Voilà le chapitre 4… un peu plus long à écrire pour une petite raison technique : j'ai pas de scénario ! J'ai mon idée en tête mais j'improvise complètement sur les actions… dans l'espoir que ça ne donne pas quelque chose de trop décousu à l'arrivée…

Aujourd'hui, vous allez en apprendre un peu plus sur le professeur Sinistra, toujours mine de rien.

Un hommage aussi à un homme qui j'ai croisé, un jour, dans un bar, et si son histoire n'a pas été tout à fait celle-ci (faute d'adaptation), sa fin a été la même.

Review SVP !!

Gloomycha : euh… benh… merci ! ^_^

Sophie-Maria : c'est ce que je cherchais, un James un peu plus compliqué que d'habitude. Par contre, pour l'histoire d'amour, ça risque d'être un peu glauque… autant te prévenir…

Les persos ne sont pas à moi mais à la grande, la sublime et surtout l'écrivain de génie Rowling etc, etc…

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            Lily se réveilla dans son lit attitré du Dragon Rouge. Le soleil, déjà haut, inondait sa chambre de lumière mais elle se sentait encore épuisée. La veille, elle avait longtemps marché avant de rentrer chez Sirius. Elle avait longé tant de rues sombres, avait tant retourné les évènements de la soirée dans sa tête qu'elle en avait été prise de vertiges. Elle s'était alors assise à une table du Chaudron Baveur, devant une bierrabeurre. Un homme l'avait abordé, un voyageur, maigre, châtain clair au yeux bleus, les joues creuses, et, manquant sûrement de rapports humains, avait entreprit de lui raconter sa vie, d'une voix tremblante.

Très jeune, en Ukraine, son pays natal, il avait fait partie d'une bande de braconniers tuant fées, dragons ou centaures pour le compte de richissimes sorciers corrompus. Il avait toujours refusé de tuer des licornes mais il avait vu des hommes de sa condition accomplir cet acte infâme pour de l'argent. Il avait fuit le métier lors de l'arrestation de son chef pour errer quelques temps, avant de s'engager, en tant que mage-guerrier de troisième classe, simple soldat d'infanterie, dans l'armée. Mais dans ces périodes plus que troublées, de nombreux militaires étaient Mangemorts ou assez corrompus pour commettre les mêmes atrocités. Il avait été victime de chantage par ces hommes qui menaçaient de révéler son passé à son chef de régiment. Il n'avait eu qu'une solution : se vendre. A bout, il avait tué ses principaux bourreaux dans un accès de rage désespérée. Ce qu'il ne pensait jamais faire, il venait de s'y soumettre : il avait tué des hommes. Se sachant fini, il était parti avec un compagnon d'infortune, récupérant au passage les objets de valeurs sur les corps rigides de ses persécuteurs. Ils avaient fui ensemble et vécu hors-la-loi de nombreuses années. Mais dans ses victimes, l'un était gradé et peu modestement. Ces années noires s'étaient donc résumées à une immense battues où il avait tenu le rôle de la bête traquée, embarquant son compagnon dans sa galère. En éternel danger, constamment poursuivis, ils avaient pris la décision de rejoindre l'Angleterre, à n'importe quel prix. A la frontière, harcelés par les sorts d'anti-transplanage qu'ils avaient subis chaque fois qu'ils avaient eu le malheur de croiser un quelconque sorcier au courant de leur état illégal, ils avaient couru à cœur perdu, aussi vite que leurs jambes leur permettaient. Mais son compagnon était tombé pou r ne plus se relever, mort. Pris d'horreur, il avait fui encore et toujours, échappant miraculeusement aux mages-guerriers renforçant les douanes. Un an plus tard, il se retrouvait là.

Lily écoutait, compatissante. Elle ne chercha nullement à juger les horreurs qu'il avait accomplies ou subies. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'il était là, vulnérable fragile, vaincu, perdu, qu'il n'y était certainement plus pour longtemps racontant son histoire, son regard était déjà éteint.

Se brusquant, elle se força à sortir du lit. Elle s'habilla distraitement de sa robe d'été trouvée au prêt-à-sorcier en s'étirant de toutes parts. En sortant, elle échappa de justesse au vol d'un grand corbeau freux qui traversait le couloir à un vitesse prodigieuse. Apparemment, Mintaka, une tante de Sirius, était arrivée dans la matinée, son  animal de compagnie le prouvait. Lily descendit donc les autres étages, rejoignant  la salle à manger pour prendrez son petit déjeuné. Remus et Sirius étaient déjà attablés depuis, semblait-il, un bon moment. Peter était reparti dans la soirée. Mintaka, son mari Arthor et ses enfants (nombreux, comme à l'habitude Black), prenaient aussi leur repas. James était présent, à côté de Sirius qui semblait le charrier et essayer de lui faire avouer quelque chose, sans résultat. Lily s'approcha pour saluer la tante et son clan.

Elle ressemblait aux autres Black : les yeux bleus, les cheveux noirs, le sourire de loup et cette allure de prince ou princesse. Son mari, Arthor Frâlx, était un homme petit, un peu sec mais homme de lettre, auteur de nombreux ouvrages et possédant un bel esprit aiguisé, accompagné d'un sens de l'humour irréprochable qui lui avait valu une place d'honneur auprès des Maraudeurs qui appréciaient outre mesures son imaginations, toujours utile pour défaire Severus Rogue, l'éternel obstructionniste.

Lily arriva ensuite près de ses amis. A son approche, Sirius s'exclama en voyant ses cernes et sa mine froissée :

- Elle est encore moins fraîche que toi, James ! Mais qu'avez-vous fait, hier soir ?

Lily ne pu s'empêcher de rougir. James, lui, resta totalement impassible, indifférent à la remarque, ne levant la tête que pour saluer l'arrivante.

- Cornedrue a un talent inné pour mentir, sourit Remus en observant son amie s'asseoir, mais Lily, s'est tout autre chose.

Celle-ci rougit de plus belle en préférant regarder James, perdu dans la Gazette du Sorcier.

- Il y a des signes qui ne trompent pas, renchérit Sirius. Dis nous, Lily, il faut absolument que l'on sache. James est-il un bon parti ?

- Pas goûté, répondit-elle, un sourire en coin.

- Oh… Tu nous déçois, Lily, on te croyais plus entreprenante…

- Ou moins cachottière, affirma Remus.

- Demandez aux autres !

- Quelles autres ?

- Toutes les autres.

- On te sent un peu amère sur ces paroles, Lily.

- Il ne faudrait pas que tu te morfondes trop longtemps dans l'erreur…

Leur conversation fut coupée par un arrivage de hiboux.

Un grand-duc laissa tomber une lettre dans la main de James. Celui-ci la lue, leva les yeux au ciel et la rangea rapidement. Une chouette hulotte laissa tombé le nouveau numéro de Quidditch Magazine dans le bol de Sirius, suivit d'un hiboux moyen-duc qui fit la même chose avec le nouveau catalogue de Zonko : farces et attrapes et d'un petit-duc qui termina avec une lettre.

- Mon frère Saiph, précisa Sirius en la déroulant. Il a enfin terminé son tour de France de compagnonnage en fabrication de balais volants. Il a eut son diplôme et est à présent Maître Balayier. Il vient dans quelques jours, termina-t-il, un sourire illuminant son visage.

- Chapeau ! siffla Remus.

- Et ta sœur aînée, qu'est-ce qu'elle devient, au fait? questionna James.

- Rigel ? Oh, elle traîne encore à faire des stages de pédagogie avec le département de l'éducation. Elle sera stagiaire, cette année, à Poudlard, en Astronomie.

- Tant qu'il y aura des étoiles, il y aura des Black !! s'exclama Bételgeuse, dans son coin, en brandissant le poing.

- Oui mamie ! répondirent, par habitude, Sirius et la plupart de ses cousins et cousines se trouvant dans les parages.

- Du moment qu'elle finisse par remplacer le vieux Kryxcus, affirma Remus, il faut vraiment qu'il prenne sa retraite, celui là. Et elle traîne toujours avec ce grand type blond que tu ne peux pas voire ?

- Ouais, ronchonna Sirius. William Sinistra… quel minable ce type ! Et ils ne se quittent plus, à croire qu'ils vont se marier ! Mon dernier espoir et qu'il se casse la gueule du haut de son balcon en regardant les étoiles… c'est lui qui lui a collé cette passion de rester la tête en l'air. En tous cas, il a pas l'air d'être prêt à la tromper, dommage pour moi. Enfin, si elle est heureuse avec ce ringard, chacun ses goûts.

- C'est intéressant l'astronomie, répliqua Remus, machinalement et approuvé d'un hochement de tête commun à James et Lily.

Sirius broncha. Il détestait l'astronomie et tout ce qui y touchait de près ou de loin, depuis que le professeur Kryxcus l'avait surpris, en première année, à faire un tour à Rogue, l'avait ridiculisé devant tous les Serpentards et, en retenu, lui avait contraint à démonter et remonter toutes les lunettes pour les nettoyer, passer au peigne fin toute la tour et le labo d'astronomie pour retrouver un minuscule verre disparu d'un tout petit télescope et lui avait fait ranger toutes les monticules de paperasses qui encombraient ses étagères. Malheureusement, Sirius n'avait pas vu une petite fiole traînant par hasard sur les cartes du ciel. Se la renversant sur le visages, il fut teinté de bleue nuit et couvert de points lumineux pendant une semaine entière. Pour complété le tout, la carte du ciel qui couvrait son visage était tournée incroyablement mal : la constellation du chien était sur son front, et donc, on ne peut plus visible. Il avait été la risée des Serpentards qui n'avaient cessé de le siffler ou de l'appeler Toby ou encore de lui lancer à chaque rencontre « Ici le chien ! » en lui rappelant inlassablement que c'était prédestiné, on ne pouvait pas porter le nom de Sirius sans conséquences.

            La salle à manger se vida peu à peu. Lily et James, derniers arrivés, se retrouvèrent seuls.

- T'as passé une bonne soirée ? demanda-t-elle pour engager la conversation.

- Oui, assez mouvementée mais pas trop mauvaise. Et toi ?

- Assez mouvementée ?

- Oui et toi, donc ?

- En quoi ?

- Pardon ?

- En quoi ta soirée était mouvementée ? insista-t-elle, suspicieuse.

Il leva les sourcils comme l'évidence était qu'elle n'en sache rien. Elle grinça des dents mais baissa les yeux.

- Donc et toi ? reprit-il en affichant la même expression qu'il prenait à chaque fois qu'il lui infligeait une de ces défaites si insignifiante et pourtant si blessante qui soumettait l'orgueil de Lily.

- Oui, répondit-elle, doucement. Mais j'ai marché un peu avant de rentrer. Je suis repassé par le quai des Sortilèges, je suis repartis vers le chemin de Traverse en passant par la rue Edgar Le Hagard et puis je suis allé au Chaudron Baveur. Là il y avait un homme qui m'a causé un moment…

Elle s'arrêta net, se rendant compte qu'elle étalait sa vie sans raisons. Mais cela lui paraissait tellement naturel devant James. Non pas qu'elle puisse se soucier de la connaissance qu'il pouvait accumuler sur son intimité mais elle avait presque la sensation qu'il lui avait ordonné, mine de rien, sans qu'elle ne sens rende même compte, de parler. Elle détestait cette impression.

            Il continuèrent à discuter de tout et de rien, terminant paisiblement leur petit déjeuné, bien que la matinée soit déjà bien avancée. James sortit en premier vers le jardin, par où ses deux amis l'avaient précédé.

Lily resta un court moment seule. Elle avait hâte de retourner à Poudlard. Elle pressentait qu'avec son retour auprès de Dumbledore, ses sensations maudites disparaîtraient ou, du moins, s'atténueraient.  Elle regrettait, Dali, son amie de toujours et confidente absolue, morte un an au paravent, victime des mangemorts et de son origine moldue. Elle avait succombée lors d'une razzia organisée par le Seigneur des Ténèbres au court d'un congrès de défense contre les forces du mal où la grande majorité des invités étaient ce que les mages noirs appelaient avec tout le mépris du monde des « sang-de-bourbe ».  Bon nombre d'Aurors, une troupe de mage-guerrier du régiment le plus proche et les personnes les plus qualifiées du ministères avaient tenté d'intervenir. Trop tard. Les mangemorts, en supériorité numérique écrasante, avaient piétiné la faible résistance qu'avaient pu opposer les gens du congrès. Aucun n'avait survécu, mort sur le champs ou emporté pour la torture. Seul un mage noir était tombé, traître mis délibérément en appât pour tourner la faible résistance contre lui et servire d'exemple pour les autres partisans potentiellement déserteurs ou espions. Le hasard n'avait pas joué, le Seigneur des Ténèbres avait décidé de son sort bien avant l'attaque. C'était après cette perte, ô combien douloureuse, que Lily s'était tournée vers le soutien le plus évident : les Maraudeurs, ces quatre garçon dont elles avaient toujours été très proche, toutes les deux. Intégrée en quelques semaines à peine au sein même du groupe, avec une spontanéité évidente, elle avait pu faire son deuil, à l'abris des attaques extérieures, pour accepter, sans oublier.

Se surprenant à retomber dans sa peine, Lily se gifla intérieurement et se força à sortir à son tour.

Dans le jardin, elle trouva James, Remus et douze cousins et cousines en l'air, en pleine partie de Quidditch.

- Ils commencent fort la journée, remarqua-t-elle à l'intention de Sirius, resté à terre.

- On était en train de se faire écraser, répondit-il, surexcité. Quand Cornedrue est arrivé, je me suis posé et lui ait laissé ma place ! Et maintenant ? Devine qui gagne ?

- Ils sont toujours aussi doués tes deux cousins et cousines jumeaux ?

- Ouais mais James leur tiens tête comme jamais ! Il vient de remonter au score et il ne les lâche plus !

Un joueur de l'équipe de ce dernier atterrit, le bras douloureusement fauché par un cognard. Sirius tendis Tanit qui se reposait sur ses genoux à Lily, se précipita sur le blessé, l'encouragea, le poussa vers l'intérieur de la maison pour se soigner, pris son balais et décolla.

- Je suis quoi, au fait ? demanda-t-il à James.

- Batteur, Sirius, batteur, affirma-t-il en désignant la batte restée au sole, un sourire moqueur sur les lèvres.

Patmole redescendit donc en piqué pour se saisir de l'arme et remonta.

Lily les regarda jouer un moment, pris la place du gardien, redescendit, pris la place d'un poursuiveur et le match pris fin, avec l'arrêt du vif d'or par l'attrapeur de l'équipe, annonçant une victoire assez imposante et une bouteille de bierrabeurre.

            Plus tard, dans la journée, les Maraudeurs arpentèrent le chemin de traverse, à la recherche d'un nouveau balais pour Remus et d'un hiboux pour Sirius. Arrivés à la ménagerie, le choix fut plus difficile que prévu :

- Patmole, je ne suis pas sur qu'un corbeau soit bien utile pour porter le courrier, tenta Remus.

- Mais ma tante en a un qui le lui porte très bien, je te dis !!

- Mais elle l'a eu tout petit, elle a eut le temps de l'élever… celui là a au moins quatre ans…

- Six ans ! intervint le vendeur, bien plus tenté de vendre un grand hiboux au plumage roux, récemment arrivé dans son étalage, et dont le prix était bien plus élevé que le celui du corbeau. Par contre cet animal…

Sirius se résigna donc et embarqua le grand-duc en question.

- Tu vas l'appeler comment ? demanda innocemment Remus.

- Contrainte, grinça le nouveau propriétaire.

Le passage au magasin de balais fut beaucoup plus rapide. Remus s'engagea pour une Comète 3.

             Arrivés au Chaudron Baveur, la bonne ambiance se volatilisa. Un corps était transporté par des médico-mages, sur un brancard. Avant que l'on ne recouvre son visage du suaire, Lily put voire ses joues creuses et ses yeux bleus. Elle eut un haut le cœur et du s'appuyer par ses deux bras contre le mur, prise de nausée. Sirius et Remus coururent la soutenir. Elle les repoussa violemment. James s'approcha lentement, sans détacher ses yeux du corps que l'on emportait dans l'ambulance.

Il commenta d'une voix grave et peinée :

- Je ne l'imaginais pas aussi jeune…