Bonjour à tous !

Voici le chapitre du jour qui se passe à huis clos entre deux personnages. Je vous laisse le découvrir mais avant tout sachez que ce chapitre peut heurter la sensibilité de certaines lectrices puisqu'il contient des scènes de violences sexuelles.

Vous voilà averties, si vous n'êtes pas adepte de ce genre de scènes, je déconseille de la lire.

Pour info, il n'y aura pas de chapitre dimanche puisque nous sommes en famille pour un anniversaire. On se retrouve donc mercredi prochain !

Bonne semaine !


La visite de Drago et les petits coups que leur enfant lui prodiguait timidement avaient redonné le moral à Hermione. Jusqu'alors elle s'était interrogée sur le sort de Drago, le roi n'avait pas jugé bon de l'avertir qu'il aurait un procès équitable et qu'il avait des chances de s'en sortir. Comme s'il espérait que la laisser dans l'ignorance la ferait succomber à ses avances. Il n'en était rien cependant, et grâce à Drago, un regain d'énergie s'était insufflé en elle. Drago s'en était allé au petit matin, discrètement, comme il était venu. Avant de partir, il lui avait jeté quelques sorts rudimentaires de soin afin de faire baisser la fièvre, ce qui permis à Hermione de quitter le lit pour se refaire une beauté devant sa coiffeuse.

Elle devait avoir l'air présentable et fraîche, si elle voulait convaincre le Roi de sa bonne foi. Elle passa la journée à se répéter leur plan dans sa tête, tendant l'oreille à chaque fois qu'un bruit se faisait entendre de l'autre côté de la porte, espérant que le roi ne daigne enfin lui rendre visite. Car c'était là tout le nœud de leur plan, et si le Roi ne venait jamais, elle pouvait abandonner tout espoir. Elle avait compté sur le fait qu'il lui rendait visite tous les jours depuis son arrestation.

Elle dut cependant attendre de longues heures avant qu'il ne daigne l'honorer de sa présence. La nuit était tombée depuis un moment quand enfin la porte s'ouvrit sur le corps massif de Sa Majesté le Roi. Il sembla surpris de la trouver assise sur le petit canapé du salon, une épaisse couverture sur les jambes, en train de feuilleter la bible d'un air concentré.

− Lady Hermione, quelle heureuse surprise de voir que vous avez quitté le lit.

Hermione leva son nez de l'ouvrage sacré et le regarda du petit air ingénu qu'elle maîtrisait à la perfection depuis sa plus tendre enfance.

− Et en train de lire la Sainte Bible, remarqua le roi, un sourcil levé.

Hermione referma doucement le livre en question et adressa un sourire doux au roi avant de déclarer d'une voix calme :

− Il n'y a hélas que cela pour m'occuper.

Le roi s'approcha d'elle et jeta un coup d'œil au livre comme s'il était incertain que ce fut réellement la Bible. Les mains d'Hermione caressaient nonchalamment le cuir de la reliure tandis qu'elle sentait le regard du roi glisser sur elle, sur sa nuque qu'elle avait pris soin de dégager et sur son décolleté qu'elle avait dévoilé plus que nécessaire.

− Peut-être pourriez-vous m'autoriser d'autres occupations, souffla-t-elle après un long silence.

Elle sentit la respiration du roi s'accélérer au fur et à mesure qu'il la dévorait du regard et qu'il entendait ses propositions d'une oreille attentive. Il s'installa finalement à côté d'elle et s'empara du livre qu'elle avait entre les mains pour le poser sur un petit guéridon.

− Il y a de nombreuses occupations auxquelles je pense, ma très chère Hermione, mais aucune qui ne comprend des vêtements.

Hermione fut à peine surpris de le voir entrer aussi rapidement dans son jeu de fausse séduction. Le Roi était tellement contrôlé par son désir libidineux qu'il se délectait de chacune de ses formes, de chacun de ses œillades faussement virginales. Hermione feignit de rougir en baisser le visage mais le Roi posa bientôt une main aventurière sur sa cuisse.

− Voilà un étrange spectacle qu'une sorcière lisant la bible.

− Etrange vraiment ? minauda Hermione.

− Excitant serait le mot le plus approprié.

La main du roi remonta sur sa cuisse et l'enserra doucement.

− Pour dire vrai, les témoignages en votre défaveur étaient pour le moins… faiblards. Peu de preuve, beaucoup de suppositions, de médisances aussi. Vous commencez à me connaître… Je peux être magnanime.

− Sa Majesté est bonne, sourit timidement Hermione.

La main du roi, toujours posée sur sa cuisse par-dessus la couverture lui donnait la nausée. Elle ne supportait pas cette proximité forcée, mais ne pouvait se permettre de le laisser paraître.

− Je peux être bonne avec Sa Majesté, ajouta-t-elle en battant des cils avec candeur.

Voilà, le plan était en action et Hermione feignait de succomber au jeu de séduction de Roi. Celui-ci la regardait avec envie mais elle voyait dans le fond de ses yeux qu'il n'était pas tout à fait convaincu. Malgré tout, il fit mine de ne rien laisser paraître, et poser sa seconde main sur le ventre proéminent d'Hermione. Elle avait remarqué cette façon qu'il avait de toujours vouloir la toucher à cet endroit précis, et le regard concupiscent qu'il lui jetait la dégoutait au plus haut point.

− Si ronde, murmura-t-il pour lui-même. Si pleine…

Sa main caressa de longues secondes le ventre rond mais l'enfant ne fit jamais remarquer sa présence. Comme s'il sentait que ce n'était pas là ses caresses de son père. Hermione ne put qu'en être soulagée.

− J'ai toujours regardé les femmes enceintes avec beaucoup de fascination, expliqua-t-il. Tout en elles est attrayant. Leur ventre rond, leur poitrine lourde de lait, leurs hanches voluptueuses prêtes à mettre bas…

− Parce qu'elles vous rappellent la Madone ? demanda Hermione.

− Voilà une belle hypothèse à laquelle je n'avais jamais songé, sourit le roi. Quoi de plus excitant que l'interdit de toucher une femme qu'un autre à déjà fait sienne au point d'enfouir en elle sa semence ?

Hermione eut de grandes difficultés à retenir un haut-le-cœur. Les mots du roi en plus d'être indécents au possible éveillaient en elle une nausée telle qu'elle n'en avait jamais connu. Elle n'avait rien quelques mots crus et déplacés chuchotés au creux de son oreilles par son époux ne la dérangeaient jamais. Quand cela venait d'un homme qui avait le double de son âge en revanche… C'était une autre histoire.

− Avez-vous revu votre position, ma chère ? souffla le roi contre son oreille tandis que sa main remontait doucement et frôlait l'espace qui se situait entre son ventre et sa poitrine.

Hermione remua doucement sur le canapé, la confusion et la gêne se dessinant sur ses traits. Elle devait s'y résoudre, c'était une nécessité et tout leur plan reposait sur cela. Respirant un grand coup, elle se résigna à poser sa main sur celle du roi et à la presser doucement avant de lui décocher le regard le plus brûlant dont elle était capable.

− J'ai eu le temps de réfléchir, murmura-t-elle. Je ne veux pas finir sur un bûcher alors que je suis innocente.

Elle devait jouer la carte de l'innocence jusqu'au bout, sans quoi le Roi n'accepterait jamais de la faire sortir.

− J'ai l'impression de ne plus être la même depuis que j'ai épousé Drago… Comme si… j'étais… possédée, confia-t-elle en détournant le regard pour avoir l'air plus honteuse encore.

− Continuez, lui ordonna le roi qui la dévorait des yeux.

− Je pense qu'on m'a jeté un sort pour me piéger et me faire agir contre mon gré. On veut me faire passer pour ce que je ne suis pas, Votre Majesté.

− Vous a-t-on forcée à épouser Malefoy ?

Si Hermione s'était attendue à une telle question, elle n'était pas certaine de pouvoir y répondre d'un air convaincu. Elle se contenta d'hausser les épaules afin de laisser au roi tout le loisir d'interpréter son silence.

− Je savais que ce n'était pas là votre volonté, gronda le roi avec colère. L'épouse de Cepheus a voulu me duper à votre sujet.

− Bonnie ? demanda Hermione, confuse.

− Elle m'a certifié vous avoir vu jeter des sorts.

Hermione n'était pas surprise par l'identité de la délatrice qui avait tristement vu juste.

− C'est une fabulatrice hors pair, déclara Hermione. Je vous conjure de me croire, Votre Majesté, je pense être victime de magie, et non pas l'instigatrice.

Son regard faussement implorant sembla rengorger l'égo du roi qui s'imaginait déjà sans doute en cheval blanc. Aveuglé par l'attraction qu'il avait pour elle, il ne perdit cependant pas le nord en remontant sa main toujours posée en haut de son ventre pour s'emparer de l'un de ses seins. Hermione laissa échapper un petit gémissement surpris – et médusé – mais le roi l'interpréta comme un vrai râle de plaisir. Il se mit à lui pétrir le sein comme s'il s'agissait d'une boule de pain et Hermione dut retenir une grimace de douleur.

Le roi s'approcha plus encore d'elle et arriva ce qu'Hermione redoutait depuis le début de leur conversation : les lèvres du roi se posèrent sur les siennes et entreprirent de l'embrasser avec une ardeur sans limite. Se convainquant qu'elle devait jouer son rôle, Hermione le laissa faire sans pour autant prendre l'initiative. Elle osa aventurer sa main sur la poitrine du roi, tandis que ce dernier continuait de malaxer son sein d'une main et de caresser sa cuisse de l'autre.

− Je savais que vous me désiriez, grogna-t-il avant d'enfoncer sa langue dans la bouche d'Hermione.

Celle-ci recula vivement, et fit passer son geste pour de la pudeur.

− Votre Majesté… Je ne puis me donner à vous sans promesse de votre part, minauda-t-elle en caressa doucement son torse à travers sa chemise.

Le roi esquissa une moue déçue.

− Votre époux aura la vie sauve s'il gagne son procès. Il devra retourner sur ses terres et ne plus jamais vous adresser la parole.

− Et l'enfant ?

− Il pourra le récupérer, déclara-t-il avec un geste de la main nonchalant, comme s'il était en train de chasser un insecte un peu trop pénible.

Il lui vola à nouveau un baiser avant de descendre le long de sa gorge et dans son décolleté. Hermione était de plus en plus mal à l'aise et craignait de ne pas pouvoir reculer devant le roi quand il réclamerait bien plus que des baisers.

− La sage-femme m'a dit de garder le repos, murmura-t-elle.

− Le repos ?

− Avec mon époux, explicita Hermione.

Le Roi se redressa, mécontent. Elle devait jouer sur le fait qu'elle devait rester abstinente, au moins jusqu'à la fin de sa grossesse, cela la préserverait des besoins décadents du souverain.

− Une Lady de mon rang ne saurait se donner à un autre homme que son époux, fusse-t-il une tête couronnée.

− Mais… commença le roi, fâché.

− M'autoriseriez-vous à divorcer rapidement ?

La demande d'Hermione sembla calmer les reproches du roi dont le visage s'éclaira finalement. Il ne s'était sans doute pas attendu à une telle requête, mais celle-ci semblait lui plaire.

− Vos désirs sont des ordres, Lady Hermione.

− Votre Majesté est grande. Pourrait-elle accepter que je me retire au couvent le temps de mettre au monde l'enfant ? Je ne saurais supporter le regard de la cour sur mon divorce d'avec un traitre.

Une étrange lueur s'alluma dans les yeux du roi quand elle prononça ce dernier mot, et se dit qu'elle y était peut-être allée un peu fort. Mais il ne fit aucune remarque à ce propos. Son désir passionnel semblait aller au-delà de ses suspicions. Après avec réfléchit quelques secondes, il hocha la tête en soupirant.

− Vous irez, concéda-t-il. Je vous rendrai visite chaque semaine.

− Je ne veux pas que Sa Majesté ne se dérange pour moi.

Le roi afficha un petit sourire lubrique qui fit froid dans le dos à Hermione.

− La Sage-femme conseille votre repos, Hermione, pas le mien. Nous trouverons tout un tas de choses à essayer sans que je n'ai à vous pénétrer jusqu'au fond de vos entrailles.

Cette promesse avait des allures de menaces.

− Je n'ai pas le temps aujourd'hui, le procès de Malefoy débutera demain. Vous partirez pour le couvent dès ce soir afin que je sois certain que vous ne vous croisiez pas.

Hermione hocha la tête, compréhensive. Le roi se redressa et se tint debout devant elle. Alors qu'elle songeait en avoir terminé avec cette conversation plus que pénible, le roi lui tendit la main pour la faire se lever. Quand elle se trouva face à lui, elle était sur le point de faire une révérence quand il tira d'un coup sec sur son corsage et libéra son opulente poitrine à sa vue. Il avait l'œil presque fou en découvrant ce qu'il avait sous les yeux, comme un enfant qui ouvre un paquet particulièrement attendu le jour de son anniversaire.

− Bientôt, tout ceci sera à moi.

Il s'empara du menton d'Hermione avec rudesse et la força à le regarder.

− Plus aucun homme ne devra vous toucher, sinon il goûtera la hache de mon bourreau.

− Bien, Votre Majesté.

Le roi se pencha et posa un baiser rageur sur ses lèvres avant de porter une main sur son sein et de le porter à sa bouche. Il en mordilla le bout avant de faire volteface et de s'en aller sans un regard en arrière. Quand il fut enfin parti, Hermione s'écroula, tremblante comme une feuille sur le canapé. Elle n'était pas certaine de pouvoir vivre à nouveau une telle scène. Elle savait que le roi avait des goûts controversés et des attitudes non bibliques en ce qui concernait les femmes, mais jamais elle n'aurait cru en être réellement victime.

Il n'y avait plus qu'une chose à faire désormais : partir pour le couvent et s'assurer que Drago gagne le procès pour qu'elle n'ait plus besoin de subir les agressions du roi.