Bonjour ! ^^

Merci à tous ceux et celles qui m'ont laissé une review au chapitre précédent : Rinku13, AliFantasque, Destrange et Moony-Ducky. Vos gentils commentaires me font très plaisir. :)

(L'univers et les personnages appartiennent à JK Rowling. L'inspiration provient tout droit du film "The Hangover".)

Bonne lecture !


Chapitre 3 ― Malaises à l'infirmerie

Remus, Sirius et Peter arpentaient les couloirs en direction de l'infirmerie. Remus était toujours inquiet de découvrir ce qu'ils avaient fait la veille, mais il avait à la fois hâte de comprendre une bonne fois pour toutes et de retrouver enfin James. La fête de Slughorn était pour ce soir et il ne pouvait pas se permettre de perdre trop de temps.

― Peut-être que Cornedrue a aussi mangé de quoi de pas bon, songea Sirius tandis qu'ils contournaient un groupe de filles qui gloussèrent en les voyant. Peut-être que lui en a mangé plus que moi et qu'il a dû aller à Ste Mangouste et que c'est pour ça qu'il n'apparaît nulle part à Poudlard ?

― Peut-être, dit Remus en tripotant nerveusement sa cravate. Si c'est ça, je me demande vraiment ce que vous avez mangé.

― Ou bu…, couina Peter qui jouait avec l'ombrelle entre ses doigts.

― Oui, dit Remus. En tout cas, Lily serait triste si elle apprenait que Cornedrue ne pouvait pas venir à la fête de ce soir. J'espère qu'il n'est pas réellement à Ste Mangouste.

Devant d'autres élèves qui les regardaient avec amusement, Sirius soupira en lissant ses cheveux en bataille. Remus lui remarqua alors une trace de morsure assez visible entre le pouce et l'index.

― Qu'est-ce qui t'es arrivé à la main ? demanda-t-il.

― Ah, ça ? fit Sirius avec nonchalance. Je ne sais pas. Ça doit être l'une des filles avec qui j'ai couché hier.

― Il y a des filles qui mordent comme ça ? s'étonna Remus qui ne pensait pas qu'une fille puisse être aussi animale que lui au lit.

― Bah oui, parfois ça peut arriver, dit Sirius en levant les épaules. Il existe toute sorte de filles… Certaines sont plus sauvages que d'autres…

― Ah bon, dit Peter qui l'écoutait avec intérêt. Alors, ça doit être la même qui m'a sucé toute la nuit…

Sirius le regarda en haussant les sourcils.

― Tu penses vraiment que c'est une fille qui t'a sucé ? demanda-t-il d'un air sceptique.

― Bah, qui veux-tu que ce soit ? interrogea Peter dont l'ombrelle était un peu déchirée à force de l'avoir tordue. À moins que… Je veux dire… C'est vrai que ça prend peut-être la force d'un gars pour sucer aussi fort…

― C'est sûrement une fille, se ravisa précipitamment Sirius sans plus rien remettre en question. C'est vrai, tu as raison. Elle m'a mordu, puis elle est allée te sucer ensuite. C'est tout à fait cohérent.

― Ah, oui…, fit Peter d'un air distrait. C'est ce que je pensais… Et c'est peut-être aussi la même qui est allée faire les suçons dans le cou de Lunard…

― Il n'y a personne qui m'a fait ça ! protesta Remus en relâchant sa cravate d'un geste anxieux. J'ai couché avec personne ! C'est ridicule ! Je suis un gars fidèle, moi !

— Remus ? appela une voix froide et sévère.

Remus sursauta violemment en se plaquant les mains dans le cou. Fanny le rejoignait en marchant derrière lui, ses cheveux noirs se balançant derrière ses épaules au rythme de son pas colérique.

― On m'a dit que tes amis et toi aviez l'air d'avoir été attaqués par un essaim de Doxys, gronda-t-elle d'un air accusateur. C'est vrai ! Vous avez vraiment une tête de sinistré ce matin. Qu'avez-vous fait ?

― Rien ! mentit Remus en sentant son cœur s'accélérer dans sa poitrine. On a simplement… heu… On a juste…

― On s'est entraînés au maléfice du Catapultage, raconta Sirius en venant vite à la rescousse de Remus. Tu sais, pour le cours de Flitwick. C'était nos devoirs de la semaine.

― Remettez de l'ordre à vos têtes, menaça Fanny en fixant surtout Remus d'un œil étincelant. J'ai horreur qu'on me dise que mon petit ami a l'air d'un épouvantail ! Et pourquoi tu te tiens le cou comme ça ?

― Parce que je… heu… j'ai mal à la gorge, inventa vite Remus en faisant mine de tousser.

― Et on allait justement à l'infirmerie, ajouta Peter d'un ton de mépris. Tu nous déranges.

Fanny tourna un regard de vautour vers Peter. Elle sembla vouloir répliquer quelque chose de redoutable, mais avant qu'elle n'ait pu rouvrir la bouche, Sirius s'empara du bras de Peter et l'entraîna dans le couloir en tirant Remus de l'autre main.

― Hé ! s'indigna Fanny avec colère. Reviens ici, Remus, je n'ai pas fini !

― Il est malade ! lança Sirius d'une voix forte. Il te reviendra plus tard !

Ils tournèrent un coin de mur et poursuivirent leur chemin d'un pas rapide. Remus se prit la tête à deux mains.

― Je suis fichu ! gémit-il avec détresse. Elle va me tuer ! Comment je vais pouvoir lui expliquer tout ça ?

― N'explique rien, change de petite amie, ce sera plus simple, conseilla Sirius sans détour.

― Pas question ! s'emporta Remus en lui jetant un regard révolté. C'est elle que j'aime ! Et faites-vous à l'idée, bon sang, parce que j'ai vraiment décidé de faire d'elle la femme de ma vie !

Soudain, Remus eut un éclair de mémoire et plongea les mains dans ses poches. Sirius et Peter l'observèrent avec étonnement.

― Qu'est-ce que tu cherches ? demanda Sirius.

― Mon pendentif, répondit Remus avec panique. Je ne l'ai plus ! Je me souviens de l'avoir mis dans ma poche hier soir avant de trinquer, mais je ne l'ai plus ! Où est-il ?

― Il est peut-être tombé dans la Cabane hurlante ? avança Sirius.

― Ou resté au dortoir… ? songea Peter.

― Il faut absolument que je le retrouve, c'est un cadeau de ma mère ! Je ne peux pas perdre ça ! Mais qu'est-ce qui s'est passé hier, bordel de Merlin, pour qu'on se soit retrouvés ce matin dans la Cabane avec Rogue ?

― Du calme ! dit Sirius en empoignant Remus par l'épaule. C'est ce qu'on s'apprête à découvrir.

Remus lâcha un long gémissement désespéré en se passant les doigts dans le visage. Rien n'allait plus. Cette journée se transformait en cauchemar, sans parler des suçons et des griffures qu'il avait sur le corps et dont il fallait absolument faire disparaître avant ce soir.

― Hum… très ennuyeux, commenta l'occupant d'un portrait proche, un moine à l'air sinistre peint avec un gros grimoire.

Remus lui adressa un œil sombre avant de continuer son chemin avec Sirius et Peter en direction de l'infirmerie.

Une fois qu'ils furent arrivés devant les grandes portes, Sirius entra le premier, Remus le suivit avec anxiété et Peter trottina derrière en écrasant l'ombrelle dans sa main.

Un soleil éblouissant illuminait les grandes fenêtres qui se dressaient de chaque côté de la salle. Deux élèves endormis occupaient chacun lit aux draps blancs, à moitié cachés derrière un paravent et un autre lisait un livre avec un tentacule qui avait poussé au bout de son nez.

― Elle doit être dans son bureau, chuchota Sirius en s'avançant vers la porte non loin de l'entrée.

Ils ne firent que trois pas en avant quand la porte s'ouvrit et Madame Pomfresh apparut avec sa coiffe d'infirmière. Dès qu'elle avisa les nouveaux venus, son visage afficha un franc agacement et elle leur pointa aussitôt la sortie du doigt.

― Sortez ! ordonna-t-elle sèchement. Je n'ai aucune envie de vous revoir de sitôt !

― Mais on vient juste…, commença Sirius.

― Sortez immédiatement sinon j'avertis le directeur ! interrompit Madame Pomfresh, étonnement menaçante. Je suis d'ailleurs surprise que vous soyez encore au château.

― Encore au château ? répéta Remus en déglutissant. Heu… dans quel sens ?

Mais ils n'eurent pas de réponse, car Madame Pomfresh les obligea à reculer dans le couloir avant de leur refermer brusquement les portes de son infirmerie devant le nez. Remus eut l'impression de ressentir un froid glacial au niveau de sa poitrine. Il échangea un regard terrorisé avec Sirius et Peter.

― Qu'est-ce qu'elle voulait dire ? murmura-t-il d'une voix tremblante. On n'a quand même pas été renvoyés ?

― Ne sautons pas trop vite aux conclusions, dit Sirius en essayant d'être plus optimiste. Rien ne nous prouve encore qu'on ait été renvoyés.

― Je la trouvais assez claire, moi, couina Peter qui serrait l'ombrelle d'autant plus fort dans sa poigne. Qu'est-ce qu'on fait ? On va voir Dumbledore ?

― On insiste et on s'explique, proposa Sirius en gonflant la poitrine avec confiance. Pomfresh peut tout à fait comprendre qu'on n'était pas dans notre état normal hier.

Il empoigna l'une des poignées et rouvrit une porte en se faufilant à l'intérieur. Remus hésita, loin d'être convaincu, avant de le suivre néanmoins avec Peter.

― Vous osez ! s'exclama Madame Pomfresh qui était en train d'administrer une potion à l'élève au nez tentaculaire.

D'un geste furieux, elle posa la bouteille sur la table de chevet et revint vers eux avec des yeux de faucon dignes du professeur McGonagall.

― Écoutez, madame, expliqua rapidement Sirius le plus poliment possible. Hier, nous n'étions pas dans notre état normal. Si nous vous avons causé quelques désagréments, nous nous en excusons profondément.

― D'accord, je comprends, dit Madame Pomfresh en se calmant un peu, la mine plus indulgente. C'est le professeur Dumbledore qui vous envoie me présenter vos excuses.

― Heu… pas exactement, dit Sirius tandis que Remus et Peter le laissaient parler tout en restant pétrifiés de nervosité de chaque côté de lui. Nous sommes ici de notre plein gré. Nous regrettons nos bêtises et… et nous cherchons, en fait, surtout à… à comprendre ce qui s'est passé hier…

― Comprendre quoi ? demanda Madame Pomfresh en se croisant les bras d'un air méfiant.

L'élève au tentacule les observait avec curiosité derrière son livre.

― S'il y a quelqu'un qui reste encore interloqué par toute l'effronterie dont vous avez fait preuve hier, c'est bien moi. Vous seuls pouvez comprendre ce qui vous a pris.

― Justement, reprit Sirius en se frottant la nuque d'un air mal à l'aise. Nous n'avons pas le moindre souvenir de ce qui s'est passé la veille…

Madame Pomfresh les fixa tour à tour comme si elle les soupçonnait de mentir dans le but de se racheter. Remus s'efforça de paraître innocent. S'ils pouvaient la convaincre, elle les aiderait peut-être à éviter le renvoi de l'école. Mais qu'avaient-ils pu commettre pour mériter un tel châtiment ?

Sirius sortit alors l'éprouvette de sa poche et la montra à Madame Pomfresh.

― Pourquoi j'ai dû boire cette potion ? demanda-t-il.

― Vous ne vous souvenez vraiment de rien ? interrogea-t-elle en plissant les yeux.

― Absolument rien, confirma Sirius. On s'est réveillés ce matin avec un affreux mal de tête sans aucun souvenir.

― Vous m'étonnez !

Madame Pomfresh prit l'éprouvette et la fourra dans une poche de son tablier.

― Merci de me rapporter mon matériel, dit-elle d'un ton ferme. J'ai quelques remèdes contre les migraines si vous voulez…

― Ça va, merci, dit Sirius. Enfin, oui, peut-être tantôt. Mais avant, on aimerait bien savoir pourquoi j'ai dû boire une potion laxative.

― Parce que vous étiez bouché, Mr Black, répondit Madame Pomfresh en le transperçant d'un étrange regard moqueur. Il s'est avéré que vous aviez trois petits parasols coincés.

― Que j'avais quoi ? fit Sirius en écarquillant les yeux.

― Trois petits parasols, répéta Madame Pomfresh comme si elle prenait plaisir à le choquer. Vous étiez bien mal pris, j'ai dû avoir recours à un laxatif plus ou moins puissant.

Remus resta interdit et Peter pouffa d'un petit rire qu'il s'empressa de transformer en quinte de toux sous le regard insulté de Sirius. Madame Pomfresh avisa alors l'ombrelle fripée dans la main de Peter.

― Ah, voilà ! dit-elle en souriant. Trois petits parasols exactement comme celui-ci.

― Attendez, dit Sirius en se passant la main sur le front, visiblement en proie à une brusque bouffée de chaleur. J'avais ça coincé… ?

― Là où vous pensez ! confirma Madame Pomfresh en prononçant clairement ses mots. Enfilés l'un à la suite de l'autre ! Et assez profond, merci !

― Mais c'est n'importe quoi ! Qui est-ce qui m'a fait ça ?

― Vous-même, avec l'aide de vos amis, et vous étiez très fier de cet accomplissement.

Sous le coup de l'émotion, Remus perdit l'équilibre et tomba contre le mur où il s'appuya en essayant de retrouver ses esprits. Peter ne riait plus, mais un immense sourire stupéfait s'étalait derrière sa main. Sirius, pour sa part, avait pâli jusqu'à ressembler à un Inferius. Les révélations semblaient l'ébranler au plus haut point.

― Non…, s'étrangla-t-il. Je n'y crois pas…

― Eh bien, c'est la vérité, dit Madame Pomfresh d'un air d'excuse presque convaincant. Vous n'arrêtiez pas de vous vanter de vos exploits à qui voulait l'entendre en dérangeant tous mes patients. Vous et vos amis avez mené un tapage du diable dans mon infirmerie. Pas moyen de vous tenir tranquille. Je n'avais jamais vu des élèves aussi grossiers et irrespectueux.

― Est-ce que…, demanda timidement Remus. Est-ce que Corne… heu… James était avec nous… ?

― Potter était avec vous, évidemment, répondit Madame Pomfresh en lissant impatiemment son tablier, comme si les souvenirs de la veille la révoltaient encore. Il sautait d'un lit à l'autre en lançant des blagues sur votre postérieur, Mr Black. Apparemment, c'est lui qui s'est occupé de vous faire entrer le deuxième petit…

― Oh, ça va ! interrompit Sirius, le teint à présent cramoisi, pendant que l'élève au tentacule étouffait des fous rires derrière son livre. Je n'ai pas besoin d'en savoir plus !

― Si, il faut en savoir plus ! intervint Remus en se redressant contre le mur. Comment ça se fait qu'on était aussi cinglés ? Qu'est-ce qu'on avait bu ?

― Probablement tout l'alcool qu'on peut trouver aux Trois Balais, présuma Madame Pomfresh. Vous étiez soûls comme des ânes !

Remus échangea un regard surpris avec Peter.

― On était… juste soûls ? demanda Remus d'une petite voix. Je veux dire… pas soumis à un quelconque maléfice en plus… ?

― Je n'en sais rien, vous avez fui avant que je parvienne à vous faire passer un examen plus approfondi, répondit Madame Pomfresh avec irritation. Je n'ai même pas réussi à vous faire boire le philtre Anti-ivresse. La pauvre Minerva, elle a dû en voir de toutes les couleurs avec vous quatre…

― Le professeur McGonagall est au courant de tout ça ? s'horrifia Remus.

― Bien sûr, c'est elle qui est allée vous chercher aux Trois Balais pour vous ramener ici.

Il y eut un grand bruit. Sirius venait de foncer contre le mur pour s'y frapper volontairement le front.

― Putain de grosse merde de Merlin ! jura-t-il désespérément.

― Mr Black ! s'indigna Madame Pomfresh. Ne réveillez pas mes patients ! Et je ne tolère pas non plus ce genre de langage dans mon infirmerie !

Sirius s'éloigna du mur en se tirant les cheveux et marcha tout droit vers les grandes portes. Remus se précipita derrière lui.

― Mais où tu vas ? demanda-t-il à voix basse.

― Je m'en vais me pendre, répondit Sirius avant de disparaître dans le couloir.

Remus se retourna vers Madame Pomfresh et lui adressa un fébrile sourire d'excuse.

― Merci d'avoir bien voulu répondre à nos questions, dit-il.

― Il n'y a pas de quoi, répondit-elle d'un air soudain grave. Vous feriez bien d'aller maintenant vous expliquer au professeur McGonagall. Si vous étiez réellement soumis à un maléfice, elle reviendrait peut-être sur sa décision de vous renvoyer…

Remus avala difficilement sa salive avant d'acquiescer de la tête. Peter s'amena d'un pas nerveux et tous deux quittèrent l'infirmerie en rejoignant Sirius.

― On est allés boire aux Trois balais, récapitula Remus en tordant sa cravate avec angoisse. Cornedrue était encore avec nous.

― Et vous m'avez enfoncé des ombrelles dans le cul, dit furieusement Sirius qui marchait d'un pas si vif que les deux autres devaient courir à moitié pour rester à sa hauteur.

― Tu étais consentant, rappela Peter en fronçant les sourcils. C'est ce qu'elle a dit.

Je n'étais certainement pas consentant ! s'emporta Sirius si brusquement que le portait d'une femme poussa un hurlement indigné. J'espère qu'on n'a pas fait ça devant tout le monde aux Trois Balais, parce que je vais faire un malheur !

― Calme-toi, Patmol, dit Remus.

Non, la ferme, toi ! hurla Sirius en gesticulant avec rage. Ma réputation est en péril ! Comment veux-tu que je me calme ?

― Eh bien, ça n'aidera pas ta réputation si tu le cries à tout le monde ! répliqua Remus.

Sirius se tut en fusillant les deux Poufsouffle de troisième année qui le regardaient d'un regard de poisson. Ils poursuivirent leur chemin en silence, se rendant naturellement au bureau de leur directrice de maison.

― J'espère que McGonagall n'est pas vraiment au courant de tout, reprit Sirius plus calmement. Peut-être qu'elle ne sait pas. Peut-être qu'elle ne connaît pas les détails…

― Si elle ne sait pas pour les petits parasols, dit Peter, Pomfresh va sûrement le lui dire…

― Ce n'est pas sûr, intervint précipitamment Remus avant que Sirius ne décide de se remettre à crier. D'habitude, Pomfresh reste assez discrète et respecte la vie privée de ses patients.

― Elle fera bien de respecter ma vie privée, alors, dit Sirius en écartant sans ménagement un élève de première année dans son chemin. Ôte-toi de là !

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant le bureau du professeur McGonagall. Sirius serra les poings d'angoisse et Peter termina de triturer son ombrelle dont il ne restait plus rien du papier coloré. Remus prit une profonde respiration et frappa. Ils attendirent quelques minutes. Comme personne ne répondit, Remus frappa à nouveau.

― Professeur ? appela-t-il timidement. On aimerait vous parler…

Toujours aucune réponse.

― Est-ce qu'elle est seulement dans son bureau ? interrogea Sirius à voix basse. Queudver, sors la carte qu'on regarde où elle est.

Peter s'exécuta et déplia la carte du Maraudeur entre ses mains. Sirius tira sa baguette magique, en posa le bout sur le parchemin vierge et vérifia que personne n'était dans le couloir avec eux avant de réciter dans un murmure :

― Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises…

Dès que le plan détaillé de Poudlard apparut sous leurs yeux, Remus s'empressa de consulter le bureau du professeur McGonagall.

― Bah, ça alors, elle est là ! s'étonna-t-il dans un chuchotement. Assise derrière son bureau. Mais pourquoi elle ne répond pas ?

― Frappe encore, proposa Sirius. Elle ne sait peut-être pas que c'est important.

Remus fronça les sourcils sans comprendre et retourna frapper à la porte d'un geste plus hésitant.

― Elle ne bouge pas de son bureau, informa Peter, les yeux fixés sur la carte. Vous croyez qu'elle dort ?

― Ne sois pas ridicule ! s'irrita Sirius. McGonagall n'est pas du genre à dormir sur son bureau.

― Mais qu'est-ce qu'elle fait, alors ? demanda Peter.

― Elle est peut-être trop occupée pour nous parler, avança Sirius en jetant à la porte un regard de reproche. Elle fait la sourde oreille. Sauf que nous, c'est important. Pousse-toi, Lunard, je vais le lui faire savoir.

― Reste poli, tout de même, avertit Remus d'une voix étouffée. On est censés la convaincre de ne pas nous renvoyer…

Sirius adopta une attitude confiante et frappa trois coups francs.

― Professeur ? appela-t-il d'une voix forte. Ouvrez, s'il vous plaît, c'est important ! Il faut qu'on se parle ! C'est au sujet d'hier soir !

Ils attendirent un instant, le souffle retenu, puis Peter lança d'une voix machinale :

― Bah non, elle n'a même pas remué…

― C'est mauvais signe, déclara Remus en s'éloignant de la porte, une main dans les cheveux. Ce n'est pas le genre de McGonagall d'ignorer ses élèves comme ça. Peut-être que… peut-être qu'elle est stupéfixée ?

― Ne dis pas de connerie, qui l'aurait stupéfixée ? demanda Sirius, incrédule.

― Mais nous ! répondit Remus dont l'affolement l'envahissait de plus belle. On était cons hier soir ! Pour ce qu'il en est, on aurait très bien pu avoir eu l'idée de stupéfixer McGonagall pour qu'elle ne nous renvoie pas !

― Putain ! jura Sirius avant de s'interrompre devant trois élèves qui passaient par là en empruntant le couloir. Je veux dire, se reprit-il à voix basse, tu crois qu'on aurait vraiment fait ça ?

― Si on a trouvé ça drôle de t'entrer des ombrelles dans le derrière, Patmol, je ne vois pas ce qui nous aurait empêchés de faire d'autres conneries aussi stupides.

Peter étouffa un ricanement. Sirius se retourna vers lui avec colère.

― Tu as fini de te moquer, oui ? s'énerva-t-il.

― Je ne me moque pas, protesta Peter en fourrant la carte dans sa poche avec les restes de son ombrelle. Je fais juste penser qu'on est cuits si on a vraiment stupéfixé McGonagall.

― C'est vrai, on est fichus, dit Remus avec l'affreuse impression que le couloir se refermait sur eux. Même si on arrivait à la convaincre qu'on n'était pas nous-mêmes hier, rien n'excusera jamais un acte tel que stupéfixer un professeur !

― On ne sait même pas si elle est réellement stupéfixée, s'agaça Sirius. Arrêtez de dramatiser pour rien, elle est peut-être vraiment trop occupée pour nous répondre ou… ou elle dort…

Remus soupira, loin d'être convaincu.

― Qu'est-ce qu'on fait ? demanda-t-il d'un air désemparé. On ne va quand même pas défoncer sa porte pour vérifier ce qu'elle fait. Alors, là, c'est sûr qu'elle ne reviendra pas sur sa décision de nous renvoyer. Si elle n'est pas stupéfixée, je veux dire, et qu'elle dort vraiment…

― Et si on allait aux Trois Balais ? proposa Peter en haussant les épaules.

― Je… pourquoi ? demanda Remus, déconcerté.

― Bah, pour aller savoir ce qu'on a fait là-bas exactement, dit Peter.

― On sait déjà ce qu'on a fait là-bas, répliqua Sirius en se frottant machinalement le derrière. Et je ne suis pas certain si je veux en savoir plus.

― Mais Cornedrue n'apparaît toujours nulle part sur la carte. Peut-être qu'il est simplement retourné aux Trois Balais pour… pour une raison ou une autre… ?

― Il a raison, allons voir Rosmerta, approuva Remus en hochant la tête, fébrile. Elle sait sans doute des détails de plus qui nous aideraient à retrouver Cornedrue. Parce que, sérieusement, les gars, c'est toujours très louche qu'on ne le retrouve pas.

Sirius réfléchit en se caressant la nuque.

― J'ai tellement peur, Lunard, murmura-t-il avec appréhension. J'ai peur qu'on découvre des choses encore plus horribles que ces trois ombrelles que j'ai eu dans le…

― Ça va aller, Patmol, rassura Remus en lui tapotant le bras. Je ne crois pas qu'on ait réussi à faire pire que ça, à part peut-être stupéfixer McGonagall, mais comme tu dis, on n'est pas encore certains de ça…

― Moi, dit Peter d'un air dépité, je suis au moins certain qu'on n'aurait jamais dû boire ces Bièraubeurres hier…


Merci d'avoir lu ! :)

La suite bientôt...