Hybrid Life

Vous avez-vous ? C'est la suite de Hybrid Love !
Enfin suite… plus ou moins.

C'est surtout un rassemblement de petits omake sans lien temporels réels.

Ne me demandez pas quand il y aura des mises a jour, je n'en sais rien.
Ça vient comme ça veut.
Bonne lecture !
Et si vous avez des prompts, n'hésitez pas à me les transmettre.

Omake 1 : Pas un balai !

Kuang HuaShi était… furieux.
Réellement furieux.

Si ses frères et partenaires ne l'avaient pas sèchement tenu par les bras, il aurait déjà bourré dans le tas pour régler ses comptes avec les odieux personnages qui jugeaient pour les condamner à mort de pauvres gens qui n'avaient rien demandés à part être les victimes d'une cabale politique comme les médiocres les aimaient tant.

Ils étaient à Arras, une petite ville du nord de la France depuis quelques semaines bien que la Maison les fassent errer en Europe de l'ouest depuis plusieurs années maintenant. QingMing avait envoyé là ses shishen pour qu'ils fassent le plein de graines et de tubercules à planter pour les potagers de la Maison après qu'elle se soit arrêté dans les environs.

Personne ne l'avait pour l'instant évidement repéré. La population était constituée exclusivement de médiocres ici. Personne ne les repérait jamais. Ou presque.

En cette année que ces gens appelaient la 1461eme après la naissance de cet individu qu'ils appelaient Jésus et qui avait vu le développement d'une religion monothéiste comme ils n'arrivaient pas à la comprendre, la famille élargie constituée d'un renard, d'un phénix et de leur progéniture continuait à explorer lentement le monde au gréé des déplacements de la Maison dans son propre espace. Ce n'était pas la première fois qu'il exploraient l'Europe mais la première où ils prenaient le temps de le faire.
La fois d'avant, ils avaient très vite bouclé le Maison après avoir mis le nez dehors et l'avaient encouragée très fort à partir de là. Même si elle était dans son propre espace, ils n'avaient AUCUNE envie de succomber à la peste de Justinien. La Maison avait eu pitié et était repartie vers l'ouest rapidement.

Cette fois, ils étaient là pour rester un peu plus que quelques jours, ils le savaient. En près de quatre millénaires, ils avaient l'habitude des état d'âmes et des manières de la Maison. Elle faisait autant partie de leur famille que n'importe quelle autre shishen.

"- C'est ma faute." Souffla doucement Mad Painter en détournant les yeux des vingt neuf personnes enchainées qui attendaient qu'on les condamne probablement à mort.

Tout ça parce qu'il avait fait au plus vite quelques années auparavant pour rejoindre QingMing !

Xue TianGou resserra étroitement ses ailes dans son dos. Elles lui faisaient mal mais il ne pouvait prendre le risque de les laisser voir par quiconque alors les serraient le plus possible sous la grande cape de laine de mauvaise qualité qu'il avait sur le dos, comme ses deux partenaires. Comme eux il était un peu dégouté de la qualité des tissus mais avait apprit à s'adapter depuis le temps.

Des créatures comme eux seraient poursuivies comme ça leur était déjà arrivé plus d'une fois si leur couverture était mise à mal.
Bien sûr, ils avaient des talismans créés par leur maître pour les camoufler mais il y avait toujours un risque. Même si la population locale était aveugle à ce qui se passait réellement autour d'eux, certains zélotes rendus à moitié fous par leur propre fanatisme percevaient mieux le monde que les autres. Ça leur avait valu de nombreux problèmes quelques siècles auparavant. En Espagne notamment, toujours avec un inquisiteur.

Ce qui se passait devant eux était une conséquence de ces erreurs.

Une de plus.

Sha ShengShi et le tengu serrèrent très fort les bras de leur partenaire lorsque le juge du procès en sorcellerie donna les sentences.
Sur les vingt-neuf personnes, douze étaient condamnées à mort.

Ce n'était pas la première fois qu'ils assistaient de loin à des procès en sorcellerie.

Mais à chaque fois que la Question arrachait des aveux aussi faux que fantaisistes à ses pauvres victimes, il y avait un risque que les actes de Kuang HuaShi quelques années auparavant soit si ce n'était la cause, au moins utilisé contre les victimes sans qu'elles ne le sachent comme c'était le cas cette fois.

La tête farcie de prêches complètement perchés, d'histoires à dormir debout et de folklore, ces pauvres erres avaient avoués pour que la douleur cesse qu'ils se rendaient au sabbat sur des balais volant.

Mad Painter serra les dents.

"- Ce n'est pas un BALAIS ! C'est un PINCEAU !" grogna-t-il encore.

Des gens autour d'eux leur lancèrent des coups d'œil un peu inquiet et suspicieux. Qui étaient ces hommes bizarre qui se baladaient depuis quelques temps dans la ville ? Et ils étaient si GRANDS ! Il dépassaient tout le monde de la tête et des épaules. Dans une population où la taille moyenne était d'environ 1m70, voir trois hommes avec près de vingt centimètres de plus était perturbant. Donc, forcement suspicieux.

La Guerre de Cent Ans, même si elle ne portait pas encore ce nom-là, n'était pas finie encore depuis assez longtemps, surtout dans une ville comme Arras si proche de la mer et de l'Angleterre, si souventes fois échangée entre Royaume de France et Royaume d'Angleterre pour que des étrangers soient bien vus.

Kuang HuaShi continuait à jurer dans la langue de sa naissance qui sonnait comme une langue bien trop chuintante et bizarre aux oreilles des paysans autour d'eux pour être honnête.
Ces pauvres gens allaient mourir pour rien. Tout ça parce que Mad Painter avait été vu en 1453 par un pauvre type à moitié ivre pendant que le shishen regagnait la Maison au plus vite avec les herbes dont MiChong avait besoin pour faire tomber la fièvre d'un des poussins.
L'imbécile n'avait pu s'empêcher de parler à tout le monde de ce qu'il avait vu.

L'histoire déformée, modifiée, exagérée et répétée ad nauseum avait fini par parvenir aux oreilles d'un inquisiteur qui avait trouvé là la parfaite histoire pour se faire connaitre de sa hiérarchie. Avec l'aide d'un noble du coin qui y avait vu la parfaite excuse pour se débarrasser de gens qu'il voulait voir disparaitre depuis longtemps, ils avaient pu faire leur premier procès en sorcellerie de la région.
Depuis, ça n'avait pas cessé.

Des dizaines de gens étaient morts, juste parce que Mad Painter n'avait pas été assez précautionneux.

Il avait beau savoir que les médiocres ici n'étaient guère différents de ceux de leur Empire natal, il grinçait quand même des dents.

"- C'est un foutu PINCEAU !"

Sha ShengShi décida que ça commençait à devenir dangereux.

Il poussa les deux autres shishen pour qu'ils s'extraient de la foule avant que les condamnés hurlant soit massacrés à la grande satisfaction des spectateurs.

"- Je crois qu'on nous suit." Murmura soudain TianGou.

Ses deux frères le savaient.

Ils se glissèrent dans les ruelles étroites et dégoutantes de la ville pour tenter de mettre assez de distance entre eux et leurs poursuivants pour ouvrir discrètement un portail et partir. Ils avaient leurs légumes, ils n'auraient pas dû rester aussi longtemps. Ils savaient qu'ils ne devaient pas s'occuper de la vie des médiocres autour d'eux. C'était la leçon que leur premier millénaire leur avait douloureusement apprise. Alors pourquoi continuaient-ils encore et encore à y mettre le nez ?

Petit à petit, les trois shishen accélèrent le rythme jusqu'à courir pour franchir les portes de la ville. Ils entendirent les premiers cris derrière eux. Comme si leurs poursuivants ne réalisaient que maintenant qu'ils avaient été repérés.
Ça devait être douloureux de vivre avec si peu de perception de leur environnement quand même

Les trois esprits joggaient tranquillement et gagnaient de la distance contre les quelques gardes qui leur courraient derrière. Rien que leur différence de taille leur garantissait qu'ils allaient plus vite qu'eux. Lorsqu'ils entendirent des bruits de sabot, ils grimacèrent pourtant.

Ils ne voulaient pas causer plus de problèmes qu'ils n'en avaient déjà causé mais là…

"- J'ouvre le portail, TianGou. Tu les arrêtes." Sha ShengShi tenait Kuang HuaShi par le poignet pour l'empêcher de bourrer dans le tas sous la colère.

Il était toujours si scandalisé qu'il en était dangereux.

TianGou s'arrêta brusquement. Il se tourna vers leurs poursuivant tout en retirant la cape qui cachait ses ailes et les ouvrit en grand.

Comme attendu, les médiocres se figèrent, paralysés par l'apparition devant eux.
Le portail de Sha ShengShi s'ouvrit dans son dos, le nimbant d'or comme un halo.

Les humains se jetèrent à genoux devant ce qu'ils ne pouvaient que voir comme un ange.

"- TianGou !"

Le tengu sauta dans le portail qui se referma dans son dos si vite qu'il lui coupa quelques barbelures d'une plume au vol.

"- Tout le monde va bien ?" leur retour impromptu avait agité toute la Maison, assez pour que QingMing se précipite auprès d'eux. "Qu'est ce qui s'est passé ?"

TianGou vérifiait l'état de ses plumes. Ce n'était pas vraiment impactant. Ça ne gênerait pas son vol malgré les quelques bouts de plume coupées sans compter qu'il n'était pas très loin d'une mue. S'il avait su que les médiocres qui avaient assistés à sa petite démonstration allaient faire des statues à son effigie avec les restes de ses plumes dans un reliquaire à l'intérieur et qu'elles finiraient dans un musée quelques siècles plus tard sous le nom d' "anges de Saudemont", il serait retourné chercher ses bouts de plumes. Mais ça, c'était un problème pour le lui du futur.

"- MON PINCEAU N'EST PAS UN BALAIS !" Hurla Mad Painter avant de claquer le sac de patates qu'il avait dans les mains dans celles de son maître et de s'en aller toujours en pestant comme un blaireau malade.

Ses deux partenaires préférèrent le laisser partir pour qu'il se calme tout seul plutôt que de subir sa fureur.
QingMing cala le sac de patate sous son bras, un peu éberlué

"- … Est-ce que je veux savoir ?"

"- Les médiocres de la région continuent de massacrer leurs voisins avec l'excuse de la sorcellerie." Expliqua Sha ShengShi.

Ils étaient tous dépités par la disparition de la magie un peu partout dans le monde ou plutôt, de son oubli progressif sous la poussée de religions nouvelles infiniment plus coercitives que celles de leur jeunesse. Ils respectaient les croyances de chacun mais n'en pensaient pas moins. Il était de bonne guerre de chercher à s'implanter dans une zone en remplaçant la pensée dominante et en faisant passer la précédente comme problématique. Ça avait toujours fonctionné comme ça. Même à l'époque de leur jeunesse. Mais là ? La violence de l'Inquisition les laissait mal à l'aise quand bien même elle n'était qu'à peine plus brutale que la puissance du Trône Impérial.

QingMing comme les autres avait conscience de son biais face à ces nouvelles civilisations qu'ils rencontraient. Ils étaient les produits de leur époque et de leur éducation. Même s'il arrivaient à s'adapter, leur âge leur jouait souvent des tours sur les fondamentaux. C'était un travail sur soi-même qu'ils faisaient depuis des siècles. Sans doute cela aurait-il du être plus facile. Dans la réalité, chaque changement était une micro-agression contre laquelle ils se braquaient et se hérissaient. Ils restaient malgré tout un peu humain. Les humains n'avaient jamais aimés le changement.

Ses shishen s'adaptaient bien plus vite que Boya et lui finalement.

"- D'accord. Et le rapport avec pinceaux et balais ?" QingMing ne savait pas si allait apprécier la réponse.

TianGou le poussa gentiment vers la grande salle de la Maison. A cette heure, les trois enfants qui vivaient encore avec eux y apprenaient la calligraphie ou les mathématiques sous le regard de la Multitude.

A peine QingMing fût-il assis sur son coussin que sa fille lui monta sur les genoux pour un câlin. Elle enroula ses ailes autour de son papa et s'endormit sur ses genoux quasi sur le champ. La petite phénix, l'une des très, très rares filles du couple avait les plumes d'un mordoré de feuilles d'automne. QingMing était fou de sa fille. Comme il était fou de chacune de ses filles. S'il était possessif et protecteur avec chacun de ses petits, il l'était encore plus avec ses princesses.

"- Kuang HuaShi avait dû le raconter à l'époque. Un humain l'a vu utiliser son pinceau pour se déplacer plus rapidement il y a quelques années. Visiblement, les cancans ont fait leur ouvrage avec le temps."

Sha ShengShi posa trois tasses de thé sur la petite table basse.

"- Le moyen de transport officiel des sorcières est à présent le balais." Railla-t-il.

"- … le balais…"

"- Ouai. Ou le pinceau. Quand il est assez gros pour s'asseoir dessus et voler avec.

Les oreilles sur le crâne du demi-renard s'écrasèrent sur chaque coté de sa tête pendant qu'il peinait à comprendre ce qu'on lui racontait. Soudain, il eut comme une illumination.

"- Ho… HO ! Holala…. Et combien de morts ?"

"- Parmi les médiocres ? Une douzaine aujourd'hui."

"- De toute façon ils n'en finissent pas de se massacrer les uns les autres avec une délectation assez écœurante. Et c'est nous les démons." Marmotta Killing Stone, toujours outré plusieurs millénaires après qu'on ai voulu le découper en cube simplement parce qu'il était un démon.

Boya entra sans la pièce, visiblement perturbé.

A peine avait il posé les pieds sur le parquet de bois ciré que les deux garçon qui peinaient sur leurs devoirs se jetèrent dans ses jambes pour qu'il les prenne à cou. Boya avait déjà un tout petit bébé bien callé entre ses ailes, accroché à ses plumes de toute la force de ses petites serres.

TianGou se précipita pour aller chercher son dernier poussin. C'était le sixième en presque quatre millénaire. Pas un score de titan, mais c'était raisonnable. Le poussin quitta les ailes de son tonton pour s'accrocher entre celles de sa mère qui reprit place sur son coussin, callé contre Killing Stone.

La Multitude pesta un peu d'avoir perdu ses élèves mais savait reconnaitre une situation était perdue d'avance. Les unités rangèrent les pinceaux et les rouleaux des deux petites terreurs installées avec plaisir dans les bras de leur maman phénix.

Boya avait poussé de la fesse QingMing pour qu'il lui fasse une place sur son coussin et qu'il puisse se caler contre sa hanche. Le couple était si confortable l'un avec l'autre qu'il arrivait parfois qu'ils n'échangent pas une parole pendant plusieurs jours, parfaitement à l'aise dans l'esprit l'un de l'autre. S'il n'y avait pas eut les enfants et les shishen avec eux, ils auraient pu risquer de se perdre l'un dans l'autre.

Les deux poussins dans le giron de Boya s'endormirent eux aussi, comme leur petite sœur. Il y avait quelques siècles qu'ils n'avaient pas accueillit de renardeaux parmi eux.

"- Kuang HuaShi ?" Questionna soudain Boya.

"- Il est ébouriffé comme une pintade après un orage." Ajouta Zhuque.

"- Les médiocres du coin ont encore fait n'importe quoi." Soupira Sha ShengShi. "Et il se sent responsable. Et en colère."

"- C'EST UN PINCEAU ! PAS UN BALAIS !"

"- Oui, ils ont décidés que les sorcières volaient sur un balais. Pas un pinceau."

"- Et visiblement, c'est lui la "première sorcière sur un balais."

"- UN PINCEAU !" Rugit encore le shishen de l'autre bout de la Maison qui faisait visiblement en sorte que le pauvre esprit entende quand même ce qui se disait dans le grand hall.

Boudeur, Kuang HuaShi se vengeait sur une tarte au myrtilles tout juste sortie du four.

Puisque tout le monde était méchant, il serai le seul à la manger !

Là !
Ils savaient tous depuis longtemps que rien ne parviendrait à faire changer d'avis les foules. Le vulgaire avait décidé que les sorcières volaient sur un balais. Il y avait fort à penser que l'image perdurerait pour des siècles, si ce n'était plus.

Tout ça à cause d'un shishen qui n'avait pas fait attention pendant quelques secondes à son environnement et oublié qu'il n'était plus dans l'Empire qui l'avait vu naitre.

"- UN PINCEAU ! FLUTE A LA FIN !