Disclaimer : Kaamelott est l'oeuvre d'Alexandre Astier.

Résumé : Guenièvre reconnaît sa tristesse. Et la voir ainsi validée soulage un peu Arthur.

Note de l'auteur : Cet écrit a été réalisé dans le cadre de l'atelier d'écriture du Discord «La Fabrique à Plumes» du 23/10/2022. 30 minutes. Citation et musique – N°5 : La confirmation de la tristesse est une consolation. Marguerite Duras

Liste des défis du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de Kaamelott (14/50) + 50 drabbles (45/50) : Guenièvre et Arthur + Préjugé 268 : La dépression n'est pas une maladie, tu te complais juste dans ta tristesse + copc d'écrire sur un personnage en dépression ? + Quatre aspects de... Violet Bridgerton : ¾ : Veuve : Ecrire sur une femme qui perd son mari (ou sa femme) ou sur quelqu'un qui fait une dépression

Une épaule sur laquelle pleurer

-Vous avez l'air triste, ces jours-ci.

C'est une affirmation et non une question, prononcée avec la plus grande sollicitude du monde. Arthur voudrait lui dire de se mêler de ses affaires, mais il n'en a pas la force. Ni même le courage.

Oui, ces jours-ci, il est « triste », pour ne pas dire au trente-sixième dessous.

Sa vie est un échec.

La quête du Graal n'avance pas.

Lancelot s'est barré.

Il y a Aconia qu'il n'arrive pas à oublier.

Rome lui manque.

Sa vie d'avant lui manque : Mani, les banquets, les orgies, une existence où il obéissait et non où il était à la tête d'un état, entouré de bras cassés, lui donnant le sentiment profond d'être un requin dans une toute petite mare. Ce n'est pas faute de se répéter qu'il a fait des choses biens : n'est-il pas Arthur le Juste ? Il a réformé la justice, il évite les guerres, il aide au mieux le peuple, il est aimé du peuple... rien n'arrive à le raisonner...

Cela fait plus d'une dizaine d'années et rien de bien ne lui arrive : rien ne change, rien... Il est beau, l'Elu des Dieux !

Guenièvre pose sa main sur son bras.

-Si vous ne voulez pas en parler, je ne vous forcerai pas. Vous ronchonneriez de toute façon. Mais sachez que je la vois, votre tristesse. Peu importe ce qui la nourrit, je la vois et le premier qui vous dira que vous vous complaisez dans votre tristesse, c'est rien d'autre qu'une grosse pucelle ! Il y a des tristesses qui prennent plus de temps, c'est tout.

Une larme roule le long de sa joue, lui qui n'arrivait pas à pleurer depuis des mois... C'est vrai ce que l'on dit : la confirmation de la tristesse est une consolation. Aussitôt, sa femme l'enlace.

-Je suis désolée, je ne voulais pas vous faire pleurer ! Mais si ça vous fait du bien, pleurez tout votre saoul. Je ne dirai rien à personne.

Il ne mérite pas Guenièvre. Vraiment pas. Cependant, il se surprend à remercier le ciel de la lui avoir accordée.

Rares sont les perles d'humanité comme elle.

FIN