Hello à tous! Encore une fois, merci pour vos encouragements! Je sais que beaucoup de questions restent sans réponse pour le moment mais patiente on arrivera bientôt au nerf du problème!
Le chapitre précédent ainsi que celui-ci font plutôt office de transition dans l'histoire... ils sont nécessaires pour poser les clés du problème qui sera mieux expliqué dans les chapitres suivants. C'est d'ailleurs le dernier chapitre avant qu'on avance réellement dans le temps et qu'on s'approche de nos réponse!
Je vous souhaite une bonne lecture!
Clarke jouait nerveusement avec le pendentif de son collier. Elle regardait tout autour d'elle impressionnée par le lieu, la salle était immense et la décoration somptueuse. De grands vases ornés de fleurs trônaient au milieu des tables rondes qui étaient dressées avec un goût qui respirait le luxe. Jamais Clarke n'avait connu pareille réception.
Elle s'était arrêtée au pied d'une majestueuse statue de glace éclairée par deux spots lumineux. On ne remarquait qu'elle en pénétrant dans la salle. Elle représentait un dragon déployant ses ails, l'artiste qu'elle était ne pouvait que se rendre compte du travail réaliser pour créer cette œuvre.
Enfin, elle sentit une main frôler son dos nu, elle n'eut pas besoin de se tourner pour connaître l'identité de cette main baladeuse. Lexa lui souriait tendrement et lui tendit une coupe de champagne.
La femme d'affaire l'avait invité à cette soirée de charité. Elle voulait être accompagnée pour une fois, et rendre officielle leur relation. Quoi de mieux qu'une soirée avec plus de 500 invités pour le faire?
Depuis la parution de l'article, Lexa faisait de son mieux pour montrer une image exemplaire. Elle avait bien évidement fait plusieurs interview afin de sauver les meubles et de contrer ces allégations mensongères mais cela ne suffisait pas, il fallait montrer autre chose. Alors, elle avait organisé cet évènement en faveur d'associations défendant les droit des employés. Syndicat et autre avaient été conviés et l'intégralité des bénéfices seraient redistribués.
De monstre sans cœur, Lexa était passé au statut de mère Thérèsa et sa cote de popularité remontait en flèche. c'était presque comme si rien ne s'était passé, elle avait fait un pied de nez à Andrew Spencer et son article racoleur.
Mais au final, si Lexa s'était donné autant de mal à faire taire ces rumeurs, ce n'était pas pour elle, ce n'était même pas pour Polis. Non, elle le faisait pour son père, pour que les investigations cesses, pour que son établissement ne croule plus sous les demandes d'interview et pour que les journalistes peu scrupuleux arrêtent d'essayer de lui rendre visite. Tout cela le perturbait et son état s'était dégradé ces derniers jours. Lexa ne pouvait pas laisser cela continuer. Elle préférait redoubler d'effort, travailler pour dix et mettre sa vie personnelle de côté, plutôt que son père subisse des attaques qui lui étaient au final destinées.
Ce soir, ce n'était pas juste pour son image qu'elle avait invité Clarke. La jeune femme ne se voyait simplement pas être ici sans sa compagne. Leur histoire était belle, précieuse et cela ne rimait à rien de la cacher. Alors, elle lui avait acheté une robe de créateur, rouge sanguine, elle était simple sans fioritures mis à part ce sublime décolleté dans le dos. Clarke l'avait immédiatement adorée, et la portait à merveille pour le plus grand bonheur du regard de Lexa. Cette dernière, comme à son habitude, avait choisi une tenue sobre, une simple robe foncée, son charisme suffisait à la rendre imposante et à ce que chaque personne se retourne sur son passage.
Evidemment, ce soir-là, les regards était plus nombreux. Jamais Lexa n'était arrivée accompagnée à une soirée. Souvent elle ne repartait pas seule, mais personne ne l'avait jamais vu en compagnie d'une femme dès l'apéritif.
La brune s'amusait de cela, comme si, partager sa vie avec quelqu'un lui était interdit aux yeux de tous.
- Ton discours était très bien. La félicita Clarke après avoir trinqué. Personne n'a remarqué qu'il avait été écrit en cinq minutes dans la voiture.
Lexa rit discrètement. Effectivement, elle s'y était prise un peu tard.
- Je n'aurais pas été aussi en retard si tu t'étais tenue à carreaux! plaisanta la brune.
Le rouge monta aux joue de Clarke lorsqu'elle repensa à leur trajet mouvementé. Aussitôt installées dans la voiture, leur corps s'étaient rapproché, et il leur avait été impossible de refreiner leur envie. Raison pour laquelle il n'avait resté à Lexa que quelques minutes pour rédiger son discours.
L'heure de passer à table approchait, et Lexa entraîna Clarke à leur place. Elles trônaient au milieu de la salle de telle façon que chaque inviter puisse voir la cheffe d'entreprise. Clarke n'était pas habituée à être épiée de la sorte, mais il faudrait qu'elle en prenne le pli, Lexa Wood n'était pas n'importe qui. Elle l'avait prouvé ces dernier temps et la légende ne mentait pas, Lexa était excellente la gestion de crise. Elle en était ressortie grandie et cela grâce à son travail.
Clarke n'avait pas remarqué que tout cela n'était qu'une façade. Elle n'avait pas vu les grimaces de Lexa lorsque son cœur s'emballait, pas remarqué les mains tremblantes en pleine nuit, ni les insomnie, ni le manque d'appétit et encore moins la fatigue. Lexa était une comédienne hors pair. Elle savait mettre un masque et cacher des autres sont mal être. Encore une fois, elle ne pouvait pas montrer sa faiblesse.
A leur table, s'était greffé Indra, son mari, un couple de vieux aristocrates, Pike et sa femme et un jeune garçon apparemment génie de wallstreet se prénommant Harry. Clarke découvrait chacune de ces personnes et bien qu'elle ne soit pas du même monde, elle s'efforçait de faire bonne impression. Il ne fallait pas que Lexa ait honte. L'apparence dans cette société était bien trop importante pour faire un faux pas.
Lexa sentait la tension dans le corps de sa compagne. Elle ne voulait pas que la pression soit trop grande, Clarke n'avait pas à s'en faire, elle était incroyable et tout le monde pourrait le voir. Délicatement, elle lui caressa la cuisse, un geste se voulant rassurant et complice. Clarke la regarda en souriant, elle ne voulait pas que la brune s'en fasse pour elle.
- Clarke que faites-vous dans la vie?
Demanda Indra assise à sa gauche. L'entrée avait été servie, de délicieuses noix de Saint Jaques sur un lit d'asperges. Clarke n'était pas habituée à cela, elle sentit son estomac se tordre lorsqu'elle avait dû choisir les bons couverts. Lexa lui avait montré discrètement sans émettre le moindre jugement.
- Je travaille dans une galerie d'art. Répondit-elle timidement.
- Clarke est une artiste. Ajouta Lexa. Nous sommes allées ensemble à un de ses vernissages si tu te souviens.
Indra réalisa alors, ce visage lui disait donc bien quelque chose. Elle opina de la tête et s'extasia.
- Mais oui évidemment! J'ai été bluffée par votre travail! Pour une première expo c'était incroyable !
Clarke baissa la tête gênée, elle n'avait pas l'habitude d'être complimentée et certainement pas par les gens de la haute société. Pike leva les yeux au ciel, il n'avait fait que cela à chaque fois que l'attention était portée sur la blonde, comportement qui n'échappa pas à Lexa qui bouillonnait de plus en plus.
Clarke et Indra parlèrent quelques minutes ensemble, elle partageaient l'amour de l'art et se confiaient plusieurs anecdotes sur des tableaux connus, ainsi, Clarke pouvait montrer l'étendue de son savoir, elle n'en rajoutait pas mais était précise dans ses explications. En quelques minutes elle avait conquis son assemblée, et Lexa la laissait faire d'un regard fière. Elle aimait que l'attention soit détournée d'elle et surtout si Clarke était mise en avant. Pour elle rien ne comptait plus.
- C'est surtout de l'argent jeté par les fenêtre. Grommela Pike. Un gamin de trois ans fait pareil à l'école!
Lexa le fusilla du regard.
- Oui enfin, l'art est suggestif, il ne peut pas plaire à tout le monde c'est certain. Répondit elle en serrant les dents.
Aujourd'hui:
- Tu étais une cocotte-minute. Commenta Hanna.
- Oui, c'est le cas de le dire. Et il le savait pertinemment. Il n'a pas arrêté de la soirée, il prenait soit Clarke pour cible soit il s'amusait à faire des réflexions sur ma façon de gérer la crise. Il disait que si je n'avais pas repris le flambeau on n'en serait pas là, que c'était beau de me racheter une conscience mais que ça ne faisait pas tout. J'étais à bout.
- Et pourtant tu ne montrais rien.
Il y a un an
Le repas était terminé, les invités continuaient de parler en toute décontraction. L'alcool tenait aussi son rôle et rendait la soirée plus animée. Un groupe s'occupait de faire danser les couples. Des musiques entrainantes ou plus douces, il y en avait pour tous les goûts, et plus les heures passaient moins les gens semblaient vouloir s'en aller. On parlerait de cette soirée comme un succès il n'y avait aucun doute la dessus.
Alors qu'un slow se faisait entendre, Lexa caressa délicatement la main de sa compagne. Elle n'était pas du genre à faire cela dans le cadre de son travail, mais Clarke changeait sa vision du monde. Elle la rendait plus humaine.
Lexa entraina donc Clarke sur la piste de danse et la serra contre elle. La blonde entoura ses bras autour de la nuque de Lexa tandis que cette dernière la tenait par la taille. Le monde autour d'elles disparu. Elles étaient dans cette bulle que personne ne pouvait percer. Le moment était parfait, magique même. Il rappelait le mariage de Raven et Anya avant que tout ne parte en fumée.
A la fin de la chanson, Lexa déposa un baiser furtif sur la joue de Clarke qui l'embrassa à son tour sur le coin des lèvres. Elles retournèrent main dans la main à leur table tandis qu'une musique pop retentissait.
A deux mètres de leur tables, Clarke trébucha. La blonde s'était emmêlés les pieds et avait manqué de finir par terre. Lexa l'avait retenue de justesse par le bras et lui avait souri tendrement. Cette maladresse correspondait tellement a Clarke.
Pike les regardait toujours, il n'avait pas apprécié ce spectacle grotesque et lorsque Clarke avait failli tomber devant lui il s'était esclaffé de rire.
- Elle choisit ses femmes aussi bien qu'elle gère son entreprise.
Les autres autour s'étaient tu. Personne ne cautionnait cette remarque mais Pike n'était pas quelqu'un contrait.
Lexa ne pouvait plus se retenir. Il pouvait faire de nombreuses réflexions mais le point de non-retour avait été franchi cette fois ci. Il était allé trop loin en s'en prenant a Clarke. Lexa ne pouvait plus tolérer une chose pareille. Son employé ne lui avait apporté que des problèmes depuis bien trop longtemps. Le couvrir n'était finalement pas une bonne solution.
- Ca suffit Pike. Dit-elle sèchement.
- On n'aime pas la plaisanterie Mademoiselle Wood?
- J'ai mes limites, et je crois que vous les cherchez depuis bien trop longtemps.
Clarke était mal à l'aise. Les regards étaient rivés dans leur direction et malgré la musique, les gens autour ne voulaient pas perdre une miette de cette altercation.
La blonde tira sur le bras de sa compagne afin de lui faire comprendre qu'il fallait arrêter ce spectacle. Malheureusement Lexa était déjà sur sa lancée.
- J'ai couverts vos erreur bien trop de fois. Continua-t-elle.
- Mes erreurs? J'ai tenu cette entreprise quand vous étiez dépassée par une pauvre peine de cœur. S'il y a bien une personne qui couvre des erreurs ici c'est bien moi.
- Dans votre intérêt personnel Pike. C'est là que nous sommes différents. Tout ce que j'ai toujours entrepris, je l'ai fait dans l'intérêt de l'entreprise, vous, vous n'y voyez que votre propre personne.
- Je travailles pour moi et pour personne d'autre.
- Non vous travaillez pour moi!
Lexa avait élevé la voix bien plus fort qu'elle ne l'avait prévu. A présent la terre s'était arrêtée et tout le monde les regardait. Lexa savait qu'elle devait s'arrêter ce n'était ni le lieu, ni le moment pour avoir une telle conversation. Mais le mal était fait, c'était trop tard.
- Vous travaillez sous mes ordres. Vous avez eu bien trop de champs d'action ces derniers temps, je ne vous ai pas tenu comme j'aurai dû le faire.
- Je ne suis pas un chien qu'on tient en laisse Lexa.
- Et je ne me laisserai pas faire par un incapable tyrannique et misogyne.
- Virez-moi dans ce cas! Allez-y, faites le ici, devant tous nos chers actionnaires.
- Pour une fois nous nous accordons Pike. Vous avez raison. Vous êtes renvoyé avec effet immédiat.
L'homme pâli. Il ne s'attendait pas à ce que ces menaces soient mises en application. Il avait provoqué la foudre et en subissait maintenant les conséquences. Jamais il n'avait imaginé que Lexa ne le ridiculise ainsi.
- Vous êtes finie Lexa.
- J'ai hâte se voir ça.
Elle le provoquait en toute connaissance de cause. Ses nerfs lâchaient, elle savait la portée de son geste. Les problèmes ne venaient que de commencer. Alors qu'elle maîtrisait enfin la crise de l'article, voilà qu'elle renvoyait son bras droit lors d'une soirée caritative. Elle voyait déjà les gros titre.
La brune attrapa la main de Clarke et la dirigea vers la sortie. S'en était assez, la soirée était terminée, elles n'avaient plus rien à faire ici.
Le retour à l'appartement se fit dans un silence lourd. Clarke ne savait pas si elle devait réagir ou laisser Lexa bouillonner de son côté, tout était si confus. C'était la deuxième fois en peu de temps que Lexa s'emportait, à juste titre certes mais elle ne pouvait pas continuer à agir comme cela. Il fallait qu'elle canalise ses nerfs au risque de tout perdre. Elle n'avait jamais été impulsive, au contraire chaque décision était murement réfléchie. Pourtant la fatigue la rendait ainsi, elle n'arrivait plus à garder la main mise sur ses émotions.
Une fois rentrées, Lexa disparu immédiatement dans la salle de bain sans que Clarke n'arrive à dire quoi que ce soit. La peintre la laissa faire, s'occupant comme elle le pouvait à défaire sa coiffure et enlever ses bijoux. Elle comprenait que Lexa ait besoin d'un moment seule pour calmer son énervement.
Il fallut une dizaine de minutes pour que la brune revienne dans le salon. Elle s'était elle aussi débarrassée de ses artifices et avait retiré ses vêtements.
- Viens. Dit-elle à Clarke.
La blonde ne comprit pas immédiatement ce qu'il se passait, elle suivit Lexa dans la salle de bain et découvrit en y entrant un petit coin de paradis. Les lumières étaient tamisées, des bougies éclairaient les contours de la baignoire. De la buée recouvrait les miroirs indiquant que la température de l'eau devait être exactement comme Clarke l'aimait: brûlante.
- J'ai besoin de me détendre. Expliqua Lexa. Je ne veux plus penser a rien, j'ai juste besoin de t'avoir contre moi... Si ça te va?
Clarke lui sourit pour toute réponse et fit glisser sa robe le long de son corps, révélant sa silhouette parfaite. Elle prit place dans la grande baignoire tandis que Lexa s'asseyait dans son dos. Un soupir de soulagement quitta ses lèvres alors que Lexa embrassait tendrement son cou.
- Voilà, il n'y a pas de meilleur endroit au monde.
Lexa lui avait murmuré cela a l'oreille, provocant un élan de frisson. Clarke se retenait, elle avait tellement envie de lui je t'aime. Cela ne faisait plus aucun doute dans son cœur, elle l'aimait si fort, comme jamais elle n'avait aimé personne. Lexa était la femme de sa vie, tout en elle le reflétait. Mais non pas ce soir, pas après Pike, pas en sachant ce qui l'attendait dans les jours à venir.
- Je suis désolée pour ce soir. S'excusa Clarke. Je t'ai fait honte et à cause de moi tu as craqué face à Pike.
- Ne t'excuse jamais pour cela Clarke. Tu n'es responsable de rien et surtout pas de mes crises de nerfs. Je devrai apprendre à les contrôler mieux que ça. Et jamais tu ne m'as fait honte. Tu étais parfaite, et je suis vraiment fière d'avoir passé cette soirée à tes côtés.
Aujourd'hui
- Tu le pensais réellement? Que ce n'était pas de sa faute?
- Ce n'était pas sa faute et je n'ai jamais voulu que Clarke change pour se fondre dans mon monde. Je l'aime pour ce qu'elle est.
- Mais si elle n'avait pas été là ce soir, tu n'aurai pas eu de raison de te mettre en colère.
- Ca n'aurait été que partie remise. Le renvoie de Pike était inévitable.
Hanna hocha la tête, elle notait les progrès de Lexa en matière de communication et de remise en questions. Certaines choses étaient inévitables et la jeune femme commençait à s'en rendre compte. On ne pouvait pas fuir chaque situations difficiles ou les contrôler. Parfois la vie en décide autrement, et il nous reste alors un choix à faire: L'accepter ou le contrer. Lexa n'avait eu de cesse de les contrer, chaque crises, chaque épreuve, elle se battait pour en changer le résultat alors que parfois, L'accepter pouvait être la meilleure chose à faire. La vie n'est pas un contrat qu'on gère, elle nous emmène là où elle le souhaite.
A New York, Clarke s'arrêta un instant devant la porte de ce restaurant chic. Elle n'y avait mis les pieds qu'une seule fois auparavant et se retrouvait aussi impressionnée que la première fois.
Un soupire pour se donner du courage et elle passa la porte. Le style du restaurant lui donnait des airs de brasserie française. Il y avait un bruit assourdissant, les gens parlaient fort pour se faire entendre et plus ils parlaient fort, plus les autres faisaient de même, c'était un cercle vicieux fatiguant. Clarke avança à travers les tables et aperçu enfin Marcus assis dans son coin habituel. Il lui fit un signe de main pour qu'elle le repère et alors que la blonde avançait, elle se souvenait de ce même rendez-vous des mois plus tôt.
Il y a un an:
Le serveur recula le siège de Clarke afin qu'elle puisse s'asseoir. Elle était mal à l'aise, submergée par cette décoration fournie mais surtout stressée d'être face à son patron. Elle ne travaillait pas pour lui depuis longtemps et elle mieux que personne savait à quel point les places de travail se faisait rares dans son secteur.
Elle se saisit de la carte qui lui était tendue et jeta un rapide coup d'œil au menu.
- Prends ce qu'il te fait plaisir. C'est moi qui régal! plaisanta Marcus avant de commander une bonne bouteille de vin.
Clarke déglutit difficilement, les prix étaient exorbitants, le simple fait de cuisiner des produits français donnait à ce restaurant un standing qu'il ne méritait probablement pas.
- Je voulais te parler de ton travail Clarke.
Nous y voilà, pensa la peintre. Elle allait se faire renvoyer. Marcus avait perdu foi en elle, les résultats n'étaient certainement pas à la hauteur et cela ne la surprenait pas.
Marcus remarqua la mine défaite de son employée et explosa de rire.
- Combien de fois est-ce que je dois te répéter que ce n'est pas un déjeuner pour te virer ou pour te réprimander?
Clarke sourit timidement. Elle ne pouvait simplement pas y croire.
- Clarke, tu fais vraiment du bon travail à la galerie. Tu es passionnée et passionnante, ce n'est pas donné à tout le monde. Ta dernière vente m'a vraiment bluffée, je vois tout tu sais, et ton chiffre d'affaire est incroyable.
- Merci. Murmura-t-elle en replaçant une mèche de cheveux.
- Et sur le point artistique, tu fais des progrès incroyables. Je pensais justement intégrer une ou deux de tes œuvres à notre galerie.
Clarke aurait pu sauter de joie si elle ne se trouvait pas actuellement au plein milieu d'une brasserie de luxe.
- Et c'est pour ça que je voulais déjeuner avec toi. Tu as un vrai potentiel, les clients t'adore, ils aiment à quel point tu personnalise tes ventes. Je ne comprenais pas au début ta façon de faire, passez autant de temps à discuter avec les gens... et puis j'ai compris, tu veux vraiment les connaître, tu cherches à savoir la moindre petite chose pour leur dénicher une toile qui correspondra en tout point à qui ils sont. Et tu le fais naturellement, tu n'as pas de marche à suivre.
- J'aime m'intéresser au gens.
- Et les gens te réclament pour cela.
Il marqua une pause, le temps que le serveur serve deux verre de vin rouge.
- Tu sais que je vais ouvrir plusieurs galeries dans le pays, je me lance dans un énorme projet et j'ai besoin de pouvoir rallier à mes côté des gens en qui j'ai vraiment confiance. Et tu sais aussi que la galerie de New York représente absolument tout pour moi.
- Je le sais oui.
- J'aimerai que tu prennes le relais. J'aimerai que tu la gère pendant mes absence.
- Marcus...
- J'ai confiance en toi, je sais que je peux te laisser la boutique et je sais que tu formeras parfaitement bien les nouveaux.
Ainsi Clarke était devenue le bras droit de Marcus à New York, elle gérait la galerie, transmettait sa passion, faisait fructifier les ventes par sa gentillesse et sa douceur. La technique Griffin faisait ses preuves.
Aujourd'hui
Clarke prit place en face de Marcus. Ce dernier avait déjà servi deux verres de vin. Clarke avait l'estomac noué, elle ne savait pas quoi attendre de ce rendez-vous, les chiffres n'étaient pas aussi bons qu'au paravents, son absence s'était fait ressentir à la galerie, les habitués ne voulaient voir qu'avec elle et n'achetaient donc rien sans qu'elle les conseille. Marcus ne devait pas apprécier ce qui se tramait depuis 3 semaines.
Etonnamment, il ne parla pas de cela. Il l'accueillit avec le sourire, parlant de tout et de rien sans évoquer une seule fois la galerie. Clarke se détendait petit à petit, mangeant son plat d'entrecôte sauce café de Paris sans se faire prier. Marcus avait ce don de mettre les gens à l'aise. Il trouvait toujours un sujet de conversation et vous portait à sa hauteur, vous faisant ainsi vous sentir bien en sa compagnie.
Une fois les assiettes débarrassées, le patron regarda Clarke dans les yeux.
- Dis-moi comment tu vas?
Depuis le début du repas, il avait évité le sujet volontairement. Mais maintenant il fallait aller de l'avant.
- Ca va, je me remets doucement dans le bain.
- Je ne parle pas du travail, je parle de toi.
Clarke ouvrit la bouche puis la referma, elle ne savait pas quoi répondre à ceci.
- Ca va. Dit-elle doucement.
- Le mensonge n'a jamais été ta tasse de thé Clarke.
- C'est dur. Corrigea-t-elle. Elle me manque mais au-delà de ça, je suis inquiète du matin au soir, je ne sais pas comment les choses se passent là-bas et ça me rend folle.
Marcus appréciait la franchise. Il avait bien remarqué que son employée n'avait plus la tête au travail.
- Prends quelques jours pour toi Clarke.
- Quoi? Demanda-t-elle stupéfaite. J'ai été absente trois semaines Marcus, je ne peux pas me permettre de prendre encore des jours de congé, les clients et les autres employés ne le comprendront pas.
- Tu n'es plus toi-même au travail.
- Je sais... mais je me reprends.
- Tu sais pourquoi je t'ai donner les rênes de la galerie l'année passée ?
- Grâce à mes résultats.
- Au-delà de ça, grâce à ton empathie, les gens te font confiance, ils aiment partager des choses avec toi. Mais si tu n'es pas toi même, si tu n'es pas bien et qu'au final tu n'arrives pas à t'intéresser à eux... et bien je perds mon meilleur élément.
- Marcus je t'en prie ne me revoie pas.
D'un geste instinctif, presque paternel, il lui saisit la main et plongea son regard dans le sien.
- Ça ne m'a même pas traversé l'esprit Clarke, mais j'ai besoin de retrouver mon bras droit. J'ai besoin de t'avoir à 100 pourcent. Et ça ne sera pas le cas temps que tu n'auras pas retrouvé Lexa.
- Elle est partie pour que je lui donne de l'espace.
- Elle est partie pour aller mieux, personne n'a jamais dit que tu ne pouvais pas être à ses côtés.
A Los Angeles, Hanna écoutait toujours attentivement Lexa. Cette dernière lui racontait longuement comment s'étaient passé les jours qui suivirent le renvoie de Pike à Polis. Elle avait géré cela avec dextérité, aucun dossier n'avait été laissé de côté, pour une fois elle avait dû déléguer, la charge de travail ne pouvait pas être réglée que par une personne. Heureusement maintenant que l'élément perturbateur ne faisait plus parti des murs, les employé étaient enclins à aider. L'air était presque respirable dans les bureaux, bien qu'encore une fois, cette charge supplémentaire ne permettait pas à Lexa de se reposer et de prendre du temps pour elle
- Tu devais faire des horaires incroyables.
- Je n'ai jamais compté mes heures. J'arrivais souvent la première et repartais quand les nettoyeurs avaient fini leur journée.
- Pas évident de cumuler ça avec une vie de couple.
- Clarke a toujours su ce que mon travail représentait. Elle ne m'a jamais fait de réflexion. Je pense qu'au fond ça la dérangeait, elle aurait préféré avoir une vie normale et peut être qu'elle imaginait qu'une fois les affaires de Pike réglées, j'aurai plus de temps à lui accorder.
- Et toi c'est ce que tu pensais ?
- J'ai toujours su trouver le temps pour les urgences ou pour mes proches, ils comptaient malgré tout plus que Polis, alors oui j'imaginais qu'à un moment, je serai moins prise par tout ça et qu'on aurait une vie normale.
- C'est vrai que tu as fait passer les autres avant toi à de nombreuses reprises.
Hanna ne pouvait que concéder cela. Lexa s'était souvent oubliée pour les autres, remettant au fond d'elle ses douleurs et ses sentiments.
il y a un an et demi
Lexa apposait sa signature sur un contrat. Le cinquième depuis le début de la journée. Pike avait beau être un horrible personnage, personne ne pouvait renier le faite qu'il travaille comme un acharné.
Cela faisait plusieurs semaines qu'il était parti et bien que les apparences soient sauvée, c'était la panique au bureau. Le coup de sang de Lexa avait fait du bruit, pas étonnant lorsqu'on explose lors d'une soirée de charité envers les associations de défenses des collaborateurs. Lexa faisait son possible pour faire tourner son équipe correctement et heureusement pour elles, ses employé étaient tous dévoués, ils ne comptaient pas leur heures et avait à cœur de maintenir la barre.
Alors que Lexa buvait une gorgée de thé, son téléphone personnel sonna. Le nom de Raven s'afficha et la brune ne perdit pas une seconde pour décrocher.
- Wood. S'annonça-t-elle
- Salut Lex... j'ai un problème, je suis désolée de te déranger.
Jamais Lexa n'avait entendu Raven comme cela. Elle paraissait angoissée, la gorge serrée et la voix haut perchée.
- Anya n'est pas là, je ne veux pas la déranger elle est à ce séminaire que tu lui a programmé.
- Dis-moi ce qui se passe.
- Je n'arrive pas à bouger ma jambe. je suis coincée elle tremble, je sais que tu es occupée, et je sais que tu as vraiment du travail mais je ne sais pas quoi faire, je...
- J'arrive.
Lexa ne l'avait même pas laissé finir, elle attrapa ses affaires et enfila sa veste en quatrième vitesse. La jeune femme ne se posa pas plus de question, Raven avait besoin d'elle, c'est tout ce qui comptait. Elle se devait d'être là pour elle.
Lexa avança près du bureau des secrétaires. Nyilah terminait un appel et fut surprise de voir sa patronne devant elle.
- Annulez mes rendez-vous pour aujourd'hui. Je dois m'absenter.
- Mais... vous avez une réunion dans dix minutes et vous deviez déjeuner avec le patron de Spacer Gee.
- C'est une urgence, reportez tout cela à plus tard. Je ne peux pas faire autrement.
Lexa n'ajouta rien et s'en alla rapidement.
La brune arriva en catastrophe chez Raven. Elle monta deux par deux les marches qui la séparaient de l'étage de sa belle-sœur. Lorsqu'elle arriva devant la porte, Raven la lui ouvrit. Elle tenait à peine debout et devait s'aider pour ne pas tomber. Lexa plaça une de ses mains derrière son dos et l'entraîna près d'une chaise afin que Raven puisse prendre place. Dans un grincement de dent, la jolie brune s'assit et jura de douleur. Elle ne mentait pas, sa jambe subissait de nombreux spasmes, des tremblements qu'elle n'arrivait à pas contrôler.
Lexa s'accroupit devant elle et releva le bas de jogging afin de pouvoir apercevoir quoique ce soit. Elle fut surprise de voir la différence de couleur avec le reste du corps hâlé de sa belle-sœur. La jambe ne semblait pas bien irriguée, pâle, presque bleue elle ne faisait pas bonne figure.
- Je t'emmène à l'hôpital.
- Non, c'est pas si grave que ça.
Lexa la regarda d'un air stricte, les yeux perçant. On ne lui disait pas "non" c'était hors de question de laisser Raven dans un état pareil, elle aurait dû s'inquiéter plus tôt, on ne plaisante pas avec sa santé.
- Tu laisses traîner ça depuis trop longtemps, ça suffit, il te faut un médecin et c'est non négociable.
aujourd'hui
- Je l'ai emmenée dans la meilleure clinique de la ville. On y a passé des heures. Raven m'a supplié de ne pas mettre Anya au courant tant que sa journée de formation n'était pas terminée.
- Ça dû être assez stressant, je veux dire à ce moment-là tu n'étais pas aussi proche de Raven que maintenant et tu t'es retrouvée dans cette position d'accompagnatrice.
Lexa prit un moment pour réfléchir. Elle devait être honnête, avoir été là pour Raven ce jour-là les avait rapproché comme jamais. Un lien entre elles s'était créé. Elle ne reviendrait la dessus pour rien au monde. Certes, c'était une grande première pour elle, mais comme à son habitude, elle ne s'était pas laissée démontée. Elle avait affronté cela avec calme et patiente sans montrer son angoisse à Raven qui paniquait déjà assez.
Lexa était restée à ses côtés à chaque instant, elle l'avait fait voir par le meilleur spécialiste et n'avait pas rechigné à l'aider pour se déplacer ou pour la faire patienter entre les différents scanners et prises de sang. Avec Raven, les choses semblaient faciles, les discussions se faisaient sans blancs gênant, il y avait comme une complicité que Lexa n'avait jamais eu avant.
- Je ne me suis pas posé autant de question. Raven avait besoin de moi et j'étais présente.
il y a un an
Anya arriva en courant dans le couloir de la clinique. Elle regarda les différents numéros de porte et s'arrêta devant l'une d'entre elles. Il lui fallut quelques seconde avant de trouver le courage de l'ouvrir.
La vision qui lui parvint serra son cœur. Raven était allongée, endormie sur un lit médicalisé. Plusieurs machines bipaient à côté d'elle: rythme cardiaque, flux sanguin, battement de cœur, rien n'était laissé au hasard.
Lexa se releva de sa chaise et s'approcha de sa sœur. Elle la serra contre elle, il fallait la rassurer coûte que coûte. A voix basse afin de ne pas réveiller Raven, Lexa expliqua.
- Ils lui font encore des examens, elle risque de devoir passer quelques jours ici.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? ce matin quand je suis partie elle allait très bien.
- On ne sait pas exactement, les médecins pense à une maladie vasculaire ou à un problème nerveux mais ils ont besoin de faire des analyses.
- Qu'est-ce qu'ils attendent alors?
- Elle a déjà eu une bonne batterie de test, elle est épuisée. Laisse leur un peu de temps.
- J'arrive pas à le croire. Je n'étais même pas là pour elle.
- Elle ne voulait pas que tu laisses tout en plan, c'est pour ça qu'elle m'a appelé.
- Merci de t'en être occupée.
Lexa lui sourit doucement et caressa son épaule, elle voulait lui montrer qu'elle était là. Raven se réveilla et du prendre quelques secondes pour réaliser où elle se trouvait. Anya s'approcha délicatement d'elle et l'embrassa, elle lui caressa les cheveux et s'excusa de ne pas avoir été là.
- T'en fais pas, Lexa est de bonne compagnie au final!
- Au moins tu n'as pas perdu ton humour! Plaisanta Lexa.
Les trois femmes restèrent ensemble encore quelques minutes. Lexa n'avait pas envie de partir tout de suite. Elle avait peur que quelque chose se passe. qu'une mauvaise nouvelle leur soit annoncée sans qu'elle soit la pour les soutenir.
Soudain la porte s'ouvrit encore une fois et Lexa ne put contrôler son sourire. Clarke venait tout juste d'arriver. Elle l'avait prévenue plus tôt dans la journée et depuis elle n'avait pas eu de nouvelles. La voir ici la faisait enfin respirer.
Clarke n'était pas venue seule. Harper, Octavia et Lincoln la suivaient de près et alors que la blonde embrassait sa compagne, le reste de leur amis saluait Raven et Anya.
- On est dans un hôpital. Informa Anya un peu sur la réserve. Ce n'est pas un after work ici.
- Quand l'un de nous ne va pas bien, on se déplace c'est la règle. Expliqua Harper en enlevant sa veste en jeans et en prenant place aux pieds de Raven.
- Les infirmières vont vous mettre à la porte.
- Qu'elle le fasse pour une bonne raison alors.
Octavia avait dit cela avec son regard espiègle. Elle sortit de sous sa veste une bouteille d'alcool, Raven explosa de rire en remarquant le regard outré d'Anya.
- Quoi? demanda Octavia. Ce n'est pas parce que je n'ai plus le droit de boire que vous devez vous priver!
Ce fut au tour de Lexa de rire. Non seulement pour la remarque d'Octavia qui n'hésitait jamais à dévergonder ses amis qu'importe l'endroit mais également pour le regard de stupeur de tout le monde. Chacun réfléchissait à ce que la brune venait de dire. Elle n'avait pas le droit de boire? Un silence s'installa, Lincoln sourit et plaça sa main sur le ventre de sa compagne. Enfin, les autres réalisèrent et les réactions de stupeur s'élevèrent dans la chambre.
- Mais non?! S'exclama Raven en souriant.
Lexa tenta de feindre la surprise, elle n'était pas sensée le savoir. Elle laissa la bande féliciter les futurs parents avant de faire de même. Lincoln paraissait être aux anges, il avait visiblement bien réagit à la nouvelle.
La brune prit un moment pour regarder les amis autour d'elle. La bande était si soudée, comme une famille. Elle n'en avait pas l'habitude. Depuis petite la solitude faisait partie de sa vie. Elle ne se mélangeait pas vraiment aux autres, préférant garder une certaine distance. Mais maintenant sa vision des choses changeait. Elle appréciait chacun des amis de Clarke et se sentait à sa place avec eux.
Le groupe prit donc ses quartiers dans la chambre d'hôpital et trinqua en l'honneur du futur bébé. "Le premier d'une longue série!" avait ajouté Clarke avant de boire. Cela n'avait pas passé inaperçu dans l'esprit de Lexa qui entendait pour la première fois sa compagne émettre l'idée que les enfants étaient une possibilité pour elle. Bien qu'il soit bien trop tôt pour en parler, Lexa garda cette information précieusement au fond de son cœur. Et si elle aussi le désirait? La brune n'y avait jamais réfléchit, le moment, la bonne personne ne s'était pas présenté. Mais ce soir l'idée fit son chemin, pourquoi pas un jour?
- Tu m'as manqué aujourd'hui. Dit Clarke a son oreille. Merci d'avoir été là pour Raven
Lexa fut tirée de sa rêverie et regarda sa compagne.
- Avec plaisir. et toi? ton rendez-vous avec Marcus?
- Disons qu'on a plusieurs choses à fêter ce soir.
Clarke annonça alors sa promotion et un nouvel élan de joie résonna. Lexa la serra dans ses bras pour la féliciter. Elle savait que Marcus serait sensible à l'étendu du talent de la peintre. Cela ne faisait aucun doute et encore une fois, son ami ne l'avait pas déçu.
Les heures défilèrent sans se faire remarquer. Les rires faisaient oublier l'inquiétude pour l'état de santé de Raven, c'était exactement ce dont tout le monde avait besoin. Mettre ses problèmes de côté, passer un moment agréable sans pression.
Une infirmière les chassa sur les coups de 22 heures. Elle avait été alertée par le bruit et était rentrée dans une colère noir en découvrant le monde dans la chambre de sa patiente. Les traitants d'irresponsables, elle les avait mis à la porte. Son attitude n'eut comme résultat que de déclencher un fou rire. L'alcool aidant, les amis s'étaient moqué gentiment de son air choqué.
La soirée avait fini au petit matin chez Clarke et Harper. Anya était malgré tout restée à la clinique, il était hors de question qu'elle laisse sa femme seule. Lexa avait donc usé de ses relation pour que l'infirmière accepte enfin de laisser coupler passer la nuit ensemble.
Lexa arriva en retard au bureau le lendemain matin. Ce n'était pas dans ses habitudes mais le réveil avait été difficile. Sa tête lui faisait ressentir tous les excès de la veille. Son estomac aussi d'ailleurs, elle ne se sentait pas au mieux de sa forme, nauséeuse et chancelante, elle s'assit devant son ordinateur, éblouie par la lumière de l'écran.
Nyilah arriva, rien que le son de ses talons sur le sol irrita la cheffe d'entreprise. La journée risquait d'être longue. Alors qu'elle allait demander à son assistante de se faire plus discrète, elle remarqua la mine fermée de la jeune femme. Les mauvaise nouvelles n'allaient pas tarder à tomber. Nyilah déposa le journal du jour sur le bureau et lui tendit un café.
- Vous en aurez besoin. Déclara-t-elle.
Lexa regarda le papier et aperçu la tête de Pike, souriant, les bras croisés sur son torse tel un dirigeant. Nyilah continua ses explications.
- Il a donné une interview à Monsieur Spencer, sans surprise me direz-vous. Mais il déverse toute sa haine sur vous, et sur votre père.
Lexa lut à haute voix.
- Alexandria Wood n'a jamais été légitime à ce poste. Elle s'est imposée se servant de la maladie terrible de son père pour accéder au plus haut poste de l'entreprise. Sans scrupule, sans cœur, elle a imposé ses règles et sa façon de faire détruisant tout ce que son père a entrepris durant tellement d'année. Quitte à supprimer le plus ancien collaborateur.
L'article continuait, parlant de la maladie de Gustus qui avait certainement alterné son jugement selon Pike. Plus Lexa lisait plus elle se décomposait. Il insinuait qu'elle avait manipuler tout le monde y compris son père pour hériter de l'entreprise. C'était un ramassis de stupidité méchantes et sans fondement. Mais l'article faisait mal, bien plus mal que les rumeurs d'Andrew. Comment était-ce possible de vouloir autant blesser une personne?
Lexa était perdue, pour la première fois de sa vie, elle ne savait pas comment gérer la situation. C'était trop personnel cette fois-ci. Les mots de Pike n'étaient pas dirigé envers la société ou la façon dont elle était gérée, non Lexa et Gustus étaient les seules cible et maintenant Lexa devait faire oublier tout cela.
- Certains actionnaires ont déjà pris rendez-vous, d'après eux ont est un peu trop sur le devant la scène ces derniers temps. Indiqua Nyilah
- Et je pense qu'ils remettent en cause ma légitimité.
- Après tout ça, ils sont un peu refroidit en effet.
Lexa se balança en arrière sur sa chaise, comme pour chasser toutes ses pensées. Polis traversait réellement une mauvaise passe et si les actionnaires s'en allaient, l'entreprise ne s'en remettrait pas.
Nyilah comprit qu'il était temps pour elle de laisser sa patronne. Il fallait qu'elle respire et qu'elle reprenne ses esprits.
Lexa appuya sur sa poitrine. Son cœur se serrait, elle avait l'impression qu'une lame la transperçait, la douleur était si intense, elle n'était pas sûr d'avoir déjà connu cela au paravent. Ces crises d'angoisse étaient de plus en plus fortes depuis quelques semaines et elles étaient surtout de moins en moins contrôlables.
Il fallut a Lexa de nombreuses minutes avant de pouvoir reprendre ses esprits. Elle voyait alors sur son écran des messages s'afficher. Son assistante lui transmettait une par une les notifications de rendez-vous, déjà 15 meeting pour les jours à venir et Lexa savait que ce n'était que le début.
Clarke arriva dans le parc vers midi. Elle regarda autour d'elle mais ne trouva personne. Elle était pourtant elle-même en retard, ce n'était pas le genre de Lexa de ne pas respecter les horaires des rendez-vous. Elle vérifia que sa compagne ne l'avait prévenue d'un empêchement et décida finalement de prendre place sur un banc. D'ici elle voyait le pont de Brooklyn et le ferry transportant les voyageur jusqu'à staten Island.
Enfin la silhouette élancée de Lexa apparu. La jeune femme avançait au pas de course et rejoignit rapidement Clarke qui s'était levée pour l'accueillir. Il ne fallut qu'une seconde pour comprendre que Lexa ne passait pas une bonne journée. Elle commençait à la connaitre par cœur maintenant et en un regard elle arrivait à la lire.
Lexa l'embrassa rapidement et prit place sur le banc, sans vraiment la regarder, elle déballa deux sandwich et en tendit un à Clarke. La blonde s'assit à ses côtés et la força à la regarder.
- Qu'est-ce qu'il se passe?
Lexa ne répondit pas immédiatement. Elle se sentait épuisée mais elle ne voulait pas mêler Clarke a tout cela. La blonde ne devait pas subir sa mauvaise gestion d'entreprises.
Clarke insista, elle ne lâcherait pas avant d'avoir eu sa réponse. Lexa, sans savoir pourquoi, sentit les larmes lui monter. Elle avait retenu ses sentiments trop longtemps certainement. Elle ne craquait devant personne et ne voulait pas se montrer faible devant sa compagne, sûrement pas crainte de lui faire peur, après l'épreuve qu'elles venaient de vivre elle ne pouvait pas montrer sa faiblesse.
Clarke comprit immédiatement de quoi elle avait besoin et la serra contre son corps, les explications seraient pour plus tard, Lexa avait besoin de craquer, de faire parler son cœur avant de pouvoir lui expliquer de quoi il en retournait.
Elle restèrent ainsi de longues minutes, sans parler. Clarke caressait le bas des cheveux de Lexa et embrassait de temps à autres sa joue humide. La brune se laissait faire à l'instar d'un enfant en demande de câlin. Elle sentait son souffle se calmer, son cœur s'apaiser et la douleur s'estomper. Grâce à Clarke elle reprenait le contrôle. Pour quelqu'un qui ne le perdait jamais, elle devait avouer que cela faisait du bien de lâcher de temps en temps.
- Pike ne plaisantait pas quand il disait qu'il voulait me détruire. Il ne cherche pas juste à me faire perdre Polis, il veut surtout que je perde toute crédibilité, que personne n'ait confiance en mes capacités et surtout, il utilise mon père pour le prouver.
- Tu l'as dit toi même, les rumeurs vont et viennent.
- Cette fois c'est différent, il s'attaque directement à mes capacités, les actionnaires et les investisseurs vont prendre peur et surtout perde confiance.
Clarke était surprise d'entendre ce ton défaitiste, elle resserra un peu plus son emprise.
- La Lexa que je connais ne se laisse pas faire si facilement. Tu vas leur montrer ce que tu vaux, et leur prouver que personne ne peut t'arriver à la cheville.
Lexa lui sourit tendrement.
- Tu dis ça parce que tu ne connais rien à mon travail. Plaisanta-t-elle dans un reniflement.
Clarke lui retourna son sourire et plongea son regard dans les yeux vert de Lexa, elle sentait son ventre se serrer et sa gorge devenir sèche, elle ne pourrait pas retenir sa phrase plus longtemps.
- Je dis ça car je t'aime. Murmura-t-elle, et je t'aime justement pour qui tu es. Pour ton tempérament de feu, pour le faite que tu ne renonce jamais et que tu te batte toujours pour ce qui es juste. Tu es passionnée, tu t'en fait pour les autres, on peut te faire confiance. C'est toutes ces choses-là qui font ce que tu es, et c'est toutes ces choses-là qui m'ont fait tomber amoureuse de toi. Si les autres ne le voient pas, ce sont eux les grands perdants.
Lexa réalisait la portée de ces mots, Clarke venait de lui confier son amour, de lui dire exactement ce dont elle avait besoin pour reprendre le dessus. Elle l'embrassa, un baiser passionné qui traduisait tout ce que la brune pouvait ressentir.
- Je t'aime aussi, je t'aime tellement Clarke, et je pense que je ne trouverais jamais les mots juste pour te dire à quel point tu es importante pour moi.
Aujourd'hui
- Premier je t'aime alors. Commenta Hanna.
- Premier oui. Elle a toujours su me donner ce qu'il me fallait. C'était inné chez elle.
Hanna prit note de cette phrase, en trois jours, Lexa avait changé sa façon de représenter Clarke. Au début de leur séance, la blonde n'était aux yeux de sa patiente qu'une immature, égoïste qui l'avait poussée à faire des choses qu'elle ne voulait et pourtant aujourd'hui, elle reprenait la place d'une femme douce, sensible et à l'écoute qui faisait tout dans l'intérêt de sa compagne. Était-ce la blonde qui avait changé ou simplement la façon qu'avait Lexa de la voir?
