Épilogue

2 ans plus tard…

La belle lumière du jour inondait l'appartement par les baies vitrées. Paris s'étendait à perte de vue dehors, tandis qu'à l'intérieur, Marinette jouissait de la chaleur douillette de son chez-soi.
Le visage d'Alya s'agitait sur l'écran de son ordi portable posé sur la table basse.

« Tu te rends compte ! C'est complètement dingue !

– Comment on a pu piquer ton article ? s'interrogea Marinette.

– Justement, c'est le mystère que j'essaie d'élucider ! répondit-elle en se tenant le menton et en se grattant le dessus du crâne de l'autre main. Tout est sur mon téléphone que je ne quitte jamais. C'est incompréhensible !

– Oh Alya, il faut que je te laisse ! J'entends le bruit des clefs sur le pallier, il vient de rentrer !

– Ça marche. Embrasse-le pour moi ! dit-elle en lui faisant un clin d'œil.

– J'y compte bien. On se voit à 16h de toute façon !

– Oublie pas de lui dire de ramener mon CD, réclama la voix de Nino dans le fond derrière Alya.

– Mais oui ! Allez, à tout à l'heure les amis. »

Elle ferma l'écran de son ordi, éteignit la radio où passait le hit de l'été composé par Nino et se dirigea vers l'entrée. Au même moment, la porte s'ouvrit et Adrien apparut dans l'encadrure, essoufflé, son sac de voyage en bandoulière.
Elle sauta dans ses bras. Adrien la serra fort contre lui et l'embrassa passionnément d'un baiser enflammé et langoureux.

« Sucrette, on t'a ramené des pâtisseries de Fontainebleau !

– Ne m'appelle pas Sucrette ! Et j'espère que tu n'as pas tout mangé sur le trajet au moins.

– Beurk ! Aucun risque. D'ailleurs, il faut que j'aille voir si la croûte de mon camembert a fini d'affiner.

– Tu es dégoutant. Eh Plagg ! Reviens ici ! »

Adrien sentit Marinette sourire contre ses lèvres. Elle s'écarta et il put se plonger corps et âme dans ce bleu azur qui lui avait tant manqué.

« Tu as raté mes parents de peu. Ils sont venus manger ce midi.

– Oh non c'est trop dommage…

– Ce sera pour une prochaine fois, le consola-t-elle. Alors comment ça s'est passé avec ton père ?

– Bien, si on peut dire que ses longs silences et son regard froid sont signe de bonne conversation, » répondit-il en déposant ses affaires. « Il est tellement… absent, encore plus qu'avant je veux dire. »

Le regard d'Adrien tomba sur le bouquet de roses sur la table de la cuisine. C'était les fleurs qu'il lui avait offert i jours, sur le quai, lors de son départ. Visiblement, elle en avait pris grand soin en son absence. Contrairement à la jardinière débordant de thym et de verveine offerte par Ivan et Mylène.
« Tu as pensé à arroser les plantes sur le balcon ? »

Elle fit de gros yeux et se mordit la lèvre.

« J'ai oublié… » bredouilla-t-elle penaude.

Elle était si mignonne, si adorable. Il adorait ça. Adrien frotta son nez contre celui de Marinette.

Puis il observa attentivement chaque petite chose sentimentale de leur quotidien qui lui donnait du baume au cœur et rendait leur chez-eux si chaleureux : les créations de couture de Marinette pour ses études parsemées un peu partout, leurs photos de famille accrochées sur le mur tagué par Alix, les magnifiques kimonos traditionnels exposés sur des mannequins, cadeau de Kagami, le jeu vidéo développé par Max posé à côté de la console, l'attrape-rêve emo, de couleur verte, rouge et noire, une merveilleuse composition de Rose et Juleka, l'étagère remplie de la saga de Nath et Max, beaucoup plus dark que leur projet initial mais qui avait fait un carton. Et enfin, la partition ouverte sur le pupitre du piano que Luka avait composée spécialement pour eux…

La douce voix de sa bien-aimée déroba son attention.

« J'aurais aimé venir avec toi, confia Marinette. C'est quand même lui qui m'a recommandé auprès des meilleurs couturiers et magazines de mode de Paris ! J'aurais dû être avec toi pour le remercier.

– Crois-moi, il ne veut vraiment voir personne. Il s'est complètement replié sur lui-même et ne reçoit plus aucune visite depuis son déménagement. Et comme d'habitude, il a exigé que je vienne seul. »

Son regard se reporta sur un article de presse encadré sur le mur datant d'un an et demi.
Son père avait créé une collection de couture en l'honneur de son fils. Pour la première fois de sa vie, le styliste avait créé quelque chose pour une autre personne que sa défunte épouse. Cela avait chamboulé la presse, mais surtout, cela avait profondément ému Adrien. Et pourtant, lorsqu'il était venu le voir pour le remercier et lui demander d'où venait ce changement soudain, Gabriel n'avait rien eu à lui dire à propos de cela. En guise de réponse, il avait simplement eut droit à son profond mutisme.

Adrien haussa les épaules avant de lui sourire.
« Considère ça comme sa bénédiction, pour te souhaiter la bienvenue dans la famille. Oh tiens ! remarqua-t-il en prenant le magazine people laissé sur la table basse. C'est plutôt amusant, non ? »

Il y avait en couverture une photo de Chloé Bourgeois et de Kim marchant main dans la main dans une rue piétonne. La photo était accompagnée d'un article écrit par Alya d'ailleurs. Cela n'avait guère enchanté la jeune femme, mais une journaliste en herbe devait bien commencer quelque part. Et avoir son nom en bas d'un article faisant la une des journaux n'était pas un mauvais départ pour débuter.

« Les paparazzis s'en donnent à cœur joie ! constata Marinette en riant.

– Pour une fois que ce n'est pas moi en première page, ça fait du bien. Bref, où j'en étais… ? Ah oui ! Depuis la dernière fois, mon père a fait construire une magnifique serre luxuriante dans le jardin, un vrai petit bijou.

– Tu l'as visitée ? s'extasia-t-elle.

– Malheureusement non. C'est fermé à clé en permanence, même quand il s'isole à l'intérieur. Il refuse que j'y mette les pieds.

– Tu penses qu'il sera… malheureux pour toujours ?

– Peut-être… »

Adrien se posa dans leur canapé.

« Tu sais, repris-t-il, je n'ai jamais vraiment compris mon père. Mais s'il y a une chose que je comprends maintenant, et que je partage, c'est d'aimer quelqu'un plus que tout au monde. Que deviendrai-je s'il t'arrivait malheur ? Je ne sais pas si je m'en remettrai un jour si tu venais à disparaitre. Donc oui, peut-être qu'il sera malheureux jusqu'à la fin de sa vie. »

Il vit ses belles joues s'empourprer et l'invita à le rejoindre sur le divan. Il passa sa main dans ses cheveux bruns et vint la serrer contre son cœur.

« Mais il n'est pas seul. Nathalie veille sur lui, et je lui fais entièrement confiance. »

Ils restèrent sur le canapé, tranquilles, à contempler la vue par la fenêtre.

« J'ai tellement de travail maintenant, grâce à lui, confia-t-elle dans une joie et une excitation qu'elle peinait à dissimuler.

– Est-ce que tu auras encore du temps pour moi ?

– Toujours mon chaton », dit-elle d'une voix sensuelle et pleine d'amour.

Il aimait tellement l'entendre.

Marinette ferma les yeux et se glissa en douceur jusqu'à sa bouche.

Le cœur battant, Adrien fit discrètement glisser ses doigts le long de sa poche de pantalon pour vérifier que la petite boite qui s'y trouvait ne risquait rien.
À l'intérieur, se trouvait la bague.
Il l'avait achetée durant son voyage, Plagg avait gouté chaque diamant pour estimer lequel était le meilleur en bouche lorsque le bijoutier avait le dos tourné. Et Adrien avait jeté son dévolu sur celui qui lui permettrait de montrer au mieux à Marinette combien il désirait la chérir jusqu'à la fin de ses jours.
Allait-il tenir jusqu'à ce soir, jusqu'au moment où il poserait un genou à terre devant elle sur le pont des amoureux au-dessus de la Seine ?

Ils sursautèrent.

« C'était quoi ce bruit ? »

Tous les deux se précipitèrent sur le balcon.

« Mais qu'est-ce que … ?

– Tu as vu cet énorme panache de fumée !

– C'est quoi ? Une explosion au Louvre ? Tikki, Plagg ?

– On est là, répondit la petite coccinelle en plissant les yeux pour mieux évaluer la situation. C'est étrange, on dirait qu'elle est d'origine magique.

– Oh non, je viens juste de finir mon fromage, je suis encore en pleine digestion là…

– Les vacances sont terminées Plagg ! Ma lady, prête à reprendre du service ?

– Est-ce que tu vas pouvoir suivre le rythme chaton ? demanda-telle avec un sourire narquois.

– Si tu es à mes côtés buginette, alors oui, murmura-t-il en lui faisant un baisemain accompagné d'un clin d'œil.

– Dans ce cas…

– Plagg,…

– Tikki,…

Transforme-moi ! »


Fin


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Bonsoir à toutes et à tous.

C'est avec un immense plaisir et une émotion non dissimulée que je clôture cette aventure.

Comme vous avez pu le constater, il n'y a pas eu de découverte de l'identité du Papillon. J'imagine que vous auriez aimé une altercation entre Adrien et son père. Je laisse votre imagination faire le reste et je garde cela pour une prochaine fanfic.
Pour la petite explication, il s'agit d'un point sensible. D'un côté, Gabriel doit payer pour ses crimes, horribles crimes pour certains épisodes (je pense notamment à "Chat Blanc"). D'un autre côté, trop d'empathie est développée par les réalisateurs pour qu'on souhaite une punition sévère (contrairement à Lila par exemple, qu'on rêve tous de voir croupir comme une vieille flaque). Donc il faudrait un châtiment, mais pas trop violent, que Gabriel répare ses erreurs sans que les personnages soient trop conciliants avec lui. Et en même temps, ce serait tellement cruel pour Adrien de perde sa seule famille. Que Gabriel finisse en prison serait juste, mais une fin beaucoup trop rude et réaliste pour un cartoon.
Bref, des choses trop subtiles pour que je m'y essaie (d'ailleurs, je pense que la découverte de l'identité du Papillon par Adrien mériterait une fanfic entière tellement ce serait énorme !).
Par conséquent, j'ai préféré m'engager dans une autre voie et ne pas explorer cette piste beaucoup trop riche.
J'espère que ce dénouement vous aura quand même plu.

Au départ, j'ai écrit cette fanfiction pour me sortir de la tête tout ce que la saison 4 avait fait naître dans mon imagination. Mais au lieu de me libérer, je n'ai fait que nourrir un sol fertile où a fleuri une multitude d'idée pour d'autre histoire, d'autre univers, et toujours plus de miraculous.

Toutefois, pour être tout à fait franche, je pense que ces fanfics que j'ai imaginé ne verront jamais le jour.

Pour la simple et bonne raison que le hasard veut que la saison 5 sorte dans quelques jours (en France), et que j'ai peur de perdre le mordant que j'éprouve.
Je l'avoue… j'ai très peur (même si tout est relatif. Le réchauffement climatique, ça ça fait peur ). Mais à mon échelle d'auditeur et fan, j'appréhende énormément la suite de la série Miraculous.
Ma pire crainte est la résolution de l'arc narratif/l'intrigue amoureuse de ce quatuor.
C'est mon carburant, ma raison de me lever le matin. Le Papillon peut changer, ils peuvent déménager tout l'univers dans une autre ville, Lila peut devenir maire de Paris… Je m'en moque. Tant qu'Adrien, Marinette, Ladybug et Chat Noir continuent de se tourner autour et vivre leur amour impossible avec ces identités dissimulées.
Les réalisateurs et les producteurs ne m'ont jamais déçue jusqu'ici, mais je reste sur la réserve malgré tout.

Et ça me fait très plaisir de pouvoir partager cette appréhension avec vous !

Car ça a été ma plus grande et ma plus belle découverte : le partage. J'ai un tempérament solitaire et ne privilégie pas vraiment le travail d'équipe, alors je n'imaginais pas l'impact qu'auraient vos retours. Que quelques mots lâchés par-ci par-là par des personnes inconnues feraient carrément entrer ces personnes inconnues dans l'aventure à mes côtés. Les commentaires allaient de pair avec ces chapitres ! J'ai l'impression que cette histoire est autant votre que mienne, c'est extraordinaire. C'était trop génial.

Alors merci pour tout ce que vous m'avez fait vivre, c'est grâce à vous.

Merci à celles et ceux qui me suivent depuis le début, celles et ceux qui nous ont rejoint en cours de route, à tous ces lecteurs et ces lectrices anonymes, qui aiment ou n'aiment pas, qui ont le coup de foudre ou passe en coup de vent par hasard.

Un immense merci à naruhina2 et Chocolateflower, et bien sûr les indétrônables Lectricite et tharrinne, sans qui cette histoire ne m'aurait jamais fait vivre autant de choses.

Merci à vous !

Je vous souhaite la meilleure continuation.