Bonjour à tous, merci pour vos retours concernant le chapitre précédent, ça me fait plaisir.

Voici un nouveau chapitre sur l'enfance de notre belle Reine, Regina.


Chapitre 4 : Une enfance chaotique

Octobre 1989 …
Regina qui venait tout récemment de souffler ses huit bougies, ainsi que sa grande sœur Zelena de trois ans son ainée, furent récupérées précipitamment à l'école, par un homme. Durant le trajet, les deux sœurs restèrent muettes malgré les mots rassurant de Maxime, le chauffeur, elles s'attardaient sur le paysage qui s'offrait à elles. Regina était la plus stressée des deux alors, afin de l'apaiser, sa sœur lui prit la main et la lui serra aussi fort qu'elle le pouvait.

En fin de matinée, les fillettes se retrouvèrent assise sur l'un des bancs, d'un long couloir d'un établissement qu'elles ne connaissaient pas, Regina pouvait lire sur l'une des portes en face d'elle : « Bureau de la Directrice ». Ne savant pas ce qui les attendait, elles balançaient en synchronisation, et nerveusement, leurs jambes de bas en haut.

Après plusieurs minutes d'attente, une jeune femme aux longs cheveux bruns légèrement ondulés se dirigea vers elles et leur demanda de la suivre. Elles arrivèrent dans une grande salle chaleureuse, des dessins d'enfants étaient placardés sur les murs, dans un coin de la pièce on pouvait y trouver des jouets mais aussi des livres ou encore, quelques jeux de société. La femme les invita à s'assoir en face d'elle, donc les fillettes posèrent leur sac à dos au sol et s'installèrent. Très rapidement, stressée par la situation, Regina se mit à jouer avec ses doigts.

« Moi, c'est Mary-Margaret ! Ne vous inquiétez pas, je suis là pour vous, vous n'avez rien à craindre. », se présenta-t-elle avec beaucoup de douceur dans la voix afin d'installer une certaine confiance avec elles.
« Je veux voir ma Maman. », paniqua Regina.
« Ma chérie, ce que j'ai à vous dire n'est pas facile. On ne devrait jamais avoir à dire ça à deux jeunes filles de votre âge », la femme cherchait ses mots. Dans le passé, elle avait déjà dû annoncer le décès d'un proche mais c'était toujours anxieuse, qu'elle abordait le sujet. Ces deux enfants semblaient si sensibles, si vulnérables et encore plus, l'une d'elle. « Votre maman … », elle s'arrêta quelques secondes, prit une grande respiration avant de poursuivre : « Votre maman a eu un accident de voiture. Malheureusement, elle ne s'en est pas sortie. », conclu-t-elle, d'une traite. Encore aujourd'hui, Mary-Margaret ne savait pas comment se comporter dans une telle situation : les prendre dans ses bras ? Continuer à leur parler ou, au contraire, ne rien dire ?
« Maman est morte ? », demanda avec lucidité la sœur cadette avant de se mettre à sangloter.
La femme se permit de se rapprocher d'elle et de la serrer dans ses bras. A sa grande surprise, la fillette ne la repoussa pas : « Ma chérie, je sais que c'est dur. Crois-moi, avec le temps ça ira mieux. Tu ne l'oublieras pas, ça c'est certain, mais ça sera moins douloureux ». Elle lui caressait le dos afin de l'apaiser tandis que Zelena se joint à elles pour ce moment de tendresse dont, elle aussi avait besoin. A son tour, l'enfant laissa évacuer les larmes qu'elle avait retenue jusqu'ici.

Quelques semaines plus tard …
Regina s'était renfermée sur elle-même, ne s'était faite aucune copine mais cela n'inquiétait pas Mary-Margaret, pour autant. Toutefois, la fillette s'était prise d'affection pour elle et actuellement, elles étaient en train de partager un moment de complicité à jouer au docteur, réussissant à faire apparaitre de légers sourires sur le visage de l'enfant. « Tiens, c'est pour toi. », Regina lui tendit un cadeau. « Il s'appelle Caramel, parce qu'il a une tâche marron, juste ici ! », elle lui montra le bout du nez de la peluche.
« Oh, c'est adorable ma puce. Je te promets d'y prendre bien soin. », lui sourit la jeune femme.

Alors que les deux sœurs étaient parties jouer dans leur chambre, la Responsable du centre accueillit un jeune couple d'amoureux dans son bureau, il avait dans l'espoir d'adopter Zelena. Après des années de démarche difficile, leur projet semblait se concrétiser. Pour l'occasion, il avait totalement craqué sur la jolie rousse, au tempérament de feu.

Sans attendre, Mary-Margaret frappa à la porte du bureau de la Directrice et l'ouvrit après que cette dernière l'eut autorisée à entrer. « Je suis désolée de vous interrompre mais je ne peux pas vous laisser faire ça. ». Le jeune couple se retourna pour lui faire face, elle rajouta : « Vous ne pouvez pas les séparer. Vous allez les détruire. »
« Madame Blanchard, je vais vous demander de quitter ce bureau. », s'agaça la Directrice.
« Je sais que votre but est de placer le maximum d'enfants mais ne faites pas ça. Ces petites ne s'en remettront jamais. »
« Regina aura aussi sa chance, ne vous inquiétez pas. ». La responsable se leva, contourna son bureau et vient ouvrit la porte à la jeune femme.
Mary-Margaret s'adressa au jeune couple : « Par pitié, ne signez pas ce contrat … Elles doivent rester ensemble », puis la porte se referma derrière elle, dans l'espoir que son intervention aura eu des répercussions. Elle était prêtre à mettre son travail en danger pour protéger ces deux jeunes filles, elle le savait, le système était pourri, si ce couple voulait seulement Zelena, il aurait seulement Zelena !

Une semaine plus tard …
« Regina, vient avec moi. », l'appela Mary-Margaret alors que la fillette pleurait à chaudes larmes devant le départ de sa sœur, à la suite de son adoption. Après l'intervention touchante de la jeune femme, le couple s'était donné quelques jours de réflexions mais leur envie d'être parent était si présent et leur coup de cœur pour Zelena si réel, il ne voulait pas tout abandonner, pas maintenant.
« On s'écrira, je te promets. », cria la rousse à travers la fenêtre de la voiture, restée entre-ouverte. La fillette était tout autant bouleversée par la situation mais elle gérait plus facilement ces émotions.

A ce moment précis, intérieurement, Mary-Margaret se promit de faire le nécessaire afin que Regina soit à son tour adoptée. Elle voulait lui trouver une famille aimante, comme elle le méritait.

Quelques mois plus tard …
Dans la salle de jeu, Regina jouait avec quelques enfants. Petit à petit, grâce à Madame Blanchard, l'enfant s'était ouvert aux autres et commençait à retrouver le sourire et l'appétit. Mary-Margaret entra dans la pièce : « Regarde ce que j'ai pour toi … », elle lui tendit une enveloppe.
« C'est Zelena ? », demanda la fillette. La femme approuva d'un hochement de la tête et un large sourire s'afficha sur le visage de l'enfant : « Merci Mary. »

Regina s'empressa de l'ouvrir, ne s'appliquant pas à le faire proprement. En plus d'une lettre, un petit cadeau se trouvait à l'intérieur : un pendentif en forme d'une moitié de cœur, l'autre moitié était porté par Zelena. « Tu peux me le mettre ? », lui demanda-t-elle après avoir lu attentivement le petit mot écrit sur une très belle carte postale avec une photo d'un cheval, c'était son animal préféré. Mary-Margaret lui accrocha le collier autour du cou, en prenant soin de ne pas le casser, sous les strictes directives de la fillette, ce qui amusait beaucoup la jeune femme.

Rapidement, elles furent interrompues par la Directrice de Saint-Lucie. « Madame Blanchard, Monsieur et Madame Mills sont arrivés. Ils vous attendent dans votre bureau. »
« Bien Madame ». Sans perdre une minute, la jeune femme s'excusa auprès de Regina, l'informant d'un rendez-vous urgent et se précipita à son bureau. « Installez-vous. », dit-elle aux retraités, mariés depuis trente ans.
« Si elle est toujours d'accord, on est prêt à accueillir Regina dans notre famille », ne perdit pas de temps la vieille dame.

Le cœur de Mary-Margaret se serra, il se serra si fort qu'elle aurait juré qu'il aurait pu exploser. Durant des semaines, c'était elle qui s'était occupé du dossier, elle voyait beaucoup de potentiel et d'amour en ces vieux retraités et dès leur première rencontre, le couple eut un véritable coup de cœur pour l'enfant. Pourtant timide aux premiers abords, Regina ne l'avait plus était après les différentes visites qui ont suivi.

Après leurs agréables échanges, Madame Blanchard les emmena retrouver la fillette. « Bonjour Regina », dit Henry en s'accroupissant à la hauteur de l'enfant : « Regarde ce que je t'ai apporté. ». Il lui montra une sucette à la pomme, son parfum préféré, la fillette se fit un plaisir de la prendre.
« Regina … On dit quoi ? », la reprit Mary-Margaret.
« Merci beaucoup. », répondit-elle, la friandise déjà dans la bouche.
« Ça te dirait de venir vivre avec nous ? ». Cora s'accroupit à son tour afin de capter l'attention de l'enfant : « Tu auras ta propre chambre, un jardin … Tu auras même un chien. ». La vieille dame savait à quel point Regina aimait les animaux.
« Et un chat aussi ? », s'enjoua l'enfant.
« Non, mais on pourrait y réfléchir. », concéda Henry, prêt à tout pour lui faire plaisir. Mary-Margaret ne put que sourire face à la scène dont elle eut le bonheur d'assister.
« Et Mary viendra avec nous ? »
« Non Regina, moi je dois rester ici. Je dois m'occuper des autres enfants qui sont dans le besoin, comme toi tu l'as été. », intervint la jeune femme.
« Mais moi je veux rester avec toi … », bouda-t-elle et elle vint se blottir contre elle.
« Quitter cet endroit ne veut pas dire qu'on ne se reverra plus. », elle lui caressait les cheveux. « Comme avec Zelena, on pourra s'écrire des lettres, tu pourras même me téléphoner si tu le souhaites », la rassura-t-elle.
« Promis ? », demanda-t-elle après avoir levé la tête afin de croiser son regard.
« Promis ! »

Quelques années plus tard …
Alors que Regina venait d'avoir vingt ans, son père adoptif Henry, décéda à l'âge de soixante et onze ans, d'un cancer du pancréas dont il luttait depuis près d'un an. La perte de ce proche encouragea la brune à faire des études de médecine, elle voulait sauver des vies, comme elle aurait voulu sauver son défunt père. Elle jura sur la tombe de celui-ci qu'elle ferait son maximum pour qu'il soit fier d'elle et lui promit de soutenir et chérir Cora, son épouse tant aimée, qui finira par trouver la mort, trois ans plus tard.

Au fils des années, Regina deviendra une fille froide et solitaire, tout le contraire de qui elle était. Elle craignait de souffrir à nouveau, elle ne voulait plus s'attacher. Alors, elle s'était forgée une solide carapace que très peu arriverait à briser.