Et c'est repartit, je reprends mes bonnes habitudes et voilà donc un autre chapitre.
J'espère que vous allez l'apprécier, Nori et Legolas se rapprochent doucement mais surement du méchant de l'histoire...
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Chapitre 17
Nori avait un bon point de départ. Il avait trouvé l'auberge assez facilement et avait laissé trainer ses oreilles tout en posant quelques questions, l'air de rien. L'établissement faisait à la fois office d'hôtel, de restaurant et de bar. Et même s'il était tôt dans la journée, comme l'hiver s'installait, les hommes avaient moins de travaux à l'extérieur et trainaient plus au bar, ce qui arrangeait bien ses affaires.
Il avait appris que deux étrangers étaient passés par là il y avait près d'une semaine. L'un deux était grand et avait l'air constamment de mauvaise humeur. Le patron de l'auberge s'en rappelait parfaitement parce que le jour où ils étaient arrivés, il avait crié sur celui qui l'accompagnait qu'il avait intérêt à lui trouver à boire.
Il leur avait alors demandé de partir parce qu'il ne voulait pas d'ivrogne dans son établissement. L'autre, qui était sans conteste un peu plus jeune, avait l'air d'être un bon gars et lui au moins, il avait proposé ses services contre un peu de nourriture. Il l'avait même envoyé chez un ami qui tenait les écuries et qui pouvait leur fournir un endroit sec pour dormir.
Nori l'avait remercié avant de sortir puis il avait claqué sa langue et la jument le suivit docilement. Il fit un petit détour histoire de voir le coin quand il sourit diaboliquement avant de chiper une pomme sur un étalage quand il vit que le marchand qui était dans sa boutique lui tournait le dos. Puis Black-Pearl se mit à hennir quand les écuries furent en vues et qu'elle sentit le fourrage frais.
-Tu seras bien là ma belle. Lui dit-il alors qu'il s'approchait du comptoir.
-Vous avez raison, elle est vraiment magnifique ! S'exclama un homme qui venait au-devant de lui.
-Vous pouvez vous occuper d'elle ?
-Vous êtes avec l'elfe ? Lui demanda l'homme.
-Oui... pourquoi ?
-Pour rien... il a payé pour deux chevaux. J'me suis déjà occuper d'l'autre, comment s'appelle cette demoiselle ?
-Black-Pearl.
-Ça lui va comme un gant. Mais comment ça s'fait qu'vous avez un cheval ? J'pensais qu'les nains préféraient les poneys !
-Elle est pas à moi...
Nori prononça quelques mots en Khuzdul et la jument vint aussitôt réclamer des caresses.
-Jamais vu ça... incroyable... vous dites qu'elle est pas à vous ?
-Non, mais j'l'aime bien...
-Vous savez, quand j'vous ai vu, j'me suis d'mandé dans quel état allait être la pauvre bête mais maint'nant, j'me dis qu'vous d'vez faire vach'ment gaffe à elle, alors j'vais vous la bichonner ! J'aime que les cavaliers prennent soin d'leur monture.
-Je sais pas combien d'temps on va rester...
-Votre ami a payé pour deux jours. Mais si c'est plus, ça m'va !
-Dites, vous d'vez voir pas mal de monde qui passe...
-A qui l'dites vous ! Y'a pas d'maréchal ferrant à des kilomètres à la ronde alors j'ai toujours du boulot !
-Vous n'auriez pas vu deux étrangers dans l'coin, y'a environ une semaine ?
-Pourquoi vous m'posez ces questions ? Demanda l'homme un peu méfiant.
-Ils ont agressé un ami.
-Vous leur voulez quoi au juste ?
-J'veux les ramener pour qu'ils soient jugés.
-Pas d'vengeance personnelle ?
-Non.
L'homme réfléchit un peu et regarda le nain en face de lui. Il n'avait pas l'air commode, mais si un cheval se comportait avec lui comme s'ils étaient les meilleurs amis du monde, il sentait qu'il pouvait lui faire confiance. Un animal ne se sent bien qu'avec des personnes qui ne sont pas violentes avec lui.
-Y'en a bien deux qui sont passés, dont un qui était plutôt mauvais et qui était constamment en train d'picoler. L'autre était plutôt sympa et m'a même filé un coup d'main à l'écurie. Il a fait du bon boulot.
-Vous connaissez leurs noms ?
-Celui qui m'a aidé s'appelle Marty. L'autre, je sais pas...
-Vous sauriez pas où ils sont allés par hasard ?
-'Y m'semble qu'ils voulaient aller vers l'Ouest, mais j'chui pas sûr...
-Ils sont à pied ?
-Pour sûr ! Ils voulaient m'prendre des chevaux, mais j'avais pas confiance alors j'leur ai dit non ! Ça m'embêtait pour l'jeune, mais j'avais vu l'ivrogne flanquer un coup d'pied à un chien qu'avait eu l'malheur d'passer à côté d'lui alors j'voulais pas qu'il fasse du mal à mes bêtes ! Ça m'étonne pas qu'il ait fait du mal à vot' ami, moi j'vous l'dit, un type comme ça, ça d'vrait être en prison !
Nori était ravi de ce qu'il venait d'apprendre, sauf que les hommes qu'il recherchait avaient une semaine d'avance sur eux. Mais lui et l'elfe avait un avantage, ils avaient des chevaux et iraient bien plus vite. Il remercia l'homme et avant de partir, il s'approcha de Black-Pearl à qui il donna la pomme qu'il avait chipée.
Elle était un peu flétrie, mais pas pourrie et la jument la croqua avec gourmandise. Il lui murmura quelques mots en lui caressant doucement la joue avant de sortir. L'homme le regarda partir puis se tourna vers la bête.
-Alors là... si j'm'attendais à voir ça un jour... un nain qui fait c'qui veut d'un ch'val. Allez, vient là que j'te brosse, ça va t'faire du bien. J'me suis d'jà occupé d'ton pote...
Il tira doucement sur le licol et l'amena près d'un box où était Hasufel qui se goinfrait de paille, puis l'attacha à un anneau avant de prendre une étrille.
-Tu vas voir comme tu vas aimer ça !
La jument se laissa faire docilement et après avoir été brossée et essuyée, elle eut droit à un repas bien mérité...
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Quand Legolas entra dans l'auberge, il renifla légèrement, incommodé par l'odeur du tabac puis se dirigea vers l'homme qui était au comptoir.
-Je voudrais réserver une chambre s'il vous plait.
-Combien d'jours ?
-Je n'en sais rien pour l'instant.
-Ça f'ra un sou la nuit et la maison fait pas crédit, on paye d'avance.
-Et les repas ?
-Un d'mi sou pour trois repas par jour. Et les repas, c'est dans la salle. Pas de p'tite amie dans la chambre et pas d'nourriture. Y'a des heures pour manger, si vous êtes en r'tard, ça s'ra tant pis pour vous.
-J'en prends une pour deux nuits avec deux lits et des repas pour deux. Tenez...
Legolas laissa les pièces sur le comptoir et prit les clefs que lui donna l'homme.
-Vous êtes avec le nain ? Lui demanda-t-il alors, étonné par la demande.
-Pourquoi, ça pose un problème ? Rétorqua Legolas, en regardant dans la salle.
-C'était juste histoire de causer et si vous l'cherchez, il a dû aller à l'écurie. Pour la chambre, c'est la deuxième à droite, au premier étage. C'midi, c'est ragout. Soyez à l'heure...
L'elfe se demanda s'il avait bien fait de payer pour les repas, mais il pouvait essayer au moins une fois et aviser en fonction de la qualité. Il espérait seulement qu'il n'y aurait pas que de la viande parce qu'il n'avait pas envie de piocher aussi vite dans les provisions qu'il venait juste de faire.
Tout le monde savait que les elfes n'appréciaient pas la viande, sauf s'ils n'avaient rien d'autre...
En attendant, il grimpa à l'étage, ouvrit la porte de la chambre et fut surpris par la relative propreté des lieux. Il souleva la couverture et inspecta les draps qui, s'ils n'étaient pas blancs comme neige, avaient le mérite de sentir le savon. Au moins, il n'aurait pas à dormir dans une literie qui avait vu d'autres corps plus ou moins propres.
Et juste au moment où il se disait ça, il renifla et dû admettre qu'il ne sentait pas spécialement bon.
-Je me demande combien coûte un bain... et même s'ils ont une baignoire...
Il posa ses sacs dans un coin de la chambre et ressortit, non sans avoir fermé à clef puis il descendit et demanda au propriétaire s'il y avait une salle de bain.
-La porte là-bas, à côté du tonneau. L'eau chaude est payante...
Legolas leva un sourcil et fit la moue devant tant d'avidité.
-Faut bien qu'je paye le bois pour la chauffer et la serveuse qui va remplir la baignoire. Alors ?
-Je prends. Combien ?
-Un quart de sou.
-Pardon ? S'étonna Legolas.
C'était pas cher, c'était carrément hors de prix pour avoir juste de l'eau chaude ! Même s'il avait largement de quoi payer, il n'avait pas du tout envie de se faire rouler dans la farine par un tenancier pas très scrupuleux.
-L'bois est cher à c't'époque. Les buch'rons vont d'plus en plus loin pour l'couper...
-Le savon et les serviettes sont compris dans le prix j'espère !
L'homme grogna mais la haute taille et le maintien princier de l'elfe le firent finalement acquiescer. Il faisait rarement affaire avec le peuple des elfes, mais leur vin se vendait particulièrement bien et il faisait une marge conséquente dessus. Alors valait mieux ne pas se les mettre à dos...
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Thorín avait pris ses vêtements et était allé dans la salle de bain pour se changer. Les nains n'étaient pas pudiques, mais il n'était plus tout seul et il fallait qu'il fasse avec l'aversion de Bilbo pour tout ce qui concernait la nudité.
-Je ne serais pas loin, mon bureau est juste à côté du salon. Si tu veux quoi que ce soit, n'hésite pas à demander à Kolya, d'accord ?
Bilbo hocha la tête et sourit.
-Et j'ai bien dit, n'importe quoi !
-J'ai compris...
Thorín hésita, mais sa volonté s'était fait la malle et il marcha vers le lit sur lequel il s'assit. Il leva une main et l'approcha doucement de la joue de Bilbo qui ferma les yeux sous la caresse.
-Est-ce que tu me fais confiance ? Murmura alors Thorín.
-Je...
-Je te promets que je vais essayer de ne plus jamais élever la voix quand je m'adresserais à toi. Même si je ne pense pas que je pourrais changer complètement ma façon de me comporter...
-J'veux pas qu'vous changiez pour moi...
-Tu sais que nous sommes destinés l'un à l'autre, n'est-ce pas ?
Bilbo se redressa, inquiet pour la suite.
-Oui...
-Et ça implique que nous allons vivre ensemble... et faire tout un tas de choses qu'un couple fait...
Bilbo haleta et regarda le roi tout en se triturant les doigts. Thorín vit tout de suite l'inquiétude qui suintait par tous les pores de la peau du petit hobbit mais il continua parce qu'il ne voulait rien lui cacher. Mieux valait qu'il soit au courant de tout ce qu'impliquait le fait qu'ils soient liés.
-Ori s'est renseigné pour moi sur les One et je dois t'avouer que je n'étais pas fier quand j'ai appris ce qu'il allait se passer pour nous deux, mais je veux que toi aussi, tu saches à quoi t'attendre.
-J'vous écoute...
-Tu as dû remarquer que nous ne pouvons pas être séparés sinon, on ne se sent pas bien.
-C'est pour ça qu'j'avais mal à la poitrine hier ?
-Oui... ça peut durer de quelques jours à quelques semaines, mais ce n'est pas tout. Ce que je vais te dire risque de te faire peur mais je te rassure tout de suite, je ne ferais rien tant que tu ne seras pas à l'aise...
-Pas à l'aise... pour quoi ?
-Ori m'a appris que le lien qui nous unis nous obligera à faire certaines choses...
-Comme quoi ?
-Mahal... je ne sais pas comment te dire ça... Marmonna Thorín. Peut-être que ça serait mieux si Ori te l'apprenait ?
-Vous m'avez demandé si j'vous faisais confiance et j'crois que j'peux alors dites-moi c'qui risque de m'faire peur qu'on en finisse le plus vite possible !
Thorín inspira un grand coup et lâcha.
-Le lien nous poussera à avoir des relations sexuelles...
-Qu... quoi ?
-Je ne voulais pas le croire moi non plus, seulement je ressens des... choses... quand je suis près de toi et je peux les contrôler, mais je ne sais pas si ça ne va pas empirer jusqu'à ce qu'on... enfin...
-Jusqu'à c'qu'on couche ensemble ? S'écria Bilbo d'une voix aigüe.
-Mais ne crains rien ! Je ne te toucherais pas tant que tu ne le souhaiteras pas.
-Mais d'après c'que vous venez de dire, le lien m'poussera à le vouloir aussi ! Cria presque Bilbo, au bord de l'hystérie.
-Je ferais mieux de ne pas t'approcher alors...
-C'est pas possible... mais qu'est-ce que j'ai fait pour que ça m'tombe dessus ?
-Rien. Et moi non plus. Nous ne sommes pas maitres de notre destin...
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Bilbo se passa les mains sur ses yeux. Comment est-ce que tout ça pouvait arriver ?
Pourquoi Mahal et Yavanna avaient décidé pour eux de les mettre ensemble ?
Comment est-ce que deux mâles pouvaient coucher ensemble ?
Bon, il avait une réponse à cette question à cause de l'agression qu'il avait subie de la part de Ruppert mais il était hors de question qu'il laisse cette chose répugnante se reproduire à nouveau !
D'ailleurs, comment est-ce que le roi pouvait prendre ça aussi bien ?
Comment pourrait-il vouloir faire ça avec lui, un petit hobbit qui ne ressemblait en rien à un nain ?
Ou alors, c'était justement parce qu'il ne ressemblait pas du tout aux habitants de cette montagne que le roi le voulait ?
Tellement de questions et pas une seule réponse commençait à lui donner mal à la tête...
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Thorín vit bien que Bilbo se posait des tas de questions et malheureusement, il ne pouvait pas répondre avec certitude car jamais cette situation ne s'était présentée. Et s'il se rappelait bien ce qu'Ori avait dit, il y avait eu tellement peu de One reconnut que les écrits sur ce sujet n'étaient pas vraiment ce qu'il y avait de plus complet...
Quoi qu'il en soit, il lui avait dit qu'il ne tenterait rien et il allait tout faire pour tenir cette promesse...
-Bilbo, je dois aller travailler maintenant, tu as une idée de ce que tu voudrais faire aujourd'hui ?
-Mis à part m'torturer le cerveau en m'demandant comment tout ça a pu m'arriver ? Comment faire avec ce fichu lien qui va nous pousser tous les deux à... à...
-A vouloir être ensemble...
-Non ! A coucher ensemble ! Il faut appeler ça comme ça vu qu'on décide rien ! Je sais que jamais j'pourrais aller avec vous pour faire... ça... j'peux pas, vous comprenez ? Jamais j'pourrais ! Lien ou pas, c'est pas possible ! Cria Bilbo.
Ils sursautèrent tous les deux quand la porte de la chambre s'ouvrit brusquement et que Kolya entra.
-Votre majesté, votre altesse... j'ai entendu crier...
Thorín se leva et fit face au jeune soldat.
-Ce n'est rien, retournez dans le salon ! Lui ordonna-t-il.
-Je vous prie de m'excuser, mais je ne dois pas quitter son altesse Bilbo, spécialement lorsque vous êtes proche de lui...
Thorín serra les poings, rouge de fureur et allait le remettre vertement à sa place quand Bilbo le devança.
-Il obéit juste à vos ordres et à ceux d'son capitaine et vous m'avez promis de ne pas l'punir.
-Restez dans le salon et laissez la porte ouverte, mais je dois parler à Bilbo seul à seul.
-Bien votre majesté.
Kolya sortit et laissa la porte grande ouverte avant de s'installer, mais tout en s'assurant que le couple royal était quand même visible.
Thorín inspira à fond et se tourna de nouveau vers Bilbo, qui était encore paniqué.
-Calme-toi je te prie, tu ne risques rien, je te l'ai dit...
-Mais y'aura bien un moment ou vous pourrez plus vous contrôler et qu'est-ce qui va s'passer à ce moment-là ?
-Tu viens d'avoir la preuve que Kolya prendra soin de toi. Et pour le reste, j'ai toujours...
Thorín regarda sa main droite en faisant la grimace.
-Vous avez quoi ?
Le roi le regarda en fronçant les sourcils.
-Tu sais... j'ai ma... main... même si je ne pensais pas refaire ça un jour... Marmonna Thorín.
-Votre main ? Pourquoi faire ?
-Comment ça pourquoi faire ? Bah pour... enfin... tu sais quoi !
-Si j'vous l'demande, c'est qu'je sais pas justement !
Thorín était complètement déboussolé. Il était jeune, d'accord, mais il devait quand même savoir quoi faire avec sa main, n'est-ce pas ? Il ne s'était pas sentit capable d'enseigner ça à ses neveux mais heureusement, Balín était passé par là.
Il n'allait quand même pas être obligé d'expliquer à son compagnon qu'il pouvait se servir de sa main comme substitut et comment il fallait s'y prendre ?
Parce que là, non, il n'était pas du tout prêt pour ça...
Mais apparemment, Bilbo attendait toujours une réponse et il se demanda s'il n'allait pas lui envoyer Balín. Ayant été son professeur puis celui de ses neveux, il devrait savoir s'y prendre.
-Alors ? Vous allez m'expliquer ?
-Tes parents ne t'ont rien dit ?
-Ils m'ont abandonné quand j'avais dix-huit ans et j'les ai pas revus depuis. Mâa n'm'a rien dit non
plus alors non, j'sais pas d'quoi vous parlez. Grogna Bilbo.
Thorín sursauta presque en entendant la confession de son compagnon. Mais il était encore un bébé quand ils
l'avaient laissé ! Il se racla la gorge et avala difficilement sa salive. Comment allait-il s'y prendre pour expliquer comment se donner du plaisir en se servant de sa main ?
-Oh Mahal... je suis pas prêt pour ça... Murmura-t-il.
-Moi si ! Expliquez-moi, j'veux savoir... s'il vous plait...
Le ton suppliant de Bilbo le fit soupirer. Il ne pouvait rien refuser à son compagnon, mais il ne savait pas par où commencer...
-Hem... tu as déjà... comment dire... dû ressentir quelque chose en voyant une personne que tu trouvais particulièrement attirante ?
-Ressentir quoi comme chose ?
-Tu as envie d'être à ses côtés, tu as le cœur qui bat plus vite, ce genre de chose pour commencer...
-Non, j'crois pas... et qu'est-ce qui s'passe ensuite ?
-Ton corps change un peu... tu as des sensations dans... hem... dans le bas ventre...
-Vous voulez dire... là ? Lui demanda Bilbo en montrant son entrejambe et en rougissant fortement.
-Oui...
Thorín vit Bilbo se mettre à respirer fortement en serrant son bras sur sa poitrine et il se demanda ce qu'il lui arrivait. Il allait demander à Kolya d'aller chercher Oín quand il l'entendit murmurer.
-Alors c'est ça ? C'est comme ça qu'il a pu faire ça ?
-Bilbo ? Qu'est-ce que tu as ?
-C'est à cause de moi qu'Ruppert a pu m'faire ça ? C'est parce qu'il m'trouvait attirant ? C'est pour ça ?
-Quoi ? Non ! Tu n'es certainement pas responsable de ce que t'a fait cet homme ! S'indigna Thorín.
-Mais j'l'ai vu faire ! Quand il a baissé son pantalon, il était comme d'habitude mais après... après il a bougé sa main dessus et j'ai vu, j'l'ai vu ! Il était tout droit et ensuite, il m'a mis sur le ventre et... c'est parce qu'il me trouvait attirant qu'il a pu faire ça ?
Bilbo se mit à pleurer en repensant à la souffrance atroce qu'il avait dû endurer alors que Ruppert enfonçait son sexe en lui. Thorín ressentit une énorme envie de massacrer le responsable, il voulait le tuer à petit feu, le découper en morceau et le donner à manger aux premiers wargs qu'il rencontrerait, quitte à aller en chercher exprès si y'en avait pas dans le coin !
-Tu n'es pas responsable Bilbo, cet homme est un malade qui a pris du plaisir en te faisant souffrir.
-Mais vous voulez faire la même chose !
-Non ! S'indigna Thorín, lui il t'a violé, il t'a pris sans que tu le veuilles. Je sais que tu auras du mal à me croire mais quand deux personnes sont consentantes, ça ne se passe pas de la même façon ! Enfin, si, dans le principe, c'est pareil sauf que... Mahal je ferais mieux d'me taire...
Thorín se leva et fit face à Bilbo qui ne pleurait plus, mais qui avait l'air d'être en colère. Et il ne pouvait pas se permettre de s'enfoncer dans des explications qu'il ne se sentait pas capable de donner.
-Je vais faire appeler Oín...
-J'ai pas besoin d'lui, j'vais bien...
-Non, tu ne vas pas bien et tu as besoin que quelqu'un t'explique tout ça bien mieux que moi.
Il approcha doucement sa main et la posa sur le bras de Bilbo qui sursauta, mais ne recula pas.
-Je suis désolé Bilbo, je n'ai jamais été très doué pour exprimer mes sentiments, mais sache que je ferais tout pour te faire oublier cet homme. Maintenant, je vais te laisser... ici, tu n'as rien à craindre, tu es dans la partie de la montagne la mieux gardée.
-Vous pourrez quand même me tenir compagnie pendant l'repas ? Lui demanda Bilbo d'une petite voix.
-Ça te plairait ?
-Oui...
-Je ne te promets rien, mais je vais essayer. A tout à l'heure...
Le roi le quitta pour aller dans son bureau attenant et Kolya s'inclina à son passage puis retourna près de la chambre afin de reprendre son service. Même s'il n'avait pas voulu, il avait quand même entendu la conversation que le roi avait eu avec son compagnon et il était effaré que quelqu'un ait pu s'en prendre à la petite créature.
Un homme l'avait violé. C'était un des pires crimes que pouvait commettre une personne et si ce type était attrapé, il voulait faire partie de ceux qui auraient la chance de lui faire subir son châtiment...
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Balín était déjà dans le bureau en compagnie d'Ori quand Thorín poussa la porte et entra.
-Bonjour votre majesté !
-Thorín... tu n'as pas l'air bien... S'inquiéta Balín.
-Il faut que Oín aille voir Bilbo ce matin. Ori, tu t'en charge ?
-Bien sûr votre majesté ! Il ne va pas bien ?
-Bilbo est malade ? S'inquiéta Balín.
-Non, c'est autre chose... Ori, tu te rappelles ce que tu m'as dit à propos du rapprochement entre les One ?
-Euh... oui...
-Il faut que Oín explique ça à Bilbo.
-Ça quoi ? demanda Balín.
Thorín se hérissa à l'idée de parler du problème de son compagnon, mais il savait qu'il pouvait faire confiance à Balín et à Ori.
-Bilbo n'a jamais connu... il ne sait pas comment...
Intrigué, Balín attendit un peu.
-Comment quoi ? Finit-il par lui demander après un long silence.
-Il ne sait pas ce qu'il se passe entre deux personnes quand elles sont seules. Il n'a connu que ce type qui lui a fait du mal...
Les deux nains qui faisaient face au roi se regardèrent et soudainement, Ori ouvrit grands les yeux.
-Oh Mahal ! Je vais chercher Oín tout d'suite ! S'exclama Ori en se levant précipitamment.
Thorín savait qu'il aurait du mal à se concentrer sur son travail, mais il fallait qu'il pense à autre chose sous peine d'aller déclarer la guerre au peuple des hommes et il ne fallait pas que ça arrive.
-Quel est l'ordre du jour ? Demanda-t-il alors à Balín.
Un instant désarçonné par le changement brutal de sujet, Balín comprit l'envie de son ami de se changer les idées et lui répondit.
-Gloín demande s'il ne peut pas avoir de l'aide. Il ne peut pas à la fois trier et répertorier le trésor, il dit qu'il perd énormément de temps.
-D'accord. Délègue-lui deux nains de la guilde des bijoutiers.
-C'est noté... ensuite, il y a le rapport des architectes qui dit que le puit d'aération qui se situe au niveau trois de l'aile Ouest a besoin d'être nettoyé. Mais ils ne veulent prendre aucun risque pendant l'opération alors ils préfèrent que les habitants de ce quartier soient relogés ailleurs quand les travaux commenceront.
-On a de la place ?
-Oui, il suffit de faire nettoyer l'aile Nord, au rez-de-chaussée... et de toute façon, ça ne sera que provisoire...
-J'ai demandé à un garde de faire venir Oín. Déclara Ori en s'asseyant, je lui parlerais du problème de son altesse. Je vais reprendre le livre, merci maitre Balín.
Les trois nains travaillèrent jusqu'à ce que Oín entre dans le bureau, s'inquiétant de la santé de Thorín. Mais Ori lui dit que tout allait bien pour le roi, avant de l'inviter à le suivre dans un coin afin de parler du problème de Bilbo, sous le regard embarrassé de Thorín qui se demandait si finalement, il n'aurait pas dû s'en charger lui-même.
Mais le guérisseur écouta attentivement le jeune scribe et hocha la tête avant de sortir, sans lui faire la moindre remarque. La matinée était bien avancée et quand l'estomac d'Ori se manifesta bruyamment, le jeune nain rougit et s'excusa. Thorín, lui, fut étonné de voir qu'il avait réussi à ne pas trop être déconcentré.
-Je vais demander qu'on nous monte à manger, cet après-midi, il faut qu'on s'occupe du réapprovisionnement en bois pour les forges. Thorín, il faut aussi qu'on discute de l'aménagement de tes appartements. Avec Bilbo qui va y habiter, il va falloir faire des ajustements... Annonça Balín.
-Des ajustements ? Comme quoi ?
-Comme la lumière... les hobbits sont un peuple de la terre, pas de la pierre. Il leur faut de la verdure, du soleil et du grand air. Tu as un balcon de belle taille, mais je crains que ça ne suffise pas. Je pensais demander à Bifur de faire des plans, qu'en dis-tu ?
Thorín regarda autour de lui et vit qu'effectivement, son bureau n'était éclairé que par des lanternes dispersées un peu partout. Il n'y avait que très peu de zone d'ombre mais il était vrai aussi que même s'il y avait de l'air frais qui passait par un astucieux système de conduits, la lumière naturelle n'était pas présente.
-Oui, fais donc ça...
Balín regarda Ori qui était toujours assis et lui fit un signe discret de la tête en lui montrant la porte.
-Je vous laisse, il faut que je mette tout ça au propre... Dit alors le scribe en se levant.
Le conseiller attendit que la porte soit fermée avant de s'adresser à son ami.
-Mon gars, bien que tu ais été concentré durant cette réunion, j'ai bien vu qu'il y a quelque chose qui n'allait pas... tu veux m'en parler ?
-Je ne sais pas quoi faire...
-Avec quoi ? Ou devrais-je dire avec qui ?
-Bilbo...
-Il lui faudra du temps et toi, tu devras avoir beaucoup de patience...
-Tu n'as pas entendu ce qu'il a dit tout à l'heure ! J'avais envie de massacrer cet homme de mes mains pour avoir osé lui faire ça ! Tu sais qu'il se sent responsable ?
-Mais ce n'est pas de sa faute !
-Pourtant, il croit le contraire ! S'emporta le roi. Et c'est de ma faute...
-Thorín... qu'est-ce que tu lui as dit ?
-Je voulais lui expliquer tout ce qu'Ori m'a dit parce que je ne voulais pas qu'il l'apprenne par quelqu'un d'autre. Mais je n'ai fait qu'empirer les choses.
-Tu lui as dit quoi exactement ?
-Que le lien nous obligera à être proche, très proche...
-Il l'a appris hier quand tu as eu ton malaise, mais il n'y a pas que ça, j'me trompe ?
-Le lien va nous forcer à avoir des relations...
-Et ?
Balín regarda son roi qui avait les poings serrés et qui essayait de garder son calme. Et quand on savait que les Durïn étaient prompt à s'emporter, ne pas voir un objet quelconque être fracassé contre un mur était presque miraculeux. Puis il réfléchit à la phrase que son ami venait de dire et il comprit ce que le mot "relation" voulait dire exactement dans ce cas.
-Oh... ça va être un problème, effectivement... donc Oín sera chargé de lui dire que toi et lui vous...
-Il a peur de ce que je pourrais lui faire à cause de ce fichu lien !
-Tu as tenté quelque chose ? S'affola Balín.
-A part l'embrasser ? Non... ce n'était pourtant pas l'envie qui me manquait...
-Mais je ne comprends pas en quoi tu as fait empirer les choses dans ce cas !
-Je lui ai dit que j'arrivais à me contrôler mais au cas où...
Balín attendit la suite, mais au lieu de ça, il vit Thorín bouger sa main droite.
-Je vois...
-Mais il m'a demandé ce que je pourrais faire avec ma main...
Le conseiller eut du mal à se retenir de rire. Tous les mâles de toutes les races s'étaient au moins une fois dans leur vie, donnés du plaisir avec leur main.
-Il ne sait pas ce que c'est... il n'a apparemment jamais... par Mahal ! Mais il devrait y avoir une loi qui oblige les parents à expliquer ça à leurs enfants ! Ça leur permettrait de savoir ce qui risque de se passer quand ils sont avec une personne qu'ils apprécient... ou qu'ils n'apprécient pas...
-Si ça se passe comme ça chez nous, je ne sais pas comment ça se passe ailleurs...
Parler de sa vie sexuelle était assez gênant pour Thorín. Bien évidemment, il savait comment s'y prendre, ayant connu charnellement les deux sexes, mais il s'était cantonné à sa propre race et jamais il n'aurait pensé fréquenter un hobbit.
Ils n'étaient pas du même côté des Monts Brumeux et si les nains pouvaient voyager pour le commerce, les petits hommes avaient la réputation de ne pas être des aventuriers même s'il ne pouvait pas en dire autant de celui qui était actuellement dans sa chambre...
-Je ne veux pas qu'il ait peur de moi... je ne sais pas si je le supporterais...
-Alors arme-toi de patience mon gars, parce qu'avec ce qu'il a subi, il va t'en falloir... et si on parlait maintenant du stock de bois pour les forges ?
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Oín savait qu'il devrait prendre du temps pour aller visiter son patient dans les quartiers du roi, mais il ne s'attendait pas à entendre ce qu'Ori lui avait demandé. Il était docteur et il connaissait l'anatomie et que ce soit un homme ou un nain, ou même encore un hobbit, il supposait qu'ils étaient faits pareils.
Il n'en dirait pas autant des elfes à cause de leur immortalité par contre. Comme il n'avait aucune idée des connaissances de Bilbo, il était allé chercher un livre avec des illustrations ainsi qu'un objet en bois poli. S'il restait strictement professionnel, il était persuadé que le petit hobbit le prendrait plus facilement.
Quand il s'approcha à nouveau des appartements royaux, les deux gardes le laissèrent passer sans problème.
-Maitre Oín... Le salua Kolya quand il passa la porte de la chambre.
-Bonjour Kolya... peux-tu attendre dehors le temps qu'j'examine Bilbo ?
-Bien, mais je reste juste de l'autre côté de la porte.
-Quand le serviteur sera là avec les repas, qu'il pose le plateau dans l'entrée.
-Il sera fait selon votre désir, maitre Oín.
-Et qu'on m'dérange pas.
Kolya acquiesça et s'inclina avant de fermer la porte, laissant le docteur et son patient tranquille...
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Après avoir laissé Black-Pearl à l'écurie, Nori était retourné à l'auberge où il trouva Legolas assit dans un recoin et lui raconta ce qu'il avait appris.
-Alors ils ont une semaine d'avance, ils sont à pied et ils vont sans doute vers l'Ouest. C'est ça ? Récapitula Legolas.
-Oui.
-Donc ils passeront par le gué de Sarn, c'est le plus court.
-Après c'que l'un d'eux à fait à Bilbo, j'pense qu'ils éviteront la Comté. Rajouta Nori.
-Alors ils seront obligé d'aller à Bree, il n'y a que là qu'ils pourront acheter de quoi manger.
-J'aurais jamais cru qu'un elfe connaissait aussi bien un autre endroit qu'sa forêt...
-Je suis bien plus vieux que vous, même si ça ne se voit pas au premier abord... Rétorqua Legolas.
-On part maint'nant. Décréta Nori en faisant comme s'il n'avait pas entendu la remarque de l'elfe.
-J'ai pris une chambre pour deux jours...
-Vous voulez que j'vous rembourse les frais ? Ricana le nain.
-Non, je vais transformer ça en bain pour vous.
-Pas l'temps... Grogna Nori en se levant.
-C'est pas dix minutes qui changeront grand-chose. La salle de bain est là-bas... Insista Legolas en montrant une porte à côté d'un tonneau. Et demandez l'eau chaude avant !
Nori grimaça mais finit par capituler. Ce satané elfe avait raison et un bain chaud ne serait pas du luxe.
-Je vais prévenir les écuries pour que les chevaux soient prêts rapidement. Ne vous endormez pas dans le baquet... Rajouta Legolas en souriant.
Les deux compagnons les plus improbables se quittèrent, impatients l'un comme l'autre d'être déjà sur la route. Avec un peu de chance, ils mettront la main sur le sale type et ils pourront enfin rentrer chez eux, chacun de leur côté...
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Oín avait posé le livre au pied du lit et regarda Bilbo.
-Salut mon gars, comment tu vas ?
-J'vais bien... enfin, pas trop mal...
-Ta jambe te fait toujours souffrir ?
-Non, en fait, j'sens plus rien... c'est juste que... le roi est venu ici tout à l'heure et m'a dit quelque chose qui... oh Yavanna... j'sais pas comment vous dire ça...
-Je sais, j'suis au courant. Il a envoyé Ori me prévenir pour que j'te donne certaines explications. En principe, une personne de ton âge devrait savoir tout ça, mais ton enfance n'a pas été des plus normales alors j'vais t'servir de professeur. Sauf si tu préfères que quelqu'un d'autre le fasse ?
-J'sais pas trop...
-J'vais essayer d'être le plus simple possible, mais j'te préviens tout d'suite qu'il y a des choses qui vont t'sembler très difficile à entendre... et si t'as la moindre question sur quoi que ce soit, n'hésite pas à m'le dire, d'accord ?
-D'accord... Murmura Bilbo.
-Alors t'es un hobbit mâle et comme tous les mâles de la Terre du Milieu, t'es doté d'un organe de reproduction. T'as déjà dû voir des animaux copuler, n'est-ce pas ?
-Copu... quoi ? Lui demanda Bilbo les sourcils froncés.
-Copuler veut dire procréer... faire des bébés si tu préfères. T'as déjà vu un mâle monter sur une femelle ?
Plus embarrassé que Bilbo à cet instant, ça n'existait pas. Et plus Oín avançait dans ses explications, plus il devenait rouge. Mais ce fut pire quand le docteur aborda le sujet de la masturbation.
-Bien, alors on a vu comment un mâle et une femelle faisaient ensemble, maintenant, on va voir comment l'un comme l'autre peut se satisfaire tout seul. Pour ça, il y a tout un tas de possibilités mais j'vais commencer par ce qu'on appelle des jouets. Ils représentent principalement le sexe d'un mâle, ils sont pratiquement uniquement en bois, qui est un matériau facile à travailler et il existe différentes tailles suivant c'que la personne recherche. J'ai ici un modèle courant...
Et Oín sortit de son sac un objet qu'il posa sur le matelas devant lui.
-Tu t'prends en main pour te laver, de même pour aller aux toilettes, mais là, c'est différent. Tu t'prends en main aussi, mais ça s'ra pas pour un acte de propreté, ça s'ra pour un acte qui va te donner du plaisir...
Et Oín commença les travaux pratiques avec le jouet...
... Et Bilbo était proche de la combustion spontanée en le voyant faire...
-Mais un mâle peut aussi se servir du jouet. Je sais qu'tu as vécu une expérience désastreuse mais quand deux hommes s'aiment et qu'ils s'y prennent de la bonne façon, ça peut être vraiment plaisant...
-Le roi m'a dit ça, mais j'ai du mal à y croire... Marmonna Bilbo en grimaçant. C'est d'l'amour forcé, c'est pas naturel, comment savoir s'il sera toujours comme ça ?
-Thorín t'a dit qu'il se servirait d'sa main tant que tu s'ras pas prêt et pour qu'il t'avoue ce genre de chose, c'est qu'il a mis sa fierté d'côté et crois-moi, il a jamais fait ça pour personne...
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A suivre...
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Et merci de me lire.
Ticoeur
