*------------------------------------*

Nuit Eternelle

*------------------------------------*

AUTEUR : Sara-chan

PAIRINGS : 1+2+1, mention de 3+4+3, 5+Sally, 6+2

WARNINGS : shonen aï, angst, sap, lime plus tard

DISCLAIMERS : alors encore une fois, Gundam Wing n'est pas à moi . Je ne fais que m'amuser ( les torturer aussi mais bon, je ne crois pas qu'on s'en plaindra, hm ? ) . Y a que Bandai et Cie qui ont les droits, et blablabla ( vous épargne la suite .Croyez moi, c'est ennuyant . )

NOTES : Bon, voilà * enfin * le chapitre 15. Merci encore pour vos encouragements les amis! Sophie Black: euh… çà fait moins d'un mois je crois. Contente que çà te plaise toujours ^_^ seskhmet: bien sûr que c'était Relena! Cette c**** n'est là que pour foutre la m**** à chaque fois. Si on pouvait la faire disparaître * soupir * horusso: sadique moi? * yeux très innocents * Lizzie: ah désolée; mais Kai il est à moi. Euh… techniquement, à Hee-chan et Duo-chan. Lyxéria: Relena est comme qui dirait leur Nemesis mais elle finira bien par être punie un jour où l'autre. Oh oui crois moi! * rire maniaque * Marsupi: merci pour tes encouragements, çà me touche beaucoup! Shini-sama: wow! Je crois pas qu'il en restera quelque chose de Relena à la fin de cette série. Non pas que je m'en plaigne, au contraire * va chercher sa mitraillette. * Natsu: ouais! J'ai reçu ton dernier mail! Génial comme costume pour Halloween ^_^ Isyméa: le bazouka, çà me tente mais je crois que je trouverais bien quelque chose pour cette pouffe. Continue tes supers commentaires, çà me fait toujours plaisir de les lire! Clara: merci d'être patiente. Je sais que je suis très lente, mais je fais de mon mieux. Shizuku Maxwell: eh je peux me joindre? Death for Relena!!! Kinochan: J'ai rien contre Duo, juste que c'était prévu dans l'histoire. Pauvre Duo-chan… Valerian: merci encore d'être là! J'attends ta review! Nicolina: tu es la bienvenue bien sûr pour donner ton avis! Dis-moi ce que t'en penses ok?

Allez, bonne lecture à tous!


CHAPITRE 15

[ Heero-POV ]

La vie est quand même parfois pleine d'ironies.

Quand vous croyez avoir enfin trouvé ce que vous avez toujours cherché, quand vous pensez qu'enfin tout se terminera bien, tout s'écroule devant vous comme un château de cartes et avant même que vous aillez tendu la main pour tout rattraper, c'est trop tard. Il ne reste plus rien.

C'était le même sentiment que j'éprouvais alors que je me tenais là, devant la porte 121. Il n'y avait pas quatre heures que je m'étais trouvé ici même pour la première fois devant cette chambre. Mon cœur était alors rempli d'espoir, d'exaltation. A peine quatre heures de cela…

Maintenant, je n'avais même plus la force de réfléchir.

Toutes mes forces s'étaient épuisées lors de ma 'scène' devant le bloc opératoire. Je voudrais juste que cette journée soit effacée de ma mémoire. Mais il me restait encore quelque chose à faire.

Allez Yuy. Entre!

Je pris une grande respiration puis ouvris la porte.

Un moment, la blancheur quasi aveuglante de la pièce me fit cligner des yeux. J'avais l'impression de rentrer dans un lieu sacré. Il ne manquait plus qu'une présence divine. Et il était là. L'Ange habitant les lieux se trouvait allongé sur le lit.

Mon Ange.

"C'est toi Heero?" me demanda la voix flûtée que je connaissais si bien.

Son visage s'illumina à mon entrée, faisant réchauffer mon cœur agréablement. Je n'arrivais toujours pas à comprendre comment quelqu'un d'aussi vivant que lui ait pu tomber amoureux de moi, le Soldat Parfait. C'est une des choses que j'ai toujours admiré chez Duo. Il pouvait trouver quelque chose de 'bien' dans n'importe qui, même dans des gens comme moi. Tout le monde avait le droit à une seconde chance, m'avait-il dit un jour. Ce qu'il ne savait pas, c'était que c'était lui ma seconde chance.

"Cà fait une demi-heure que j'attends le retour de l'infirmière," reprit Duo alors que je m'asseyais près de lui sur une chaise. "Elle m'a dit qu'elle reviendrait avec le médecin, mais depuis, rien. Tu crois qu'ils m'ont oublié?"

Son sourire amusé et malicieux, qui d'habitude m'aurait aussi fait sourire, ne fit qu'augmenter mon malaise et ma nervosité.

Seigneur, c'était trop me demander!

Mon silence prolongé attira sûrement son attention car il s'arrêta aussitôt dans son bavardage et leva la tête de mon côté.

"Heero? Qu'est-ce qu'il y a?"

Sa main se referma autour de la mienne comme pour me rassurer. J'en aurais presque ris si je n'étais sûr que mon rire ne s'arrêterait pas et deviendrait quasi hystérique. Inutile de l'effrayer plus, ne?

Mes yeux se levèrent vers son visage, s'arrêtant sur ses longs et magnifiques cheveux châtains, son teint pâle et ivoire… puis sur son bandage. Il lui recouvrait les yeux, s'enroulant autour de sa tête plusieurs fois. Mon autre main qui n'était pas dans la sienne se leva pour toucher le tissu blanc. Il me laissa faire sans rien dire. Je pense qu'il était perplexe par mon attitude étrange mais il resta calme et patient, comme s'il sentait l'importance de ce moment.

Un long soupir de ma part puis je lui dis tout.

"Duo… Zechs est venu pendant que tu te trouvais au bloc. Il a découvert que Merius s'était fait acheter pour que cette opération ne réussisse pas. " Ma main se resserra autour de la sienne jusqu'à la broyer. Une seule contraction de ses doigts trahit sa seule réaction. "J'ai confronté Merius après l'opération avec les autres. Il a tout avoué sous la peur. Il m'a aussi dit que… c'était trop tard." Subitement, avaler ne serait-ce que ma salive devint difficile. Ce n'était pourtant rien comparé aux battements accélérés de mon cœur.

"Duo, tu es aveugle."

Je m'attendais à des cris, des pleurs même… il resta calme et silencieux. Je ne savais pas si je devais en être soulagé ou inquiet. C'était tout simplement étrange.

Duo…

Son visage n'exprimait rien. Il ne fit aucun mouvement. Il resta juste la tête tournée droit devant lui, comme depuis le début de mon explication. Je me demandais même s'il avait compris ce que je venais de lui dire.

Duo, dis quelque chose!

Je voulais le prendre dans mes bras, lui dire que tout irait bien, le rassurer, mais je ne fis rien de cela. Son silence presque effrayant me paralysa. A quoi pensait-il? Que ressentait-il? Toute une multitude de questions se bousculaient dans ma tête. Il était parfois si facile à lire. Ses yeux étaient comme un livre ouvert. Ils reflétaient aussi sûrement qu'un miroir son âme à ceux qui y lisaient bien.

Mais ce foutu bandage m'empêchait de le regarder. Bien que même en le retirant, cela ne changerait pas grand chose. Plus jamais je ne pourrais y voir briller cette lueur malicieuse dans ses yeux améthystes à chaque fois qu'il préparait une de ses farces, plus jamais je ne pourrais les voir me regarder avec cette expression tendre et indescriptible comme il y a tout juste hier après que nous ayons fait l'amour pour la première fois.

Duo, parle-moi nom de Dieu!

Son apathie commença à m'inquiéter de plus en plus. S'il continuait à ne pas répondre, j'étais prêt à le secouer sur le champ. Je voulais l'entendre hurler, pleurer, crier, tout sauf ce silence qui me glaçait le sang!

"Duo…"

"Heero, laisse-moi s'il-te plaît," dit-il enfin d'un ton calme et posé.

J'eus du mal sur le moment à enregistrer ses paroles. Mes oreilles devaient sûrement me tromper car j'étais sûr de l'avoir entendu me demander de partir.

"Ecoute-moi Duo," dis-je en tendant à nouveau ma main vers lui. Ecoute-moi, je suis là. N'ai pas peur, je suis là près de toi.

"VA T'EN !!!"

Est-il possible d'avoir l'impression que le monde s'effondre sous vos pieds? Que votre cœur se soit arrêté de battre pour se briser en milliers de morceaux? Eh bien c'était justement ce que ces simples mots me firent éprouvés. Je n'aurais jamais cru que quelques mots pourraient briser un homme. Félicitation Yuy, tu viens d'en faire l'expérience.

La main encore en suspend, je le regardais les yeux grands ouverts, choqué mais aussi paralysé par une douleur plus frappante qu'un coup de feu. Et croyez-moi, je suis un expert dans ce domaine.

"H… hai," répondis-je en me levant gauchement.

La tête me tournait. Je ne savais même pas comment je réussis à trouver la porte. J'aurais pu rentrer dans la mur sans même le remarquer.

"Si tu as besoin de quelque chose, appelle ok?"

Je n'attendis pas sa réponse - je suis même certain qu'il ne m'avait pas répondu - puis je sortis de la pièce en courant, le sang glacé et le cœur battant la chamade.

*~*~*~*

Un quart d'heure s'était écoulé depuis que Heero était entré dans la chambre de Duo. Quatre jeta un coup d'œil à Trowa, le regard rempli d'inquiétude. Le français prit sa main et la serra en lui souriant d'un air rassurant.

"Tout ira bien," dit-il.

"J'ai un mauvais pressentiment, Trowa," dit le blond en se mordant les lèvres nerveusement.

Les autres occupants de la salle d'attente levèrent la tête. Quatre dévisagea ses amis un à un. Wufei, Sally, Zechs.

"Je ne sais pas quoi, mais il y a quelque chose qui ne va pas…"

A ce moment même, la silhouette de Heero passa devant les vitres de la salle. 'Passer' n'était pas vraiment le mot. On aurait plutôt dit qu'il avait le diable à ses trousses. Tous se levèrent aussitôt et coururent après le japonais.

"HEERO!!!"

Celui-ci s'arrêta à leurs appels, les épaules tendus, la tête baissée, le dos tourné à eux.

"Heero?" demanda Quatre. "Que s'est-il passé? Comment Duo l'a pris?"

Tous virent les poings du japonais se refermer en tremblant, si fort qu'il était impossible que ses paumes ne soient pas déjà ensanglantées.

"Yuy," intervint Wufei en remarquant le comportement étrange du jeune homme. "Qu'a dit Duo?" demanda-t-il fermement.

Lorsqu'ils crurent qu'il ne répondrait pas, Heero se mit soudain à éclater de rire. Les cinq adultes furent comme paralysés sur place, totalement choqués. S'il était bien une chose chez le japonais qu'il ne faisait pratiquement jamais, c'était bien rire. Le voir sourire était encore un miracle. Mais ce rire n'avait rien d'un rire gai et heureux.

Il était glacial, dépité… amer.

Le cœur du jeune arabe se pinça. Il sentait la douleur du japonais. Une douleur si profonde qu'il dut s'accrocher à Trowa pour se soutenir.

"Ce qu'il a dit?" répéta Heero d'une voix sombre. "Vous voulez savoir ce qu'il a dit? Rien. Rien du tout. Ah si! Il a juste ajouté que je le laisse seul. Un 'Va te faire foutre' si je traduis bien."

"Heero," fit Trowa hésitant.

Mais le japonais ne voulut rien entendre. Il partit sans se retourner une seule fois, sans que personne ne put une fois voir son visage. Chacun resta plongé dans ses pensées, partageant la douleur de leurs deux amis mais ne savant pas quoi faire pour les aider.

Puis se fut Wufei qui rompit le silence en frappant d'un poing furieux contre le mûr. "Si j'avais devant moi celui qui est responsable de çà, je l'étranglerais de mes propres mains!"

"Tout çà, c'est de ma faute."

Les cinq adultes se tournèrent vers la petite forme recroquevillée sur l'une des chaises de la salle d'attente.

"Mais qu'est-ce que tu racontes, mon chéri?" dit Sally en prenant Kai dans ses bras.

L'enfant se serra fort contre elle, comme pour y chercher du réconfort. De petites sanglots étouffés parvinrent contre la poitrine de la jeune femme.

"Je suis sûr que c'est ma faute! Si j'étais resté sage, elle m'aurait pas trouvé. C'est ma faute si papa peut plus voir," sanglota Kai de plus belle.

Les cinq jeune gens s'échangèrent un regard interrogateur. "Elle?"

*~*~*~*

La porte s'était refermée depuis déjà dix minutes après son départ mais Duo ne bougea pas d'un pouce. Seul, son cœur semblait battre comme s'il venait de faire un marathon.

Aveugle.

Il était aveugle.

Ce qu'il avait redouté, tenté d'oublier était enfin arrivé. Il avait encore du mal à le croire. Il ne se sentait pas si différent qu'avant. En fait, il se sentait moins lourd. Ce qu'il s'était toujours attendu s'était produit. Il n'avait plus à s'inquiéter de savoir quand cela se produirait.

Bizarre quand même.

Il était soulagé d'être aveugle? Il devait être encore sous les effets des médicaments ou alors en état de choc.

Peut-être les deux même.

Il se demandait si l'infirmière allait passer comme prévue. Il avait subitement très soif. Peut-être qu'il pourrait aussi demander un plateau repas. Il ne savait pas quelle heure il était mais l'heure du déjeuner avait sûrement passé.

Tu es en train de chercher une excuse pour ne pas y penser. lui murmura sa conscience.

Une excuse? Pas du tout! N'avait-il pas dit qu'il était soulagé? Il se sentait parfaitement bien. Il avait tout prévu quand le moment viendrait, non? Tout allait * parfaitement * bien.

Enlève-le ordonna la voix.

Ses doigts se contractèrent autour de ses draps.

Enlève-le répéta-t-elle encore.

Sa main tremblante se leva vers son visage. Une autre voix dans sa tête chantonna Nononononononon mais sa conscience fut la plus forte. Sa main s'arrêta autour du tissu blanc. Son souffle commença à s'accélérer. Il avait l'impression qu'il allait s'étouffer.

Enlève-le!

Son poing se referma une fois, comme pour y chercher de la force, puis l'autre main s'approcha de l'autre et défit le bandage. Un froissement s'entendit dans la pièce, accompagné par la souffle rapide de l'occupant de la pièce. Le tissu tomba sur ses genoux sans qu'il le remarqua.

Ses yeux étaient fermés. Il pouvait sentir la chaleur du soleil sur son visage et ses paupières. Une brise fraîche caressa ses cheveux, apportant une odeur de lavande à ses narines. Un gazouillis d'oiseau lui parvint de dehors, faible mais perceptible. Tout un monde se trouvait autour de lui. Il ne suffisait que d'ouvrir les yeux pour le découvrir.

Il ouvrit les yeux.

"…"

Un sanglot s'échappa de sa gorge.

Il referma les yeux longtemps, puis les rouvrit lentement.

Noir. Tout était noir.

Les larmes tombèrent comme un torrent. Il n'aurait pas pu s'arrêter de toute façon. "C'estpasvraic'estpasvraic'estpasvraimonDieu," sanglota-t-il. C'était comme s'il venait enfin de réaliser la vérité. Son calme et son apathie s'étaient brisés devant la preuve irréfutable.

Il était aveugle.

Il ne verrait plus rien. Plus jamais. Ni les colonies qu'il aimait tant, ni l'espace qu'il admirait depuis toujours, ni ses amis Quatre, Trowa, Wufei.

Ni Kai.

Ni Heero.

Heero…

Un frisson glacé le parcourut. Comment Heero le prendrait-il? Il avait eu tant d'espoir. Il l'avait vu dans ses yeux ce matin. Que deviendrait maintenant leur relation? Et la nouvelle famille qu'ils avaient formé? Que deviendrait aussi son travail? Comment pourrait-il diriger quelque chose à présent?

Qu'allait-il faire? Sa main se referma automatiquement autour de son pendentif.

"Seigneur, aidez-moi."

A SUIVRE…

Waaah, enfin un chapitre de fini! Ouf! On approche de la fin mes amis! Oui oui! C'est pour bientôt!

J'attends vos reviews et bonne fête de la Toussaint encore une fois!

Sara-chan