EDIT: je viens de réaliser qu'il y avait eu un bug dans le chapitre T _T Je ne comprend pas, le nom du chapitre correspond. J'espère que vous lirez ces lignes, ce qui prouvera que j'ai trouvé une solution. Et merci à Nicolas Valette .
Désolé, pour le retard, mais comme je l'ai déjà écrit, je traverse une période de baisse de régime. Je ne compte pas abandonner cette histoire, mais les mises à jours, risquent de devenir assez aléatoires.
Et puis, ces dernières semaines, il y a eu un évènement sur ce site: trois chapitres du Dernier secret, la suite des Cicatrices du temps ! Ellana-san est LA boss incontestable de la fanfic francophile de HP. A coté d'elle, on se sent tout petit.
Je rougis de honte en me relisant, mais je prend le risque.
Dimanche matin, quand le soleil se leva, Severus était déjà réveillé. Préoccupé, il ne parvenait pas à oublier la demande de Lupin. Si ces voyous de Maraudeurs parvenaient à graver les bonnes runes sur les lunettes de Potter, le binoclard disposerait d'un outil de traque redoutable.
Hors de question d'en arriver là. Sans compter qu'il risquait de vouloir tirer au clair l'histoire des pétrifications ou pire encore, de compromettre le plan mis au point par Severus pour se tirer d'affaire.
La situation s'avérait grave, mais heureusement il disposait de quelques marges de manœuvres. De toutes ces petites brutes, seul le loup-garou possédait les compétences intellectuelles nécessaires pour mener à bien ce genre de projet. Et malgré cela, il avait dû se résoudre à en parler à Severus, ce qui illustrait bien la difficulté de l'entreprise.
Même si Lupin se décidait à demander de l'aide d'Arthur, rien n'indiquait que ce dernier pourrait lui répondre. Entre les potions pour les Fabuleux Philtres Foisonnants et sa romance avec Petunia, le cracmol risquait de s'avérer fort occupé. Pour plus de sûreté, il tâcherait de s'arranger pour que l'entreprise ne recrute personne d'autre dans l'immédiat.
Tandis qu'il réfléchissait, le jeune sorcier écoutait la maison s'animer progressivement. Bientôt des échanges à mi-voix, puis des éclats de rire vite étouffés retentirent à travers la demeure. Quelques minutes plus tard, il entendit par la fenêtre les vacanciers s'éloigner vers la plage. Visiblement Lily était parvenue à ses fins et le projet de baignade avait fini par se concrétiser.
Toujours aussi peu à l'aise à l'idée d'enfiler un maillot, il attendit que les bruits s'évanouissent avant de se lever. Comme il le prévoyait les chambres étaient désertes, mais il trouva Victoire dans la cuisine, assise devant un bol fumant, lisant un album de bonne taille.
- Bonjour Severus ! Tu as bien dormi ?
- Tu n'es pas avec les autres ?
- Je n'ai pas trop envie de bouger. Il me tarde de retourner à Poudlard.
En clair Regulus lui manquait. Même implicite, ce genre d'étalage sentimental le mettait toujours aussi mal à l'aise. Il valait mieux changer de sujet. « Tu lis quoi ? »
- Une bande-dessinée. Mes grands-parents ont une bibliothèque très bien garnie. Tu en veux une aussi ?
- Je ne comprend pas le français.
- Tu sais, moi je n'ai que des notions. De toute façon, même si on ne peut pas lire le texte, il y a les images. Tu devrais essayer.
Il décida de profiter de l'occasion pour se familiariser avec cette langue. Malgré toutes ses précautions, il n'excluait pas de devoir demander son transfert vers Beauxbatons.
Il s'avéra que les Adams possédaient effectivement un vaste choix d'ouvrages. Il parcourut successivement une histoire de gaulois, une autre de cow-boys et une dernière avec quatre héros disparates, écrite par un certain Chaulet. Comme la Poufsouffle le lui avait annoncé, les dessins s'avérèrent suffisamment explicites, pour lui permettre de comprendre le sens global des phylactères.
En fin de matinée, un orage éclata, provoquant le retour précipité des vacanciers, quoique dans une ambiance nettement plus détendue que la veille. En conséquence, ils discutèrent gaiement, tout en préparant le déjeuner, avant de se remettre à jouer aux cartes. Cette fois, ils ne se cantonnèrent pas au poker, mais s'essayèrent à d'autres jeux, moins susceptibles de convenir aux serpentards. La belote, le gin et même le tarot, les occupèrent tout l'après-midi, si bien qu'au moment de se préparer à partir, Severus éprouva quelque chose de bizarre, comme une sorte de pincement au cœur.
Étrangement, il lui sembla qu'il venait de vivre des moments inoubliables, qui ne se répéteraient jamais. Pourquoi donc, alors qu'il ne s'était même pas rapproché de Lily ?!
En tout cas, à peine arrivés au manoir Arès, elle, Lupin et Viviane prirent congé. Le soir même, ils repartiraient pour Poudlard.
Victoire, Arthur et Pétunia s'avérèrent moins pressés. Craignant que la séparation des deux tourtereaux ne finisse par donner lieu à d'exubérantes démonstrations d'affection, Severus préféra s'éclipser à son tour. La maison familiale étant déserte, il put se coucher à peine arrivé. À son réveil, il eut la surprise de trouver Tobias et monsieur Evans qui l'attendaient en bas.
Ils prirent leur petit déjeuner dans un silence un peu gêné, avant que les adultes ne lui disent au revoir avec quelque maladresse. Les deux moldus avaient tenu à venir juste pour ça ? Décidément, le monde s'avérait rempli de poufsouffles. En tout cas, ça lui permit d'activer le réseau de cheminette devant son père, sans que celui-ci ne bronche.
Au manoir, il put à peine apercevoir Arthur, avant que madame Adams-Arès ne les fasse transplaner dans la gare, lui et Victoire. Il avait oublié qu'elle avait déjà passé ses examens et qu'ils prendraient le train ensemble. Sur les quais de la voie 9 3/4, ils croisèrent plusieurs aurors qui patrouillaient. Narcissa ne s'était pas trompée en mentionnant le renforcement de la sécurité.
Après d'interminables effusions avec sa fille, madame Adams-Arès se prépara à prendre congé. « Ces deux dernières années, j'ai eu ma part d'émotions fortes, alors s'il vous plaît, prenez-soin d'elle, Severus. Et de vous également. »
- Maman !
- Qu'est-ce que tu veux, plus je vieillis, plus je me fais du souci. Aller, filez avant que je ne change d'avis et que je ne vous envoie tous à Beauxbâtons.
Il dut prendre sur lui pour ne pas rappeler que dans quelques mois il fêterait son dix-septième anniversaire. Une fois majeur, il déciderait par lui-même et en attendant, ils n'avaient aucun lien, elle n'avait pas son mot à dire sur la manière dont il menait sa vie. Malgré la contrariété, il parvint à se contenir. L'été ne s'était pas trop mal déroulé, inutile de finir sur une mauvaise impression.
Les deux étudiants s'engouffrèrent dans le premier compartiment vide qu'ils trouvèrent. Précautionneux, il s'empressa de sécuriser la porte. Il ne manquerait plus que Potter et Black fassent irruption pour fêter leurs retrouvailles à la manière Maraudeurs. Quand la rame démarra, il s'autorisa à savourer un bref instant de satisfaction. Malgré tous les dangers qu'il risquait encore d'y rencontrer, Poudlard demeurait le lieu où il s'était senti pour la première fois à sa place.
Victoire devait se trouver dans le même état d'esprit, puisqu'elle se mit à fouiller son sac, tout en parlant avec enthousiasme. « J'ai pris ma boite à musique, ça nous aidera à passer le temps. Oh, j'ai failli oublier. Tout à l'heure, Arthur m'a donné ça pour toi. »
Il examina le livre qu'elle lui tendait. De la stéganographie à la cryptographie. Au dos de l'ouvrage, un bref texte expliquait l'intérêt qu'il pouvait y avoir à cacher des informations, de manière à ce qu'on ignore jusqu'à leur existence. Le concept s'avérait prometteur, mais la mélodie qu'écoutait sa voisine l'empêchait de saisir toutes les subtilités de ce qu'il lisait.
Pour ne rien arranger, elle s'était mise à fredonner l'air.
- « Revoir tous mes amis et plein de drôles de bêtes, des gobelins, des fantômes, avec qui faire la fête ! » Il n'y a pas à dire je suis contente de retourner à l'école ! Et toi ?
- Il n'y a pas de gobelins à Poudlard.
- Rabat-joie ! J'ai hâte de revoir Reggie, même si ça me fait bizarre que les vacances soient finies. C'était un peu compliqué par moment, mais ça m'a permis de mieux connaître Lily, Rémus, et Petunia. Je suis tellement heureuse qu'Arthur ait trouvé quelqu'un. Viv' et moi on est là que pendant les vacances, et puis maintenant que je sors avec Reg, ça ne facilite pas les choses.
- C'était spécial cet été, avec les révisions.
- Il n'y a pas que ça … C'est compliqué en ce moment chez lui. Il n'en parle pas trop, mais je crois que l'article avec son père dans le journal n'a pas plus à tout le monde.
Le soutien public de Lord Black à Voldemort créait des remous dans sa famille ? Sans doute à cause du statut de sang mêlé du Seigneur des Ténèbres.
« En plus, il parait qu'Orion Black ne voulait pas que Rémus revienne, mais que le directeur menaçait de bloquer la réinscription de Sirius s'il se braquait. » Ça expliquait pourquoi Dumbledore n'avait pas mieux défendu le bellâtre après l'explosion du laboratoire à Noël. Décidément, le vieux sorcier s'avérait redoutable. « Lord Black était vraiment furieux quand il a réalisé tout ça, mais Regulus m'a assuré que ça ne te retomberait pas dessus. » Le jeune aristocrate l'avait défendu ? Ces derniers temps il se révélait un allié extrêmement précieux.
- Fais-moi penser à remercier ton petit ami.
- Il est tellement génial ! Tu es sûr que ça ne vous gène pas qu'on passe autant de temps ensemble ? Je ne voudrais pas que vous pensiez que je vous néglige, toi et les autres.
Encore une réflexion typique d'une poufsoufle. « Arrête de raconter n'importe quoi. Quand Viviane sortait avec John, tu te sentais négligée ? »
- C'est vrai tu as raison. Dans un groupe, ce n'est pas parce qu'on accorde plus d'attention à une personne, que les autres prennent moins d'importance.
Ces paroles retentirent étrangement, sonnant comme un écho de l'aigreur qu'il avait pu ressentir vis-à-vis d'Arthur pendant l'été.
- Tu penses à quelqu'un en particulier, quand tu dis ça?
- Absolument pas Severus. Je sais juste que c'est parfois compliqué quand on côtoie des gens qui vivent un peu trop dans leur bulle, parfois au point de faire n'importe quoi pour se garantir un moment d'intimité.
Est-ce qu'elle savait pour la potion somnifère sur la plage ? Il la dévisagea longuement, mais elle lui rendit son regard avec une expression de la plus parfaite innocence.
- Si tu continues comme ça , je vais finir par me dire que le Choixpeau s'est trompé, lors de la répartition. Tu aurais eu ta place à Serpentard.
- Qu'est-ce qui te dit qu'il n'a pas hésité ? Voire qu'il ne m'a pas demandé mon avis ?
- Tu veux dire que tu as choisi de devenir une poufsouffle ?
- À ton avis, de qui se méfie-t-on le plus, d'un rusé serpent ou d'un gentil blaireau?
Sur ses gardes, il lui sembla qu'il la regardait pour la première fois.
- Victoire, je commence à me demander si je te connais vraiment.
- Oh, s'il te plaît ! On étudie ensemble depuis deux ans, on s'entraîne au duel, tu connais ma famille, alors je crois que tu peux m'appeler Vicky.
Il savait reconnaître une diversion quand il en voyait une, mais avant qu'il puisse réagir, elle fit remarquer que le jour commençait à tomber, ce qui prouvait qu'ils approchaient de Poudlard. Elle fila aux toilettes pour enfiler sa robe de sorcière, tandis que lui se changeait dans le compartiment.
À peine revenue, elle se lança dans une tirade sur les peintres impressionnistes, le mouvement artistique, dont elle lui avait parlé à Noël. Malgré tous ses efforts, il ne parvint pas à orienter la conversation et ce fut elle qui, à force d'insistance, lui extorqua la promesse d'une visite au musée Marmottan lors de leur prochain voyage en France.
Pour ne rien arranger, alors que le train venait juste de s'arrêter en gare, elle attrapa ses bagages, avant de filer en direction d'un groupe d'élèves au blason jaune et noir. Elle savait sûrement qu'il n'aimait pas la compagnie des gens qu'il ne connaissait pas, elle agissait ainsi pour éviter qu'il ne la questionne.
En attendant une occasion de lui parler, il déambula dans la salle d'attente, saisissant des bribes de conversation çà et là. L'interdiction du voyage en bateau pour les premières années posait visiblement des problèmes d'organisation, d'où le grand nombre de carrioles qui se trouvaient à côté du bâtiment.
Devant chaque véhicule, la présence d'animaux étranges attira son regard. Ils ressemblaient à des chevaux, mais noirs, squelettiques et dotés d'ailes. Il se rappela avoir lu la description de ce genre de bêtes. Il s'agissait de sombrals. De toute évidence, lors de son passage dans la boutique de Terens, il avait bien assisté à un décès. Peu désireux de s'appesantir sur ce souvenir, il s'approcha des créatures pour mieux les examiner. Lentement, une tête taillée dans l'ébène se tourna vers lui.
Il hésitait sur l'attitude à adopter, quand des éclats de voix le firent sursauter.
- Pas la peine d'insister, vous ne monterez pas avec nous !
- Mais le gros monsieur, il a dit …
- Ce que raconte Hagrid, nous on s'en cogne ! Il n'y a pas de place pour vous, un point c'est tout ! Vous n'irez pas à Poudlard, vous n'avez qu'à remonter dans le train et à rentrer chez vous. Ça fera deux serpentards de moins, bon débarras !
Qu'est ce qui osait parler ainsi de sa Maison ? Posant son coffre, il se dirigea vers le groupe d'excités, sa baguette à la main.
- Il y a quelqu'un qui a un problème avec les serpentards, ici ?
En l'entendant, deux étudiants levèrent la tête. Bien évidemment leurs cravates portaient les couleurs rouge-et-ors, tandis qu'un air d'arrogance sans limite semblait gravé sur leurs visages. À leur insolence, on pouvait sans hésiter ajouter un manque de cervelle. Hurler des insultes sans se soucier de qui pouvait les entendre ou mal le prendre ? Typique des gryffondors.
Face à ces deux crétins, un petit garçon et une petite fille, dont la ressemblance trahissait le lien de parenté. Leur jeunesse et l'absence de blason sur leur tenue indiquait qu'il s'agissait de nouveaux élèves, pas encore répartis.
Évidemment les lions s'en prenaient à des gamins. Et au bord des larmes qui plus est.
- Je serai curieux de savoir comment tu sais que ces deux-là vont se retrouver à serpentard ? Le choixpeau aurait-il de la concurrence ?
Les deux escogriffes se regardèrent. C'était plus facile de s'en prendre à des enfants, qu'à un sixième année visiblement prêt à en découdre. Comme d'habitude chez ce genre de crétins confondant courage et bêtise, l'un d'entre eux finit par ouvrir la bouche.
- Tu devrais te renseigner. Cette semaine, en fouillant les ruines du ministère, on a trouvé le corps de leur père avec un masque sur la tête. Ces deux-là sont des graines de Mangemorts.
- Et c'est quoi le rapport avec Serpentard ?
- James Potter a tout expliqué dans le journal d'hier, alors ne t'en mêle pas !
- C'est pas demain la veille que je vais m'intéresser aux divagations du binoclard.
- C'est le héros du monde magique ! Tu devrais avoir honte de parler comme ça Servil…
Avant qu'il puisse finir de prononcer le surnom détesté, la colère fit jaillir des étincelles de la baguette de Severus, amenant la paire d'idiots à reculer de plusieurs pas.
- Finalement, je crois que je vais m'en mêler. On va tous aller à Poudlard.
- Personne ne voudra monter avec ces deux-là !
- Erreur, moi je monte avec eux. Vous, vous trouverez une autre calèche. Si vous avez quelque chose à redire, c'est le moment. J'ai bricolé deux-trois sortilèges intéressants pendant l'été, vous feriez de parfaits sujets d'expérience. Non, rien ? Pas un mot ? Alors dégagez !
Les gryffondors s'éloignèrent lentement, non sans lui jeter des regards lourds de menaces qui ne laissaient rien présager de bon. Dans quelle galère venait-il encore de se fourrer ?
- Merci monsieur. Mais pour papa …
- Taisez-vous. Ça ne m'intéresse pas et on perd du temps. Grimpez, je m'occupe des bagages. Et laissez aussi tomber le monsieur, moi c'est Rogue.
D'un coup de baguette, il envoya toutes les valises dans la carriole. Saisi d'un mauvais pressentiment, il monta sur le toit. Il valait mieux qu'il reste à l'extérieur, au cas où les supporteurs de Potter décideraient de ne pas en rester là. S'il tombait dans une embuscade, il préférait disposer d'un champ de vision dégagé. Et en attendant il allait en profiter pour voir les sombrals de plus près.
Comme il cherchait le meilleur angle pour les examiner, le véhicule pencha sous l'effet d'un poids invisible. Alarmé, il s'apprêtait à lancer un maléfice, quand on l'interpella.
« Arrête Severus, c'est moi ! » En même temps qu'elle parlait, Victoire annula son enchantement. Ses progrès en désillusion s'avéraient remarquables.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- J'évite qu'il y ait une calèche surchargée. Si on est quatre ici, le compte sera bon
- Descends tout de suite !
« Non » Un peu abasourdi, il la regarda. Elle se tenait assise, calme, souriante même, mais de toute évidence extrêmement décidée. « Tu t'apprêtes à aider ces enfants, tout comme tu m'as aidée en troisième année, alors je ne te laisse pas tomber. »
- Arrête de raconter n'importe quoi, ça risque d'être dangereux.
- Tu n'as pas l'air de comprendre. Pour moi, tu es comme un grand frère, alors je couvre tes arrières. Toujours solidaires pour sortir de la galère.
- Mais …
- De toute façon, on est les derniers. Tu préfères que je marche à travers la forêt jusqu'à Poudlard ?
Effectivement, les autres s'étaient mises en mouvement, le mettant devant le fait accompli.
- Tu as attendu le dernier moment pour monter et tu t'es désillusionnée pour que je ne te voie pas arriver.
- J'aurais préféré aller chercher un préfet, mais quand j'ai réalisé ce qui se passait, c'était trop tard.
De toute façon, si Potter s'était vraiment épanché dans La gazette du sorcier, alors la plupart des élèves hésiteraient à s'opposer à lui. En attendant une occasion pour la sortir de là, autant tirer parti des talents de l'étudiante.
- Sur le chemin, on peut craindre une mauvaise surprise, alors on va se répartir les taches. En cas d'attaque, je m'occupe de la défense, tandis que toi tu ripostes.
Au moins de cette manière, il pourrait la protéger. Au début, tout se passa bien, même si les sombrals avançaient beaucoup trop lentement à son goût. Quand ils s'engagèrent dans les bois qui bordaient la dernière partie du chemin, il ressentit un soulagement, quoique mêlé d'inquiétude. Derrière chaque bosquet, il lui sembla bientôt deviner un sorcier embusqué.
Aux aguets, il finit par repérer un mouvement suspect.
- Fais attention, il y a un arbre qui bouge bizarrement, sur ta gauche.
- C'est peut-être le vent ?
- Il n'y a que celui-ci qui bouge.
- Je ne suis pas dans une bonne position pour viser, mais s'il …
Zap-zap ! Severus eut à peine le temps de dresser un bouclier pour bloquer le maléfice qui les visait, tandis que la contre-attaque de Victoire volait dans les airs. Il se demanda furtivement si elle avait bien atteint sa cible, mais au même instant, ils entendirent un cri de douleur, tandis qu'un corps tombait à terre.
- Le pauvre ! J'espère que je ne lui ai pas fait trop mal ?
Il faudrait vraiment qu'elle apprenne à faire preuve de compassion à bon escient !
« Il était perché sur une branche, si ça se trouve tu lui as juste fait perdre l'équilibre. Regarde, il se relève. » Effectivement ils virent une silhouette se redresser avant de détaler à toute vitesse. « Il va sûrement prévenir ses petits camarades. »
- Il ne risque pas de se faire attaquer par un monstre ?
« Nous sommes à l'orée du bois, il ne reste qu'un tournant à prendre. On verrait déjà Poudlard si les sombrals ne s'étaient pas arrêtés. » En fait, l'attaque lui fournissait l'occasion qu'il cherchait. « Tu va descendre ici avec nos passagers. Si tu les désillusionnes, vous pourrez arriver à pied, sans qu'on vous remarque. »
- Et toi ?
- Je reste. Pour surveiller les bagages.
- Mais c'est dangereux ! Viens avec nous.
« Si je focalise l'attention, tu pourras mettre en sûreté les deux gamins. C'est ça le plus important. » Visiblement réticente, elle hésita avant de finir par acquiescer de mauvaise grâce. Jouer sur la compassion des Poufsouffles s'avérait toujours payant. Elle allait se sortir indemne de cette histoire.
Une fois les trois étudiants correctement camouflés, il leur laissa prendre de l'avance, avant de reprendre son chemin. Par chance quelques mots d'encouragements suffirent pour inciter les sombrals à se remettre en route.
Le château apparut bientôt à l'horizon. Malheureusement, il constata en se rapprochant qu'un petit groupe s'était massé devant l'entrée. En l'apercevant, les élèves réagirent, le montrant du doigt, criant des choses indistinctes. Quand la carriole s'arrêta, insultes et nom d'oiseaux raisonnaient à ses oreilles.
Froidement, il envoya un Stupefix dans le sol, avant de sauter à terre, sa baguette à la main. Sa petite démonstration de force refroidit les ardeurs des plus excités. Ils s'écartèrent de son chemin, tandis qu'il avançait, toujours sur ses gardes. Il crut un instant qu'il pourrait gagner la salle du banquet sans coup férir. À tort.
La foule ne lui dégageait pas totalement le passage, elle le laissait progresser jusqu'à un espace plus dégagé où quatre élèves l'attendaient, prêts à en découdre. Intérieurement, il poussa un grognement de contrariété en les reconnaissant. Quoi qu'il fasse, il semblait se trouver condamné à affronter les Maraudeurs.
Pour Severus, une année scolaire peut elle vraiment commencer sans une confrontation avec ces quatre gryffondors? ^^
