Le lendemain matin, Sirius parcourait frénétiquement les couloirs du Ministère. Il parvint, finalement, à trouver le bureau qu'il cherchait dans le Département de Régulation et de Contrôle des Créatures Magiques : Envoûtement et Redirection des Hippogriffes. Il entra sans frapper. L'homme assis au bureau se leva à moitié.

- Sirius ? Salut ! Com…

- Salut, Terry ! Te déranges pas, je suis pressé. J'ai juste besoin de savoir où je peux trouver un Magizoologiste.

- Eh bien… il y en a plein au premier éta…

- Nan, j'en veux un particulier. Un qui enseigne dans une université moldue.

- J'en connais qu'un comme ça… Greg Bergman.

- C'est ça ! Je peux le trouver où ?

- Là, tout de suite ? A l'université. Je te donne l'adresse ?

- S'il te plaît.

Deux secondes plus tard, Sirius tenait à la main un morceau de parchemin et s'échappait à toutes jambes du bureau.

- Merci, Terry, cria-t-il en sortant. Je te revaudrais ça ! Et je t'enverrais un hibou, un de ces jours ! Bye !

Le dit Terry resta assis un moment sans rien faire, secoué par la soudaineté de la visite et le coup de vent communément appelé Sirius Black.

L'université était une pure horreur, comme le découvrit Sirius. Et spécialement, quand il s'agissait de trouver le bureau d'un professeur. En plus, le jeans qu'il portait était hautement inconfortable et trop serré. Même si ça ne semblait pas être l'avis de la gente féminine de l'endroit. Il tourna dans un couloir, le suivit vingt mètres, et atterrit dans un autre couloir qui ressemblait étrangement au premier. Une porte encore, et il aboutit à un escalier. Devait-il monter ou descendre ? Il y avait une autre porte au même étage, de l'autre côté de l'escalier. Il alla voir de quoi il s'agissait. Au-dessus de la porte, il y avait indiqué "Laboratoire de Recherches des Biotechnologies végétales", suivi d'un grand nombre de noms de salles plus compliqués les uns que les autres.

Il regarda son petit bout de parchemin. Non, ce n'était certainement pas ça. Mais maintenant, il était complètement perdu. Cela faisait trois fois qu'il demandait son chemin, et à chaque fois l'explication était si compliquée qu'il arrivait toujours par en oublier la moitié ou se tromper complètement.

Et en parlant de demander son chemin… Une jeune fille sortait justement du Laboratoire devant lequel il se tenait avec le sentiment d'être assez stupide.

- Perdu ? demanda la jeune fille avec un sourire compatissant.

Décidément très stupide.

- Eh bien… oui. Je cherche le bureau du Professeur Bergman, on m'a dit qu'il était dans le bâtiment… euh…

- Oh, oui, ce n'est pas loin…

- Laissez-moi deviner… gauche, droite, droite, un escalier, gauche, puis tout de suite à droite dans un couloir à peine visible.

La jeune fille éclata de rire.

- En fait, ça, c'est le chemin pour arriver ici depuis l'entrée. Mais vous avez de la chance, parce que le bureau de M. Bergman est juste à l'étage au-dessus.

- Oh.

- Je l'ai vu arriver tout à l'heure, il devrait y être encore.

- Merci, dit-il avec un sourire radieux.

Et Sirius se précipita dans l'escalier.

Le professeur Bergman, découvrit-il, était un sorcier qui avait du être très calé en étude des moldus à Poudlard. Si Sirius n'avait pas eu une petite idée d'où il allait, il n'aurait jamais reconnu l'homme pour ce qu'il était. Mais lui-même était assez fier de dire qu'il s'était habillé correctement : Lily avait dit qu'il était parfait avant qu'il ne vienne ici.

- Alors, dit Bergman une fois qu'il l'eut introduit dans son bureau. Pourquoi vouliez-vous me voir, déjà ?

- J'ai entendu parler d'un étudiant qui préparait une thèse sur les…cerfs, je crois.

- Les cervidés, en fait. Comportement des cervidés. Vous n'êtes pas un peu jeune, M. Black, pour vous intéresser à des sujets de thèse ?

- Si, en fait, je viens juste de sortir de Poudlard.

Sirius vit avec plaisir les yeux de l'homme s'écarquiller. Lui non plus, apparemment, ne l'avait pas reconnu.

- Oh. Désolé. J'ai cru que vous étiez… moldu. Sans offense, ajouta-t-il avec un coup prudent.

- Pas d'offense, répondit Sirius en haussant les épaules. J'ai une amie dont les parents sont moldus.

Bergman se détendit visiblement.

- Vous avez entendu parler de mon étudiant, donc ? C'est à propos de ce qu'il a vu ?

- Oui.

Le professeur se pencha plus près de Sirius, avec un regard perçant.

- Alors, est-ce que vous savez ce qu'il a vu ?

- Oui. Un loup, un chien et un cerf qui jouaient ensemble.

- Très bien… c'est ce qu'il dit avoir vu. Mais qu'est-ce que c'était réellement, M. Black ? Vous le savez ?

Sirius prit une grande inspiration. C'était le moment d'inventer un mensonge digne d'un Maraudeur.

- Oui, je le sais. J'ai une amie, vous voyez, elle est très intelligente. Très douée en transfiguration. Elle fait des études poussées dessus, post-Poudlard. Des recherches. Elle espère… publier des résultats bientôt. Mais elle n'est pas censée faire des expériences en extérieur. Si on découvrait qu'elle l'a fait, elle aurait des problèmes avec le ministère, et toutes ses recherches seraient à l'eau. Ca fait trois ans qu'elle y travaille, professeur, vous savez ?

- Et ce qu'a vu mon étudiant était une de ses expériences ?

- Oui.

- Quel était son expérience ?

La question aurait pu prendre le Maraudeur de court. Mais Bergman lançait des regards suspicieux à Sirius depuis un moment, de sorte qu'il s'y attendait plus ou moins. Il prit l'air le plus confus possible.

- Eh bien… elle a essayé de me l'expliquer, mais elle est tellement passionnée qu'elle s'emballe facilement, et je n'ai pas tout compris. Ce que je sais, c'est qu'elle a transformé ces trois animaux, pour voir s'ils se comportent comme ils le devraient sous leur forme d'origine, comme ils le devraient sous leur forme… euh… acquéries ?

- Acquises.

- C'est ça… mais en fait, c'était ni l'un ni l'autre, monsieur… il s'est créé un lien entre eux… je crois.

Le sorcier en face de lui ne répondait rien. Son regard s'était fait vague, et Sirius pouvait presque voir son cerveau tourner.

- C'est une recherche intelligente qu'elle fait là, commenta-t-il. Mais si on en croit le théorème de Wingarm-Blow… vous connaissez ce théorème, M. Black ?

La capacité de la transfiguration à donner l'apparence et les propriétés d'une entité à une autre entité sans en changer l'essence… Peter ne l'a toujours pas compris…

- Euh… non, monsieur… Les Métamorphoses n'étaient pas mon point fort à Poudlard…

- Oh. Alors je ne vais pas vous embêter avec ça.

- Qu'est-ce que vous allez faire ?

- Je vais effacer la mémoire de mon étudiant, répondit le professeur Bergman avec un sourire chaleureux. Et il n'y aura pas d'enquête. Je sais ce que c'est que de faire de longues recherches et de voir tout gâché bêtement. Elle peut continuer tranquillement. Mais j'aimerais bien la rencontrer.

- Euh… je lui en parlerais. Merci beaucoup de m'avoir reçu, monsieur.

- Je vous en prie.

Sirius essaya bien d'aller annoncer la bonne nouvelle à ses amis aussitôt en revenant, mais il fut intercepté par Lily qui approchait la crise de nerfs. Elle semblait avoir gardé cette incroyable liste de choses à faire pour la toute dernière minute, et investit Sirius pour qu'il l'aide à achever les préparations. A onze heures, il envoya la jeune femme au lit avec un somnifère, promettant de tout terminer, et s'endormit lui-même à une heure du matin sur le canapé chez James, ayant tenu sa promesse.

Au matin, une main le secoua par l'épaule doucement. En temps normal, il se serait simplement retourné dans son sommeil, et aurait attendu un réveil plus convaincant. Mais une pensée insidieuse lui rappela le jour qu'il était, et il s'assit tout droit, très réveillé. Remus se tenait au-dessus de lui, un peu surpris par ce réveil brutal tellement peu ressemblant à son ami. Il était déjà tout habillé.

- Je suis en retard, s'écria Sirius, paniqué. J'ai dormi jusqu'à une heure impossible et vous ne m'avez pas réveillé ! J'ai encore tellement de choses à faire !!

- Relaxe-toi, Sirius, dit Remus d'une voix calme. Il est seulement sept heures… du matin. Le mariage n'est que dans cinq heures.

- Oh. Merci de m'avoir réveillé tôt, alors.

Il se laissa retomber sur le canapé, accordant à son cerveau de se réveiller un peu plus tranquillement. Cela jusqu'à ce qu'il remarque que Remus ne le quittait pas des yeux, un peu anxieux.

- Qu'est-ce qu'il y a, Remus ? Une mauvaise nouvelle ? James est parti sur son balai pour Tombouctou ?

Le loup-garou réussit un sourire nerveux.

- Non, je voulais te demander… à propos de…

Ce fut le moment que choisit James pour bondir dans la pièce, et plus exactement, pour bondir sur Sirius.

- Aouch ! James ! Tu es lourd, tu sais ?

- Dis-moi ! Tu as tenu ta promesse ? Tout est arrangé ? Ce qui s'est passé à la pleine lune ?

- Oh ! Ca ! Oui. Il n'y aura pas d'enquête, et celui qui était dans la cabane n'a plus aucun souvenir de Lunard, Cornedrue et Patmol, à l'heure qu'il est.

Remus, extrêmement soulagé, s'assit dans un fauteuil proche. Mais James ne donnait aucun signe de descendre de sur la poitrine de Sirius, et semblait très loin du soulagement. Pire que ça, il avait horriblement pâli.

- James, ce serait bien que tu…

- Sirius, interrompit le jeune homme d'une voix sourde.

- Quoi ?

- C'est horrible.

- James, dis-moi vite ce que c'est ou descend de là, j'ai besoin d'air, moi !

- Je me marie.

Sirius finit par repousser son encombrant ami et, les poumons enfin libres, prit une grande inspiration pour pouvoir éclater de rire. James ne trouvait pas ça drôle du tout.

- J'étais tellement préoccupé par cette histoire que je ne me suis pas rendu compte que… que je me mariais…

Sirius finit par se lever du canapé et prit James par les épaules.

- Pour commencer, je vais te mettre dans la douche, le temps que je prépare un petit déjeuner. Tu as faim, Remus ?

- Une faim de loup, répondit l'autre avec un clin d'œil.

AN : Aha ! Enfin un chapitre qui dépasse trois paragraphes ! Samantha, il y aura 6 chapitres en tout… celui-là est donc… l'avant-dernier. Je suis contente que cette fic vous plaise, en tout cas. Merci encore pour les reviews !