Chapitre 16 : Un calme soudain



Tout se calma subitement. L'Héritier ne fit plus rien. Les jours et les semaines passaient sans aucune tuerie, aucun meurtre. A croire qu'il prenait des vacances. Harry et Ron par contre, étaient débordés. Ils interrogeaient des témoins, récoltaient des tas d'indices et de pièces à conviction. Drago menait son enquête de son côté. Ils tenaient Hermione au courant, mais il n'y avait rien de neuf.

A Poudlard, les cours continuaient et Hermione aidait tant qu'elle pouvait Severus, écrasé entre ses fonctions de Directeur par intérim, Professeur de Potions et Directeur de Serpentard, sans oublier le Club. Si bien qu'au bout de quelques semaines, elle décida que les élèves se passeraient de cours de langues. Severus protesta faiblement mais elle fut intraitable. Il s'inclina.

Le mois d'avril arriva avec les examens de fin d'année qui commençaient. Severus était plus que jamais débordé entre les plannings des examens, les sujets et les problèmes de gestion. Hermione vint le voir un soir alors que les lumières de son bureau étaient encore allumées.

- Severus ? Il est tard, que faites-vous encore debout ?

- Je travaille.

- Vous travaillez trop. Je vous trouve anormalement pâle ces derniers temps. Vous ne dormez pas assez.

- Hermione, laissez-moi travailler, je vous prie.

Hermione remarqua l'éclat fiévreux de son regard. Elle s'avança vers lui et posa sa main sur son front.

- Mais vous êtes brûlant de fièvre ! Vous allez me faire le plaisir d'aller tout de suite au lit !

- C'est une invitation ? plaisanta-t-il faiblement.

- Je vous en prie ! Je vous accompagne.

Elle le suivit dans sa chambre et le laissa se déshabiller tandis qu'elle préparait une potion pour faire baisser la fièvre. Quand elle revint avec la tasse, il était assis au bord de son lit, vêtu d'un tee- shirt et d'un caleçon noirs.

- Buvez ça.

- Une potion que je vous ai enseignée ?

- Quoi d'autre ? J'ai eu un bon Professeur dans ce domaine.

- Ecorce de saule, feuilles de mandragore et pétales de rose.

- Excellent contre la fièvre. Severus, vous travaillez trop.

- Il faut bien. Je me demande comment faisaient Dumbledore et Minerva.

- Eux n'avaient pas de cours à assurer. Laissez-moi vous aider. A partir de demain, j'enseignerait les Potions à votre place.

- Les Serpentards ne vous accepteront jamais.

- Ils devront bien. Ils me fourniront une bonne occasion de leur enlever des points.

- Soyez juste.

- Je l'ai toujours été.

- Ça me fait plaisir de voir que vous vous inquiétez pour moi.

Hermione le regarda, et se décida à lui avouer ses sentiments.

- Severus. . . Vous comptez énormément pour moi. Je ne supporterai pas de vous perdre.

- Qui parle de me perdre ? Je n'ai pas l'intention de mourir, faites-moi confiance.

- J'ignore ce que vous pensez de moi, si vous ressentez quelque chose pour moi, mais moi, je vous aime. Je suis amoureuse de vous depuis déjà plusieurs mois.

- Hermione. . .

Leurs regards se fondirent l'un dans l'autre. Severus n'osait croire ce qu'il venait d'entendre. Hermione l'aimait ! Lui qui était seul depuis si longtemps. . . Il attira Hermione, debout devant lui, et l'emprisonna entre ses bras.

- Vous ne pouvez savoir comme vous me rendez heureux.

Hermione sourit de bonheur. Elle prit son visage entre ses mains, se pencha et l'embrassa.

- Je vous aime Severus.

Ils tombèrent sur le lit. Ils éclatèrent de rire.

- On dirait que vous avez retrouvé votre forme, Professeur Rogue !

- On dirait en effet !

Il roula sur elle et la couvrit de baisers fougueux. Elle le repoussa doucement.

- Nous avons une dure journée demain. Les examens à préparer. . .

- Restez avec moi cette nuit. Je vous promets que je ne vous toucherai pas.

- Je ne sais. . .

- Ayez pitié d'un pauvre malade grelottant de fièvre. . .

Elle éclata de rire.

- D'accord ! Vous avez gagné. Je reste.



Hermione s'éveilla au terme d'un long baiser passionné. Elle avait passé la nuit sagement blottie dans les bras de Severus.

- Bonjour Hermione.

- Bonjour Severus. Mmm. . . J'avoue que c'est agréable d'être réveillée ainsi.

- Alors, nous devrions nous arranger pour que cela se reproduise plus souvent.

Elle le regarda et sourit.

- Pourquoi pas ?

Elle se redressa.

- Bon, assez plaisanté. Donnez-moi votre emploi du temps. Je vais essayer de l'arranger avec le mien pour les Cours de Potions.

- Les Serpentards n'accepteront jamais.

- Ils seront obligés. Les examens sont la semaine prochaine. Faites-moi confiance.

- Très bien.

Ils annoncèrent la nouvelle le matin-même dans la Grande Salle. Si les Gryffondors, Pouffsouffles et Serdaigles acueillirent cette modification avec joie, il n'en alla pas de même pour les Serpentards. Ceux- ci faisaient une tête d'enterrement quand ils surent que ce serait cette Sang-de-Bourbe qui allait les prendre en charge.



Severus fit irruption dans son bureau à l'heure du déjeuner. Elle était assise à son bureau et préparait ses cours pour l'après-midi.

- Je peux savoir ce que signifient les 100 points que vous avez enlevés à ma Maison ?

- Demandez-le à vos élèves. Ils ont été insupportables ce matin.

- Justement. 100 points enlevés de façon arbitraire plus un devoir à faire en punition. Trois rouleaux de parchemin sur les vertus du sang de dragon.

- Severus, j'ai été parfaitement juste. Si vos élèves ne sont pas contents, alors qu'ils évitent de perturber mon cours.

- Annulez au moins 50 points.

- Non.

- Hermione, je vous préviens. . .

- Quoi ?

Elle se leva, alla fermer la porte et fit face à Severus, furieuse.

- Croyez-vous que ce soit facile pour moi de faire un cours quand tous les Serpentards se liguent contre moi ?

- Je vous avais prévenue !

- Ne m'interrompez pas ! Depuis ce matin, ils n'ont pas arrêté de me traiter de Sang-de-Bourbe. Ces insultes ne m'atteignent plus depuis longtemps, d'autant plus que je suis un Sang Pur comme le dit si bien Drago, mais figurez-vous qu'un de vos chers Serpentards favoris m'a posé une question très intéressante : pourquoi ne retournerai-je pas sur le trottoir d'où je vient ? Tous ses camarades ont éclaté de rire, bien évidemment. Alors mettez-vous bien dans la tête, Professeur Rogue, que je ne retirerai pas de points ni quoi que ce soit en leur faveur.

- Hermione. . . je ne savais pas.

- Alors, ne parlez pas sans savoir. Maintenant, excusez-moi, j'ai du travail.

Elle le mettait à la porte.

- Hermione. . .

- Dehors !!

Il s'inclina et sortit. Hermione le rejettait et il comprenait. Il avait pris la défense de sa Maison avant même de savoir ce qu'il s'était passé. Bref, il s'était comporté en parfait imbécile. Dès qu'Hermione se calmerait, il présenterait ses excuses.

Dans l'après-midi, cinquante points de plus furent enlevés aux Serpentards.Bientôt, le bureau du Professeur Rogue fut pris d'assaut. Tous racontèrent que le Professeur Granger enlevait des points arbitrairement sans qu'ils n'aient rien fait. Bien sûr, il se doutait qu'ils exagéraient mais il promit d'arranger les choses. Le préfet de sa Maison exigea des mesures radicales et exemplaires devant tout le Collège. Severus répugnait à humilier Hermione mais il ne put faire autrement, sinon il perdait son autorité autant en tant que Directeur de Serpentard que de Poudlard en entier.

Au dîner, Hermione discutait avec Sirius.

- Ces Serpentards m'horripilent. J'ai vu qu'ils avaient perdu 150 points aujourd'hui. C'est ton ?uvre ?

- Qui d'autre ? Quand je faisais mes cours de Métamorphoses, il n'y avait pas de problèmes, mais depuis ce matin ça empire.

- Je trouve que depuis que Severus est devenu Directeur de Poudlard, les Serpentards ont tendance à se croire supérieurs à tout le monde.

- Severus prend leur défense.

- Evidemment. Il s'agit de sa Maison quand même. Mais qui a eu l'idée de faire de toi Professeur de Potions ?

- Moi. Severus est débordé en ce moment, au point d'en tomber malade.

- Tu te préoccupes beaucoup de lui.

Sirius dit cela d'un ton innocent mais Hermione rougit.

- Je l'apprécie beaucoup.

- Tu ne l'apprécies pas seulement.

- Bon, tu as raison. Mais ce matin, je te jure que je l'aurais volontiers étranglé.

- Tiens, le voilà qui arrive justement.

Le c?ur d'Hermione fit un bond. Elle savait qu'elle avait été injuste avec lui le matin-même. Elle voulut lui sourire mais son air sombre l'en empêcha. Le silence tomba, toutes les têtes se tournèrent vers lui.

- Professeur Granger, je voudrais vous voir un instant.

Elle sut d'instinct que cela concernait les Serpentards. Elle put voir ceux-ci arborer des sourires triomphants. Elle ne leur ferait pas le plaisire de se voir humilier.

- Cela ne peut-il pas attendre ?

- Non.

- Si cela concerne les Serpentards, Professeur Rogue, ma décision est irrévocable.

- Allons en parler dans mon bureau.

Elle vit dans son regard une lueur de supplication. Elle soupira et se leva.

- Bien, allons-y.

Ils partirent par la petite porte située derrière la table des professeurs.

Elle le suivit silencieusement jusqu'à son bureau.

- Professeur Rogue, si cela concerne. . .

- Non. Ils voulaient vous voir humiliée et votre autorité remise en cause.

- Ils s'attendent sans doute à ce que ces 150 points soient rétablis.

- Tout à fait.

- Hors de question.

- Que s'est-il passé cet après-midi ?

- La même chose que ce matin. En moins grave.

- Je sais que ces élèves sont très difficiles. . .

- Ils sont insupportables.

-Je vous comprends.

- Et je maintiens les points et les punitions.

- D'accord.

- Pourquoi m'avoir fait venir ?

- Pour deux raisons : pour satisfaire les Serpentards et parce que vous me manquiez.

- Je vous manquais ?

- Oui. Je m'excuse pour ma conduite de ce matin. Je suis impardonnable.

- J'accepte vos excuses et je vous présente les miennes. J'étais en colère à midi. Il a fallu que je passe mes nerfs sur quelqu'un.

- Et il a fallu que ce soit moi.

- Je suis désolée.

- Tout s'arrange.

Il s'approcha d'elle et l'embrassa.

Tout s'arrangeait pour le mieux. Mais l'Héritier n'avait pas fini de faire parler de lui.



Fin de ce chapitre !!! Pas d'action, rien que de l'amour ! Pour ceux et celles qui veulent de l'action, suite au prochain chapitre !!