Premier one shot, qui se centralise sur deux personnages qu'on pense tertiaires (surtout le second), mais que j'ai beaucoup apprécié.

noté : K+

genre : bless/confort, fluff

Vous pouvez les voir en couple, ou comme simple ami^^


Bonne leçon !


Vivi soupira, seule dans sa jambe, ses bras enlaçant ses jambes croisées. Elle regardait par sa fenêtre ouverte. Elle avait oublié à quel point les étoiles étaient magnifiques, dans son pays du désert. Tout ce temps passé en dehors d'Alabasta….

Cela faisait trois jours que les Mugawaras s'en étaient allés, étaient repartis à leur vie d'aventure et de liberté. Ils avaient sauvé leur Royaume, sauvé sa famille, son père, son meilleur ami, l'avait sauvé elle, comme si ce n'était rien, sans hésitation et sans aucune peur. Et puis ils étaient partis, aussi facilement qu'ils étaient apparus. Des pirates, peut-être, mais des héros dans le cœur de Vivi.

Parfois, elle se demandait si elle n'avait pas rêvé ces semaines d'aventure à leur côté.

Trois jours, et pourtant Vivi n'arrivait pas vraiment à réaliser. Elle caressa la marque sur son bras, qu'elle souhaitait voir s'effacer le moins vite possible. Elle était encore une mugiwara, elle en était certaine. Mais elle n'était pas membre du vogue joyeux. Tout comme elle était la princesse d'Alabasta. Mais son esprit avait encore du mal à s'ajuster. Il s'éloignait parfois encore, dans une rêverie douce, revenait à Drum et ses cerisiers artificiels, à ce jour où elle avait vu la plus grande baleine du monde, à cette soirée où ils avaient chanté en cœur tout ensemble au milieu du désert…

Vivi était à un endroit et à un autre, dans un état d'esprit et un autre, sans jamais vraiment être tout à fait là. Igaram et son père lui avaient dit que ça passerait. Elle en était certaine. Elle avait besoin d'adaptation. Mais en attendant, elle était encore perdue, et elle n'arrivai pas, comme ce soir, à fermer l'œil.

Vivi était souvent allé visiter Kaloo, mais son canard était occupé avec son escadron, et elle ne voulait pas être un trop gros fardeau. Au palais, tout le monde était encore chamboulé, avec la mort de Pell, la reconstruction, les blessures et la terrible, terrible idée d'avoir failli à sauver son propre peuple.

Vivi n'avait parlé à personne d'autres depuis ces trois jours, en dehors de son discours d'adieu.

Elle ne savait pas vraiment vers qui se tourner. Ses voilés avec Nami lui manquait.

Elle se leva nécessaire, en ayant assez de déprimer seule dans son lit. Elle avait une dernière carte. Un dernier endroit où aller, où peut-être qu'elle retrouverait la paix.


Kohza était allongé sur la colline, et bras derrière la tête, regardait les étoiles, en silence. Les étoiles et leur observation l'avaient toujours apaisé, mais depuis quelques temps, elles ne suffisaient plus.

Cela faisait trois jours que les mugiwaras s'en étaient allés, étaient repartis sans au revoir, sans récompenses, sans se soucier d'eux. Ils avaient sauvé un royaume par pur amitié, et étaient partis comme des voleurs et comme des héros. Kohza veut qu'il ne les apprécie pas vraiment. De manière déraisonnable : de quel droit est-il sauvé sa propre terre ? De quel droit osaient-ils venir sans se soucier du peuple, simplement pour Vivi ? comment osaient-ils réussir là où il avait échoué ?

C'était peut-être ça, le vrai problème. Kohza avait échoué. Il se montrait injuste envers leurs sauveurs parce qu'ils avaient rempli ce qu'il aurait dû remplir, ils avaient sauvé ce qu'il aurait dû sauver.

Il avait été le leader d'une révolution qui s'était trompée de cibles depuis le début. Il en voulait encore au roi, quelque part, d'avoir préféré des idées aux vies humaines, mais il n'avait pas été responsable. Puis Kohza avait échoué à sauver Vivi, sa meilleure amie. Il avait échoué à sauver ses amis, sa famille.

Il avait échoué.

Il avait voulu rejoindre Vivi, après son discours à la foule. Mais alors un souvenir était revenu. Le regard de Vivi quand ce Luffy l'avait sauvé alors qu'elle tombait de sa tournée. Un regard de pur bonheur. Pire, de relâchement. Comme si maintenant que ce pirate était là, tout irait mieux. Comme si elle et les pays étaient déjà sauvés. Comme elle avait regardé Kohza, il y a très longtemps.

Les quelques instants où ils s'étaient revu, au cœur de la bataille, elle ne l'avait pas regardé comme ça.

Kohza soupira et ferma les yeux. Il se sentait mal, oui. Le pays avait été sauvé et il souriait jaune, il en voulait aux sauveurs, aux victimes, il s'en voulait à lui. Et à qui en parle ? A son père, si heureux de lui rappeler combien le roi était innocent et vertueux ? A ses amis, qui avait été entraîné dans une révolution sans mais par sa faute ? Une Vivi ?

Non. Il ne pouvait en parler à personne. Alors il restait là, seul, parce qu'il avait peur d'exploser s'il devait encore sourire.

Perdu dans ses pensées, il n'entend pas le bruit des pas qu'ils sont devenus à deux mètres de son époque. Il se redressa brusquement, avant de blanchir en voyant la silhouette devant lui.

-Vivi ?!

Celle-ci, dans la nuit, s'arrête brusquement :

-Kohza ?!

Il y a coupé un silence lourd et gêné. Kohza avait le cerveau arrêté. Il n'avait aucune idée de la manière dont se reconnecter avec Vivi. Pourquoi c'était si facile avant.

Ce fut Vivi qui reprit contenance la première, et fit un grand sourire :

-On dirait qu'on a tous les deux du mal à dormir !

Kohza se sentit toujours aussi mal à l'aise, mais aussi étrangement rassuré. Voir Vivi sourire ainsi lui avait manqué. Elle avait toujours une personnalité si chaleureuse et gentille, elle l'avait toujours bien conseillé.

-Je suppose, oui…

-Ca te gêne si…

Kohza une seconde hébété, avant de se pousser. Vivi et lui s'assirent en tailleur l'un à côté de l'autre.

-toi aussi, reviens ici te rassure ? Murmura Vivi en douceur souriant. Notre terrain jeu préféré, enfant, avec la bande.

-Oui…

Le silence.

Vivi relève la tête. Kohza lui jeta un regard. Son visage était illuminé par la lumière de la lune. Ou alors c'était simplement elle. Elle avait toujours été une lumière pour Alabasta.

-tu sais ce qui me manquait le plus ? Enfin, à part vous tous ! Enfin tu vois !Se reprit-elle précipitament.

Kozha sourit doucement, commençant à se détendre. La grande princesse commençait à se dissiper pour montrer la jeune fille trop douce pour ce monde et un peu maladroite. La grande princesse était bien. Mais il préférait son ami vivi. Il devait défendre la première. Il voulait passer le plus de temps possible avec avec la seconde.

-Je comprends, Vivi. Alors, c'est quoi ?

Elle regarde encore le ciel :

-Les étoiles. Visiter tant de pays était formidable, mais cela m'a permis aussi de comprendre à quel point Alabasta était beau. Ces étoiles…On les voit si bien, on dirait presque qu'elles pourraient nous rejoindre…

Kohza hocha la tête et la leva à son tour.

-Quand je me sens mal, je regarde toujours les étoiles.

-Alors…

Le ton de vivi sembla peiné.

-Tu...Ne te sens pas bien ?

Kozha sursauta presque, et répliqua :

-Et…Et toi ? Pourquoi tu sors de ton palais pour venir ici en plein milieu de la nuit ?

Ils se regardèrent. Vivi soupira :

-tout ne va pas si bien, hein ?

L'ancien révolutionnaire se gratta la tête.

-Ouais…

-Pourtant…

-alors que la pluie est là…

-Et que le royaume est sauvé…

Le vent balaya leur silence. Vivi murmure :

-Ils me manquent beaucoup, c'est tout.

Kohza se mordit presque la lèvre. Preuve. Elle est associée à Luffy et aux autres. Ceux qui l'avaient sauvé.

-C'était dur, si dur de partir avec Igaram…Mais voyager avec eux, c'était…Tu ne sais pas, Kozha, on ne peut pas savoir sans avoir été avec eux…

Effectivement, Kozha ne savait pas. La douleur, la haine s'enchainait, et il murmura :

-Tu aurais du partir avec eux.

Kohza écarquilla les yeux devant sa propre parole, et osa un regard vers Vivi…Pour voir qu'elle n'avait pas l'air spécialement vexé. Kohza se rendit compte que ce n'était pas une parole de haine. Seulement de profond regret, et plus que tout, d'amitié. Il voulait le meilleur pour Vivi.

-…J'y ai beaucoup pensé, c'est vrai. Mais… ma place est ici. Alabasta a besoin de sa princesse, pas vrai ?

-On s'en fiche d'Alabasta !

Vivi le regarde avec des yeux ronds. Kohza déglutit. Il n'avait pas voulu dire ça.

-Non, je me suis mal exprimé…Mais…Merde ! Tu as dédicacé ta vie à ce royaume ! tu étais prête à donner ta vie pour que personne ne meure ! Tu as tellement souffert ! Tu sais à quel point je croise en les responsabilités, mais tu n'es pas encore reine ! Tu aurais mérité quelques années heureuses sur les mers ! Et… avec eux.

-Que…Et tu peux parler ! toi aussi, tu étais prêt à mourir pour…

-Ma vie à moi n'a pas d'importance !

Même le vent ne pouvait pas couvrir le plomb du silence qui suivit. Kozha regardait ses pieds. Bon sang, il se sentait si triste…

-On…On s'en fiche de moi. J'ai juste été un poids mort ces dernières années. Pas capable de te sauver. Pas capable de sauver notre peuple. Alors à quoi bon... L'important, c'est que toi, qui ais tant souffert, toi tu sois heureuse.

Kohza était à deux doigts de s'en aller, mais avant même de pouvoir bouger, Vivi l'avait enveloppé de ses bras.

-Non. Dit-elle simplement.

Kozha se mordit à nouveau les lèvres pour ne pas pleurer.

-non, répéta encore vivi.

C'était un non net et définitif, qui n'acceptait aucun refus. C'était un nom à la détermination forgé après avoir tant muri sur les mers et dans la guerre. Un nom égoïste et pourtant protégé et puissant.

Pas un non de princesse. Un nom de pirate.

-non, Kohza. Non, tu n'es pas sans valeur simplement parce que tu n'as pas été celui qui a affronté Crocodile. Toi tu étais là pour redonner espoir au peuple, même si tu te trompais. Sans toi, ils n'auraient pas tenu. Luffy a donné le coup final, mais c'est toi, Pell, Chaka, mon père et les autres qui nous ont permis de tenir jusque là.

Kohza soupira.

-Je me suis trompé…

-Mais tu n'as jamais abandonné notre peuple, Kohza, jamais.

Elle attendit une seconde, avant de déclarer :

-Et tu sais quoi ? Je ne l'abandonnerais pas non plus, et pas simplement parce que j'ai des responsabilités. J'aime trop ce pays pour le lâcher à nouveau. Alabasta a besoin de moi. Et moi j'ai besoin d'Aalabasta. Et par Alabasta, je veux dire vous tous.

Kozha ferma les yeux. De façon différente. Comme si le ralentissement était trop lourd à porter. Il savourait, et se sentait si fatigué de ne plus s'inquiéter d'un coup. Il posa la main sur les bras de Vivi qui l'enserrait pas derrière.

-…tu m'as manqué, Vivi, murmura-t-il.

-Toi aussi, kohza.

Ils semblaient sur le point de pleurer, mais ne le firent pas, parce qu'à cet instant, et de façon aussi soudaine que nerveuse, kohza se mit àrire.

-Que… Murmura la jeune fille en le lâchant.

-E…Excuse-moi ! C'est juste…

Il la regarde enfin dans les yeux et les désigne l'un et l'autre.

-On est ridicule, hein ?! Tout ça est tellement ridicule !

Vivi gloussa aussi expliqué que lui :

- Ridicules ! Ahahah ! complètement ridiculisé !

Elle rajouta la tête en arrière, leurs épaule s'appuyèrent.

Les mugiwaras auront toujours une place spéciale dans son cœur. Mais Kohza également. Vivi se fichait des erreurs de Kohza. Elle ne voulait plus le perdre. Plus jamais.

Et Kohza regardait Vivi avec bonheur. Elle lui rappelait qu'il attendait, pas seulement en tant que porte parole du peuple ou garde, mais en tant qu'ami. Peu importait cette stupide rancœur envers Luffy à présent. Il se sentait lui-même mieux dans ses bottes. Simplement heureux, pour la première fois depuis deux ans.

Et tout à coup, les étoiles semblaient plus belles.