Raven était couchée sur le lit, le ventre contre le matelas, elle grimaçait lorsque les mains d'anya appuyaient sur le bas de son dos. La douleur était forte ce soir-là, le stress n'aidait pas dans sa situation et il était compliqué de faire face à ses douleurs ces derniers temps.

Anya l'aidait comme elle le pouvait, elle la massait, lui appliquait divers crèmes et s'assurait que sa femme prenait bien les médicaments qui lui avaient été prescrits. Mais au final elle savait que tout cela ne la ferait pas aller mieux, pas temps que son esprit était occupé à s'angoisser pour Clarke et Lexa.

Raven était au courant de la visite d'Anya chez la blonde. Elle l'avait même encouragée à y aller, mais le retour de sa femme lui avait montré à quel point elle se trompait. Malgré ce qu'elle avait pu penser lors de l'anniversaire d'Octavia, Clarke n'était pas encore prête à pardonner les mots durs qui avaient été prononcés contre elle.

Anya, accroupie sur le derrière de Raven, ne parlait pas. Elle effectuait son massage sans un mot, son esprit se remémorant sans cesse sa visite dans le New Jersey. Elle ne pouvait pas penser à autre chose, cherchant sans répit une manière de faire pour arranger toute cette situation.

- Arrête de te torturer l'esprit. Marmonna Raven la tête dans l'oreiller.

La brune se retourna alors faisant descendre sa femme de son corps. Elle se redressa sur le lit, exposant son torse nu.

- C'est ta technique pour me faire penser à autre chose? Demanda Anya en souriant.

- Ça dépend... ça marche?

Anya la regarda avec son sourire triste, dans d'autres circonstances, elle aurait succombé immédiatement, mais pas ce soir, pas en sachant Lexa loin d'elle et Clarke dépérissant ainsi. Raven le comprit, elle entraîna sa femme dans ses bras et la serra contre elle. Par ce geste elle espérait la rassurer, lui montrer qu'elle n'était pas seule.

- Je ne sais pas ce qui m'inquiète le plus. Le fait que Lexa ne donne aucun signe de vie, ou le faite de voir Clarke ainsi.

- Clarke va remonter la pente, et Lexa va vite ramener son petit cul ici, tu verras.

- Tu n'as pas vu Clarke comme je l'ai vue aujourd'hui. Elle donne le change quand on la voit à l'extérieur, elle prend sur elle. Mais je l'ai prise au dépourvu, elle peignait et ne pouvait pas se cacher. Elle a dû pleurer une bonne partie de la journée vu ses yeux. Et Lexa... Lexa n'est peut-être pas récupérable.

- Lexa fait tout pour aller mieux, elle est partie pour ça, elle ne lâchera pas. Ce qui s'est passé ça lui a fait un électro-choc, elle avait besoin de toucher le fond pour aller mieux.

Il y a un an et demi

Lexa sortit de la voiture, il était encore très tôt. Elle s'était levée aux aurores afin d'arriver à Polis sur les coup de 6heures. A son départ, Clarke dormait encore profondément. Lexa lui avait laissé un mot pour ne pas la réveiller. Bien qu'elle mourrait d'envie de goûter encore une fois aux lèvres de la blonde, Lexa avait pris sur elle et avait fini par laisser Clarke se reposer.

Après avoir rapidement passé les contrôles de sécurité elle avait rejoint son étage. Peu de monde peuplait les couloirs, Lexa aimait être ici tôt, au moins personne ne la dérangeait à cette heure-ci, elle pouvait avancer confortablement sur ses dossiers.

Deux heures passèrent comme de rien. Lexa n'avait même pas remarqué l'arrivée de ses employés. Elle contrôlait des dossiers, apposait sa signature en bas de contrat, rédigeait plusieurs contre-rendu et planifiait de futur rendez-vous, rien ne l'a déconcentrait, telle une machine, elle avançait dans son travail.

Nyilah vint casser son rythme sur les coups de 8 heures 30. Un classeur sous le bras et un café dans la main, elle déposa le tout sur le bureau tandis que Lexa relevait la tête. Les deux femme se saluèrent en vitesse et Lexa jeta un rapide coup d'œil sur le classeur, encore un acte notarial qui lui prendrait des heures à analyser. Son assistante commença son rapport journalier sur les différents rendez-vous et tâches quotidiennes. La brune l'écouta d'une oreille en feuilletant un contrat. Elle s'arrêta net lorsque Nyilah prononça un nom qui ne lui inspirait rien de bon.

- Andrew Spencer du Business Week voudrait planifier une interview, dans d'autres circonstances j'aurais pris le rendez-vous moi-même, mais cet homme n'arrête pas d'appeler depuis deux semaines, il veut des informations sur nos conditions de travail.

- Il fourre son nez partout. Commenta Lexa en soupirant

- Exactement, et ça devient lassant, je ne sais plus quoi lui dire. Je pense qu'il serait préférable que vous lui accordiez cette interview.

- Aucun papier sur la gestion de Polis ne sortira. Annonça la brune d'un ton sec. Ni maintenant, ni jamais.

Lexa remarqua que Nyilah s'était légèrement reculée en entendant la voix stricte de sa patronne et elle réalisa son excès de colère. De ses deux doigts elle pinça le haut de ses sinus et ferma les yeux, il fallait qu'elle se canalise, ne pas craquer garder ses nerfs, tel était la devise des Wood.

- Excusez-moi, je ne voulais pas m'en prendre à vous. Continuez simplement de lui dire que nous ne ferons aucun commentaire, il finira par se lasser.

- Très bien.

Alors que la secrétaire se tournait pour prendre le chemin de la sortie, un homme pénétra dans le bureau. Il était visiblement trop serré dans son costume, essayait-il de montrer ses muscles? Il paraissait en tout cas ridicule aux yeux de Lexa qui soupira en le voyant, sa journée qui partait pourtant si bien prenait un détour qu'elle n'appréciait guère. Lexa prit son meilleur ton faussement ravi pour l'accueillir.

- Pike! que me vaut le plaisir de si bonne heure ?

L'homme semblait en colère, il serrait les poings et ses joues gonflées par l'énervement allaient exploser d'une minute à l'autre.

- Votre secrétaire a dû vous parler de ce journaliste qui nous tourne autour?

- Hum hum. Répondit Lexa sans le regarder davantage.

- Et... Vous ne faites rien?

Lexa leva les yeux et posa son stylo. Elle le fixa un instant et croisa les bras sur sa poitrine.

- Il n'y a rien à faire, il cherche quelque chose qui n'existe pas, des problèmes où il n'y en a pas et des histoires qui n'intéressent personne.

- Quelque chose qui n'existe pas? C'est la meilleure! On a un suicide sur les bras, des investisseurs qui prennent peur, des collaborateurs incompétents et une directrice absente

- Une directrice absente? Ne suis-je pas au travail?

- On ne vous a pas vu pendant des semaines! vous erriez l'âme en peine ! heureusement que j'étais là pour faire tourner l'entreprise.

Lexa encaissa le coup, Pike avait beau être imbus de sa personne, tyrannique envers les employés et bien trop sévère dans son travail, il marquait cette fois-ci un point. Lexa avait été absente et n'avait pas géré comme il se doit l'entreprise. Le renvoie de Dylan était un bon exemple, son coup de colère avait pris le dessus. Mais ça jamais elle ne l'avouerait surtout en face de Pike. Sa fierté était bien trop grande.

- Pour quelqu'un qui a martyrisé tout le monde pendant des semaines, je vous trouve mal placé pour me faire des reproches. Surtout lorsqu'on sait que les accusations portent aussi sur des cas d'intimidation... vous ne seriez pas au courant de quelque chose par hasard?

Pike ricana mais était visiblement vexé. Il resserra le nœud de sa cravate et bomba le torse.

- N'attendez pas d'être au pied du mur pour agir Lexa. Vous devriez contrer tout cela pendant qu'il est encore temps.

- Je vous remercie pour vos précieux conseils Pike, mais jusqu'à preuve du contraire Polis est ma société et je la gère comme je le souhaite. Alors si vous n'avez rien de plus à me faire part, vous m'excuserez mais j'ai énormément de travail qui m'attend, il n'est pas dans mes habitudes de me reposer sur mes employés au contraire de certain.

Elle ne lui accorda pas un regard de plus et sous le sourire de Nyilah, Pike s'en alla. La secrétaire essayait de garder son aversion pour elle mais face à cet homme si froid, les choses devenaient de plus en plus difficiles. Elle ne pouvait qu'apprécier la remise en place de sa supérieure, tout en élégance comme à son habitude.

Marcus pénétra dans l'atelier au sous-sol de la galerie. La pièce était sombre, seul une ampoule l'éclairait en clignotant par intermittence. Il prit une note mental de mieux arranger ce nouvel espace de travail. En tant que patron il se devait de fournir le meilleur pour ses employés.

Il prit un instant pour regarder Clarke en pleine composition. Sa toile, en total contradiction avec l'obscurité de la pièce, rayonnait. Des couleurs vives et chaudes remplissaient le tableau représentant un visage de femme en gros-plant. Les contours apparaissait sur ce fond dégradé de rouge et d'orange. Marcus admirait les détails, les pupilles si réalistes qui donnaient une profondeur à ce regard. Il était agréablement surpris de la progressions de sa nouvelle recrue, elle mettait en application chacun des conseils qu'il avait pu lui donner et son art prenait un nouveau tournant.

Il descendit les dernières marches qui le séparaient de Clarke et fit alors remarquer sa présence. La blonde posa son pinceau et lui sourit alors qu'il la saluait les yeux toujours rivés sur le tableau.

- Bon travail. Annonça-t-il. Je ne sais pas ce que tu as fait ce week-end mais de toute évidence cela te réussit !

- Je suis pas mal inspirée en effet.

Clarke ne contrôla pas le rouge qui lui montait aux joues et tenta de chasser les images érotiques de son week-end, il faut dire que tout la ramenait à cela.

Marcus remarqua la soudaine timidité de la blonde et n'allongea pas. Il devinait que tout cela avait un rapport avec Lexa dont il avait bien évidemment reconnu les traits. Il se réjouissait de voir son employée ainsi motivée et ne pouvait que remercier la cheffe d'entreprise.

- J'ai pas mal de rendez-vous aujourd'hui avec l'ouverture de la galerie sur la cinquième mais j'aimerai beaucoup déjeuner avec toi un de ces jours.

Clarke blêmit d'un coup, elle repassa rapidement le film des derniers jours en cherchant sans succès une erreur qu'elle aurait pu commettre. Avait-il eu un retour de client mécontent ? ou alors des collègues s'étaient peut être plaint de la voir ainsi travailler sur des œuvres personnelles pendant ses heures de travail? Personne ne lui semblait hostile pourtant et ses ventes étaient nombreuses ces derniers temps, certains clients la demandait même personnellement lors de leur venue à la galerie. Clarke ne comprenait pas cette demande de rendez-vous.

Son patron la vit se décomposer sur placer et percevait son cerveau travailler bien plus qu'il ne l'aurait dû. Il posa l'une de ses mains sur l'épaule de Clarke et lui sourit.

- Il n'y a aucun problème Clarke, au contraire. Tu n'as aucun soucis à te faire.

La blonde relâcha un soupire et tenta de calmer son cœur qui tambourinait dans sa poitrine. Marcus continua.

- Je demanderai à Jenny de libérer de la place dans mon agenda et elle te confirmera le jour.

Clarke hocha de la tête et joua nerveusement avec ses doigts.

- Arrête de t'en faire s'il te plaît. Je suis vraiment content de ton travail Clarke. Alors ne cherche pas des problèmes là où il n'y en a pas!

Alors que Marcus remontait l'escalier, Jenny les descendaient rapidement. Les deux s'arrêtèrent au milieu et la secrétaire regarda Clarke.

- Une certaine Octavia demande à te voir, je lui ai dit que tu n'étais pas disponible mais elle insiste, c'est urgent apparemment.

Clarke fronça les sourcils, Octavia ne l'aurait pas dérangée sans raison. Elle lança un regard à Marcus afin de chercher son approbation. Son patron lui fit signe de monter.

- Vas-y. Accorda-t-il. Tu peux prendre ta journée.

La blonde le remercia et accouru à l'étage afin de retrouver sa meilleure amie.

Octavia était postée à l'entrée, les bras croisés contre sa poitrine en signe de nervosité. Elle oscillait d'une jambe à l'autre le regard dans le vide. Clarke l'avait rarement vu dans cet état de stress, la dernière fois remontait à l'accident de Lincoln.

Clarke s'approcha et posa rapidement ses deux mains sur les épaules de la brune qui la regarda enfin. Ses yeux vitreux lui indiquait qu'elle manquait de sommeil et son teint si blanc ne reflétait que l'inquiétude. Cela paniqua davantage Clarke.

- Je sais que je ne peux pas te demander de tout quitter alors que tu travailles mais... j'ai vraiment besoin de ma meilleure amie.

Il n'en fallait pas plus pour convaincre Clarke. Elle saisit rapidement ses affaires et s'excusa auprès de ses collègues. Son amie comptait plus que tout et lorsqu'elle eut besoin d'Octavia, cette dernière avait toujours répondu présente. Les deux amies étaient unie et rien ne pouvait rompre ce lien. Octavia passerait toujours en premier.

Clarke lui proposa d'aller au Grounder café afin de pouvoir parler tranquillement mais Octavia refusa. Elle ne voulait pas croiser qui que ce soit. La blonde se torturait l'esprit. Que pouvait-il se passer de si grave pour que son amie ne désire voir personne?

Elle l'emmena dans le parc le plus proche, là où, à cette heure-ci, elles ne risqueraient de croiser aucune tête connue. Un lundi matin sur les coups de 10 heures, tous leurs amis travaillaient et aucun n'aurait la tête à aller prendre l'air dans un parc, Clarke en aurait mis sa main au feu.

Une fois assise sur un banc, elle attendit qu'Octavia prenne la parole. Mais rien ne se passa. La brune ne l'a regardait même pas, elle fixait un chêne non loin de là où deux écureuils s'amusaient à monter de branche en branche.

S'en était trop, Clarke dû briser ce silence pesant.

- Est-ce qu'il y a un problème avec Lincoln? Je te jure que s'il a fait quoique ce soit je le tue.

Octavia fondit alors en pleur à l'évocation du nom de son petit-ami. Elle ne contrôlait plus ses émotions et n'arrivait pas à contenir ses larmes qui coulaient sans cesse. Clarke la serra contre elle du plus fort qu'elle le pouvait sans comprendre les raisons de cette tristesse. Lincoln n'était pas du genre volage et il aimait trop Octavia pour pouvoir risquer leur couple. Du moins c'est ce que Clarke avait toujours pensé. Et s'il avait commis l'irréparable? les gens changent.

- O. il faut que tu me parles. Qu'est-ce qu'il a fait ?

- Il n'a rien fait... il n'est pas responsable. Ce n'est pas sa faute.

La blonde ne comprenait rien. Octavia était-elle la responsable alors?

- Je n'ai pas géré, ces derniers temps avec le stress du travail je n'étais pas à jour avec ma pilule et puis je ne pensais pas que de l'oublier une ou deux fois serait si important.

Clarke écarquilla les yeux, elle comprenait enfin. Elle porta une main à sa bouche en signe de surprise et resta muette un instant. Cette annonce, elle ne l'avait pas vu venir, leur bande d'amis était à mille lieues d'avoir des enfants. Ils étaient encore des jeunes immatures qui pensaient bien trop aux soirées, fonder une familles n'était même pas un projet dans la tête du seul couple marié de la bande. "Avoir des enfants? Pas avant dix bonne années!" avait juré Raven un soir, chacun préférait se concentrer sur son couple avant d'engager des enfants dans leur histoire. Mais aujourd'hui Octavia changeait absolument tout.

- Tu es sûr? demanda Clarke en murmurant.

- J'ai épuisé le stock de la pharmacie à côté de chez-moi... j'ai une prise de sang aujourd'hui mais je ne me fais pas trop d'illusion sur le résultat.

- Lincoln est au courant?

Octavia fit signe que non avant qu'un nouveau sanglot n'éclate. Clarke prit sa main et entrelaça leurs doigts.

- Je vais t'accompagner d'accord. Je ne te laisse pas. Et quoi qu'il se passe, tu n'es pas seule.

Lexa traversait New York à l'arrière de sa voiture. La tête plongée dans un dossier, elle n'avait pas prononcé un mot à Dylan qui écoutait doucement la radio. Alors que la voiture ralentissait, Lexa jeta un coup d'œil par la fenêtre, leur destination approchait. Elle saisit son téléphone et tenta d'appeler Clarke mais les sonneries s'enchaînaient sans que personne ne réponde. Elle tomba sur la messagerie et laissa maladroitement un message, elle n'était pas habituée à ce genre de chose lorsque cela ne concernait pas les affaires.

- " Bonjour, enfin salut Clarke... je voulais juste savoir comment tu allais, je... enfin voilà, si tu veux rappelles-moi... je ... je t'embrasse"

Dylan essaya de dissimuler son sourire et fixa sa patronne dans le rétroviseur. Il ne l'avait jamais vu ainsi et s'amusait d'être face à ce spectacle. Après quelques minutes, il coupa le moteur de la berline et sortit du véhicule. Lexa ne l'attendit pas pour ouvrir sa portière et alors qu'elle sortait, elle remit en place sa veste afin qu'elle soit bien cintrée.

- Je devrais en avoir pour une heure à peu près.

- Bien mademoiselle je vous attendrai.

Lexa le remercia et marcha jusqu'au Grounder. La queue créée par la clientèle de midi la ravi. Le lieu fonctionnait bien et Anya gérait à merveille l'établissement qui prospérait chaque mois un peu plus. Lexa devança les clients et pénétra à l'intérieur. Elle salua d'un signe de la main Raven au comptoir qui était occupée à encaisser un homme. Cette dernière lui retourna la pareille avant d'enchaîner avec le prochain client.

Une fois dans l'arrière boutique, Lexa regarda l'écran de son téléphone. Clarke avait répondu par un message, elle devait être trop occupée pour l'appeler. Déçue mais compréhensive, Lexa l'ouvrit.

" désolée je suis avec Octavia, c'est une urgence, je te raconterai. Tu me manque "

"chinois ce soir? Je te retrouve chez-toi!"

Lexa sourit et se dépêcha de répondre par la positive. Elle avait hâte d'être à ce soir.

Alors qu'elle posait son sac, Anya apparut devant elle, tablier sur elle, cheveux attaché, elle était en pleine préparation. La grande sœur s'approcha et serra Lexa dans ses bras. Ces deux semaines sans se voir lui avait paru être une éternité.

- Tu as bonne mine!

Lexa leva les yeux au ciel, évidemment qu'elle avait bonne mine! Après ce week-end elle ne pouvait qu'aller bien. Il fallait qu'Anya arrête d'être si anxieuse. Tout allait pour le mieux et rien ne pourrait changer cela.

Comme par habitude, Anya sortit le classeur de compte quelle tendit a sa sœur. Le contrôle régulier de son chiffre d'affaire faisait partie de son organisation du mois. Lexa ne laissait rien passer, sœur ou non, elle était la patronne.

Pendant que Lexa s'affairait à faire ce qu'elle maîtrisait le mieux, Anya se débarrassa de son tablier. Elle rangea la table de la salle de pause et y installa trois assiettes. Un rapide passage dans le laboratoire et elle revint avec un gros saladier. Dans chaque assiette elle déposa un peu de salade composée de laitue, de lardon et d'œuf.

Lexa releva enfin la tête et ferma le classeur tandis que la porte de la réserve s'ouvrait à nouveau. Aiden apparu alors, un sourire sur son visage. Il se précipita dans les bras de Lexa et se serra contre elle. La brune retourna son accolade et ébouriffa ses cheveux comme à son habitude.

- C'est bon de te revoir Lexa!

les trois frère et sœurs se mirent à table et profitèrent de ce moment. C'était si rare de se retrouver ensemble. L'ambiance était détendue, chacun allait de sa petite anecdote et Lexa profitait de ces retrouvailles. Elle aimait ces moments qui lui avaient tant manqué durant son enfance. A l'époque Anya était absente, elle ne rentrait presque pas à la maison et Aiden subissait malgré lui leur mauvais rapport. Maintenant tout cela faisait parti du passer et leur famille était enfin réunie.

Alors qu'ils engloutissaient chacun une part énorme de gâteau au citron, Anya regarda l'écran de son téléphone qui vibrait. Elle soupira et ne deccrocha pas.

- C'est encore cet Andrew Spencmachin . Ce mec n'arrête pas de m'appeler depuis hier soir! il veut que je lui parle de toi et de ta façon de gérer l'entreprise! Il m'a demandé si j'avais des envies suicidaire!

Le sang de Lexa ne fit qu'un tour et elle lança, de rage, sa petite cuillère dans son assiette.

- Toi aussi?! C'est pas vrai!

La brune n'en pouvait plus. Où qu'elle aille, Andrew la suivait, qu'importe à qui elle parlait, le journaliste avait déjà contacté la personne pour avoir des informations. Il était tel un requin, il ne lâchait pas sa proie . Et temps que Lexa n'aura pas craqué, il ne lui laissera pas de répit.

Anya remarqua la mine de sa sœur et lui caressa l'épaule. Il était rare que Lexa montre ses émotions et encore plus rare qu'elle montre sa fatigue. Mais cela ne faisait aucun doute la cheffe d'entreprise était épuisée. Elle hésita un instant, Lexa était parfois instable et ses réaction dures à prévoir. Malgré cela elle lui fit part de ce qu'elle avait sur le cœur.

- Il était peut être un peu tôt pour reprendre le boulot. Du moins aussi intensément.

- Je n'avais pas le choix Anya, je ne pouvais pas laisser l'entreprise dans les mains de Pike plus longtemps. Si tu savais le chaos qu'il a mis à Polis... les gens sont traumatisés et épuisés. Je ne suis pas surprise de tout ce qu'il se passe.

- Alors c'est à cause de lui tout ça? Les rumeurs, les burn out? Pourquoi tu ne le dis pas?

- Parce que je suis la directrice, c'était à moi de gérer l'entreprise mais j'en ai été incapable pendant trop longtemps, si Pike tombe, je tombe aussi, on me prendra pour une irresponsable. C'est moi qui l'ai mis aux commandes par intérim, c'est mon erreur.

Aujourd'hui:

Hanna nota quelques lignes sur son cahier et mâchouilla son stylo.

- Tu penses avec recule qu'Anya avait raison?

- Évidemment que c'était trop intense. Ma reprise du travail trop rapide. J'étais encore faible physiquement, mais honnêtement je ne me serai jamais arrêtée avant d'avoir touché le fond.

- Tu le savais à cet instant?

- Au fond de moi oui. Je savais que quelque chose n'allait pas chez moi. Et ça depuis toute petite, les crises d'angoisse, le surmenage... je ravalais tout et je pensais le gérer car, hormis ma petite chute lorsque Clarke m'a annoncé qu'elle avait couché avec quelqu'un , j'ai toujours réussi à avancer malgré tout. Je savais que j'allais tomber, je savais que ça ferait mal, plus mal que tout ce que j'avais pu enduré mais... tant que ça n'arrivait pas je continuais.

- Et lorsque ça arriverait, tu savais comment tu allais gérer ça?

Hanna n'eut qu'un silence pour réponse. Lexa n'ouvrit pas la bouche, elle ne l'a regardait même plus. Ses yeux fixaient l'horizon, elle était incapable de répondre. Face à cela, la psychologue prit encore quelques notes et laissa Lexa prendre un moment pour elle avant d'être prête à reprendre son récit.

Il y a un an et demi:

Lexa sortit la réserve après le déjeuner, Aiden était déjà reparti, son cours de biologie allait débuter tout soudain. Les deux sœurs avaient pris encore quelques minutes pour parler, puis Anya s'était excusée, elle avait une nouvelle fournée de pâtisserie à lancer et ne pouvait pas rallonger sa pause. Lexa le comprenait et ajouta qu'elle aussi avait une après-midi bien chargée.

Lorsqu'elle traversa la salle, elle remarqua que Le monde avait déserté le café, seul trois personnes sirotaient leur boisson assises à table la tête occupée à autre chose. La brune remarqua que Raven s'était assise en attendant sur un tabouret derrière son comptoir. Elle s'approcha et la grimace que sa belle-sœur tenta de cacher en se levant ne lui échappa pas.

- Tout va bien? Demanda Lexa

- Oui, t'en fais pas, juste ma jambe qui est à la traîne ces derniers temps.

- Tu devrais faire contrôler ça, pour quelqu'un qui passe sa journée debout tu ne dois pas prendre ça à la légère.

- Très bien madame l'inspectrice du travail. Arrête de t'inquiéter. C'est juste des crampes.

- Anya est au courant?

- Lex... Lâche l'affaire, tout va bien.

Lexa n'en rajouta pas, bien que son inquiétude ne désemplisse pas. Elle décida de faire comme si de rien n'était et changea de sujet en fouillant dans sa sacoche. Elle tendit alors à sa belle-sœur un petit emballage de biscuits.

- Comme promis, un souvenir qui se mange. Typique de la bas, en guise de remerciements.

Raven lui sourit, elle était touchée que Lexa y ait pensé, elle n'avait lancé cela qu'en guise de plaisanterie et n'attendait rien de la brune. Le geste lui donna un peu de baume au cœur.

- Merci Lex.

- S'il y a quoique ce soit, n'hésite pas à m'appeler. Anya n'a pas à être au courant de tout.

Clarke tenait fermement la main D'Octavia. Les deux femmes se trouvait dans la salle d'attente. Cela faisait si longtemps qu'elles attendaient qu'elles en avaient perdu la notion du temps. Il n'y avait pas besoin de mot pour se comprendre, Clarke percevait l'anxiété de son amie sans avoir besoin de parler. La prise de sang avait été réalisée rapidement après leur arrivées par une infirmière douce et attentive qui leur avait demandé de patienter ici, et depuis? Depuis plus rien, on ne leur adressait même pas un regard. Certes tout le monde semblait occupé mais Clarke venait à se demander si on ne les avait pas oublié au final.

Plus tôt, Clarke avait demandé à Octavia ce qu'elle pensait de tout cela, ce qu'elle ressentait au fond d'elle. La brune avait hésité, au plus profond, elle était perdue, elle ne savait pas quoi ressentir. Si on lui apprenait qu'elle attendait bel et bien un enfant, elle ne pourrait pas cacher sa joie, voir grandir en elle un petit être. Petite déjà, elle rêvait de fonder une famille, et Lincoln était le bon cela ne faisait aucun doute. Et d'un autre côté, si on lui annonçait que tout cela était une fausse alerte, elle serait aussi soulagée. Sa carrière débutait a peine, Lincoln se remettait tout juste de son accident, ils vivaient bien oui, mais ne roulaient sur l'or, comment pouvaient-ils assumer un enfant?

C'est alors qu'un médecin appela son nom et l'invita à le suivre dans son bureau. Clarke ne la lâcha pas, sa main toujours dans la sienne, elle l'accompagna dans la pièce, prête à la soutenir dans toutes les situations.

L'homme déposa une feuille devant les femmes et expliqua chaque ligne, ce que cette dernière représentait et ce qu'il en découlait. Il prenait le temps pour elle et ça, Clarke ne pouvait que l'apprécier.

- Vous êtes donc bien enceinte Madame Blake, félicitation.

Clarke tourna la tête vers Octavia, la brune essuyait une larme qui roulait sur sa joue avant de regarder à son tour sa meilleure amie. Un sourire se dessina alors sur son visage et la blonde ne put que l'imiter. Tout irait bien elle le savait et cela ne faisait aucun doute.

Aujourd'hui:

Clarke pénétra dans le Grounder café, elle regarda autour d'elle, la serveuse qu'elle ne connaissait pas était occupée à servir des clients, elle ne remarqua même pas la nouvelle arrivante. Après un rapide coup d'œil en salle, Clarke se rendit à l'arrière et trouva Anya en pleine préparation. Cette dernière sursauta en apercevant la blonde, elle jongla d'une jambe a l'autre nerveusement et n'osa pas bouger. Clarke s'avança donc et prit la parole.

- Je voulais m'excuser pour hier. Je n'aurais pas dû réagir comme ça. Tu m'as prise au dépourvu et ce que je t'ai dit...

- C'était la vérité. Coupa Anya. Je ne t'ai pas soutenue quand c'est arrivé.

- Et moi j'ai réagi exactement comme Lexa. J'ai déversé ma tristesse sur toi. Et même si je t'en ai voulu quand c'est arrivé, il n'en est rien maintenant, je ne pensais pas un mot de ce que je t'ai dis

Un silence s'installa, Anya ne savait pas quoi répondre. La visite de Clarke était une vrai surprise et surtout de la voir s'excuser alors qu'il n'y avait aucune raison qu'elle le fasse. Comme un automatisme et contre toute attente, Anya serra Clarke dans ses bras. Jamais depuis leur rencontre une telle chose n'était arrivée. Elles s'appréciaient évidemment mais les grands gestes de tendresse ne leur étaient pas réservés.

Clarke remarqua par la fenêtre qui donnait sur la salle que Raven arrivait accompagnée d'Harper et d'Octavia qui poussait son fils dans une poussette. La jeune femme se soutenait à l'aide d'une béquille, elle avançait doucement en grimaçant. Ce spectacle peina la blonde qui se sentait impuissante.

- C'est un mauvais jour on dirait.

- C'est compliqué ces derniers temps. Confirma Anya. Et elle refuse de prendre rendez-vous avec son médecin.

- Si Lexa était là ça ferait bien longtemps qu'elle l'aurait entraîné de force.

Les deux femmes rirent tristement, Clarke avait raison, Lexa aurait pris les choses en main sans hésiter, elle l'avait déjà fait une fois.

- Tu devrais y aller, elles vont t'attendre.

Clarke hocha de la tête, elle hésita une seconde puis, enlaça a nouveau Anya. Dans ces moments difficile sentir la présence de quelqu'un était vital.

La blonde retourna dans la salle, elle ravala ses larmes et se dirigea vers la table à laquelle Raven avait pris place. La brune se leva difficilement et salua Clarke.

- Ne fait aucun commentaire.

La brune la prévenait d'entrée de jeu. Elle ne voulait pas parler de sa santé et était bornée à ce sujet. Clarke en prit bonne note et fit mine de fermer ses lèvres à clé, elle ne ferait rien pour gâcher ce moment. La blonde s'approcha ensuite de la poussette et regarda le bébé endormit a point fermé, ne voulant pas le réveiller, elle lui caressa simplement la joue à l'aide de son index. Enfin elle serra Octavia dans ses bras et embrassa l'une de ces joues avant de faire de même avec Harper.

Les déjeuners au Grounder café étaient devenus une habitude les mercredi midi depuis que Clarke avait déménagé dans la New Jersey et qu'Octavia avait accouché. Ainsi les quatre amies pouvaient se voir au moins une fois par semaine et décompresser ensemble. Les rendez-vous ne duraient jamais trop longtemps entre le travail de chacune, la sieste du petit et leurs obligations à droite et à gauche. Mais au moins cela leur permettait de se voir et de ne pas s'oublier. Clarke tenait particulièrement à ces déjeuners mais depuis trois semaines, elle n'avait pas trouvé le courage ni le temps de venir. Être ici aujourd'hui était un grand pas pour elle. Et cela, ses amies s'en rendaient bien compte.

Il y a un an et demi

Clarke sonna à la porte de l'appartement de Lexa. Elle attendit quelques seconde avant d'être accueillie par sa compagne. La brune s'approcha d'elle et l'embrassa tendrement en guise de bonjour. Aussitôt, toute la fatigue accumulée, le stress et les problèmes s'en allèrent. Ne restait plus que l'amour et la douceur de se retrouver.

Lexa entraîna Clarke à l'intérieur et la débarrassa de ses affaires. Elle aimait être aux petits soins, faire attention à chaque détails concernant Clarke, rien ne devait lui échapper. La blonde se laissait faire, jamais personne ne s'était occupée d'elle ainsi alors elle en profitait. Elle ouvrit les différents sacs de nourriture chinoise qu'elle plaça sur la table, il y en avait pour un régiment, ne sachant pas ce qui plairait à Lexa, elle avait commandé un peu de tout histoire de tomber forcément sur ce que la brune aimait. Cette dernière riait discrètement, elle adorait cette facette de la personnalité de Clarke.

- Alors? cette urgence avec Octavia? demanda enfin Lexa en prenant place à table.

Clarke hésita un instant. Octavia lui avait demandé de ne rien dire pour le moment, du moins jusqu'à ce qu'elle en parle à Lincoln. Mais Lexa faisait partie d'elle, en quelque sorte, elles ne faisaient qu'une seule et même personne. Ça ne serait pas vraiment trahir sa promesse que d'en parler à la femme qui partageait sa vie. La blonde prit une grande inspiration et finit par prendre sa décision.

- O. Est enceinte.

Lexa écarquilla les yeux, elle ne s'attendait pas à cette annonce. Bien qu'elle ne connaisse que peu la meilleure amie de sa compagne, il ne lui avait pas semblé que cette dernière ait déjà évoqué le fait d'avoir des enfants. Elle trouvait également couple jeune pour se lancer dans une telle aventure, les enfants n'étaient pas à prendre à la légère.

- Est-ce que c'est une bonne nouvelle? Demanda-t-elle doucement. Est-ce qu'on doit se réjouir ou...?

- Elle est heureuse, surprise mais heureuse!

Lexa lui sourit. C'était tant mieux, ce bébé n'allait pas se sentir délaissé ou non-désiré et puis, Octavia avait du monde autour d'elle pour l'épauler.

Les deux femmes mangèrent ensuite dans le calme. Chacune raconta sa journée à l'autre. C'était un moment que Lexa appréciait tour particulièrement, partager ses soirées avec Clarke, ne plus être seule et sentir que quelqu'un vous écoutait. Clarke posait des questions, elle s'intéressait a tout meme si le travail de Lexa restait pour elle une grande énigme. Elle ne comprenait pas grand chose à sa société et se contentait se savoir que la brune investissait de l'argent dans à peu près tout.

Le couple regardait une série idiote à la télévision, aucune d'elle ne suivait réellement ce qui se passait, Clarke cru comprendre qu'il s'agissait de loups garou et de monde post apocalyptique mais elle ne cherchait pas à en savoir plus. Les caresses que Lexa lui prodiguaient dans son dos étaient bien plus intéressantes. La brune ne suivait pas grand-chose non plus, elle avait décroché il y a longtemps, préférant passer du temps à découvrir le corps de sa petite-amie. Elle savait Clarke exténuée et ne tenta pas d'aller plus loin que de douce caresses, c'est aussi ce qu'elle appréciait, le sexe n'était plus une priorité.

Son téléphone sonna et elle dû stopper ses caresses à contre cœur. Elle saisit alors l'appareil et lu le message qui la fit bondir.

- Un avant-goût de l'article à paraître demain. salutations, Andrew Spencer

En pièce jointe, le lien de l'article du journaliste sur lequel une photo de Lexa la mine sévère apparaissait. la brune lu les premières ligne et explosa.

"Suicide, intimidation, burn out, la firme Polis est frappée depuis plusieurs semaines par de nombreux cas de ce genre. Mauvaise gestion d'équipe ou direction au bord du chaos, notre journaliste Andrew Spencer c'est intéressé au phénomène Alexandria Wood devenue il y a quelque année la plus jeune cheffe d'entreprise que le monde de la finance ait connu. La jeune femme, directrice depuis ses 25 ans à la suite de la maladie fulgurante se Gustus Wood avait-elle réellement les épaules pour assumer ce rôle de Leader?"

Lexa n'arriva pas à en lire plus. elle lança son téléphone à travers la pièce faisant sursauter Clarke qui ne comprenait rien. La brune hurla des insultes et alors que la blonde s'approchait d'elle pour la réconforter, elle la repoussa. Clarke fronça les sourcils mais ne se laissa pas abattre, elle retenta son geste et fut cette fois accueillie. Lexa se laissa aller tandis la blonde la serrait contre elle. Cette dernière ne chercha pas immédiatement à comprendre. Elle attendrait que Lexa se calme et qu'elle puisse enfin lui raconter par elle-même ce qui venait de se passer.

Aujourd'hui

- Cet article tu l'as vécu comme un coup de poignard.

- J'étais épuisée par tout ce qu'il se passait. Et ce journaliste en rajoutait une couche. Ce soir-là j'ai craqué mais il fallait que je me contrôle, j'étais Lexa Wood, je n'allais pas laisser cela me détruire.

- Tu as mis un pansement alors? Et tu as avancé. Comme tu l'as toujours fait.

- On peut dire ça comme ça oui. Et à ce moment-là, j'avais l'impression que Clarke était derrière moi, qu'elle m'aiderait. J'étais invincible avec elle à mes côtés.

- Donc pour toi, ces derniers temps elle n'était plus à tes côtés ?

- Je crois qu'au fond, tout ça l'a lassée à force. Elle m'as vu dépérir et cherchait une autre façon de me faire remonter la pente.

- Elle voulait que tu trouves un autre but pour t'y raccrocher.

- Je n'étais pas prête.

Hanna ferma son cahier et plaça ses deux mains sur ses cuisses. Elle avait besoin de dire ce qui la dérangeait.

- Je vais sortir de ma sphère de psy un instant. Je ne le fait pas souvent mais j'ai besoin que tu voies quelque chose.

- C'est à dire?

- Tu accuses Clarke d'avoir changé de comportement alors que quand l'histoire de cet article est arrivé, elle est restée à côté de toi.

Hanna marqua une pause afin de s'assurer que sa patiente la suivait bien dans ses explications.

- Sur quel point est ce que tu te bases pour dire cela.

- Pardon?

- Pourquoi est-ce que tu penses que Clarke n'était plus avec toi quand tout le reste est arrivé? Reformula Hanna.

Lexa ne trouvait pas de réponse à cette question. Elle réalisait que ce qu'elle pensait n'était fondé que sur son ressenti. Et pourtant c'était bien ce qu'elle pensait. Elle s'était sentie délaissée, comme si Clarke voulait continuer d'avancer alors qu'elle était bloquée. Impossible pour elle de penser à autre chose qu'au mal qui la rongeait. Et au final, elle avait pris ce comportement comme une trahison.

Hanna remarqua l'hésitation dans les yeux de Lexa, elle la voyait réfléchir et passer en revue tous ces moments.

- Le faite de vouloir continuer à vivre quand un drame nous arrive, ce n'est pas synonyme de lâcher prise Lexa. C'est se raccrocher à autre chose, c'est voir que dans le malheur, il y a peut-être aussi de l'espoir. Clarke voulait te montrer cela, elle voulait que vous avanciez ensemble pour vous reconstruire. Pour TE reconstruire. A titre personne je ne trouve pas que ça ressemble à de l'abandon.

Et si Hanna avait raison? Et si au lieu de l'abandonner et de ne pas prendre en compte ses sentiments, Clarke avait tout simplement essayé de l'aider en agissant de la sorte?