Il vaut mieux ignorer certaines choses

DISCLAIMER : Comme tout le monde s'en doute déjà, les personnages d'Harry Potter ne m'appartiennent pas. Dommage ! ;-)

Fic traduite, l'auteur s'appelle A. Giesbrecht. ('Some things are better left unknown')

Chapitre II : La Dream Team de Harry rencontre les Maraudeurs

Une fois en lieu sûr à l'intérieur de la salle commune des Gryffondor, après une journée hors du commun, les Maraudeurs délimitèrent un coin désert près du portrait de la Grosse Dame pour avoir une conversation sérieuse.

« Pour une journée sans aucun travail scolaire, j'ai trouvé ça plutôt éducatif » dit James. « Du moins, j'ai appris beaucoup. »

« En plus de découvrir que tu auras éventuellement un enfant qui te ressemble comme deux gouttes d'eau ? Vous pourriez passer pour des jumeaux ! » dit Sirius avec un sourire diabolique.

« C'est vraiment bizarre » dit James, avec emphase.

Il passa sa main dans ses cheveux et ferma les yeux.

« Il est quand même capitaine de Quidditch. »

« Harry n'est pas exactement comme toi, James » dit Remus. « Plus calme, moins espiègle. »

« J'ai remarqué ça, moi aussi » dit Sirius d'un air déçu. « Ça doit venir du côté de sa mère. Dommage. Je me demande s'il a des frères et sœurs. Eh, Cornedrue ? »

« Comme si je le savais ! » grogna James.

« Je me demande si d'autres élèves sont reliés à nous » médita Peter, observant quelques sixième année parler Arithmancie à une table.

« Le nom de famille de Neville est Longdubas, Queudver » dit Sirius.

« Il ne ressemble pas à Franck » dit Remus. « On ne devinerait jamais qu'il est le fils d'un préfet-en-chef. Peut-être que l'héritage est la seule raison de sa présence à Gryffondor. »

« Ou alors, le Choixpeau sait quelque chose que nous ne savons pas » dit James.

« On ne sait jamais, pas vrai ? » dit Sirius. « Regardez ce cher Peter ici présent. J'aurais juré qu'il finirait à Poufsouffle. »

« Merci beaucoup, Patmol » dit Peter aigrement.

« Tu sais que je n'embête que ceux que j'aime, Queudver » dit Sirius doucement.

« Dans ce cas, tu as vraiment un faible malsain pour Rogue » dit James souriant.

Sirius frappa James à l'épaule, et James lui assena un coup sur le haut du crâne. Ainsi s'ensuivit une longue et vigoureuse bagarre qui ne se termina que lorsque les cinquième année Gryffondor entrèrent dans la salle.

Les Maraudeurs se démêlèrent réalisant que dans leur zèle, ils avaient manqué le dîner. Mais ça leur était égal. Du moins, si les cuisines étaient toujours derrière le tableau de fruits dans le donjon. Ils firent bon usage de ces connaissances et quand ils revinrent (après avoir ravagé les toilettes des filles, juste comme dans le bon vieux temps), la Salle Commune était vide, réservée pour (incroyable, n'est-ce pas ?) Harry lui-même, qui faisait ses devoirs auprès du feu. Ils le regardèrent en silence pendant un instant.

« Alors ? » dit James, enfonçant ses mains dans ses poches. « A votre avis, quel serait le meilleur moyen de lui dire ? »

« Dire quoi, à qui ? » demanda Peter.

« Harry ! » dit James. « Lui dire que nous sommes là, le faire entrer dans le Sortilège. »

« Tu es sûr que c'est une si bonne idée ? » demanda Remus. « Nous avons été inoffensifs jusque là. En fait, avoir des contacts avec une personne du futur pourrait causer beaucoup de problème. »

« Personne n'est revenu pour nous avertir de ne pas le faire » dit Sirius. « Et j'ai envie de voir la tête de Harry quand il saura qui nous sommes. Ça n'aura pas de prix. »

« C'est sûr » approuva James. « Alors, quel serait le meilleur moyen ? L'écrire sur un parchemin et le lui donner ? »

« Ça me paraît bien » dit Sirius.

Ils volèrent un morceau de parchemin à Harry ainsi qu'une plume pour écrire le message. C'était l'un des avantages principaux du Sortilège 'C'est Pas Mon Problème' : on pouvait faire n'importe quoi sous le nez de quelqu'un et il ne remarquait rien avant qu'il ne soit trop tard.

James écrivit plusieurs brouillons avant de se décider, et les trois autres firent de nombreuses suggestions variées (mais pas toujours d'un grand secours). Lorsqu'ils furent satisfaits, James déposa le message sur l'agenda d'Harry. Harry n'y prêta pas attention au début, et il le changea même de place pour attraper ses affaires. Puis, il réalisa ce que c'était. Le message disait ceci :

Harry,

Premièrement, ne fais rien avant d'avoir finit de lire ce message. Sinon, tout sera raté. Deuxièmement, quelques vieux amis et de la famille ont lancé un sortilège très complexe et sont en train d'attendre ton opinion. Quand tu auras fini de lire ce mot, lève les yeux et regarde à ta droite. Il y a quatre nouveaux mais étrangement familiers cinquième année assis dans un fauteuil. L'un d'entre eux te fait signe de la main. Ils t'expliqueront tout, même si ça doit prendre toute la nuit.

Les Maraudeurs l'observèrent en retenant leur souffle lire deux autres fois le message. Puis, semblant complètement confus et essayant de se souvenir où il avait déjà vu cette écriture, il leva les yeux et regarda tout autour de lui et les vit.

Sirius fit de violents signes de la main, et Harry manqua de tomber de sa chaise. Sa bouche s'ouvrit sans laisser sortir le moindre son alors qu'il contemplait les Maraudeurs l'un après l'autre en finissant par James, qui était devenu rouge.

« Désolé pour la surprise. Nous pouvons tout expliquer » dit-il rapidement.

« Tu es… » commença Harry, mais il ne semblait pas capable d'exprimer ce qu'il voyait.

« James Potter » dit James, comme s'il s'agissait de présentations. « Et là, c'est Sirius Black, Remus Lupin et Peter Petitgrow. »

« Je… Je sais… Je veux dire… Je… J'ai… J'ai déjà rencontré... » Harry bégayait, il inspira et essaya à nouveau. « Comment ? »

« Sirius » répondit Peter comme si cela expliquait tout.

Cela aurait pu s'il s'était adressé à un autre Maraudeur, ou bien sûr, n'importe qui à Poudlard à leur époque.

« C'est un enchantement » dit Sirius en haussant les épaules, « qui t'envoie à travers le temps. J'ai passé trois ans à faire des recherches et là, c'est notre premier voyage. Plutôt cool, hein ? »

Harry le contempla, la bouche ouverte pendant quelque seconde avant de fermer les yeux, s'écroulant dans un fauteuil, enlevant ses lunettes et se frottant les yeux avec deux doigts.

« C'est incroyable. Complètement, totalement… »

« Ridicule » finit James, s'asseyant en face de lui. « Ouais, je sais. Mais c'est à Sirius de tout expliquer. A dire vrai, je serai surpris s'il pouvait réellement tout expliquer, tu vois. Nous sommes juste venus à cette époque pour voir comment Poudlard aurait changé en vingt-cinq ans. Nous ne t'attendions pas.

« Nous espérions… » commença Remus avant de se taire. « Sinon, tu es le seul ? »

« Le seul quoi ? » murmura Harry derrière ses mains.

« Le seul ici avec un Maraudeur comme parent » expliqua Remus. « Personnellement, j'en doute. »

Harry remit ses lunettes et regarda tout autour de lui.

« Non, je pense que je suis le seul » dit-il sa voix étrangement molle.

« Vraiment ? » dit James, déconcerté. « Tu veux dire que Sirius, Remus et Peter... Pourquoi n'auraient-ils pas de famille maintenant ? »

Peter approuva de la tête avec emphase.

« C'est… une très longue histoire » dit Harry ne voulant évidemment pas en dire d'avantage. « Depuis combien de temps êtes-vous ici ? » demanda-t-il. « Pourquoi je ne vous ai pas remarqué ? »

« Nous sommes ici depuis très tôt ce matin » dit James. « Et tu ne nous as pas remarqués à cause d'un truc très intelligent que Remus a inventé. »

« Bien sûr que c'est intelligent » dit Sirius. « Remus est un gars très intelligent. »

« Ça s'appelle le Sortilège 'C'est Pas Mon Problème' » dit Remus, s'asseyant à côté de James. « Pour la petite histoire, l'idée vient d'un livre moldu de science-fiction, et la théorie n'est pas de rendre quelque chose invisible ou inaudible, mais de faire que les gens l'ignorer. C'est une sorte de Sortilège de Distraction très concentré et super spécifique. Tu ne peux pas nous voir avant de savoir pour le Sort ou de savoir où regarder. »

« Oh » fit Harry.

« Nous t'avons suivi toute la journée » dit Peter.

« Ne lui dit pas ça ! » s'exclama Sirius. « Tu vas le rendre paranoïaque. »

« Non, c'est vrai » admit James. « Nous avons même participé à certains de tes cours. Nous avons vu que McGonagall n'avait pas changé. »

« Non probablement pas » admit Harry. « Attendez… Est-ce que l'un d'entre vous... »

« A écrit sur le tableau ? » dit Sirius. « C'était James. Qu'est-ce que t'en as pensé ? »

« Tu as écrit ça ? » s'exclama Harry avec étonnement, regardant avec effarement James.

James sourit. « Personne d'autre » dit-il fièrement. « Je me demande si elle l'a reconnu. »

« Je crois que ça serait difficile à oublier » dit Harry, souriant finalement. « Enfin, personnellement, je ne pourrai pas. J'ai cru que McGonagall allait avoir une attaque. Où as-tu trouvé ça ? »

« Il l'a trouvé tout seul » dit Sirius. « Il l'avait déjà fait avant, bien sûr, il y a vingt-six ans. Il a été en retenue pendant un mois, n'est-ce pas Cornedrue ? »

« C'était pire à chaque minute » dit James avec nostalgie.

Il fit une pause, et regarda Harry, curieux.

« Tu dois connaître nos surnoms, non ? »

« Oui bien sûr » dit Harry. « Sirius est Patmol, Prof. je veux dire, Remus est Lunard, et Peter... » il hésita. « Peter est Queudver. »

« Exactement » dit Sirius. « Et tu sais où nous avons eu ces surnoms ? »

« Sûr » dit Harry. « Vous êtes tous des Animagi. Excepté Remus. »

Remus eut l'air troublé mais Harry ajouta : « C'est bon. Ça ne me dérange pas que tu sois un loup-garou. »

« Oui. Mais comment allais-tu l'appeler ? » demanda Sirius.

« Rien du tout » dit Harry rapidement, réalisant qu'il devait être prudent et ne pas dévoiler des nouvelles qui pourraient les mettre sur le mauvais chemin.

Une pensée tentante germa dans son esprit. Que se passerait-il s'il leur disait tout ? Il pouvait les avertir ! Il pourrait changer... Changer quoi ? Est-ce qu'il pouvait empêcher la mort de ses parents ? La trahison de Queudver ? L'emprisonnement de Sirius ? Le retour de Voldemort ? Mais la seule raison pour laquelle Voldemort était tombé la première fois était le sacrifice de sa mère. Confus, il décida de ne rien dire pour le moment.

« Quelque chose ne va pas ? » demanda James.

Lui et les autres Maraudeurs échangèrent des regards curieux, remarquant le flot d'émotions qui venait juste de passer sur le visage de Harry. Il était devenu soudainement calme. Mais après, il haussa simplement les épaules et sourit de nouveau.

« Attendez un moment le temps que je prévienne Ron et Hermione ! » dit-il. « Ça ne vous dérange pas, non ? »

« Le roux et le rat de bibliothèque ? Pas du tout » dit Sirius.

« Mais pas trop de monde » avertit Remus.

« Nous ne voudrions pas causer trop de remue-ménage » dit James. « Ça sera plus facile si tu pouvais nous les présenter dans un endroit privé. Sinon, quelqu'un d'autre pourrait découvrir le Sortilège. Ils te verront, bien sûr, et pourraient deviner à qui tu parles. »

« C'est d'accord » dit Harry. « Attendez une minute. Je vais chercher Ron, et je pense qu'Hermione est à la bibliothèque. »

Il bondit jusqu'à l'escalier menant aux dortoirs et disparu de leur vue. Les Maraudeurs le regardèrent partir.

« Bel enfant, Cornedrue » dit Sirius.

James lui colla un coup de poing.

« Mais Harry, c'est impossible ! » Hermione devait courir pour rester au niveau de son ami aux longues enjambées alors qu'ils se dirigeaient à travers les nombreux couloirs de Poudlard vers une tour déserte.

Harry venait juste de finir de lui raconter ce qu'il se passait, et avec Ron, ils allaient rejoindre les Maraudeurs dans une chambre qu'ils savaient à la fois privée et oubliée.

« Voyager dans le temps est extrêmement difficile ! Il n'y a aucun moyen pour n'importe quel cinquième année d'y arriver. »

« Depuis quand Sirius Black est-il 'n'importe quel cinquième année' ? » répliqua Harry. « Ils ont réussi à devenir des Animagi sous le nez de Dumbledore, non ? »

« Oui, mais... » Hermione fit de grands gestes futilement, essayant de trouver un autre argument.

La vérité venait d'être dite, Hermione ne doutait pas vraiment de Harry, elle ne pouvait juste pas concilier l'idée qu'un élève de Poudlard ait réussi un sort si complexe tout seul.

« Et tu as entendu McGonagall et Flitwick dire que Sirius et mon père étaient parmi les enfants les plus brillants à être venus à Poudlard » continua Harry. « Et ils ont fabriqué la Carte du Maraudeur. »

« Oh Harry, c'est juste que je ne sais pas… » dit Hermione d'un air inquiet. « Et s'ils découvraient toute la vérité ? Imagine ce qui pourrait arriver ! »

Harry lui lança un regard bizarre, et elle comprit immédiatement.

« Je devine que tu as déjà tout imaginé, non ? »

« On peut dire ça » dit Harry calmement.

« Donc tu sais que tu ne dois rien dire » dit Hermione. « S'ils découvrent… Nous ne savons même pas exactement pourquoi tu as survécu, Harry. Si nous changeons quelque chose, tu pourrais être mort et Voldemort toujours en vie ! »

« Comment ? Il n'est pas revenu l'été dernier ? » dit Harry sarcastiquement.

Hermione se tordit les mains en signe de frustration.

« Tu sais ce que je veux dire. Je déteste être celle qui approuve Fudge, mais nous avons eu 13 ans de paix, n'est-ce pas ? Qui d'autre serait mort si Tu-Sais-Qui n'était pas mort ? »

Avant qu'Harry ait pu répondre, ils virent Ron venir à leur rencontre.

« Je n'arrivais pas à trouver la chambre » dit-il en regardant par-dessus son épaule. « Je ne suis jamais venu ici avant. »

« Moi non plus » dit Harry, « Mais ça ne devrait pas être dur à trouver. Ecoute, Ron, quand nous y serons, n'en dit pas trop à propos de ce qu'il s'est passé ces vingt-cinq dernières années, d'accord ? »

« Tu veux dire que tu ne veux pas que je dise : 'Hey Sirius ! Tu sais que tu vas passer douze ans à Azkaban' ? »

« Quelque chose comme ça, oui » dit Harry. « Ne dit rien à mon père non plus. Ou à Peter. Il est toujours leur ami. »

Ron fronça le nez, jurant dans sa barbe, et Hermione fit de son mieux pour ne pas montrer le même dégoût.

« Et rappelez-vous de ne pas appeler Remus 'Professeur Lupin'. »

« Comme tu ne dois pas appeler James 'Papa' » dit Ron en souriant. « Tu crois qu'ils sont déjà au courant pour ta mère ? »

Hermione secoua la tête. « Comment le sauraient-ils ? Ils n'ont que quinze ans, c'est ça, Harry ? Tu ne sais pas encore avec qui tu vas te marier, Ron ? »

« Bien vu, dit Ron » ses oreilles rosirent et il laissa tomber le sujet.

Ils continuèrent à marcher quelques minutes en silence, Harry laissant glisser une main contre le mur.

« P... Je veux dire, James a dit que ça devrait être quelque part par-là : une porte cachée qui ressemble à un bout du mur. »

« Comment vas-tu la trouver ? » demanda Ron.

« En trouvant la poignée » dit Harry. « Elle est invisible, mais James m'a dit qu'elle était à la hauteur de la taille environ et… Ici ! »

Harry tira sur quelque chose qui semblait être de l'air, et une porte apparue de nulle part, menant à une chambre basse et poussiéreuse.

« On est là ! » dit Sirius d'un air réjoui. « On commençait à se poser de questions… »

Lui et les autres Maraudeurs étaient assis sur des chaises en bois poussiéreuses. A part cela, la pièce était vide. La seule lumière provenait des flammes argentées tremblotantes que Remus semblait tenir dans ses mains. Harry se rappela où il avait déjà vu ce tour avant : en tant que Professeur Lupin, Remus avait utilisé ces flammes quand les lumières du Poudlard Express s'étaient éteinte durant leur voyage en troisième année.

« Mes amis sont avec moi » dit Harry. « Comment je fais pour... ? »

« Dis-leur juste ce qu'ils doivent chercher » dit James.

Harry regarda attentivement la pièce avant de retourner vers Ron et Hermione.

« Ecoutez » dit-il. « Je vous ai déjà expliqué pour le sortilège, comment il marchait. Tout ce que vous devez savoir est ce qu'il faut chercher. »

Ils approuvèrent d'un signe de tête.

« Quand vous entrerez, regardez à votre gauche. Sirius est à gauche, ensuite il y a Remus, puis Peter, puis James. Et Remus éclaire la salle avec une sorte de flamme dans les mains, le même genre que celles qu'il a utilisées dans le Poudlard Express avec les Détraqueurs. C'est bon ? »

Harry fit quelques pas en arrière et fut plutôt satisfait d'entendre Hermione pousser un petit cri d'étonnement quand elle vit les Maraudeurs. Ron sourit.

« C'est trop cool » dit-il.

Harry les présenta, puis James sortit sa baguette et fit apparaître trois autres chaises, les invitant à s'asseoir.

« Comment as-tu fait ça ? » demanda Hermione, regardant James pendant qu'elle prenait une chaise.

« Oh tu sais » dit James en agitant sa main avec désinvolture. « C'est juste un peu de Métamorphose avancée. Tu as déjà dû voir Dumbledore le faire, non ? »

« Oui… mais… Tu es seulement en cinquième année ! »

« Ma chère Hermione, je n'ai jamais autorisé ce genre de limites me gêner dans ma quête de maîtriser les plus difficiles et obscurs sortilèges ! » dit James d'un air faussement sérieux.

« Et puis, ce n'est pas si dur » ajouta Sirius.

« Je suppose que vous avez déjà dû entendre parler de nous » dit Remus.

« Bien sûr ! » dit Ron. « Mes frères jumeaux vous idolâtrent pratiquement. Les fameux Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue. Ils tueraient pour vous rencontrer ! »

« Nous sommes flattés » dit Sirius. « Mais pas de sacrifices humains, s'il vous plait. »

« Ce n'est pas bon pour notre image » ajouta James.

« Alors vous faîtes ça, juste… pour vous amuser ? » demanda Hermione timidement, elle regardait fixement James.

« Plus ou moins » dit James en haussant les épaules.

« C'est une aventure, et un Maraudeur est toujours prêt pour une bonne aventure » dit Sirius.

« Même… » dit Remus ne sachant pas s'il devait être fier ou honteux, « si c'est hautement illégal. »

« Particulièrement si c'est hautement illégal » corrigea Sirius.

Ils parlèrent pendant un bon moment, riant beaucoup lorsque les Maraudeurs leur racontèrent leurs escapades variées. Ils avaient récemment réussi le sortilège d'Animagus et ils utilisaient déjà leur nouvelle liberté. Harry, Ron et Hermione ajoutèrent quelques aventures de leur cru, impressionnant même Sirius avec l'histoire de la Ford Anglia volante. Le seul problème était qu'ils devaient toujours faire attention à ne pas trop en dire.

Ce n'était pas une si mauvaise chose de les laisser savoir que Remus serait un jour professeur (James fut particulièrement amusé) mais il y avait tant d'autres choses qui étaient vraiment dangereuses. Sirius n'arrêtait pas de demander encore et encore avec qui James allait se marier, même lorsque James le menaça de le transformer en hamster, mais Harry demeura ferme.

« Même si tu devinais, je ne te le dirai pas. »

« Rabat-joie » marmonna Sirius.

Remus décida diplomatiquement de changer de sujet.

« Alors comme ça, tu fais du Quidditch, Harry ? »

« Il est capitaine » dit Hermione. « Il joue en tant qu'attrapeur et il est très fort. »

« Vraiment ? » dit James. « Je suis capitaine aussi, mais je suis Poursuiveur. Dommage, j'aurai pu t'apprendre quelques mouvements. »

« James, réfléchit. Tu lui as probablement déjà appris quelques mouvements » dit Sirius.

« Oh, c'est vrai » dit James.

« En fait, non » corrigea Harry avant qu'il ne puisse s'arrêter.

« Pourquoi non ? » demanda Sirius.

« C'est une autre longue histoire » dit Harry rapidement d'une manière qu'il espérait légère.

'Une longue histoire' avait était son excuse pour chaque dérapage incontrôlé, et cela semblait calmer les Maraudeurs pour le moment.

« Comment ? Il est soudainement devenu sujet au vertige ? » essaya de deviner Remus.

« Non, il a eu un terrible accident de balais il y a dix ans ce qui explique non seulement pourquoi il ne vole plus mais aussi pourquoi Harry est fils unique » dit Sirius d'un air concerné.

« Sirius, c'est vraiment dégoûtant et totalement faux » dit James. « Ce qui est typique venant de toi, mais il y a des enfants dans cette pièce. »

« Nous sommes aussi vieux que vous en ce moment » dit Harry avec un sourire.

« En plus, Sirius, tu n'as pas d'enfant du tout, ce qui est dû aux raisons que tu viens juste de donner à James » dit Remus.

« Je ne pense pas » dit Sirius indigné.

« Harry, pourquoi tu n'appelles pas James 'Papa' ? » intervint Peter.

« Parce que c'est encore plus faux que le prétendu accident de balais de Sirius » dit Remus.

« Je n'ai PAS eu d'accident de balais » insista Sirius.

« Tu ne sais pas encore » dit Ron sournoisement.

Sirius fit un geste pour le frapper mais James le retint.

« Les garçons ! » dit Hermione, clairement ennuyée.

« Tu sais quoi, Sirius, on aurait dû emmener Trish avec nous » dit James. « Hermione et elle auraient pu s'en aller et discuter. Je ne sais pas... de maquillage. »

« Si je m'étais intéressée à ce genre de chose, peut-être que j'aurais été reconnaissante » répliqua Hermione.

« Qui est Trish ? »

« Patricia Marsh, la petite amie de Sirius » dit Peter simplement.

« Elle n'est pas ma petite amie » dit Sirius. « Et si tu continues à dire ça je vais verser dans ton jus de citrouille de la Drogue de Franchise jusqu'au jour de remise des diplômes. Ça sera très intéressant de voir que tu ne pourras pas garder tes fascinantes pensées privées pour toi. »

James se pencha vers Harry et dit : « Personnellement, je pense que ce vieux Queudver a touché le point sensible. »

Harry et Hermione approuvèrent tous deux de la tête. Sirius regarda James dans les yeux.

« Personnellement, je pense que tu n'es qu'un fouineur à la Patmol. » Remus sourit.

« Personnellement, je pense que vous n'êtes qu'une bande de crétins. »

« Personnellement, j'aimerai faire un raid dans les cuisines. J'ai faim » dit Peter.

Remus, Sirius, James, Harry, Ron et Hermione le regardèrent tous.

« Queudver, ce n'était ni intelligent, ni pertinent dans cette situation » dit James.

« C'était à ça que je pensais » dit Peter.

Ils continuèrent à parler. Quand minuit sonna, Remus lança un sortilège 'C'est Pas Mon Problème' sur Harry, Ron et Hermione, et ils se glissèrent discrètement dans la Tour des Gryffondor.

Harry avait mis au courant les Maraudeurs de leur emploi du temps, et les Maraudeurs avaient promis une journée remplie d'amusement sans précédent et une pagaille générale, suivie de quelques farces en coopération entre les deux générations dans la soirée. Ils étaient tous d'accord que la meilleure partie serait de faire des farces qui n'avaient pas été faites à Poudlard depuis des décennies et donner au personnel un étrange sentiment de déjà vu.

Pelotonné dans un coin du dortoir des cinquième année dans la Tour des Gryffondor, James ne pouvait penser à autre chose qu'à sa journée 'très éducative'. Il se surprit à jeter continuellement des coups d'œil vers le lit d'Harry. Il ne pouvait pas s'ôter de l'esprit combien ils se ressemblaient, jusqu'à la même monture de lunettes.

Remus avait raison cependant, Harry n'était pas aussi imprudent que James, et il était définitivement plus calme, mais avec un peu d'encouragement, ils avaient le même sens de l'humour.

Mais il y avait d'autres différences. Les yeux d'Harry, par exemple, pensa James. La couleur des yeux n'était pas quelque chose que James remarquait habituellement, mais qui donc sur Terre avait des yeux de cette couleur ? C'était si inhabituel. Harry avait-il réellement hérité cela de sa mère, la fille que James allait un jour épouser ? Et il y avait des moments où Harry restait silencieux, et quelque chose semblait l'accabler. Il y avait quelque chose qui n'allait pas par- là, pensa James. 'Quelque chose d'énorme a changé entre mon époque et maintenant, il y a quelque chose à propos de Harry qui n'est pas normal.' Quelque chose qu'il ne pouvait pas changer et qu'il n'allait pas leur dire. 'Un peu comme Remus, mais pas tout à fait.' James soupira et décida de ne pas s'inquiéter à propos de cela pour le moment. La dernière chose à laquelle il pensa avant de s'endormir était qu'il aimerait bien demander à Harry, comment il s'était fait cette étrange cicatrice sur le front.

En grognant, Sirius essayait de fourrer son oreiller dans ses oreilles. Un des Gryffondor ronflait de tout son cœur, et cela lui tapait sur les nerfs. 'Bizarre' pensa-t-il, 'normalement ça ne m'aurait pas dérangé.' Il réalisa qu'il était tendu, et même les aventures des Maraudeurs les plus osées ne le rendaient pas aussi nerveux. Mais c'était différent. Il avait le sentiment que cette aventure commençait à devenir étrange et mystérieuse. Sa mère disait toujours qu'il avait des affinités avec le futur. Pas de la véritable divination, mais c'était toujours utile, même si la plupart du temps il ne pouvait pas dire si ce qu'il ressentait était en cours ou allait arriver.

Il se rendit compte qu'il pensait à Harry, Ron et Hermione avec leurs regards étranges et subreptices. Surtout Harry. Sirius essaya de s'imaginer l'étrangeté de la situation : rencontrer son propre père qui aurait le même âge que lui, mais n'y arriva pas. C'était un peu comme si Harry n'avait jamais vu James avant. Jamais. 'Idée stupide,' pensa Sirius, se retournant et coinçant sa tête en sandwich entre son oreiller, ce qui noya les ronflements. Harry n'avait probablement jamais réalisé combien il ressemblait à son père. 'Ils se ressemblent énormément' médita Sirius, 'sauf pour les yeux, bien sûr, et cette cicatrice.'

Remus aussi avait du mal à s'endormir cette nuit. Ce n'était pas le sol dur, il était habitué à ce genre de choses. Il se demandait pourquoi Harry évitait toujours leurs questions. Bien sûr, il leur avait dévoilé les bases de sa vie : son amour du Quidditch, les matières qu'il aimait, le balai qu'il avait, sa méthode favorite pour torturer son pire ennemi. Mais il semblait qu'il évitait méticuleusement toute demande de renseignement sur sa vie de famille. 'Il doit mentir, pour cacher quelque chose', pensa Remus.

Après avoir passé une bonne partie de sa vie à expliquer ses disparitions mensuelles, il avait le truc pour découvrir quand les gens cachaient quelque chose. Et Harry cachait définitivement quelque chose. Il se demanda vaguement si James, Peter ou Sirius avaient remarqué, mais il décida d'attendre jusqu'au lendemain. Et il y avait toujours d'autres moyens pour découvrir des éléments sur certaines personnes. Sirius désapprouverait, mais ces méthodes n'incluaient pas forcément la fouille systématique des affaires de cette personne. Il devait juste poser les bonnes questions au bon moment.

'Enfin', pensa Remus, 'il n'a pas de préjugés à propos des loups-garous, mais c'est sans doute grâce à James.' Il essaya de penser à quelques questions innocentes à poser le lendemain, mais il n'alla pas plus loin que 'Comment t'es-tu fait cette cicatrice ?' avant de tomber endormi.

Peter regarda ses trois meilleurs amis s'endormir l'un après l'autre. Il savait que Sirius, James et Remus allaient le traiter de paranoïaque, mais il pouvait jurer qu'Harry, Ron et Hermione l'ignoraient. La plupart des gens l'ignoraient, il était petit et timide, mais ces trois-là avaient toutes les raisons possibles pour lui prêter un peu d'attention, venir du passé et tout.

Il semblait qui plus est qu'ils évitaient de le regarder, de rester seul à lui parler. 'Bon, bien sûr', pensa Peter, 'ils prêtent plus attention à James parce qu'un jour il deviendra le père de Harry, et Remus sera l'un de leur professeur. Et Sirius était… Sirius était Sirius et par définition impossible à ignorer.'

'Oh, bon', pensa-t-il. 'Peut-être que je m'imagine juste des choses.' Il s'installa sur le dos et mit ses mains derrière sa tête. Demain devrait être amusant. Ce sera la première fois qu'ils auraient la chance de tout ravager comme dans leurs rêves : non seulement ils allaient mettre la pagaille dans des cours où ils n'étaient pas sensés être, mais en plus, personne ne devinera jamais qu'ils étaient à Poudlard. Il ne pouvait pas attendre de voir ce que tous les sept ensemble pourraient inventer et il ne doutait pas un instant qu'Harry pouvait être aussi espiègle que son père. Il semblait complètement apte à errer la nuit sans se faire remarquer. Peter bailla. Peut-être qu'une aventure périlleuse était à l'origine de cette cicatrice en forme d'éclair qu'Harry avait. 'Qu'est-ce qui aurait pu faire ça ?' se demanda-t-il avant de sombrer dans le sommeil.