Drago,
Tu ne peux pas savoir à quel point je suis soulagé d'enfin pouvoir te faire parvenir ces quelques mots. J'attends depuis des mois, même des années de pouvoir te contacter.
J'espère sincèrement que tu es toujours en vie, putain, que tu es toujours parmi nous et que ces années passées dans cet enfer n'ont pas eu raison de toi, bien que j'ai peu d'espoir. Je serai là à ta sortie, je serai toujours là, je t'en fais la promesse. La même qu'il y a six ans.
Je viens avec de bonnes nouvelles, mon ami, de très bonnes nouvelles.
J'ai enfin réussi. Je te l'avais juré. Je vais te faire sortir de là. J'ai trouvé un moyen et je t'assure, il est parfaitement légal !
Le Magenmagot a fait passer une loi qui te permettra de sortir de prison l'an prochain, le vingt-cinq mai très exactement. Tu seras libre, tu n'auras plus jamais à vivre dans cette horreur.
Seules quelques conditions devront être remplies, mais je t'assure qu'elles seront incomparables à celles que tu subis actuellement. Tu vas devoir épouser une née-moldue. Je me doute que cette nouvelle ne te réjouit pas. Non pas car tu as quoi que ce soit contre eux, comme cela fut le cas dans ta jeunesse, mais parce que tu n'auras pas d'autre choix d'épouse. Mais Drago, je t'en prie, ne refuse pas pour si peu, penses-y.
Granger a accepté. Après des mois et des mois d'acharnement. Elle a accepté de t'épouser. Tu devras déménager en France, dans les montagnes pyrénéennes, et tu n'auras plus jamais le droit de retourner en Grande-Bretagne, mais le cadre y est incroyable. Crois-moi sur parole, je m'y suis rendu plusieurs fois.
Là-bas, tu seras libre comme l'air, personne ne viendra t'embêter, pas même Granger, quoi que tu aies pu t'imaginer en me lisant. Sa résidence est gigantesque, tu n'auras pas besoin de la croiser si tu ne le veux pas, et elle non plus. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle a accepté, si tu veux tout savoir.
Vous aurez le droit de divorcer dans treize ans. Ce n'est pas l'idéal, mais tu feras avec.
Elle va aussi devoir faire un Serment Inviolable pour garantir ta bonne tenue. Sa vie dépendra de tes actes, Drago. Garde-le en tête. Quoi que tu puisses penser d'elle, quel que soit l'état d'esprit dans lequel tu seras à ta sortie, n'oublie pas que tu lui devras tout.
Tu devras porter la Trace pendant cinq ans après ta libération, mais cela ne t'empêchera pas d'utiliser la magie. Ils vérifieront simplement que tu n'uses pas de la magie avec de mauvaises intentions. Donc pas d'inquiétude à ce niveau-là. Par contre, tu n'auras plus le droit d'utiliser des transports magiques.
Tu devras payer une amende de 25000 gallions au ministère, mais étant donné qu'ils n'ont retiré aucun des biens et possessions de ta famille, tu as largement de quoi les rembourser. Seuls les objets de magie noire de ton père ont été réquisitionnés après son enfermement.
Tu vas être libéré, Drago. Est-ce que tu arrives à y croire ?
Je ne sais pas comment tu te sens, si tu vas bien, si tu es blessé, si tu as encore toute ta tête et même si tu es capable de lire cette foutue lettre, mais si tu croyais que j'allais un jour abandonner la promesse que je t'ai faite, tu t'es trompé Malefoy.
On disait souvent que les Gryffondor étaient de beaux idiots lorsqu'ils donnaient leur vie les uns pour les autres, ou qu'ils donnaient tout ce qu'ils avaient pour se sauver mutuellement, par simple acte de courage et de bravoure. Par Salazar, vieux, si on m'avait dit qu'un Serpentard comme moi en ferait de même… Visiblement, la loyauté des Serpentard se vaut, elle aussi.
On se voit bientôt, Malefoy. Et tu as intérêt à vivre, putain, tu as intérêt à être vivant lorsque je viendrai te sortir de ta foutue cellule. Tu as intérêt à l'être pour que je puisse te raconter la vie que je mène depuis six ans. J'ai tellement de choses à te dire, mon ami.
Blaise.
La lettre tomba des doigts tremblants de Drago et s'échoua sur le sol. Ses sanglots résonnèrent dans sa petite cellule.
oOo
Harry apparut face à la si caractéristique maison de la famille Weasley : le Terrier. Elle n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'il s'y était rendu, deux ans plus tôt. La seule différence étant que cette fois, Molly l'attendait au pas de la porte, l'air anxieux.
Et il la comprenait.
Cela faisait deux ans qu'il refusait poliment ses invitations à déjeuner, persuadé qu'elle voulait simplement le réconcilier avec son plus jeune fils. Il n'avait pas adressé la parole à Ron depuis qu'il avait transplané hors de son appartement, trois ans en arrière.
Elle devait être effrayée à l'idée qu'il lui pose un lapin, pas que cela soit son genre. Il s'en voulut presque d'avoir retardé tant de fois cette rencontre. Il n'avait rien contre le couple Weasley, au contraire, il les avait toujours considérés comme une seconde famille. Cependant, les discordes avec Ron, ajoutées au temps qu'il passait au ministère pour faire valoir la cause de Théo, les avaient grandement éloignés.
Sa séparation avec Ginny avait particulièrement peiné Molly, bien que leur couple n'ait jamais été réel. Bien sûr, ils ne le lui avaient jamais dit, de peur de la blesser davantage. Elle avait fini par s'en remettre, mais l'accumulation de cette annonce et de son deuil omniprésent l'avait éloignée de Harry plus qu'il ne l'aurait voulu. Arthur avait suivi le même rythme que sa femme.
Ainsi, après son dernier refus, lorsque Molly l'avait invité au mariage de Ronald et Lavande, Harry avait réalisé qu'il faisait pâtir le couple de sa querelle avec son ancien ami. Il s'en était beaucoup voulu et n'avait pas hésité une seule seconde avant d'enfin accepter ce déjeuner.
– Harry, sourit-elle d'un ton soulagé, en s'approchant de lui les bras ouverts.
Il n'eut pas à y réfléchir deux fois avant de la prendre dans ses bras en retour. Il en était ému. L'odeur de son parfum lui monta au nez et il réalisa à quel point la chaleur du Terrier, de cette famille et de l'amour qu'elle lui portait lui avait manqué, bien plus qu'il ne l'aurait cru.
Il soupira de satisfaction.
– Tu m'as manqué, mon chéri, lui dit-elle en posant une main sur sa joue, le regard larmoyant.
– Vous aussi, Madame Weasley. Je suis terriblement désolé d'avoir tant repoussé.
– Ne t'excuse pas, Harry-chéri. Tu avais tes raisons et je les comprends parfaitement. Rentrons, Arthur nous attend pour commencer à manger.
Comment avait-il pu se passer d'eux pendant si longtemps ? S'il gardait contact avec Ginny, par l'intervalle de lettres plus ou moins régulières, Molly et Arthur étaient les seuls autres Weasley à réellement le considérer de leur famille. Les autres s'étaient éloignés, eux aussi, simplement car leurs vies en avaient décidé ainsi.
Il se sentait déjà à l'aise, si bien entouré, écouté et aimé. Il serra la mâchoire pour retenir ses larmes et suivit la matriarche Weasley à l'intérieur.
Il se promit alors de ne plus jamais refuser une de leurs invitations. Il voulait les garder dans sa vie à tout prix.
oOo
– Gin' ! s'exclama Astoria en entrant brusquement dans la chambre.
L'interpellée, qui était allongée dans leur lit, concentrée sur la lecture de son courrier, sursauta en entendant la voix de sa fiancée. Elle quitta des yeux la lettre de sa mère et les leva vers Astoria.
Cette dernière sortait tout juste de la douche et ne portait qu'un simple peignoir, en plus d'avoir les cheveux encore trempés. Elle souriait de toutes ses dents, semblant plus excitée que jamais.
– Que se passe-t-il ? demanda la rouquine en se redressant sur ses coudes, intriguée.
– Suis-moi, proposa Astoria en lui tendant une main, un sourire énigmatique sur les lèvres.
Ginny fronça les sourcils, mais ne put s'empêcher de sourire à son tour. Elle rejeta les couvertures du lit sur le côté et rejoignit l'autre jeune femme, attrapant sa main au passage. Elle ne prit même pas le temps d'enfiler un pantalon de pyjama.
Astoria la mena jusqu'à leur petit salon qui donnait directement sur l'extérieur, grâce à deux grandes baies vitrées. Aussitôt arrivées, les yeux de Ginny s'écarquillèrent de surprise et de joie. Elle n'arrivait pas à y croire. Elle ouvrit la bouche, sous le choc.
– Je t'ai dit que ce voyage en Islande vaudrait le coup, chuchota fièrement Astoria en passant un bras autour de sa taille.
Ginny n'avait pas les mots. Elle était complètement émerveillée.
Aussi, elle se contenta d'embrasser Astoria avec une immense tendresse, tandis que les aurores boréales se reflétaient sur leurs visages.
Ginny savourait ce genre d'instants si chaleureux et à la fois singuliers entre elle et Astoria. Elle se sentait chez elle en sa compagnie, alors même qu'elles voyageaient constamment. Elle était bien.
oOo
Un morceau de parchemin annoté avec l'adresse d'une résidence en main et sa baguette dans l'autre, Harry releva la tête vers le haut grillage noir qui lui faisait face.
"Manoir Nott de Dordogne" était inscrit sur une plaque en or sur le côté droit du portail.
Il rangea le parchemin dans la poche intérieure de sa cape et leva sa baguette jusqu'à ce que celle-ci entre en contact avec le métal, probablement glacé, du portail. Aussitôt, le craquement d'un transplanage se fit entendre juste derrière lui. Il se retourna vivement, baguette toujours dégainée.
Il fit alors face à une petite elfe de maison rabougrie, qui venait de baisser la tête pour le saluer. Harry soupira de soulagement et se permit de baisser sa baguette. Il avait cru avoir été suivi d'une quelconque manière.
– Satine, c'est bien ça ? demanda-t-il.
Blaise lui avait donné le nom de l'elfe qui s'occupait de la résidence après lui avoir confié l'adresse du manoir. À vrai dire, il avait dû chercher dans des dossiers confidentiels auxquels il n'aurait pas dû avoir accès, mais il se garderait de le dire à qui que ce soit, et Harry aussi.
– Oui, Monsieur, répondit-elle en relevant la tête. Satine peut-elle vous aider, Monsieur ?
– Je suis Harry Potter, se présenta-t-il alors. Je suis le… Je suis un ami de Théodore. Je viens ici à sa demande pour réaménager le manoir. Nous allons vivre ici l'an prochain, lui et moi.
– Maître Théodore va-t-il venir vivre ici ? s'exclama-t-elle, de l'espoir plein les yeux.
Harry ne put s'empêcher de sourire. Il n'était pas étonné pour un gallion que l'elfe soit excitée à l'idée que Théo puisse venir la rejoindre ici. Il avait un grand cœur, il en avait toujours eu un, à vrai dire. Harry ne serait pas surpris d'apprendre qu'il avait été du genre à défendre bec et ongles la cause des elfes comme l'avait un jour fait Hermione.
– Au mois de mai, l'an prochain, acquiesça-t-il avec un léger sourire. Nous allons venir vivre ici. Est-ce que tu pourrais me faire visiter le manoir, pour que je puisse décider des changements à apporter, histoire que nous soyons à l'aise ici ?
Le regard de Satine se fit plus intrigué, plus inquiet. Elle recula d'un pas.
– Maître Théodore n'a jamais parlé à Satine de Monsieur Potter, dit-elle de sa voix couinante.
Harry aurait dû s'y attendre. Elle n'était pas idiote, au contraire. Elle était méfiante, ce qui rassura quelque peu le jeune homme. Elle ne laisserait pas n'importe qui entrer.
Il soupira et se pinça le nez. Il allait devoir être malin.
– Je sais et c'est tout à fait normal. Vois-tu, Théodore et moi étions censés être… ennemis. Mais ce n'est pas le cas. Regarde, dit-il en sortant son portefeuille de l'intérieur de sa cape.
Il l'ouvrit et tendit une petite photo glacée à l'elfe. Il l'avait prise avec Théo dans un photomaton moldu de King's Cross, à la fin de leur sixième année. Il leur avait fallu être rapides, mais ils avaient réussi à prendre les photos avant l'arrivée des Dursley.
Sur l'image, Théo avait passé un bras autour des épaules de Harry et souriait à pleines dents. Ce dernier avait tourné la tête vers lui, le regardant avec des yeux pleins d'amour.
Harry aimait cette photo. Il l'adorait, même. À ses yeux, elle représentait parfaitement leur relation. Il la gardait constamment avec lui, partout où il allait.
Lorsqu'il la tendit à Satine, il vit le regard de celle-ci se remplir de larmes de joie. Elle attrapa la photo avec des mains tremblantes et Harry sourit, ému. Il n'aurait pas imaginé qu'elle puisse être si proche de Théo. Celui-ci ne lui en avait pourtant jamais parlé.
– Alors… Alors Maître Théo est vraiment vivant ? pleura-t-elle en relevant les yeux vers lui.
Harry fronça les sourcils. Elle avait donc pensé que ces années d'absence signifiaient que Théo était mort ? Personne ne l'avait prévenue qu'il était à Azkaban ?
- Satine, depuis quand n'as-tu pas vu quelqu'un ? demanda-t-il en s'agenouillant face à elle.
- Satine ne sait pas, Monsieur Potter. La dernière fois, Maître Théo a promis à Satine de revenir le lendemain pour s'installer ici.
Harry comprit immédiatement de quoi elle parlait. Il se souvenait des paroles de Théo ce jour-là. Il l'avait supplié de l'accompagner en France, de ne pas affronter Voldemort, de s'enfuir pour ne rien risquer.
Théo était encore élève à Poudlard et s'était caché dans la Salle sur Demande avec une partie de l'AD. Neville Londubat et Ginny avaient été garants de sa sincérité et de ses bonnes intentions, étant les seuls au courant de sa relation avec Harry. Il était l'un des seuls à pouvoir faire des allers-retours à l'extérieur de l'école, puisqu'il portait la Marque des Ténèbres.
Ainsi, il avait plusieurs fois rendu visite à Satine pour déposer des affaires dans son manoir. Il avait même proposé à l'AD de cacher certains élèves en France, mais ils avaient tous refusé. Ils avaient voulu se battre.
Lorsque Théo lui avait soumis l'idée de partir, Harry avait lourdement refusé. Une dispute avait éclaté entre eux, probablement la première de leur vie.
Harry avait été furieux. Il n'avait pas réussi à comprendre comment son petit-ami pouvait envisager une telle chose. La fuite. C'était inimaginable pour lui. Il voulait se battre, il voulait sauver ses proches, honorer les vies qui leur avaient été volées par les mangemorts.
Mais après réflexion, il avait compris. Il avait compris que l'avenir de Théo serait compromis s'ils gagnaient. Il avait compris sa volonté de s'enfuir et d'emmener Harry. Il s'en était terriblement voulu.
Cependant, avant même de pouvoir retrouver Théo pour le pousser à partir seul, la bataille avait éclaté. Son petit-ami avait été mêlé aux mangemorts et il n'avait rien pu faire. Il ne l'avait revu qu'une fois depuis, pour son procès.
Les larmes lui montèrent aux yeux.
– Il est vivant, je te le promets, chuchota-t-il en regardant Satine.
oOo
Pansy faisait face à son miroir et admirait les courbes de son visage d'un œil critique. Elle se trouvait grossie. C'était très léger bien sûr, presque imperceptible. Si bien qu'elle était probablement la seule à pouvoir le remarquer. Même son mari ne le verrait pas.
Mais elle, elle le voyait.
Son rythme cardiaque s'accéléra à ce constat et elle s'empressa de retirer ses vêtements un à un, avant de se placer face au miroir à nouveau. Elle tremblait.
Elle écarquilla les yeux en se voyant en sous-vêtements, dans le miroir. Elle n'eut pas besoin de réfléchir davantage.
– Blaise ! s'écria-t-elle aussitôt.
Elle n'eut pas à attendre longtemps avant que son mari n'entre brusquement dans leur chambre. Son visage était déformé par l'inquiétude.
– Que se passe-t-il ? demanda-t-il en se précipitant vers elle.
Elle se jeta dans ses bras et éclata en sanglots.
– Pansy, qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta-t-il en la serrant contre lui en retour.
– Blaise, j…je crois que je suis enceinte, lui répondit-elle sans cesser de pleurer.
Elle le sentit se figer dans ses bras, ce qui ne fit que redoubler ses pleurs. Elle était complètement perdue. Elle n'arrivait pas à y croire. Cela ne pouvait pas être possible. Elle ne voulait pas d'enfant, elle n'en avait jamais voulu.
– Qu'est-ce qui te fait penser ça ? demanda-t-il la gorge serrée, en l'accompagnant jusqu'à leur lit, où il la fit s'asseoir. Nous nous sommes pourtant toujours protégés…
– J'ai grossi… et… et je n'ai pas eu mes règles depuis plus d'un mois, sanglota-t-elle sans pouvoir se détacher de lui.
Elle l'entendit déglutir et le sentit hocher difficilement la tête.
– Tu as lancé le sort ? demanda-t-il avec hésitation.
Elle secoua la tête. Elle n'y avait même pas pensé, trop paniquée à l'idée de pouvoir être enceinte.
– Est-ce que tu veux que je le fasse ? Pour que nous soyons fixés ?
Pansy ne sut quoi répondre. Elle était terrifiée. Et si le test se révélait positif ? Que ferait-elle ? Elle ne voulait pas d'enfants. Et si Blaise en voulait ? Elle ne pourrait pas l'empêcher d'en avoir. Et s'il la quittait parce qu'elle préférait avorter ? Et si…
– Chérie, regarde-moi, lui murmura-t-il, la sortant de ses pensées.
Elle leva les yeux vers lui, le visage ravagé par les larmes.
– Tout va bien, nous sommes ensemble, tu n'es pas toute seule et quoi que nous décidions, nous nous soutiendrons, d'accord ?
Son regard était si confiant et rassurant que Pansy sentit une partie de son angoisse s'envoler. Il caressait doucement sa joue, un sourire doux sur les lèvres.
– Lance le sort, chuchota-t-elle avant de fermer les yeux, n'osant pas affronter le résultat.
Elle l'entendit sortir sa baguette, avant qu'il ne murmure la formule et qu'une légère chaleur se répande dans son bas-ventre. Elle serra fortement ses paupières et attendit le verdict.
– C'est négatif, annonça Blaise d'une voix où sonnait clairement le soulagement.
Elle ne put s'empêcher de soupirer, soulagée elle aussi. Un grand poids se retira de ses épaules. Elle avait du mal à y croire. Une seconde auparavant, elle s'imaginait encore devoir s'occuper d'un enfant dont elle n'aurait pas voulu.
Elle éclata à nouveau en sanglots, mais cette fois-ci, ce furent des pleurs de joie, de soulagement. Elle s'était sentie tellement mal, oppressée et angoissée que l'annonce du résultat agissait comme libérateur de toutes ses émotions.
Blaise caressa son dos doucement pour la consoler, tout en embrassant silencieusement le haut de son crâne.
Elle s'en voulut légèrement de montrer autant son soulagement, sans savoir comment son mari prenait les choses. Était-il déçu ? Aurait-il voulu qu'elle porte son enfant ?
Elle releva timidement les yeux vers lui et analysa les traits de son visage, bien qu'il ait les yeux fermés.
Il ne semblait pas déçu ni en colère.
– Blaise ? fit-elle timidement, lorsque ses pleurs se furent calmés.
Il rouvrit les yeux et braqua son regard dans le sien.
– Est-ce que tu es déçu ? demanda-t-elle en tripotant le bas de la chemise de son mari.
– Non, répondit-il en secouant doucement la tête. Et toi ?
– Non plus, avoua-t-elle tout bas.
Il sourit et porta sa main jusqu'à sa joue pour la caresser lentement.
– Tant mieux, dit-il avant de l'embrasser sur le front. Mais, Pans', si un jour tu souhaites avoir des enfants, promets-moi de m'en parler. Quoi que tu puisses croire que j'en pense moi, d'accord ?
– C'est promis, murmura-t-elle en hochant la tête. Je veux que tu m'en parles aussi.
– D'accord, répondit-il sans cesser de caresser sa joue. Je te le promets.
Merci à Lyra, Damelith, Akhmaleone, BBTea, Genny et Kat pour leur aide et leur soutien !
On se retrouve la semaine prochaine pour le début de la 3e partie de l'histoire ;)
