Chapitre 17 : Hanging y a threat
(Breaking point / Stress positions / Reluctant caretaker)
"TK, c'est la cinquième merde qui nous tombe dessus depuis qu'on est là et on n'a aucune issue de secours. Si jamais un grand nombre de monstres entre ici, on n'aura aucune issue, lui expliqua Steve d'une voix calme, mais ferme.
- Partir pour aller où ? Ils sont partout dehors !"
La réponse de TK eut le mérite de les faire réfléchir. Tous se demandaient où ils pourraient réellement être en sécurité et surtout comment ils pourraient réussir à atteindre un tel endroit.
"Jerry ? suggéra Danny.
- Quoi Jerry ? demanda Steve.
- Avec tout son délire complotiste, il doit bien avoir une planque sécurisée sous le plancher de son salon."
Les membres du 5-0 échangèrent un regard. Ils sursautèrent lorsque des sifflements résonnèrent autour d'eux, accompagnés de sales bruits de frottements. Leurs visages se crispèrent de terreur.
"Bajirisuku, murmura Adam en regardant les conduites d'eau.
- Quoi ?! s'étranglèrent les autres
- Des serpents… des serpents qui peuvent tuer d'un seul regard, d'après la légende.
- Cette nuit messieurs, les légendes sont nos meilleures alliées, déclara Max en récupérant des miroirs dans ses affaires.
- On devrait partir d'ici, murmura à nouveau le Japonais qui se remémorait ce qu'il savait sur ces monstres.
- On part, maintenant, ordonna Steve en prenant la table d'autopsie.
- Mon camion est au premier sous-sol, informa le légiste, en donnant les clés à Danny. Il y a un plan dur dedans.
- OK, Adam et moi, on va chercher le plan, vous vous avancez le plus possible vers la porte de l'escalier, décida le militaire.
- Non ! coupa Danny. Je vais avec Adam."
Il avait repéré que Steve boitait énormément et voulait le ménager autant que possible. Le brun n'insista pas pour y aller et regarda les deux autres se saisir des miroirs tendus par Max avant de partir à toute vitesse. Ils avaient chacun pris un sabre, laissant le troisième à ceux restés avec Carlos, ainsi qu'une lampe torche. Max garda l'arme pendant que Steve poussait la table d'autopsie et que TK, devant, la manœuvrait pour sortir dans le couloir.
Les bruits de pas de leurs amis s'éloignaient alors que les sifflements autour d'eux se faisaient de plus en plus présents. Grâce à la lumière s'échappant de la salle d'autopsie restée ouverte, ils pouvaient voir les escaliers, mais soudain, la porte se ferma dans un fracas et le noir les engloba, les laissant aveugles au milieu des sifflements. Max et TK sortirent leurs téléphones pour s'éclairer et se figèrent, sidérés. Une vingtaine de serpents leur barrait la route, sifflant dans leur direction et s'enroulant autour des nombreux cadavres jonchant le couloir. Ils avaient visiblement une préférence pour la chair humaine, puisqu'ils se disputaient le corps déjà très abîmé de Lou. Ceux des enfants avaient été transformés en tas de poussière, ceux des lézards ne suscitaient que peu d'attention chez les petits reptiles alors que ceux des fourmis étaient clairement ignorés.
Un sifflement plus fort que les autres leur fit faire volte-face et ils découvrirent un basilic de plusieurs mètres de long aux yeux totalement blancs. Ils réalisèrent alors que les petits avaient eux aussi les yeux blancs.
"Leurs yeux… chuchota TK, réalisant qu'il avait déjà croisé leurs regards.
- D'après les légendes, tant qu'ils ne sont pas jaunes, ils sont inoffensifs, récita machinalement Max.
- Inoffensifs, hein, répéta Steve, dubitatif. Essayons de passer sur le côté tant qu'ils sont occupés."
Le plus jeune orienta la table afin de longer le mur le plus éloigné du… buffet. Son estomac se tordit en voyant ce qu'ils faisaient à Lou et d'autant plus qu'il redoutait que ces monstres s'intéressent à Carlos. Il savait que l'odeur du sang et de sa blessure les attirerait. Steve fut surpris de voir que le plus grand basilic ne s'occupait plus d'eux, sa tête était tournée vers la morgue. Il n'en chercha pas la raison et se concentra sur sa tâche : pousser la table, malgré sa jambe blessée.
Soudain, alors qu'ils étaient au plus près des serpents, les plus petits se redressèrent et des paillettes jaunes apparurent dans les yeux. Les cœurs des trois hommes manquèrent un battement, mais ils réalisèrent ensuite que les reptiles ne s'intéressaient pas à eux. Ils regardaient tous vers la salle d'autopsie. Max leva son téléphone et ils découvrirent que les araignées qui avaient attaqué Carlos étaient en train de s'en prendre au plus grand des basilics. Celui-ci émettait des sifflements aigus auxquels les plus petits répondaient. Ils s'élancèrent ensemble vers le géant et se mirent à gober les araignées qui arrivaient toujours plus nombreuses.
"Vite, vite, on bouge." souffla Steve qui vit là leur chance de s'en sortir.
Sa jambe était raide, si bien qu'il ne pouvait plus du tout la plier, mais il poussa tout de même la table avec force pour la faire avancer. Peu lui importait la douleur ou l'absence de sensations dans son membre, ce qui comptait, c'était de garder les autres en sécurité autant que possible.
Ils avancèrent lentement dans le couloir, évitant de poser le regard sur le corps détruit, défiguré, et même grignoté de Lou. Un corps qui ne ressemblait plus à l'homme qu'ils avaient connu et aimé. Steve eut une pensée pour sa famille, sa femme et ses deux enfants, se demandant s'ils étaient en sécurité… Il ne pouvait rien faire pour eux dans l'immédiat, mais s'il était toujours en vie au matin, il tenterait de savoir ce qui leur était arrivé. Il y avait tellement de personnes pour qui il s'inquiétait, qu'il aurait aimé savoir sur le continent, loin de ce cauchemar, mais malheureusement, il allait devoir attendre que le soleil se lève pour en savoir plus… s'il était encore en vie à ce moment-là… et il en doutait.
TK, de son côté, se demandait pourquoi le ciel s'acharnait ainsi sur eux. Ils avaient vécu tellement de choses improbables : l'éruption volcanique au Texas, l'incendie de la maison de Carlos, la neige qui avait failli le tuer, la balle, l'accident d'avion… Ils devaient repartir le lendemain, tout c'était bien passé jusque là, mais non ! il avait fallu qu'ils soient à nouveau confrontés à ce qui n'arrivait jamais à personne.
Ils atteignirent enfin la porte des escaliers et la refermèrent derrière eux. Ils se mirent alors à attendre, impatients, que Danny et Adam reviennent avec la coque dont ils avaient besoin pour déplacer Carlos. Les secondes passèrent et leur semblèrent durer des heures alors qu'ils ne pouvaient rien faire d'autre qu'attendre… attendre le retour de leurs amis… ou bien la mort.
