Une jeune femme dotée de couette rouge était assise au bord d'un ruisseau. Elle semblait avoir une quinzaine d'année, le visage encore joufflu de l'enfance. Les yeux fermés, elle profitait de la douce brise présente les soirs d'été.

Doremi Harukaze avait peu changer depuis sa dernière année de primaire. Elle avait toujours ses jolies couettes, son sourire joviale, son entrain de tout instant. Elle était cependant plus confiante qu'avant, plus entreprenante, elle avait même réussi à donner une lettre d'amour à un garçon ! Quel ne fut pas sa surprise lorsque celui-ci lui répondit par la positive, son premier petit-ami.

Tout cela, elle le devait à son expérience du Monde des Sorcières. Elle était intimement persuadée que son évolution provenait de toutes les rencontres qu'elle avait faite grâce à son statut d'apprentie sorcière. Elle ressentait inévitablement un pincement au cœur à chaque fois qu'elle repensait à ce monde dont elle ne pourra plus jamais s'approcher.
Malgré toutes les difficultés, tous les obstacles, les moments difficiles tel que l'enlèvement de Flora, la Guerre entre les Mondes des Sorciers et des Sorcières, la lutte acharnée face à la Reine d'Avant, malgré tout ça, Doremi ne retenait que le positif. Elle avait pu élever une mignonne petite fille, elle avait appris avant l'heure comment être une mère, elle avait appris à aimer les différences des personnes, elle avait vu son monde s'enrichir de mille et une couleur, elle avait ressenti des émotions qu'elle n'aurait jamais pensé pouvoir ressentir, elle avait grandi au contact de tellement de personne différente.

Une intense douleur à la poitrine lui fit fermer brièvement les yeux, sa main gauche se positionnant au-dessus de son sweat, au niveau de son cœur. Un sourire amer apparût sur ses lèvres, ses yeux se remplissant de larmes. Secouant la tête et essuyant ses yeux, elle se leva, il était temps pour elle de rentrer, sa famille l'attendait sans doute pour le diner. Elle jeta un dernier regard rempli d'espoir à la rivière avant d'entamer sa marche.
Les paysage de la ville de Misora étaient toujours aussi beau, le vent frais qui balayait les arbres et caressaient le visage de ses habitants, les rires des enfants et le bruit constant des passant qui discutaient, les lumières des magasins qui illuminaient la ville malgré l'obscurité de la nuit qui tombait. Doremi aimait ses paysages qui lui rappelaient ses années de primaire où elle passait ses journées à gambader partout avec ses meilleures amies.

Elle s'arrêta soudainement, observant au loin la silhouette d'un jeune homme qui observait la devanture d'un magasin. François avait beaucoup grandi en 5 ans, il avait toujours la même coupe de cheveux un peu folle mais son visage s'était aminci et sa carrure s'était développé à l'aide du sport qu'il faisait chaque jour. Il était devenu un beau jeune homme très populaire parmi les jeunes filles de l'école. Un sourire s'agrandi alors sur le visage de Doremi qui se précipita vers le jeune homme et lui sauta sur le dos en riant.

"Mais qui voilà ! Que fait tu encore dehors à cette heure tardive ?" s'exclama-t-elle en souriant.

"Tu as vraiment le chic pour me sauter dessus toi ! Que dirait mes fans si elles te voyaient comme ça ?" lui répondit-il en se relevant, délogeant Doremi de son dos.

La jeune fille se remis debout et croisa ses mains derrière son dos, observant François avec un grand sourire.

"Elles n'auront rien à dire, je fais encore bien ce que je veux ! Et au moins, avoue-le, ça te laissera tranquille pour une bonne semaine, elles se concentreront sur moi et non pas sur toi !" dit-elle en rigolant.

François l'observa, un sourire amusé au visage. Il était vrai que grâce à Doremi, malgré sa nouvelle popularité qu'il avait au départ apprécié, elle l'aidait à retrouver un peu de tranquillité en remettant les points sur les i avec les jeunes filles trop insistante.

"Tu as rattaché tes cheveux avec tes espèces de chignons comme à l'époque ?" lui demanda-t-il en levant le regard vers sa coiffure.

"Oh, ça... J'ai été prise d'une nostalgie ce matin en me préparant et je me suis coiffée de cette manière inconsciemment haha" répondit-elle, une légère rougeur de honte sur les joues.

Le jeune brun l'observa attentivement, il la connaissait par cœur. Ils se connaissaient depuis tellement longtemps qu'ils n'avaient quasiment aucun secret l'un pour l'autre, même dans leurs attitudes. Et quelque chose lui disait que ça n'allait pas. Il ne voulut pas insister, il connaissait la jeune femme et savait qu'elle risquerait de se braquer s'il la brusquait un peu trop. A la place, il lui pinça les joues et les tira avec un grand sourire.

"La petite Doremi veut retourner à sa classe de primaire ? Mademoiselle Kiki te manque ? Ne t'en fais pas va, dans deux jours nous aurons une réunion des anciens élèves ! Tu as confondu les jours, tellement tu es distraite !"

Le visage de Doremi s'assombrit à la mention de la réunion des anciens élèves. Elle avait, pour une raison quelconque, un mauvais pressentiment quant à ce jour si spécial.

"Je ne suis pas sûr que la réunion soit une bonne idée en réalité. J'ai l'impression qu'il va y avoir un gros problème" dit-elle en posant ses mains sur celle de François afin qu'il arrête de lui tirer les joues.

"Un problème ? Quel type de problème peut-il y avoir dans une réunion d'ancien élèves ? Tu t'inquiètes trop, comme d'habitude" lui répondit-il en profitant de la chaleur des mains de la jeune fille sur les siennes.

La sonnerie d'un téléphone mis rapidement fin à la discussion et Doremi se précipita pour répondre, lâchant les mains du jeune homme. Celui-ci soupira intérieurement, sa relation avec la jolie rousse n'avait toujours pas évoluer d'un pouce depuis la primaire et il ne savait plus comment faire comprend à la jeune fille ce qu'il ressentait, d'autant plus qu'elle enchaînait les petits amis depuis deux ans maintenant.

"Je vais devoir y aller, ma famille m'attend pour diner, je ne m'étais pas rendu compte de l'heure. On se voit demain au Lycée ?" Doremi regarde François en souriant, son portable à la main.

La jeune fille recula puis se mis à courir à l'opposé du jeune homme qui n'eut même pas le temps de lui dire au revoir, son téléphone à l'oreille afin de rassurer sa mère.

François, observant Doremi de dos, se fit la promesse que cette année serait la dernière année où il essaierait de la faire sienne. S'il n'y parviendra pas à l'été prochain, alors il abandonnera pour de bon. Il était temps qu'il vive sa vie et qu'il arrête d'attendre, il devait prendre les choses en main une bonne fois pour toutes.