Chapitre 16 : No way out

(Mind control / Paralytic drugs / "No one's coming.")

Carlos tressautait, se débattait avec quelque chose d'invisible qui lui infligeait une grande souffrance. Il poussait des gémissements de douleur et les traits de son visage étaient déformés par l'épreuve qu'il subissait. Sa main valide griffait frénétiquement son épaule bandée, essayant de retirer quelque chose que les autres ne voyaient pas, et à chaque fois qu'il touchait son bandage son gémissement se transformait en cri.

TK et Max se précipitèrent à ses côtés ; le premier se saisit de sa main pour éviter qu'il n'aggrave son état, le second défit le bandage, visiblement source de son tourment. Les trois autres hommes regardaient la scène à distance, ne voulant pas les oppresser.

Retirer le pansement fut une épreuve douloureuse, bien plus que lorsque Max l'avait fait les fois précédentes, c'était comme si quelque chose retenait les bandes. Les larmes coulaient sur les joues de Carlos.

"Enlevez-les ! Enlevez-les !" scandait-il en boucle avec urgence.

TK pleurait de voir son homme ainsi et se sentait horriblement impuissant.

Tous retinrent un cri d'effroi lorsque le légiste parvint enfin à libérer les plaies. Des milliers de fils blancs reliaient les chairs à vif au bandage et étaient habités par de minuscules araignées. Elles s'attaquèrent au bras de Max dès qu'elles furent découvertes et s'infiltrèrent sous la manche de sa chemise pour mordre la peau. Le docteur déchira le tissu à toute vitesse et se précipita sous le robinet pour se libérer de ces horreurs à huit pattes. Elles lâchèrent immédiatement prise au contact de l'eau et furent emportées par les flots dans l'évier. Max comprit alors ce qu'il allait devoir faire pour Carlos, redoutant déjà la douleur qu'il allait lui infliger pour le libérer de ses envahisseurs.

"Lieutenant Williams, pouvez-vous aider monsieur TK à remettre notre patient sur la table, s'il vous plaît ? Commandant, veuillez trouver d'où peuvent bien venir ces araignées. Monsieur Noshimuri, voulez-vous m'aider avec le matériel ?"

Tous s'activèrent sous les ordres de Max qui se prépara pour un moment des plus désagréables.

"Maintenez-le, demanda-t-il en préparant une seringue d'anesthésique. Je ne peux pas lui en donner suffisamment pour qu'il ne sente pas la douleur à cause des autres produits que je lui ai donnés, alors ça va être douloureux. Je lui donne aussi un léger paralysant."

TK, Danny et Adam se positionnèrent autour du blessé et Max lui injecta le produit avant de le déplacer légèrement pour que son épaule soit au-delà du bord, puis positionna un bac dessous. Steve revint vers eux avant qu'il ne commence son intervention.

"Elles ont infesté tous les corps que tu gardais. Il faut qu'on parte d'ici, sinon ça ne sert à rien de les lui retirer, elles reviendront.

- Il n'est pas transportable, contra immédiatement TK.

- Tu préfères le garder ici pour qu'il se fasse dévorer par les araignées ?

- Steve a raison, intervint Danny. Ici, on est coincés, quand on se fait attaquer on n'a aucune issue. On est en train de se faire éliminer les uns après les autres.

- Messieurs, l'instant n'est pas au débat, mais aux soins, les coupa Max. Commandant, prenez le chalumeau s'il vous plaît.

- Quoi ? hurla TK, terrifié par ce que pourrait vouloir faire le légiste avec.

- Pour brûler les araignées une fois qu'elles seront tombées au sol, voyons."

Même s'il n'était pas complètement rassuré, TK décida de laisser le médecin faire selon son idée. Il tourna la tête de son amour vers lui puis assura sa prise sur son bras. Il lui chuchota des mots d'encouragement malgré la douleur qui allait augmenter sous peu.

L'esprit de Carlos était loin de ce qui se passait autour de lui, perdu dans un océan de douleur. Il avait envie de s'arracher l'épaule pour que sa souffrance s'arrête, mais il ne pouvait pas, il était bloqué. Pourtant, il devait s'en débarrasser, ça faisait trop mal, il y en avait trop. Il sentit comme un nuage s'enrouler autour de son épaule, mais la douleur était toujours là. Le nuage se transforma en plomb, empêchant son bras douloureux et sa tête de bouger d'eux-mêmes. Le reste de son corps était aussi plus lourd. Il était prisonnier de lui-même, il avait peur, il avait mal. Son regard rencontra celui de TK, terrorisé, dont les lèvres murmuraient des mots qu'il ne saisissait pas. Des mains le tenaient fermement. Il n'eut pas le temps de se préparer, la douleur explosa en lui. Il hurla.

TK pleurait de voir et d'entendre la souffrance de son homme, de le voir tenter de se débattre de son bras valide, de l'entendre les supplier pour qu'ils arrêtent, mais il ne lâcha pas prise. Personne ne lâcha et Max continua de rincer les plaies pour déloger les araignées et de tirer à la pince à épiler sur celles qui tentaient de creuser dans les chairs. Steve, lui, continuait de les brûler au fur et à mesure qu'elles touchaient le sol.

Tous eurent l'impression de torturer le pauvre homme pendant des heures, lui qui n'eut même pas le soulagement de s'évanouir. Quand Max cessa finalement de rincer la blessure, il la désinfecta à nouveau, put refaire son pansement et Carlos perdit enfin connaissance.

TK posa sa tête sur la table, émotionnellement épuisé par les dernières heures et particulièrement par cette dernière épreuve. Ce fut le moment où il remarqua une araignée monter sur le pied de la table où Carlos récupérait. Il l'écrasa rageusement.

"On devrait brûler leur nid ! rugit-il avec haine.

- On devrait partir d'ici, répondit Adam calmement.

- Il va mourir si on part. On risque de tous mourir si on part, contra TK.

- Il mourra si on reste, les araignées vont l'attaquer sans répit." rétorqua Steve en brûlant une ligne d'arachnides venant vers la table.

Le secouriste le regarda faire, indécis.