Salut à tous ! :)
Quelques mots sur cette fiction : Les étoiles filantes sont les larmes du ciel. Du moins c'est ce que disent toutes les histoires. Alors comment expliquer que l'une d'elle ait rendu le sourire à une petite fille ? L'espoir que lui apporta cette rencontre changea radicalement son destin et celui de toute une nation. – Clexa –
Les personnages de la série The 100 ne m'appartiennent pas, tout comme les musiques que je peux utiliser dans l'histoire.
Je remercie tout particulièrement MaraCapucin d'avoir accepté d'être ma bêta et de relire mes nombreuses fictions pour que la lecture vous soit plus agréable, mine de rien c'est beaucoup de travail.
Je vous souhaite une bonne lecture et je vous retrouve en bas ! :)
Étoile filante
Chapitre n°19 - L'accalmie absolue et infinie
You don't leave my mind
Lonely days, I'm feeling
Like a fool for dreaming
Sam Smith - To Die For
∞ Lexa ∞
J'écoute attentivement chaque prises de parole des chefs de guerre qui m'entourent. Avec Anya nous avons simplifié le plan de Raven mais il reste beaucoup d'interrogations, auquelle parfois nous sommes incapable de répondre. Il faut bien avouer que son esprit est très fort et lui permet de mettre en place des stratégies qui frôle la perfection même si certaines données nous restent inconnues. J'observe ce qu'elle appelle des "écrans" et par leur biais les Maunons.
Nous sommes obligés d'accélérer l'attaque puisque depuis la veille ces monstres ont tué deux des cents pour leur extraire une partie vitale de leur corps. Je crois que Clarke a dit que c'était de la "moelle osseuse". J'ignore ce que c'est mais si en être séparées cause la mort, nous devons faire quelque chose. D'autant plus qu'après cet acte de torture nos ennemis sont capable de sortir de leur montagne sans leur étrange vêtement.
Si grâce à l'extraction de cette substance vitale, ils ne sont plus confinés dans leur montagne, les combattre et espérer une victoire deviendra impensable. Leur science nous dépasse. Et une seule Raven Reyes ne suffira pas à combler le fossé qui nous sépare de ce peuple assoiffé de sang. J'ai entendu les deux amies venues du ciel les surnommer les vampires. J'ignore le sens de ce terme mais j'aime sa sonorité.
-Est-ce que je peux intervenir ?
Nous nous retournons tous vers Clarke qui depuis le début de la réunion est assise sagement au fond de la salle. Raven aussi était invitée mais elle a refusé de venir. Elle a prétexté être occupée mais j'ai parfaitement compris sans qu'elle ait besoin de le dire que cette situation l'aurait rendu mal à l'aise. Je croise le regard de Clarke qui pour appuyer son intervention se met debout.
-Nous t'écoutons Skai Princess, je déteste lui parler aussi formellement mais pour sa sécurité, je le dois.
-Il y a toute une armée à l'intérieur de la montagne.
-C'est une évidence, élude rapidement un des chefs de guerre.
-Non, la blonde secoue vivement la tête, je parles des prisonniers, vos hommes et le reste des cent.
-Comme tu viens de le souligner Skai Princess, reprend Anya, ils sont prisonniers. Que pourraient-ils faire pour nous ?
-Je m'avance peut-être mais je pense que Raven est capable de communiquer avec eux. Les cent portent toujours le bracelet de contrôle biométrique, elle lève son bras pour que tout le monde puisse comprendre de quoi elle parle, ils peuvent servir de radio et nous pourrions coordonner notre attaque de l'extérieur avec une qui viendrait de l'intérieur.
-Ce ne sont que des possibilités, grogne Gustus, une stratégie ne se construit pas sur des peut-être.
-Anya, je croise le regard de mon général, tu es celle qui connais le mieux Raevan qu'en penses-tu ?
-Je suis celle qui la connaît le mieux, s'impose Clarke. Si des vies sont en jeu, elle va se démener. Elle pourrait réaliser l'impossible.
-Anya, j'insiste.
-Je suis d'accord avec la Skai Princess. J'ai énormément observé Raevan. Elle travaille plus vite et plus efficacement sous pression.
-Il faudrait donc la menacer, répond Indra.
-Ça ne va pas la tête, hurle Clarke.
-Retire immédiatement ce que tu viens de dire Indra.
L'intervention d'Anya est calme mais je ne m'y trompe pas. Son regard est assassin. Mon amie n'a rien contre Indra et pourtant à cet instant, elle pourrait la provoquer en duel. Et, je sais qu'elle ne s'arrêterait pas après un simple abandon. Certaines réactions se reconnaissent dans n'importe quelle circonstance.
Je dois avouer que l'attitude de mon général commence à m'inquiéter. Depuis qu'elle est revenue avec Raven du bunker, elle semble perpétuellement en colère. Anya ne réagissait plus de cette manière depuis des années. Je n'arrive pas à comprendre ce qui la pousse à retomber dans ses vieux travers. J'ai conscience qu'elle pourrait perdre le contrôle à tout moment et surtout que je suis la seule véritablement capable de l'arrêter. Je n'ai aucune envie de me dresser contre elle.
-Indra, la voix d'Anya tonne comme un orage des plus menaçant, retire ce que tu viens de dire, elle s'avance, la main sur la poignée de son arme, prête à dégainer, maintenant.
-C'était une simple proposition, se dédouane la guerrière.
-Mauvaise proposition, grogne Anya.
-Très bien, Indra à la présence d'esprit de s'éloigner de mon amie, je retire ce que je viens de dire. Personne ne menacera cette Skaikru.
Alors que je m'attendais à ce que l'intervention de l'une des plus grandes guerrières que je connaisse suffise, ce n'est pas le cas. Anya reste en position, prête à attaquer, même son regard ne s'est pas adouci. Si elle ne se reprend pas, je vais être obligé d'intervenir. Je n'en ai aucune envie seulement je ne sais que trop bien à quel point elle peut parfois être incontrôlable. Qu'importe que ce genre de perdition ne se soit plus produite depuis six longues années.
J'ai été une des rares témoins des traces que peut laisser Anya derrière elle quand elle se laisse submerger par la violence, la rage et le pire de tout, la vengeance. Dans ces moments, qu'importe où notre regard se pose, il y a la mort, la douleur et l'anéantissement. Le seul vestige de vie qu'il reste au milieu du calme formé par les disparus est la respiration erratique de l'esprit vengeur qui a pris possession de mon amie.
Tout ce que je connais et j'aime d'Anya disparaît complètement.
-A l'avenir, même sa voix n'est plus tout à fait la sienne, tiens-toi éloignée de Raevan.
Et sans autre préambule, Anya retourne s'asseoir. La réunion reprend dans le calme sous le regard meurtrier de mon général qui jusqu'à la fin reste complètement silencieuse. Dès que j'annonce qu'il est temps de mettre un terme à cette entrevue, mon amie bondit pour s'extraire de la tente. Je suppose qu'elle va rejoindre Raven. Comment est-il possible qu'elle ne soit pas encore capable de se rendre compte qu'elle tient à cette jeune femme ? Son comportement est pourtant plus qu'équivoque.
Je discute encore avec les personnes moins pressées. Lorsqu'il n'y a plus que Clarke avec moi, je m'avance vers la grande table. Mon regard vacille entre les écrans et nos nombreuses stratégies inscrites sur le papier. Je relâche lentement la pression. Je laisse un peu plus de place à Lexa. Je commence à me sentir exténuée à force de jongler entre celle que je dois être au nom d'Heda et celle que je dois réapprendre pour redevenir Lexa.
-Tu penses que ça va aller pour Anya ? Elle semblait vraiment furieuse.
-Anya n'aime pas perdre le contrôle alors quand les choses changent trop vite pour elle, elle se braque mais cette attitude ne dure jamais longtemps.
-Je ne suis pas certaine d'avoir compris ce qui l'a mise à ce point en colère.
-Crois-moi, je souris en me tournant vers la blonde, délaissant la guerre, Anya n'a pas non plus compris ce qui l'a contrariée.
-Vraiment ?
-Et c'est justement ce qui la met d'autant plus hors d'elle.
-Mais les choses vont s'arranger ?
-Je l'espère. Vous avez une expression pour parler d'une personne entêtée ?
-Une tête de mule, me répond-elle en riant doucement, ou une tête de cochon.
-La comparaison avec les animaux, je réfléchis, est judicieuse.
-Plus imagé et moins littérale, Clarke se rapproche et me tend ses mains que je saisis doucement, ce simple geste à le don de m'apaiser. Et toi, tu vas bien ? Voir Anya dans cet état doit t'inquiéter.
-Pas vraiment parce que même si elle ne s'en rend pas encore compte c'est pour son bien. Récemment elle a abordé un sujet qu'elle évitait toujours jusqu'à aujourd'hui. C'est forcément signe qu'elle commence enfin à être en paix avec une partie de son passé. Ce qui m'inquiète c'est qu'elle puisse se replier dans le silence ou redevenir très violente.
-C'est donc ça, souffle Clarke pensive.
-Qu'est-ce que tu viens de comprendre ?
-Ce qui rapproche Raven et Anya.
-Vraiment ?
La curiosité me dévore. De nombreuses questions se forment et se percutent les unes avec les autres avant même que je ne puisse les formuler. J'étais persuadée que je résoudrais sous peu le mystère qui explique ce qui a pu rapprocher ces deux-là. Je peine à croire que Clarke y soit parvenue avant moi.
-Il faut croire que c'était évident, elle penche la tête en arrière en prenant une forte inspiration, elles ont toutes les deux eu un passé difficile qui les ont poussé au silence ou à la violence.
-Raevan ne me semble pas violente, je fronce les sourcils.
-Elle l'est, une grande tristesse accompagne ces mots, crois-moi. Raven l'est envers elle-même. Depuis que nous sommes sur Terre, je suis terrifiée parce qu'elle a perdu son échappatoire. Mais elle semble aller bien et je pense que c'est en partie parce qu'elle se reconnaît en Anya.
-Que lui est-il arrivé ?
-Et à Anya ?
-Je l'ignore. C'est… seulement des rumeurs et, je passe mes doigts sur la cicatrice de ma nuque, des souvenirs. Anya n'en parle à personne, pas même à moi et je pense qu'elle ne le fera jamais.
-Raven a, un long silence suit ce début de phrase, ses yeux s'embrument de larmes mais aucune ne coulent, elle soupire, passe une des ses mains dans ses cheveux avant de croiser mon regard. C'est compliqué. Qu'est-ce que tu comprends si je te dis qu'elle est "mal" née ?
-Pas grand chose, j'avoue à contre-cœur.
-Alors cette histoire va être très compliquée à t'expliquer, un soupir d'une grande tristesse lui échappe. Disons simplement qu'elle a beaucoup souffert, elle a subi des violences et elle a vu des personnes, dont sa mère, se faire tuer sous ses yeux. Et, elle serre ses poings à leur paroxysme, tout son corps en tremble, ils ont su lui faire comprendre que si elle était encore en vie c'était simplement parce qu'elle leur était utile.
Je fronce les sourcils. J'essaye de comprendre mais comme elle l'avait prédit, j'en suis incapable. Sur bien des points, les Skaikru me semblent bien cruels. Je n'ose pas imaginer ce qui serait advenu de ce peuple si au milieu de ces visages inconnus, je n'avais pas reconnu Clarke. En réalité, je sais exactement ce que j'aurai fait. Je serai partie en guerre contre eux, repoussant une énième fois la confrontation avec les Mounons. D'ailleurs, c'est exactement ce que tous mes conseillers voulaient, Anya inclus.
Seulement, j'en ai été incapable. L'idée même de savoir que l'un de mes hommes aurait pu s'en prendre à mon étoile m'est insupportable. Je suis vraiment reconnaissante d'avoir pu être sur place au moment où les cent sont tombés du ciel. Parce que je sais que mon ordre de se tenir à l'écart de leur "vaisseau" et ma décision de mettre Clarke sous ma protection les a sauvés. Sans mes décisions, incompréhensible pour le plus grand nombre des miens, la belle blonde ne se tiendrait pas devant moi à cet instant.
Sa survie n'aurait pas pu être garantie et que serait-il advenu de mon esprit ?
Dans ce monde, il n'y a rien de pire que de rejoindre celui des esprits avec une dette de vie impayée.
Grâce à cette lettre Clarke a éloigné la mort de mon chemin un nombre incalculable de fois. Alors, jusqu'à ce que j'ai la sensation que nous sommes à égalité, je ne compte pas la quitter des yeux. Et, je dois avouer que je ne suis pas pressée. Qu'importe que m'acquitter de ce déficit entre nous me prenne toute une vie. J'en serai même plus qu'heureuse.
Heureuse… un sentiment que je pensais ne plus pouvoir ressentir.
-Tu n'as rien a dire, reprend tout doucement Clarke.
-Il va être difficile d'accueillir ton peuple sans leur tenir rigueur de leur passif envers vous.
-Ouais, son sourire réapparaît, leur ouvrir grands les bras ne serait pas une bonne idée.
-Cette expression, je réfléchis un instant, je l'aime bien. Je la comprends sans problème.
-Lexa, je…
Clarke relâche lentement la pression de ses doigts entre les miens. Elle s'éloigne d'un seul pas mais j'ai la sensation qu'un véritable gouffre s'est formé entre nous. Quand elle a le courage de croiser de nouveau mon regard, je comprends immédiatement que ce qui va être dit sera important.
-... ne le fait pas. N'accorde pas ta confiance aux Skaikru, sois très prudente. S'il te plaît. Ne leur fait pas de faveurs parce que, elle fait un geste ample entre nous, nos relations sont bonnes.
-Je me souviens de ton avertissement Klark.
-Ce que font les Mounons pour survivre est horrible mais garde à l'esprit que d'une certaine façon nous avons fait pire.
-Ils devront répondre de leurs crimes, je lui assure. Vous laisser pour morts sur Terre était, je me rapproche pour combler l'espace que Clarke nous a imposé et je saisis avec beaucoup de douceur son visage, est toujours impardonnable. Il va falloir qu'ils méritent leur place. Qu'importe que je sois heureuse d'enfin t'avoir à mes côtés. Leurs intentions étaient mauvaises et je ne compte pas les absoudre de leur faute facilement. Je te l'ai déjà dit Skai Princess, je murmure son titre tout contre ses lèvres, ai laik yu.
Je conclus en l'embrassant avec tout mon amour. Je souris au milieu du baiser. De l'amour… un autre sentiment que je pensais interdit jusqu'à la fin de mon existence terrestre. Je m'étais persuadée que je serai incaoable de le ressentir. Mais surtout, je m'étais convaincu que ça n'en valait pas la peine. Comment j'ai pu être aussi stupide ? Un seul regard vers mon étoile a suffi pour que je lui appartienne tout entière.
-S'en prendre à toi, c'est comme m'attaquer et c'est prohiber. Qu'importe que les méfaits se soient déroulés dans le passé. Ils sont toujours condamnables et ils le resteront tant que je n'en aurai pas décidé autrement.
Clarke sourit et je découvre de la gratitude mais aussi de la confiance dans son regard. Inconsciemment, par pure mimétisme, mes lèvres s'étirent lentement. Alors que mes yeux sont perdus dans l'océan que représente les siens, le brouhaha des voix des anciens Heda se taisent toutes. Je ressens une plénitude absolue. Je ne subis plus de conflit intérieur. Pour la première fois depuis très longtemps, je me sens entière et accomplie. Il n'y a plus de lutte entre celle que je suis et celle que je devrais être. L'accalmie absolue et infinie.
Il persiste pourtant un sentiment étrange. C'est positif et rassurant, semblable à une légère brise rafraîchissante au beau milieu de l'été. C'est comme un murmure qui m'assure que je suis à ma place et que j'ai le droit au bonheur. Non, c'est encore plus transcendant, peut-être comme une étreinte, celle rassurante d'une mère ou d'une sœur. Je n'ai jamais connu quoi que ce soit de semblable.
C'est une sensation agréable.
Alors comme pour parfaire ce moment d'une perfection simple, Clarke se dresse légèrement sur la pointe des pieds et ses lèvres viennent effleurer les miennes. Je suis incapable d'assimiler le nombre indéscent de sentiment foudroyant qui me parcourt au milieu de ce baiser. Une part de moi veut reprendre le contrôle. J'ai besoin d'avoir au moins l'illusion que je ne suis pas complètement en train de sombrer et que les sursauts de mon cœur pourraient par la seule force de ma volonté reprendre sa cadence normale.
Alors je tente de me dérober, d'un pas, d'un seul pas mais cette échappée m'est impossible. En effet, je me retrouve piégée entre Clarke et un meuble que je refuse d'identifier pour le moment. En toute honnêteté, je ne le pourrai pas même si je le voulais. Parce que tout ce que je suis, se consume, s'évanouit même en cours de ce baiser. J'en perds jusqu'à la raison puisque plus rien d'autre ne compte que cette sensation unique, enivrante et quelque peu dévastatrice qui gangrène tout mon corps au contacte de mon étoile et ce sentiment que je n'ose même pas nommer qui dévaste absolument toute mes convictions.
Quand Clarke s'éloigne, je me sens comme après une tempête qui pendant plusieurs jours à tout ravagé. Elle vient de me briser en mille morceaux. Voilà le premier constat que je fais. Seulement, ces actions n'ont eu aucun un impact négatif. Ce que je ressens est indescriptible. Je serai incapable de mettre des mots sur mes sentiments même si je le voulais. Tout ce que je sais c'est que je veux la garder près de moi, pour toujours.
-Leksa, c'est à peine un murmure, pourtant sa voix me donne la force de croiser son regard, au moment où ses mains se posent sur mes joues, tu pleures.
Une renaissance. Voilà le terme qui est capable de décrire absolument tout ce que je suis et ressence. Je suis comme cette minuscule pousse qui a trouvé la force de croître après un terrible incendie qui a englouti toute une forêt. J'ai dû avancer si longtemps dans le noir, comme sous la cendre et parce que j'ai su évoluer comme cette graine qui a déjoué tous les pronostic : j'existe. Enfin.
-Leksa, son inquiétude la pousse à s'éloigner.
Il me faut du temps pour percevoir sa voix encore plus pour comprendre que ses mains quittent ma peau. Mais lorsque j'en prends conscience, je réagis rapidement. Je ne cherche pas à la retenir par ses poignets. J'aurai pu, l'action aurait été d'une grande facilité pour moi. Mais j'ai besoin d'autre chose. Alors, j'ouvre mes bras et les referme sur elle. Je clos mes paupière au moment où ma joue humide se colle contre ses cheveux blonds.
-Reste, mon intonation est tremblante. Reste encore un peu. Laisse-moi me reposer sur toi, juste cette fois.
-Pas juste cette fois, je sens ses doigts se glisser dans mes cheveux et son autre main tapoter doucement mon dos, je suis étrangement réconfortée par ces attention, tu peux te reposer sur moi autant de fois que tu le souhaite Leksa. Tant que tu voudras de moi, je serai là.
Jusqu'à quel point le vœu adressé à une étoile filante peut-il se réaliser ? Voilà la question que je me pose. Il y a si longtemps, avant même que je ne survive au conclave et que je devienne Heda. J'ai adressé mon souhait le plus profond et le plus inavouable qui soit pour une natblida. Le ciel m'a donné de l'espoir en m'offrant un aperçu de cette fille devenue cette femme dans mes bras, de son étoile la plus précieuse : Clarke.
-Dis-moi autre chose, je reprends en resserrant légèrement mon étreinte, pendant combien de temps une étoile est capable de bouleverser la vie d'une personne ?
-Les étoiles sont immuables, et si elles meurent elles brillent encore plus, Clarke prend une inspiration un peu plus longue, alors je suppose que la réponse à ta question est : pour toujours.
-C'est ce que je veux, je réponds en trouvant la force de m'éloigner, l'éternité à tes côtés.
-Je ne suis pas une étoile Leksa, répond-elle doucement en venant essuyer mes larmes. Je suis tout aussi humaine que toi et il n'y a pas plus ordinaire que moi.
-Tu as bouleversé toute ma vie.
-Ça ne fait pas de moi une étoile pour autant.
-Clarke, je grogne. Je sais que tu n'es pas une étoile. Je l'ai compris. Ce n'est pas ce qui est important.
-Je sais ce qui l'est, m'assure-t-elle en venant furtivement embrasser ma joue. Je ne peux pas te promettre l'éternité, chuchote-t-elle à mon oreille, simplement le temps qu'il me sera accordé, poursuit-elle en se redressant pour croiser mon regard, de passer avec toi. Je t'ai dis que je serai là et je le pensais.
-C'est tout ce que je veux, je lui assure.
-Je viens de comprendre, un petit rire lui échappe.
-Quoi ?
-La véritable signification du "coup de foudre".
-Et qu'est-ce que c'est ?
Je me force à rester calme malgré le fait qu'elle mette un temps fou à me répondre. Maintenant, je sais que le coup de foudre n'est pas dangereux. Il s'agit simplement d'une expression. C'est inoffensif. Mais si Clarke s'est trompée dans la signification, j'ai peut-être le droit de m'inquiéter, juste un peu.
-Le sentiment est brusque quasi instantané mais immuable, elle sourit beaucoup en prononçant ces mots, encore plus en me tendant une main que j'accepte, comme les étoiles filantes qui s'écrase sur Terre.
-Donc tu es un peu une étoile, je demande amusée.
-Juste un peu, dit-elle avant de me voler un rapide baiser, à peine appuyé, qui ravage pourtant l'entièreté de mon être, rien que pour toi, Leksa.
Rien que pour moi… ces mots résonnent un nombre incalculable de fois dans mon esprit. Je voudrais l'entendre encore et encore. J'aimerais qu'ils s'ancrent dans l'entièreté de mon être, jusqu'à se graver dans mes os. Le sentiment qui découle de cet aveu si important est tout aussi effrayant que grisant. Cette sensation, je voudrais qu'elle ne disparaisse jamais.
Il ne pourrait bien y avoir plus que Clarke et moi jusqu'au prochain Praimfaya, la situation me rendrait complètement indifférente. En fait, non. Pas indifférente. Juste… heureuse. Comme je n'ai jamais eu le droit de l'être avant que cette magnifique étoile vienne jusqu'à moi.
-Trouve un moyen.
Je sursaute légèrement en entendant cette voix. Instinctivement, je m'éloigne de Clake. Je n'en ai aucune envie seulement c'est peut-être le seul moyen de la protéger. Je ne supporterai pas de la perdre comme les autres personnes que j'ai pu aimer. Je dois donc pour sa sécurité, garder mes distances. Je regarde d'abord à droite puis à gauche, ne découvrant personne, je lance un regard méfiant en arrière. Rien.
-Lexa, la voix de Clarke est si basse que je peine à l'entendre, il y a un problème ?
Si ce n'est pas le cas, il pourrait en avoir d'ici peu. Je connais les risques. Comme le martèle Titus depuis toujours : l'amour est une faiblesse. La pire de toute, la seule que je suis incapable de combatre parce que rien ne peut s'opposer à quelque chose d'aussi grand et indomptable et personne ne peut s'empêcher d'aimer. J'ai pourtant conscience qu'être aimé de moi représente un danger mortel et j'ai encore des souvenirs amer des personnes qui mon été si violemment arrachée.
Une pensée pour ceux qui ont été tués à cause de moi, à cause de leur lien avec Heda me laisse un poids incommensurable sur la poitrine. S'en est presque étouffant et si je me laissais aller, je pourrai moi aussi en mourir. C'est tellement douloureux.
-Prends tous les risques.
-Qui est là ?
Je me retourne vivement, plaçant Clarke un peu brusquement dans mon dos pour la protéger. Un rire que je ne reconnais pas m'entour et pourtant, je suis toujours incapable de repérer qui que ce soit. Je dégaine mon épée, la blonde agrippe mon poignet resté libre. Je n'y fait pas vraiment attention. Je suis entièrement concentré sur mon environnement. J'abandonne entièrement Lexa. Il ne reste plus que la guerrière, cette femme née au milieu des batailles et du sang des autres natbillas. Heda s'impose effaçant tout conscience, jusqu'à la moindre empathie.
-Garde-là près de toi.
Cette voix est comme le chuchotement du vent, à peine perceptible, tout juste réel. Et puis, je la vois apparaître. C'est d'abord une vision flou comme le reflet d'un visage dans une flac particulièrement boueuse. Puis, l'image se stabilise pour faire place à une femme que je n'ai aperçu qu'une fois.
-Klark, je prononce incertaine, je suis bien éveillée ?
-Oui, confirme-t-elle. Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Parle moi.
-Je vois Bekka Pramheda.
-Bonjour Leksa, murmure l'apparition en m'adressant un sourire.
-Non, je secoue vivement la tête en fermant les paupières, non, je répète, je ne peux pas la voir. Je suis éveillée. Je suis avec Klark.
-Lexa, s'inquiète de plus en plus la blonde.
-Je n'ai jamais été aussi fière de l'un de mes successeurs.
Un grognement m'échappe. Comment est-il seulement possible que je puisse encore percevoir sa voix ? Toute cette situation n'a absolument aucun sens ! Je n'ai jamais vécu ce genre de situation avant aujourd'hui. Et le gardien de la flamme ne m'a pas prévenu que je pourrais vivre une interaction réelle avec un des précédents Heda.
-Ouvre les yeux Leksa Kom Triku, je me sens obligée d'obéir. Regarde-moi bien, je m'exécute et son grand sourire m'impressionne autant qu'il me déstabilise. Le chemin vers la paix sera encore long et fastidieux mais tu dois trouver un moyen et prendre tous les risques pour la garder près de toi. Je n'ai jamais voulu que mes successeurs aient une vie solitaire, je n'aspirait qu'à l'union de tous les peuples. Je voulais réparer mes erreurs passées, il semblerait que tu sois plus proche du but que je ne l'ai jamais été. Je t'en remercie et c'est la raison pour laquelle je t'aiderais.
-Je ne comprends pas.
-Tu ne seras plus seule à payer le prix si lourd que demande la paix. Accorde-moi ta confiance et, son regard dévie vers Clarke, je vous protègerai. Nous ne sommes qu'un seul peuple.
-Un seul peuple, je répète en jetant un rapide coup d'œil vers Clarke, comment pourrions-nous n'être qu'un seul peuple, les cent, les Skaikru viennent des étoiles.
-Tout comme moi, me révèle-t-elle en étirant son bras pour effleurer ma joue de ses doigts, tout comme moi, répète-t-elle avec une grande douceur alors que je jurerais sentir le contact de sa main sur ma peau, je suis venue du ciel.
-Comment est-ce possible ?
-C'est une vaste question qui dépasserait largement le temps qui nous sera accordé pour cette conversation.
-Lexa, reprend de nouveau Clarke, je ne comprends pas ce qui se passe. Tout va bien ?
-Bekka Pramheda dit que comme toi, elle vient des étoiles.
-Rappel moi qui est Becca Pramheda déjà ?
-La première a être devenue Heda.
-Alors, je ne comprends pas comment c'est possible, Clarke réfléchit intensément. Puisque nous sommes les premiers à être descendus sur Terre. Tu te souviens de ce que j'ai dit Lexa : nous ignorions si nous allions survivre au voyage.
-Dis à Clarke Griffin que j'étais sur la treizième station, avant l'unité, avant l'Arche.
-Je ne comprends pas, je réponds en fronçant légèrement les sourcils.
-Mais Clarke comprendra. Fais-moi confiance.
-Bekka Pramheda dit qu'elle était sur la treizième station, ne saisissant pas le sens de ce mot, je but sur sa prononciation.
-Mais non, implose Clarke m'empêche de poursuivre, elle était sur Polaris ? Sauf que personne n'a survécu sur Polaris.
-Je suis venue sur Terre pour, le reste de sa phrase reste en suspens et elle se fige complètement.
-Bekka, je fais un pas vers elle mais étourdie, je m'arrête net.
-Lexa, Clarke saisit mon visage ce qui n'arrange pas la sensation que tout ce qui m'entoure effectue des mouvements circulaire, tu saignes, sa voix tremble alors que son pouce passe sous mon nez.
-Nous n'avons plus de temps, ma tête me fait horriblement mal et c'est sans parler de la sensation de brûlure quasi insupportable là où la flamme a été implantée, je reviendrais.
-Clarke, je m'accroche à elle comme si ma vie en dépendait. Clarke…
Je n'ai jamais eu aussi mal, pas même le jour où mon corps est devenu le réceptacle des âmes des précédents Heda. Et puis, plus rien. Je peine à prendre quelques inspirations mais le calme est revenu. Il n'y a plus de souffrance. Juste le calme et les bras de mon étoile qui me protègent.
Je pourrais rapidement m'habituer à ce réconfort qu'elle m'apporte. Mais aussi à la sensation que nous formons un tout.
J'existe, moi, Lexa, simplement parce que cette merveilleuse jeune femme est tombée du ciel. Je n'ai pas peur de me montrer faible car j'ai la conviction que comme Anya avant elle, jamais Clarke n'abusera de cet ascendant qu'elle pourrait avoir sur moi.
Je commence à me sentir mieux alors, je me redresse lentement. Je ressens encore les effets de cet étrange mal qui a bien failli me mettre à terre. Je croise les yeux d'un bleu profond. De nouveau cette accalmie absolue et infinie m'envahit. Je réalise lentement à quel point Clarke devient importante. Jamais je n'aurais pu croire qu'elle puisse me devenir aussi indispensable.
En même temps, c'est tellement normal qu'elle le soit. Avant même que j'ai l'immense privilège de la rencontrer, elle représentait tellement. Alors maintenant… maintenant…
-Lexa…
-Ai hod you in.
Voilà pour le nouveau chapitre de cette fiction. J'espère qu'il vous a inspiré et qu'il vous a plu ! Des suppositions pour la suite ? Je me demande ce que vous avez pensé de la seconde apparition de Becca. Est-ce que vous pensez qu'elle va pouvoir aider ? Que va penser notre "cher" Titus s'il apprend que les natifs et les Skaikru sont un seul et même peuple ? Et… le Clexa… les filles continuent de se rapprocher et Lexa vient de franchir une nouvelle étape des plus importantes. Le baiser l'a presque achevé mais c'est finalement le soutien de Clarke et ses magnifiques yeux bleus qui l'a font craquer. Les mots ont été dits, plus de retour en arrière.
Je suis évidemment ouverte à toutes les critiques, qu'elles soient positives ou négatives, à condition que le commentaire soit constructif.
Notes :
Sam Smith est un auteur-compositeur-interprète britannique. Son premier album In the Lonely Hour sort en mai 2014. Les extraits Money on My Mind et Stay with Me atteignent la première place des ventes de single au Royaume-Uni. Il est l'interprète de la chanson du nouvel opus de James Bond, Spectre, Writing's on the Wall qui sort en septembre 2015. Pour laquelle il remporte l'Oscar de la meilleure chanson originale en 2016. Son troisième album était initialement prévu pour mai 2020 et devait être intitulé To Die For. En raison de la pandémie de Covid-19, il décidera de reporter sa sortie et de remplacer le nom de l'album par Love Goes.
NDLA : Il y a de grande chance qu'il n'y ait pas de Notes la semaine prochaine. J'en suis désolée. Je suis malade depuis un moment et ça c'est "aggravé" ces dernières semaines. J'ai donc pris pas mal de retard. En revanche, pas d'inquiétude pour la suite de l'histoire, j'ai encore bien assez d'avance. J'ai de quoi vous tenir en allène jusqu'à fin décembre. Evidemment, pour les Notes, je tacherais de remettre à jour au plus vite ! J'avais aussi prévu de vous faire des OS de Noël mais au vu de mon état actuel, ça risque d'être difficile, pas impossible mais difficile... je vous tiens au courant.
En espérant vous retrouver pour le prochain chapitre !
GeekGirlG
