Disclaimer : Harry Potter et les personnages de la série ne m'appartiennent pas, je ne retire aucun profit de leur utilisation. Seule l'histoire en elle-même et les personnages inventés m'appartiennent.

Rating : M

Warning : Il 'agit d'un MxM, une histoire d'amour où vous trouverez des scènes intimes entre deux hommes. Attention, langage cru. Mention de la mort d'un personnage secondaire et d'abus.


Et voilà, c'est la fin !

Cette cinquième et dernière partie se passe 5 ans après les 4 précédentes. Cassian a grandi et est devenu un adorable petit monstre digne de son père et de son grand-père, au grand dam de Draco. Ils ne sont toujours que tous les trois malgré leur rêve de grande famille et désespèrent à l'idée de la voir s'agrandir. Mais un coup de pouce du destin va venir les combler et même si tout ne se passe pas aussi facilement que la première fois, le couple est plus solide que jamais et prêt à tout affronter pour sa famille.

J'espère que ça vous plaira !

Love Is Love.

Theodora


TO BE MORE

"Cassian, est-ce que tu t'es brossé les dents ? Cassian ? Qu'est-ce que... Cassian James Potter-Malfoy ! Je t'ai posé une question, où est-ce que tu es ?"

"Je suis là, Papa ! Juste là, tu ne me voyais pas ?" Demanda Cassian, son visage de chérubin levé vers celui de son père avec ses mains sur les hanches, l'air très sérieux. Son père ne pouvait pas ne pas l'avoir vu, c'était impossible !

"Je te vois maintenant, mais pas quand je t'ai appelé. Qu'est-ce qui t'a pris autant de temps ?"

"Je... brossais mes dents."

Harry leva un sourcil. "Dans la salle de jeux ? Je ne savais pas qu'il y avait un lavabo là-dedans."

"Je... euh... il n'y en a pas, Papa. Que tu es bête !"

"Ne joue pas au plus malin avec moi, jeune homme. Maintenant, va te laver les dents avant que ton père ne monte et te vois hors de ton lit."

"Oui, oui, j'y vais Papa."

Harry regarda son fils de bientôt cinq ans traîner les pieds jusqu'à la salle de bain en souriant et secoua la tête. Cet enfant était adorable, mais il pouvait aussi être tellement insolent parfois. Draco disait qu'il tenait ça de Harry, mais Harry pensait justement le contraire. Draco était légèrement insolent, parfois.

"Où est le petit monstre ?"

"Il se lave les dents. Tu me crois si je te dis qu'il est sorti de la salle de jeux et a eu l'audace de me dire, quand je lui demandé où il était, qu'il se brossait les dents ? Là-dedans ?"

"C'est ton fils. C'est de ta faute."

Harry secoua la tête et frappa légèrement le bras de Draco. "Idiot."

"Papa ! Tu es là ! Regarde, je me suis lavé les dents !"

"Je vois ça. Et combien de fois Papa a dû te le demander avant que tu le fasses réellement ?"

"Juste une fois, Papa. Mais très fort. Il a dit qu'il ne pouvait pas me voir, mais j'étais juste là. Je crois qu'il a besoin de nouvelles lunettes, tu sais ?"

Draco se mordit la lèvre jusqu'au sang pour ne pas éclater de rire. "Je sais, Cassian. Ton père devient si vieux qu'il ne peut plus voir son bébé adoré. C'est tellement triste. Est-ce que tu veux faire un câlin dans notre lit pour qu'il se fasse pardonner ?"

Les grands yeux bleus de Cassian s'ouvrirent en grand et un cri perçant franchi ses lèvres avant que le petit garçon parte en courant vers le lit de Draco et Harry.

"Tu sais qu'il était à ça d'être puni, n'est-ce pas ?" Marmonna Harry, lui montrant deux doigts fortement rapprochés.

"J'imagine. Mais tu ne peux pas nier qu'il était adorable. Et puis, tu adores ça quand on fait des câlins."

"C'est vrai, mais on doit être plus strictes avec lui concernant son comportement. Il ne peut pas nous tenir tête comme ça à chaque fois, ou il finira par être horrible quand il sera ado."

Draco gloussa et embrassa les lèvres boudeuses de Harry. "Je sais. Et c'est ce qu'on va faire, mais..."

"Je sais, trop mignon."

"Papa ! Qu'est-ce que vous faites ? Je suis prêt pour les câlins !" Cria Cassian depuis leur chambre où les deux pères le rejoignirent rapidement.

Ils s'allongèrent de chaque côté du lit avec Cassian entre eux, son petit corps déjà sous les couvertures. Avec un rire attendri, Draco attrapa le livre qu'ils conservaient sur la table de nuit et commença à lire alors que Cassian se pelotonnait contre eux en suçant son doudou bleu marine. Il ne lui fallut que dix minutes pour s'endormir, mais les deux hommes attendirent encore un peu avant de le ramener dans son propre lit. Ils adoraient avoir leur fils avec eux, ils adoraient ces moments de câlins où ils riaient, discutaient ou écoutaient les petites histoires que Cassian inventait. Ils adoraient être ensemble, tout simplement.

Les cinq dernières années avaient été les meilleures années de leur vie à tous les deux. Adopter Cassian, devenir une famille les avait réellement changés et avait scellé leur amour et ils ne retourneraient en arrière pour rien au monde. Oui, être parents était difficile ; bien sûr qu'ils avaient eu leur lot d'inquiétudes quand Cassian tombait malade ou se blessait, mais c'était aussi merveilleux et épanouissant et la quantité d'amour qu'ils ressentaient pour leur fils et pour l'un et l'autre grandissait année après année.

Mais le temps passait et Cassian grandissait, les forçant à profiter de chaque seconde avec lui. Le matin avant de déposer Cassian à l'école maternelle pour sorciers où il allait depuis ses trois ans, ou à la fin de la journée, quand ils quittaient Poudlard, à chaque vacances qu'ils passaient soit chez eux, soit en France avec Narcissa... chaque seconde de chaque jour était consacrée à leur famille et à leur bonheur.

Et ils étaient doués pour ça

Si doués que leur seul désir était d'agrandir leur famille, d'accueillir un autre enfant chez eux, de donner un frère ou une sœur à Cassian pour qu'il n'ait pas à grandir seul. Après la naissance de Cassian, ils avaient espéré adopter de nouveau rapidement, aussi rapidement que pour lui, mais ça ne s'était pas déroulé de cette façon. Le nombre de couples souhaitant adopter un enfant ne cessait d'augmenter et, comme ils étaient déjà parents, ils n'étaient pas prioritaires et, cinq ans plus tard, il n'y avait aucun signe d'une potentielle nouvelle adoption.

Et ça leur convenait au début. Les deux hommes comprenaient comment ça fonctionnait et qu'il n'était pas facile d'adopter mais alors que le temps passait, la frustration commença à s'installer, la tristesse et... le désespoir. Draco était celui qui en souffrait le plus. Il voulait un autre enfant ; il le voulait désespérément. Il ne pouvait croire que Cassian allait être un enfant unique, qu'ils ne pourraient pas avoir cette grande famille dont ils rêvaient. À part l'adoption, ils n'avaient pas tellement d'autre solution.

La façon la plus simple serait que l'un d'eux porte un enfant, mais aussi puissante que soit la magie, il était toujours impossible pour un homme d'enfanter. Le seul autre moyen était de passer par une mère porteuse, de choisir une femme qui porterait leur bébé et lui donnerait naissance. Mais si c'était chose commune dans le monde Moldu, désormais, ce n'était pas une chose aisée pour les sorciers.

Chaque sorcière et sorcier a son propre noyau magique et une part de cette magie passe au bébé pendant la grossesse. Une part de la mère et une autre du père, ce qui créé le propre noyau magique du bébé. C'est cette magie qui permettait au bébé de se développer correctement et, plus tard, de devenir un sorcier ou une sorcière. Sans ça, ou avec un noyau magique instable, le bébé pouvait avoir des problèmes ou simplement mourir avant la naissance. Faire appel à une mère porteuse posait donc problème puisque la mère et le père n'étaient pas liés par la magie, rendant le cœur, le noyau magique trop instable pour mener la grossesse à terme. La plupart se terminait en fausse couche.

C'est ce qui avait failli arriver à Blaise et Neville quand ils avaient décidé d'essayer d'avoir un bébé par une mère porteuse. La grossesse avait été difficile et la seule chose qui avait sauvé le bébé et la mère c'était les compétences de Blaise en tant que Médicomage. Il avait ainsi pu agir avant de la conduire à Saint Mangouste quand les choses s'étaient empirées. Alistair, qui était né fin 2006, allait parfaitement bien désormais et était un petit garçon heureux et rayonnant, mais tout le monde savait que c'était un miracle s'il était en vie. Après cela, Neville et Blaise avaient décidé de ne pas tenter l'expérience à nouveau et qu'Alistair serait probablement un enfant unique.

Depuis ce jour, Harry et Draco étaient terrifiés de ne serait-ce que penser à prendre une mère porteuse, même si cela s'avérait être leur seule chance d'avoir un autre enfant. Étaient-ils désespérés à ce point ? Étaient-ils prêts à risquer la vie d'une femme pour ça ? À risquer de perdre le bébé ? Pas jusqu'à aujourd'hui, mais avec le cinquième anniversaire de Cassian dans seulement quelques jours, ça rappela aux deux hommes leur rêve et leur envie d'avoir une grande et heureuse famille et alors qu'ils regardaient le petit garçon dormir paisiblement entre eux, Harry et Draco reprirent la discussion qu'ils n'étaient pas encore prêts à ne plus avoir.

"Il est tellement adorable."

"Oui, je n'arrive pas à croire qu'il va avoir cinq ans samedi."

"Pareil. Mère m'a dit qu'elle serait là dès vendredi, à l'heure du dîner."

"Parfait. Ça nous donnera assez de temps pour aller chercher Cassian à l'école et rentrer à la maison. Ou peut-être que je pourrais commencer à faire à manger pendant que toi tu vas le chercher ? J'avais pensé faire des lasagnes de saumon, je sais que tu adores ça."

"Oui, s'il te plaît ! Je tuerais pour ces lasagnes !"

"Je sais. Je suis sûr que c'est pour ça que tu as accepté de m'épouser."

"Ça et ta grande gueule."

Un adorable ronflement venant de l'enfant endormi les fit rire.

"Il est trop mignon."

Harry sourit tendrement et fit courir un doigt le long du nez de Cassian. "Oui... même après cinq ans, je n'arrive toujours pas à croire qu'il est à nous."

"Moi non plus. Je..."

Comme Draco ne finissait pas sa phrase, Harry le regarda. Son mari contemplait Cassian avec un air désespéré sur le visage.

"Mon amour..."

"Je sais. Désolé."

"Non, ne soit pas... ne t'excuse pas, Draco. Je sais que tu souffres et moi aussi. On pensait qu'on aurait d'autres enfants, on pensait que ce serait aussi facile qu'avec Cassian alors on est forcément déçus. Mais on ne peut pas faire grand-chose d'autre qu'attendre et espérer."

"Attendre... ça fait cinq ans qu'on attend, Harry. Je ne peux pas... je veux un autre enfant. Je veux cette grande famille dont on a toujours rêvé."

"Je sais... Mais la seule autre façon... c'est trop risqué, Draco. Regarde Nev et Blaise. Ils failli perdre Alistair. La mère a failli mourir."

"Mais ils ne sont pas morts. Alistair va parfaitement bien, tout comme la mère porteuse. Elle pourrait rester ici tout au long de la grossesse ; elle pourrait être surveillée et prête à partir à Sainte-Mangouste si besoin. On pourrait..."

"Est-ce que tu veux vraiment faire ça ? Risquer de traverser l'enfer pour un bébé ?"

"Ne me dis pas que ça ne vaut pas le coup, Harry. On veut un autre enfant tous les deux. Et, oui, c'est risqué, mais tu l'as dit toi-même, on n'a pas d'autre choix. Si les hommes pouvaient porter un enfant, j'en porterais volontiers dix pour toi, mais je ne peux pas."

Il y avait tant de honte dans sa voix à cet instant que le cœur de Harry se brisa. "Est-ce que tu te sens coupable de ne pas pouvoir tomber enceinte ?"

"Non, j'ai juste... je sais que c'est impossible pour les hommes, donc ce n'est pas de ma faute, mais... ce serait tellement plus simple."

"Mon cœur..." Avec un soupir, Harry se leva et souleva doucement Cassian de leur lit pour le ramener dans sa chambre. Quand il réapparu quelques secondes plus tard, il se rallongea et attira Draco dans ses bras. "Tu as raison, ce n'est pas de ta faute. Je ne l'ai jamais pensé et je ne veux pas que tu le croies ne serait-ce qu'une seule seconde. Crois-mois, si c'était possible, je te mettrais enceinte chaque année." Draco gloussa contre son torse, mais Harry pouvait sentir de l'humidité sur sa peau. Des larmes. "Je t'aime tellement et je ne veux pas que tu souffres, ou que tu sois triste. Si c'est réellement ce que tu veux, on va essayer. Et peu importe ce qui se passera, je serais là pour toi et pour Cassian."

"Je ne veux pas que tu souffres toi non plus. Je ne veux pas le faire si tu n'es pas sûr de toi."

"Je suis sûr. Je l'ai toujours été. On doit juste faire attention à ne pas impliquer Cassian. Si ça se passe mal... il ne doit pas en souffrir."

"Je sais. Et ça n'arrivera pas. On le protégera comme on l'a toujours fait ces cinq dernières années." Draco releva la tête, plantant son regard dans celui de Harry. "Je t'aime, Harry Potter."

"Je t'aime aussi." Lui répondit Harry en souriant avant d'embrasser son mari et de rouler sur lui, entre ses jambes.

.oOo.

"Grand-Mère !"

"Mon adorable petit chou à la crème ! Comme tu as grandi, regarde-toi !"

"J'ai cinq ans demain, Grand-Mère. Regarde, cinq comme ça."

Narcissa observa Cassian alors qu'il agitait sa main ouverte devant son visage et sourit. "Je sais, Trésor. J'espère que tu as été très gentil, comme ça tu auras plein de cadeaux."

"Je n'ai pas besoin d'être gentil, Grand-Mère, c'est juste pour Noël."

"Oh, tu dois être gentil, Cassian. Le Père Noël te regarde toute l'année. Et je suis sûr qu'il a beaucoup de choses à dire à ton propos, petit monstre."

"Est-ce que mon garçon adoré a été vilain ? Je n'arrive pas à y croire."

"Je ne suis pas vilain. Papa, je ne suis pas vilain, hein ? Dis ?"

Harry pouffa en voyant les grands yeux humides. "Bien sûr que non, bébé. Mais tu n'es pas un ange non plus. Tu pourrais écouter Papa et moi un peu plus souvent. Et ta maîtresse aussi."

"Mais... je vais avoir des cadeaux, hein ?"

"On verra ça, mon cœur. Peut-être que tu pourrais aller aider Papa à mettre la table pour nous aider à décider ?"

Cassian ne répondit même pas à la question de Harry et fila dans la cuisine où se trouvait Draco, faisant rire Harry et Narcissa.

"C'est du chantage, Mr Potter."

Harry la regarda, ses yeux brillants de malice, puis il prit son manteau et envoya ses bagages dans la chambre d'amis d'un mouvement du poignet. "J'en suis parfaitement conscient. Mais c'est la seule chose qui fonctionne ces derniers temps. C'est vraiment un sale gosse."

"Je n'arrive pas à y croire. Cassian ? C'est un véritable petit ange."

"Peut-être avec vous, mais il a l'air de vouloir tester notre patience. Il répond, il ment... Est-ce qu'on peut priver de sortie un enfant de cinq ans ?"

Tout en parlant, Harry et sa belle-mère passèrent de l'entrée à la cuisine où Draco était en train d'aider Cassian à poser les verres sur la table.

"Je me souviens quand Draco avait son âge, il était assez difficile, lui aussi. Mais rien qu'une bonne remontrance ne pouvait arranger."

"Je me souviens de ces remontrances dont vous parler, Mère, et il n'y avait rien de bon à leur propos." Intervint Draco en souriant avant de s'approcher d'elle et de l'attirer dans ses bras. "Bonjour, Mère."

"Bonjour, mon Chéri. Tu m'as manqué."

"À moi aussi."

"Ça sent divinement bon !"

"Papa a fait des lasagnes. Ce sont les meilleures lasagnes de tout le monde entier !"

"J'en suis persuadée, Chéri. Ton papa est de loin le meilleur cuisinier que je connais."

"Merci, Narcissa. Asseyez-vous. Est-ce que je vous sers du vin ?"

"Oui, s'il vous plaît."

"Comment s'est passé votre voyage, Mère ? Qu'avez-vous pensé de la Grèce ?"

"C'était merveilleux. Et le temps était parfait. Tu sais comme je déteste ça quand il fait trop chaud."

"On pensait à y aller cet été avec Cassian. Peut-être la Crète ?"

"Bien sûr, vous allez adorer. Mais vous devez aussi venir me voir. Cassian manque à Tiny."

"J'adore Tiny ! Elle prépare les meilleurs pancakes !"

"Je sais, mon ourson. Je te promets qu'elle t'en cuisinera des tonnes quand vous viendrez cet été."

"Est-ce qu'on peut y aller, Papa ? Et pas en crèce ?"

"C'est en Grèce, mon Cœur. Et on pourrait peut-être faire les deux ?" Draco jeta un coup d'œil à Harry qui approuva. "Et si on restait deux semaines avec vous, Mère, avant de partir en Grèce ?"

"On peut ? Super !"

Les adultes éclatèrent de rire quand Cassian se mit à rebondir sur sa chaise, excité à l'idée de leurs probables futures vacances.

.oOo.

Les élèves étaient de retour à l'école après les vacances de Pâques. Poudlard était en pleine effervescence alors que la fin de l'année approchait. Dans moins de deux mois, les enfants seraient de retour chez eux pour les vacances. Mais avant ça, ils devaient passer leurs examens. Les cinq et septièmes années étaient certainement les plus stressés puisqu'ils devaient passer leurs BUSES et ASPICS, il n'était donc pas surprenant de les voir réviser en groupes partout dans l'école, rester tard à la bibliothèque et s'endormir au petit-déjeuner dans la Grande Salle après avoir passé la nuit à réviser.

Draco adorait cette période de l'année ; pas parce qu'elle signifiait que l'été était proche, mais parce qu'il adorait voir les étudiants se démener comme ça. Il n'était pas cruel, il se rappelait simplement comment c'était pour lui et être de l'autre côté aujourd'hui avait un goût de revanche. En réalité, il se détectait de leur douleur. C'était du sadisme, pas de la cruauté.

Mais après des années d'enseignement, il avait appris à lire ses élèves et à identifier leur stress. Était-ce un stress normal de fin d'année ? Ou quelque chose de plus incontrôlable et dévastateur ? Il savait à quel point certains jeunes pouvaient se laisser dévorer par le stress, certains se mettait trop la pression pour réussir, ou en recevaient trop de leurs familles. Ça pouvait s'avérer désastreux et c'était son travail, en tant que professeur, de s'assurer que les choses ne dégénéraient pas jusqu'à la tragédie.

Alors quand Draco remarqua qu'un de ses élèves de quatrième année semblait être en difficulté, il décida de le garder à l'œil. Jour après jour, il commença à l'observer, remarquant rapidement à quel point il avait l'air plus fatigué qu'avant les vacances de Pâques, comment il somnolait ou faisait des erreurs en cours alors qu'il était l'un des meilleurs élèves de sa classe. Il réalisa également que le jeune Serpentard était seul la plupart du temps alors qu'il était généralement constamment entouré d'une dizaine d'amis. Mais ce qui inquiéta réellement Draco était son regard et le désespoir absolu qui s'y reflétait.

Il connaissait ce regard. Il le voyait dans le miroir chaque matin pendant la guerre. Il l'avait vu chez Harry après la destruction de Voldemort et encore des années après ça. Il le voyait chez tous ceux qui avaient traversé l'enfer. Et Caleb Morris était bien trop jeune pour connaître l'enfer.

Un jour, environ deux semaines après la reprise des cours, Draco repéra Caleb qui traînait à la fin d'un cours de Potions, rangeant ses affaires dans son sac avec des mouvements fatigués. Il avait l'air de se battre pour rester éveillé, pour ne pas s'effondrer sur le sol.

"Caleb ?" Il n'était pas sûr que ce soit une bonne idée de confronter le garçon et espérer qu'il lui dise tout, mais il ne pouvait pas continuer à ne rien faire.

"Oui, Professeur ?"

"Est-ce que je peux te parler une minute ?"

"Euh, ouais." Le garçon sembla inquiet un instant avant de reposer son sac nonchalamment. "Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?"

Draco lui fit un sourire qu'il voulait rassurant. "Rien. J'ai juste remarqué que tu n'avais pas l'air dans ton assiette, dernièrement. Tu as l'air fatigué et..." Il se demanda s'il devait dire désespéré, mais ça semblait être un mot trop fort pour un adolescent de quatorze ans. Même si c'était la vérité. "...triste." Finit-il par dire et, à ce mot, Caleb se crispa immédiatement.

"Je ne suis pas triste !"

Son élan de colère surpris Draco. "Je suis désolé, Caleb, je n'avais pas l'intention de te blesser. Je veux juste comprendre ce qu'il se passe et t'aider-"

"Je n'ai pas besoin de votre aide ! Je n'ai besoin de personne. Tout va bien !"

Draco resta figé alors que Caleb quittait la salle de classe en courant. Il aurait simplement pu le laisser partir et réessayer plus tard, mais la panique totale qu'il avait vue sur son visage le poussa à courir après le garçon.

"Attends !"

Il le suivit en courant à travers les couloirs, heureux que la plupart des élèves soient déjà en classe pour leur cours suivant, puis à l'extérieur du château.

"Draco ?" L'appela la voix de Harry derrière lui, mais Draco ne s'arrêta pas. Il savait que Harry allait soit les suivre, soit l'attendre afin de savoir ce qu'il s'était passé.

Draco poursuivi Caleb à travers le parc de l'école jusqu'à la Forêt Interdite. Elle avait beau ne pas être aussi mortelle que quand ils étaient étudiants, elle restait tout de même dangereuse et ce n'était pas un endroit pour un élève de quatorze ans en plein désespoir.

"Caleb ! Arrête-toi !"

Même s'il l'avait entendu, le Serpentard ne s'arrêta pas. Draco jura en réalisant qu'il avait oublié sa baguette sur son bureau et ne pouvait pas risquer de l'arrêter sans elle.

"Arresto Momentum!"

Le sort de Harry le frôla et frappa Caleb dans le dos, le forçant à s'arrêter immédiatement. En quelques secondes, les deux hommes étaient près de lui alors qu'il commençait à peine à pouvoir bouger.

"Okay, quelqu'un m'explique ? Qu'est-ce qu'il se passe ?" Demanda Harry pendant que Draco reprenait son souffle et que Caleb était agenouillé par terre, son visage caché dans ses bras. "Caleb ? Que s'est-il passé ?"

"Attends, Harry." Draco posa une main sur le bras de Harry, puis il s'agenouilla à côté de Caleb, tentant de voir son visage. "Caleb, parle-moi. On est là pour t'aider et je sais que tu n'en as pas envie, mais ça ne veut pas dire que tu n'en as pas besoin. Parle moi." Répéta-t-il dans un soupir. C'est au moment où il toucha l'épaule du garçon qu'il le sentit. Il pleurait. Draco leva le regard vers son mari qui se joignit à eux.

"Caleb, que s'est-il passé ? Tu peux nous parler, rien ne sortira d'ici. Tu es en sécurité."

"Je ne suis pas..." Les deux hommes tendirent l'oreille afin de comprendre ses gémissements. "Je ne suis pas en sécurité." Draco voulait lui dire que si, il l'était, qu'ils le protégeraient quoi qu'il arrive, mais il avait peur que le garçon arrête de parler s'il l'interrompait maintenant. "Je ne peux- Je ne peux pas être en sé-sécurité alors qu'elle non."

Harry fronça les sourcils. "Qui n'est pas en sécurité, Caleb ? Qui est en danger ?"

"Octavia. Ma..." Avec un reniflement, Caleb releva enfin la tête mais, au lieu de les regarder, il fixa son regard sur la forêt. "Ma sœur."

"Pourquoi n'est-elle pas en sécurité ? Où est-elle maintenant ? À la maison ?"

"Non. Il n'y a plus de maison."

Draco et Harry étaient de plus en plus confus. En tant que Directeur de la Maison Serpentard, Draco savait presque tout sur ses élèves et il n'y avait pas beaucoup à savoir sur Caleb. Rien d'inquiétant, en tout cas. Son père était décédé alors qu'il n'était qu'un bébé, sa mère s'était remariée avec un autre homme et ils avaient eu une fille, Octavia, mais c'était tout. Il avait rencontré Mme Morris une fois, lors du tout premier match de Caleb en tant que Poursuiveur, et c'était une femme gentille, très aimante.

"Je ne comprends pas, Caleb. Elle n'est pas avec ta mère ?"

"Maman est... elle est morte."

"Quoi ? Quand est-ce que c'est arrivé ?"

"Il y a cinq mois."

De la glace pure s'insinua dans les veines des deux hommes. Comment pouvaient-ils ignorer cela ?

"Qu-que s'est-il passé ?"

"Robert l'a tuée."

Robert Morris. Le beau-père de Caleb et l'époux de Mme Morris. Harry et Draco restèrent silencieux un moment, leur esprit était incapable de comprendre tous les éléments.

"Caleb-"

"Il était bourré, comme toujours. Et maman... elle s'est mise en colère contre lui parce qu'il était méchant avec Octavia. Elle a eu peur qu'il la frappe. Donc il a frappé maman à la place. Généralement, il s'arrête, mais cette nuit-là... quand il s'est arrêté, elle était morte." Quand le garçon les regarda, son regard était vide. "Je n'étais pas là. Je passais la nuit chez un copain. Peut-être que si j'étais resté..."

"Non." Draco secoua la tête furieusement. "Non, Caleb. Tu n'aurais rien pu faire, même si tu avais été là. Au contraire, tu aurais pu être blessé, et ta sœur également."

"Je sais, c'est ce que les Aurors ont dit."

"Est-ce qu'il est à Azkaban ?" La voix de Harry avait quelque chose de dangereux, elle était pleine de colère et de haine pour l'homme qui avait osé lever la main sur sa femme.

"Oui. Octavia a été se réfugier chez les voisins et ils ont appelé la police. Les Aurors ont pris le relais après ça. Ils disent qu'il ne sortira jamais."

"Bien. Et ta sœur ? Tu as dit qu'elle n'était... pas en sécurité ? Où est-elle en ce moment ?"

"Elle est avec ma tante. Enfin... ce n'est pas vraiment ma tante, puisque c'est la sœur de Robert, mais c'est celle d'Octavia, alors elle l'a accueillie chez elle."

"Et toi ?"

"Moi ? J'ai Poudlard." Il les regarda comme s'ils étaient fous. Bien sûr, Poudlard était sa maison tout comme l'école l'avait été pour eux. "Je n'ai pas besoin d'une maison."

"Et pour les vacances ? Où es-tu allé à Pâques ?" Draco était certain qu'il n'était pas resté à Poudlard comme d'autres élèves. Caleb haussa les épaules. "Ta tante... elle ne t'a pas laissé rester chez elle ?"

"Je ne fais pas partie de la famille. C'est ce qu'elle a dit. Ça va, je ne les ai jamais aimés de tout façon, elle et son mari. Leurs enfants sont des crétins. Mais Tav... je croyais qu'elle serait bien là-bas, parce qu'ils sont sa famille et qu'ils avaient l'air gentil avec elle. Mais je suis allé la voir pendant les vacances et... j'ai failli ne pas la reconnaître. Elle a perdu du poids et ils ont coupé ses beaux cheveux. Maman les aimait tant... Elle avait des bleus, aussi."

"Tu crois qu'ils la frappent ?" Draco ressenti le besoin de transplaner immédiatement chez ces enfoirés. Mais il voulait entendre toute l'histoire avant de faire quoi que ce soit. Et puis, il savait que le garçon avait besoin de tout raconter.

"Je ne peux pas en être certain ; quand je lui ai posé la question, elle m'a dit qu'elle était tombée, mais... je ne peux pas m'empêcher de penser que si Robert a pu tuer ma mère, sa sœur pourrait très bien frapper Octavia. Ça ne me surprendrait pas."

"Tu as raison, mais on ne peut pas supposer qu'ils la frappent pour autant. Tu dois porter plainte auprès du Bureau des Aurors, puis il y aura une enquête. Si tu as raison, ils le sauront."

Harry acquiesça. "Oui, on va t'aider, Caleb." Draco pouvait sentir la tension dans le corps de son mari. Cette situation lui rappelait clairement sa propre histoire et savoir qu'une petite fille était peut-être en danger le rendait furieux.

"Et puis quoi ? Qu'est-ce qu'il se passera ensuite ? S'ils la frappent vraiment, je ne peux pas la laisser là-bas. On n'a plus personne, maintenant. Juste elle et moi. Je dois prendre soin d'elle. Peut-être que si j'arrête l'école-"

"Non, ça n'arrivera pas." Caleb regarda Harry, surpris. "On ne te laissera pas quitter Poudlard. Tu as quatorze ans, Caleb. Tu ne peux pas travailler, ni avoir un logement... comment espères-tu prendre soin d'elle ?"

"Je trouverais un moyen. Je ne peux pas la laisser tomber, je ne peux pas les laisser l'emmener dans un orphelinat ou chez des étrangers qui prétendront s'occuper d'elle alors qu'ils lui feront peut-être bien pire que Debby et Jim."

"Harry a raison, la seule façon d'aider ta sœur est de terminer tes études et de trouver un bon travail. En attendant," En un seul regard, Draco su que Harry et lui étaient sur la même longueur d'onde et avaient eu la même idée pour aider Caleb et sa sœur. "En attendant, nous prendrons soin d'Octavia et toi."

"Q-quoi ?"

"Le Professeur Malfoy et moi avons adopté notre fils il y a cinq ans et nous espérions pouvoir adopter de nouveau, mais nous n'avons pas encore eu cette chance. Ce qui veut dire que nous avons tout ce qu'il faut pour adopter ou servir de famille d'accueil pour des enfants qui en ont besoin. Donc, si ta tante et ton oncle maltraitent réellement Octavia, nous serons plus qu'heureux de vous accueillir chez nous le temps que tu termines tes études."

"C'est... Pourquoi est-ce que vous feriez ça ? Je n'ai pas besoin de votre pitié, ni que vous me fassiez la charité juste parce que vous ne pouvez pas avoir d'autres enfants !"

Draco fronça les sourcils. "Ce n'est ni de la pitié, ni de la charité, Caleb. Nous avons la possibilité de t'aider et d'aider ta sœur. Je sais que tu as ta fierté et que tu veux prendre soin d'elle tout seul, mais tu ne le peux pas, pour le moment. Pas sans ruiner vos deux vies au passage."

"Caleb, je suppose que tu le sais, mais j'ai perdu mes parents quand j'étais bébé."

"Tout le monde sait ça."

"Oui, eh bien ce que tu ne sais peut-être pas, c'est que j'ai été élevé par ma tante et son mari après ça. C'étaient des Moldus et ils détestaient la magie. Ils me détestaient moi parce que j'étais le fils de mes parents et que j'étais un sorcier. Un monstre, comme ils disaient. Ils m'ont maltraité pendant des années, ma chambre était un placard à balais sous l'escalier et je n'ai appris l'existence du monde magique et qui étaient mes parents qu'à mes onze ans." Draco pouvait deviner que Caleb écoutait attentivement l'histoire de Harry, même si ses yeux regardaient obstinément l'herbe. "Ils ont essayé de m'interdire d'aller à Poudlard, année après année. Ils ont même installé des barreaux à ma fenêtre pour que je ne m'échappe pas. Quoi qu'il en soit, toutes ces années j'ai souhaité que quelqu'un vienne me libérer de cet endroit, mais ça n'est jamais arrivé. Je suis heureux, maintenant, avec mon mari et mon fils, mais chaque fois que je repense à ces années, je me dis que j'aurais aimé avoir le choix, que quelqu'un s'inquiète pour moi comme toi tu t'inquiètes pour Octavia. Je ne sais même pas si c'est possible, mais j'aimerais faire ça pour toi, mettre toutes les chances de ton côté pour que tu puisses prendre soin de ta sœur."

"Ce n'est pas de la charité, on veut juste te donner cette chance. Personne ne devrait souffrir comme tu as souffert, Caleb. Et, oui, nous voulons vraiment d'autres enfants, Harry et moi, mais ce n'est pas pour ça qu'on veut faire ça. Et ça ne veut pas dire qu'on veut remplacer votre mère. On a juste tellement d'amour à donner."

"Je..." Caleb renifla et, bientôt, il pleurait de nouveau. "Je ne sais pas quoi faire..."

"Je sais, Caleb. Laisse-nous t'aider ; laisse-nous te donner du temps."

"Tu as juste un mot à dire, et on s'occupe de tout."

Il y eut un silence, puis le jeune garçon hocha la tête et laissa échapper un d'accord tremblant. C'était plus que suffisant pour les deux hommes qui entrèrent en action. Harry et Draco se levèrent, le blond aidant leur élève à faire de même, puis ils retournèrent au château et jusqu'au bureau de la Directrice. Harry était censé donner un cours, il envoya donc un Patronus à ses élèves afin qu'ils ne l'attendent pas.

Harry et Draco passèrent les heures suivantes avec Caleb, discutant avec le Professeur McGonagall, puis avec les Aurors qui commencèrent leur enquête immédiatement. À la fin de la journée, il fut prouvé que les tuteurs d'Octavia la maltraitaient et ils perdirent sa garde sur le champ jusqu'au procès. Harry et Draco contactèrent ensuite Mme Hollins, la cheffe du Département des Affaires Familiales Sorcières au Ministère et, après lui avoir expliqué toute la situation, elle leur accorda la garde temporaire de Caleb et Octavia Morris. Une date serait choisie après le procès afin de décider du futur des enfants. Ce délai permettrait aussi de voir si tout ça pouvait fonctionner.

Après une courte entrevue avec Mme Hollins, les deux hommes accompagnèrent Caleb pour récupérer Octavia et ses affaires. La famille était toujours présente, bien que sous bonne garde, aucun d'entre eux n'osa leur dire quoi que ce soit. Impossible de savoir si c'était dû à la présence des Aurors ou au regard meurtrier que leur lança Harry mais, au moins, tout se passa dans le calme.

Octavia ne fût pas vraiment surprise de voir son frère. Elle fût par contre soulagée d'apprendre qu'elle n'avait plus à rester dans cette maison. Les deux hommes l'aidèrent à préparer ses affaires en réduisant tout pour qu'il passe dans un seul sac et moins de trente minutes plus tard, ils quittèrent tous les quatre la maison avec la garantie des Aurors que personne ne les suivrait pour les harceler, puisque la famille était assignée à résidence.

Il était assez tard quand ils pénétrèrent dans la maison des Potter-Malfoy. Draco avait envoyé un Patronus à Andromeda afin qu'elle prenne Cassian chez elle ce soir. Ils devaient régler certaines choses et voulaient prendre le temps de tout lui expliquer ensemble avant de rencontrer Caleb et Octavia.

Une fois arrivés, ils commencèrent par leur faire visiter la maison avant de les aider à s'installer. Ils décidèrent de laisser la chambre d'amis à Caleb, puisqu'elle avait un grand lit, et Octavia pris celle de Cassian.

"C'est seulement pour cette nuit comme Cassian dors chez sa tante. Demain, on ira acheter un nouveau lit et d'autres choses pour transformer la salle de jeux en chambre. La salle de jeux et la chambre de Caleb sont côte à côte avec juste la salle de bain entre elles. Est-ce que ça vous va ?"

Octavia regarda Caleb qui acquiesça. Draco pouvait voir le malaise du jeune garçon, il ne leur faisait pas entièrement confiance pour le moment et jusque-là, Octavia ferait de même.

"Grace au Professeur McGonagall, on n'a pas besoin d'aller à Poudlard demain, donc on va pouvoir gérer votre installation et l'école, ensuite ce sera le week-end. On verra ce qu'on fera à ce moment-là."

"Est-ce que je vais devoir retourner à Poudlard lundi ?"

"Ce serait mieux, oui. Si tu ne veux pas, ce n'est pas grave, tu pourras rester ici un peu plus longtemps, mais tu devras bien retourner en classe à un moment ou à un autre."

"Non, je veux dire la nuit. Dans mon dortoir."

"Eh bien... les élèves y dorment tous généralement, tu sais comment ça marche. Mais vu les circonstances, le Professeur McGonagall t'a autorisé à dormir ici quelques jours. Cependant, ça ne peut pas être permanent. Tu reviendras pour les vacances d'été, bien sûr."

"Et pour Octavia ?"

Soudain, Draco compris où était le nœud du problème. Caleb avait peur d'être loin de sa sœur. De la laisser vivre et dormir chez des inconnus alors que les précédents s'étaient avéré être des monstres.

"Tu n'as pas à t'inquiéter, Caleb. Je te promets qu'Octavia ira parfaitement bien ; on s'en assurera. Elle ira à l'école pendant la journée, comme notre fils Cassian, puis on ira la chercher à la fin de la journée pour la ramener ici. Ça ne sera pas si différent de ce que vous faisiez chez vous, avec votre maman."

"Cassian va être ravi d'avoir quelqu'un avec qui jouer. Et puis, si tu es nerveux ou inquiet, il y a une cheminée dans chacun de nos bureaux à Poudlard. Tu peux revenir ici quand tu veux pour voir Octavia."

"Ou dès qu'elle voudra te voir." Draco ajouta et Harry acquiesça.

"Nous voulons que vous vous sentiez chez vous. Je sais que ça ne sera pas facile, mais nous ferons de notre mieux pour vous aider à vous sentir bien ici. Que ce soit pour quelques mois, ou pour des années."

"Vous nous laisseriez rester jusqu'à la fin de mes études ?"

"Oui. Et jusqu'à la fin de celles d'Octavia si vous le souhaitez. Même encore après. Il n'y a pas de date de fin. Vous faites tous les deux partie de notre famille... si vous le voulez. Et si non, nous vous aiderons de toutes les façons possibles."

Harry regarda tour à tour Caleb et Octavia. "Nous ne sommes pas là pour remplacer votre maman, elle ne pourra jamais être remplacée, et si vous ressentez le besoin de parler d'elle, nous sommes là. C'est normal d'être tristes, d'être en colère, mais parlez-en, ne gardez pas tout ça pour vous. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour être les meilleurs parents possibles si vous nous autorisez à l'être et nous n'essayerons jamais de vous la faire oublier."

"Oui, votre maman aura toujours une place ici avec nous. Avec vous."

Les deux hommes regardèrent les deux enfants alors que Caleb faisait son possible pour ne pas pleurer et qu'Octavia était agrippée à la main de son frère, ses joues humides.

"Nous allons vous laisser vous installer dans vos chambres tranquillement, puis on pourra dîner tous ensemble. Est-ce que vous aimez le poulet ?"

.oOo.

Après un dîner rapide et principalement silencieux, les enfants allèrent se coucher, laissant les adultes seuls pour parler et organiser les jours suivants. Ils ne dirent rien quand, en allant vérifier que tout allait bien avant de se coucher, ils découvrirent Octavia dans le lit de Caleb. Ils savaient à quel point tout ça était difficile pour eux et qu'ils avaient besoin de tout le réconfort possible.

Le matin suivant fut sans école pour tout le monde, comme prévu, ils prirent donc le petit-déjeuner avant d'aller acheter un nouveau lit pour Octavia, ainsi que de la décoration pour sa chambre. Ils auraient pu métamorphoser n'importe quoi, mais acheter ces choses était un moyen de montrer à Caleb et Octavia qu'ils faisaient partie de la famille et étaient autorisés à choisir ce qu'ils voulaient.

Ils achetèrent un nouveau lit, des tables de nuit, une lampe de chevet rose avec des oreilles de lapin ainsi que des coussins tout doux, puis de la décoration pour sa chambre, des vêtements et quelques jouets, puisque la tante et l'oncle d'Octavia s'étaient débarrassés de presque tous ses jouets et ils ne voulaient pas qu'elle ait l'impression de devoir utiliser ceux de Cassian. De plus, elle avait presque deux ans de plus que leur fils, il lui fallait donc des jouets différents de ceux du petit garçon, qui lui appartenaient à elle seule.

Caleb sembla sincèrement surpris quand Harry et Draco lui dirent de choisir des choses pour lui également. Après en avoir parlé, les deux hommes avaient découvert que presque toutes ses affaires avaient disparues après la mort de leur mère et tout ce qu'il avait pu sauver se trouvait à Poudlard. Il choisit quelques vêtements et des livres et même s'ils purent voir son intérêt pour d'autres choses, ils ne le poussèrent pas. Leur but n'était pas d'acheter leur amour ; ils voulaient que Caleb et Octavia leur fasse confiance et si leur acheter des meubles et des vêtements aidait clairement, ce n'était ni la seule, ni la meilleure façon de le faire.

Quand ils revinrent à la maison, il était presque l'heure d'aller chercher Cassian à l'école. Harry décida d'y aller tandis que Draco restait à la maison avec les enfants. Avec l'aide de Caleb, il installa le nouveau lit d'Octavia dans sa chambre, puis arrangea ses vêtements, les anciens comme les neufs, dans son nouveau placard, avant de la laisser profiter de ses nouveaux jouets. En sortant, il croisa le regard de Caleb et s'arrêta pour l'observer en souriant.

"Est-ce que ça va ?" Il lui avait posé cette question plusieurs fois pendant les dernières vingt-quatre heures et s'il avait chaque fois reçu une réponse positive, il n'était pas certain qu'elles soient entièrement sincères.

"Pourquoi faites-vous ça ?"

Draco pouffa presque en voyant qu'il n'avait pas de problème à poser sa question, cette fois-ci. "On te l'a dit, parce qu'on veut vous aider tous les deux, parce que c'est notre boulot en tant qu'adultes et parents."

"Vous faites juste ça pour vous sentir bien."

Le Maître des Potions soupira. "Non, Caleb. Tu ne comprends pas, et c'est normal. À part ta mère, tu n'as pas vraiment une bonne image des adultes. Mais nous ne sommes pas tous comme ton beau-père, ou comme l'oncle et la tante d'Octavia. On ne fait pas tous des choses parce qu'on doit les faire, ou parce qu'on peut... y gagner quelque chose. Nous vous aidons parce qu'on le peut et parce que c'est la chose humaine à faire ; tout le monde devrait agir comme ça, mais je sais que beaucoup auraient juste détourné le regard. Je ne peux pas faire ça. Est-ce que c'est facile pour nous d'accueillir un adolescent dans notre maison ? Et une petite fille de sept ans ? Non, et ça ne le saura pas non plus pour Cassian. Mais est-ce qu'on a hésité ? Pas un seul instant. Tout comme nous n'avons pas hésité à adopter notre fils. On ne le fait pas seulement par devoir, Caleb. On le fait par amour." Les yeux sombres du jeune homme le fixaient toujours. "Je sais que tu es prudent et méfiant, et c'est normal vu tout ce qu'il s'est passé. Tu veux protéger ta sœur et c'est merveilleux. Je ne peux pas te convaincre de nous faire confiance juste comme ça, ça va forcément prendre du temps. Sache juste que nous avons tout le temps du monde et quand ce sera le cas, une fois que tu nous feras confiance, tu pourras te reposer et te concentrer sur tes études, tes amis... sur ta vie."

"Je dois me concentrer sur Octavia."

"Je sais, Caleb. Et tu as été génial jusqu'à présent."

"Non. Je l'ai laissé tomber en la laissant avec eux."

"Ce n'est pas vrai. Si tu l'avais laissé tomber, aucun de vous ne serait là aujourd'hui. Elle serait toujours là-bas, avec eux et tu serais toujours à Poudlard. En nous racontant tout, tu l'as aidée et protégée."

"J'aurais dû faire plus."

"Tu ne pouvais pas. Tu as quatorze ans et la seule chose, la seule chose sûre à faire pour l'aider était de demander de l'aide. Et tu l'as fait."

"Uniquement parce que vous m'avez mis au pied du mur."

"Je savais que quelque chose n'allait pas, Caleb. Je t'ai observé pendant des jours parce que tu avais l'air... désespéré. Tu ne le réalises peut-être pas pour le moment, mais tu as appelé à l'aide. Ton corps l'a fait inconsciemment. Et je t'ai entendu. Donc oui, tu as aidé ta sœur et, grâce à toi, vous êtes tous les deux en sécurité."

"Je... je ne sais vraiment pas si je pourrais retourner à ma propre vie après tout ce qui s'est passé. Même si Tav est en sécurité ici, j'ai l'impression que... je ne sais pas, c'est comme si je l'abandonnais ? Pour aller vivre ma vie, m'amuser avec mes amis..."

"C'est assez normal, je suppose."

"Vous supposez ?"

Draco haussa les épaules, amusé. "Je ne suis pas psychologue, je ne peux pas en être sûr. Mais je pense que je ressentirais la même chose que toi. Tu ne l'abandonnes pas en vivant ta vie, Caleb. C'est le contraire, en fait. Tu fais tout pour lui montrer que la vie continue et que c'est une bonne chose d'être heureux même après une perte aussi terrible. Tu lui montres comment tu construits ta vie, comment tu continues d'étudier pour être et faire ce que tu souhaites plus tard. Tu ne peux pas la protéger en vivant dans la rue et en faisant Merlin sait quoi pour survivre. Nous voulons vous donner à tous les deux une chance d'avoir une vie normale en facilitant les choses pour vous. Comme on l'a dit, vous n'avez pas à... nous aimer ou penser que vous faites partie de notre famille si vous ne le souhaitez pas, il n'y a aucune obligation. On peut simplement être l'aide dont vous avez besoin en cet instant. Mais nous pouvons également être une famille tous ensemble. Tout ce qu'on veut, Caleb, c'est votre bonheur à tous les deux et vous assurer une belle vie. C'est ce qu'on a toujours voulu pour Cassian et c'est la même chose pour vous. Est-ce que tu comprends ?"

Caleb sembla réfléchir pendant une minute et quand il acquiesça, Draco respira enfin.

"Je ne peux rien vous promettre."

"Je ne te demande rien, Caleb. Ton boulot est de vivre et d'être heureux, pas de nous satisfaire. Enfin... si tu pouvais nous aider un peu avec les corvées parfois, garder ta chambre rangée et ne pas être un horrible ado en colère et débordant d'hormones, ce serait chouette."

Pour la première fois depuis des jours, un sourire vrai, sincère, illumina le visage de Caleb, rappelant à Draco l'enfant toujours heureux qu'il avait l'habitude de voir en classe depuis sa première année.

"Je pense que je peux faire ça."

"Parfait." Répondit Draco alors que la porte d'entrée s'ouvrait en bas, laissant entrer la voix et les bruits de pas de Cassian. "Cassian est rentré. Il est temps qu'il vous rencontre. Est-ce que tu pourrais dire à ta sœur de descendre pour prendre le goûter tous ensemble ?"

Quand Draco entra dans la cuisine, Cassian lui sauta dans les bras, racontant sa nuit chez Andromeda et sa journée d'école en babillant joyeusement. Puis, à l'instant où il remarqua Caleb et Octavia derrière lui, il s'arrêta et les observa curieusement. Draco s'assit à table, son fils sur les genoux et commença à lui parler d'une voix douce.

"Cassian, mon cœur, voici Caleb et Octavia. Ils vont rester à la maison avec nous, désormais." Comme le petit garçon ne disait rien, Draco continua de parler. "Tu te rappelles quand on t'a dit que tu pourrais avoir un frère ou une sœur un jour ? Eh bien, nous n'avons pas encore adopté Caleb et Octavia, et peut-être que ça n'arrivera pas, mais ils vont rester ici et vivre avec nous, donc ce sera comme s'ils étaient ton frère et ta sœur. C'est leur maison, maintenant et nous sommes leur famille, tu devras donc être très gentil avec eux et partager tes jouets. Caleb dormira dans la chambre d'amis quand il n'est pas à Poudlard et Octavia dans la salle de jeux à l'étage. Mais vous avez toujours celle d'en bas pour jouer, on y a mis tous les jouets."

"Est-ce qu'ils peuvent jouer avec moi ?"

"Bien sûr qu'ils peuvent. S'ils le veulent."

Cassian se trémoussa sur les genoux de son père pour en descendre avant de s'approcher d'Octavia. La petite fille l'observait, curieuse, avec sa main toujours dans celle de son frère.

"J'ai cinq ans." Dit Cassian fièrement en tendant sa main devant lui. Draco ne pouvait pas voir son visage, mais il pouvait entendre le sourire dans sa voix. "Et toi ?"

"Six." Dit-elle, timidement.

Caleb s'agenouilla pour que son visage soit au même niveau que ceux de Cassian et d'Octavia. "Elle aura sept ans dans quelques semaines. Et moi, j'ai quatorze ans. Tu t'appelles Cassian, n'est-ce pas ?"

"Oui. Et toi..." Cassian regarda Draco par-dessus son épaule.

"Caleb. Et Octavia."

"Oui. Cal... Calab ?"

"Tu peux m'appeler Cal. C'est comme ça que mes amis m'appellent."

"Cal. Et Octavia." La petite-fille hocha la tête, contente qu'il ne se soit pas trompé. "Est-ce que tu veux voir mes jouets ? J'en ai plein, donc on peut partager !" Il tendit la main vers Octavia et elle hésita à peine avant de la prendre et de le suivre vers la salle de jeux qu'ils avaient aménagée dans une pièce à côté du salon, laissant les adultes et Caleb seuls.

"Est-ce que tu bois du thé, Caleb ? Ou autre chose ?"

"Oui, du thé ça me va." Répondit-il, se balançant d'un pied sur l'autre nerveusement.

Un sourire fleurit sur les lèvres de Harry. "Et si tu allais t'installer devant la télé dans le salon si tu veux ? On t'y apportera ton thé." Le soulagement immédiat du garçon ne leur échappa pas quand il hocha la tête et tourna les talons. "Eh bien, ça n'était pas si terrible que ça."

"Effectivement. J'imagine qu'il est juste content d'avoir quelqu'un avec qui jouer. Ce sera bien pour lui, n'est-ce pas ?"

À l'incertitude dans la voix de Draco, Harry se rapprocha et le pris dans ses bras. "Bien sûr que oui. On s'inquiétait qu'il se sente seul, eh bien ce ne sera plus le cas, désormais. Ça lui apprendra aussi à partager et à ne pas être le gamin pourri gâté qu'il peut parfois être." Draco gloussa. "Comment ça s'est passé pendant que j'étais parti ?"

"Bien. On a arrangé la chambre d'Octavia et j'ai eu une conversation avec Caleb. Je crois qu'il comprend pourquoi on fait ça, maintenant. Il avait l'impression de ne pas avoir pu protéger sa sœur comme il aurait dû le faire, mais je lui ai dit que c'est ce qu'il avait fait en demandant de l'aide, même sans le réaliser. Puis, je lui ai dit qu'il avait le droit de retourner à l'école et de vivre sa vie, d'être heureux, qu'il ne l'abandonnait pas en faisant ça."

"C'est vrai, elle a besoin de le voir heureux pour qu'elle le soit également. Tu as vu comment elle le regarde constamment ? Attendant de voir sa réaction pour caler la sienne dessus."

"Oui, elle attend son approbation. Leur relation est belle à voir."

Harry hocha la tête. "Oui. Mais être séparés quelques temps tout en étant en sécurité avec Cassian sera bon pour elle. Pour tous les deux. Elle va pouvoir commencer à penser par elle-même et avoir sa propre vie, tout comme Caleb. Il va pouvoir apprendre à vivre pour lui-même sans penser constamment à la sécurité et au bien-être de sa sœur, parce que ce n'est pas le boulot d'un gosse de quatorze ans. Ça ne peut être que bien pour eux."

"Oui, ils peuvent se reposer, maintenant."

"Exactement."

"On fait ce qu'il faut, n'est-ce pas ? Pour eux, pas juste pour nous."

"Je pense, oui. On essaie de leur fournir protection et une meilleure vie, et ils nous offrent la grande famille qu'on a toujours voulu."

"Et s'ils ne veulent pas en faire partie ?"

"Est-ce que c'est ce que Caleb t'a dit ?"

"Il a dit qu'il ne pouvait rien promettre."

"Donc, ce n'est pas un non."

"Mais ce n'est pas un oui non plus."

"Exact. On ne peut pas s'imposer à eux. La balle est dans leur camp, maintenant. Soyons juste honnêtes et ouverts et voyons ce qu'ils décident."

"C'est ce que je lui ai dit. Quand même, je ne veux pas qu'ils se sentent forcés de faire quoi que ce soit."

"Il ne le seront pas. On va s'en assurer. Peu importe ce qu'ils décident ou pas, on sera là pour eux."

.oOo.

Le week-end se déroula sans accros et la nouvelle petite famille en profita pour apprendre à se connaître et à s'habituer les uns aux autres. Harry et Draco s'occupèrent du problème d'école d'Octavia, puisqu'elle allait dans la même école que ses cousins et y étaient harcelée. Ils firent jouer leurs relations et réussirent à la transférer dans l'école de Cassian, en CP quand celui-ci était en moyenne section. Le petit garçon en était ravi et Octavia sembla soulagée à la fois par son changement d'établissement et par la présence de Cassian.

Ce n'était par contre pas suffisant pour rassurer Caleb, Harry lui proposa donc de les accompagner le lundi matin pour déposer les deux petits à l'école, afin qu'il puisse la voir, avant d'aller à Poudlard. Le dimanche soir, ils firent ce que Cassian appelait une Pizza Party, ce qui se résumait en fait à manger des pizzas devant la télévision. Ils ne le faisaient généralement pas une veille d'école, mais ils semblaient tous avoir besoin de se détendre et c'était la meilleure façon qu'ils connaissaient pour ça.

Quand Harry, Draco et Caleb revinrent à Poudlard le lundi matin après avoir déposé les enfants à l'école, ils se séparèrent à l'entrée de la Grande Salle, Caleb rejoignant la table des Serpentard tandis que Harry et Draco rejoignaient celle des Professeurs.

"Salut les gars, comment s'est passé votre week-end ?" Les accueilli Neville avec un sourire. "Minerva nous a expliqué la situation de Caleb. Comment va-t-il ?"

"Bien, vu les circonstances."

"J'ignorais que sa mère était décédée. Elle a parlé d'un meurtre ?"

Harry haussa les épaules avant de se servir une tasse de café. Ils avaient pris leur petit-déjeuner avant de quitter la maison, mais il avait besoin d'une autre tasse. "On l'ignorait, nous aussi. Apparemment, il n'a rien dit à personne parce qu'il est mineur et avait peur qu'on l'emmène, puisqu'il n'avait nulle part où aller. La famille de son beau-père ne voulait pas de lui."

"Ces enfoirés… C'est une bonne chose qu'il soient avec vous maintenant. Mais si vous avez besoin d'aide, Blaise et moi sommes là."

"Merci, Nev, mais tout va bien. Les enfants ont besoin de stabilité. Et puis, Cassian est ravi de les avoir à la maison. Octavia et lui s'entendent déjà à merveille et il est à deux doigts d'avoir Caleb dans la poche."

Le Professeur de Botanique éclata de rire. Tout le monde dans leur entourage connaissait la personnalité de Cassian et à quel point il pouvait être impertinent et autoritaire, tout en jouant au parfait petit ange. Ça rendait ses pères dingues et Neville le savait parfaitement.

"J'ai tellement hâte de le voir prendre le contrôle de Poudlard ! Ça va être hilarant !"

"Hilarant pour qui ? Je parie qu'il sera à Gryffondor, donc il sera ta responsabilité, Mr Directeur de Maison."

Quand Harry avait accepté de rejoindre l'équipe enseignante de Poudlard, Neville était déjà à la tête des Gryffondor mais, franchement, même s'il avait eu l'occasion de le devenir, Harry aurait sans doute refusé de devenir Directeur de son ancienne maison. Être professeur était déjà difficile et maintenant avec sa famille, il n'avait pas le temps pour tout ce que devait faire Neville en plus de son travail de professeur. Et puis, avec Draco comme Directeur de Serpentard, c'était plus que suffisant.

"Vous allez être tellement perdus sans lui."

"Ne m'en parle pas. Heureusement qu'il n'a que cinq ans. Je n'arrive pas à me faire à l'idée de ne plus l'avoir à la maison. Il a beau être une vraie plaie, parfois, on ne pourrait plus vivre sans lui aujourd'hui. Enfin, on le verra quand même ici pendant la journée, mais ce n'est pas pareil."

"Je sais. On ressent la même chose pour Alistair. Ça me donne envie de profiter de chaque minute avec lui, et comme Blaise est Médicomage à plein temps, maintenant, ce n'est pas facile."

"J'admire ta patience, Nev. Je ne sais pas si je pourrais supporter que Draco soit absent pendant des jours."

"Ça devient une habitude." Répondit Neville doucement, mais Harry savait à quel point c'était difficile pour lui, parfois, d'être à la maison tout seul avec Alistair pendant que Blaise faisait des gardes à Sainte-Mangouste. Surtout quand leur fils était encore un bébé. Il se souvenait de plusieurs fois où l'autre professeur les avait appelés par la cheminée parce qu'il avait désespérément besoin d'aide et de compagnie. Sa situation lui rappelait à quel point il était chanceux de travailler avec Draco et de pouvoir le voir dès qu'il le souhaitait. C'était quelque chose de précieux.

"Je sais. Mais tu sais qu'Alistair et toi êtes les bienvenus à la maison dès que vous le voulez, hein ? Octavia a sept ans, donc ils pourront jouer ensemble."

"On passera peut-être ce week-end. Il parle constamment de Cassian, ces derniers temps."

"Ils sont trop mignons tous les deux. On dirait des frères."

"Ou des amoureux. On finira peut-être par les marier." Déclara Draco en s'incrustant dans leur discussion, faisant rire les deux autres hommes.

.oOo.

Les semaines suivantes furent à la fois calmes et chaotiques. Tout le monde trouva son rythme et sa routine alors que Caleb passait les dernières semaines de l'année à Poudlard et que Cassian et Octavia allaient à l'école ensemble chaque matin. Caleb demanda à revenir à la maison plusieurs fois pour voir sa sœur et Harry et Draco en furent heureux puisque ça montrait qu'il était suffisamment à l'aise pour leur demander la permission et pour sentir quand il en avait besoin. Il y eut des jours plus compliqués, notamment pour Octavia. Tout ça était un peu difficile pour la petite fille ; perdre sa mère, changer de maison et d'école deux fois en quelques mois… Même la présence de Cassian n'était pas suffisante pour l'apaiser ces fois-là, Draco se rendait donc à Poudlard pour récupérer Caleb et un câlin de son frère était tout le réconfort dont elle avait besoin. Les deux hommes savaient qu'ils n'étaient pas suffisants pour apaiser ses angoisses et ça n'était pas grave, ils n'étaient ni ses parents, ni son frère, seulement deux hommes qui l'avaient accueillie quelques semaines plus tôt. Elle avait besoin de temps, de patience et ils étaient plus que ravis de lui apporter tout ça.

L'autre problème majeur était Cassian. Même s'il adorait avoir Octavia avec lui et passer du temps avec elle, les choses devinrent plus compliquées à mesure que le temps passait. Comme s'il commençait à comprendre que ça n'était pas seulement pour quelques jours et qu'il devait désormais tout partager avec elle et Caleb. Partager ses jouets, sa nourriture, sa maison et, surtout… ses pères. Oui, partager Harry et Draco s'avérait très compliqué pour le petit garçon de cinq ans, même s'ils passaient autant de temps avec lui qu'avant et lui disaient toujours qu'ils l'aimaient tous les jours. C'était le comportement normal de tous les premiers-nés quand ils avaient un frère ou une sœur. La jalousie. Il devait apprendre comment partager et trouver sa place maintenant qu'il n'était plus un enfant unique, le bébé de la famille. C'était normal, mais avec le caractère de Cassian, normal signifiait colères, cris et jouets volant à travers la pièce. Draco pouvait jurer qu'il avait été plus puni en quelques semaines que pendant toute sa vie. Bien entendu, ce n'était pas tout le temps, ils avaient aussi de merveilleux moments tous les quatre, où les enfants jouaient et riaient ensemble, ou couraient après les canards dans le parc… ils savaient également que les choses s'amélioreraient avec le temps et qu'ils devaient être aussi patients que fermes pour faire comprendre à Cassian qu'il devait bien se comporter et qu'ils l'aimaient tout autant qu'avant.

Un jour à la fin du mois de mai, alors que Draco avait été récupérer les deux petits à l'école, la maîtresse de Cassian l'avait pris à part pour lui parler du comportement de son fils, des colères qu'il avait eu toute la journée et comment il était méchant avec les autres enfants, notamment pendant la récréation. Quand ils revinrent à la maison, il répéta tout à Harry et ils décidèrent qu'il était temps d'avoir une longue discussion avec le petit garçon. Ils savaient à quel point la situation était difficile pour lui, mais être méchant n'était pas une solution et ils savaient que s'ils n'agissaient pas tout de suite, ça allait empirer.

Ils dirent donc à Cassian ce que sa maîtresse leur avait dit et qu'ils n'en étaient pas contents ; ils lui demandèrent d'aller dans sa chambre tout seul et qu'ils allaient monter pour lui parler plus tard. Il pleura, bien sûr, et tapa des pieds en montant les escaliers avant de claquer la porte de sa chambre, mais ils ne réagirent pas et le laissèrent faire sa colère dans sa chambre pendant qu'ils restaient avec Octavia dans la cuisine. Ils profitèrent de ce temps avec elle, discutant de sa journée et de ce qu'elle avait appris, puis ils lui demandèrent d'aller jouer tranquillement pendant qu'ils allaient parler à Cassian.

Ils trouvèrent le petit garçon sur son lit, ses petits bras enveloppés autour de sa peluche préférée.

"Est-ce que tu es calmé, Cassian ?" Comme il ne répondait pas, Harry et Draco entrèrent et s'assirent sur le lit à côté de lui. "Est-ce que tu comprends pourquoi tu es puni ?" Après quelques secondes, il hocha la tête, son nez enfoui dans la peluche. "Alors dis-nous, Cassian. Pourquoi es-tu puni ? Je veux l'entendre."

"Parce que Mme Mapple a dit que j'étais méchant."

"Mme Mapple l'a dit, ou est-ce que tu as été méchant ?"

"J'ai été méchant. Mais-"

"Pas de mais, Cassian. Ce n'est pas la première fois que ça arrive. Peu importe à quel point tu es triste ou en colère, tu ne peux pas être méchant avec les autres enfants et tu le sais."

"Si quelque chose te contrarie, tu dois nous le dire à nous ou à Mme Mapple."

"Pourquoi est-ce que tu as été méchant avec tes amis, aujourd'hui ? Qu'est-ce qui t'a contrarié ? Tu sais que tu peux nous le dire, bébé. On est là pour tout arranger."

"Je ne suis pas contrarié."

"Alors pourquoi as-tu été méchant ?" Cassian garda le silence, faisant soupirer Harry.

"Écoute, mon cœur. Je sais que c'est un peu compliqué pour toi, ces derniers temps, avec l'arrivée d'Octavia et de Caleb. Tu dois partager tes jouets et nous partager nous et ce n'est pas facile. Mais c'est ça, être un frère."

"Exactement, mais nous partager ne veut pas dire qu'on t'aime moins. Tu sais, les parents ont tellement d'amour en eux et il ne peut pas être divisé. On a de plus en plus d'amour pour toi au fil du temps et nous avons également de plus en plus d'amour pour Octavia et Caleb."

"Papa a raison, on peut ajouter de l'amour ou le multiplier, mais on ne peut pas le réduire. Est-ce que tu comprends, mon Cœur ?"

Cassian les regarda avec ses yeux pleins de larmes. "Oui, Papa." Il renifla et le cœur de Draco se brisa. Il attira son fils dans ses bras et le câlina.

"Je sais que ce n'est pas facile, mais c'est ce que signifie être une famille. Ce n'est plus que toi et nous désormais. Avoir Caleb et Octavia à la maison est une bonne chose, non ? Tu n'es plus tout seul tout le temps et tu as quelqu'un avec qui jouer. Mais tu seras toujours notre bébé qu'on aime plus que tout au monde. Est-ce que tu promets que tu nous en parleras la prochaine fois que tu te sens contrarié ?"

"Oui, Papa."

"Bien. Et tu ne peux pas être méchant avec Octavia ou les autres enfants. Ce n'est pas comme ça qu'on t'a élevé."

"Mais et si c'est eux qui sont méchants avec moi ? Ou avec Tavi ?"

"Dans ce cas tu en parles à Mme Mapple, tu ne te bats pas." Répondit Harry. "Est-ce que c'est ça qui s'est passé aujourd'hui ? Est-ce que quelqu'un a été méchant avec toi ou Octavia ?"

"Non, mais parfois oui. Ils disent qu'elle n'a plus de maman ou de papa. Et ils disent que je n'ai pas de maman non plus. Je leur dis que j'ai deux papas à la place, mais ils se moquent parfois. Est-ce que c'est mal de ne pas avoir de maman ?"

Les deux hommes se regardèrent. Ils parlaient souvent de sa maman à Cassian, ils ne lui avaient jamais rien caché au sujet de son adoption, mais il était trop jeune pour réellement comprendre ce que ça signifiait. De plus, à leur connaissance, il n'avait jamais été confronté aux jugements ou aux moqueries auparavant.

"Ce n'est pas mal, Bébé. Tu le sais bien. Tu as une maman qui t'aimes beaucoup beaucoup."

"Elle est au paradis."

"Oui. Et si ce n'était pas le cas, c'est certain qu'elle serait là avec toi et qu'elle te dirait chaque jour combien elle t'aime, exactement comme on le fait."

"C'est pareil pour Octavia. Sa maman n'est plus là, mais elle l'aime toujours énormément et elle la regarde et la protège de là où elle est. Comme ma maman et mon papa."

Cassian regarda Harry en souriant. "Mamie Lily et Papi James ?"

"Oui. Leur amour m'a protégé toute ma vie et ça n'a jamais été mal de ne pas les avoir. Alors c'est pareil pour toi. Ta maman n'est plus là, mais ce n'est pas mal. Et personne ne peut dire le contraire."

"Avoir deux papas n'est pas mal non plus."

"Non, avoir deux papas c'est génial !" Harry et Draco rirent en cœur. "Vous n'êtes plus fâchés, alors ?"

"Nous ne le serons plus si tu arrêtes d'être méchant et de faire des colères comme ces derniers jours. On veut retrouver notre adorable petit garçon et je suis sûr qu'Octavia aussi."

"D'accord, je serais un gentil garçon."

"Et si tu es contrarié ?"

"Je vous le dis."

"Bien. Est-ce que je peux avoir un bisou de mon bébé ?"

Cassian s'exécuta avec joie et recouvrit ses pères de baisers baveux avant que les trois ne redescendre pour rejoindre Octavia, espérant que cette intervention serait suffisante pour améliorer les choses dans leur famille.

.oOo.

Même s'ils étaient des sorciers, un coup de baguette magique n'était pas suffisant pour tout résoudre, il y eut donc des moments où Cassian se comportait mal et où Octavia avait besoin de son frère. Mais globalement, ça allait mieux. Avec juin vint l'anniversaire de Draco, ce qui fut l'opportunité d'organiser une fête chez eux. Ils invitèrent leurs amis et familles, Narcissa vint de France et ils permirent à Caleb et Teddy de passer le week-end avec eux. Même si Teddy était en première année et Caleb en quatrième, les deux garçons s'entendaient à merveille au plus grand plaisir de Harry et Draco. Caleb sembla surpris d'être invité à la fête et Draco dû lui assurer de nouveau qu'il faisait partie de la famille et qu'ils n'auraient pu se réunir sans lui.

À la fin du mois, ils se rendirent tous à la Gare de Kings Cross pour accueillir Caleb à la descente du train. Il aurait pu utiliser le réseau de cheminée comme Harry et Draco, cependant ils savaient à quel point ces derniers moments de l'année avec ses amis étaient importants et ils ne voulaient pas les lui enlever. Être cinq à la maison à plein temps demanda forcément un temps d'adaptation, mais Octavia était tellement heureuse d'avoir de nouveau son frère auprès d'elle que sa joie de vivre contamina tout le monde.

Le trois juillet, ils fêtèrent les sept ans d'Octavia. Harry et Draco demandèrent à Caleb quel serait le cadeau parfait pour elle et, sur ses suggestions, ils allèrent au zoo, puis mangèrent des glaces avant de lui offrir des livres et la nouvelle poupée qu'elle souhaitait avoir.

Ils restèrent à la maison les deux premières semaines de juillet ; ils passèrent du temps avec Teddy, mais aussi Alistair ou encore Norah et Nathaniel, les enfants de Pansy et Theo. Ils allèrent également au Terrier pour profiter du grand jardin et de la campagne ; Caleb joua au Quidditch avec Teddy et les ainés des Weasley tandis que Cassian et Octavia courraient après les gnomes avec Rose et Hugo.

Vers le vingt juillet, la famille pris un Portoloin pour aller passer deux semaines en France avec Narcissa. La mère de Draco était ravie de les accueillir et de passer du temps avec Cassian et les deux plus grands qu'elle considérait déjà comme ses petits-enfants. Caleb fut clairement pris de court par son comportement. Comment cette femme pouvait-elle accueillir des enfants qu'elle connaissait à peine et les traiter comme sa propre famille ? Draco n'était pas sûr de savoir à quoi l'adolescent s'attendait. Qu'ils les laissent à la maison alors qu'ils allaient en France ? Ou qu'ils les fassent camper dans le jardin au lieu de les loger dans l'une des chambres du chalet ? Il savait que le garçon était encore mal à l'aise et sur ses gardes, juste au cas où ils les jetteraient dehors, lui et Octavia, les forçant à fuir. Ils faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour lui assurer qu'une telle chose n'arriverait jamais, mais ils n'étaient pas idiots et savaient que ça prendrait probablement des mois, voire des années pour que Caleb soit parfaitement à l'aise avec toute cette situation. En attendant, ils devaient être patient. Encore.

.oOo.

Quand Harry se réveilla le matin du trente-et-un juillet, le soleil inondait la chambre qu'il partageait avec Draco. Ils avaient investi la même que d'habitude au rez-de-chaussée tandis que les enfants dormaient dans les deux autres chambres de cet étage : Caleb avait sa propre chambre alors que Cassian et Octavia partageaient une autre. Ce n'était pas l'idée du siècle, mais ils ne voulaient pas priver Caleb de sa propre chambre et ils avaient jeté plusieurs sorts pour surveiller les petits dans la leur.

Il ignorait l'heure qu'il était, mais le soleil étant levé, Cassian aurait déjà dû les réveiller. Le fait qu'il s'était réveillé de lui-même était franchement étrange. Il tendit l'oreille et fronça les sourcils quand il réalisa qu'aucun son ne provenait du reste de la maison. Il tenta de se rappeler s'il avait jeté un Silencio sur leur chambre la nuit précédente, mais était presque sûr que non. Avec un soupir, Harry était sur le point de se lever quand il sentit Draco bouger sur le lit, se tournant vers lui, ses yeux toujours endormis le regardant.

"Bonjour, beau gosse."

Harry lui fit un grand sourire et se rallongea pour embrasser son mari. "Bonjour, mon amour. Est-ce que je t'ai réveillé ?"

"Non." Draco bailla et s'étira, ce qui permit à Harry de voir sa peau nue sous son T-shirt. "Je somnolais. Est-ce que tu allais te lever ?"

"Oui. Je suis surpris que Cassian ne soit pas déjà là. La maison a l'air si calme. Comme si personne n'était là."

"Personne n'est là."

L'ancien Gryffondor fixa Draco sans comprendre. "Hein ?"

"Personne n'est à la maison. Mère a emmené les enfants au marché. Ensuite, ils iront faire un peu de shopping. On a toute la matinée pour nous."

"Toute la matinée ? Je ne comprends pas."

Avec un gloussement, Draco se rapprocha du brun pour l'embrasser à son tour. "Joyeux anniversaire, Harry."

Comprenant soudainement ce qu'il voulait dire, Harry lui sourit et enroula ses bras autour des hanches de son mari. "Tu as demandé à ta mère d'emmener les enfants pour qu'on soit tous seuls ? Pour mon anniversaire ?"

"C'est ça. Seulement ce matin, par contre. Je ne peux pas te garder loin des enfants toute la journée, même si j'en meurs d'envie. En tout cas, vous êtes à moi pour les prochaines heures, Mr Potter."

"Chouette. Que devrions-nous faire de tout ce temps, dans ce cas ?"

"Je ne sais pas. Est-ce que tu veux dormir encore un peu ou... être vilains ?"

"Tu me connais suffisamment pour savoir ce que je veux."

"Dormir ?"

Harry éclata de rire et le fit rouler jusqu'à se retrouver entre les jambes de Draco. Il bougea des hanches, frottant son érection naissante contre celle du blond.

"Est-ce que tu veux vraiment dormir, mon Amour ? Je ne pense pas pouvoir te laisser faire ça. Jamais."

"Putain..." Draco gémit bruyamment et enroula ses jambes autour de la taille de Harry. Utilise-moi, Harry. Je suis ton cadeau d'anniversaire."

Harry pouffa. "C'est tellement coquin. Même pour toi." Il réussit à s'éloigner de Draco suffisamment longtemps pour retirer leurs deux pyjamas, faisant frissonner son mari alors que ses doigts frôlaient la peau pâle. "Tu es tellement sensible. J'adore savoir que tu as la chair de poule à chaque fois que je te touche. J'aime la façon dont ton corps réagi au mien même après toutes ces années."

"Je sais qu'on est ensemble depuis dix ans, mais j'ai toujours autant de désir pour toi qu'au tout début. Je ne peux pas me contrôler quand je suis avec toi. Même si on ne le fait plus aussi souvent depuis qu'on a les enfants, je..."

"Je sais. C'est pareil pour moi. J'ai tout le temps envie de toi. Quand je te vois sourire, quand tu me regardes... Tu es toujours si beau et sexy. Je pourrais t'embrasser et te baiser n'importe où si j'en avais la possibilité."

"Je n'en doute pas. Et tu l'as déjà fait."

"Est-ce que tu penses à la nuit qu'on a passée coincés à Ikea ? J'y repense souvent, tu sais."

"J'en suis sûr. Tu as été un vrai pervers ce jour-là, à me prendre comme ça devant tout le monde."

"Personne ne nous a vus. Et puis, c'était marrant."

"C'est vrai, mais j'apprécie plus quand on est que tous les deux comme ce matin." Draco fit glisser sa main entre leurs deux corps pour attraper l'érection de Harry. "Prends-moi, Harry. Montre-moi que je suis toujours à toi."

Harry grogna et embrassa Draco avidement, puis il lui agrippa les hanches et le retourna sur le ventre. "À genoux. Montre-moi ton cul." Draco obéit de bon cœur, se hissant à quatre-pattes alors que des frissons d'excitation lui parcouraient le corps. "Merlin... j'adore cette vue. C'est une honte que tu ne puisses pas voir à quel point tu es sexy, mon Cœur."

"Harry... touche-moi, s'il te plaît."

"Ne sois pas si pressé. C'est mon anniversaire et j'ai bien l'intention de te faire supplier."

"On n'a pas toute la journée, Harry."

"Alors fais exactement ce que je te dirais et tu auras le temps de jouir." Le taquina Harry avant de se pencher pour embrasser ses fesses l'une après l'autre. Puis, il lécha la peau tendre avant de bifurquer vers son entrée avec laquelle il joua pendant quelques minutes. En peu de temps, Draco se tortillait déjà en gémissant, son visage enfoui dans son oreiller et ses mains agrippées aux draps. "Tu es délicieux, Amour. Est-ce que tu sens ma langue en toi ?"

"Putain... oui !"

"Ne jouis pas tout de suite, Draco. Tu sais ce qu'il va se passer si tu jouis." Avertit-il son mari qui lui répondit d'une plainte. Draco adorait quand Harry était comme ça, dominant et légèrement cruel, lui disant des cochonneries alors que sa langue était dans son anus, l'humidifiant et le préparant pour sa queue.

Sa langue fut tout ce qu'il eut avant que Harry ne la remplace parce son sexe, poussant dans le corps du blond jusqu'à la garde.

"Oh, merde c'est... trop bon !"

Harry pris tout son temps pour savourer pleinement son cadeau d'anniversaire. Après de lents va-et-vient pendant de longues minutes insoutenables, il accéléra et il ne lui fallut pas longtemps avant de pilonner Draco, le faisant gémir et crier sans retenue. Personne n'était à la maison à part eux, il n'avait donc pas à s'inquiéter d'être entendu par sa mère ou les enfants. En sentant son orgasme monter, Harry ralentit avant de se retirer soudainement.

"Harry..."

"Chut. Je veux te voir." Dit-il en tournant le Maître de Potions sur le dos, face à lui.

Sans perdre de temps, Harry replongea en lui tandis que Draco gémissait et enroulait ses jambes autour des hanches du brun. Harry resta immobile pendant un temps, se contentant de rester allongé au-dessus de Draco, l'embrassant et gémissant doucement alors que les doigts de son mari jouaient avec ses cheveux noirs.

"Je t'aime, Draco." Souffla-t-il contre ses lèvres. "Je n'arrive pas à croire que j'ai la chance de t'avoir dans ma vie. Tu rends tout meilleur. Le sexe, la vie, être parent... tout."

Draco se sentit fondre dans ses bras. "Je t'aime, moi aussi. Et j'aime quand tu es aussi mielleux et romantique."

"Pendant le sexe ?"

"Tout le temps. Je suis heureux, Harry. Je ne pense pas que tu réalises à quel point, vraiment. Je ne pensais pas que quelqu'un pourrait me rendre aussi heureux."

Harry commença à bouger en lui, allant plus loin à chaque pénétration. "Je crois qu'on a la vie parfaite, aujourd'hui."

"Oui, parfaite. Enfin, seulement si tu me laisses jouir."

"J'y réfléchit encore. Ce serait marrant de te voir frustré toute la journée. Je me demande comment tu ferais avec les enfants autour."

"Enfoiré. Je suis sûr que tu ne veux pas mourir le jour de ton anniversaire, si ?"

"Je te manquerais."

"Ta queue me manquerait. Mais je peux toujours la couper et l'utiliser comme sex-toy. Tu n'es pas indispensable, Potter."

"Dans tes rêves."

.oOo.

Harry laissa Draco jouir – plusieurs fois – avant qu'ils ne sortent de leur chambre pour monter au salon. Quand Narcissa Malfoy et les enfants revinrent vers midi, les deux amants étaient pelotonnés l'un contre l'autre sur le canapé en attendant que le déjeuner préparé par Tiny soit prêt.

"Papa ! Joyeux anniversaire !" Cria Cassian en sautant sur son père.

"Merci mon bébé. Comment s'est passé votre matinée ?"

"Super ! On a été faire des courses avec Mamie. On t'a acheté un cadeau !"

"C'est vrai ? J'ai hâte de voir ça." Il bougea légèrement pour prendre Octavia dans ses bras quand elle les rejoignit sur le canapé. "Bonjour Princesse. Est-ce que tu t'es amusé avec Mamie et les garçons ?"

"Oui. Regarde ce que j'ai eu." Elle passa les dix minutes suivantes à leur montrer les élastiques et pinces à cheveux colorés que Narcissa lui avait acheté au marché. Certains d'entre eux avaient même des têtes d'animaux collés dessus.

Caleb souhaita lui aussi un joyeux anniversaire à Harry, même s'il resta un peu à l'écart et ne l'enlaça pas. Harry n'essaya pas non plus, respectant et acceptant ses limites. Si être proches physiquement était aussi naturel avec Octavia qu'avec Cassian, c'était un peu différent avec Caleb. Après tout, c'était un adolescent ainsi que leur élève, ils savaient à quel point vivre avec eux était déjà étrange pour lui, alors lui faire des câlins ? De plus, ils ne savaient pas vraiment ce qu'il pensait du fait qu'ils étaient gay. Cette pensée avait traversé l'esprit de Draco peu de temps auparavant, mais il ne lui avait pas posé la question directement. Harry et lui n'étaient pas du genre timide et aimaient montrer leur amour l'un pour l'autre et s'embrasser dès qu'ils le voulaient, donc une part de lui avait peur que ça gène Caleb, même s'il ne le montrait pas.

Les deux petits aidèrent Harry à souffler ses bougies à la fin du déjeuner, avant de demander de le refaire, et encore une fois. Puis, il ouvrit ses cadeaux, remerciant chacun d'entre eux en découvrant les dessins de Cassian et d'Octavia, la tasse achetée avec l'aide - et l'argent - de Narcissa et le proclamant Papa Numéro Un. Narcissa lui offrit une bouteille d'un Whisky Pur Feu vieilli dans des fûts centenaires au cœur de la montagne à quelques kilomètres de là. Puis, il découvrit celui de Draco, une magnifique bague en argent et titanium gravée pour célébrer son anniversaire ainsi que leurs dix ans de relation.

Quand il remarqua un dernier cadeau sur la table, Harry pensa qu'il était également de Draco et l'ouvrit joyeusement avant de sourire en découvrant une photo d'eux encadrée, prise quelques jours plus tôt pendant une de leurs balades. Ils étaient assis au bord du lac, les bras de Harry enveloppés autour de Draco qui était installé entre ses jambes. Il savait que leur sourire était causé par Cassian et Octavia qui jouaient dans l'eau devant eux. C'était une photo magnifique qui transmettait beaucoup d'émotions.

"C'est magnifique, qui l'a prise ?" Demanda Draco, surprenant Harry.

"Quoi ? Je pensais qu'elle était de toi ?"

"Je suis sur la photo, comment est-ce que j'aurais pu la prendre ?"

"Je n'ai pas dit que c'est toi qui l'as prise, mais c'est qui ?"

"Comment est-ce que je le saurais ?"

"Ce n'est pas ton cadeau ?"

"Non, pas du tout."

"Alors... de qui vient-elle ?"

"Euh... de moi." La voix de Caleb les surprit et tout le monde le regarda.

"Tu as pris cette photo ?"

"Oui. Je n'avais pas assez d'argent pour acheter un vrai cadeau, alors..."

"Tu rigoles ? Tu n'avais pas à m'acheter quoi que ce soit." Harry se leva de sa chaise et attira Caleb dans ses bras. L'ado se crispa légèrement, mais il se détendit rapidement. "Elle est magnifique. Merci beaucoup, Caleb."

"De rien."

"Est-ce que tu aimes la photographie, Caleb ?" Demanda tout à coup Narcissa. "J'ai acheté un appareil photo l'an dernier, mais je ne l'ai jamais utilisé. Tu pourrais peut-être le prendre ?"

"Oh, je... non, je ne peux pas."

"Je veux que tu l'aie, Trésor. Il attrape la poussière, donc c'est mieux si tu l'utilises. Attends."

Elle disparut et Draco, devinant l'inconfort et la surprise de Caleb, s'approcha de lui en laissant Harry et les enfants admirer les dessins.

"Tu as intérêt à dire oui, elle ne te laissera pas quitter le pays sans cet appareil."

Caleb ricana. "Je... est-ce que c'est vraiment okay ?"

"Si tu le prends ? Oui, pourquoi ça ne le serait pas ? Elle te l'offre et, crois-moi, elle n'est pas du genre à faire quelque chose si elle n'en a pas envie. Ça lui fait plaisir."

"Mais ce n'est pas Cassian qui devrait l'avoir ? Plus tard, je veux dire ?"

"Si par ça tu veux dire parce que tu n'es pas son petit-fils, tu as tort. Parce que même si tu ne le veux pas, tu es devenu son petit-fils à la minute où nous t'avons accueilli chez nous. Tout comme Octavia est devenue sa petite-fille. Elle est comme ça. À partir de maintenant, elle vous traitera exactement de la même façon qu'elle traite Cassian. Son petit-fils aime la photographie, il peut avoir l'appareil photo qu'elle n'utilise de toute façon pas. Tu n'as pas à te sentir coupable ou embarrassé, Caleb. Tout va parfaitement bien et nous voulons tous que tu sois heureux. Tu le mérite."

"Ça me semble toujours tellement étrange..."

"Quoi ?"

"Que vous traitiez des étrangers comme votre famille, comme vos propres enfants."

"Vous n'êtes pas des étrangers. Et puis, vous êtes des enfants et il nous était impossible de ne pas vous accueillir, de laisser Octavia chez sa tante, de te laisser et sacrifier pour elle... J'aurais voulu que quelqu'un fasse la même chose pour Harry quand il était enfant. J'aurais voulu que quelqu'un m'aide quand j'en avais le plus besoin. Nous pouvons vous aider et nous pouvons vous donner l'amour que vous méritez, l'amour que votre mère voulait que vous receviez."

"Je sais. Et je suis désolé d'être si... incertain à propos de tout ça. J'ai juste du mal à faire confiance, parfois. Je ne sais pas pourquoi."

"Ce n'est pas grave. Je te le dirais autant de fois qu'il te faudra pour le croire. Demande-moi quand tu auras besoin de l'entendre."

Caleb hocha la tête et regarda par-dessus l'épaule de Draco, vers la table où était assis Harry. Draco se retourna, rencontrant les yeux et le sourire de son mari. Il savait qu'il pensait la même chose.

Narcissa revint finalement avec l'appareil photo et l'après-midi fut passé à poser pour Caleb dans la maison, dehors, dans la piscine, dans la forêt à l'arrière du chalet, puis au restaurant où Harry et Draco invitèrent tout le monde pour le dîner. Une fois les enfants au lit, les adultes profitèrent de leur soirée dans le salon en dégustant le nouveau Whisky Pur Feu de Harry. Au bout d'un moment, Harry alla dans la cuisine pour préparer du thé, laissant mère et fils seuls.

"Merci d'avoir pris les enfants ce matin, on avait vraiment besoin d'un peu de temps à deux."

"J'imagine, oui, et j'espère que vous en avez bien profité." La façon dont elle haussa ses sourcils parfaitement dessinés fit soupirer Draco.

"Mère... Mais oui, c'était parfait. Merci."

"Tu sais, si vous voulez une journée de repos tous les deux avant de partir, je serais ravie de m'occuper des enfants. Ils sont adorables. Octavia est tellement jolie, j'ai toujours rêvé d'avoir une fille."

"Je sais. Elle est tellement discrète et bien élevée. À l'opposé total de Cassian."

"C'est une vraie tornade. Et absolument pas timide. Ce matin, je choisissais les pinces à cheveux avec Octavia et quand je l'ai regardé, il était en train de discuter avec des étrangers, leur expliquant où on vivait et que c'était l'anniversaire de son père et qu'ils les avaient laissés tous seuls, lui et son autre papa, pour qu'ils se reposent. Ils avaient tant de mal à cacher leur rire."

"Cet enfant me tuera un jour. Comment, par Merlin, est-il devenu comme ça ?"

"Trésor, tu étais exactement pareil à son âge."

"Quoi ? Non, c'est faux. Père ne m'aurait pas autorisé à parler à des inconnus comme ça."

"Non, parce que tu ne sortais pas beaucoup du Manoir. Mais tu avais le même tempérament que lui ; déterminé, autoritaire et même un peu insolent. Tu étais à la fois le cauchemar et le bonheur des Elfes et ton père en était désespéré."

Le ricanement de Harry résonna derrière eux alors qu'il revenait avec le thé. "J'aurais tellement aimé connaître Draco enfant."

"Oh, croyez-moi mon cher Harry, vous avez juste à regarder votre fils pour le voir."

"Donc, je peux officiellement dire que c'est ta faute."

"Dans tes rêves."

"Ce Caleb est un gardon très intelligent. Lui aussi me rappelle Draco. Mais vous devez faire attention à ce qu'il ne devienne pas trop sérieux. C'est un enfant, il doit s'amuser."

"Je sais. Il a traversé beaucoup de choses ces derniers temps et il a encore un peu de mal à reprendre le cours de sa vie, mais on y travaille."

"Oui, Draco est génial avec lui. Attentif, patient... le père parfait pour un adolescent."

"Hey, il a seulement la moitié de mon âge. Je ne suis pas si vieux."

"Je sais, je dis juste que tu gères tout ça comme un père le ferait. Ce n'est pas évident, comme on est encore jeunes, mais tu es génial."

"Harry a raison, tu es parfait avec lui. Et il t'admire."

"J'aimerais juste qu'il nous fasse un peu plus confiance."

"Il le fera, donne-lui juste du temps pour guérir et pour s'ouvrir à vous. J'ai hâte de le voir devenir le beau et intelligent jeune homme qu'il est destiné à devenir."

"On fera tout pour ça."

"Quand partez-vous en Grèce ?"

"Vendredi prochain. Vous êtes sûre de ne pas vouloir venir avec nous, Mère ?"

"Certaine. Andromeda et Teddy doivent venir la semaine après votre départ et je les suivrais à leur retour au Royaume-Uni pour quelques jours."

"Je n'arrive pas à croire que vous y serez alors que nous non. C'est tellement rare."

"Eh bien, à ce propos..."

Draco regarda sa mère et fronça les sourcils. Que ne lui disait-elle pas ? "Mère ?"

"Si je vais en Angleterre, c'est pour visiter des maisons."

"Quoi ? Pourquoi ?"

"J'envisage de revenir vivre au Royaume-Uni."

"Tu..." Le blond se redressa dans le canapé ; ses mains tenaient fermement sa tasse et il pouvait sentir celle de Harry dans son dos. "Je ne comprends pas."

"Il n'y a rien de plus à comprendre. Je veux revenir vivre en Angleterre pour me rapprocher de vous."

"Mais... vous adorez vivre ici."

"C'est vrai, c'est pourquoi je ne compte pas vendre le chalet pour pouvoir y revenir quand j'en ai envie. Est-ce que ça te contrarie, Dragon ? Tu ne veux pas que je revienne ?"

"Non ! Ce n'est pas ça du tout ! Désolé, j'étais simplement surpris. J'adorerais vous avoir plus près de nous et vous voir plus souvent, Mère. Et les enfants..."

"C'est exactement pour cela que je veux revenir. Chaque fois que je vous vois, Cassian a grandi et a tellement changé... Je ne veux pas rater toute son enfance. Et maintenant qu'il y a Octavia et Caleb, je le veux encore plus. De cette façon, je pourrais vous voir dès que j'en aurais envie. Et Andromeda aussi. Je pourrais aussi m'occuper des enfants quand vous aurez besoin d'une pause."

"Vous n'avez pas à faire ça, Mère, on se débrouille parfaitement bien."

"Oh, je le sais, mon chéri. Je dis juste que vous pourriez avoir besoin d'un peu de temps en amoureux, parfois."

"Écoute ta mère, mon Amour. C'est elle la plus intelligente, ici."

Ils rirent à la déclaration de Harry mais l'émotion de Draco était palpable. Après toutes ces années, avoir sa mère près de lui était une chose qu'il pensait impossible. Finalement, il aurait sa famille au complet au même endroit. Vraiment, le bonheur n'était pas si difficile à obtenir, après tout.

.oOo.

Le soleil était haut dans le ciel, brillant et chaud au-dessus de la plage, brûlant le sable sur lequel ils marchaient autant que leur peau. Heureusement que Draco, en tant que Maître des Potions, avait concocté une version sorcière de la crème solaire qu'ils n'avaient besoin d'appliquer qu'une seule fois pour être protégés toute la journée et n'était pas altérée par l'eau. L'homme était allongé sur un transat avec un livre dans une main et un cocktail dans l'autre, regardant les enfants jouer dans l'eau à quelques mètres. Cassian et Octavia criaient et riaient comme des fous, courant dans et hors de l'eau tandis que Caleb essayait de les éclabousser. C'était une scène géniale à regarder et Draco sentit son cœur battre la chamade. Il adorait ces moments où les enfants étaient simplement heureux et jouaient ensemble.

Depuis leur arrivée en Grèce une semaine plus tôt, tout le monde était si décontracté, profitant à fond de chaque instant ensemble. Même Caleb s'était détendu et s'amusait autant avec les enfants qu'avec d'autres adolescents rencontrés à l'hôtel. Draco et Harry l'autorisaient à passer du temps avec eux, décidant que ce serait contre-productif de le lui interdire. Tant qu'il mangeait et passait du temps avec eux, il était libre d'aller s'amuser avec ses nouveaux amis. Et le garçon leur en était reconnaissant. Pour les remercier, il avait même accepté de garder Octavia et Cassian un soir afin que Harry et Draco puisse aller boire un verre en amoureux et peut-être même danser un peu. Depuis toutes ces années, ils avaient appris à quel point il était important d'avoir du temps juste à eux et avoir trois enfants n'avait rien changé à ça. S'ils voulaient rester sains d'esprit et unis, c'était crucial.

"Bonjour beau gosse, est-ce que je peux t'offrir un verre ?"

Draco sourit malicieusement à Harry quand celui-ci prit place dans le transat à côté du sien. "Désolé, mais je suis marié et j'aime mon mari."

"Oh, ça doit être un type intelligent s'il a réussi à te mettre la bague au doigt."

"Pas aussi intelligent que moi, mais il est marrant, donc je le garde."

Harry éclata de rire. "Ravi d'apprendre que je te divertie toujours, mon Amour."

"C'était le cas, jusqu'à présent."

"On verra ce soir si je suis suffisamment marrant. Ils ne se fatiguent jamais, n'est-ce pas ?"

"Ils sont tellement adorables. Je n'ai même pas lu une seule ligne depuis que tu es parti."

"Je suis juste parti dix minutes."

"Eh bien, je n'ai quand même pas lu une seule ligne."

Harry pouffa et se leva avant de s'approcher de lui et de se pencher pour l'embrasser. "Je t'aime. Et tu es hyper sexy, là tout de suite."

"Ne me dis pas ça, ce maillot de bain ne permet aucune érection."

"J'ai trop hâte à ce soir ; ça fait des lustres qu'on n'a pas dansés ! Heureusement qu'on a notre propre chambre !" Murmura Harry contre les lèvres de Draco qui failli ronronner de plaisir.

"Est-ce que vous prévoyez d'être vilain, Mr Potter ?"

"Tu n'as pas idée."

"Beurk ! Il y a des yeux innocents, ici !" Blagua Caleb tandis que Cassian et Octavia courraient vers eux en agitant les bras.

"Papa ! Arrêtez de vous faire des bisous et venez jouer avec nous !"

"Papa Harry, viens me jeter dans l'eau comme hier !"

Harry et Draco échangèrent un regard en souriant avant de commencer à courir après les trois enfants, les poursuivant sur le sable et les jetant dans l'eau. Chaque rire, chaque moment passé ensemble cet été-là serait le ciment parfait pour leur permettre de devenir la famille de leur rêve.

Après avoir travaillé comme un fou, Caleb termina ses études à Poudlard avec brio et fut accepté dans la formation pour devenir Médicomage. Il lui fallut du temps, mais il finit par faire entièrement confiance à Harry et Draco qu'il considérait enfin, après toutes ces années, comme ses pères. Lors de sa première année à Poudlard, Octavia fut acceptée à Serdaigle, où elle devint l'une des meilleurs élèves de son année. Elle fut rejointe deux ans plus tard par Cassian qui, comme l'avait prédit Harry, devint un Gryffondor ainsi que le pire cauchemar et la fierté de ses professeurs. Cette journée fut la première depuis des années où Draco et Harry rentrèrent dans une maison vide. Ça leur prit du temps pour s'adapter et accepter qu'ils ne pouvaient voir leur fille et leurs fils qu'à Poudlard pendant la journée, mais ils y arrivèrent finalement et, dans un sens, ça leur permis de se retrouver entre eux de nouveau et c'était agréable, même s'ils préféraient avoir les enfants à la maison pour le week-end ou pour les vacances. Ils n'adoptèrent pas d'autre enfant, mais ça leur convenait ; ils avaient trouvé leur équilibre avec la famille qu'ils avaient construite ensemble et qu'ils n'échangeraient pour rien au monde, désormais.

Alors que les années passaient, Harry et Draco apprirent ensemble que le secret du bonheur était tout simplement ça : être chez soi, ensemble, entouré d'amour et de leur famille… et rien de plus.

-FIN-


Ça y est, c'est la fin !

J'espère vraiment que cette histoire vous a plu, en tout cas, j'ai adoré l'écrire et donner vie à cette jolie petite famille. J'aurais pu en écrire encore plus, mais je me suis dit qu'il valait mieux s'arrêter là et vous laisser imaginer la suite. La vie des enfants à Poudlard, leurs études, leurs familles bien des années plus tard... Je vois bien Harry et Draco en grands-pères gâteaux, pas vous ?!

N'hésitez pas à me faire part de vos impressions et à très vite !

Theodora.