lyz: désolée de vous avoir fait attendre si longtemps!!!!!! pour me pardonner, j'ai tout fini d'un coup! Y'a de l'action, ça va barder pour Voldie!!!!

12-Larmes...

Draco était assis sur une chaise, non loin de Ginny. Elle était livide, décolorée, semblait flotter dans un autre monde. Ses muscles détendus faisaient penser qu'elle dormait, qu'elle était en train de se reposer, mais elle livrait certainement la plus dure des batailles entre la vie et la mort.

Ses coudes sur les genoux et le menton dans ses mains, Draco se résolut finalement à aller chercher son frère. Il n'éprouvait pas d'affection pour les Weasley - sauf celle-ci, bien sûr- et redoutait la réaction de l'autre en le voyant et lui disant: "Ta sœur est dans le coma!" Mais il ne voyait pas d'autre solution. La dernière fois, Ginny était restée cinq jours inconsciente. Cette fois-ci, elle pourrait très bien ne jamais revenir. Plus inquiet que jamais, il l'embrassa sur le front et sortit de l'infirmerie. Les cours étaient terminés, les élèves travaillaient dans leur salle commune. Sacrifiant toute sa fierté, il se posta devant la grosse dame de l'entrée de Gryffondor. Il savait parfaitement le mot de passe mais ne pouvait l'utiliser en public, car cela occasionnerait des troubles pour Ginny. Il attendit donc patiemment que quelqu'un entre ou sorte de la prestigieuse maison aux couleurs rouge et or. Ce fut une petite blondinette qui passa la première.

"S'il te plaît!" l'apostropha t'il aussi poliment que possible. La petite eut l'air effrayée de parler à un grand Serpentard. "Je veux voir Ron Weasley. Et Harry Potter. Tu peux leur dire de venir ici?"

Elle était perplexe, et ne savait pas quoi faire.

"C'est urgent! La vie de sa sœur est en jeu!"

La blonde fit alors oui de la tête et se précipita à l'intérieur de ses quartiers. Draco se prépara au pire et eut bien raison. Ron ne se fit pas attendre, et Harry et Hermione était derrière lui. Comme d'habitude, il devint écarlate, surtout les oreilles, quand il l'aperçut.

"Malfoy!"

Et dire que ce gars était, comment dire, son beau-frère?

"Qu'est-ce que tu as fait à Ginny? Où est-elle?"

Ron avait bondit sur lui et le tenait par le col de sa robe, enragé et désespéré, prêt à lui fracasser le crâne si ça pouvait arranger les choses. Draco ne fit aucun mouvement de défense.

"Hey, grandis un peu, Weasley! Je n'ai rien fait à Ginny! Mais elle a besoin de notre aide!"

"Ginny? Tu l'appelle Ginny? Et depuis quand?"

"Ron, calme-toi!"

Harry et Hermione écartèrent Ron de Draco, méfiants mais inquiets.

"Ginny est à l'infirmerie. Elle a eu un nouveau malaise. Je sais que vous avez un sort pour briser le lien entre elle et Voldemort."

"Comment... comment tu sais tout ça?" bégaya Ron. Harry et Hermione se toisèrent avec stupéfaction, puis Hermione se retourna vers Draco.

"Non... Non, c'est impossible..." Elle fit une moue horrifiée. "Ginny n'est pas... Malfoy n'est pas..."

"Je sais tout ça pour une raison que votre brillante camarade ici présente ne pense pas ignorer, à ce que je vois. Il y a eu des fuites... Mais vous ne pouvez pas oublier tout ça un moment? Ginny va peut-être mourir si on ne fait rien!"

"Venez." dit Ron d'une voix blanche. "On va la voir. Et toi, je te réglerai ton compte plus tard!"

Le trio prit le chemin de l'infirmerie et Draco jugea préférable de ne pas les suivre de trop près. Cette fille de moldus était intelligente, pensait-il. Je ne sais pas ce que Gin lui a raconté... mais ça ne devait rien trahir...

De retour à l'infirmerie, Draco vit que Ron était assis à sa place, et se tenait d'une façon dépressive la tête dans les mains. Ginny était encore plus transparente qu'avant. Pendant ce temps, un peu plus loin, Harry et Hermione parlaient à voix basse. Hermione lui fit signe d'approcher. Harry et elle avaient le visage dur.

"Venons-en directement au fait." fit-elle. "Ginny... Ginny est amoureuse de toi, non?"

On aurait dit que les mots étaient tellement difficiles à prononcer qu'ils ne pouvaient sortir seuls de sa bouche. Draco se contenta d'un oui de la tête. Hermione et Harry n'avaient pas l'air de vouloir lui faire la peau.

"Tu sais ce qui va t'arriver si jamais Ron apprend ça?"

"Je suis déjà heureux d'être toujours entier."

"On ne te fera jamais confiance, Malfoy." dit Harry, les sourcils froncés. "Mais tu as intérêt à prendre soin d'elle! Si elle t'a choisi, on respecte son choix. Mais prends garde."

"Merci de votre compréhension. Pour votre information, c'est moi qui l'ai couvé pendant ces quinze derniers jours, alors que vous étiez joyeusement partis en vacances..."

"C'est bon, merci!" dit Hermione, sarcastique. "Maintenant il nous faut agir. Mais je ne sais pas comment tu peux te rendre utile..."

"Gin avait un plan. Mais elle ne savait pas où se trouvait Voldemort."

"Elle le sait, maintenant." affirma Harry. "Et moi aussi."

"Parfait. Et bien on va pouvoir y aller."

"Comment tu veux sortir de Poudlard?" demanda Harry, qui se demandait quel tour tordu il avait encore en tête.

"Est-ce que Gin vous a un jour parlé de l'Archeval?"

"Oui, ça fait déjà quelques mois... mais ce n'est qu'une légende..."

Draco sourit de satisfaction. Lui, une légende vivante! Reconnu comme tel par la grande Hermione Granger et le grand Harry Potter!

"Ce n'est pas une légende. Il existe réellement, et est plus près que vous ne le pensez. On peut l'utiliser pour s'enfuir de Poudlard. Il ne peut emmener qu'une personne, celle qui jettera le sort."

"C'est moi", dit aussitôt Harry.

"Mais, Harry, ta baguette est inutilisable contre Tu-sais-qui!"

"Alors passe-moi la tienne."

"Qui sait si ça va marcher?"

Harry empoigna la baguette d'Hermione et repéra un livre posé sur une table.

"Accio livre!" commanda t'il. Le livre s'en vint se poser dans les mains d'Harry.

"Tu vois, ça marche! Allez, ne te fais pas de souci!"

Draco jeta un coup d'œil discret à Ron, toujours au chevet de sa sœur.

"Alors, quand est-ce qu'on passe à l'action?"

"Pardon, Malfoy, mais je vois toujours pas le rôle que tu as dans cette expédition."

Draco soupira. Il n'allait pas se métamorphoser comme ça, devant tout le monde, à l'infirmerie!

"Tu verras plus tard. Mais j'en ai un, et capital."

"Ok", fit Harry toujours suspicieux. "Hermione, reste avec Ron, et Ginny. Lui et moi on s'occupe de Voldemort. Trêve?"

"Trêve." répondit Draco en serrant sa main tendue.

"Pincez-moi, je rêve." dit Hermione en fixant leur poignée de main.

*****

Ce soir-là, Harry, muni de la baguette d'Hermione, avait rendez-vous avec Draco en haut de la tour d'Astronomie. L'endroit était désert, il était près de minuit. Pourtant il ne se sentait pas fatigué. Il ne voulait pas que Ginny, la sœur de son meilleur ami, pratiquement une sœur pour lui, meure ainsi, et allait tout faire pour la sauver, même si cela signifiait collaborer avec l'ennemi. Il avait été stupéfait quand Hermione lui avait fait part de ses soupçons, et de la simple affirmation de Malfoy. Alors Ginny était vraiment amoureuse de lui. Le sentiment semblait être réciproque. Harry se demandait comment une telle relation avait pu commencer, et surtout, se jurait des milliers de fois d'abattre Malfoy s'il n'était pas sincère avec elle.

Quand on parle du loup... il venait juste d'arriver à sa hauteur, ses cheveux reflétant la pâle lueur de la lune.

"Alors, où est l'Archeval?" demanda Harry sans préambule. Il était nerveux à l'idée de rencontrer un animal aussi fabuleux, et surtout de le voir pour prouver que Draco ne mentait pas, que rien de tout ceci n'était une invention de toutes pièces.

"Tu doutes, n'est-ce pas?" demanda alors brusquement Draco.

"Je ne vois pas en quoi c'est nuisible." répondit Harry du tac au tac.

"Alors écoute-moi bien. Toi, et tes deux amis, je me contrefiche de tout ce qui peut vous arriver. Mais j'aime Ginny de tout mon cœur, et j'ai la chance qu'elle réponde à mes sentiments. Alors pour elle je ferais n'importe quoi, ce qui veut dire m'allier avec toi, Potter. Pour ta gouverne, sache que j'ai fuit la tyrannie de mes parents et mon destin de Mangemort. Je suis libre maintenant, et je lui offrirai tout ce que je pourrai. Et je prendrai plus soin d'elle que n'importe qui d'autre."

Harry fut un peu ébranlé par ce discours. Il ne pouvait mettre en doute sa sincérité, qui se répercutait dans sa voix.

"Très bien. Alors allons-y."

"Je vais t'annoncer une grande nouvelle, tout d'abord. L'Archeval est un Animagus."

"Un quoi? Un anima-"

Harry s'interrompit en comprenant où il voulait en venir. Il le fixa, incrédule. "Ce n'est pas..." Il leva son index vers Draco en guise de fin de phrase. Décidément ces Gryffondor étaient moins imbéciles qu'il n'y paraissait au premier abord.

Draco s'éloigna d'un pas, et à sa grande surprise, il s'agenouilla devant lui, la tête baissée et les yeux fermés. Son corps se mit à briller d'un grand éclat blanc et il étendit les bras de chaque côté de son corps, et quelques plumes jaillirent de nulle part. Il devint totalement blanc, son corps changea de proportions, deux grandes ailes poussèrent dans son dos, et bientôt, ce n'était plus Draco mais l'Archeval qui se tenait là. Harry resta ébloui devant la magnificence de la créature.

"Wha... c'est... époustouflant..." il en oublia de qui il s'agissait et toucha l'encolure du cheval ailé.

"Alors, on y va?"

Harry, un peu plus confiant, enfourcha l'Archeval qui prit son envol dans le ciel étoilé. D'un coup d'aile, ils étaient hors de l'enceinte protégée de Poudlard. Harry, effrayé au départ par la vitesse, se cramponnait à la crinière de l'Archeval. Son Éclair de feu ne serait jamais allé aussi vite, il avait de la chance que Malfoy puisse se transformer en... en ce merveilleux animal... quelle étrange chose d'ailleurs, qu'il ait reçu ce pouvoir... heureusement qu'il n'était plus du côté de Voldemort, sinon l'Archeval aurait certainement pu lui être bien utile!

Le voyage à travers la nuit glacée avait complètement transi Harry de froid, et il grelottait sur le dos de L'Archeval. Ce dernier s'en rendit compte, soupira puis commença à émettre de la chaleur de son corps pour le réchauffer un peu.

"Merci." murmura Harry. Malfoy, pas désagréable avec lui? C'était une première. Il fallait avouer qu'il avait une trop bonne motivation pour être sympathique.

Avec le sortilège des quatre-points, Harry les guida dans la nuit. Environ une demi-heure plus tard, grâce à la rapidité surprenante de l'Archeval, ils avaient atteint un village surmonté d'une colline, où se dessinaient les formes lugubres d'un manoir en ruines. (300km en une demi-heure!!! il est très très fort!!)

"Little Hangleton." murmura Harry. L'Archeval resta suspendu en l'air.

"Tu as un plan?"

"On se pose à l'extérieur du village. Ensuite, tu fais diversion, et j'entre dans la maison des "Jeux du Sort". Je trouve Voldemort, j'essaie de pas me faire tuer et de lancer mon sortilège, et ensuite...."

"Je passe aux travers des murs avec une vingtaine de Mangemorts sur les talons pour venir te chercher?"

"C'est à peu près ça."

"C'est pas gagné. On risque tous les deux de se faire tuer plus vite que prévu."

"Et selon ton point de vue ça vaudrait pas le coup?"

"Tu rigoles! Bien sûr qu'on va le faire!"

Il amorça sa descente, et ses sabots touchèrent bientôt terre. Harry abandonna à regret la croupe chaude de l'Archeval.

"Bonne chance."

"Toi aussi."

Harry serra sa cape autour de lui et Draco le vit s'enfoncer dans le village calme et obscur. Il reprit son envol et le surveilla depuis les airs. Quand il vit qu'il s'était suffisamment approché de la maison des Jedusor, il fit briller son pelage et descendit droit sur la pelouse du jardin du manoir délabré, de sorte que n'importe qui pouvait le voir. Il ne chercha pas à se cacher et sa stratégie porta ses fruits: des Mangemorts cagoulés jaillirent de partout, et il fut bientôt entouré par deux rangs de fidèles, un peu plus de vingt peut-être. Leurs baguettes étaient tendues droit sur lui, mais il pouvait se protéger de pratiquement tous les sorts. On n'est pas une créature mythique pour rien.

"Poussez-vous, bande d'idiots!" s'exclama une voix familière. Un Mangemort se fraya un chemin entre les autres et leur ordonna d'abaisser leur baguettes magiques.

"Cela ne servirait à rien!" L'homme ôta sa cagoule, mais Draco savait parfaitement qui se trouvait derrière le tissu noir. Son père.

"Comme on se retrouve, Draco... on dirait que ta copine t'a passé le message... alors tu es venu te sacrifier pour ta tendre Weasley? Que c'est chevaleresque..."

Un rire parcouru les Mangemorts. Draco sentit sa colère monter.

"Ca me rappelle ma jeunesse. Mais moi j'ai fait l'effort de choisir mon épouse parmi les meilleures Serpentard, et j'espérais que ma progéniture me serait fidèle, comme tous les Malfoy l'ont été! Mais toi tu as voulu te rebeller contre tes parents, et tu commences même à pactiser, non à t'allier avec l'ennemi... tu me fais honte, mais je mets tout ça sur le compte de l'adolescence..."

"Tu as tort. Je ne reviendrai jamais vers vous, je ne quitterais jamais Ginny, parce que je trouve en elle tout ce que vous ne m'avez jamais donné! Être parent, ce n'est pas seulement donner son nom et son sang!"

"Ne sois pas si stupide. L'amour que tu recherche, tu pourras le donner à Lord Voldemort et il te le rendra. Viens nous rejoindre."

"Je ne serai jamais ce que tu as toujours voulu faire de moi. Je serai ce que je voudrai être!"

"Tu ne sais pas ce que tu dis. L'Archeval est tellement puissant qu'il pourra diriger le monde aux côtés de Voldemort. Tu seras le maître, Draco! Dès que Dumbledore aura été éliminé et que Potter nous aura rejoint, plus rien ne pourra nous arrêter et tu auras la puissance, la gloire, le pouvoir, la richesse, tout ce dont un homme peut rêver! Et toi, tu abandonnerais tout ça pour un pitoyable amour de jeunesse? Ne me dis pas qu'on t'a sorti à Serpentard pour rien! Et d'ailleurs, je suis sûre que ta copine se sert de toi pour espionner ta maison... Cela me paraît inconcevable qu'une Gryffondor puisse s'enticher d'un Serpentard, et vice versa!"

"Tu ne sais pas de quoi tu parle!" rugit Draco, excédé.

"Bine sûr que si! Toutes les femmes sont pareilles! Tu crois qu'elle est folle de toi, mais ce n'est qu'une comédie." fit Malfoy comme si c'était la dernière des banalités. "Elle est pauvre et tu es bourré d'or. Tu crois pas que ça joue?" demanda-t'il d'une manière évidente, certain que son fils n'y avait pas pensé une seule seconde.

Mais Draco était plus intelligent que ça. Ginny ne lui avait jamais parlé de sa situation avec un visage malheureux, et avait plutôt cette fierté qu'ont tous les gens pauvres, et qu'il adorait. Elle ne lui avait jamais demandé de lui payer quoi que ce soit.

"Elle se fiche de l'argent!"

"Elle est une bonne actrice!"

Une bonne actrice? Ginny ne lui aurait pas menti, elle n'aurait pas défié tout Poudlard pour de l'argent, n'est-ce pas? Il y avait certainement de riches Gryffondor... n'est-ce pas?

"Tu doutes, je le vois. Les sentiments ne sont que des barrières qui empêchent les hommes de se réaliser pleinement. Un vrai Serpentard n'aurait aucun scrupule, mon cher Severus se charge de s'en assurer. Hey, Draco," fit-il d'un sourire plus complice. "Quand tu nous rejoindras tu auras la petite Parkinson. Elle est belle, intelligente, et plutôt douée..."

"Jamais je ne vous rejoindrai!"

Du coin de ses yeux bleus il vit Harry passer discrètement derrière les Mangemorts, qui ne se doutaient de rien. Jusque là leur plan était efficace. Harry, les pas étouffés par la neige, entra sans bruit dans la maison délabrée qui projetait parfois d'étranges lueurs.

"Et pourtant tu es venu ici pour servir ton maître." continuait Malfoy. Il avança la main pour toucher la crinière délavée de l'Archeval mais il émit un courant électrique qui le fit reculer. "Avec un de ces crins il sera invincible! Ainsi tous tes rêves deviendront réalité, s'il décide de ne pas te tuer!"

Des rêves. Ses rêves. Avait-il des rêves? Il pensa à Ginny allongée sur son lit à l'infirmerie, aussi transparente qu'un fantôme, alors que Voldemort s'accaparait sa vie... Il pensa à l'odeur de ses cheveux, au goût de ses lèvres, à la lueur au fond de ses yeux, à tous ces gestes de la vie qu'il voulait la voir faire encore et encore. Peu importe quels étaient ses rêves, ils seraient avec elle, et jamais elle n'aurait pu lui mentir. Il en était certain, et le discours de son père ne l'avait pas autant ébranlé qu'il le croyait.

Harry avait eu assez de temps, il fallait agir. Avec un grand hennissement, il se cabra et dispersa la foule des Mangemorts. Des éclairs sortirent de sa robe blanche et il galopa vers la maison, fracassant l'entrée sur son passage. Les Mangemorts tombèrent à la renverse sous l'électricité. Harry était dans le salon, dans l'ombre d'un mur, et Voldemort ne l'avait pas même remarqué. Queudver n'était nulle part, et le serpent favori de Voldemort non plus.

Avec l'agitation créée par l'Archeval, Voldemort se leva de son fauteuil en face du feu et se retourna en maugréant mais s'arrêta net quand il vit qu'il avait de la visite. L'Archeval se tenait sur le seuil, et Harry Potter à ses côtés. La bouche inhumaine de Voldemort se changea en un horrible rictus, et Draco fut un peu impressionné de le voir pour la première fois, mais surtout très haineux.

Aucun des trois ne bougeaient, et se contentaient de se fixer.

"Vous vous êtes décidés à rejoindre mes rangs?"

C'était décidément trop facile. Sa vois aiguë ne faisait plus peur et Harry, qui, dans un geste rapide, sortit une baguette magique de sa poche.

"Dolore vinculum frangi! "

Rien ne se produisit. Voldemort, se sentant agressé, empoigna aussi sa baguette magique.

"Doloris!" souffla t'il de sa voix glacée.

L'Archeval se mit entre la baguette et Harry et encaissa le choc avec un bref hennissement de douleur. Le sort l'avait touché sur le côté, là où le Magyar à pointes l'avait mordu il n'y avait pas si longtemps.

***

A Poudlard, Ginny se réveilla subitement, les mains posées sur son flanc droit et grimaçant de douleur. "Draco!" gémit-elle.

***

"J'espère que c'était un sort à retardement!" lança l'Archeval pour Harry. Il sentit un flux chaud lui monter aux yeux. Il allait re pleurer de son sang.

***

"Touche-le! Fais lui toucher ton sang!" cria Ginny. Ron et Hermione, interloqués, essayèrent de la calmer mais elle était dans une sorte de transe. Ses yeux regardaient le vide d'une manière très effrayante.

***

Draco entendit une voix, qui venait de quelque part en lui. Il la reconnut et écouta ce qu'elle disait. Obéissant au conseil, il se rua sur Voldemort d'une façon si précipitée qu'il n'eut pas le temps de se protéger par un autre réflexe que celui de se protéger de ses bras. Ses joues ensanglantées touchèrent la peau glacée de Voldemort, et celui-ci se mit aussitôt à hurler, et sa peau fumait là où il y avait du sang.

"Des larmes! Des larmes de l'Archeval! Le malédiction! Non! Il a brisé le lien!"

Harry et Draco, maintenant convaincus qu'ils avaient accompli leur travail, n'en attendirent pas plus. Les Mangemorts revenaient à la charge, Voldemort allait leur envoyer un ou deux sorts impardonnables pour se venger. Ginny était sauvée. Harry sauta sur le dos de l'Archeval.

"Accroche-toi!"

Il bondit dans les airs, traversa la plafond. Des poutres et des tuiles jaillirent dans tous les sens et volèrent en éclat autour d'eux. En quatre battements d'ailes, ils étaient hors de portée des nombreux tirs de lumière verte des Mangemorts, illuminant le ciel d'un feu d'artifice macabre. Ils étaient maintenant en sécurité, mais l'Archeval maintint sa vitesse accélérée jusqu'à Poudlard. L'Archeval dépassa la Forêt interdite, atterrit sans douceur près du lac, éreinté. Harry sauta sur le sol et l'Archeval s'écroula par terre et redevint Draco. Il était étendu par terre, endolori, et tenait de sa main ses côtés blessées, en respirant difficilement.

Harry voulait courir rendre visite à Ginny mais aida Draco à se relever. Ce dernier l'interrogea du regard et Harry lui rendit un sourire.

"Sans toi, je n'y serais jamais arrivé. Tu as sauvé la vie de Ginny."

"Bravo... pour avoir... réussi... ton sort..." dit-il pantelant. "... Harry."

"Allez, Draco, un dernier effort, on va voir Ginny à l'infirmerie."

Harry lui offrit ses épaules pour que Draco y trouve un appui et ils rentrèrent au château. Les deux garçons furent arrêtés à l'entrée par le professeur MacGonagall, qui avait l'air furieuse.

"Où étiez-vous? Nous vous avons cherché partout et-"

"Comment va Ginny?" osa la couper Harry.

L'expression de sa directrice de maison changea. Elle arborait à présent un sourire de soulagement.

"Elle est hors de danger."

"On voudrait la voir, s'il vous plait." demanda Draco qui avait reprit son souffle, mais pas beaucoup de force.

"Très bien."

Elle les escorta jusqu'à l'infirmerie. Ginny était toujours au même endroit, et était d'une coloration tout à fait normale, et dormait paisiblement, ses mains toujours placées sur l'endroit où Draco avait reçu le sort Doloris. Ron et Hermione étaient là et ne dormaient pas. Ils avaient au contraire l'air soulagé et réjoui. Les quatre élèves se firent la fête, heureux de savoir toute cette histoire enfin terminée.

La porte de l'infirmerie s'ouvrit puis se referma. Dumbledore fit son entrée, l'air plus grave que jamais.

"Messieurs Potter et Malfoy, j'aimerais vous voir dans mon bureau s'il vous plaît."

**************

Ouille... ça va barder... mais tout est enfin fini!!!! On peut respirer!!!

Allez sans tarder au prochain chapitre...