Quand le professeur McGonagall revient, le silence se fit. Elle posa le choixpeau magique sur son tabouret à trois pieds, puis alla rejoindre la table des professeurs, à droite de Dumbledore.
Les élèves de première année étaient en troupeau, transis de peur.
Une fente se dessina dans le vieux chapeau tout rapiécé et il se mit à réciter:
"nouveaux marmons
pour une nouvelle année
Mais à quelle maison
Etes vous destiné?
Car c'est ainsi
Que Poudlard est formé
Et c'est moi qui choisi
Pour laquelle vous êtes fait.
Mais au départ
Ce n'était pas moi
Ni le hasard
Ni les feux de joie.
Poudlard fut construit
Voilà mille ans de cela
Par quatre érudits
Les plus grands de ce temps là.
Godrig Gryffondor
Avait un courage d'or
Et que possédaient
Ses élèves préférés.
Pour Rowena Serdaigle
Les sciences étaient sa vie
Et bien sûr étaient tel
Ses gentils favoris.
Pour Salazard Serpentard
Qui préférait la ruse
Seulement cette muse
Vénéraient ses lascars.
Pour Elga Poufsouffle
Travail était son souffle
Et généreux et loyaux
Etait son petit lot.
Mais pensant à leur mort
Ils ne voulaient faire du tord
Aux jeunes écoliers
Qu'ils devaient former.
Ainsi donc ils m'ont créer,
Me délogeant de la tête de Gryffondor
Et d'un esprit je fut doué
Pour faire le partage après leur mort.
Soumettez-vous à mon choix
Et ne vous en faites pas
Je ne me trompe pas
Je suis le chapeau du choix.
Un tonnerre d'applaudissements éclata.
"Il est vraiment doué ce choixpeau, s'exclama Ron."
Le professeur McGonagall reprit la parole:
" Je vais vous appeler par ordre alphabétique, déclara-t-elle à l'intention des première année. Vous viendrez vous asseoir sur le tabouret et vous poserez le choixpeau sur votre tête. Il décidera ainsi de votre maison. Vous l'adopterez et ferez tout au cours de l'année pour qu'elle gagne la coupe des quatre maisons.
AGUISSE Léda!"
La jeune fille vint timidement et posa le choixpeau sur sa tête. Celui-ci dit aussitôt:
" SERPENTARD!"
Des applaudissement fusèrent de la table de cette maison.
McGonagall reprit:
" BABNOT Delphine!"
Le choixpeau prit un instant de réflexion avant de crier pour que tous l'entendent bien:
" POUFSOUFFLE!!"
Les applaudissements éclatèrent à une seconde table, aussi enthousiaste que la première.
Le professeur appela:
" BRAQUIER Encius!"
" GRYFFONDOR!! Cria le chapeau."
Harry applaudit avec sa table entière.
" CALONTI Hugo!"
" SERDAIGLE!!"
L'appel continua mais Harry ne suivit plus que d'une oreille distraite. Ses yeux s'étaient étrangement arrêtés à cette table où Cho était assise.
"Tu ne regarde pas la répartition Harry? Demanda une chaleureuse voix bien connue mais qui le fit tout de même sursauter.
C'était Nick-quasi-sans-tête, le fantôme de la tour de Gryffondor.
- Regarde, reprit-il, le jeune garçon blond, assez grand, c'est mon arrière-arrière-arrière… euh…non, zut… Oh! Pourtant je me suis entraîné! Lança-t-il tristement. Bon, c'est mon descendant. Il s'appelle Loïc Vernodesse. Il n'a plus le même nom que moi mais il est bien de ma famille. J'espère qu'il sera à Gryffondor! Beaucoup de mes descendants y sont allé!"
C'était justement à lui de passer. Il enfila prudemment le couvre-chef magique et s'assit sur le tabouret. Le choixpeau hésita un moment puis cria:
" POUFSOUFFLE!!"
Nick qui s'était tenu dressé, haletant, s'affaissa d'un coup.
" Enfin, reprit-il l'air plus dépité que jamais, c'est tout de même une bonne maison Poufsouffle. Notre regretté champion Cédric Diggory en est sorti, et dieu sait qu'il était valeureux! Et puis le moine gras est un bon ami…"
Il repartit tête baissée.
" Qui c'est le moine gras? Demanda un première année à Harry.
- C'est le fantôme de la maison Poufsouffle, répondit-il avec un sourire.
Le garçon se tut un moment avant de reprendre:
- Dit, pour les quelques blessures que vous avez eu, toi et tes amis, dans le train, il n'y a pas d'infirmerie?
- Bien sûr que si mais Dumbledore nous a dit d'y aller après le repas. Et d'ailleurs il a soigné l'essentielle lui-même.
- Et… c'est où?
- Avec tous les couloirs et les escaliers qu'il y a à Poudlard, ce serait un peu long à t'expliquer, répondit Harry en riant. Si tu es perdu, demande à Nick, il adore aider les premières années. Mais tais-toi maintenant, la cérémonie de répartition est terminée, Dumbledore va parler."
En effet, le directeur se leva et commença:
"Voilà une nouvelle fournée de nouveaux élèves pour remplacer ceux qui sont parti! Pour les anciens, je vous présente votre nouveau professeur de défense contre les forces du mal: le professeur Andrius Bloschovska."
Harry ne l'avait pas remarqué. C'était un homme de petite taille, recouvert d'une grande cape rouge. Ses cheveux blonds taillés en brosse et ses joue potelées lui donnait un air enfantin.
Dumbledore reprit:
" Comme vous le savez sûrement déjà, en raison du conflit qui a eu lieu dans le Poudlard-express, Serdaigle et Poufsouffle commence l'année avec trente points d'avance sur Gryffondor et soixante sur Serpentard."
Des explosions de joie retentirent aux deux tables avantagées.
" Je rappelle par la même occasion, qu'il est interdit de se battre dans l'enceinte de Poudlard. Mais sinon, termina Dumbledore, que tous les pioupious, les grigris et les batailleurs de cette salle se régalent. Un bon repas est comme une belle fable, personne n'y croit et pourtant ça existe ! La preuve : à table !
Les victuailles apparurent dans les plats d'or.
" Il est un peu fou, non? Demanda le première année à Harry.
- C'est amusant, répondit-il en servant pensivement des saucisses et du gratins, c'est exactement ce que j'ai dit à Percy, le préfet de l'époque, la première fois que je l'ai entendu. Il m'a répondu que c'était un génie mais que, en effet, il était un peu fou. Je me suis vite aperçu qu'il avait tout à fait raison!
Dit Ron, enchaîna-t-il à l'adresse de son ami, tu le connais ce… Polofska?
- Bloschovska? J'en ai entendu parler, répondit-il en tentant de rassembler ses souvenirs. C'est un professeur russe assez célèbre.
- Il n'a pas l'air terrifiant pour un professeur de défense contre les forces obscures, remarqua Harry.
- Oui, en effet. Mais j'ai entendu dire que c'était un expert en défense contre les sortilèges.
- Dumbledore a sûrement dû voire que, avec Lupin, nous avons surtout rattrapé notre retard et étudier les monstres, et que Maugrey, ou plutôt l'imposteur, nous n'avait enseigné que les sortilèges impardonnables, commenta Harry."
Le repas prit fin, après quelques éclairs au chocolat, poires belle Hélène, mille-feuilles, et autres délices.
Harry, Ron, Hermione, Neville, Fred et Georges se rendirent à l'infirmerie. Au dernier moment, l'élève de première année avec qui Harry avait un peu discuté l'interpella:
" Au fait, Harry, je m'appelle Paul-Emile Siliuc, dit Polo."
Puis il repartit en suivant le préfet que emmenait les nouveaux au dortoir.
Harry repartit vers l'infirmerie avec ses amis.
Quand ils arrivèrent, les Serpentards étaient déjà là. Eux non plus n'avaient pas grand chose mais un bleu gênant ou un poignet douloureux les incommodait légèrement. Bref, ce que Dumbledore n'avait pas vu ou laissé. Mrs Pompresch les soigna en leur faisant la morale. Une fois qu'ils furent tous passés, elle tint à garder Neville pour la nuit, car avec son épaule déboîtée, c'était de loin lui qui était le plus sérieusement blessé. Il réussit, après dix minutes d'efforts, à la convaincre que c'était inutile et put s'échapper avec les autres. S'ils était resté, il n'en aurait pas fallu plus pour que les Serpentards se moquent de lui pendant une semaine et étant maladroit et oublieux, il avait déjà sa dose.
Les Gryffondors repartirent vers leur salle commune. Mais arrivés au tableaux de la grosse dame en robe rose qui gardait l'entrée de la tour de Gryffondor, ils s'aperçurent qu'ils ne connaissaient pas le nouveau mot de passe.
" Si Rusard nous trouve là en train d'attendre, ça sera notre fête, grogna Ron.
- Oui, en plus, on ne peut plus se permettre de faire perdre d'autres points à notre maison, ajouta Hermione.
- On n'a plus qu'à aller gentiment en rang à la salle des professeur voire si on ne trouve pas McGonagall, soupira Harry.
- Tu sais, dit Georges, Ron nous a tout raconter depuis que l'on sais que Sir…
Harry grinça des dents. Georges avait faillit prononcer le nom de son parrain, ce qui était à tout pris à éviter à Poudlard.
- … que Sniffle est innocent, reprit il en rougissant. Et c'est bien dommage que Cornedrue, Patemole, Lunard et Queudvert n'aient pas trouvé un passage secret pour rentrer dans la salle commune.
- Ils n'en avaient pas besoin, soupira Harry."
Au moment où ils s'apprêtaient à repartir, le portrait pivota laissant place au préfet de Gryffondor.
" Ah! s'exclama-t-il. Je venais voire où vous étiez. Le nouveau mot de passe est Magyar à pointes! Et je crois d'ailleurs que ce n'est pas tout à fait innocent!"
Harry se sentit rougir jusqu'à la racine des cheveux.
Tous rentrèrent, le préfet en tête.
Quand ils arrivèrent, des cris de joie retentirent. Lee Jordan, étant commentateur des matchs de quidditch, fût invité à monter sur une table pour prononcer un discourt.
" L'année commence plus que bien! Malgré les quelques bleus qui ornent nos guerriers Ron, Fred et Georges Weasley, Neville Londubat, Hermione Granger et Harry Potter, nous sommes fiers de pouvoir vous annoncer que nous avons gagné une grande bataille contre les Serpentards! Et les quelques trente points de retard que nous avons sur Poufsouffle et Serdaigle ne sont rien comparés aux trente points d'avances sur les favoris de ce vieux Salazard. L'année ne commence pas sous le signe de la montée de Gryffondor mais sous celui de la déchéance de Serpentard, ce qui est presque aussi magnifique!"
Un tonnerre d'applaudissements retentit, accompagné d'hurlements de joie et de sifflets.
" Une minute, reprit Lee. Je voudrais rendre hommage à celui à qui nous devons tout: le grand, le merveilleux, le magnifique, le majestueux, le royal TREVOR!! Crapaud de son état."
Les applaudissements encore plus soutenues firent trembler le mur de la salle ronde.
Quand le public se fut un peu calmé, le préfet prit la place de Jordan et déclara:
" Je signale aux joueurs de notre équipe qu'ils devront se rendre jeudi prochain à dix-huit heures trente sur le terrain de quidditch pour désigner un nouveau capitaine, Dubois étant parti il y a deux ans."
La fête dura quelques heures puis la salle commune se vida. Harry et Ron, fatigués, se retirèrent rapidement dans leur dortoir, se glissèrent sous leurs couvertures et s'endormirent aussitôt.
Harry était réveillé mais ne voulait pas ouvrir les yeux. Le réveil n'avait pas encore sonné mais il ne tarda pas. Son cri strident retentit dans le dortoir. Harry se redressa donc, tira les rideaux de velours rouge de son lit à baldaquins et s'assit sur le rebord. Maintenant qu'il avait réussit à franchir ce cap, il n'avait plus envie de se rendormir. Il s'habilla soigneusement et tira d'un grand coup le rideau du lit de Ron, lui envoyant le soleil en pleine figure. Celui-là grogna mais se leva assez rapidement. Ils descendirent tous deux dans la grande salle où un délicieux petit déjeuné les attendait. Hermione était déjà là, le nez plongé dans un son livre d'aritmancie.
" Quoi? s'exclama Ron. Tu bosses déjà? Mais on a encore eu aucun cours!
- Je n'ai pas beaucoup révisé l'arithmancie cet été! Répondit Hermione rapidement sans lever les yeux. Je n'ai lu que les quatre premiers chapitres du nouveau manuel.
- Et ça ne te suffit pas?
- Le programme est très difficile cette année!"
Ils s'installèrent autour d'elle et mangèrent rapidement. Les nouveaux emplois du temps circulèrent le long de la table. Harry saisit le sien et laissa échapper un soupir; il commençait l'année par un cours de divination avec le professeur Trelawney.
Ron et lui partirent donc tout en haut de la tour nord, grimpèrent l'échelle et prirent place sur des poufs dans le fond de la salle. Une odeur d'encens insoutenable embaumait la classe. Une fois que tout le monde fut arrivé, Mrs Trelawney commença de sa voix aiguë qui ressemblait plutôt à un souffle:
" Mes chéris, cette année, nous allons aborder les bases de l'un des thèmes les plus complexes de la divination: la lecture des signes de la nature. La première partie de notre programme réside en la compréhension du vol des oiseaux. Je vous invite donc à monter sur le toit où j'ai déjà installé les instruments."
Elle ouvrit une trappe dans le plafond et plaça l'échelle avant de monter, suivie des élèves.
La tour nord était une des deux tours crénelés, sans toit, entièrement plate, avec celle d'astronomie. Harry pensa que le terme installé était un peu fort. Un matériel incroyable était éparpillé: jumelles, longues-vues, et autres instruments encombraient le passage.
"Installez-vous par deux, avec une longue-vue, derrière les créneaux. Vous avez de la chance, s'exclama-t-elle, nous sommes en pleines migration des oies sauvages. Dès que vous verrez une pompe, comptez les, regardez bien la forme que décrit le groupe et appelez moi."
Harry et Ron s'installèrent et scrutèrent l'horizon en papotant. Ils aperçurent bientôt un groupe d'oiseau.
"Professeur! Appela Ron tandis que Harry collait son œil à l'oculaire pour les compter.
- Oui? Dit-elle en accourant. Vous en avez vu? Combien y en a-t-il?
- 13, répondit Harry sans décrocher de la lunette. Ah non, il y a un hibou postal au milieu, ça n'a rien à voire… D'ailleurs il ne fait que traverser. C'est une grosse chouette lapone à l'air bien acariâtre.
Ron pouffa.
- 13? Il y en a 13? S'exclama Trelawney en se collant la main sur la bouche.
- 12 madame, je vous ai dis que…
- Mon pauvre garçon, vous êtes en danger de mort!
Harry soupira, exaspéré. Cela faisait deux ans qu'il avait commencé les cours de divination et cela faisait de ans que Trawnley lui annonçait ça mort à tous les cours.
- Quelle forme? Demanda-t-elle précipitamment.
- Pardon? Répondit Harry.
- Quelle forme à le groupe? Répéta-t-elle un peu énervée en lui arrachant la longue vu des mains. Ah! Mon dieu! Reprit-elle. Une forme de flèche! Votre fin est proche!
Une fois qu'elle eu achever ses prédictions morbides, elle repartit vers un autre groupe.
- Une flèche? Ou est ce qu'elle voit une flèche? Demanda Ron. Plutôt patatoïde comme forme non?"
Harry regarda les énormes jumelles de la taille de deux caméscopes posées sur les lunettes grosses comme des hublots de la prof et se demanda une minute à quelle grosseur elle voyait les oies…
" Cette chouette me fais penser qu'il faudra que j'aille à la volière à la pause, reprit-il à l'adresse de Ron sans se soucier le moins du monde des paroles du professeur.
- Quelle chouette? La prof? Répondit Ron, l'œil toujours collé à l'oculaire.
- Euh… Non… La lapone…
- Ah! Et pourquoi? T'as du courrier à envoyer?
- Je vais écrire à Sniffle et il faut que je signal à la gazette du sorcier que j'ai changé d'adresse."
Trelawney ne cessait de lancer de grand regard de compassion à Harry, ce qui commençait à énerver Ron qui ne pouvait plus lui parler tranquillement.
Tout d'un coup, vers la fin de l'heure, il cria en pointant le doigt du ciel:
"Harry, regarde! Un kangourou volant! Tu vas bientôt mourir!"
Seamus et Dean explosèrent de rire sous l'air indigné de Pavati et Lavande, fanes incontestables et incontestées de Trelawney. La professeur le regarda sévèrement mais ne dit rien, à son grand soulagement.
La cloche sonna enfin.
Harry et Ron descendirent la première échelle, rangèrent leur affaires et passèrent par la trappe pour rejoindre le couloir. Ils allaient descendre un escalier suivi par Dean et Seamus toujours hilares, quand deux élèves de septième année de Serdaigle passèrent devant eux en s'exclamant:
"Tiens voilà Harry le fauve et Ron le fou de guerre."
Dean et Seamus qui s'étaient légèrement calmé les regardèrent un instant avant d'exploser à nouveau, pliés en deux, se tenant le ventre.
"Comment ils nous ont appelés? Demanda Ron hébété.
- Le fauve et le fou de guerre! S'étrangla Dean, devenu écarlate à cause de son fou rire."
Il s'appuya contre le mur pour ne pas tomber.
Harry fit signe à Ron de continuer le chemin. Il jeta un coup d'œil à son emploi du temps. Ils avaient à présent cours de métamorphose avec McGonagall, au troisième étage. Dans le couloir, ils rencontrèrent Hermione, la main plaquée sur le front et l'air totalement exaspéré.
" Ca va? lui demanda Harry.
- Tu sais comment ils m'appellent depuis la bagarre?
- Non…
- LA PUCELLE DU POUDLARD EXPRESS!!
Dean et Seamus se mirent à rire encore plus fort avant de s'écrouler par terre.
- Qu'est ce qu'ils ont ces deux là? demanda-t-elle en les désignant d'un signe de tête.
- Ils sont hilares depuis que deux Serdaigles nous ont appelés Harry le fauve et Ron le fou de guerre, répondit Harry blasé.
- Non, gloussa Seamus, depuis le coup du kangourou!
Il explosa au souvenir de cette remarque.
- Le coup du quoi? demanda Hermione.
- Oh, rien, Trelawney qui avait lu la mort de Harry dans le vol des oiseaux… Je n'ai pas pu m'empêcher de lancer quelque chose.
- Et bien Potter, vous allez encore mourir? Demanda McGonagall en adressant un discret sourire à Hermione qui avait été la seule à la croire quand elle avait fait remarquer qu'aucune des morts que prédisait Trelawney ne s'étaient réalisée.
- Je suis en danger de mort perpétuel, soupira-t-il en levant les yeux au ciel. J'ai un abonnement que je renouvelle à chaque cours de divination, ça devient lassant…"
McGonagall ayant repris son habituel ton strict fit rentrer les élèves dans la salle. Alors qu'ils allaient s'installer, Dean et Seamus qui s'étaient retenu devant le professeur n'en purent plus et explosèrent plus fort que jamais. Voyant l'air exaspéré de Ron, Hermione et Harry, McGonagall demanda:
" Ils sont comme ça depuis longtemps?
- Depuis un quart d'heure ou une demi heure peut-être répondirent-ils.
- Je vois… Depuis le cours de divination, n'est ce pas?
Harry crut percevoir sur ses petites lèvres serrées un furtif sourire.
- Granger, Potter, conduisez-les à l'infirmerie. Je ne peux pas faire cours dans ces conditions, déclara-t-elle.
Harry et Hermione se levèrent, les prirent par le bras et les tirèrent tant bien que mal jusqu'à la porte. Voyant leur difficulté, le professeur ajouta:
- Weasley, allez les aider. Et revenez vite quand vous avez terminer. Il s'agit de ne rien manquer de la difficile leçon que nous allons aborder. "
Ron, ravis de pouvoir partir quelques minutes avec ses amis, arriva avec un grand sourire en se retroussant les manches. McGonagall griffonna un mot à l'intention de Madame Pompresch qu'elle signa nerveusement avant de le donner à Ron et claquer la porte derrière eux.
A mis chemin, Dean lança:
" Tu te rends compte Seamus, on est emmené à l'infirmerie par un fauve, une pucelle et un fou de guerre!"
Cette parole signa le commencement de la fin. En effet, à partir de ce moment, même avec toute leur bonne volonté, il fut impossible de les faire avancer. Ils tentèrent d'en pousser un à trois mais celui-ci s'écroula lamentablement par terre, plié en deux. Ils s'acharnèrent ainsi pendant cinq minutes avant de renoncer.
"Je sais ce qu'on va faire, déclara Hermione en reprenant son souffle. Harry, tu vas courir à l'infirmerie chercher madame Pompresch et nous, on les garde ici.
- Mais si Rogue ou Rusard passe par là et vous voit, il ne voudra rien savoir, et…
- C'est bien pour ça que je te dis: COURS!"
Harry pris ses jambes à son cou et se précipita vers l'infirmerie, dévalant les escaliers à une allure folle, courrant à perdre alêne dans tout les couloirs. Mais en prenant un virage serré, il percuta une petite chose rouge vif qui tourna en vrille avant de tomber. C'était le professeur Bloschovska. Celui-ci se releva, un peu étourdit, regarda Harry et lui dit:
"Vous êtes bien pressé jeune homme, où courrez vous donc comme…
Mais il s'interrompit. Il regarda fixement le front de Harry. Ce dernier n'avait jamais vu le professeur d'aussi près. De là, il voyait son visage marqué par le temps et les quelques cicatrices souvenirs de ses combats. Mais ses yeux sembler rire en permanence, même tout de suite, malgré son trouble:
- Ma parole, béguéya-t-il, vous êtes…
- Oui, c'est moi, répondit Harry en baissant les yeux.
Il était toujours gêné quand quelqu'un le reconnaissait comme ça. Ce n'était pourtant pas la première fois!
- Et bien, reprit le professeur, où court Harry Potter, ainsi?
- Je vais chercher Mrs Pompresch. J'ai deux amis qui ont piqué un fou rire, ils ne peuvent plus s'arrêter. Le professeur McGonagall nous a dit de les emmener à l'infirmerie mais nous n'arrivons même plus à les faire avancer.
- Qui ça "nous"?
- Moi et deux autres amis, Ron Weasley et Hermione Granger.
- Ah! Deux autres pris dans la bagarre… Si vous le voulez, je peux vous aider en les faisant planer.
- Si vous avez le temps, vous nous rendriez un grand service!
- Allons-y."
Ils revinrent vivement où Harry avait laissé Ron, Hermione, Dean et Seamus.
Voyant leur sauveur arriver, Ron ne pu s'empêcher de lâcher:
"La cavalerie!"
Bloschovska leur montra comment faire planer un homme, ce qu'ils arrivèrent à faire à trois sur Seamus, le plus léger.
Arrivés à l'infirmerie, ils déposèrent les deux patients sur un lit et l'infirmière alla vite chercher une potion d'une couleur peu ragoûtante dans le placard du font. Elle leur ouvrit sèchement la bouche et après avoir versé quelques goûtes dans les deux gosiers, elle leur referma aussi brusquement. Les deux garçon cessèrent aussitôt de rire.
"Ce qui est ennuyeux, précisa-t-elle, c'est qu'ils ne pourront plus rire du tout pendant une semaine, c'est une potion très efficace et longue durée!
- Le rêve, laissa échapper Ron.
- Mais, vous êtes encore là vous trois? S'exclama-t-elle en se retournant. Retournez en cours, en plus vite que ça!"
Harry, Ron et Hermione repartirent donc rapidement pour terminer le cours de métamorphose.
A la pause, ils montèrent à la volière et Harry envoya ses deux lettres.
La matinée se termina rapidement.
Ils entrèrent dans la grande salle pour déjeuner quand Malefoy arriva, accompagné de Crabbe, Goyle et tout un groupe de Serpentards à l'air peu subtil.
"Tiens, voilà, le fauve, la pucelle et le fou de guerre!
- Plait-il Malefoy? Répondit Hermione calmement. Tu es déçu qu'on ne t'ait pas donné un surnom, toi aussi?
- Oh, non, désapprouva Ron. Il a été tellement minable contre Harry ou Neville, le seul qu'on pourrait lui donner c'est le punching-ball!
- Le bouffon de guerre fait de l'humour on dirait! Dit Malefoy en adressant un sourire sarcastique aux autres Serpentards.
- Gard à la Pucelle! S'exclama Pensy Parkinson en repartant avec le groupe."
La journée se termina avec les réflexion perpétuelles des Serpentards comme "Au loup! Au loup!" ou "Pour Orléans t'as quelques siècles de retards!"
Et les frères Cryvet, deux élèves de 4eme et seconde année qui éprouvaient tous les deux une parfaite admiration pour Harry, ne cessaient de lui demander à longueur de temps:
"Ca va Harry? En forme Harry? Tu sais, tu te bas très bien Harry! On peut faire quelques chose pour toi Harry? Tu sais que tu peux toujours compter sur nous Harry! Il te vas très bien se pseudo Harry! On peut venir avec toi Harry? Ca va Harry?"
Le lendemain se passa aussi ainsi mais dans la soirée, il n'en put plus. Il se retourna et cria:
"Oui, je vais bien , merci! Vous me l'avez demandé au moins mille fois aujourd'hui! Et ne faites plus aucunes allusions à ce surnom ou je…
- Tiens le lionceau miaule! S'esclaffa Malefoy qui passait par là.
Tous les Serpentards se mirent à rire.
Harry craqua et hurla:
- MARRE!!!"
Il partit en montant les marches quatre à quatre et prit le couloir principal du 7ème étage pour rejoindre la tour de Gryffondor sans se rendre compte que tout le monde faisait un bond de côté sur son passage.
Une petite voix l'interpella:
"Ca va Harry?"
Ce dernier, pris dans sa fureur, ne fit pas attention à l'intonation de la voix, se retourna brusquement et cria en levant violemment la main:
"Calvin, si tu continu à me…"
Mais il s'interrompit… c'était Cho. Surprise par le geste de Harry, elle avait fait un bond en arrière et lâché ses affaires. Il se baissa pour les ramasser, le visage écarlate et s'excusa maladroitement:
"Oh, désolé Cho, ceux sont les frères Cryvet, ils me collent, je ne peux plus les voire… je suis vraiment désolé…
- Ce… ce n'est rien, répondit-elle, un peu secouée, en se baissant à son tour. J'étais juste étonnée de te voire comme ça…
- Tu…
- Je?
- Tu…
- Je? Répéta-t-elle assez amusée.
- Tu ne m'en veux pas trop?
- Non, rassure toi, tu m'as fait une belle peur mais du moment que je sais qu'en réalité elle était destinée aux frères Cryvet!
Harry releva la tête et vit que tout le monde s'était arrêté sur son passage et le regardait surpris. Il rougit encore plus.
- Mais ceux sont seulement Calvin et son frère qui te mettent dans cet état? Repris Cho doucement. Tu devrais avoir l'habitude depuis le temps qu'ils ne te lâchent plus!
- Par dessus tout il y a Malefoy et les autres Serpentards qui sont aux anges depuis que l'on m'a donné ce surnom ridicule. En tous cas, tu n'as pas de chance, à chaque fois que tu m'adresse la parole, tu te fais incendier sans raisons.
- Je peux aussi éviter de me faire étrangler par un bonguifore surgit de l'allée des embrumes, ajouta-t-elle en repartant."
Harry la regarda partir la trouvant plus belle que jamais et se trouvant plus bête que jamais. Il s'en voulait plus que jamais de son geste. Il resta là, incapable de détacher son regard d'elle et, quand elle eut disparu au bout du couloir, il se releva chancelant, repris maladroitement ses affaires et murmura:
"Je ne suis qu'un imbécile…"
Puis il reprit son chemin.
Arrivé dans la salle commune, il s'installa dans un fauteuil près de la cheminée et entrepris de faire le devoir que McGonagall leur avait donné sur les dangers de la métamorphose d'objets en êtres humains.
Alors qu'il allait attaquer la seconde partie du devoir, Ron et Hermione entrèrent, essoufflés. En le voyant avachi dans le fauteuil Ron s'écria:
" Quoi? Tu es là? On t'a cherché partout! A la volière, dans la grande salle, à la bibliothèque, sur le terrain de Quidditch, partout!
- Pourquoi tu nous as posé un lapin? Demanda Hermione, plaintivement. On avait bien dit qu'après ta visite médicale pour le Quidditch, on se rejoignait à la volière!
- Oh non, soupira Harry. J'ai complètement oublié!
Ron et Hermione vinrent s'asseoir auprès de lui.
- Toi, quand tu oublie tes amis c'est que ça ne va pas du tout, affirma Hermione sombrement.
- Y a quelques chose qui ne tourne pas rond? demanda Ron.
- Non, non, ça va, soupira Harry.
- Tu peux manquer un de nos rendez-vous, on veut bien comprendre, mais ne nous prends pas pour les imbéciles! Qu'est ce qui ne va pas?
- Les frères Cryvet et les Serpentards ne m'ont pas lâché d'une semelle.
- C'est tout? demanda Hermione septique.
- Et je ne sais pas comment je m'y prends, soupira-t-il, mais à chaque fois que je suis en colère, c'est toujours Cho qui prend… bien malgré moi.
- Qu'est ce qui c'est passé?
- Elle m'a demandé si ça allait quand je suis passé devant elle en fureur.
- Non, tu ne l'as tout de même pas prise pour… c'est vrai?
- Quelqu'un pourrait m'expliquer? râla Ron.
- Il l'a prise pour un Cryvet! Lança Hermione en riant.
- Ca n'a rien de drôle, se plaignit Harry.
- Et… tu lui as fait quoi? demanda Ron inquiet.
- Juste peur. Bien heureusement. Si je l'avait ne serait-ce qu'effleurée, je n'aurais plus jamais pu la regarder en face…
- Il faudra bien que tu l'effleure un jour pourtant!
- Qu'est ce que tu insinues, toi?
- Oh rien, rien. Mais elle t'en veut?
- Non… enfin c'est ce qu'elle m'a dit… Mais dites, comment faites vous, vous pour ne pas désespérer avec les surnoms idiots que l'on nous a donné?
- Ecoute Harry, expliqua Hermione sérieusement. On a croisé Fred, Georges et Neville en t'attendant. Eux, on les appellent les frères assaillants et le combattant. Tu n'as rien à leur envier, si tu veux mon avis. C'est à toi que l'on a donné le surnom le plus respectable et il correspond tout à fait à ta personnalité. Tu n'es pas à Gryffondor par hasard, tout de même! Tu en pâtis plus que nous parce que tu es célèbre mais si tu ne fais rien, les Serpentards vont finir par se lasser. Si on t'appelle le fauve, fait comme si l'on t'appelait Harry. Fais en une force, pas une faiblesse! Et surtout, surtout, ne craque plus devant les Serpentards. Ils n'attendent que ça!"
Harry avait toujours apprécié les conseils d'Hermione et celui-là, il ne l'oublierait pas.
Ils continuèrent leur devoir ensembles puis allèrent se coucher.
