Disclamer : devinez, devinez, tous les persos ne sont pas à… moi. Il sont à… à…. à… Rowling !
Pour :
Miss Tabora : J'ai pas vraiment compris ce que tu trouvais écœurant ou trop recherché dans mon histoire… c'est pas du Proust… fin bon, j'attends ta prochaine review ! J
Mister-master : Ca vient, ça vient.
Bon benh voilà le chapitre 5, si peu attendu, mais peu importe, le voilà quand même. Toujours dans l'espoir que ça vous plaise, (ce qui n'est pas gagné). Ca reste assez tranquille pour l'instant, ça va se corser dans les chapitres suivants je pense, même si je n'ai toujours aucun plan de scénario… Dans ce chapitre, il n'y a pas de « vous apprendrez mine de rien », mais avouez que les chapitres 3 et 4 étaient fournis de ce point de vue, non ? Entre Sinistra et la raison pour laquelle Voldemort ne voulait tuer que James et Harry… quoi que si, on peut dire que, mine de rien, vous pouvez comprendre ce qu'il va arriver à Harry bien plus tard… mais ça vous pouviez déjà le supposer avec ce que je vous offrais avant.
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Chapitre 5 :
Lily se réveilla en sursaut, trempée de sueur et s'arracha un cri de douleur en frappant son réveil d'un grand coup de bras involontaire. Elle jeta un coup d'œil à l'appareil gisant au sol, brisé, et reporta rapidement son attention à sa main douloureuse. A la lumière de la lune, elle put voire le sang perler sur sa peau nacrée. Elle repoussa alors ses draps blancs froissés et totalement défaits pour se lever. S'approchant de la fenêtre, elle tira un mouchoir de sa nuisette pour essuyer sa blessure. Elle passa et repassa délicatement le tissu devenant chaque fois plus pourpre tout en laissant son esprit vagabonder. Elle se sentait stupide d'angoisser à ce point pour sa sixième rentrée à Poudlard il devait être à peine quatre heures du matin et elle était déjà réveillée. Elle repassait dans sa tête tous ses devoirs de vacances, toujours paniquée à l'idée d'avoir oublié quelques chose. Elle se savait si dissipée ! Mais son rêve avait mêlé bien des choses dépassant son angoisse scolaire : elle avait revu le suaire glisser sur le corps de l'étranger et surtout elle avait réentendu les paroles profondément troublantes de James, comme s'il avait toujours compris ou toujours su, comme s'il était omniscient.
Elle traversa la chambre pour aller jusqu'à la salle de bain buttant au passage, sans retenir un juron, dans son énorme valise qui, dans le clair-obscure lunaire de la chambre, se fondait dans l'ombre du lit. La mâle, prête pour le départ du Poudlard-express dans moins de six heures, était encore ouverte. Lily en tira un autre mouchoir et repartit. Devant le robinet, elle nettoya sa main et l'enroula dans le nouveau tissu, jetant au sale le premier.
Cela fait, elle courut jusqu'à sa fenêtre, saisissant au passage un pendentif de jade, l'ouvrit grand et se jeta de toute ses forces, savourant l'air frais giflant tout son corps, passant au travers de la soie nacrée de la nuisette, glissant entre ses profondes boucles enflammées, imprégnant sa peau si blanche de gouttelettes, embuant ses yeux de larmes, enflammant ses joues et sifflant tout son tourment à ses oreilles. Au dernier moment, elle pris sa si étrange forme d'animagus pour atterrir en douceur. Elle l'avait conçu par erreur. Alors qu'elle s'était jointe aux maraudeurs, ceux-ci lui avaient fait découvrir leur propre don, l'encourageant à les rejoindre dans le cercle fermé des animagi. Elle avait suivit leur conseille sans avouer qu'elle avait déjà commencé une formation, à l'abris du monde. Mais pour être capable de résister à Remus, elle devait être une bête forte et agile, la colombe qu'elle commençait à incarné devait donc mourir pour laisser place à un loup, qu'elle avait été incapable de créer sans sa pierre de Jade, point faible mais désormais indispensable. Mais d'immenses ailes blanches, déjà trop encrées en elle, refusèrent leur destin et se raccrochèrent au loup d'un gris pâle, long, fin, presque chétif et prirent même son échelle. Sa forme d'animagus de loup ailé reflétait totalement sa personnalité : imparfaite, fragile et multiple, sa pureté excessive handicapant sa force.
Elle courut ainsi un moment, décollant de temps en temps. Elle se sentait libre, totalement hors du monde. Elle adorait par dessus tout ces moments privilégiés où elle frôlait la mort en se jetant d'une fenêtre et en se transformant à l'ultime moment, repoussant toujours cette limite un peu plus bas chaque nuit et, dès le premier contact avec le sole, détallant à cœur perdu loin, très loin de ce qu'elle connaissait, pour revenir au premières lueurs du jours, exténuée et désemparée de retrouver le monde comme elle l'avait quitté.
Cette nuit là, elle vagabonda plus longtemps, consciente qu'elle pourrait se reposer dans le train.
Entrant dans sa chambre, toujours du côté à l'air libre de la rambarde de sa fenêtre, Lily tomba nez à nez avec sa sœur, Pétunia. Elle avait repris sa forme humaine mais ses ailes blanches, toujours dernières à disparaître après ses transformations, restaient encore déployées derrière elle. Ce que vit Pétunia fut une jeune femme dans une courte robe de soie nacrée, une chevelure auburn que le vent faisait courir sur un visage pâle éclairé par les derniers rayons de lune et arborant une magnifique paire d'ailes blanches se refermant lentement. Elle arbora un air passablement affolé et sortit de la chambre en hurlant :
« Maman !!! Y a un ange dans la chambre à Lily !!!! »
Lily retrouva plus que jamais la pénible impression de n'avoir fait, en cette promenade nocturne, que retarder sa lente agonie dans son monde trop humain, ou trop inhumain peut-être. Rangeant ses ailes, elle retourna rapidement dans son lit, prévoyant l'arrivée de sa mère qui ne se fit pas attendre. La femme entra dans la chambre, suivie de Pétunia, terrorisée. Elle sourit affectueusement en croyant voire sa fille encore endormie.
« En effet, il y a un ange dans cette chambre… murmura-t-elle.
- Mais non, maman, j'te jure, y a avait un ange à la fenêtre !! Ca existent pas ces trucs, normalement ! Qu'est-ce qui ce passe encore ici ? Elle est passé où cette sale bête ? couina de toutes ses forces la sœur aînée de deux ans, toujours aussi puérile. »
Lily crut le moment bon pour simuler un réveil douloureux sous les cris de sa sœur.
« Il va falloir se lever, ma Lilyta. Il faut être à Londres à dix heures, susurra la mère avant de repartir. »
Lily se mit donc débout, lança un regard exaspéré à sa sœur qui s'enfuit et s'approcha de sa salle de bain que sa frangine lui avait voulu personnelle, craignant que son « anormalité » soit contagieuse. Elle prit une douche, savourant l'eau brûlante courant sur sa peau comme venait de le faire l'air glacé encore quelques minutes au par avant. Elle s'habilla simplement d'un pantalon de toile noire et d'une chemise blanche, ne voulant accentuer son excentricité à la gare de King-Kross où elle se promènerait déjà avec une énorme valise et un chat rouge. Elle coiffa rapidement ses boucles auburn qu'elle laissa retomber sans attache. Totalement propre, elle vérifia une ultime fois que tout était en ordre en faisant le tours de sa sobre chambre et regarda nerveusement sur son agenda si tout était barré. Fin prête, elle claqua le couvercle de sa malle et, bon-an mal-an, elle réussit à la pousser jusque dans les escaliers et à la faire dégringoler le moins brutalement possible. Elle la laissa dans l'entrée et courut à la cuisine pour avaler un maigre déjeuné. Elle remonta tout aussi rapidement pour se laver les dents et redescendit, se précipita dans l'entrée, sortit de la maison et sauta dans la voiture de son père qui avait eut la gentillesse de monter sa valise dans le coffre.
La route était longue, il y avait trois heures de trajet jusqu'à Londres et Lily, malade en voiture, les sentit aisément passer. Son père, excessivement pressé, l'embrassa chaleureusement et l'abandonna en plein cœur de Londres, sous l'averse.
Elle arriva donc à la gare de King-Kross, et, plus blanche que jamais, trempée jusqu'aux os, tituba quelques instant, tirant tant bien que mal son chariot alourdi par Xan, son chat tout aussi trempé qu'elle. Elle s'arrêta un instant, repoussa une mèche de cheveux dégoulinante de pluie, se plaignit intérieurement de ne pas avoir pu mettre sa cape pour se couvrir, question de discrétion, et reprit son chemin jusqu'au quai 9. Elle passa la barrière entre les quais 9 et 10 pour se retrouver sur la voie 9 ¾. Elle aperçu James, Remus, Sirius et Peter complotant déjà contre Rogue.
Peter, tremblant et se retournant au moindre bruit, persuadé de voire son père arriver et l'ôter de la compagnie de ses amis, fut le premier à la voire. Non. James la regardait déjà depuis quelques secondes. Debout sur la première marche d'un des courts escaliers, appuyé nonchalamment contre le wagon, il détacha un instant ses yeux d'elle pour se pousser et aider une première année à hisser sa valise.
Lily repensa à sa propre histoire, là première fois qu'elle était montée dans le Poudlard-express, en compagnie de sa nouvelle amie Dali.
- Absente ?
La voix grave et familière la fit sursauter. Perdue dans sa rêverie, elle n'avait pas vu James s'approcher. Elle rougit.
- Tu es sur le bon quai, tu ferais bien de mettre ta cape à présent, commenta-t-il en regardant Lily de la tête aux pieds, frémissante sous sa chemise et son pantalon mouillé et des gouttes perlant une à une de sa chevelure enflammée.
Elle regarda sa tenue, lui sourit et sortit sa cape pour s'en envelopper. James glissa ses doigts fins dans le coup de la jeune fille et sortit la pierre de Jade.
- La nuit a été mouvementée on dirait, sourit-il.
Il saisit sa valise dans l'intention de l'emporter au même endroit où attendaient la sienne propre et celles de Remus, Sirius et Peter. Xan se redressa à ce moment et, levant la tête, vit Tanit qui s'étirait et bayait en se redressant dans la capuche de James. Son magnifique pelage rouge fut alors gonflé et hérissé et il lâcha un terrible grondement en crachant. Tanit prit peur et préféra se retourner dans sa capuche. Lily, sentant une montée de chaleur dans son corps, se sentit soulevée d'un sentiment de joie inexprimable. Honteuse de sa réaction, elle rougit et baissa le regard devant un James mi-amusé, mi-mystérieux, qui semblait lui dire : « Patience, tu verras que les choses changent toujours… ».
Tous deux repartirent vers leur amis. Sirius hurla :
- Idée !!! On a une idée !!!
- Allez y, encouragea James.
- C'est une blague à long terme, commenta Peter.
- Notre bon vieux Rogue est devenu préfet, continua Remus en désignant d'un mouvement de tête répugné leur ennemi se pavanant comme un coq, le buste bombé à l'extrême pour laisser admirer à la terre entière sa belle insigne argentée. Donc, comme tous les préfets, il a une chambre individuelle et est convié à toutes les réunions de l'école. Le principe ? : le rendre fou. Il va falloir truffer sa chambre de pièges et le conforter dans l'idée que sa chambre va finir par le bouffer.
- Vous êtes fous… soupira Lily. Mais au fait, dans ce cas, il va nous falloir un complice… pas moyen de lui faire avaler ça de notre propre bouche… et puis pour rentrer dans sa chambre, il faudra quelqu'un en qui le tableau ait confiance…
- Comme un autre préfet, par exemple, sourit Sirius en commençant dès l'hors à chercher des yeux leur nouveau préfet, bientôt accompagné par Peter, Lily et Remus.
James fouilla un instant dans sa poche et en ressortit une broche qu'il accrocha à sa veste.
- Qui aurait dit que je serai presque content de la porter ? murmura-t-il, désinvolte.
Ses trois amis le dévisagèrent. Sur son plastron figurait désormais « Préfet » en lettres d'or sur font rouge. Il les regarda d'un air satisfait et lâcha :
- Je crois que je ferai l'affaire.
- Waouh !! Sirius applaudit. Tu as toujours solution à tout mon Jimmy, s'est incroyable.
- On ne se refait pas, lança le concerné un sourire en coin, sous les regards goguenards de Remus et Peter.
Lily était ailleurs. Elle dévisageait James, dans toute sa splendeur. Ses airs d'empereur hors du temps, sa démarche de prédateur, ses yeux, gouffres sans fin… non, décidément, il n'avait rien de Potter, dans le secret, cela lui paraissait évident… James Edaëldir, elle ne cessait d'y repenser… le phénix… peut-être le prochain à remonter la lignée… son fils peut-être… Déjà le « lion rampant » se dressait au dessus des autres, sans que personne ne s'en rende compte, avec une assurance naturelle, comme si sa destinée avait été d'être plus haut que le monde et que, petit à petit, il y parvenait en gravissant échelons par échelons, dans la plus totale ignorance des gens d'en bas.
Le train siffla et les quatre compères hissèrent leur males et finirent par trouver un compartiment vide, au bout du dernier wagon.
Le voyage était paisible, et Lily, épuisée par sa promenade nocturne, le trajet en voiture et sa marche dans Londres avec son énorme valise, s'endormit, bercée par le balancement régulier du train sur les railles. Elle fut réveillée par le passage de la marchande de bonbons, pris quelques minutes à se rendormir sous le bruit des paquets éventrés et des pièces s'entrechoquant puis fut à nouveau réveillée par une arrivée bien moins agréable. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, encore embrumée, quatre ombres se dressaient à l'entrée du compartiment. Elle se rendit compte qu'elle était appuyée sur Sirius. Se redressant, elle se frotta les yeux pour distinguer quatre connaissances : Rogue, Malefoy, Nott et Macnair. Soupirant, elle regarda Nott droit dans les yeux pour le gêner. Remus pratiqua sa technique habituelle : un sourire angélique et déstabilisant qu'il offrit à Malefoy. Sirius, maladroit, ne put s'empêcher d'envoyer une insulte à Rogue qui répondit d'un ton glacial :
- Tiens, le gigolo sait s'exprimer avec d'autres arguments que ceux qu'il emploie habituellement, on en apprend tous les jours… Alors caviar, plus de résultats sur la gente féminine au point de se retourner sur sa petite protégée de pucelle ? finit-il en désignant Lily d'un hochement de tête dégoûté. S'en est presque lâche : la protection à fort prix, pas tellement digne d'un Gryffondor.
Lily se redressa au quart de tours et lui administra une gifle aussi puissante que le coup de patte d'un tigre. Malgré la douleur et la honte, Rogue trouva l'orgueil suffisant pour ne pas perdre son sang froid et éclater de rire. Le conflit aurait put s'éterniser mais James, jusqu'à là impassible et absent, se leva pour regarder Rogue dans les yeux. Celui-ci soutint son regard un instant pour le baisser aussitôt, déjà vaincu. Il repartit, sans que Macnair n'essaye d'infliger, au passage, un coup à Peter qui était resté le plus invisible possible, cachant sa peur pour soutenir ses amis. Lily retint le poignet de son ennemi qui préféra, après un coup sec pour se libérer, suivre les trois autres Serpentards vers un autre compartiment.
Lily poussa Sirius pour se rasseoir. Celui-ci tentant de la calmer en lui lançant d'un ton enjoué :
- Quelle claque ! Je te paris que demain il aura encore la trace de ta main.
Elle le regarda d'un air exaspéré. Elle était énervée, fatiguée et fortement contrariée par l'arrivée des intrus… peut-être aussi par les résultat de James comparés aux siens.
Elle finit par se rendormir une nouvelle fois, bien calée dans le fauteuil et collée à la vitre. Au bout de quelques heures, Peter la réveilla :
- Lily ? Lily ! Réveille toi, il faudrait que tu pense à te changer. Et tu ne veux rien manger ? Il est trois heures et tu n'as pas fait ton repas !
- Laisse la dormir, Queudvert, soupira Sirius, si son estomac la pas réveillé c'est que tout va bien !
- Et puis on est pas encore arrivé Poudlard, remarqua Remus.
- Ouais, c'est ça, laisse moi dormir, ronchonna Lily.
Elle fut coupée court par un grand rugissement sorti de ses entrailles. Elle rougit et lacha :
- C'est mon estomac… t'as 't-être pas tord Queud'.
- Ce mec est une lumière en divination ! lança James.
- Ouais ! Tiens au fait, y aurait pas moyen que tu me dise quel prof sera le prochain à me coller ? ajouta Sirius en tapant sur l'épaule de Peter.
- Ils vont se disputer pour avoir cet honneur, répondit ce dernier, sarcastique, l'avenir ne me montre qu'un carton plein de parchemin de colle.
- Ca promet ! pouffa Remus ! Mais j'ai dans l'idée que ça sera tout de même Bertor, notre tendre et vénéré professeur de Métamorphose qui va ouvrir le bal !
- Je parie plutôt sur Mrs Laori ! déclara Lily. Je te vois déjà de là changer ton épouvantard en Laori en jartelles, pendant son propre cours, je sens que ça lui plaira.
- Oh, oui, ça peut être pas mal… le seul problème c'est qu'il faut une vision horrible pour tuer un épouvantard et là, sur le coup… c'est peut-être pas si horrible que ça… mais faudra que j'y pense ! s'exclama Sirius. Très sérieusement, je parie sur Flitwick, c'est quand même lui qui m'a le plus saqué l'année dernière.
- Dans ce cas, je parie sur Kryxcus, déclara James, pour entretenir tes bonnes vieilles affinités avec ton prof préféré.
- C'est peut-être toi qui fais le choix le plus sensé, avoua Sirius, mais par contre, je préfère mille fois que ça soit Lily qui gagne, l'avenir me paraît moins terrible sur cette voie…
Les quatre autres se mordirent la lèvre violemment pour ne pas éclater de rire au souvenir de Sirius tatoué d'une carte du ciel.
- Et toi, alors, Queud', avec tout ça, tu paries sur quoi ? demanda Remus, sous le regard noir de Patmol.
- Euh… Mrs GoodLuck, peut-être?
- Ah oui, ça serait original ça… lâcha James.
- Ouais, ça aurait le mérite de confirmer sa belle réputation, continua Lily.
- Le mec le plus bizarre de tout le monde de la sorcellerie… termina Remus.
- Hein, quoi ? paniqua Peter. Qu'est ce que j'ai dit ?
- Je fais pas divination, soupira Sirius, et bien heureusement pour moi…
- Oups, oui, c'est vrai… Ca serait assez dingue que la première te coller soit une prof que tu n'as pas… avoua Peter, cramoisi.
- Enfin, les paris sont lancés, déclara Lily, maintenant je me mettrai bien quelques chose sous le dents.
Après avoir terminé son repas, Lily trouva le compartiment des autres filles pour se changer et revint. Le voyage se termina comme il avait commencé.
Dans les calèches pour quatre personnes, sur le chemin de Poudlard, Lily se retrouva seule avec James, dans la dernière. Cette année, le compte ne tombait pas bon, elle craignait le pire. En temps normal, les élèves remplissaient précisément un certain nombre de calèches. Les années précédentes, avec la montée de Voldemort, ils s'étaient souvent retrouvés avec des calèches à moitié pleines… ou plutôt à moitié vides. A chaque fois le nombre de véhicule avait été réadapté l'année suivante pour les nouveaux effectifs, quitte à utiliser des trois, deux, voire une place. On aurait pu croire qu'il ne manquait que deux élèves, mais Lily savait pertinemment que certaines calèches étaient tout simplement restée à Poudlard, faute de travail. Des barques aussi, peut-être. Pourquoi les premières années seraient-elles épargnées ?
Sortant de sa réflexion morbide, Lily reporta son attention sur la pluie battante qui martelait les carreaux. Mais elle se sentait mal. Elle savait James qui la scrutait sans relâche, la transperçait de son regard d'ébène, elle pouvait sentir ses yeux avides et rois l'embrasser, l'enlacer, l'étouffer. Le visage collé à la vitre, une main griffant le verre froid, elle résistait à l'envie se retourner. Mais il fallait qu'elle voit, qu'elle sache si elle pouvait résister, lutter, ou même affronter la possession des deux joyaux du soir. Tournant brusquement la tête vers son compagnon de voyage elle perdit toutes résistance face à l'ouragan qui germait. Devant le désarroi de Lily, James se teinta d'une tristesse éperdue. Dans une lenteur extrême, il approcha sa main de visage pâle de la jeune fille pour prendre possession d'une larme qui perlait, et dans un mouvement qui n'en finissait pas de s'éterniser, la rapporta à sa propre bouche pour goutter le liquide salé. Lily était perdue. Elle avait pleuré sans s'en rendre compte devant un simple camarade qui n'avait fait autre chose que la regarder. Elle se sentait stupide et se dégoûtait à tomber dans une sensiblerie qui ne lui avait jamais ressemblé et ne lui ressemblerait jamais.
Le bruit saccadé des sabots des chevaux cessa. Poudlard se dressait droit devant, dans toute sa splendeur. Oubliant sa faiblesse et recouvrant tous ses esprits battants et dominants, Lily bondit hors de la calèche pour retrouver Sirius, Remus et Peter. Ces trois étaient à peine sortis de la voiture précédente qu'ils furent assaillis par une rousse déchaînée, impatiente de retrouver le château.
James prit les devant des étudiants, assumant plus ou moins sarcastiquement son rôle de préfet. Ils pénétrèrent dans le château, évitèrent, pour les plus expérimentés, les attaques de Peeves, puis rejoignirent la grandes salle pour assister à la cérémonie de répartition des premières années. Le troupeau étrangement petit de ces derniers fut dispersé sur les quatre tables sous les hurlements de joie de chaque maison. Ceci fait, Dumbledore prit la parole :
- Je serai obligé d'inaugurer cette nouvelle année sous les nouvelles les plus funestes : un hommage aux neuf élèves qui n'auront pas la chance de connaître leur maison et leur destin, trop tôt retirés de notre monde : Julia Bongtood, Horace Fartius, Camille Litt, Barnaby Fady, Gorges Byeours, Brice Souchipe, Soane Justifles, Sidine Porteil, Norma Potter, énuméra-t-il sombrement.
Un tressaillement se fit sentir dans toute la salle. Si certains pouvaient connaître les huit premiers, tous avaient entendu le nom de Potter, ces fiers mages de sang pure, indétournables de Gryffondor et première ligne de tous les combats contre Voldemort. Tous lançaient des regards vers James, imperturbable, presque cynique sous ses airs d'Edaëldir.
- Mais comment peuvent-ils le prendre pour un Potter ? s'exclama intérieurement Lily, avant de se rappeler que, avant d'être au courrant, elle n'aurait jamais pu imaginer qu'il soit autre chose, si ce n'est, peut-être, en examinant le physique.
Ensuite, Dumbledore énuméra les noms des autres élèves à partir de la seconde année. Lily compta macabrement deux flammes éteintes dans les sixièmes années de Gryffondor, imaginant même leur fin pour satisfaire ses fantasmes morbides. Exaspérée devant son esprit qui ne revenait inlassablement à des idées de ce type, elle attendit de voire le directeur assis pour commencer à manger.
Après le repas, elle suivit les autres jusqu'à la salle commune de Gryffondor et parla jusqu'à tard dans la nuit avec Sirius, James, Remus et Peter. Elle les regarda partir, trois vers le dortoir des garçons, un en direction des chambres des préfets, puis se retira à son tour.
