Cet OS était supposé être un drabble mais je n'ai pas réussi à m'arrêter, alors c'est une petite histoire maintenant. Il est trop drôle de faire vivre toutes ces galères aux protagonistes.

Je n'en dis pas plus et vous laisse profiter.


Le vol a duré longtemps et ses ailes sont à présent plus que douloureuses. Une tempête arrive et le vent est de plus en plus violent ce qui malmène encore davantage ses articulations. Il est grand temps de se poser.

Il repère à sa gauche l'une des tours sorties mystérieusement terre il y a peu de temps. Parfait, la hauteur lui permettra un moindre effort au décollage.

Il serre le bec pour endurer la douleur et fait un rapide tour pour découvrir que les alentours sont flanqués de Gardiens. Pour y avoir laissé quelques plumes, il sait que ce n'est pas parce qu'ils ont l'air éteints qu'ils le sont.

Il vaut falloir approcher avec prudence.

Il effectue plusieurs survols rapides à proximité des corps rouillés pour découvrir lesquels fonctionnent encore. C'est non sans risque et il sent à plusieurs reprises la chaleur d'un tir proche de lui.

Un risque payant car il sait à présent quelle route prendre. Il s'élance en croisant les plumes, ses dernières forces vont dans cette action mais rapidement l'adrénaline fuse dans ses veines. Gauche, droite, piquer, remonter. Les lasers le frôlent sans le toucher.

Mais là.

A quelques mètres.

Un Hylien qui vole.

Tous les deux hurlent avant et pendant l'impact.

Le Piaf est à présent accroché au pied de l'Hylien, lui-même est accroché à sa paravoile. Bien sûr, elle n'est pas conçue pour un tel poids et perd rapidement en altitude.

Un point bleu.

Deux points bleus.

Trois.

Quatre.

Beaucoup trop de point bleus.

Ils ne vont pas assez vite, impossible d'esquiver.

Le Piaf ferme les yeux et récité ses dernières prières. Mais pas l'Hylien.

D'un mouvement rapide il dégaine son bouclier alors même que les rayons ne sont plus qu'à quelques mètres. Les lasers sont renvoyés par le métal non sans le cabosser. Nos deux protagonistes sont poussés par la force de l'impact en arrière.

Les voilà repartit dans l'autre sens.

S'accrocher est pour le Piaf aussi douloureux que de voler, il ne tiendra plus très longtemps. La vitesse résultant du choc leur permet de se mettre hors de portée des tirs. Il lève les yeux pour voir les premiers éclairs zébrer le ciel, suivit de grondements qui résonnent dans son corps endolori.

《C'est pas vrai.》

Un grésillement suivit d'un petit flash de lumière attire son attention au-dessus. Il constate avec horreur que le bouclier est un excellent conducteur qui fera bientôt d'eux des mets grillés de premier choix. L'Hylien s'en rend également compte et commence à s'agiter. Malheureusement leur vitesse importante l'empêche de décrocher les doigts de sa paravoile. Cela ne passe pas inaperçu pour le Piaf qui jure en se hissant le long de son corps pour atteindre le bouclier.

"Attention à mon pantalon !" Crie l'Hylien qui prend peur lorsque le Piaf prend appui sur sa ceinture.

Tels sont les premiers mots échangés par nos protagonistes.

Il réussit à atteindre le bouclier mais ce dernier est bien accroché. La fréquence de grésillements puis flashs augmente. Il se hisse davantage, non sans accidentellement donner un coup de pied dans dos du conducteur qui le maudit intérieurement. Enfin, il soulève le bouclier pour le décrocher et du même geste le jette par-dessus bord.

L'Hylien le maudit davantage, il a dû chercher ce bouclier au fin fond de ruines hostiles. Il change néanmoins d'avis lorsque le bouclier se fait frapper par la foudre quelques secondes après avoir quitté son dos. Ils ont tous deux chauds aux fesses mais s'en sortent intacts.

Ou presque, la toile de la paravoile commence a pris feu.

Hurler est leur première réaction. Très vite la chaleur viens lécher les doigts de l'Hylien qui lâche sans plus réfléchir.

"Imbécile !" S'exclame celui qui a des ailes. Il tente du mieux qu'il peut de reprendre le contrôle de sa chute et ses bras claquent douloureusement lorsqu'il les déploie. Le sol se rapproche à une vitesse affolante mais ce n'est pas pour lui-même qu'il s'inquiète. Une nouvelle dose d'adrénaline fuse.

Piqué, ailes contre flancs, vite, plus vite, attraper, viiite.

Une dizaine de mètres avant l'impact il rattrape un jeune Hylien hurlant sur son dos qui craque un peu trop fort. A égalité pour les dos cassés.

Les derniers mètres en vol plané sont laborieux mais il réussit à se poser en relative douceur sur le sol. Il est encore assez rapide lorsqu'il frôle le sol et doit courir une bonne dizaine de mètres avant de pouvoir complètement s'arrêter.

A peine son passager descendu qu'il se laisse tomber sur de dos, les bras écartés. L'Hylien est debout devant lui, les cheveux complètement emmêlés et le visage encore marqué par la frayeur qu'il vient d'avoir. Ce dernier hésite à lui tendre une main pour l'aider à se relever, puis décide finalement de s'asseoir à ses côtés.

"Je m'appelle Link."

Le Piaf tourne son visage vers lui, il ne s'était même pas encore posé cette question.

"Teba." Il serre la main qui lui est tendue avec le peu de force qu'il lui reste.

La pluie commence à tomber mais ils ne sont plus à ça près.

"Je cherche à atteindre le gardien qui vole au-dessus de ton village." Dit Link en regardant la silhouette dudit gardien fendre le ciel gris.

Teba se met à rire "Le destin à une manière bien étrange de faire avancer les choses. Je suis supposé trouver de l'aide pour le calmer."

"Je peux aider."

Le Piaf le regarde avec une moue dubitative puis se ravise, c'est mieux que rien.

"D'accord, mais laisse-moi d'abord me reposer."