Bonjour à toutes !

J'espère que vous allez bien en cette fin de week end plutôt ensoleillé par ici !

Demain débutera la dernière semaine avant les vacances d'automne, et je ne vous cache pas que j'ai hâte d'y être. Cette première période a été épuisante tant sur le plan physique qu'émotionnel. J'ai aussi hâte d'achever une bonne fois pour toute cette histoire et de commencer à me pencher sur celle de noël qui se profile déjà petit à petit dans ma tête !

Vous avez été bien moins nombreuses que d'habitude à lire le dernier chapitre mais aussi à le commenter, alors j'espère que je ne suis pas en train de vous perdre en route surtout si proche de la fin. N'hésitez pas à me faire part de vos remarques et de vos idées dans les commentaires, en attendant je vous souhaite une bonne lecture et vous dis à mercredi !


Drago ne prit pas la risque de transplanner. Il ne connaissait pas assez le château et ne voulait pas risquer de se retrouver dans la mauvaise pièce, en compagnie de la mauvaise femme. Il se contenta donc de se jeter un sort de désillusion et un autre de confusion à l'escouade qui gardait ses appartements, avant de cheminer au milieu des couloirs jusqu'à retrouver la pièce indiquée par son avocat. Sans grand surprise, le logement se trouvait non loin des appartements du roi. La porte de sa femme était également gardée, par quatre gardes cette fois, qui portaient de malheureux crucifix sans doute pour se protéger de quelques mauvais sorts. Cela ne suffit pas à contrer le sort d'oubliette que Drago leur lança avant de se faufiler par la porte préalablement déverrouillée.

Il faisait sombre dans le petit salon, et Drago mit du temps à s'acclimater à la pénombre. Une odeur de plantes médicinales et d'huiles essentielles flottait dans l'air, ce qui lui donna passablement la nausée. Marchant à pas de loup il s'approcha de la première porte qu'il trouva en espérant pénétrer dans la chambre d'Hermione. Il la poussa délicatement et laissa un soupir s'échapper d'entre ses lèvres quand il vit qu'elle était bien là.

Elle ne dormait pas. Allongée dans son lit, les mains posées sur la protubérance de son ventre, elle avait les yeux tournés vers la fenêtre par laquelle elle semblait admirer sans la voir la voute céleste. Les rayons de la lune éclairaient faiblement son visage au teint blafard et grisâtre de celles et ceux qui ne dorment pas, trop tourmentés par les soucis.

− Hermione, souffla Drago.

Il la vit trésailler avant de tourner lentement le visage dans sa direction. Ce qu'il vit glaça le sang de Drago. Elle avait les yeux rougis d'avoir trop pleuré, les lèvres pâles et sèches d'avoir sans doute trop crié. Des cernes violets entouraient ses beaux yeux mordorés, tandis que ses cheveux tombaient de part et d'autre de ses tempes, ternes et emmêlés. D'abord pétrifié par la vue qui s'offrait à lui, Drago se précipita vers elle et s'agenouilla à son chevet avant de s'emparer de sa main.

− Milady, murmura-t-il avec toute la tendresse dont il était capable.

Il porta la petite main glacée d'Hermione contre ses lèvres et y déposa des dizaines de baisers avant de souffler dessus dans l'espoir de leur apporter un peu de sa chaleur. Hermione était restée silencieuse, elle le regardait comme s'il s'agissait d'un fantôme. D'une main timide, Drago vint caresser sa joue qu'il pressa doucement dans sa paume : elle était brûlante de fièvre.

− Tu… C'est toi ? Je ne… Non, marmonna Hermione comme si elle s'adressait à elle-même. C'est la fièvre…

Drago pressa un peu plus sa main contre sa joue et la maintint pour que leurs yeux se croisent.

− Ce n'est pas la fièvre, Milady, je suis bien là !

Elle imaginait qu'elle rêvait, ou peut-être pensait elle que la fièvre lui provoquait des hallucinations. Il n'en était rien, mais elle semblait avoir de grandes difficultés à le voir bel et bien près d'elle. Drago se redressa et grimpa sur son lit pour mieux la serrer contre lui. Il caressa tendrement ses cheveux, massa ses épaules, huma son odeur de longues secondes pour la convaincre qu'il était là.

− C'est bien moi, Hermione, je suis là, tu n'es plus seule…

Et soudain, comme si des vannes s'ouvraient après avoir été trop longtemps contenues, Hermione se mit à sangloter contre l'épaule de Drago. Il sentit son corps frêle et si fragile secouer toute son âme, tandis qu'il la serrait fort contre lui en lui murmurant des paroles réconfortantes. Jamais il ne l'avait vu dans un tel état, et il aurait aimé se promettre de ne plus jamais la revoir ainsi. Il détestait tout ce qui faisait pleurer son épouse, il détestait tout ceux qui lui causaient du tort. Bientôt, ses petits bras vinrent enlacer son cou, et Drago la fit glisser sur ses genoux pour être encore plus près d'elle. Il savait que le temps pressait, mais il ne voulait pas la brusquer, et il attendit patiemment que les larmes ne s'assèchent. Quand il lui sembla qu'elle s'était calmée, il murmura contre son oreille :

− Je suis là, Milady, et je ne te lâcherai plus.

Elle hocha la tête avant de lui demander comment il avait réussi à la rejoindre. Il lui raconta tout ce que Pansy lui avait dit, et l'aide précieuse de son avocat. Quand il eut achevé son récit, il l'encouragea à lui raconter ce qu'elle-même avait subi lors de ces quatre derniers jours.

− Les gardes ne m'ont pas emmenée dans les cachots comme je le pensais. Ils m'ont fait venir ici où le roi m'attendait. Il m'a expliqué combien il était déçu de moi, mais m'a assuré que j'avais encore le pouvoir de changer les choses si j'acceptais de me montrer plus… à l'écoute de ses propres désirs.

Drago grogna.

− Quand j'ai refusé, il s'est mis en colère mais m'a dit qu'il me laissait un peu de temps pour réfléchir et qu'il viendrait me chercher pour que j'assiste à ta mise à mort. Je ne savais pas ce qu'il s'était passé depuis qu'on avait été séparé, mais je voyais l'empressement qu'il avait à mon encontre et je n'ai pas trouvé improbable l'idée qu'il essaye de se débarrasser de toi rapidement. Le choc de mon arrestation et de ta mort imminente m'ont provoqué des contractions et j'ai perdu beaucoup de sang…

Sa voix resta coincée dans sa voix au souvenir de cette épreuve éprouvante. Elle se remit à pleurer.

− Ca n'arrêtait pas de saigner, hoqueta-t-elle, il y en avait partout. J'ai supplié le roi de me laisser consulter un médecin. Il a refusé mais m'a tout de même envoyé une sage-femme. Celle-ci n'a pas fait grand-chose, l'hémorragie a cessé toute seule, mais…

Sa voix se brisa tandis que les sanglots remontaient dans sa gorge.

− Drago, je ne sens plus le bébé bouger depuis plusieurs jours…

L'annonce secoua Drago depuis le fond de son âme jusqu'à la surface de sa peau. Il posa une main tremblante sur le ventre d'Hermione et le caressa doucement. A l'instar de son front, il était brûlant, et sans doute Hermione s'en aperçut en réalisant combien la main de Drago était froide sur son nombril.

− Je crois que j'ai une infection, murmura-t-elle. La fièvre ne descend pas, j'ai des hallucinations… Je … Je ne vais pas m'en sortir Drago.

− Ne dis pas ça, gronda-t-il. Je suis là, Hermione, et je vais te sortir de ce trou et t'emmener voir un médicomage. Il saura quoi faire.

− Je suis trop faible pour transplanner…

− Je te porterai jusqu'aux Indes s'il le fallait, Hermione.

− Si on part, on ne pourra pas rentrer chez nous.

Elle venait de mettre des mots sur tout le nœud du problème. S'ils s'échappaient, ils devraient tout quitter pour tout recommencer ailleurs. Il faudrait partir sans regarder en arrière, sans penser aux métayers, aux amis, au Clan, aux terres. Cette seule pensée noua l'estomac de Drago. Mais il ne pouvait prendre le risque qu'Hermione soit pendue, qu'elle perde l'enfant ou qu'elle tombe entre les griffes du roi…

− Tu dois gagner ton procès Drago… Pour retrouver tes terres.

− Et te laisser être pendue sur la Grand Place ? cracha-t-il. Plutôt crever.

Hermione soupira, ce qui provoqua chez elle une quinte de toux douloureuse. Drago sortit sa baguette et fit apparaître un verre d'eau qu'il lui tendit prestement. Elle but, les yeux rivés sur un point perdu dans le vague et Drago devina qu'elle réfléchissait.

− Je vais te montrer comment faire baisser ma fièvre. Ça suffira à me faire tenir le temps que tu gagnes ton procès, annonça-t-elle d'une voix ténue mais convaincue.

Drago la regarda bouche-bée. Était-elle devenue folle ? La fièvre devait la faire plus délirer qu'il ne l'avait pensé, il ne voyait pas comment elle pouvait accorder autant d'importance à ce procès au détriment de sa vie à elle, et de la vie de leur enfant.

− Je ne repars pas de cette foutue chambre sans toi, Hermione, gronda Drago.

− Fais-moi confiance, murmura-t-elle.

Elle porta une main contre la joue de Drago et l'attira vers elle pour que leurs lèvres se touchent. Les siennes étaient brûlantes et affreusement sèches, mais elles avaient un goût familier et si réconfortant que Drago se laissa aller à cet instant de faiblesse. Leur monde était en train de s'écrouler autour d'eux et ils se trouvaient dans une situation très inconfortable. Pourtant, rien ne lui semblait plus évident à cet instant précis que de la serrer contre lui et de se délecter de sa bouche. Malgré tout, ce baiser avait le goût du désespoir et de l'anxiété, parce que ni l'un ni l'autre ne savait s'il s'agissait du dernier.

De toute évidence, Hermione avait un plan, il le sentait à la ferveur qu'elle insufflait dans son baiser. Il sentait sa détermination à trouver une solution, mais il ne pouvait promettre de lui faire totalement confiance dans ces conditions : elle était faible, fiévreuse, avait perdu beaucoup de sang et il craignait que le désarroi ne lui fasse commettre l'irréparable.

− Si tout se passe comme prévu, souffla-t-elle, tu n'auras pas à choisir entre ta famille et tes terres.

Ses paroles promettaient un avenir de douce félicité, mais Drago peinait à y croire. Et sans doute Hermione dut elle s'en apercevoir car elle fronça les sourcils et prit le visage de son époux en croupe entre ses mains pour être certaines que leurs regards ne se détournent pas l'un de l'autre.

− Tu m'as sauvé des griffes de Suffolk.

− Pas vraiment, répondit sérieusement Drago.

− Tu as accepté de m'épouser pour m'éviter une vie de misère à ses côtés.

Drago haussa les épaules, il ne considérait pas cet acte comme héroïque à la vue de tout ce que cette union lui avait apporté en retour.

− Je te rendrai terres, Drago Malefoy.

Et alors qu'elle lui expliquait avec détermination les détails de son plan, Drago ne pouvait s'empêcher de la dévorer du regard. Sa Milady, si forte, si courageuse, incroyablement intelligente. Elle l'avait séduit au premier regard, avec sa morgue et son verbe acérés. Et à présent, à l'article de la mort et alors qu'ils ignoraient sur leur famille survivrait à tout cela, elle ne se laissait pas accabler par ce qui semblait insurmontable à Drago. Son plan comportait des risques, il était même peu probable qu'il aboutisse comme Hermione l'entendait, mais il avait le mérite d'exister, aussi Drago se contenta-t-il d'acquiescer sans relever toutes les failles qu'il incluait. Quand elle acheva ses explications, elle lui adressa un petit sourire timide.

− Qu'est-ce que tu en penses ? demanda-t-elle.

− Qu'on ne perd rien à essayer.

Elle souffla de soulagement, mais Drago s'empara de son menton pour lui faire lever les yeux vers lui. Quand le regard d'Hermione croisa le regard, dur et sévère de Drago, elle pâlit légèrement. Son autre main se poser sur le ventre de sa femme qu'il caressa légèrement.

− Mais si ça ne marche pas, l'avertit-il, je viendrai te sortir de là de force, et nous partirons sans regarder en arrière. Tu ne devras opposer aucune résistance, compris ?

Il vit l'incertitude dans son regard avant qu'elle ne se mette à hocher la tête lentement.

− Ça va marcher, assura-t-elle.

Et comme si l'idée d'un plan avait suffi à le convaincre, l'enfant, dans le ventre d'Hermione, se mit à remuer légèrement contre la paume de son père. C'était comme si l'espoir avait ramené à la vie ce petit être qui se pensait abandonné des siens. Drago sursauta, tandis qu'Hermione plaçait ses mains de part et d'autre de son ventre et qu'ils sentaient, tous deux, la vie continuer sous la surface de sa peau. Leurs regards se croisèrent, et Drago ne put réprimer un sourire, tandis que des larmes de soulagement glissaient le long des joues d'Hermione.

Drago se pencha en avant et vint poser ses lèvres contre le ventre de sa femme pour murmurer à l'intention de son enfant :

− Tiens bon, mon amour. Dans quelque temps, nous serons tous réunis.