Les persos sont à Rowling

Mhia : Merci pou ta review, super constructive ! Donc en gros, je vais republier les premiers chapitres, un de ces jours, avec quelques modifications. Ca fera pas de mal… puis y a une incohérence dans le texte que personne à vue mais qui me turlupine.

Majandra : Merci beaucoup, ça fait réellement plaisir. Par contre pour le coup de mettre Lily et James ensemble, ça risque de prendre un peu de temps et ça risque d'être un peu glauque.

Strawberry : Originale ? Ca me ferait presque rougir… merci ! dur d'être original sur ce site, maintenant…

Chapitre 6 :

Un cri strident retentit. Le réveil venait de sortir de sa torpeur, entraînant toute la chambre dans son mouvement. Le rideau d'un lit à baldaquin ondula légèrement. A tâtons, une main se fraya un chemin jusqu'au réveil pour le stopper. Un froissement de draps, suivi d'un bruit sourd et d'un juron se firent entendre. Un pied, une jambe de chryséléphantine, un fin vêtement de soie nacrée épousant les formes fragiles d'un corps presque formé puis enfin un visage aux traits grossis par le sommeil émergèrent du velours pourpre. Lily s'étira, massa sa nuque douloureuse de sa dernière rencontre avec le mur et bâilla en échappant un petit gémissement. Poussant légèrement les bretelles usées, elle laissa tomber sa chemise de nuit pour enfiler une robe de sorcier. Après un coup de brosse négligé, elle traversa la chambre mais, avant d'avoir pu pousser la porte, une voix l'interpella :

- Il est quelle heure ? demanda pâteusement Norma, jeune fille partageant le dortoir de Lily.

- L'heure de se lever, répliqua-t-elle machinalement. Elle avait l'habitude de cette camarade toujours en retard, défiant toutes règles uniquement par étourderie, toujours dans son monde parallèle qui devait ignorer les lois même de l'apesanteur tant elle paraissait lunaire. Elle l'avait profondément détestée les trois premières années, puis, se découvrant peu à peu les même défauts (bien que plus atténués), avait appris à l'apprécier pour ce qu'elle était, comprenant la souffrance qu'infligeait l'orphelinat à cette exception. Elle s'était rendu compte que, contrairement à ce que tout le monde pensait, Norma n'était pas bête. Elle était ailleurs. Ce qui était fondamentalement différent. Même si, aux yeux du monde…

- J'ai pas entendu le réveil sonner…

- Tu ne l'entends jamais.

- Je sais. Elles sont où Katharine et Gretta ?

- Katharine a repris sa bonne habitude de descendre à 6h30.

- Et Gretta ? insista Norma, par pur effort de conversation.

- … Tu te souviens de hier ?

- C'est quoi cette question ?

- … Elle est morte.

Un silence de caveau s'installa. Lily comprit que le trouble avait renvoyé Norma dans son monde. Elle poussa donc la porte et descendit jusqu'à la grande salle pour prendre son petit-déjeuner, une boulle étrange se nouant dans ses entrailles au souvenir de la liste de macchabées dressée par Dumbledore, la veille, au repas.

            Sous la voûte encore étoilée du plafond magique, Lily s'installa entre James et Remus, en face de Sirius et Peter. La conversation était encore tournée sur la farce monumentale qui se préparait.

- Déjà ? s'exclama Lily, impressionnée par l'énergie si (trop à son goût) matinale de ses amis.

- Le plaisir n'attend pas, affirma Sirius, d'un ton profondément convaincu.

- Parole d'expert… moqua Remus.

A la fin du déjeuné, un premier piège était prévu : un simple enchantement serait lancé sur la portes et les tiroirs de la chambre pour qu'un hurlement sordide se fasse entendre à leur première ouverture.

- J'ai vu que c'était le chevalier du catogan qui gardait la chambre de Rogue, remarqua James. Donc en gros, tout le monde peut rentrer, un peu de tact et de chevalerie font l'affaire. Qui s'y trempe ?

- Moi.

Les yeux de Lily, Sirius, Remus et James eurent quelques problèmes à rejoindre par le trajet le plus court le visage auquel appartenait la bouche d'où était sorti ce mot. Ils divaguèrent donc quelques instants pour se poser, mal assurés, sur une petite forme replète qui pâlissait étrangement. Peter assimilait douloureusement ce qu'il venait de dire. Mais il était lancé. Tant pis. Sa vie ne s'était jamais joué sur autre chose que des paroles trop vites prononcées et des défis impulsifs. Il était régi par une sorte de lancé de dés perpétuel d'où n'était jamais ressorti qu'un destin caduque qui le portait au gré du vent. Il le ferait.

- To-t-toi ? articula difficilement Lily.

- Oui, pourquoi pas ?

- Parce que tu ne l'as jamais fait, rappela Sirius.

- Y a un début à tout.

- Tu es fou.

- Je sais.

- Tu y arriveras ?

- J'en sais rien.

- En tout cas, tu iras jusqu'au bout ?

- Je ne sais pas faire autrement.

- Alors vas-y.

- J'y vais, je te l'ai dit.

Tout c'était dit à une vitesse fulgurante. Remus, après une courte hésitation, se pencha au dessus de la table et envoya une grande bourrasque amicale sur l'épaule de Peter qui rougit.

            Un gigantesque vol de hiboux traversa la salle. Des paquets, des lettres, des beuglantes, atterrirent un peu partout.

            Les emplois du temps circulèrent pour arriver jusqu'aux maraudeurs. Un cours de métamorphose inaugurait leur année. Rassasiée, Lily remonta se brosser les dents et chercher ses affaires.

            Devant la porte de la salle, MacGonagall fit signe à ses élèves d'entrer. Dans un silence religieux, les concernés s'exécutèrent. Le cours commença à une vitesse fulgurante, le professeur avait instantanément donné le ton : le programme de 5ème année n'était rien comparé à ce qu'ils allaient aborder cette année-ci. Une impression de déjà entendu chatouilla les oreilles des élèves. Lily s'installa entre James et Peter, eux-même entourés de Remus et Sirius.

            Dix minutes plus tard, la porte s'ouvrit à la volée. Une jeune fille grande et fine, une coupe de cheveux courts à la garçonne totalement décoiffés et d'un blond presque albinos, d'immenses yeux bleus délavés scrutant la salle de long en large et brillant d'un égarement et d'une panique évidente, Norma apparaissait, perdue. MacGonagall lui adressa un froncement de sourcils assassin. Elle grinça d'un ton glacial :

- Melle Cooper, après les cinq années que vous avez passé dans cet établissement, n'avez-vous toujours pas compris que les horaires ne sont pas personnalisables et que les animaux sont interdits en cours ?

Norma ne répondit rien, caressant d'un regard douloureux et langoureux le minuscule hiboux d'un gris pâle comme la roche qui demeurait immobile sur son épaule.

- Orphée ? murmura-t-elle.

L'animal tourna la tête.

- Akanss.

Un léger rire parcoura la salle sans réellement germer. Malgré l'habitude, il était dur de rester impassible à l'écoute de ces paroles sans sens que Norma adressait fréquemment à son hibou. Pourtant le volatile prit son envole et sortit de la salle. Lily soupçonnait la jeune fille d'avoir créé un langage à par entière avec son hiboux, histoire de barricader plus encore son monde, bien à l'abris des attaques extérieures. Norma avança sans bruit et alla se réfugier à sa place habituelle, seule sur une table du font.

            Lily reporta son attention sur James. Son regard, scintillant d'une lueur froide, caressait l'arrivante. Une boule se forma dans la gorge de la jeune fille rousse. Se sentant profondément ridicule, elle reporta son attention sur le cours qui se déroulait, tentant d'ignorer son ami qui ne détachait pas ses yeux de Norma. Le cours de métamorphose, MacGonagall. Le cours. Métamorphose des oiseaux de proie en armes, métamorphose des oiseaux de proie en armes, métamorphose-des-oiseaux-de-proie-en-armes, mé-ta-mor-pho-se-des-oi-seaux-de-proie-en-armes… Mais c'était impossible. Au diable la métamorphose. Les armes ne pouvaient rien contre son trouble. Elle ressentait chaque mouvement, chaque souffle de James, aussi infimes soient-ils. Elle ressentait son regard qui ne sillait pas une seule seconde. Elle pouvait même sentir Norma qui l'appréhendait aussi, barricadée dans son monde. Elle sentait ses immenses yeux bleus trop pâles, fascinés, incapables de se détacher des gouffres noirs, figés dans leur panique invisible. Mais une force impensable semblait germer. L'énergie du désespoir conférait une résistance nouvelle à la lunaire, l'opposant même à James. Lily était perdue. Elle ne comprenait pas. Comment avait-elle pu ? Comment pouvait-elle, elle-même, remarquer ? Elle semblait être seule à sentir le combat qui se déroulait, en dehors de Norma et James. Elle savait Norma toujours aussi paniquée, malgré la résistance inattendue qu'elle avait pu manifester soudainement. Mais James détourna le regard, par lassitude. Il ne semblait pas étonné de l'issue mais il s'ennuyait, elle le savait. Il sombra dans ses pensées profondes. A ce moment, Lily eut l'impression d'une rechute douloureuse dans la réalité. Le cours reprenait, l'entaille dans le temps était cicatrisée. Méprisant ses sentiments, elle concentra toute son attention sur la suite de la leçon, avant de sortir de la salle, à la fin de l'heure.

S'apprêtant à suivre ses quatre amis, elle s'approcha de Katharine. Habituée à former un indissociable binôme avec Gretta, cette dernière se retrouvait seule avec son deuil, ses petites manières et sa suffisance de l'enfant trop gâté qui n'a jamais eut l'intention d'être cruel. Lily comprenait la situation dans laquelle elle se trouvait à présent : s'adresser à Norma ? C'était perdre la tête assurément ou, du moins, perdre une bonne dizaine de points de Q.I…. semblait-il. S'adresser à Lily ? C'était s'adresser aux maraudeurs par la même occasion, donc s'imposer dans un groupe et supporter de trop près pendant deux ans les objets des regards hautains adressés durant cinq ans. Lily s'approcha donc, avec la folle pensée de pouvoir adoucir ses maux. Mais une fois le « Katharine ? » parti, la suite fut beaucoup plus douloureuse et indécise. Sans trop savoir comment, elle lâcha un « non, rien ! » désespérant et se surprit à penser que la jeune fille serait de toutes manières obligée de faire face, la vie est cruelle pour tout le monde, elle ne pensait tout de même pas être épargnée ! Un retour un peu brutal à la réalité ne pourrait pas lui faire de mal… enfin, peut-être…

Exaspérée par son esprit grinçant et son manque de tact légendaire, elle planta là l'objet de ses condoléances avortées pour rejoindre son groupe.

Sous un pluie battante, les cinq entreprirent de traverser le parc pour rejoindre le cours de soins aux créatures magiques. Le parcourt était difficile et Remus s'effondra même dans la boue, à mi-chemin. Sirius, écroulé de rire, l'aida à se relever avant de s'étrangler en aspirant de la pluie. Des trombes d'eau tombaient à en brouiller la vue. Jamais ils n'avaient eut à partir au font du parc par un temps pareil. Peter, quelque peu paniqué, s'accrocha à la cape de Sirius. Pour compliquer plus encore la situation, un vent violent se leva. Cette fois, même Patmole cessa de rire. Il attrapa par l'épaule James qui continuait d'avancer avec une désinvolture déroutante.

- Jimmy, attends ! On sait même plus où on va, on ferait pas bien de retourner ?

Un vivement hochement de tête commun à Lily, Remus et Peter approuva la demande. James leva un sourcil, puis hocha la tête avant d'ouvrir la marche dans l'autre sens. Il attrapa au passage le sac de Lily qui, à sa grande habitude, avait subi la défaillance d'une bretelle passant son temps à s'affranchir du reste et que toutes les coutures sorcières ou moldus n'avaient pu tenir soumise. La pluie ne faisait que se déverser à une intensité grandissante. Bientôt, on n'y voyait plus à un mètre et les cinq durent allumer leur baguette.

            Dans le brouillard opaque et vaporeux de la pluie, une ombre indécise se dessina. Une personne semblait se tenir assise en tailleur, arborant une parfaite passivité face à la violence des pluies torrentielles. Luttant contre l'eau qui leur giflaient le visage, ils parvinrent au devant de cette âme folle en pleine tempête. Norma les dévisagea de son air lunaire, sans faire un mouvement. Sur son épaule, Orphée semblait figé, resserré sur lui même, les yeux mi-clos. Elle s'arrêta sur James, pour ne plus en détacher ses yeux.

- Qu'est ce que tu fais là ? lança Lily, surprise, en passant une mèche rousse derrière son oreille.

- J'attends…

- Pardon ?

- J'étais pommée, donc j'attendais…

- … que ?

- Que la pluie s'arrête ou que quelqu'un me trouve, répondit-elle comme à une évidence, sans jamais détourner son regard de James.

Ce dernier s'avança et lui tendit une main :

- On y voit rien, on a décidé de retourner au château, viens.

Norma le dévisagea. Son regard se détacha de ses yeux pour descendre le long de son bras jusqu'à sa main, puis remonta de la même manière. Elle baissa finalement les yeux au sol, pour les relever à nouveau, tendant une main incertaine qui hésita deux fois avant d'aller embrasser celle de James. Lily demeura figée. Un frissonnement glacial lui parcourut la colonne vertébrale pour remonter jusqu'à sa nuque.

Le groupe repartit lentement.

            Une autre ombre se dessina cette fois dans les air, virevoltant au grès du vent avant de rentrer en collision avec Sirius.

- Contrainte… soupira-t-il en récupérant son hibou.

- Qu'est-ce qui lui prend de sortir par ce temps ? s'exclama Peter.

- Un message… déclara le premier en déroulant le parchemin accroché à une patte du nocturne.

« A l'intention de Sirius Black et de toutes personnes de 6ème années en présence de ce dernier sur le trajet du terrain de Soins aux créatures magiques :

Vous êtes invités à retourner au plus vite au château. En raison des conditions météorologique extrêmes et inattendues, le cours se déroulera en intérieur. En cas de problème majeur, ne paniquez pas et tentez de rejoindre dans le calme le château. Si une impossibilité de déplacement se présente, sachez qu'une patrouille est effectuée par le garde chasse et le concierge.

                        Mes respects,

                                    Professeur Gardnas »

Remus leva les yeux au ciel.

- Mon dieu, ce prof est une catastrophe… Il aurait bien pu essayer de nous trouver avant…

- Il va me tuer, râla Peter. J'ai froid, je suis trempé jusqu'au os et je patauge dans la boue…

- Queud', je te signale que c'est le cas de tout le monde, s'emporta Sirius.

- Ouais, tu peux nous lâcher, confirma Remus d'un ton grinçant.

- C'est bon, je lui ait jamais dis ça, je lui ait juste dis de se taire, s'exclama Sirius.

- Ô, grand chevalier sans peur ni reproche, dommage que ça soit pas le temps adéquate pour venir au secours des innocents…

- La ferme Lun', j'te dis. Je protège personne, mais je me mets pas à jeter les gens pour des trucs pareils ! C'est tout ! Mais cherche pas, t'as pas l'air de comprendre…

- Comprendre quoi ? Qu'il y a un gouffre entre ce que tu sembles comprendre et ce qui ce passe ? Un jour on crèvera tous de tes erreurs de perception… et si on en crève pas ce sera tout comme…

Remus ne savait que trop bien que ses mots étaient des couteaux assassins, personne ne lui tenait tête au langage. Sirius bafouilla, s'emport, leva le poing, prêt à frapper. Un batteur possédait d'autres armes. Mais, au moment où le coup allait être décoché avec toute la puissance d'une rage incontrôlable, une douleur fulgurante traversa son ventre, lui coupant la respiration. Il sentit une main forte lui soutenir la nuque avant qu'il ne s'effondre dans la boue. Remus commençait à rassembler son talent quand une voix grave et douce le coupa : « Tais-toi ». Ce dernier s'effectua dans une parfaite soumission, satisfait du résultat. Sirius reprenait son souffle, pataugeant toujours dans la terre inondée. James s'avança, un sourire cynique sur ses lèvres, et lui tendit une main en murmurant :

- Mots contre mots, poings contre poings…

Lily avait admiré la scène, un sourire en coin, savourant l'affront, le combat et l'intervention de James. Sans un once de colère ni de haine, plutôt amusé en vérité, il avait frappé Sirius et demandé à Remus de se taire, assurant une totale domination sur le groupe. Oubliant sa gêne habituelle, elle eut même quelques mal à contenir un petit rire en surprenant Norma les yeux grands et la bouches ouvertes, incapable de se détacher de James.

            Dans une froideur que ni Remus ni Sirius ne cherchaient à dissimuler, le groupe reprit son chemin. Se retournant de temps à autres, Lily ne put dire si Peter pleurait ou si ce n'était qu'une illusion due à son imagination et à la pluie qui coulait sur tout son petit être. Mais qui de si fragile peut rester insensible lorsqu'il est l'origine méprisée de disputes ?

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C'était le 6ème chap.… si ça ne vous a pas plus, gueulez moi ça dans les review, si ça vous a plus, dites moi ça aussi dans les review… bref… review…