement, une once de mépris dans la voix.
À présent sur un genou, faisant fi des muscles qui souffraient, Shiryu revint debout et le défia du regard.
-Je suis un chevalier d'Athéna. Tant que j'en ai la force, je tiendrai le coup!
-Me fais pas rire... Tu tiens à peine debout et ton armure s'est désintégrée sous l'effet de mon attaque! T'es foutu, jeune homme! Et dois-je te rappeler que j'ai piqué cette précieuse statuette?
-Je... Le Dragon respira un grand coup avant de parler. Tant qu'on n'a pas essayé, on ne peut prédire l'issue d'un combat.
-Tu es beaucoup trop naïf, Shiryu.
-On verra...
Le chevalier du Dragon n'était pas dupe. Il savait qu'il n'en ressortirait pas en entier. Mais pour une fois, il voulait se débrouiller seul, sans l'aide de personne.
Il se mit en garde, les yeux clos, concentré sur ce cosmos vert qui l'entourait petit à petit. Ses pensées allèrent alors vers les êtres qui lui étaient chers. Dohko, son maitre qui lui avait tant appris sur les chevaliers et la vie, Ohko, son rival et meilleur ami avec qui il avait grandi, Shun, Hyoga, Seiya, Ikki mais aussi Jabu et les autres avec qui il avait passé tant de bons moments à l'orphelinat, Saori-san sa déesse, mais aussi Kanon, Shaka, Aiolos, Camus et tous ses ainés dorés et si puissants. Et surtout celle qui éclairait sa vie, qui réchauffait son cœur et qui le rendait heureux même dans les ténèbres. Celle dont le visage se dessinait dans sa tête, avec ses grands yeux, sa tresse, son sourire timide mais sincère... Shunrei. Son amour.
Shunrei...
Hors de question de la rendre malheureuse. Le Dragon ne mourrait pas. Il rentrerait aux Cinq Pics.
En rouvrant les yeux, Shiryu se sentait emporté par des vagues de cosmos toujours plus puissantes, et, guidé par cette force, il fonça vers Eaque, criant son attaque.
ROZAN SHO RYUU HA
Le Spectre n'était pas resté immobile et réitéra sa technique dévastatrice.
GARUDA FLAP
Le choc des deux déflagrations entraina les deux adversaires dans les airs, soufflés par leurs forces respectives, comme si l'espace d'un instant, leurs forces étaient sur un même pied d'égalité.
Shiryu souffrait, mais il était résolu. Il n'abandonnerait pas, tant qu'il était vivant, tant qu'il y avait une possibilité de rentrer et revoir celle qu'il aimait.
Il observa Eaque et remarqua que lui aussi n'était pas au mieux de sa forme, que pour la première fois depuis le début de leur combat, il n'était pas sur de l'issue. C'était le moment d'oser, de tenter le tout pour le tout, quitte à ce que la chute soit fatale. Mais au moins, si cela marchait, le Garuda n'aurait plus l'armure d'Athéna dans les mains. Une petite victoire pour son sacrifice.
Le Dragon s'envola à nouveau, de lui même, cette fois ci, porté par cette vague de cosmos, et, percutant du pied un mur, il retomba en piqué tout droit vers Eaque.
ROZAN HYAKU RYUU HA
Le nom de l'arcane la plus puissante des chevaliers du Dragon, la technique de prédilection de Dohko, son maitre à lui, qu'il lui avait enseignée juste avant le début de la guerre. Si dure à maitriser, si vorace en énergie... Mais ces poings rageurs frappèrent le Spectre et les deux hommes reculaient de plus en plus vite vers le sol jusqu'à s'y écraser lourdement, enveloppés d'une lumière vert émeraude de laquelle de petits dragons s'échappèrent et s'évaporèrent autour d'eux.
Shiryu restait immobile. Son corps était endolori, mais encore en vie. Quel miracle! Quelle chance!
Eaque aussi avait du survivre. Il sentait encore sa présence, faible mais toujours là.
Par contre tout était devenu noir devant lui, comme si ses yeux étaient plongés dans les ténèbres.
Que se passait-il?
Comme s'il était devenu aveugle et...
HOO YOKU TENSHOO
La voix d'Ikki!
Un cri de douleur! Et puis...
-... Shiryu, ça va?
-Ikki? Je ne te vois pas, je... Il paniquait.
-Tu as du percuter le sol, et te blesser les yeux. Tu saignes abondamment... Le Dragon sentit une étoffe entourer son visage. Ça devrait à peu près tenir le temps que l'hémorragie s'arrête
-... Eaque...?
-Je l'ai achevé.
-La statuette?
-Je la tiens.
-... Merci...
-Maintenant, arrête de poser des questions et accroche-toi. On va bien arriver à s'en sortir de ce foutu labyrinthe... »
La tête baissée, et un bras négligemment posé autour des épaules du Phénix, le Dragon essayait de marcher. Il avait envie de libérer ces larmes mêlées au sang, ces larmes de soulagement d'être en vie et de penser qu'il n'était pas seul dans ce combat et qu'il pouvait avoir confiance en lui, quand bien même ses amis étaient loin. Et que Shunrei l'attendrait aussi.
迷宮
Le chemin était long mais sans bifurcation dans ce couloir aux pierres anciennes mais à priori bien entretenues. Malgré des secousses par moments, surement dues à des combats qui devaient se dérouler ailleurs dans le labyrinthe.
Hyoga restait malgré tout vigilant, fermant la marche, tandis que Kanon la menait, tous deux protégeant Saori-san. Il tentait de rester concentré; de ne pas penser à la perte de son maitre Camus. Le chevalier des Gémeaux le lui avait bien dit: le meilleur moyen d'honorer le Verseau serait de remporter cette guerre, et de surtout ne pas se jeter à corps perdu dans un combat avec le risque inutile de mourir sans avoir réfléchi au préalable.
La route fut longue, mais étrangement sans le moindre piège, ni rencontre avec un ennemi, simple soldat ou Spectre. Ni même de créatures ou d'âmes errantes. Cela paraissait même agréable d'être guidé par les torches régulièrement accrochées aux parois.
Au bout de très longues minutes, peut-être même d'heures, tous trois passèrent une lourde porte en bois qui les amena vers l'extérieur. Ils gravirent ensuite un escalier très vieux lui aussi, poussiéreux par endroit et aboutirent sur le flanc gauche d'un autre escalier en pierre blanche.
En tournant la tête, le Cygne découvrit un grand édifice, de style grec ancien, un peu comme le tribunal de Rune, bien plus impressionnant.
« Hyoga, je pense que les autres sont plus bas, fit Kanon. Si tu prends cet escalier, tu pourras les rejoindre avec Athéna.
-Doit-on descendre, pour suivre notre route, demanda la jeune déesse.
-Non. Mais je préfère que vous avanciez tous ensemble et que vous trouviez un moyen de contourner ce bâtiment.
-Tu vas y entrer seul?
-Oui. Vous ne sentez pas ce cosmos puissant?
En effet, une aura écrasante se dégageait aux alentours, noire et différente de celles des chevaliers d'Athéna.
-Un ennemi?
-Oui. Un Spectre très dangereux que je croyais avoir tué en Asgard. Je ne tiens pas à mettre notre déesse en péril, donc je souhaite me charger de lui personnellement.
-Kanon, tu es sur...?
-Ne perdez pas de temps. Je vous rejoindrai sans faute.
-Venez, Saori-san », acquiesça Hyoga.
Avant d'emprunter l'escalier descendant, le Cygne découvrit une silhouette peu rassurante, ce Spectre que Kanon voulait combattre seul. Puis, en bas de la pente, il retrouva ses amis et les autres chevaliers d'Or. Il constata l'état de Shiryu, plus qu'alarmant, qui tenait à peine debout, dépourvu de son armure, torse nu et les yeux bandés, soutenu par Ikki d'un côté et Seiya de l'autre.
Au sommet des escaliers, arrivant sur le perron de l'édifice, Kanon le vit. Toujours avec ce Surplis effrayant aux extrémités pointues, les ailes tombant au sol dans son dos et portant sous son coude un casque à pointes. Il percevait aussi ce regard doré et perçant au travers de la broussaille de ses sourcils et de ses cheveux en bataille. Rhadamanthe du Wyvern bel et bien vivant, et prêt à mettre un terme à ce combat commencé sur les terres d'Asgard...
notes de fin: Merci d'avoir lu. Ce fut un chapitre complètement fou, très difficile à écrire, mais en même temps un vrai bonheur à construire au fil des idées qui arrivaient dans ma tête. De base, je voulais juste faire les combats de Ikki et Shiryu. Mais autour le labyrinthe s'est construit, avec un peu de pioche dans les pièges de la Maison du Sagittaire de l'anime, entre autres, voulant créer un vrai labyrinthe aussi fourbe et déroutant que l'on pourrait en dégoter dans le royaume d'Hadès. J'avais envie de tester ce genre d'endroit, comme on n'en avait jamais vraiment vu, à part celui des Gémeaux
Bon c'est avec peine que Camus a du quitter la scène, mais la team Enfers aussi rencontre des difficultés incroyables dans leur périple.
Le passage de Seiya et Aiolos (décidément, j'aime mon duo de chouchous mdr) m'a refilé de sacrées sueurs froides au moment de l'écriture, j'étais assez stressée mais rien n'était facile dans cette épreuve.
Quant à Ikki et Shiryu, je ne leur ai pas donné les spectres les plus cools, c'est vrai. Entre Violate de TLC, et Eaque... Mais je ne voulais pas faire un remake Ikki vs Eaque. Et ce que j'adore écrire notre poulet ardent en combat! Pour Shiryu, le pauvre, je l'adore vraiment, mais je pense que je lui ai donné le combat le plus difficile de toute sa vie. Désolée, mon dragon, mais tu t'es bien battu!
Les kanji d'interlude sont 迷宮, meikyuu, labyrinthe en japonais.
La suite, qui je pense risque d'être aussi dingue, arrivera en temps voulu
je vous fais des bisous et à la prochaine.
