9- Voix du cœur

Ginny se redressa soudain sur son lit, haletante. Des bribes de souvenirs lui remontèrent à l'esprit, comme un rêve qu'elle aurait juste terminé, avant de se réveiller. Elle se laissa retomber sur le matelas, toujours aussi agitée, mais sentant bien que son corps ne répondait pas aussi bien qu'il aurait dû. Puis le visage de Laurène apparu dans son champ de vision.

"Joyeux Noël Ginny!" murmura t'elle avec un sourire triste. "Ne bouge pas, je vais chercher Dumbledore. Il m'a demandé lui-même de venir le trouver quand tu serais réveillée."

Laurène se leva, jeta sa chevelure dorée derrière ses épaules et quitta la pièce sans attendre de réponse. Ginny resta seule, et tenta de se souvenir des événements de la nuit dernière. Il y avait eu l'Archeval, le Magyar à pointes... Malfoy qui la retenait... et puis... un blanc... et une sensation horrible de devoir mourir, ici et maintenant... puis une dernière pensée...

Ginny fusa alors hors de son lit.

"Draco! Draco! Draco est l'Archeval!" répéta t'elle en passant ses mains frénétiquement dans ses cheveux déjà en bataille, sans vouloir y croire. Un autre souvenir réapparu et elle regarda ses doigts. "Du sang." dit-elle, surprise de la blancheur de sa peau. "Je ne dois pas sortir... je ne dois pas sortir... je ne dois pas sortir... mais je n'en peux plus! Je dois voir Draco! Où est-il? Est-ce qu'il va bien? Mon Dieu, il faut que je sache!"

Trop agitée pour rester une seconde de plus dans l'infirmerie - car c'était là où elle se trouvait - elle bondit sur la porte et l'ouvrit à toute volée, sentant les larmes lui monter aux yeux alors que de plus en plus de souvenirs de la nuit passée était restitués à sa mémoire. Elle faillit rentrer droit dans Dumbledore qui s'apprêtait à ouvrir la porte de son côté.

"Draco! Où est-il? Je vous en conjure, dites-moi comment il va!" cria t'elle, ses nerfs à vifs et son inquiétude relâchée au maximum. Dumbledore parut surpris, puis toucha ses cheveux roux, essayant de la calmer. Il ne dit rien au départ, la laissant dans un suspens insoutenable, mais ses doigts lui faisaient visiblement du bien. Si Ginny n'avait pas été aussi folle d'inquiétude, elle se serait demandé si Dumbledore avait eu des enfants.

"Il va bien. Ton inquiétude lui fera chaud au cœur."

A demi-soulagée, Ginny essuya ses pleurs du revers de la manche de son pyjama, un peu tremblante. Dumbledore referma la porte derrière lui et invita d'un geste Ginny à prendre place sur son lit. Elle obéit silencieusement, ne se sentant d'ailleurs pas d'aplomb à rester trop longtemps debout dans une telle agitation.

"Ginny, je voudrais savoir ce qu'il s'est passé hier au soir."

Ginny prit une profonde inspiration et collecta ses souvenirs, puis elle entama la narration des événements. Elle raconta son besoin d'air, et la terrasse des septième années; comment l'Archeval et le Magyar à pointes se battaient, puis Lucius Malfoy. Elle parla de la victoire de l'Archeval, puis de la discussion entre les deux sorciers, et enfin comment Malfoy avait tenté de la tuer et comment l'Archeval l'avait rattrapée. Elle hésita à continuer. Dumbledore inclina la tête avec un sourire.

"Je connais l'identité de l'Archeval, et apparemment toi aussi. N'aie pas peur, continue."

Ginny termina donc son histoire avec soulagement.

"Je me souviens avoir reconnu Draco, et puis, plus rien."

Madame Pomfresh était arrivée derrière Dumbledore.

"Albus, vous devriez laisser Ginny se remettre de ses émotions! Vous n'avez donc pas de tact? Imaginez tout ce qu'elle a pu souffrir..."

"Allons, Pom-pom, il aurait bien fallu le lui demander un jour ou un autre."

"Monsieur Dumbledore, je voudrais savoir comment je suis revenue ici, mais je veux encore plus aller voir Draco. Est-ce que je peux...?"

Dumbledore fit un signe à Madame Pomfresh qui disparut, et revint avec un gobelet de potion fumante. Elle le tendit à Ginny qui l'avala d'un trait sans poser de question.

"Tu es sûre de vouloir le voir?"

"Bien sûr!" répondit-elle trop vite. Puis elle comprit. "Vous m'aviez dit qu'il allait bien!"

"Chut, calme-toi!" dit gentiment l'infirmière en reprenant le gobelet vide. Mais Ginny devenait toujours plus agitée. Elle respira profondément.

"S'il vous plaît!" supplia t'elle.

"Très bien. Habille-toi et rejoins-moi dehors!"

Ginny vit qu'une pile de vêtement était posée sur un coin de son lit et les enfila en quatrième vitesse, sa tête tournant un peu, mais elle se fichait pas mal d'avoir mal ou pas; tout ce qui importait, c'était Draco. Dumbledore l'attendait comme promis devant la porte, et leur voyage ne fut pas long. Ils passèrent un porte puis un long corridor que Ginny connaissait bien, car il menait à la chambre spéciale attelée à l'infirmerie où elle avait dormi pendant presque cinq jours, la semaine précédente. Dumbledore s'arrêta devant l'arrière du tableau, et la consulta du regard.

"Je suis prête", anticipa Ginny.

Dumbledore poussa le tableau avec résignation dans un lent mouvement et ses yeux perdirent leur éclat. Ginny respira et entra d'un pas décisif dans la pièce. Une fois de plus elle souhaita que tout ceci ne fut qu'un long cauchemar. Elle s'avança , ne remarquant pas la présence de MacGonagall, assise dans une chaise. Ses yeux étaient rivés sur le lit, elle ne pouvait plus les en détacher, malgré l'affreux spectacle sous ses yeux.

Draco y était allongé, les couvertures ne le couvrant que jusqu'à la taille. Sa peau était aussi pâle que les draps blancs. La totalité de son ventre était recouvert de bandages tachés de sang d'un rouge éclatant et une sorte de brume grise flottait autour de sa blessure. Son bras droit était lui aussi bandé et luisait d'une étrange couleur jaune. Une sorte de bandeau translucide semblait posé sur ses paupières fermées et autour de ses mèches blondes désordonnées.

Il avait l'air si faible et vulnérable... sa respiration faisait à peine lever sa poitrine. Ginny porta doucement les mains à ses lèvres et de silencieuses larmes coulèrent sur ses joues.

Le professeur MacGonagall se leva, mais Ginny ne la vit toujours pas. Dumbledore posa une main sur l'épaule de son élève et essuya les larmes qu'elle n'avait pas senti couler.

"Il est résistant, et s'en tirera bien." dit la directrice adjointe pour rassurer son élève un tant soit peu.

Ginny remarqua enfin sa présence. MacGonagall la regardait de ses grands yeux graves et compatissants à la fois.

"Je voudrais savoir... s'il vous plaît... comment vous le soignez."

"Ce garçon est extraordinairement déterminé. Malgré tout le sang qu'il a perdu, suite à ses blessures, il était toujours conscient et on lui a posé un Bandodo pour qu'il se repose convenablement, et arrête de souffrir. Il y a du Pousspeau sur son bras, pour réparer la brûlure qu'il a subi, et enfin un sortilège plus puissant de reconstruction biologique agit sur... ses organes touchés."

Ginny prit quelques secondes pour avaler ce discours, puis reprit courage.

"Quand va t'il se réveiller?"

"Le bandodo prend fin dans quelques heures, mais il pourrait bien rester inconscient encore un jour ou deux. Il a besoin d'un présence de tous les instants, pour contrôler si tout va bien."

"Vous devez avoir beaucoup à faire, professeur. Je peux rester ici à votre place."

MacGonagall fut étonnée de son empressement.

"Miss Weasley, vous devriez aller vous reposer. Vous venez de vivre une aventure terrible et-"

"Je ne pourrai pas me reposer," la coupa Ginny hardiment, "tant que je ne serai certaine que Draco va bien." finit-elle avec sincérité.

"Ginny fera une excellente garde-malade." assura Dumbledore. "Venez, Minerva."

Ginny s'écroula dans le fauteuil laissé libre par sa directrice de maison.

"Miss Weasley, je tenais à vous dire que je suis fière de vous avoir dans les rangs de Gryffondor. Vous faites preuve d'un très grand courage devant toutes ces épreuves."

"Merci, professeur." répondit Ginny sans même penser à rougir un peu. Les professeurs quittèrent la salle, et Ginny se mordit la lèvre pour ne pas fondre en larmes.

Restée seule avec Draco, elle ne put s'empêcher de laisser le cours de ses pensées dériver sur elle-même. Elle vérifia que tout son corps était à peu près en état et ne découvrit que quelques bleus. Elle avait aussi un peu mal à la tête, mais rien de grave comparé à ce qui était arrivé à Draco. Elle s'attendait à tout moment le voir bouger, que tout devienne pire ou meilleur, le voir ouvrir les yeux et lui sourire. Mais il ne bougeait pas d'un cheveu, les sortilèges et potions seuls scintillaient légèrement. Même après que le Bandodo ait disparu, il ne bougeait toujours pas. Ginny aurait voulu rester là jusqu'à ce qu'il se réveille mais la tâche était physiquement impossible pour elle et quand un professeur vint la remplacer, elle accepta avec un regret mêlé de soulagement un peu coupable. Derrière le tableau, Laurène l'attendait. Elle ne lui posa pas de question, mais lui prit la main dans un signe d'encouragement. Dès qu'elles furent revenues dans la tour de Gryffondor, Ginny s'effondra dans ses bras et éclata en sanglots.

Et elle pleura longtemps. Laurène caressait patiemment et gentiment ses cheveux en lui murmurant quelques mots pour la calmer, mais l'épuisement seul eut raison d'elle, et elle s'endormit, le visage rougit et moite. Laurène sourit à la malheureuse jeune fille comme une mère, et l'installa confortablement sur le divan de la salle commune. Elle monta au dortoir chercher une couverture et couvrit sa protégée, lui embrassa le front en lui souhaitant bonne nuit, et éteignit les lumières.

Ginny se réveilla tard le lendemain matin. Elle se sentait reposée mais un poids gisait péniblement dans son estomac et elle avait mal au fond de la gorge. Un doux murmure de conversation lui fit ouvrir les yeux. Laurène et Fabrice discutaient paisiblement au coin du feu. Fabrice se retourna pour la regarder et s'interrompit dans sa phrase pour esquisser un sourire.

"Bonjour Ginny!"

"Bonjour..." Elle repoussa ses couvertures et s'assit sur le divan. Avant qu'elle n'ait pu clarifier son premier état d'esprit, Laurène s'assit à côté d'elle et passa son bras sur ses épaules.

"Tu vas bien?"

"Oui, merci. Comment-"

"Il va mieux, mais ne s'est toujours pas réveillé."

"Je voudrais le voir."

Laurène sourit et fit oui de la tête, puis se leva, lui indiquant de la suivre.

Cheminant dans les couloirs déserts de Poudlard...

"Merci beaucoup, Laurène. Je suis désolée de m'être effondrée sur toi de cette manière..."

"Tu n'as pas besoin de t'excuser. Tu en avais beaucoup sur la conscience et tu en avais besoin. Je suis là pour toi."

"Merci, je serai aussi là si tu as besoin de moi."

Profondément touchée par l'amitié sincère de Laurène, Ginny passa derrière le tableau le coeur un peu plus léger. Le professeur Rogue était là pour veiller sur son élève favori, même si Ginny doutait que Draco le soit toujours. Ginny le salua poliment, puis demanda des nouvelles. Il n'y avait rien à signaler, et elle proposa de prendre la relève. Rogue l'observa un moment.

"Miss Weasley, avez-vous pris votre petit déjeuner?"

Ginny ouvrit des yeux ronds, s'apercevant soudain que son corps était faible et que son estomac criait famine.

"Et bien... non."

"Ce n'est pas en laissant l'inquiétude vous faire dépérir que vous l'aiderez."

"Je reviendrai dès que j'aurai fini!"

Ginny lança un dernier regard au Serpentard toujours immobile, et nota avec soulagement que son bandage au ventre n'avait presque plus de trace de sang. Elle se hâta d'aller dans la grande Salle et engloutit un petit déjeuner consistant pour rattraper le manque de nourriture de la veille. Elle se sentit mieux, mais en passant devant une fenêtre, elle regarda sa faible réflexion et décida qu'elle avait besoin d'une douche et de se changer. C'est ce qu'elle fit dès qu'elle eut réintégré son dortoir, faisant mentalement la liste de tout ce qu'elle oubliait de faire pour rester près de Draco.

Ce fut donc fraîche et dispose que Ginny prit son tour de veille. Il n'y avait plus du tout de sang nulle part sur le lit et elle le considéra comme un bon présage. Son moral refaisant peu à peu surface, elle se mit même à humer une mélodie du bal de l'avant-veille qu'elle avait particulièrement apprécié. Mais elle avait toujours ce poids dans l'estomac, d'abord causé par l'état de Draco, et ensuite par le mystère qu'il y avait dans cette soirée. Dumbledore ne lui avait pas expliqué comment elle était parvenue jusqu'à l'infirmerie, ni ce qui était arrivé à Malfoy, rien. Assise là, à regarder les yeux clos de Draco, elle attendait que quelque chose se produise.

Bizarrement, elle ne pouvait pas se tenir immobile. Il fallait que ses doigts caressent l'armature du fauteuil, il fallait que ses jambes se balancent, il fallait qu'elle bouge à tout prix. Elle se sentait brûler intérieurement, et mit longtemps avant de trouver la cause de ce brasier. La réponse vint à elle alors qu'elle se mordillait les doigts.

Si elle n'était pas sortie ce soir-là, Malfoy n'aurait pas pu faire chanter Draco avec elle comme cadeau surprise. Elle ne serait pas tombée depuis les tours de Poudlard jusque dans l'infini, il n'aurait pas eu à la rattraper et à se blesser encore plus en le faisant. Et encore, peut-être avait-il été distrait par elle lors de son combat contre le dragon?

Ginny se mordit à nouveau les lèvres, mais cette-fois ci jusqu'au sang.

"C'est... c'est un peu de ma faute..."

Elle se leva, sentant son trouble s'agrandir lorsqu'elle s'agenouilla auprès du lit et du garçon immobile.

"Je suis... désolée..." murmura t'elle pleine de remords, en touchant son visage du bout des doigts, retraçant ses traits. La culpabilité céda sa place à quelque chose de plus fort, qui la fit trembler et brûler une nouvelle fois. Une voix dans sa tête lui ordonnait de toucher Draco une nouvelle fois, exigeait de le voir encore, et encore, pour être enfin apaisée. Ginny se pencha sur Draco et déposa un bref mais tendre baiser sur ses lèvres pâles.

"Reviens-moi.... je ne veux pas vivre sans toi... je ne peux plus vivre sans toi!"

Ginny reprit sa place sur le fauteuil, et attendit patiemment qu'il revienne à lui, méditant sur ses sentiments.

Sa patience fut récompensée deux longues heures de tourments plus tard, quand Draco entrouvrit les lèvres pour émettre un léger gémissement. Ginny se leva aussitôt et s'agenouilla auprès du lit, en faisant très attention de ne pas faire bouger le matelas. Draco ouvrit les yeux, après un jour et demi de repos mérité.

"Joyeux Noël Draco." dit Ginny en se souvenant de Laurène. Une expression désagréable traversa le visage du blond. "Bienvenue dans le monde des vivants."

"Ginny...?"

"Hum, c'est moi. Essaie de ne pas bouger."

Il referma, puis releva ses paupières.

"Je me souviens... avoir dansé... avec une très jolie rousse..."

Ginny sentit malgré elle les larmes lui remonter aux yeux. Du bout du doigt, elle éloigna pour Draco une mèche placée devant son visage.

"Où on est?"

"A l'infirmerie. A Poudlard. En sécurité. Entre de bonnes mains."

"Je suis vraiment désolé, Ginny... pour l'Archeval, et..."

"Désolé? C'est moi qui suis désolée! Je ne peux pas m'empêcher de penser que tout ceci aurait été bien moins pire si je n'étais montée sur ce fichu balcon et-"

"Tu n'a pas le droit de t'en vouloir... ce n'était pas ta faute!"

"Mais..."

"Pas de mais. Que tu sois venue ou pas, tout ceci serait quand même arrivé... tu n'as pas à t'en vouloir. Ce n'est pas ta faute... pour l'Archeval, Rogue m'avait fait juré de ne rien dire à personne..."

"Shhh, je ne t'en veux pas. Ecoute, tu as promis de ne le révéler à personne, et moi j'ai aussi promis de ne rien dire sur l'Archeval. Aucun de nous deux n'a brisé sa promesse. Et tout ce qui compte, c'est que nous soyons tous deux sains et saufs à la fin de l'histoire."

"Ca ne te fait rien...?"

"Quoi? Que ta forme alternative soit une créature unique et disparue recherchée par Voldemort? Non, rien du tout. Tu sais, j'ai l'habitude."

"Je ne l'ai pas choisi."

"Tu devrais en être fier."

Il fit ce qui ressemblait à un mouvement d'épaule.

"J'aime bien me métamorphoser. Mais quand je m'en suis rendu compte cet été, j'ai eu la mauvaise idée de le dire à mes parents et mon père a aussitôt informé Voldemort. Il est très intéressé par une baguette contenant un morceau de moi -peu importe quoi- mais sous la forme de l'Archeval. C'est une bestiole très puissante et je suis obligé de me transformer au moins une fois par semaine pour utiliser ce trop-plein de magie. Ils le savent et ils me traquent - jusqu'à venir à Poudlard pour me chercher. Je me suis réfugié ici et MacGonagall m'a donné des conseils. Le jour de la rentrée, je suis revenu en gare et j'ai pris le Poudlard express pour que personne ne se doute de rien..."

Draco trembla légèrement. Ginny, attentive à ses moindres mouvements, tira la couverture jusqu'à la base de son cou. Draco fit une grimace - il n'appréciait pas plus qu'elle qu'on le traite comme un malade.

"Gin, rester avec moi est dangereux! Tu ne-"

"Shh", le coupa Ginny, un index sur ses lèvres. "Ne dis pas de choses pareilles. Que tu sois dangereux ou pas ça m'importe peu. Un jour peut-être, Voldemort aura raison de moi. Mais ce n'est pas pour ça que je vais arrêter de vivre et de m'attacher à des gens, pour avoir le courage de me battre pour protéger ceux que j'aime, à n'importe quel prix."

Draco sourit pour la première fois depuis le bal. Ginny sentit son cœur se réchauffer.

"Je ne perdrai pas confiance. A condition que tu sois là pour m'en donner."

"Compte sur moi. Je serai toujours là."

Ginny fit glisser sa main sous la couverture et trouva celle de Draco. Ses doigts tièdes touchèrent ses phalanges froides et Draco répondit doucement au contact, puis ferma les yeux et se rendormit, encore éprouvé.

Ginny reprit sa place dans le fauteuil, rassuré, ravivée. Dumbledore, qui passa par là cinq minutes plus tard, aurait juré que sa couleur de cheveux était devenue plus brillante.

"Professeur, je voudrais savoir ce qui s'est réellement passé, l'autre soir..." chuchota Ginny pour ne pas risquer de réveiller Draco, après avoir raconté son entrevue avec lui - sans les détails.

"J'avais un rendez-vous tard dans la soirée avec... Monsieur Malfoy. Il était venu essayer de récupérer son fils, mais Poudlard est une terre d'asile donc je lui ai tout simplement refusé cette demande. Puis il est parti, mais il a profité de son entrée gratuite à Poudlard pour tenter d'arriver à ses fins par la force. Mais nous avons été prévenu par le cri strident de l'Archeval et Minerva, Severus et moi nous sommes rendu dehors et Monsieur Malfoy s'est enfui à dos de balai. Et on vous a retrouvé en bas du pic, miraculeusement vivants, mais en de mauvaises conditions."

"Merci de nous avoir porté secours, professeur."

"Allons, qu'auriez-vous fait à ma place?"

"La même chose que vous!"

"Bien. Alors ne vous tracassez plus à propos de cela. C'est ma faute, je n'ai pas surveillé Mr Malfoy d'assez près. Je suis heureux que vous vous en tiriez, mais j'aurais souhaité que tout cela n'arrive pas. Veillez bien sur lui," dit-il en faisant un geste vers Draco, " il en a besoin. Il n'aurait pas pu trouver meilleur refuge qu'à Poudlard, sauf peut-être... ici." finit-il en pointant vers le cœur de Ginny. Puis il disparut derrière le tableau, l'éclat revenu dans ses yeux bleus.

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lyz: Aah, mais ça s'arrange! Oh, et ça devient tendre... Rassurez-vous il y aura encore des péripéties... Voldie a pas dit son dernier mot! Le dira t'il dans le prochain chapitre que je vais poster demain? Non, ce ne sera pas son tour de se révéler...