Hey !
Et voilà le chapitre de la semaine. On avance un peu plus dans les souvenirs de Neo.
(C'est quand même cool de poster en sachant qu'on a déjà écrit touuuut les chapitres à venir.)
Merci à Mijoqui et Lae pour leurs reviews !
Bonne lecture !
Chez les loups
.
Ça fait mal, et c'est tout ce dont Neo se souvient. Il revoit ces yeux jaunes, l'ombre de la nuit autour et la pointe de douleur dans son cou, mais même leur discussion s'est effacée. Pourtant, quand il le recroise deux semaines plus tard, il sait qu'il l'a déjà vu. Son nom résonne dans sa tête.
— Vanitas, il lâche alors que le souvenir remonte.
Il devrait avoir peur. S'interroger, au moins. Mais Neo a froid, l'hiver approche et avec Vanitas, il peut manger sous une couverture chaude. Personne ne vient plus voler ses affaires, et s'il ne se l'explique pas, il sait que c'est sans doute à cause de – ou grâce à, en l'occurrence – ce drôle de type.
Vanitas. Il le dit, le redit. Les jours se succèdent, les mois, les années, son cou garde de toutes petites marques qu'il note dans le reflet d'un miroir abandonné. Un manteau à peine trop grand recouvre son corps. Le sol dur de la rue lui casse le cul, il dort sous un pont près du ronron de l'eau, de jour. De nuit, la peur ne le quitte jamais, demeure comme une vieille habitude qui l'a gardé en vie tout ce temps. Mais il sent que quelqu'un le surveille.
Un jour, pourtant, ça ne suffit plus.
— L'hiver arrive.
Vanitas est futé. Il comprend le sous entendu.
— Je doute de pouvoir t'offrir une maison sans attirer l'attention des gens.
— Tu habites bien quelque part.
Son sourire s'allonge, dévoile deux pointes blanches qui ne lui font plus peur. Si la morsure reste toujours floue dans sa mémoire, Neo a compris ce qu'il se passait. Vanitas est un vampire. Et peu importe que ce soit invraisemblable, impossible ou surréaliste. tant que la chose lui donne à manger, le reste, il s'en fout. L'incrédulité et la méfiance sont deux luxes qu'il ne peut pas se permettre.
— L'agneau veut passer la nuit chez les loups. Intéressant.
L'agneau. Neo grimace. Il ne connaît pas sa date de naissance exacte, mais il sait qu'il gagne un an de plus chaque hiver. Il en aura bientôt dix-huit. Il pourra se trouver un travail. un truc qui lui brisera le dos au bout de quelques années avant de le laisser la bouteille à la main, la santé éclatée. Non, il refuse cette vie. Rien de bon n'attend les gens qui ont grandi dans la rue. Quand ce monde ne les avale pas, il les recrache.
Neo sait qu'une autre place, bien meilleure, l'attend.
— Tu n'as peur de te faire manger ?
— Non.
— Tu sais que tu n'as aucune chance contre une horde de vampires, rassures moi ?
— Moi non. Toi, oui.
Vanitas le protègera. Il ne sait rien de lui, néanmoins il doute que le noiraud le laisse crever après l'avoir surveillé des nuits durant. Peut-être que sa tanière est un nid plein de rats affamés. Peut-être qu'il y laissera sa peau. Mais il préfère essayer, plutôt que de passer sa vie à éroder sa santé comme les autres abrutis ont accepté de le faire. Neo ne laissera personne lui marcher dessus. Il mérite mieux.
Non.
Il aura mieux.
Le rire du vampire ricoche contre les murs.
— Je résume. Tu me demandes de te ramener chez moi, et tu penses que je vais empêcher les membres de ma famille de te bouffer tout cru.
— Oui.
Sa famille. C'est la première fois qu'il parle d'eux. Vanitas a une famille de vampires, donc. À quoi ça ressemble ? Est-ce qu'il a des frères et des sœurs ? Des parents ? Des enfants ? Il a l'air aussi jeune que lui mais son visage est immobile, à l'abri de l'épreuve du temps. Il a sans doute arrêté de vieillir.
Quel âge a-t-il ? Des années ? Des siècles ?
— D'accord.
Le noiraud croise les jambes. Il ajuste le col de son manteau trop grand, et l'intérêt qui brille dans son regard n'échappe pas à Neo.
— Ça me plait. Retrouve-moi ici demain, après le coucher du soleil. Je verrai ce que je peux faire pour toi.
Et d'un problème de réglé. Cet hiver, le garçon ne le passera pas dans les bras froids de la saison meurtrière. Fini la couverture trempée de neige et le givre sous son nez. Les cadavres d'enfants gelés dans les rues.
Il ne sait pas où il met les pieds. Il ne connaît pas vraiment Vanitas, même s'il pourrait retrouver le timbre de sa voix au milieu de la foule. Mais il tente.
Neo a des projets. Et s'il doit crever, ce sera dans un nid de vampire, pas au pied d'une vieille boutique de chaussures, le ventre aussi vide que son regard.
xoxoxox
La bâtisse est énorme. Neo cache mal sa surprise. Il imaginait bien que Vanitas ne traînait pas dans la dernière bicoque au bout de la route, vu la qualité de ses vêtements. Mais ça… Ce n'est pas une maison. C'est un manoir.
Un énorme manoir.
Les pierres grises s'élèvent vers un ciel de nuit, la terre rude de l'hiver disparaît sous les feuilles. Les buissons à l'entrée sont impeccablement taillés, et le chemin qui mène jusqu'ici est entretenu. Une longue route de gravier qu'ils ont traversée à pied. Ses pieds, justement, lui font mal. Tant pis. Un repos bien mérité l'attend, et vu la tête du bâtiment, il ne doute pas de la qualité des draps.
— Alors ?
La voix de Vanitas trahit sa fierté. Il aime impressionner les gens, Neo le sent.
— Vous êtes combien à vivre là-dedans ?
— Une vingtaine.
— Tous des vampires ?
— Pour la majorité. Il y en a certains qui ramènent leur garde-manger pour leur tenir compagnie.
Neo se tourne vers lui.
— Je suis pas un garde-manger, il jette, ferme.
— Vraiment ? Ce n'est pas ce que dit ton cou.
La créature passe ses doigts sur sa peau, là où de minuscules pointes blanches percent son épiderme. Un long frisson le traverse. Mais Neo ne se recule pas. Il inspire.
Il oublie toujours à quel point Vanitas est froid. Physiquement. C'est… Oui, c'est comme un cadavre.
— Je te fais visiter ?
Le noiraud s'avance et pousse le battant qui se dresse face à eux. C'est trop grand pour être une porte. Le bois a l'air terriblement lourd, pourtant, Vanitas le pousse sans difficulté. Un grincement accompagne ses pas et bientôt, le décor le plus somptueux qu'il ai jamais vu s'impose à lui.
Neo ne réalise pas qu'il ouvre grand la bouche. Ses pieds portent son corps sur le parquet ciré, au milieu d'une pièce qui transpire l'argent et la vieille époque. Il inspire. Tout, des meubles à l'odeur centenaire jusqu'au rideaux pendus aux fenêtres, sent la vieillesse des années révolues. Il est loin d'être expert en antiquité, mais il sait que les armoires qu'il aperçoit ne sont pour la plupart pas de ce siècle. Elles ressemblent à celles qu'on trouve chez les vieux marchands devant lesquels il mendiait, plus jeune. Des tissus sombres collé contre un bois taillé, des ornements lourds qui agrippent son regard. Il pourrait trouver ça beau. Mais Neo ne connaît que les charpentes de l'orphelinat et la pierre de la rue. La décoration, ce n'est pas son domaine.
— C'est le garçon dont tu m'as parlé.
Une voix. Une voix de femme, plus précisément. Grave. Ce n'est pas tant son timbre que le poids qu'elle porte qui le secoue, et Neo devine qu'elle est vieille. Peut-être plus que Vanitas.
L'idée se confirme alors qu'il l'aperçoit enfin, droite et digne dans le coin d'ombre sous l'escalier. Elle a des cils longs comme les dames qui viennent chercher leurs robes chez le couturier, mais l'œil d'un soldat qui revient du champ de bataille. Cette pupille fragile, lourde, figée vers un souvenir qu'elle est seule à voir.
— Tu peux lui parler directement, Aqua. Il t'entend.
Aqua. Vanitas prononce ce nom, et Neo rélalise qu'il ne sait pas qui est cette femme. Les autres vampires lui sont inconnus. Ce sont des ombres sur les murs, des formes qu'il a imaginées. Mais il n'a pas eu le temps de questionner son hôte à leur sujet.
— Tu as raison.
Aqua, donc, sort de l'ombre. Elle porte une robe qui serre sa taille et tombe à ses chevilles, aussi bleue que ses cheveux. Plus profonde encore. Tout chez elle transpire la dignité alors qu'elle s'avance, le menton relevé.
Et soudain, son air dur fond en sourire.
— Je suppose que tu es Neo.
— Ouin madame.
— Enchantée. Tu peux m'appeler Aqua.
Elle lui tend la main, et la force qu'il y trouve l'impressionne. Elle pourrait lui broyer les os, il le sait. Vanitas n'a jamais fait ce genre de démonstration avec lui. Est-ce que c'est une menace ?
— T'es la chef ?
Elle hausse un sourcil étonnée. Derrière eux, Vanitas ricane. Elle soupire.
— Il ne t'a rien expliqué, hein ?
— Non.
— Il n'a pas posé de question. Il a juste exigé le gîte et le couvert. Méfie-toi, il aime parler à l'impératif.
— Ça ne te dispensait pas de ton devoir. Tu aurais pu refuser, que je sache.
Il les écoute se parler comme on se lance des flèches. Sans se regarder. Leurs mots rebondissent sur les murs et il se sentirait de trop, s'il n'y avait pas quelques têtes curieuses dans le fond. En effet, Neo aperçoit deux jeunes filles et un grand homme blond plus âgé que les autres.
Il relâche la main d'Aqua, sur ses gardes. Tant qu'il ne connait personne, tout le monde est un ennemi potentiel.
— Je ne suis pas la chef, non. Mais disons que j'en ai toutes les obligations, la plupart du temps.
— Quelle humilité, Vanitas raille. Oublie le boss. Si tu as besoin de quoi que ce soit, demande à Aqua. Elle s'occupe de tout. A l'entendre, on croirait qu'elle a la science infuse..
La dénommée secoue la tête. Neo remarque un tique agacé au coin de son oeil.
— En revanche, elle déteste l'impertinence. Embrasse-lui les pieds quand tu lui parles, ça devrait la calmer.
— Vanitas.
— C'est bon, je plaisante. Il faut bien que quelqu'un détende l'atmosphère, vous allez lui faire peur.
— J'ai pas peur.
— Bien sûr. Ils disent tout ça.
Le rire de Vanitas devrait l'effrayer. Pas que son rire, d'ailleurs. Ses crocs, ses yeux, ce sourire qui dévore son visage. Mais Neo n'a jamais eu envie de fuir en sa présence.
Il veut sentir sa peau blanche sous ses doigts. Saisir cette nature volatile qui lui échappe.
— Parce que tu les effraies, Aqua rétorque.
Elle ajuste quelques mèches dans sa couche, se tourne et adresse un sourire rassurant aux deux jeunes filles derrière elle. Alors seulement, elles le saluent.
— Puisque Vanitas a insisté pour t'inviter, il va se faire un plaisir de te faire faire le tour des lieux. N'est-ce pas ?
— C'est lui qui a voulu venir, le concerné rétorque.
— Et tu as accepté, elle répète. Prends tes responsabilités.
Il fait mine de râler, pourtant, Neo sent les regards qu'il lui adresse, satisfait. Curieux. Vanitas a de l'intérêt pour lui, il ne pense pas se tromper en l'affirmant.
Et maintenant qu'il l'observe de plus près, il peut dire que c'est réciproque.
xoxoxox
Les premiers jours sont longs. Mais la vie des vampires n'est pas bien différente de la sienne. Des créatures qui se reposent le jour et sortent la nuit. Maintenant qu'il les voit, richement vêtus, il se demande si les hommes qui traînaient le soir en quête d'enfants n'étaient pas eux aussi de cette espèce. Il aurait dû faire plus attention à leurs dents.
Celle de Vanitas sont pointus, et il lui semble qu'elles s'allongent quand il se penche sur son cou.
— Tu ne trembles même pas.
— J'ai l'habitude.
La différence avec la rue réside dans le confort. Neo n'a jamais dormi dans un matelas aussi tendre. Les draps sont chauds, la couette l'enveloppe. Elle n'a pas le moindre trous, il a vérifié plusieurs fois. Et elle recouvre intégralement son corps. Il n'a pas à sacrifier ses orteils pour protéger ses épaules.
La vitre est lisse, sans fissure. Le lit large et solitaire. Il a une chambre juste pour lui.
— Même les habitués se crispent quand on les mord. Corrige-moi si je me trompe, mais il n'y a rien d'agréable à se faire pomper le sang quand on est un humain.
— Tu dis ça comme si c'était pas la même chose pour vous.
— Peut-être parce que c'est le cas.
Le garçon relève aussitôt un regard intéressé.
— C'est-à-dire ?
Mais Vanitas se contente d'un sourire, avant de se relever. Il essuie sa bouche rougie par son repas, et Neo porte sa main à sa gorge. C'est à peine si les deux petites plaies sous son pull sont humides.
— Le repas sera donné à vingt heures, ce soir.
— Je te verrai ?
Vanitas apparaît et s'efface aussi vite. Il a eu l'occasion de lui parler, plusieurs fois. Mais il ne reste jamais longtemps.
— Personne ne te mangera en mon absence, si c'est ce qui t'inquiète. Aqua veille au grain.
— Je me moque d'Aqua.
Il a eu l'occasion de rencontrer les autres vampires. Et à vrai dire, c'est une déception. Ils sont variés, étranges à leur manière, tordus entre deux époques. Digne et cultivé. Une bande de nobles centenaires, en somme.
Mais aucun n'a la prestance de Vanitas. Même leur chef, qui lui a fait une forte impression, éclaire pâlement les murs aux côtés du jeune vampire.
Enfin, jeune.
— Je vois.
Ses jambes courtes et fines, ses épaules trop carrées. Il les a vues et oubliées tant de fois. Son odeur de pluie et le charbon lisse qui semble composer ses cheveux.
— Viens. A vingt heures, Neo insiste.
Son sourire.
— Si c'est ce que tu veux, peut-être que je serai là.
— Pas peut-être. Sois là.
Il l'entend rire. Vanitas ne promet rien, jamais. Il se contente de disparaître dans le couloir comme s'il n'avait jamais insisté. Pourtant, Neo en a la certitude, il viendra manger avec lui cette nuit.
xoxoxox
Celle-là, et puis une autre. Vanitas lui accorde ses soirées. Ils restent, parfois sans faire la conversation. Neo ne sait pas parler, de toute façon. Il a l'habitude du silence de la rue. Les sourires du corbeau lui suffisent. Pourtant, ils n'apaisent pas le vide dans ce ventre. Ce creux qui appelle à être rempli.
Vanitas est une forme de savoir qu'on lui refuse, et il veut combler cette ignorance.
— Quand est-ce que t'as été transformé ?
— Tu es toujours aussi curieux ?
— Surtout quand on répond pas à mes questions.
Dans un coin de la pièce, le vampire du nom de Demyx joue d'un instrument qui n'est pas une guitare, mais qui y ressemble beaucoup. Il a des doigts longs, une coupe improbable et une voix qui l'insupporte quand il parle. Quand il chante, cependant, c'est une autre histoire.
— C'était il y a longtemps.
— Longtemps comment ?
— Des siècles.
— Combien ?
Il l'entend qui glousse. Son interlocuteur prend le temps de croiser les jambes avant de lui répondre.
— Cinq cent ans.
Il caresse le rebord d'un verre vide auquel il ne boira plus jamais. Puis il tend la main, remplit la coupe de vin et la tend vers son invité.
Ça aussi, c'est un luxe que Neo découvre entre ces murs.
— J'ai été transformé en l'an 1424, dans l'actuelle Roumanie. C'était encore la Valachie, à l'époque. Un très beau pays, si on oublie les loups-garous qui nous volaient une partie du terrain. On s'en est débarrassé un demi-siècle après ma transformation, sous le règne de Vlad III. Une belle époque.
Il regarde vers le feu. Les langues orangées crépitantes qui font danser les ombres sur son visage. Le crissement du bois dans l'âtre éclate entre leurs mots. Est-ce qu'il sent la chaleur qui se diffuse dans la pièce ? Si Neo pose sa main sur celle du vampire, serait-elle aussi chaude pour lui qu'il trouve la sienne froide ?
— C'est vrai ? il demande.
— Tu as un moyen de le vérifier ?
Non. Alors il soupire, et il suit la ligne de son regard qui tombe dans les flammes.
— C'est pas long, cinq-cents ans ?
— On fait passer le temps.
Il remarque, après coup, que Demyx a quitté la pièce. Plus de guitare ni de timbre fredonnant. Il ne reste que le vent, la chaleur ronde qui flotte autour d'eux. D'habitude, le vent, Neo le sent sur sa peau.
— J'ai un frère. Ça aide à occuper les journées.
Neo relève la tête.
— Un frère ?
C'est la première fois qu'il lui glisse une information aussi… personnelle.
— C'est bien, on dirait que t'as encore tes deux oreilles.
— Un frère vampire, comme toi ? il poursuit en ignorant le sarcasme.
— Oui.
Vanitas étale ses jambes sur la table.
— Oh, lui, c'est un agneau. Il n'a jamais tué personne, ni pris de garde-mange, même avant qu'on dresse des lois pour les protéger. Aqua l'adore. Un modèle de bonté. Même s'il est beaucoup plus égoïste qu'il n'y paraît. Tu le verras bientôt, quand il rentrera de son voyage en Finlande.
En Finlande. Neo essaie d'imaginer une version joviale de Vanitas, mais ça sonne faux. C'est comme un tableau abandonné, un visage dont on aurait supprimé au choix le nez ou la bouche. De toute façon, il ne doit pas lui ressembler. Sauf s'ils sont jumeaux ? Mais Vanitas l'aurait précisé.
— Il habite pas ici ?
— Dans les faits, si. Mais il adore voyager. Il est intenable. Il étudie, il travaille, il disparaît pendant un an. Il s'intéresse beaucoup aux humains et il pleure quand ils meurent, mais il en trouve quand même de nouveaux auxquels s'attacher. Une vraie catastrophe.
Et pourtant, c'est la première fois que le vampire s'attarde autant à lui parler de quelqu'un. Il défait un bouton de sa chemise comme si la chaleur le gênait, sourit. S'il ne connaissait pas si bien cette expression, Neo jurerait qu'il s'agit là d'un rictus méprisant. Mais non. C'est plus fin que ça.
Le vide qui le pousse vers Vanitas s'allume soudain, comme un incendie.
— Vous êtes proches, il note.
— Pas tant que ça. On n'a rien en commun, tu verras. Il est chiant comme la pluie.
— Mais tu l'aimes.
Ce n'est pas une question. La surprise de son interlocuteur n'en est que plus forte. Le noiraud hausse un sourcil, sa trogne penchée comme son regard s'arrondit.
— Sans doute.
Dans l'âtre, une bûche cède et craque. Le son résonne dans la pièce. Elle roule et s'arrête contre la grille dans un bruit sec.
Le feu lui court sous la peau.
C'est la première fois que Neo lui trouve un réel intérêt pour quelqu'un, et ce n'est pas lui. Il n'avait jamais éprouvé de jalousie jusqu'alors, mais le sentiment est clair. Un orage dans sa tête. Ça gronde subitement.
Cette expression, il compte bien la revoir sur le visage de Vanitas. Et la prochaine fois, c'est de son nom qu'il sera question.
Voiiiilà. Sentez venir le drama. (Cette fanfic est un nid à drama, de toute façon.)
A la semaine prochaine !
