Harry Potter et ses Anges Gardiens
Chapitre 1 : Une journée pas comme les autres
Des cris de terreur s'élevaient dans une quelconque ville anglaise. Des débris en tout genre jonchaient le sol rougi par le sang des habitants sans défense, tués et dépecés par dizaine, par les immenses créatures qui semblaient se donner à cœur joie. Une tête de mort verdâtre dont un serpent s'échappait de la bouche ouverte, embrasait d'une lueur verdâtre le carnage qui se déroulait, révélant de sombres silhouettes vêtues de noir qui arpentaient les rues désertes, à la recherche d'éventuels survivants et de prochaines victimes, qui tentaient vainement de fuir devant les vagues incessantes de Mangemorts, Détraqueurs et Géants qui ne laissaient que mort et désolation sur leur passage. Un rire glacé et quasi satanique, teinté d'amusement retentit, dominant le tumulte. Le mage noir se tenait, de dos, face au spectacle qui s'offrait à ses yeux avides de destruction, en compagnie d'une fine silhouette aux longs cheveux bruns.
« Plus rien ne peut plus m'arrêter, à présent… ! murmura-t-il. Pas même Harry Potter… ! Bientôt…, oui, très bientôt…, j'en aurai fini avec le dernier héritier de Gryffondor… ! Et là, ma victoire sera totale… ! »
Il éclata à nouveau de rire. Un rire sinistre…
Le Seigneur des Ténèbres s'avança alors vers la ville où ne subsistait plus que quelques habitants, tremblants de peur, tentant inutilement de se cacher.
« Personne n'échappe à Lord Voldemort ! lâcha-t-il, en délogeant une de ces "misérables" créatures. Avada Kedavra ! »
A des centaines de kilomètres de là, Harry Potter se réveilla en sursaut, la main plaquée sur le front, dans sa chambre plongée dans la pénombre. Ayant remis ses lunettes, il alluma sa lampe de chevet.
« Bon sang ! » marmonna-t-il.
Assis sur son lit aux draps froissés, le jeune garçon tendit, bien malgré lui, l'oreille, mais n'entendit que les ronflements bruyants de son cousin, qui troublaient le silence nocturne. Tout était calme, au 4, Privet Drive. Entre ses doigts, la mince cicatrice en forme d'éclair continuait à lui brûler le front.
Harry Potter, un adolescent de près de 16 ans, n'avait, au premier abord, rien de bien singulier, mis à part la mince cicatrice en forme d'éclair qui marquait son front et que même ses cheveux noirs, toujours en bataille, ne parvenait pas à cacher. Cette "marque" était le souvenir du soir où il était devenu orphelin, quinze ans plus tôt. Le jour de ses onze ans, il avait "rencontré" un demi-géant nommé Hagrid, Garde-chasse et professeur à Poudlard, et avait ainsi découvert qu'il était un sorcier, mais aussi la vérité sur ce fameux soir où il devint célèbre dans le monde des sorciers. Vérité que son oncle et sa tante lui avait, d'ailleurs, toujours cachée durant les dix années qu'il avait passé chez les Dursley qui n'avaient cessé, tout comme son cousin Dudley, de le tyranniser, espérant qu'il ne découvrirait jamais ses pouvoirs. Ses parents ne s'étaient jamais tués dans un accident de voiture, comme l'avait, toujours, prétendu ses "tuteurs". En effet, James et Lily Potter avaient été assassinés par le plus puissant mage noir de l'époque, Lord Voldemort. Mais celui-ci perdit la quasi-totalité de ses pouvoirs ce soir-là, quand, après avoir éliminé son père puis sa mère, voulant, enfin, tuer Harry, le sort qu'il lui avait lancé se retourna contre lui, le réduisant à néant et ne laissant à Harry que cette mince cicatrice. Depuis, Harry était devenu célèbre pour avoir "vaincu" le plus redoutable sorcier, dont, la simple énonciation de son nom faisait tremblé la plupart des sorciers qui le surnommaient "Vous-Savez-Qui" ou "Celui -Dont -On -Ne -Doit -Pas -Prononcer -Le -Nom". C'est ainsi, que depuis cinq ans, il étudiait à Poudlard, une grande école de sorcellerie et s'apprêtait à y commencer sa sixième année, avec ses deux amis, Ron Weasley et Hermione Granger. Tout trois étaient à Gryffondor, une des quatre maison de Poudlard.
Harry écouta encore, ses yeux verts brillants toujours d'inquiétude derrière ses lunettes rondes, un moment les bruits qui régnaient dans la maison. Tout en songeant à ce que les Dursley ne se fatiguent pas à lui offrir quelque chose pour son anniversaire, à la fin du mois. En effet, les Dursley étaient des Moldus (des personnes dépourvues de pouvoirs magiques) et détestaient tout ce qui touchait à la magie. Si bien que Harry n'était pas vraiment le bienvenu (loin de là) chez eux. D'ailleurs, Harry se serait bien passé de vivre à Privet Drive, mais il n'avait pas eu d'autres choix que de s'en accommoder. Cependant, sa vie chez les Dursley s'était très nettement améliorée depuis le début des vacances, car ayant, officiellement, terminé son premier cycle, il pouvait, désormais, avoir recours à la magie, chez son oncle et sa tante. Si bien que ceux-ci, terrorisés, faisaient tout pour ne pas le contrarier, et Dudley l'évitait consciencieusement.
Il soupira, essayant d'ignorer la douleur lancinante qui lui traversait le front. Son regard se posa sur un petit écrin transparent qui trônait sur sa table de chevet et dans lequel brillait une petite pierre dorée qui reposait sur le velours pourpre qui en tapissait le fond. Harry eut un pâle sourire, attrapa le boîtier et en tira le caillou qui scintilla un instant au creux de sa main. Au contact de la douce chaleur qu'elle émettait, tandis que la pierre passait de l'or pur au rouge éclatant, la douleur infligée par la cicatrice s'estompa et disparue.
« Elle a vraiment des capacités étonnantes ! » songea-t-il, en souriant de plus belle, observant attentivement la pierre des Gryffondor, qui représentait une nouvelle pièce de son héritage familial.
Il laissa échapper un nouveau soupir et reposa précautionneusement la pierre dans son écrin, qui regagna sa place sur sa table de chevet. A la lueur tamisée de la lampe, Harry jeta un coup d'œil à sa chambre, son bureau, recouvert de parchemins et ses différents livres de cours et autres grimoires, la cage, vide, d'Hedwige, sa chouette, près de la fenêtre, la vieille valise où était rangée la plupart de ses affaires de sorcellerie, notamment sa baguette magique, la cape d'invisibilité qu'il avait hérité de son père, son Éclair de feu (le balai de course le plus efficace), ses robes de sorciers de l'année précédente,... en bref, tout ce que les Dursley ne supportaient pas. Son regard s'attarda sur les étagères où étaient rangés ses livres sur le Quidditch (le sport de prédilection des sorciers du monde entier) et, plus particulièrement, sur un petit cadre qui y était posé.
Harry, quittant son lit, s'approcha de l'étagère en question pour prendre la photo encadrée qu'il avait reçu, l'année précédente, en fin d'année, et qui représentait ce qu'il n'avait jamais eu la chance de connaître : cette époque où il avait encore une famille. Cette photo avait été prise le jour de son premier anniversaire, trois mois avant la mort de ses parents, et représentait son père et sa mère, qui portait un bébé dans ses bras, Harry, devant ce qui devait être leur maison, en compagnie de Sirius (son parrain et le meilleur ami de son père). De les voir lui faire de grands signes de la main (toutes les photos issues du monde des sorciers étaient animées) redonna un coup de cafard au jeune garçon qui repensa au moment unique durant lequel, l'année précédente, il avait eu l'occasion, pendant une heure, de revoir ses deux parents. C'était, en fait, une longue histoire et Harry, lui-même, n'avait pas vraiment compris ce qui s'était passé ce jour-là.
Il reposa le cadre à sa place, et s'installa sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, légèrement entrouverte. Songeur, il observa distraitement la ligne de l'horizon qui se teintait des premières lueurs de l'aube. Mais aucune trace d'Hedwige dans le ciel encore sombre et dégagé où brillaient encore, pâles et tremblantes, les étoiles. Il effleura distraitement sa cicatrice, repensant à son rêve… Il savait, par expérience, que ses rêves étaient une reproduction exacte de ce qui se passait, en réalité, alimentés par la haine et la colère de Voldemort. Autrement dit, à l'heure qu'il était, le terrible mage noir se donnait à cœur joie à réduire à néant un village moldu, ruminant visiblement sa vengeance. Manifestement, d'après ce qu'il en avait vu, les Géants avaient, finalement, ralliés les troupes du Seigneur des Ténèbres…
Plongé dans ses pensées, il ne vit pas la sombre silhouette qui se découpait, à l'angle de la rue, dans la pâle lueur du jour naissant qui l'emportait progressivement sur la nuit, avant de disparaître, comme par enchantement.
Harry soupira et, revenant à la réalité, jeta un regard à sa montre. Cinq heures du matin… ! Il songea qu'il était inutile de retourner se coucher car il serait réveillé, d'ici une heure, par les Dursley, et puis, il ne voulait pas risquer de revoir les tueries de Voldemort. Si bien que, quittant la fenêtre, il attrapa "les milles et une façon de jouer au Quidditch" sur son étagère et alla s'installer sur son lit, pour le feuilleter tranquillement.
Un léger bruit, à la fenêtre le tira de sa lecture et il se retourna, juste à temps pour voir une minuscule boule de plumes grise foncer vers lui. Harry l'intercepta d'un geste vif et l'immobilisa au creux de sa main, n'ayant aucun mal à reconnaître Coquecigrue, dit Coq, le hibou de Ron, son meilleur ami à Poudlard. Le petit Coq s'était considérablement assagi depuis l'année précédente et ne ressemblait plus au petit rapace surexcité qu'il était, il y avait encore moins de deux ans. Le jeune garçon détacha de la patte de l'animal la lettre qu'il portait, avant de lui donner un morceau de Miamhibou en récompense. Pendant que la "boule de plumes" grignotait son biscuit, Harry prit connaissance de la lettre.
« Salut Harry !
Alors, comment tu vas ? Chez moi, tout va pour le mieux. Fred et George ont ouvert leur magasin de Farces et Attrapes… ! Tu ne devinera jamais comment ils l'ont appelé… ! "Chez Fred et George : Farces pour Sorciers Facétieux" ! En gros, ils ont pas cherché compliqué… ! Quoiqu'il en soit, ils ont un grand succès… ! Ils te passent, d'ailleurs le bonjour… !
Ah oui, bien sûr, le plus important, Dumbledore a écrit à mes parents… ! On vient te chercher le 25 à quatorze heures ! Je ne pense pas que tes Moldus voient une quelconque objection à ce qu'on emprunte, à nouveau, leur cheminée… !
A bientôt !
Ron. »
Harry sourit. Le 25, c'était aujourd'hui… ! Ce qui voudrait dire que, dans quelques heures, il quitterait les Dursley. Oh, bien sûr, il ne s'inquiétait pas à leur sujet car ils n'auraient pas trop voix au chapitre… ! Ron avait prévu de l'inviter pour la fin du mois, avant de partir à Poudlard où aurait lieu, durant le mois d'août, un stage de Quidditch, où il retrouverait tous ses amis de Gryffondor ainsi qu'Hermione, sa meilleure amie. Cette dernière, bien que d'origine moldue, était l'élève la plus brillante de Gryffondor, et même de l'école, et la Préfète de leur maison.
Harry posa le parchemin sur son bureau avant de rédiger une, brève, réponse.
« OK ! On s'voit tout à l'heure !
Harry. »
Il confia la lettre à Coq qui finissait son Miamhibou, et le conduisit à la fenêtre, et le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière les frondaisons des maisons voisines, jusqu'à ce que jusqu'à ce qu'il entende l'agitation qui caractérisait le réveil des Dursley.
Chapitre 2 : Surprise au Terrier
Harry descendit dans la cuisine. Les trois membres de la famille Dursley, déjà attablés, s'interrompirent à son entrée. L'oncle Vernon, assis près de la porte se réfugia derrière son exemplaire du Times (c'était bien la première fois que Harry le voyait lire ce journal là) tandis que la tante Pétunia, une femme mince et osseuse, avec un cou plus long que la normale et un visage chevalin, se quittait la table prétextant finir de préparer le repas, près de l'évier, tout en jetant régulièrement, des coups d'œil par la fenêtre. Son passe-temps favori était d'espionner les voisins. Dudley, le gros cousin de Harry, était plus large que haut, et occupait, à lui tout seul, tout un côté de la table. Harry avait toujours trouvé qu'il ressemblait à un cochon avec une perruque blonde, mais là, avec ce pyjama rose bonbon (sa mère semblait trouver que le rose lui allait bien, mais c'était vrai que les Dursley avaient toujours eut des goûts vestimentaires déplorables), la ressemblance était des plus flagrantes. Harry esquissa un bref sourire, et s'assis à sa place, en voyant son imbécile de cousin trembler comme une feuille. Depuis que Harry pouvait utiliser la magie, il ne s'était pas privé pour le rappeler à ses tuteurs, en se "faisant la main" sur le "pauvre Dudlinouchet à sa maman" (cette dernière n'avait, d'ailleurs, rien trouvé à dire, de peur de faire les frais de la baguette magique de son neveu.), si bien que la frayeur de Dudley était plus que compréhensible. Mais le jeune sorcier étant de "bonne humeur", il n'y prêta guère attention. Cette année, Pétunia avait finalement, résignée devant le peu de résultats obtenus en deux ans, laissée tomber le régime qu'elle avait mis en place, sur ordre de l'infirmière de l'école de Dudley, deux ans plus tôt. Si bien que, au bonheur de tous, les repas étaient redevenus "normaux" et que Dudley paraissait donc encore plus gros et gras que jamais (le "stress" dans lequel il vivait en permanence depuis le début des vacances n'était, d'ailleurs, pas pour arranger les choses…). Le sourire de l'adolescent s'élargit, lorsque la tante Pétunia, masquant tant bien que mal son inquiétude et son mépris bien évident pour les sorciers et tout ce qui allait avec, déposa devant lui, une assiette, agréablement remplie.
« Tiens, Harry ! Je l'ai fait comme tu l'aime ! » marmonna-t-elle, avant de revenir hâtivement à son fourneau.
Le silence s'installa, pesant. Finalement, Harry, prit la parole.
« Au fait, les Weasley viennent me prendre à quatorze heures ! » lâcha-t-il tranquillement.
La réaction ne se fit pas attendre. Un bruit de vaisselle cassée annonça à Harry que sa tante venait, sous la surprise, de laisser tomber une assiette par terre. L'oncle Vernon abaissa soudain son journal, son gros visage moustachu prenant une couleur indéfinissable.
«- Quoi ? s'étrangla-t-il. Tu plaisantes, j'espère… !
- Non, pourquoi ? rétorqua, innocemment, Harry.
- Les Weasley, c'est pas cette bande de rouquins qui ont ravagés le salon, il y a deux ans ?
- En effet… ! Et ceux qui m'ont pris l'année dernière… ! Et je suppose qu'ils viendront comme d'habitude, par la poudre de Chem… !
- Oui, oui ! C'est bon, j'ai compris ! » l'interrompit Vernon, une nuance de panique dans la voix, refusant, visiblement, d'entendre le mot "poudre de Cheminette" sous son toit.
Curieusement, depuis le début des vacances, l'oncle Vernon frôlait la dépression nerveuse presque cinq fois par jours, au minimum… Et Dudley en était même venu à supplier ses parents de l'envoyer en internat au collège de Smeltings (son école), pour échapper à son cousin (et surtout de sa baguette magique…).
«- Bien sûr, je suppose que vous n'y voyez aucune…objection ! reprit Harry, avec sérieux, mais s'efforçant, avec peine, à ne pas éclater de rire, en sortant, négligemment, sa baguette magique de l'une des poches de son jeans.
- Euh… ! Non, non ! Aucune ! lâcha précipitamment Vernon. Ils pourront même rester aussi longtemps que ça leur plaira… ! »
* * * * *
Quatorze heures "sonnantes et trébuchantes" retentirent à la petite pendule posée sur le rebord de la cheminée du salon, où, exceptionnellement, l'oncle Vernon ne traînait pas pour décortiquer, plus à son aises, les faits divers du journal du matin… ! En fait, les Dursley s'étaient tous retranchés dans la cuisine, prétextant faire (pour la tante Pétunia) et essuyer la vaisselle (Dudley et l'oncle Vernon). Mais l'excuse sonnait "un peu" faux… ! Surtout connaissant Dudley… ! Mais bon, l'attitude des Dursley était, de loin, le dernier des soucis de Harry qui, grâce à un sort de lévitation, descendait, sans problèmes, sa lourde valise pour l'emmener dans le salon.
« Eh, Harry ! Je commence à croire que c'est une manie chez toi d'arriver dans le salon, après nous… ! »
Harry sursauta, manquant de se prendre la valise de plein fouet, et réalisa alors la présence de Ron et son père. Ron, grand dadais de 16 ans aux cheveux roux, le visage constellé de tâches de rousseurs, les bras croisés sur la poitrine, l'observait, l'air moqueur, adossé négligemment à la cheminée. Son père, aussi roux que lui (comme d'ailleurs tous les autres membres de la famille Weasley), le crâne dégarnie, aussi grand et mince que son fils cadet, adressa un sourire amical à Harry. Arthur Weasley travaillait au Ministère de la Magie, en tant que responsable du bureau de détournement de l'artisanat Moldus, si bien qu'il portait un vif intérêt à tout ce qui avait trait aux Moldus.
«- Eh Ron ! Bonjour Mr Weasley… ! Désolé, mais essayer de faire descendre ma valise et la cage d'Hedwige, en même temps dans un escalier aussi étroit que celui des Dursley, n'est pas vraiment ce qu'il a de plus facile à faire… !
- Hum ! Tiens, tes Moldus ont, une fois de plus, désertés les locaux… ! ironisa Ron. Ils sont où cette fois ? Encore dans la cuisine ?
- En effet ! admit Harry. Ils ne sont pas du genre à chercher l'originalité, dès qu'il s'agit d'échapper à des sorciers… !
- Enfin, on s'en plains pas… ! Alors, j'suppose que tu as dû passer de super vacances… ?
- Ah ça, pour une fois, je n'ai pas eu à me plaindre des Dursley… ! Mais j'te raconterai ça plus en détail… !
- Bon, vous deux, et si on se décidait à rentrer… ? intervint Mr Weasley, sans se départir de l'étrange sourire qu'il affichait depuis le début de la discussion. Harry, c'est bon, tu as toutes tes affaires ?
- Oui ! répondit Harry, légèrement intrigué. C'est bon… !
- Dans ce cas, Ron, tu passes d'abord, avec les affaires de Harry, d'accord ?
- Pas de problème, p'pa ! approuva ce dernier, en rassemblant la valise et la cage vide d'Hedwige devant la cheminée. Incendio ! »
Aussitôt, un crépitement se fit entendre dans le salon, alors que des flammes vives s'élevèrent dans le foyer de la cheminée. Mr Weasley jeta une poignée de poudre brillante, la poudre de cheminette, dans le feu, dont les flammes prirent aussitôt une teinte verte émeraude.
«- A toute suite ! lança Ron à Harry, en s'approchant du feu, portant les affaires de son ami. Le Terrier ! clama-t-il, avant de disparaître dans le foyer.
- Allez, Harry, à ton tour… ! » lança Mr Weasley.
L'adolescent acquiesça et s'approcha, à son tour de la cheminée, enlevant, par la même occasion, ses lunettes avant de les ranger dans sa poche, tout en songeant que voyager par la poudre de cheminette n'était pas vraiment son moyen de déplacement préféré (avec les portoloins).
« Le Terrier ! » lâcha-t-il, à son tour, avant de pénétrer dans les flammes scintillantes.
Après une brève balade en spirale, l'adolescent se sentit ralentir et finit sa course devant l'âtre de la cheminée, dans la cuisine des Weasley. Dans un premier temps, il ne distingua rien d'autre qu'un brouillard flou de ce qui l'entourait (dû, bien évidemment, à l'absence de ses lunettes). Harry, surpris par le silence qui y régnait, remis bien vite ses lunettes à leur place initiale, autrement dit sur son nez, et découvrit, beaucoup plus nettement, l'endroit où il se trouvait.
« Bonjour, Harry ! le salua Mrs Weasley en l'apercevant. Tu as passé de bonnes vacances ? »
Molly Weasley, une femme un peu dodue et bienveillante, était assise sur un des bancs de la cuisine et sourit au jeune garçon, avant de se tourner vers une autre personne, adossée au mur et silencieuse, affichant une expression plus qu'amusée.
« Sirius ! s'exclama Harry, le premier moment de surprise passé, en se précipitant vers son parrain. Mais qu'est-ce que tu fais là ? »
Celui-ci eut un sourire énigmatique et échangea un regard complice avec la mère de Ron. Celle-ci tendit à l'adolescent, plus que perplexe, un exemplaire de la Gazette du Sorcier, le journal le plus populaire du monde sorcier, daté de l'avant-veille. Un simple coup d'œil aux gros-titres lui donna la réponse à sa question. En effet, la une du journal titrait : "Capture de Peter Pettigrow et réhabilitation de Sirius Black".
«- Mais c'est formidable, Sirius ! s'exclama Harry, en levant les yeux vers son parrain. Ca veut dire que… !
- Oui, je suis libre, Harry ! Je ne suis plus recherché et je ne suis plus obligé de me cacher… ! compléta Sirius, avec un grand sourire.
- C'est super ! s'enthousiasma l'adolescent. Et… !
- Tiens, Harry a vu l'article, on dirait ! »
Mr Weasley venait d'apparaître dans la cuisine, souriant toujours, mais encore plus largement qu'avant.
«- On s'est dit que ça te ferait plaisir, Harry ! ajouta-t-il, en s'époussetant.
- D'ailleurs, il va falloir que j'y aille, car j'ai encore quelques petites choses à faire ! observa Sirius, sérieusement.
- Quoi, tu part déjà ? s'offusqua Harry.
- Oh, ne t'en fais pas, tu me reverra bientôt… ! rétorqua son parrain, en reprenant son expression amusée. Passez une bonne journée… ! ajouta-t-il, avant de quitter la pièce, croisant, en chemin, Ginny, la benjamine de la famille Weasley qui entra dans la cuisine et rougie, comme toujours, en apercevant Harry.
- Salut Ginny ! lança joyeusement ce dernier.
- 'Jour ! lâcha-t-elle en retour.
- Bon, Harry, c'est pas tout ça, mais et si tu rejoignais Ron dans sa chambre ? suggéra Molly. Il y a déjà monté tes affaires, et au moins, ça te permettra de te changer… ! » ajouta-t-elle, parlant de ses cheveux et ses vêtements couverts de suie, dû à son passage par la poudre de cheminette.
L'adolescent eut un petit sourire penaud et, emportant le journal, quitta la pièce pour rejoindre l'escalier menant à la chambre de son ami. Ron était assis sur son lit et le fixa, un grand sourire aux lèvres, caressant distraitement, une chouette blanche posée sur le couvre-lit qui, comme l'ensemble de la pièce, était aux couleurs de l'équipe de Quidditch des Canons de Chudley (autrement dit le orange), l'équipe préférée de Ron. La pièce, plutôt exiguë et dont les murs étaient recouverts d'affiches (animées) représentant les joueurs des Canons, se trouvait juste sous le grenier, où vivait une vieille gargouille teigneuse qui s'amusait à faire le plus de bruits possibles dès que la maison lui paraissait trop calme.
«- Hedwige ? s'étonna Harry, tandis que la chouette blanche, quittant son "perchoir" voleta jusqu'à son maître et vint se poser sur son épaule pour lui mordiller affectueusement l'oreille.
- C'est Sirius qui nous l'a ramenée, ce midi ! expliqua Ron. Comme il savait que tu venais à la maison, il nous l'a confiée, jugeant que ce n'était pas la peine de te la renvoyer alors que tu serais à la maison deux heures plus tard… !
- Hum ! N'empêche, j'étais loin de m'attendre à ça… ! Sirius est libre et Peter a été attrapé par le ministère… !
- Oh… ! C'est pas le ministère qui l'a attrapé… ! observa Ron.
- Ah bon ? Alors c'est qui… ? s'étonna Harry.
- La version "officielle" dit que c'est le Ministère qui l'a capturé, mais, selon la version "officieuse" que nous a expliqué mon père, il s'est rendu…de son plein grès… ! révéla Ron.
- C'est quand même bizarre, non ? observa Harry, perplexe.
- Ouais… ! Mais, l'essentiel, c'est que Sirius est libre ! Eh, maintenant qu'il a été réhabilité, tu vas aller vivre chez lui, non… ?
- Je sais pas… ! Moi, en ce qui me concerne, je le ferait bien, mais… ! N'empêche, c'est dommage qu'il soit partit si vite… !
- Bah, ne t'en fait pas pour ça… ! De toute façon, tu n'es pas au bout de tes surprises… ! ajouta-t-il, avec un sourire amusé.
- Et je suppose que tu ne me diras pas ce que c'est… ! rétorqua Harry, sur le même ton. Au fait, tu as des nouvelles d'Hermione ?
- Ben, à part qu'elle est en France pour les vacances, avec sa famille, mais ça j'pense que tu le sais déjà, je n'ai pas eu de nouvelles, non… ! Ah, ajouta-t-il, en se laissant aller sur son lit, quand je pense que, dans huit jours, on part à Poudlard pour le stage de Quidditch… ! J'ai déjà hâte d'y être… !
- Et moi donc… ! Surtout que ça sera l'occasion idéale pour chercher parmi les élèves de notre maisons d'éventuels batteurs et poursuiveurs… !
- Ah oui, c'est vrai que, maintenant que Fred, Georges et Angelina sont partis, tu dois, en tant que Capitaine, reconstituer l'équipe de Gryffondor… ! Surtout qu'il va falloir que notre équipe soit la plus performante possible, pour pouvoir rester à la hauteur de notre "réputation" pour le tournoi, à Beauxbâtons… ! Tu as déjà une idée… ?
- Pas encore… ! observa Harry, pensif. Bon déjà, ce qui est sûr, c'est qu'on a déjà notre Gardien, autrement dit toi, deux de nos Poursuiveuses, c'est à dire Katie et Alicia, et notre… !
- Notre Attrapeur, ou toi… ! ajouta Ron.
- Ouais… ! Mais, on en est pas encore là, et le stage sera une occasion idéale pour repérer ceux qui seraient aptes à compléter notre équipe.
- Hum ! N'empêche, ça va être génial car il va y avoir pleins de professionnels du Quidditch… ! Notamment Krum… ! lâcha-t-il, dans un grognement.
- Peut-être, mais, au moins, on apprendra beaucoup, avec eux… ! Bon, c'est pas tout ça, mais il faut que je me change moi… !
- C'est sûr que tu seras plus présentable, une fois que tu ne sera plus recouvert de suie ! » conclut Ron, moqueur.
Chapitre 3 : Un anniversaire mémorable
Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis l'arrivée de Harry au Terrier. L'adolescent avait lu, avec intérêt, l'article sur la "faute du Ministère" qui avait été bien obligé de reconnaître l'innocence de Sirius, face au fait que Pettigrow était bel et bien vivant. En fait, pendant quinze ans, Sirius avait été accusé, à la suite d'un quiproquo de "meurtre et trahisons", alors que, en réalité, il était on ne peu plus innocent… ! Il s'était évadé d'Azkaban, la prison des Sorciers où il y avait passé douze ans… ! A ce moment là, tout le monde avait crû qu'il voulait tuer Harry alors âgé de treize ans… ! Ce que, de prime abord, l'adolescent avait, d'ailleurs crû, lui aussi, jusqu'à ce que, à la fin de sa troisième année à Poudlard, il n'apprenne la vérité… ! Sirius était innocent… !
En fait, tout avait commencé lors de la première année de Harry, lorsque ses parents, pour se protéger de Voldemort, avaient eu recours à un sortilège de Fidelitas (qui consiste à placer son secret au cœur d'une unique personne et dont personne ne peut en avoir connaissance, à moins que le Gardien du Secret ne décide de le divulguer). Au début, ils avaient choisit, comme gardien, Sirius. Mais, au dernier moment, celui-ci leurs avaient conseiller de prendre Peter Pettigrow, pour ce rôle, en pensant que Voldemort n'aurait jamais l'idée que le "misérable et trouillard" Peter puisse être le Gardien du Secret des Potter. Mais, il s'était révélé que Peter était, malheureusement, le traître et proche des Potter, qui, pendant un an, avait informé le mage noir de leurs moindres déplacements. Si bien que, moins d'une semaine après avoir été désigné, Peter les trahissait, livrant, sans aucun scrupule, ceux qui avaient été ses amis, à Voldemort… ! Le lendemain du soir où Voldemort tua les parents de Harry et vit son règne se briser, Sirius, réalisant, bien trop tard, son erreur, poursuivit Peter, pour venger la mort de James et Lily. Il le retrouva en plein Londres, dans une rue peuplée de Moldus. Peter avait alors, fait croire que Sirius était responsable puis, camouflant sa baguette, avait fait exploser la rue, tuant, du même coup, douze Moldus, avant de se couper un doigt et faire croire à sa propre mort en prenant sa forme d'Animagus (un rat) qu'il conserva pendant les douze années que Sirius passa à Azkaban. Le rat n'était autre que Croûtard, le rat de Ron, qui avait été accueillit par les Weasley pendant toute cette période, passant de Percy à Ron. Sirius, lui ayant fait perdre son "animal de compagnie", avait alors offert à Ron, en échange, Coq. Peter, lui, avait réussit à s'enfuir de nouveau, et avait rejoint son maître… !
Harry s'efforça à mettre de côtés ses sombres réflexions, pendant tout le temps qu'il passa chez les Weasley, passant ses journées à jouer aux échecs, façon sorciers, avec Ron, ou faire des parties de bataille explosive avec le frère et la sœur Weasley, perdant un peu la notion du temps.
* * * * *
Un matin, Harry se réveilla vers 8h00. Harry s'étira paresseusement et, attrapa ses lunettes qu'il avait posées sur la table de chevet, entre son lit et celui de Ron. Exceptionnellement, celui-ci était déjà réveillé, et habillé, et l'observait, l'air amusé, assis sur son lit.
«- Alors, bien dormi… ?
- Ouais, ça va ! assura Harry. Ca fait longtemps que tu es réveillé ?
- Une bonne heure… ! Eh, qu'est-ce que tu dirais que, une fois que tu seras prêt, on aille s'entraîner au Quidditch dans le jardin… ?
- Ouais, pourquoi pas ! » approuva Harry, un peu plus motivé à l'idée de pouvoir remonter sur son balai, après un peu plus d'un mois passé sans y avoir touché, depuis la finale du tournoi de Quidditch qui avait opposé, l'année précédente, à Poudlard, les équipes des trois plus grandes écoles européennes, autrement dit l'école anglaise de Poudlard, l'académie française de Beauxbâtons et l'institut bulgare de Durmstrang, et que, à la plus grande joie de Poudlard, et surtout de Gryffondor, l'équipe de Harry avait remporté, après une lutte acharnée avec l'attrapeur de l'équipe adverse, Viktor Krum (qui se trouvait, de plus, être le meilleur attrapeur au niveau mondial et le petit-ami de Hermione).
Sur ce, il se leva et se changea rapidement, avant de descendre avec Ron. L'un suivant l'autre, ils pénétrèrent dans la cuisine.
« BON ANNIVERSAIRE, HARRY !!! »
Harry sursauta, pris au dépourvu, et réalisa soudain que c'était le jour de son anniversaire, ce qui lui était complètement sortit de la tête ces derniers temps, mais que ses amis n'avaient, visiblement, pas oubliés. Un peu ému, il jeta un regard à la petite assemblée réunie dans la cuisine : la famille Weasley au grand complet, Dean Thomas, Seamus Finigan et…Hermione mais aussi Sirius, Remus Lupin, Albus Dumbledore (en personne), Rubeus Hagrid (Garde-Chasse et professeur de Soin aux Créatures Magiques à Poudlard) et Minerva McGonagall. Harry n'en revenait pas et se demanda, l'espace d'un instant, s'il ne rêvait pas.
Que Hermione et Sirius soient là, ça se comprenait, mais…que Dean et Seamus (deux de ses camarades de Gryffondor), Lupin (son professeur de Défense contre les Forces du Mal en troisième année et un des amis de son père), Dumbledore (le directeur de Poudlard) et McGonagall (directrice-adjointe de Poudlard, mais aussi responsable de Gryffondor et professeur de Métamorphose à l'école) soient là… ! Visiblement, Charlie Weasley avait quitté la Roumanie (où il s'occupait de Dragons), Percy lui s'était même "dérangé" pour l'occasion en "abandonnant" sa chère place au Ministère (sûrement sur l'ordre de Mr Weasley, songea Harry), Bill avait quitté la Grèce (où il se trouvait actuellement, pour le compte de Gringotts, la banque des sorciers, d'après ce que Ron lui avait dit) et Fred et Georges, les jumeaux de la famille, avaient, eux aussi, quittés leur Magasin de Farces et Attrapes, pour être là… ! Quand à Hermione, elle était revenue de France, exprès pour l'occasion ! Harry était plus que touchée car c'était la première fois de sa vie qu'on lui fêtait son anniversaire de visu… ! En effet, ces dernières années, ses amis lui avaient toujours souhaité son anniversaire, par le biais des hiboux. Dumbledore, avec ses longs cheveux et sa barbe blanche paraissait plus fatigué que l'année précédente, bien que ses yeux bleus pétillaient toujours derrière ses lunettes en demi-lune. Ce qui était le plus bizarre pour Harry, c'était de voir que McGonagall, avec ses habituelles lunettes carrées, et qui était toujours si sévère, paraissait plutôt "détendue" (peut-être l'effet des vacances), totalement différente de l'image que Harry s'était faite de sa professeur. Visiblement, tous s'étaient donnés du mal pour préparer la petite surprise, car un gros gâteau au chocolat trônait sur la table, à côté d'un tas, assez conséquent, de cadeaux. Le jeune garçon en avait le souffle coupé.
«- Merci ! lâcha-t-il, au bout d'un moment, ne sachant pas trop quoi dire. Mais il ne fallait pas… ! Ce n'était vraiment pas la peine de… !
- Bien sûr que ça en vaut la peine, Harry ! rétorqua Hagrid. Tu en vaut largement la peine… !
- Et puis, fêter ses seize ans, ce n'est pas quelque chose qui arrive tous les jours… ! Et encore moins les seize ans de notre Harry Potter national… ! »
Harry rougit légèrement à cette remarque.
«- Et puis, c'est aussi une occasion de fêter la réhabilitation de Sirius… ! intervint Remus. Et puis, c'était l'occasion ou jamais, étant donné que, pour une fois, tu n'étais pas chez les Dursley pour ton anniversaire… !
- Et on avait, enfin l'occasion de te le souhaiter, face-à-face, et pour rien au monde je n'aurai voulu rater les seize ans de mon filleul ! observa Sirius.
- Et si tu ouvrais tes cadeaux, Harry ? » suggéra alors Mr Weasley, en constatant le trouble croissant de l'adolescent.
* * * * *
Harry passa un des meilleurs moments de sa vie. Tout le monde semblait s'être donné le mot pour lui faire le plus gros cadeau possible. En fait, il y en avait tellement que Harry ne savait pas trop par lequel commencer.
Ron lui avait offert un abonnement à La Revue du Quidditch, un magazine très apprécié par la plupart des passionnés de Quidditch. Hermione avait optée pour un kit d'entretien pour baguette magique. L'adolescent avait, en plus, reçu une grand boîte contenant des "échantillons" des créations des jumeaux (leur mère s'était abstenue de commentaire, mais il était facile de savoir qu'elle désapprouvait ce cadeau), des assortiments de confiseries sorcières (dragées surprises de Bertie crochue, fondants du chaudrons, Fizwizbiz, Patacitrouilles, Chocogrenouilles, Gnomes au poivre,…), des livres sur le Quidditch (par Charlie, Bill, Hagrid et Lupin), un échiquier façon sorcier (par Percy), des livres sur…la Métamorphose (de la part de McGonagall), et des livres sur les sortilèges en tout genre (Dumbledore). Harry songea alors que, visiblement, ses professeurs faisaient ce qu'ils pouvaient pour l'aider à se préparer à un affrontement avec Voldemort, en lui donnant le plus de livres utiles. Il ne resta, bientôt, plus qu'un seul paquet, longiligne, à ouvrir (celui de Sirius). Dean, Seamus, Ron et Charlie laissèrent échapper une exclamation où se mêlait surprise, incrédulité et envie, lorsque Harry en sortie un Eclair de Feu, deuxième génération, dont le nom était gravé en lettres d'or sur le manche, ainsi que les lettres H.P.
«- Whoua ! Génial… ! s'exclama Ron. Harry, ça c'est autre chose que ton Eclair de Feu… !
- Je me suis dit que mieux valait mettre toutes les chances de réussite du côté de notre attrapeur préféré ! expliqua Sirius. Ce balai est encore plus fiable que le précédent car il ne peut obéir qu'à son propriétaire, d'où l'intérêt d'y avoir inscrit tes initiales, Harry ! »
L'adolescent ne savait pas trop quoi dire, se demandant combien avait pû coûter une telle merveille.
«Sûrement une petite fortune ! songea-t-il. Merci beaucoup ! » ajouta-t- il, avec un grand sourire, en se tournant vers la petite assemblée.
* * * * *
La journée s'était écoulée joyeusement. Harry avait passé une journée formidable. Le déjeuner avait été des plus convivial, tout le monde s'étant installé autour d'une table bien garnie, pour l'occasion, dressée dans le jardin, par les bons soins de Mrs Weasley. Les jumeaux avaient conclu le repas par un "petit" feu d'artifice de leur invention (ce qui, autrement dit, avait donné un résultat assez "explosif" mais que même leur mère avait vivement applaudie). Dans l'après-midi, sous la demande générale, Harry avait dû faire une petite démonstration des capacités de son nouveau balai, qui surclassait, de beaucoup son Eclair de Feu. Harry ne revenait pas de ses pointes de vitesse. Le balai était, de plus, beaucoup plus maniable, sensible et précis. Harry en venait même à penser que l'Eclair de Feu II réagissait d'avantage à ses pensées qu'à ses gestes.
Dumbledore, Remus, McGonagall et Hagrid repartirent en fin de journée, tout comme Dean et Seamus. Hermione, elle, devait passer la soirée chez les Weasley et aller faire ses achats sur le Chemin de Traverse, le lendemain, avec ses deux amis. Les autres membres de la famille Weasley restaient aussi, pour la nuit. Sirius, quand à lui, s'attarda un moment, avec son filleul. Tous deux étaient dans le jardin, assis sur un banc près de la cuisine.
«- Au fait, Harry, tu te souviens de ce que je t'avais proposé, il y a un peu plus de deux ans ?
- De quitter les Dursley, lorsque tu aurais été réhabilité ?
- Euh…oui ! Et bien, si ça te dit toujours, tu pourrais… !
- Bien sûr que ça me dit toujours de venir vivre chez toi… ! s'exclama Harry. Et quitter définitivement les Dursley ne me dérange vraiment pas du tout… !
- Très bien ! répondit son parrain, l'air aussi ravi que lui. J'en ai déjà parlé à Dumbledore et il ne voit aucun inconvénient à ce que je te prenne chez moi… ! »
L'adolescent était plus qu'enchanté de savoir qu'il ne retournerait plus chez les Dursley et que, à la place, il pourrait aller vivre chez Sirius, le meilleur ami de son père. Depuis sa troisième année, Harry attendait ça avec impatience et, enfin, son rêve de quitter les Dursley se réalisait.
«- Ah oui, sinon, Harry ! reprit Sirius, au bout d'un moment. J'attendais qu'on soit seul pour pouvoir te donner quelque chose… ! Dumbledore et McGonagall n'y voient pas d'objection et ça pourrait t'être utile… ! ajouta-t-il en lui donnant un livre, dont le titre Comment devenir un Animagus s'étalait en lettres d'or sur la couverture, d'auteur inconnu.
- Tu veux que j'apprenne à devenir un Animagus… ? s'étonna Harry.
- Si ça te dit de tenter l'expérience, c'est bien ce que je te propose… ! Bon, bien sûr, ça ne sera pas facile, mais vu tes fortes capacités, tu devrait pouvoir assimilé tout ça rapidement… ! Alors, ça te dit… ?
- Oui, bien sûr ! s'exclama l'adolescent, sans l'ombre d'une hésitation.
- Par contre tu sera obligé de le faire "en douce" et tu ne sera pas répertorié dans la liste des Animagi, par mesure de sécurité. Bien sûr, tu pourras compter sur notre aide, à Dumbledore, McGonagall et moi, mais il faudra que tu gardes cela secret… !
- Je pourrai en parler à Ron et Hermione ?
- Si tu veux ! Mais moins de personnes le sauront mieux cela vaudra… ! Au fait, je dois te prévenir que devenir un Animagus demande beaucoup de temps et de patience, mais que, une fois que tu maîtrise ta transformation, tu développes une partie de tes pouvoirs… ! En tout cas, ce livre nous a beaucoup aidé, ton père, Peter et moi, quand nous avons décider de devenir des Animagi… ! Alors, avec, en plus, ceux que McGonagall t'a offert, tu devrais t'en sortir facilement… !
- Hum ! Et j'pourrai commencer quand ?
- Et bien, dès que tu te sentiras prêt… ! Mais ce n'est pas une décision à prendre à la légère, alors réfléchis y bien… ! »
L'adolescent acquiesça, songeur.
* * * * *
Sirius avait dû repartir, peu après, sûrement pour aller voir Dumbledore. Harry resta sur le banc, perdu dans ses pensées. Ca faisait beaucoup de chose, en une journée… ! Il sortit de ses réflexions, lorsque qu'une ombre se découpa sur le sol, à quelques pas de là. L'adolescent releva la tête juste à temps pour apercevoir un petit rapace passer au dessus de lui. Incrédule, Harry se releva d'un bond. Il connaissait cette chouette effraie dont le plumage blanc et roux, tirant sur l'or, se découpait très nettement sur le ciel crépusculaire. La présence de cette chouette avait ponctuée toute sa cinquième année à Poudlard. Mais il n'avait plus revu le rapace, après le "départ" de ses parents. La chouette hulula doucement en l'apercevant et vint se poser son épaule. Harry sentit son estomac se nouer, en réalisant que l'animal était porteur d'un message. L'effraie tendit la patte, lui permettant de la décharger de son fardeau, puis repartit sans demander son reste. L'adolescent tenta de la suivre des yeux le plus longtemps possible, mais elle disparue aussi soudainement qu'elle était venue.
Harry soupira, dépité, puis reporta son attention sur le petit paquet que la chouette lui avait apporté.//// Il n'était accompagné d'aucun mot, mais l'adolescent était certain d'en connaître l'expéditeur. Le paquet se révéla être une boîte, en chêne, longue et mince. Un papier s'en échappa lorsqu'il l'ouvrit. Posant le coffret, Harry ramassa le papier et sourit en reconnaissant l'écriture :
« Harry,
Nous nous sommes permis une "petite entorse au règlement" pour te souhaiter un bon anniversaire… ! Ta mère et moi aurions bien aimer être là pour l'occasion, mais les choses étant ce qu'elles sont… ! Quoiqu'il en soit, nous t'envoyons un petit cadeau qui ne te sera certes pas très utile, mais… ça te fera une sorte d'héritage familial… !
Prends bien soin de toi et passe de bonnes vacances !
Tes parents qui t'aiment. »
Harry sourit, troublé, avant de s'intéresser au fameux contenu du coffret, qu'il avait quelque peu délaisser, pour ramasser le parchemin. Il l'ouvrit et resta "sans voix" l'espace d'un instant. Le fond du boîtier était tapissé de velours pourpre sur lequel reposaient deux baguettes magiques, les baguettes de ses parents. La première était dans les brun- rougêatre… Harry se rappela avoir vu son père l'utiliser, l'année précédente, dans la forêt interdite.
"Je pensais bien que j'allais vous voir bientôt. Harry Potter. Vous avez les yeux de votre mère. Je me souviens quand elle est venue acheter sa première baguette, j'ai l'impression que c'était hier, 25,6 centimètres, souple et rapide, bois de saule. Excellente baguette pour les enchantements. Votre père, en revanche, avait préféré une baguette d'acajou, 27,5 centimètres. Flexible. Un peu plus puissante et remarquablement efficaces pour les métamorphoses. » Les paroles de Mr Ollivander, le fabricant de baguettes magiques du Chemin de Traverse, lorsqu'il était venu acheter sa baguette, avec Hagrid, le jour de son onzième anniversaire, lui revinrent alors à l'esprit. Harry avait été ébahit par le fait que, malgré les années, Ollivander se rappelait parfaitement des particularités des baguettes qu'il avait vendu (il lui avait, en effet, cité, celle de Voldemort, de Hagrid et de ses parents). C'était cela, surtout, qu'il avait retenu de ce moment-là ( à part le fait qu'il avait la baguette "sœur" de celle du terrible mage noir).
Harry effleura les baguettes, tout en songeant que les baguettes déterminaient, ou du moins mettaient en valeur, la discipline dans laquelle son propriétaire était le meilleur. D'après ce que le jeune garçon en savait, son père avait, effectivement, été le meilleur élève de sa classe en métamorphose (ce qui lui avait, par la suite, permis de devenir un Animagus), tandis que sa mère avait plutôt "dénoté" en enchantement (ce qui, d'ailleurs, devait être à l'origine du fait que Harry ait survécut à l'attaque de Voldemort, quinze ans auparavant). Le jeune garçon soupira et referma soigneusement le coffret, songeur.
Une fois de plus, il en vint à la conclusion que tous ses problèmes et malheurs étaient liés à Voldemort. Sans le Seigneur des Ténèbres, jamais il n'aurait eu cette cicatrice, ni cette "célébrité" qui lui collait à la peau depuis, Cédric Diggory serait encore en vie, Peter n'aurait jamais joué les espions pour Voldemort, Sirius n'aurait jamais passé douze ans de sa vie à Azkaban, il n'aurait pas eût à vivre chez les Dursley et, bien sûr, ses parents seraient encore en vie…
Mais, la vie étant ainsi faite, Harry devait s'en accommoder. Il allait passer le reste de ses vacances, loin des Dursley, au Terrier, puis à Poudlard. Et, dès les prochaines vacances d'été, il n'aurait plus jamais à mettre un pied chez son oncle et sa tante car il irait vivre chez son parrain… Harry sourit à cette pensée et regagna, le cœur un peu plus léger, le Terrier, glissant soigneusement le coffret dans sa poche, ainsi que le livre que lui avait donné Sirius.
1.1 Chapitre 4 : Sur le Chemin de Traverse
« Allez, les enfants, debout… ! »
Ron grogna, l'air peu motivé pour se lever…
«- M'man… ! Y a pas le feu… !
- Que tu crois… ! Plus vous serez tôt au Chemin de Traverse, moins il y aura de monde et plus ça sera sûr… ! rétorqua Molly.
- Mais il est que cinq heure… ! s'offusqua Ron, avant de cacher sa tête sous l'oreiller.
- RONALD WEASLEY ! intima sa mère. Je te le répète pour la dernière fois… ! Lève-toi avant que je ne perde mon calme… ! »
Ron céda, et sortit de son lit, en bougonnant… Harry, quand à lui, habitué aux réveils brutaux chez les Dursley, ayant déjà remis ses lunettes, contemplait la scène, amusé.
« Les filles sont déjà dans la cuisine… ! » annonça Mrs Weasley, l'air satisfait, avant de quitter la pièce.
Ron resta assis sur son lit, se grattant le front, visiblement en quête d'une quelconque motivation, et étouffa un bâillement.
«- Eh ben… ! Motivation zéro… ! se moqua Harry, tout en s'habillant.
- Oh, ça va… ! » grogna son ami, tout en tendant le bras pour attraper ses vêtements posés sur le pied de son lit.
* * * * *
Cinq minutes plus tard, une fois prêts, les deux adolescents quittèrent la chambre et descendirent à la cuisine, où étaient déjà attablées Hermione et Ginny.
«- Salut les filles ! lança, gaiement, Harry. Bien dormies… ?
- Oui, et vous… ? On dirait que le réveil a été dur, Ron… ? se moqua Hermione.
- Oh, ça va… ! ronchonna ce dernier en se laissant tomber sur une chaise, à côté de sa sœur. Eh, Ginny, tu me passe la marmelade… ?
- T'as oublié le mot magique… ! se moqua cette dernière.
- S'il te plaît… ! » grinça son frère.
Hermione et Harry échangèrent un regard. Le repas se passa en silence. Hermione allait se reprendre un toast, lorsque quelqu'un frappa à la porte. Mrs Weasley, sortant du salon, se précipita et ouvrit au nouveau venu qui n'était autre que…
«- Sirius… ! s'exclama Harry, ravi de revoir son parrain.
- Eh, salut Harry…! Ca faisait longtemps que j't'avais pas vu, dis donc… ! se moqua-t-il, devant l'enthousiasme de l'adolescent. Alors, Molly, j'les ramènerai vers quatorze heures… ! Ca ne te pose pas de problèmes… ?
- Bien sûr que non, Sirius ! assura Mrs Weasley. Et puis, j'en connais un qui n'en sera pas mécontent de passer un peu de temps avec son parrain… !
- Pourquoi…, c'est toi qui nous emmène au Chemin de Traverse, Sirius ?
- Exactement, Hermione… ! rétorqua-t-il. Arthur étant trop occupé au Ministère et Molly qui doit s'occuper du reste de la famille, pendant que vous serez en ville, il fallait bien quelqu'un pour vous accompagner… ! Bon, alors, vous êtes prêts, tous les quatre… ?
- C'est quand tu veux ! certifia Hermione.
- Bon, dans ce cas, allons-y, alors… ! On va prendre la poudre de cheminette… ! Désolé Harry, je sais que tu n'aimes pas ça, mais on a pas vraiment le choix… ! » lança Sirius, en voyant la grimace, assez éloquente de son filleul.
* * * * *
«- Je déteste Gringotts… ! rouspéta Ron. Enfin, je déteste pas la banque en elle-même, mais c'est ces satanés Gobelins… ! Toujours à te regarder avec cet air suffisant et il faut toujours qu'ils jouent les supérieurs… !
- Ils font leur boulot, c'est tout… ! Moi, c'est plutôt la poudre de cheminette que j'aimerai pouvoir oublier… ! commenta Harry. Bon, mais c'est vrai que les Gobelins ne sont pas toujours aimables… ! »
Les trois amis, accompagnés de Sirius et Ginny, sortaient (comme le laisse entendre les paroles de Ron) de Gringotts, la banque des sorciers située au cœur du Chemin de Traverse, une large avenue pavée à laquelle seuls les sorciers pouvaient accéder. Gringotts était la seule banque de sorciers dans le monde et était, effectivement, dirigée par des Gobelins, des petites créatures à l'allure hautaine. Ron, Hermione, Ginny et Harry, sous la garde de Sirius, une fois arrivés sur le Chemin de Traverse, avait donc commencés leur journée dans le "Londres sorcier" par remplir leur bourse de Gallions d'or, de Mornilles d'argent et de Noises de bronze (la monnaie en cours chez les sorciers). Harry était toujours gêné de devoir y aller avec son meilleur ami car les Weasley étaient assez pauvres (ce qui étaient souvent cause de moqueries des Serpentard, et plus particulièrement de Drago Malefoy), alors que lui, disposait d'une petite fortune, héritée de ses parents, dans son coffre. Mais, cependant, depuis l'année précédente, la situation financière des Weasley semblait s'être considérablement améliorée.
«- Eh… ! s'exclama soudain Hermione.
- Qu'est-ce qu'il y a ? s'étonna Ron.
- Ben, je viens juste de me rendre compte que Harry est aussi grand que toi, Ron, maintenant… ! »
En effet, durant le mois de juillet, Harry avait été pris "d'une poussée de croissance" (qui n'avait pas été trop du goût des Dursley) si bien que, à présent, il rivalisait avec Ron, qui était pourtant loin d'être petit. Celui-ci fronça les sourcils puis eut un petit sourire.
«- Ah oui, j'avais même pas remarqué… ! commenta-t-il. Eh, mais c'est Hermione la plus petite, maintenant… !
- Non, rectification, c'est Ginny la plus petite… ! rétorqua Hermione (qui faisait à présent, une tête de moins que les garçons).
- Désolé de te contrarier Hermione… ! répliqua Ron avec une expression qui contredisait ses paroles (Rien ne lui faisait plus plaisir que de pouvoir opposer quelque chose aux remarques d'Hermione.) Mais Ginny a un an de moins que nous, et à la quasiment la même taille que toi… !
- Bon, on commence par quoi… ? intervint Sirius, changeant de sujet en sentant venir une de ces querelles dont Ron et Hermione avaient le "secret".
- Pourquoi pas par Fleury et Botts… ! » suggéra Ginny.
Le petit groupe prit donc le chemin de la librairie, se faufilant dans la foule, qui allait en augmentant. Chemin faisant, Harry remarqua que son parrain paraissait mal à l'aise, mais l'adolescent crû, bien vite, en deviner la raison.
« Ca doit lui rappeler l'époque où il était à Poudlard… ! » songea-t- il.
Se sentant sûrement observé, Sirius se tourna vers lui et sourit en croisant son regard, tandis que Ron et Hermione continuaient à se chamailler, au grand désespoir de Ginny qui tentait, vainement, de les calmer.
«- On dirait bien qu'ils n'ont pas changé d'habitudes, ces deux-là… ! commenta-t-il, moqueur.
- Malheureusement non… ! soupira Harry. Et ça devient un peu agaçant, à vrai dire… !
- Ca t'étonnerai su je te disais que nous aussi, ça nous arrivait de nous quereller comme ça, quand on était à Poudlard… ?
- Euh… ! commença Harry, en l'observant. En fait, non… ! »
En effet, même en sachant la bande de gais lurons qu'étaient Sirius, Remus Lupin, Peter Pettigrow et James Potter, quand ils étaient à Poudlard, Harry n'avait aucun mal, connaissant les caractères assez fort (sauf pour Peter… ! Mais bon, qui s'en serait pas douté… ?) des quatre compères, il était facile de savoir que leur amitié n'avait pas dû être toujours facile…
Sirius sourit à cette remarque.
« Mais nos disputes se terminaient, les trois quarts du temps, par une bataille d'oreiller qui se concluait toujours en réconciliation… ! En fait, je ne me rappelle pas avoir vu une de nos querelles durer plus de quelques jours… ! observa-t-il, l'air pensif. Mais, une chose est sûre… ! reprit-il, c'est que, après chaque dispute, on revenait, encore plus solidaires qu'avant… ! Un peu comme Ron et toi, il y a deux ans… ! »
Harry n'était pas prêt d'oublier cette fameuse dispute… Ron avait toujours été dans l'ombre de ses frères, chez lui et à Poudlard et il avait fallut qu'il se lie d'amitié avec Harry, et sa célébrité. Le fait que Harry se soit retrouvé, contre son grès (ce que, de prime abord, Ron n'avait pas crû, contrairement à Hermione), inscrit dans le Tournoi des Trois Sorciers qui avait eu lieu à Poudlard lors de leur quatrième année, avait été un peu trop pour Ron qui, jaloux, n'avait plus voulu adresser la parole à Harry, jusqu'à ce qu'il réalise que son ami n'avait jamais été volontaire pour s'inscrire au tournoi, après avoir vu la première épreuve (un face à face des plus ardus avec un dragon…). Depuis, ils étaient redevenus les meilleurs amis du monde, bien qu'aucun d'eux n'ait jamais reparlé de cet incident… La situation s'était, d'ailleurs améliorée depuis que, l'année précédente, Ron avait eut sa part de célébrité en jouant, comme Gardien, dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor, lors de la finale de la Coupe. La victoire de Gryffondor avait permis à Ron de toucher ainsi une partie de la gloire qui revenait à l'équipe (même si la plus grande partie de la victoire revenait à Harry…). En parlant de Quidditch, une idée soudaine vint à l'esprit de l'adolescent.
«- Au fait, Sirius, tu jouais au Quidditch à Poudlard… ?
- En effet… ! J'y ai joué, comme Poursuiveur, à partir de la quatrième année, et en tant que remplaçant en troisième année… ! En fait, à part Peter, on a tous fait partis de l'équipe, à un moment ou à un autre… ! James y est entré, dès la deuxième année, en tant qu'Attrapeur, mais ça, j'pense que tu dois t'en douter, non… ? Et Rem y est arrivé, en tant que Gardien, en septième année…, dès que ton père, qui était le Capitaine de l'équipe, a pû lui trouver une place… ! Il a bien essayé d'y faire, aussi, entrer Lily, mais elle lui a vite fait comprendre qu'elle préférait garder "les deux pieds sur terre" et son rôle de supportrice de l'équipe…et plus particulièrement de notre capitaine… ! » ajouta-t-il, avec un large sourire.
Harry sourit, essayant d'imaginer la situation, tout en songeant que, lors des prochaines vacances, il aurait tout le temps pour en apprendre le plus possible sur ses parents, pendant qu'il serait chez Sirius.
«- Au fait, Sirius, tu viendra avec nous, à Beauxbâtons, pour la Coupe… ? demanda Harry. (en effet, cette année, face au succès de la précédente édition, la Coupe de Quidditch devait avoir lieu, mais cette fois, dans l'école française… !)
- Peut-être… ! » se contenta de répondre son parrain, d'un air évasif.
Harry haussa les sourcils, perplexes.
«- Comment ça, peut-être… ? s'étonna-t-il.
- Tu verras bien quand on sera à Poudlard… ! rétorqua ce dernier. En tout cas, je ne t'ai pas acheté ton nouveau balai pour des prunes… ! ajouta- t-il, malicieusement. Autant que notre Attrapeur préféré soit bien équipé, non… ? »
Harry ne répondit pas, se disant que, décidément, Sirius savait quelque chose, mais n'avait nullement l'intention de le lui révéler. De toute façon, il n'eut pas le temps de lui en demander plus car ils arrivaient à Fleury et Botts.
* * * * *
Un quart d'heure plus tard, ils sortirent de la librairie, portant leurs nouveaux livres (le livre des sorts et enchantements (niveau six), le Manuel de Métamorphose pour sorciers de sixième année et Méthode avancée pour lutter contre les Forces du Mal, entre autre)
«- Bon, direction le magasin de Prêt-à-porter de Madame Guipure… ! lança, avec bonne humeur, Hermione.
- Bonne idée… ! » approuvèrent, en chœur, Ron et Harry ?
En effet, ayant grandis pendant les vacances, ils avaient, inévitablement, besoin de nouvelles robes de sorciers, pour l'école. Sirius adressa un regard amusé à son filleul.
«- Je me disais bien que tu finirai par avoir une poussée de croissance… !
- Sûrement dû au fait que, pour une fois, j'ai pû manger à ma faim chez les Dursley… ! répondit négligemment Harry.
- Peut-être… ! commenta Sirius. En tout cas…, tu ressembles encore plus à James, à présent… ! » lâcha-t-il, d'une voix qu'il voulait la plus légère possible.
Harry eut un petit sourire, bien qu'il ait noté une pointe d'amertume dans les propos de Sirius. Visiblement, il avait toujours du mal à digérer les évènements du fameux Halloween 1981…
«- Sirius… ? commença Harry, au bout d'un moment, hésitant à poser une question qui le tracassait depuis quelques jours.
- Hum ? se contenta de répondre, distraitement, son parrain.
- Est-ce que… ? Enfin, tu sais, l'année dernière…, est-ce que… ? Tu en as discuté avec… ? »
Sirius sortit de ses pensées et observa l'adolescent avec attention, réalisant l'allusion. Il soupira puis esquissa un bref sourire.
«- Oui… ! Du moins, c'est venu, comme ça, dans la discussion… ! Pourquoi ?
- Ben, vu que tu semble toujours te croire responsable de ce qui c'est passé… ! marmonna Harry, troublé.
- Oh… ! Hum… ! Ben, tu sais, Harry, ce n'est pas facile d'arrêter de penser que si je ne leur avait pas conseillé de changer de Gardien, tu n'aurais pas cette cicatrice, mon meilleur ami serait encore en vie et toi, tu aurais encore une vraie vie de famille… !
-Oui, mais Peter serait, peut-être, toujours à jouer les espions pour Voldemort qui, lui-même, n'aurait pas été affaiblit et obligé à se cacher pendant treize ans… ! commenta, lentement Harry, surpris par ce qu'il disait. Peut-être aussi que Voldemort les aurait quand même tué, ou toi, ou Lupin, à un autre moment… ! On ne sait pas en quoi ça aurait influer sur le cours du temps, Sirius… ! »
Celui-ci l'observa avec des yeux ronds, l'air profondément troublé.
«- Ouais, j'e sais que c'est bizarre que je dise ça, mais… ! reprit Harry, réalisant l'étrangeté de ses paroles.
- Euh… ! C'est pas ça… ! C'est seulement que c'est, exactement, le discours que m'a tenu ton père, l'année dernière… !
- Ah bon… ? s'étonna Harry, haussant les sourcils.
- Si je te le dis… ! certifia Sirius. Il a ajouté que personne n'aurait jamais imaginé que Peter puisse… ! s'interrompit-il. Et que, de toute façon, ils avaient acceptés mon conseil parce qu'ils le jugeaient préférable… ! continua-t-il, sa voix tremblant légèrement. Et que je n'avais aucune raison de me sentir coupable et qu'il ne servait à rien de s'apitoyer sur son sort et de vivre que sur le passé… ! conclut-il. Mais il n'est pas toujours facile de faire une croix, comme ça, sur son passé… ! lâcha-t-il, dans un murmure.
- Sirius, on ne te demande pas de faire une croix dessus, mais d'oublier tes remords, et d'aller de l'avant…, continuer à vivre… ! » rétorqua Harry, repensant à ses propres coups de cafard de l'année précédente, lorsqu'il s'était sentit responsable de la mort de Cédric Diggory et du retour de Voldemort.
Pendant les vacances, il avait eut largement le temps de réfléchir à tout ça, à sa propre conversation avec ses parents,… et il en était venu à réaliser que, quoi qu'il puisse encore arriver, la vie continuait toujours…, et qu'il fallait continuer à aller de l'avant, quoiqu'il en coûte…
Sirius eut un faible sourire.
«- Tu as sûrement raison, Harry… ! commenta-t-il. Et puis, c'est vrai que j'ai quelque chose de très important à faire, à présent… ! ajouta-t-il, avec sérieux. Je dois veiller sur toi et ta sécurité… !
- Sirius… ! rétorqua Harry qui eut une légère grimace à l'idée de cette protection dont il devait perpétuellement être entouré et qui mettait en danger, tout son entourage.
- Eh, on y est… ! » intervint Ron, qui, jusqu'alors, avait passé tout le trajet à…(non, pas se disputer avec Hermione) discuter livres (curieux venant de Ron, mais bon… !) avec Hermione et Ginny.
Harry Potter et ses Anges Gardiens
2 Sommaire
Chapitre 1 : Une journée pas comme les autres p.1
Chapitre 2 : Surprise au Terrier p.5
Chapitre 3 : Un anniversaire mémorable p.11
2.1 Chapitre 4 : Sur le Chemin de Traverse p.17
Chapitre 1 : Une journée pas comme les autres
Des cris de terreur s'élevaient dans une quelconque ville anglaise. Des débris en tout genre jonchaient le sol rougi par le sang des habitants sans défense, tués et dépecés par dizaine, par les immenses créatures qui semblaient se donner à cœur joie. Une tête de mort verdâtre dont un serpent s'échappait de la bouche ouverte, embrasait d'une lueur verdâtre le carnage qui se déroulait, révélant de sombres silhouettes vêtues de noir qui arpentaient les rues désertes, à la recherche d'éventuels survivants et de prochaines victimes, qui tentaient vainement de fuir devant les vagues incessantes de Mangemorts, Détraqueurs et Géants qui ne laissaient que mort et désolation sur leur passage. Un rire glacé et quasi satanique, teinté d'amusement retentit, dominant le tumulte. Le mage noir se tenait, de dos, face au spectacle qui s'offrait à ses yeux avides de destruction, en compagnie d'une fine silhouette aux longs cheveux bruns.
« Plus rien ne peut plus m'arrêter, à présent… ! murmura-t-il. Pas même Harry Potter… ! Bientôt…, oui, très bientôt…, j'en aurai fini avec le dernier héritier de Gryffondor… ! Et là, ma victoire sera totale… ! »
Il éclata à nouveau de rire. Un rire sinistre…
Le Seigneur des Ténèbres s'avança alors vers la ville où ne subsistait plus que quelques habitants, tremblants de peur, tentant inutilement de se cacher.
« Personne n'échappe à Lord Voldemort ! lâcha-t-il, en délogeant une de ces "misérables" créatures. Avada Kedavra ! »
A des centaines de kilomètres de là, Harry Potter se réveilla en sursaut, la main plaquée sur le front, dans sa chambre plongée dans la pénombre. Ayant remis ses lunettes, il alluma sa lampe de chevet.
« Bon sang ! » marmonna-t-il.
Assis sur son lit aux draps froissés, le jeune garçon tendit, bien malgré lui, l'oreille, mais n'entendit que les ronflements bruyants de son cousin, qui troublaient le silence nocturne. Tout était calme, au 4, Privet Drive. Entre ses doigts, la mince cicatrice en forme d'éclair continuait à lui brûler le front.
Harry Potter, un adolescent de près de 16 ans, n'avait, au premier abord, rien de bien singulier, mis à part la mince cicatrice en forme d'éclair qui marquait son front et que même ses cheveux noirs, toujours en bataille, ne parvenait pas à cacher. Cette "marque" était le souvenir du soir où il était devenu orphelin, quinze ans plus tôt. Le jour de ses onze ans, il avait "rencontré" un demi-géant nommé Hagrid, Garde-chasse et professeur à Poudlard, et avait ainsi découvert qu'il était un sorcier, mais aussi la vérité sur ce fameux soir où il devint célèbre dans le monde des sorciers. Vérité que son oncle et sa tante lui avait, d'ailleurs, toujours cachée durant les dix années qu'il avait passé chez les Dursley qui n'avaient cessé, tout comme son cousin Dudley, de le tyranniser, espérant qu'il ne découvrirait jamais ses pouvoirs. Ses parents ne s'étaient jamais tués dans un accident de voiture, comme l'avait, toujours, prétendu ses "tuteurs". En effet, James et Lily Potter avaient été assassinés par le plus puissant mage noir de l'époque, Lord Voldemort. Mais celui-ci perdit la quasi-totalité de ses pouvoirs ce soir-là, quand, après avoir éliminé son père puis sa mère, voulant, enfin, tuer Harry, le sort qu'il lui avait lancé se retourna contre lui, le réduisant à néant et ne laissant à Harry que cette mince cicatrice. Depuis, Harry était devenu célèbre pour avoir "vaincu" le plus redoutable sorcier, dont, la simple énonciation de son nom faisait tremblé la plupart des sorciers qui le surnommaient "Vous-Savez-Qui" ou "Celui -Dont -On -Ne -Doit -Pas -Prononcer -Le -Nom". C'est ainsi, que depuis cinq ans, il étudiait à Poudlard, une grande école de sorcellerie et s'apprêtait à y commencer sa sixième année, avec ses deux amis, Ron Weasley et Hermione Granger. Tout trois étaient à Gryffondor, une des quatre maison de Poudlard.
Harry écouta encore, ses yeux verts brillants toujours d'inquiétude derrière ses lunettes rondes, un moment les bruits qui régnaient dans la maison. Tout en songeant à ce que les Dursley ne se fatiguent pas à lui offrir quelque chose pour son anniversaire, à la fin du mois. En effet, les Dursley étaient des Moldus (des personnes dépourvues de pouvoirs magiques) et détestaient tout ce qui touchait à la magie. Si bien que Harry n'était pas vraiment le bienvenu (loin de là) chez eux. D'ailleurs, Harry se serait bien passé de vivre à Privet Drive, mais il n'avait pas eu d'autres choix que de s'en accommoder. Cependant, sa vie chez les Dursley s'était très nettement améliorée depuis le début des vacances, car ayant, officiellement, terminé son premier cycle, il pouvait, désormais, avoir recours à la magie, chez son oncle et sa tante. Si bien que ceux-ci, terrorisés, faisaient tout pour ne pas le contrarier, et Dudley l'évitait consciencieusement.
Il soupira, essayant d'ignorer la douleur lancinante qui lui traversait le front. Son regard se posa sur un petit écrin transparent qui trônait sur sa table de chevet et dans lequel brillait une petite pierre dorée qui reposait sur le velours pourpre qui en tapissait le fond. Harry eut un pâle sourire, attrapa le boîtier et en tira le caillou qui scintilla un instant au creux de sa main. Au contact de la douce chaleur qu'elle émettait, tandis que la pierre passait de l'or pur au rouge éclatant, la douleur infligée par la cicatrice s'estompa et disparue.
« Elle a vraiment des capacités étonnantes ! » songea-t-il, en souriant de plus belle, observant attentivement la pierre des Gryffondor, qui représentait une nouvelle pièce de son héritage familial.
Il laissa échapper un nouveau soupir et reposa précautionneusement la pierre dans son écrin, qui regagna sa place sur sa table de chevet. A la lueur tamisée de la lampe, Harry jeta un coup d'œil à sa chambre, son bureau, recouvert de parchemins et ses différents livres de cours et autres grimoires, la cage, vide, d'Hedwige, sa chouette, près de la fenêtre, la vieille valise où était rangée la plupart de ses affaires de sorcellerie, notamment sa baguette magique, la cape d'invisibilité qu'il avait hérité de son père, son Éclair de feu (le balai de course le plus efficace), ses robes de sorciers de l'année précédente,... en bref, tout ce que les Dursley ne supportaient pas. Son regard s'attarda sur les étagères où étaient rangés ses livres sur le Quidditch (le sport de prédilection des sorciers du monde entier) et, plus particulièrement, sur un petit cadre qui y était posé.
Harry, quittant son lit, s'approcha de l'étagère en question pour prendre la photo encadrée qu'il avait reçu, l'année précédente, en fin d'année, et qui représentait ce qu'il n'avait jamais eu la chance de connaître : cette époque où il avait encore une famille. Cette photo avait été prise le jour de son premier anniversaire, trois mois avant la mort de ses parents, et représentait son père et sa mère, qui portait un bébé dans ses bras, Harry, devant ce qui devait être leur maison, en compagnie de Sirius (son parrain et le meilleur ami de son père). De les voir lui faire de grands signes de la main (toutes les photos issues du monde des sorciers étaient animées) redonna un coup de cafard au jeune garçon qui repensa au moment unique durant lequel, l'année précédente, il avait eu l'occasion, pendant une heure, de revoir ses deux parents. C'était, en fait, une longue histoire et Harry, lui-même, n'avait pas vraiment compris ce qui s'était passé ce jour-là.
Il reposa le cadre à sa place, et s'installa sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, légèrement entrouverte. Songeur, il observa distraitement la ligne de l'horizon qui se teintait des premières lueurs de l'aube. Mais aucune trace d'Hedwige dans le ciel encore sombre et dégagé où brillaient encore, pâles et tremblantes, les étoiles. Il effleura distraitement sa cicatrice, repensant à son rêve… Il savait, par expérience, que ses rêves étaient une reproduction exacte de ce qui se passait, en réalité, alimentés par la haine et la colère de Voldemort. Autrement dit, à l'heure qu'il était, le terrible mage noir se donnait à cœur joie à réduire à néant un village moldu, ruminant visiblement sa vengeance. Manifestement, d'après ce qu'il en avait vu, les Géants avaient, finalement, ralliés les troupes du Seigneur des Ténèbres…
Plongé dans ses pensées, il ne vit pas la sombre silhouette qui se découpait, à l'angle de la rue, dans la pâle lueur du jour naissant qui l'emportait progressivement sur la nuit, avant de disparaître, comme par enchantement.
Harry soupira et, revenant à la réalité, jeta un regard à sa montre. Cinq heures du matin… ! Il songea qu'il était inutile de retourner se coucher car il serait réveillé, d'ici une heure, par les Dursley, et puis, il ne voulait pas risquer de revoir les tueries de Voldemort. Si bien que, quittant la fenêtre, il attrapa "les milles et une façon de jouer au Quidditch" sur son étagère et alla s'installer sur son lit, pour le feuilleter tranquillement.
Un léger bruit, à la fenêtre le tira de sa lecture et il se retourna, juste à temps pour voir une minuscule boule de plumes grise foncer vers lui. Harry l'intercepta d'un geste vif et l'immobilisa au creux de sa main, n'ayant aucun mal à reconnaître Coquecigrue, dit Coq, le hibou de Ron, son meilleur ami à Poudlard. Le petit Coq s'était considérablement assagi depuis l'année précédente et ne ressemblait plus au petit rapace surexcité qu'il était, il y avait encore moins de deux ans. Le jeune garçon détacha de la patte de l'animal la lettre qu'il portait, avant de lui donner un morceau de Miamhibou en récompense. Pendant que la "boule de plumes" grignotait son biscuit, Harry prit connaissance de la lettre.
« Salut Harry !
Alors, comment tu vas ? Chez moi, tout va pour le mieux. Fred et George ont ouvert leur magasin de Farces et Attrapes… ! Tu ne devinera jamais comment ils l'ont appelé… ! "Chez Fred et George : Farces pour Sorciers Facétieux" ! En gros, ils ont pas cherché compliqué… ! Quoiqu'il en soit, ils ont un grand succès… ! Ils te passent, d'ailleurs le bonjour… !
Ah oui, bien sûr, le plus important, Dumbledore a écrit à mes parents… ! On vient te chercher le 25 à quatorze heures ! Je ne pense pas que tes Moldus voient une quelconque objection à ce qu'on emprunte, à nouveau, leur cheminée… !
A bientôt !
Ron. »
Harry sourit. Le 25, c'était aujourd'hui… ! Ce qui voudrait dire que, dans quelques heures, il quitterait les Dursley. Oh, bien sûr, il ne s'inquiétait pas à leur sujet car ils n'auraient pas trop voix au chapitre… ! Ron avait prévu de l'inviter pour la fin du mois, avant de partir à Poudlard où aurait lieu, durant le mois d'août, un stage de Quidditch, où il retrouverait tous ses amis de Gryffondor ainsi qu'Hermione, sa meilleure amie. Cette dernière, bien que d'origine moldue, était l'élève la plus brillante de Gryffondor, et même de l'école, et la Préfète de leur maison.
Harry posa le parchemin sur son bureau avant de rédiger une, brève, réponse.
« OK ! On s'voit tout à l'heure !
Harry. »
Il confia la lettre à Coq qui finissait son Miamhibou, et le conduisit à la fenêtre, et le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière les frondaisons des maisons voisines, jusqu'à ce que jusqu'à ce qu'il entende l'agitation qui caractérisait le réveil des Dursley.
Chapitre 2 : Surprise au Terrier
Harry descendit dans la cuisine. Les trois membres de la famille Dursley, déjà attablés, s'interrompirent à son entrée. L'oncle Vernon, assis près de la porte se réfugia derrière son exemplaire du Times (c'était bien la première fois que Harry le voyait lire ce journal là) tandis que la tante Pétunia, une femme mince et osseuse, avec un cou plus long que la normale et un visage chevalin, se quittait la table prétextant finir de préparer le repas, près de l'évier, tout en jetant régulièrement, des coups d'œil par la fenêtre. Son passe-temps favori était d'espionner les voisins. Dudley, le gros cousin de Harry, était plus large que haut, et occupait, à lui tout seul, tout un côté de la table. Harry avait toujours trouvé qu'il ressemblait à un cochon avec une perruque blonde, mais là, avec ce pyjama rose bonbon (sa mère semblait trouver que le rose lui allait bien, mais c'était vrai que les Dursley avaient toujours eut des goûts vestimentaires déplorables), la ressemblance était des plus flagrantes. Harry esquissa un bref sourire, et s'assis à sa place, en voyant son imbécile de cousin trembler comme une feuille. Depuis que Harry pouvait utiliser la magie, il ne s'était pas privé pour le rappeler à ses tuteurs, en se "faisant la main" sur le "pauvre Dudlinouchet à sa maman" (cette dernière n'avait, d'ailleurs, rien trouvé à dire, de peur de faire les frais de la baguette magique de son neveu.), si bien que la frayeur de Dudley était plus que compréhensible. Mais le jeune sorcier étant de "bonne humeur", il n'y prêta guère attention. Cette année, Pétunia avait finalement, résignée devant le peu de résultats obtenus en deux ans, laissée tomber le régime qu'elle avait mis en place, sur ordre de l'infirmière de l'école de Dudley, deux ans plus tôt. Si bien que, au bonheur de tous, les repas étaient redevenus "normaux" et que Dudley paraissait donc encore plus gros et gras que jamais (le "stress" dans lequel il vivait en permanence depuis le début des vacances n'était, d'ailleurs, pas pour arranger les choses…). Le sourire de l'adolescent s'élargit, lorsque la tante Pétunia, masquant tant bien que mal son inquiétude et son mépris bien évident pour les sorciers et tout ce qui allait avec, déposa devant lui, une assiette, agréablement remplie.
« Tiens, Harry ! Je l'ai fait comme tu l'aime ! » marmonna-t-elle, avant de revenir hâtivement à son fourneau.
Le silence s'installa, pesant. Finalement, Harry, prit la parole.
« Au fait, les Weasley viennent me prendre à quatorze heures ! » lâcha-t-il tranquillement.
La réaction ne se fit pas attendre. Un bruit de vaisselle cassée annonça à Harry que sa tante venait, sous la surprise, de laisser tomber une assiette par terre. L'oncle Vernon abaissa soudain son journal, son gros visage moustachu prenant une couleur indéfinissable.
«- Quoi ? s'étrangla-t-il. Tu plaisantes, j'espère… !
- Non, pourquoi ? rétorqua, innocemment, Harry.
- Les Weasley, c'est pas cette bande de rouquins qui ont ravagés le salon, il y a deux ans ?
- En effet… ! Et ceux qui m'ont pris l'année dernière… ! Et je suppose qu'ils viendront comme d'habitude, par la poudre de Chem… !
- Oui, oui ! C'est bon, j'ai compris ! » l'interrompit Vernon, une nuance de panique dans la voix, refusant, visiblement, d'entendre le mot "poudre de Cheminette" sous son toit.
Curieusement, depuis le début des vacances, l'oncle Vernon frôlait la dépression nerveuse presque cinq fois par jours, au minimum… Et Dudley en était même venu à supplier ses parents de l'envoyer en internat au collège de Smeltings (son école), pour échapper à son cousin (et surtout de sa baguette magique…).
«- Bien sûr, je suppose que vous n'y voyez aucune…objection ! reprit Harry, avec sérieux, mais s'efforçant, avec peine, à ne pas éclater de rire, en sortant, négligemment, sa baguette magique de l'une des poches de son jeans.
- Euh… ! Non, non ! Aucune ! lâcha précipitamment Vernon. Ils pourront même rester aussi longtemps que ça leur plaira… ! »
* * * * *
Quatorze heures "sonnantes et trébuchantes" retentirent à la petite pendule posée sur le rebord de la cheminée du salon, où, exceptionnellement, l'oncle Vernon ne traînait pas pour décortiquer, plus à son aises, les faits divers du journal du matin… ! En fait, les Dursley s'étaient tous retranchés dans la cuisine, prétextant faire (pour la tante Pétunia) et essuyer la vaisselle (Dudley et l'oncle Vernon). Mais l'excuse sonnait "un peu" faux… ! Surtout connaissant Dudley… ! Mais bon, l'attitude des Dursley était, de loin, le dernier des soucis de Harry qui, grâce à un sort de lévitation, descendait, sans problèmes, sa lourde valise pour l'emmener dans le salon.
« Eh, Harry ! Je commence à croire que c'est une manie chez toi d'arriver dans le salon, après nous… ! »
Harry sursauta, manquant de se prendre la valise de plein fouet, et réalisa alors la présence de Ron et son père. Ron, grand dadais de 16 ans aux cheveux roux, le visage constellé de tâches de rousseurs, les bras croisés sur la poitrine, l'observait, l'air moqueur, adossé négligemment à la cheminée. Son père, aussi roux que lui (comme d'ailleurs tous les autres membres de la famille Weasley), le crâne dégarnie, aussi grand et mince que son fils cadet, adressa un sourire amical à Harry. Arthur Weasley travaillait au Ministère de la Magie, en tant que responsable du bureau de détournement de l'artisanat Moldus, si bien qu'il portait un vif intérêt à tout ce qui avait trait aux Moldus.
«- Eh Ron ! Bonjour Mr Weasley… ! Désolé, mais essayer de faire descendre ma valise et la cage d'Hedwige, en même temps dans un escalier aussi étroit que celui des Dursley, n'est pas vraiment ce qu'il a de plus facile à faire… !
- Hum ! Tiens, tes Moldus ont, une fois de plus, désertés les locaux… ! ironisa Ron. Ils sont où cette fois ? Encore dans la cuisine ?
- En effet ! admit Harry. Ils ne sont pas du genre à chercher l'originalité, dès qu'il s'agit d'échapper à des sorciers… !
- Enfin, on s'en plains pas… ! Alors, j'suppose que tu as dû passer de super vacances… ?
- Ah ça, pour une fois, je n'ai pas eu à me plaindre des Dursley… ! Mais j'te raconterai ça plus en détail… !
- Bon, vous deux, et si on se décidait à rentrer… ? intervint Mr Weasley, sans se départir de l'étrange sourire qu'il affichait depuis le début de la discussion. Harry, c'est bon, tu as toutes tes affaires ?
- Oui ! répondit Harry, légèrement intrigué. C'est bon… !
- Dans ce cas, Ron, tu passes d'abord, avec les affaires de Harry, d'accord ?
- Pas de problème, p'pa ! approuva ce dernier, en rassemblant la valise et la cage vide d'Hedwige devant la cheminée. Incendio ! »
Aussitôt, un crépitement se fit entendre dans le salon, alors que des flammes vives s'élevèrent dans le foyer de la cheminée. Mr Weasley jeta une poignée de poudre brillante, la poudre de cheminette, dans le feu, dont les flammes prirent aussitôt une teinte verte émeraude.
«- A toute suite ! lança Ron à Harry, en s'approchant du feu, portant les affaires de son ami. Le Terrier ! clama-t-il, avant de disparaître dans le foyer.
- Allez, Harry, à ton tour… ! » lança Mr Weasley.
L'adolescent acquiesça et s'approcha, à son tour de la cheminée, enlevant, par la même occasion, ses lunettes avant de les ranger dans sa poche, tout en songeant que voyager par la poudre de cheminette n'était pas vraiment son moyen de déplacement préféré (avec les portoloins).
« Le Terrier ! » lâcha-t-il, à son tour, avant de pénétrer dans les flammes scintillantes.
Après une brève balade en spirale, l'adolescent se sentit ralentir et finit sa course devant l'âtre de la cheminée, dans la cuisine des Weasley. Dans un premier temps, il ne distingua rien d'autre qu'un brouillard flou de ce qui l'entourait (dû, bien évidemment, à l'absence de ses lunettes). Harry, surpris par le silence qui y régnait, remis bien vite ses lunettes à leur place initiale, autrement dit sur son nez, et découvrit, beaucoup plus nettement, l'endroit où il se trouvait.
« Bonjour, Harry ! le salua Mrs Weasley en l'apercevant. Tu as passé de bonnes vacances ? »
Molly Weasley, une femme un peu dodue et bienveillante, était assise sur un des bancs de la cuisine et sourit au jeune garçon, avant de se tourner vers une autre personne, adossée au mur et silencieuse, affichant une expression plus qu'amusée.
« Sirius ! s'exclama Harry, le premier moment de surprise passé, en se précipitant vers son parrain. Mais qu'est-ce que tu fais là ? »
Celui-ci eut un sourire énigmatique et échangea un regard complice avec la mère de Ron. Celle-ci tendit à l'adolescent, plus que perplexe, un exemplaire de la Gazette du Sorcier, le journal le plus populaire du monde sorcier, daté de l'avant-veille. Un simple coup d'œil aux gros-titres lui donna la réponse à sa question. En effet, la une du journal titrait : "Capture de Peter Pettigrow et réhabilitation de Sirius Black".
«- Mais c'est formidable, Sirius ! s'exclama Harry, en levant les yeux vers son parrain. Ca veut dire que… !
- Oui, je suis libre, Harry ! Je ne suis plus recherché et je ne suis plus obligé de me cacher… ! compléta Sirius, avec un grand sourire.
- C'est super ! s'enthousiasma l'adolescent. Et… !
- Tiens, Harry a vu l'article, on dirait ! »
Mr Weasley venait d'apparaître dans la cuisine, souriant toujours, mais encore plus largement qu'avant.
«- On s'est dit que ça te ferait plaisir, Harry ! ajouta-t-il, en s'époussetant.
- D'ailleurs, il va falloir que j'y aille, car j'ai encore quelques petites choses à faire ! observa Sirius, sérieusement.
- Quoi, tu part déjà ? s'offusqua Harry.
- Oh, ne t'en fais pas, tu me reverra bientôt… ! rétorqua son parrain, en reprenant son expression amusée. Passez une bonne journée… ! ajouta-t-il, avant de quitter la pièce, croisant, en chemin, Ginny, la benjamine de la famille Weasley qui entra dans la cuisine et rougie, comme toujours, en apercevant Harry.
- Salut Ginny ! lança joyeusement ce dernier.
- 'Jour ! lâcha-t-elle en retour.
- Bon, Harry, c'est pas tout ça, mais et si tu rejoignais Ron dans sa chambre ? suggéra Molly. Il y a déjà monté tes affaires, et au moins, ça te permettra de te changer… ! » ajouta-t-elle, parlant de ses cheveux et ses vêtements couverts de suie, dû à son passage par la poudre de cheminette.
L'adolescent eut un petit sourire penaud et, emportant le journal, quitta la pièce pour rejoindre l'escalier menant à la chambre de son ami. Ron était assis sur son lit et le fixa, un grand sourire aux lèvres, caressant distraitement, une chouette blanche posée sur le couvre-lit qui, comme l'ensemble de la pièce, était aux couleurs de l'équipe de Quidditch des Canons de Chudley (autrement dit le orange), l'équipe préférée de Ron. La pièce, plutôt exiguë et dont les murs étaient recouverts d'affiches (animées) représentant les joueurs des Canons, se trouvait juste sous le grenier, où vivait une vieille gargouille teigneuse qui s'amusait à faire le plus de bruits possibles dès que la maison lui paraissait trop calme.
«- Hedwige ? s'étonna Harry, tandis que la chouette blanche, quittant son "perchoir" voleta jusqu'à son maître et vint se poser sur son épaule pour lui mordiller affectueusement l'oreille.
- C'est Sirius qui nous l'a ramenée, ce midi ! expliqua Ron. Comme il savait que tu venais à la maison, il nous l'a confiée, jugeant que ce n'était pas la peine de te la renvoyer alors que tu serais à la maison deux heures plus tard… !
- Hum ! N'empêche, j'étais loin de m'attendre à ça… ! Sirius est libre et Peter a été attrapé par le ministère… !
- Oh… ! C'est pas le ministère qui l'a attrapé… ! observa Ron.
- Ah bon ? Alors c'est qui… ? s'étonna Harry.
- La version "officielle" dit que c'est le Ministère qui l'a capturé, mais, selon la version "officieuse" que nous a expliqué mon père, il s'est rendu…de son plein grès… ! révéla Ron.
- C'est quand même bizarre, non ? observa Harry, perplexe.
- Ouais… ! Mais, l'essentiel, c'est que Sirius est libre ! Eh, maintenant qu'il a été réhabilité, tu vas aller vivre chez lui, non… ?
- Je sais pas… ! Moi, en ce qui me concerne, je le ferait bien, mais… ! N'empêche, c'est dommage qu'il soit partit si vite… !
- Bah, ne t'en fait pas pour ça… ! De toute façon, tu n'es pas au bout de tes surprises… ! ajouta-t-il, avec un sourire amusé.
- Et je suppose que tu ne me diras pas ce que c'est… ! rétorqua Harry, sur le même ton. Au fait, tu as des nouvelles d'Hermione ?
- Ben, à part qu'elle est en France pour les vacances, avec sa famille, mais ça j'pense que tu le sais déjà, je n'ai pas eu de nouvelles, non… ! Ah, ajouta-t-il, en se laissant aller sur son lit, quand je pense que, dans huit jours, on part à Poudlard pour le stage de Quidditch… ! J'ai déjà hâte d'y être… !
- Et moi donc… ! Surtout que ça sera l'occasion idéale pour chercher parmi les élèves de notre maisons d'éventuels batteurs et poursuiveurs… !
- Ah oui, c'est vrai que, maintenant que Fred, Georges et Angelina sont partis, tu dois, en tant que Capitaine, reconstituer l'équipe de Gryffondor… ! Surtout qu'il va falloir que notre équipe soit la plus performante possible, pour pouvoir rester à la hauteur de notre "réputation" pour le tournoi, à Beauxbâtons… ! Tu as déjà une idée… ?
- Pas encore… ! observa Harry, pensif. Bon déjà, ce qui est sûr, c'est qu'on a déjà notre Gardien, autrement dit toi, deux de nos Poursuiveuses, c'est à dire Katie et Alicia, et notre… !
- Notre Attrapeur, ou toi… ! ajouta Ron.
- Ouais… ! Mais, on en est pas encore là, et le stage sera une occasion idéale pour repérer ceux qui seraient aptes à compléter notre équipe.
- Hum ! N'empêche, ça va être génial car il va y avoir pleins de professionnels du Quidditch… ! Notamment Krum… ! lâcha-t-il, dans un grognement.
- Peut-être, mais, au moins, on apprendra beaucoup, avec eux… ! Bon, c'est pas tout ça, mais il faut que je me change moi… !
- C'est sûr que tu seras plus présentable, une fois que tu ne sera plus recouvert de suie ! » conclut Ron, moqueur.
Chapitre 3 : Un anniversaire mémorable
Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis l'arrivée de Harry au Terrier. L'adolescent avait lu, avec intérêt, l'article sur la "faute du Ministère" qui avait été bien obligé de reconnaître l'innocence de Sirius, face au fait que Pettigrow était bel et bien vivant. En fait, pendant quinze ans, Sirius avait été accusé, à la suite d'un quiproquo de "meurtre et trahisons", alors que, en réalité, il était on ne peu plus innocent… ! Il s'était évadé d'Azkaban, la prison des Sorciers où il y avait passé douze ans… ! A ce moment là, tout le monde avait crû qu'il voulait tuer Harry alors âgé de treize ans… ! Ce que, de prime abord, l'adolescent avait, d'ailleurs crû, lui aussi, jusqu'à ce que, à la fin de sa troisième année à Poudlard, il n'apprenne la vérité… ! Sirius était innocent… !
En fait, tout avait commencé lors de la première année de Harry, lorsque ses parents, pour se protéger de Voldemort, avaient eu recours à un sortilège de Fidelitas (qui consiste à placer son secret au cœur d'une unique personne et dont personne ne peut en avoir connaissance, à moins que le Gardien du Secret ne décide de le divulguer). Au début, ils avaient choisit, comme gardien, Sirius. Mais, au dernier moment, celui-ci leurs avaient conseiller de prendre Peter Pettigrow, pour ce rôle, en pensant que Voldemort n'aurait jamais l'idée que le "misérable et trouillard" Peter puisse être le Gardien du Secret des Potter. Mais, il s'était révélé que Peter était, malheureusement, le traître et proche des Potter, qui, pendant un an, avait informé le mage noir de leurs moindres déplacements. Si bien que, moins d'une semaine après avoir été désigné, Peter les trahissait, livrant, sans aucun scrupule, ceux qui avaient été ses amis, à Voldemort… ! Le lendemain du soir où Voldemort tua les parents de Harry et vit son règne se briser, Sirius, réalisant, bien trop tard, son erreur, poursuivit Peter, pour venger la mort de James et Lily. Il le retrouva en plein Londres, dans une rue peuplée de Moldus. Peter avait alors, fait croire que Sirius était responsable puis, camouflant sa baguette, avait fait exploser la rue, tuant, du même coup, douze Moldus, avant de se couper un doigt et faire croire à sa propre mort en prenant sa forme d'Animagus (un rat) qu'il conserva pendant les douze années que Sirius passa à Azkaban. Le rat n'était autre que Croûtard, le rat de Ron, qui avait été accueillit par les Weasley pendant toute cette période, passant de Percy à Ron. Sirius, lui ayant fait perdre son "animal de compagnie", avait alors offert à Ron, en échange, Coq. Peter, lui, avait réussit à s'enfuir de nouveau, et avait rejoint son maître… !
Harry s'efforça à mettre de côtés ses sombres réflexions, pendant tout le temps qu'il passa chez les Weasley, passant ses journées à jouer aux échecs, façon sorciers, avec Ron, ou faire des parties de bataille explosive avec le frère et la sœur Weasley, perdant un peu la notion du temps.
* * * * *
Un matin, Harry se réveilla vers 8h00. Harry s'étira paresseusement et, attrapa ses lunettes qu'il avait posées sur la table de chevet, entre son lit et celui de Ron. Exceptionnellement, celui-ci était déjà réveillé, et habillé, et l'observait, l'air amusé, assis sur son lit.
«- Alors, bien dormi… ?
- Ouais, ça va ! assura Harry. Ca fait longtemps que tu es réveillé ?
- Une bonne heure… ! Eh, qu'est-ce que tu dirais que, une fois que tu seras prêt, on aille s'entraîner au Quidditch dans le jardin… ?
- Ouais, pourquoi pas ! » approuva Harry, un peu plus motivé à l'idée de pouvoir remonter sur son balai, après un peu plus d'un mois passé sans y avoir touché, depuis la finale du tournoi de Quidditch qui avait opposé, l'année précédente, à Poudlard, les équipes des trois plus grandes écoles européennes, autrement dit l'école anglaise de Poudlard, l'académie française de Beauxbâtons et l'institut bulgare de Durmstrang, et que, à la plus grande joie de Poudlard, et surtout de Gryffondor, l'équipe de Harry avait remporté, après une lutte acharnée avec l'attrapeur de l'équipe adverse, Viktor Krum (qui se trouvait, de plus, être le meilleur attrapeur au niveau mondial et le petit-ami de Hermione).
Sur ce, il se leva et se changea rapidement, avant de descendre avec Ron. L'un suivant l'autre, ils pénétrèrent dans la cuisine.
« BON ANNIVERSAIRE, HARRY !!! »
Harry sursauta, pris au dépourvu, et réalisa soudain que c'était le jour de son anniversaire, ce qui lui était complètement sortit de la tête ces derniers temps, mais que ses amis n'avaient, visiblement, pas oubliés. Un peu ému, il jeta un regard à la petite assemblée réunie dans la cuisine : la famille Weasley au grand complet, Dean Thomas, Seamus Finigan et…Hermione mais aussi Sirius, Remus Lupin, Albus Dumbledore (en personne), Rubeus Hagrid (Garde-Chasse et professeur de Soin aux Créatures Magiques à Poudlard) et Minerva McGonagall. Harry n'en revenait pas et se demanda, l'espace d'un instant, s'il ne rêvait pas.
Que Hermione et Sirius soient là, ça se comprenait, mais…que Dean et Seamus (deux de ses camarades de Gryffondor), Lupin (son professeur de Défense contre les Forces du Mal en troisième année et un des amis de son père), Dumbledore (le directeur de Poudlard) et McGonagall (directrice-adjointe de Poudlard, mais aussi responsable de Gryffondor et professeur de Métamorphose à l'école) soient là… ! Visiblement, Charlie Weasley avait quitté la Roumanie (où il s'occupait de Dragons), Percy lui s'était même "dérangé" pour l'occasion en "abandonnant" sa chère place au Ministère (sûrement sur l'ordre de Mr Weasley, songea Harry), Bill avait quitté la Grèce (où il se trouvait actuellement, pour le compte de Gringotts, la banque des sorciers, d'après ce que Ron lui avait dit) et Fred et Georges, les jumeaux de la famille, avaient, eux aussi, quittés leur Magasin de Farces et Attrapes, pour être là… ! Quand à Hermione, elle était revenue de France, exprès pour l'occasion ! Harry était plus que touchée car c'était la première fois de sa vie qu'on lui fêtait son anniversaire de visu… ! En effet, ces dernières années, ses amis lui avaient toujours souhaité son anniversaire, par le biais des hiboux. Dumbledore, avec ses longs cheveux et sa barbe blanche paraissait plus fatigué que l'année précédente, bien que ses yeux bleus pétillaient toujours derrière ses lunettes en demi-lune. Ce qui était le plus bizarre pour Harry, c'était de voir que McGonagall, avec ses habituelles lunettes carrées, et qui était toujours si sévère, paraissait plutôt "détendue" (peut-être l'effet des vacances), totalement différente de l'image que Harry s'était faite de sa professeur. Visiblement, tous s'étaient donnés du mal pour préparer la petite surprise, car un gros gâteau au chocolat trônait sur la table, à côté d'un tas, assez conséquent, de cadeaux. Le jeune garçon en avait le souffle coupé.
«- Merci ! lâcha-t-il, au bout d'un moment, ne sachant pas trop quoi dire. Mais il ne fallait pas… ! Ce n'était vraiment pas la peine de… !
- Bien sûr que ça en vaut la peine, Harry ! rétorqua Hagrid. Tu en vaut largement la peine… !
- Et puis, fêter ses seize ans, ce n'est pas quelque chose qui arrive tous les jours… ! Et encore moins les seize ans de notre Harry Potter national… ! »
Harry rougit légèrement à cette remarque.
«- Et puis, c'est aussi une occasion de fêter la réhabilitation de Sirius… ! intervint Remus. Et puis, c'était l'occasion ou jamais, étant donné que, pour une fois, tu n'étais pas chez les Dursley pour ton anniversaire… !
- Et on avait, enfin l'occasion de te le souhaiter, face-à-face, et pour rien au monde je n'aurai voulu rater les seize ans de mon filleul ! observa Sirius.
- Et si tu ouvrais tes cadeaux, Harry ? » suggéra alors Mr Weasley, en constatant le trouble croissant de l'adolescent.
* * * * *
Harry passa un des meilleurs moments de sa vie. Tout le monde semblait s'être donné le mot pour lui faire le plus gros cadeau possible. En fait, il y en avait tellement que Harry ne savait pas trop par lequel commencer.
Ron lui avait offert un abonnement à La Revue du Quidditch, un magazine très apprécié par la plupart des passionnés de Quidditch. Hermione avait optée pour un kit d'entretien pour baguette magique. L'adolescent avait, en plus, reçu une grand boîte contenant des "échantillons" des créations des jumeaux (leur mère s'était abstenue de commentaire, mais il était facile de savoir qu'elle désapprouvait ce cadeau), des assortiments de confiseries sorcières (dragées surprises de Bertie crochue, fondants du chaudrons, Fizwizbiz, Patacitrouilles, Chocogrenouilles, Gnomes au poivre,…), des livres sur le Quidditch (par Charlie, Bill, Hagrid et Lupin), un échiquier façon sorcier (par Percy), des livres sur…la Métamorphose (de la part de McGonagall), et des livres sur les sortilèges en tout genre (Dumbledore). Harry songea alors que, visiblement, ses professeurs faisaient ce qu'ils pouvaient pour l'aider à se préparer à un affrontement avec Voldemort, en lui donnant le plus de livres utiles. Il ne resta, bientôt, plus qu'un seul paquet, longiligne, à ouvrir (celui de Sirius). Dean, Seamus, Ron et Charlie laissèrent échapper une exclamation où se mêlait surprise, incrédulité et envie, lorsque Harry en sortie un Eclair de Feu, deuxième génération, dont le nom était gravé en lettres d'or sur le manche, ainsi que les lettres H.P.
«- Whoua ! Génial… ! s'exclama Ron. Harry, ça c'est autre chose que ton Eclair de Feu… !
- Je me suis dit que mieux valait mettre toutes les chances de réussite du côté de notre attrapeur préféré ! expliqua Sirius. Ce balai est encore plus fiable que le précédent car il ne peut obéir qu'à son propriétaire, d'où l'intérêt d'y avoir inscrit tes initiales, Harry ! »
L'adolescent ne savait pas trop quoi dire, se demandant combien avait pû coûter une telle merveille.
«Sûrement une petite fortune ! songea-t-il. Merci beaucoup ! » ajouta-t- il, avec un grand sourire, en se tournant vers la petite assemblée.
* * * * *
La journée s'était écoulée joyeusement. Harry avait passé une journée formidable. Le déjeuner avait été des plus convivial, tout le monde s'étant installé autour d'une table bien garnie, pour l'occasion, dressée dans le jardin, par les bons soins de Mrs Weasley. Les jumeaux avaient conclu le repas par un "petit" feu d'artifice de leur invention (ce qui, autrement dit, avait donné un résultat assez "explosif" mais que même leur mère avait vivement applaudie). Dans l'après-midi, sous la demande générale, Harry avait dû faire une petite démonstration des capacités de son nouveau balai, qui surclassait, de beaucoup son Eclair de Feu. Harry ne revenait pas de ses pointes de vitesse. Le balai était, de plus, beaucoup plus maniable, sensible et précis. Harry en venait même à penser que l'Eclair de Feu II réagissait d'avantage à ses pensées qu'à ses gestes.
Dumbledore, Remus, McGonagall et Hagrid repartirent en fin de journée, tout comme Dean et Seamus. Hermione, elle, devait passer la soirée chez les Weasley et aller faire ses achats sur le Chemin de Traverse, le lendemain, avec ses deux amis. Les autres membres de la famille Weasley restaient aussi, pour la nuit. Sirius, quand à lui, s'attarda un moment, avec son filleul. Tous deux étaient dans le jardin, assis sur un banc près de la cuisine.
«- Au fait, Harry, tu te souviens de ce que je t'avais proposé, il y a un peu plus de deux ans ?
- De quitter les Dursley, lorsque tu aurais été réhabilité ?
- Euh…oui ! Et bien, si ça te dit toujours, tu pourrais… !
- Bien sûr que ça me dit toujours de venir vivre chez toi… ! s'exclama Harry. Et quitter définitivement les Dursley ne me dérange vraiment pas du tout… !
- Très bien ! répondit son parrain, l'air aussi ravi que lui. J'en ai déjà parlé à Dumbledore et il ne voit aucun inconvénient à ce que je te prenne chez moi… ! »
L'adolescent était plus qu'enchanté de savoir qu'il ne retournerait plus chez les Dursley et que, à la place, il pourrait aller vivre chez Sirius, le meilleur ami de son père. Depuis sa troisième année, Harry attendait ça avec impatience et, enfin, son rêve de quitter les Dursley se réalisait.
«- Ah oui, sinon, Harry ! reprit Sirius, au bout d'un moment. J'attendais qu'on soit seul pour pouvoir te donner quelque chose… ! Dumbledore et McGonagall n'y voient pas d'objection et ça pourrait t'être utile… ! ajouta-t-il en lui donnant un livre, dont le titre Comment devenir un Animagus s'étalait en lettres d'or sur la couverture, d'auteur inconnu.
- Tu veux que j'apprenne à devenir un Animagus… ? s'étonna Harry.
- Si ça te dit de tenter l'expérience, c'est bien ce que je te propose… ! Bon, bien sûr, ça ne sera pas facile, mais vu tes fortes capacités, tu devrait pouvoir assimilé tout ça rapidement… ! Alors, ça te dit… ?
- Oui, bien sûr ! s'exclama l'adolescent, sans l'ombre d'une hésitation.
- Par contre tu sera obligé de le faire "en douce" et tu ne sera pas répertorié dans la liste des Animagi, par mesure de sécurité. Bien sûr, tu pourras compter sur notre aide, à Dumbledore, McGonagall et moi, mais il faudra que tu gardes cela secret… !
- Je pourrai en parler à Ron et Hermione ?
- Si tu veux ! Mais moins de personnes le sauront mieux cela vaudra… ! Au fait, je dois te prévenir que devenir un Animagus demande beaucoup de temps et de patience, mais que, une fois que tu maîtrise ta transformation, tu développes une partie de tes pouvoirs… ! En tout cas, ce livre nous a beaucoup aidé, ton père, Peter et moi, quand nous avons décider de devenir des Animagi… ! Alors, avec, en plus, ceux que McGonagall t'a offert, tu devrais t'en sortir facilement… !
- Hum ! Et j'pourrai commencer quand ?
- Et bien, dès que tu te sentiras prêt… ! Mais ce n'est pas une décision à prendre à la légère, alors réfléchis y bien… ! »
L'adolescent acquiesça, songeur.
* * * * *
Sirius avait dû repartir, peu après, sûrement pour aller voir Dumbledore. Harry resta sur le banc, perdu dans ses pensées. Ca faisait beaucoup de chose, en une journée… ! Il sortit de ses réflexions, lorsque qu'une ombre se découpa sur le sol, à quelques pas de là. L'adolescent releva la tête juste à temps pour apercevoir un petit rapace passer au dessus de lui. Incrédule, Harry se releva d'un bond. Il connaissait cette chouette effraie dont le plumage blanc et roux, tirant sur l'or, se découpait très nettement sur le ciel crépusculaire. La présence de cette chouette avait ponctuée toute sa cinquième année à Poudlard. Mais il n'avait plus revu le rapace, après le "départ" de ses parents. La chouette hulula doucement en l'apercevant et vint se poser son épaule. Harry sentit son estomac se nouer, en réalisant que l'animal était porteur d'un message. L'effraie tendit la patte, lui permettant de la décharger de son fardeau, puis repartit sans demander son reste. L'adolescent tenta de la suivre des yeux le plus longtemps possible, mais elle disparue aussi soudainement qu'elle était venue.
Harry soupira, dépité, puis reporta son attention sur le petit paquet que la chouette lui avait apporté.//// Il n'était accompagné d'aucun mot, mais l'adolescent était certain d'en connaître l'expéditeur. Le paquet se révéla être une boîte, en chêne, longue et mince. Un papier s'en échappa lorsqu'il l'ouvrit. Posant le coffret, Harry ramassa le papier et sourit en reconnaissant l'écriture :
« Harry,
Nous nous sommes permis une "petite entorse au règlement" pour te souhaiter un bon anniversaire… ! Ta mère et moi aurions bien aimer être là pour l'occasion, mais les choses étant ce qu'elles sont… ! Quoiqu'il en soit, nous t'envoyons un petit cadeau qui ne te sera certes pas très utile, mais… ça te fera une sorte d'héritage familial… !
Prends bien soin de toi et passe de bonnes vacances !
Tes parents qui t'aiment. »
Harry sourit, troublé, avant de s'intéresser au fameux contenu du coffret, qu'il avait quelque peu délaisser, pour ramasser le parchemin. Il l'ouvrit et resta "sans voix" l'espace d'un instant. Le fond du boîtier était tapissé de velours pourpre sur lequel reposaient deux baguettes magiques, les baguettes de ses parents. La première était dans les brun- rougêatre… Harry se rappela avoir vu son père l'utiliser, l'année précédente, dans la forêt interdite.
"Je pensais bien que j'allais vous voir bientôt. Harry Potter. Vous avez les yeux de votre mère. Je me souviens quand elle est venue acheter sa première baguette, j'ai l'impression que c'était hier, 25,6 centimètres, souple et rapide, bois de saule. Excellente baguette pour les enchantements. Votre père, en revanche, avait préféré une baguette d'acajou, 27,5 centimètres. Flexible. Un peu plus puissante et remarquablement efficaces pour les métamorphoses. » Les paroles de Mr Ollivander, le fabricant de baguettes magiques du Chemin de Traverse, lorsqu'il était venu acheter sa baguette, avec Hagrid, le jour de son onzième anniversaire, lui revinrent alors à l'esprit. Harry avait été ébahit par le fait que, malgré les années, Ollivander se rappelait parfaitement des particularités des baguettes qu'il avait vendu (il lui avait, en effet, cité, celle de Voldemort, de Hagrid et de ses parents). C'était cela, surtout, qu'il avait retenu de ce moment-là ( à part le fait qu'il avait la baguette "sœur" de celle du terrible mage noir).
Harry effleura les baguettes, tout en songeant que les baguettes déterminaient, ou du moins mettaient en valeur, la discipline dans laquelle son propriétaire était le meilleur. D'après ce que le jeune garçon en savait, son père avait, effectivement, été le meilleur élève de sa classe en métamorphose (ce qui lui avait, par la suite, permis de devenir un Animagus), tandis que sa mère avait plutôt "dénoté" en enchantement (ce qui, d'ailleurs, devait être à l'origine du fait que Harry ait survécut à l'attaque de Voldemort, quinze ans auparavant). Le jeune garçon soupira et referma soigneusement le coffret, songeur.
Une fois de plus, il en vint à la conclusion que tous ses problèmes et malheurs étaient liés à Voldemort. Sans le Seigneur des Ténèbres, jamais il n'aurait eu cette cicatrice, ni cette "célébrité" qui lui collait à la peau depuis, Cédric Diggory serait encore en vie, Peter n'aurait jamais joué les espions pour Voldemort, Sirius n'aurait jamais passé douze ans de sa vie à Azkaban, il n'aurait pas eût à vivre chez les Dursley et, bien sûr, ses parents seraient encore en vie…
Mais, la vie étant ainsi faite, Harry devait s'en accommoder. Il allait passer le reste de ses vacances, loin des Dursley, au Terrier, puis à Poudlard. Et, dès les prochaines vacances d'été, il n'aurait plus jamais à mettre un pied chez son oncle et sa tante car il irait vivre chez son parrain… Harry sourit à cette pensée et regagna, le cœur un peu plus léger, le Terrier, glissant soigneusement le coffret dans sa poche, ainsi que le livre que lui avait donné Sirius.
1.1 Chapitre 4 : Sur le Chemin de Traverse
« Allez, les enfants, debout… ! »
Ron grogna, l'air peu motivé pour se lever…
«- M'man… ! Y a pas le feu… !
- Que tu crois… ! Plus vous serez tôt au Chemin de Traverse, moins il y aura de monde et plus ça sera sûr… ! rétorqua Molly.
- Mais il est que cinq heure… ! s'offusqua Ron, avant de cacher sa tête sous l'oreiller.
- RONALD WEASLEY ! intima sa mère. Je te le répète pour la dernière fois… ! Lève-toi avant que je ne perde mon calme… ! »
Ron céda, et sortit de son lit, en bougonnant… Harry, quand à lui, habitué aux réveils brutaux chez les Dursley, ayant déjà remis ses lunettes, contemplait la scène, amusé.
« Les filles sont déjà dans la cuisine… ! » annonça Mrs Weasley, l'air satisfait, avant de quitter la pièce.
Ron resta assis sur son lit, se grattant le front, visiblement en quête d'une quelconque motivation, et étouffa un bâillement.
«- Eh ben… ! Motivation zéro… ! se moqua Harry, tout en s'habillant.
- Oh, ça va… ! » grogna son ami, tout en tendant le bras pour attraper ses vêtements posés sur le pied de son lit.
* * * * *
Cinq minutes plus tard, une fois prêts, les deux adolescents quittèrent la chambre et descendirent à la cuisine, où étaient déjà attablées Hermione et Ginny.
«- Salut les filles ! lança, gaiement, Harry. Bien dormies… ?
- Oui, et vous… ? On dirait que le réveil a été dur, Ron… ? se moqua Hermione.
- Oh, ça va… ! ronchonna ce dernier en se laissant tomber sur une chaise, à côté de sa sœur. Eh, Ginny, tu me passe la marmelade… ?
- T'as oublié le mot magique… ! se moqua cette dernière.
- S'il te plaît… ! » grinça son frère.
Hermione et Harry échangèrent un regard. Le repas se passa en silence. Hermione allait se reprendre un toast, lorsque quelqu'un frappa à la porte. Mrs Weasley, sortant du salon, se précipita et ouvrit au nouveau venu qui n'était autre que…
«- Sirius… ! s'exclama Harry, ravi de revoir son parrain.
- Eh, salut Harry…! Ca faisait longtemps que j't'avais pas vu, dis donc… ! se moqua-t-il, devant l'enthousiasme de l'adolescent. Alors, Molly, j'les ramènerai vers quatorze heures… ! Ca ne te pose pas de problèmes… ?
- Bien sûr que non, Sirius ! assura Mrs Weasley. Et puis, j'en connais un qui n'en sera pas mécontent de passer un peu de temps avec son parrain… !
- Pourquoi…, c'est toi qui nous emmène au Chemin de Traverse, Sirius ?
- Exactement, Hermione… ! rétorqua-t-il. Arthur étant trop occupé au Ministère et Molly qui doit s'occuper du reste de la famille, pendant que vous serez en ville, il fallait bien quelqu'un pour vous accompagner… ! Bon, alors, vous êtes prêts, tous les quatre… ?
- C'est quand tu veux ! certifia Hermione.
- Bon, dans ce cas, allons-y, alors… ! On va prendre la poudre de cheminette… ! Désolé Harry, je sais que tu n'aimes pas ça, mais on a pas vraiment le choix… ! » lança Sirius, en voyant la grimace, assez éloquente de son filleul.
* * * * *
«- Je déteste Gringotts… ! rouspéta Ron. Enfin, je déteste pas la banque en elle-même, mais c'est ces satanés Gobelins… ! Toujours à te regarder avec cet air suffisant et il faut toujours qu'ils jouent les supérieurs… !
- Ils font leur boulot, c'est tout… ! Moi, c'est plutôt la poudre de cheminette que j'aimerai pouvoir oublier… ! commenta Harry. Bon, mais c'est vrai que les Gobelins ne sont pas toujours aimables… ! »
Les trois amis, accompagnés de Sirius et Ginny, sortaient (comme le laisse entendre les paroles de Ron) de Gringotts, la banque des sorciers située au cœur du Chemin de Traverse, une large avenue pavée à laquelle seuls les sorciers pouvaient accéder. Gringotts était la seule banque de sorciers dans le monde et était, effectivement, dirigée par des Gobelins, des petites créatures à l'allure hautaine. Ron, Hermione, Ginny et Harry, sous la garde de Sirius, une fois arrivés sur le Chemin de Traverse, avait donc commencés leur journée dans le "Londres sorcier" par remplir leur bourse de Gallions d'or, de Mornilles d'argent et de Noises de bronze (la monnaie en cours chez les sorciers). Harry était toujours gêné de devoir y aller avec son meilleur ami car les Weasley étaient assez pauvres (ce qui étaient souvent cause de moqueries des Serpentard, et plus particulièrement de Drago Malefoy), alors que lui, disposait d'une petite fortune, héritée de ses parents, dans son coffre. Mais, cependant, depuis l'année précédente, la situation financière des Weasley semblait s'être considérablement améliorée.
«- Eh… ! s'exclama soudain Hermione.
- Qu'est-ce qu'il y a ? s'étonna Ron.
- Ben, je viens juste de me rendre compte que Harry est aussi grand que toi, Ron, maintenant… ! »
En effet, durant le mois de juillet, Harry avait été pris "d'une poussée de croissance" (qui n'avait pas été trop du goût des Dursley) si bien que, à présent, il rivalisait avec Ron, qui était pourtant loin d'être petit. Celui-ci fronça les sourcils puis eut un petit sourire.
«- Ah oui, j'avais même pas remarqué… ! commenta-t-il. Eh, mais c'est Hermione la plus petite, maintenant… !
- Non, rectification, c'est Ginny la plus petite… ! rétorqua Hermione (qui faisait à présent, une tête de moins que les garçons).
- Désolé de te contrarier Hermione… ! répliqua Ron avec une expression qui contredisait ses paroles (Rien ne lui faisait plus plaisir que de pouvoir opposer quelque chose aux remarques d'Hermione.) Mais Ginny a un an de moins que nous, et à la quasiment la même taille que toi… !
- Bon, on commence par quoi… ? intervint Sirius, changeant de sujet en sentant venir une de ces querelles dont Ron et Hermione avaient le "secret".
- Pourquoi pas par Fleury et Botts… ! » suggéra Ginny.
Le petit groupe prit donc le chemin de la librairie, se faufilant dans la foule, qui allait en augmentant. Chemin faisant, Harry remarqua que son parrain paraissait mal à l'aise, mais l'adolescent crû, bien vite, en deviner la raison.
« Ca doit lui rappeler l'époque où il était à Poudlard… ! » songea-t- il.
Se sentant sûrement observé, Sirius se tourna vers lui et sourit en croisant son regard, tandis que Ron et Hermione continuaient à se chamailler, au grand désespoir de Ginny qui tentait, vainement, de les calmer.
«- On dirait bien qu'ils n'ont pas changé d'habitudes, ces deux-là… ! commenta-t-il, moqueur.
- Malheureusement non… ! soupira Harry. Et ça devient un peu agaçant, à vrai dire… !
- Ca t'étonnerai su je te disais que nous aussi, ça nous arrivait de nous quereller comme ça, quand on était à Poudlard… ?
- Euh… ! commença Harry, en l'observant. En fait, non… ! »
En effet, même en sachant la bande de gais lurons qu'étaient Sirius, Remus Lupin, Peter Pettigrow et James Potter, quand ils étaient à Poudlard, Harry n'avait aucun mal, connaissant les caractères assez fort (sauf pour Peter… ! Mais bon, qui s'en serait pas douté… ?) des quatre compères, il était facile de savoir que leur amitié n'avait pas dû être toujours facile…
Sirius sourit à cette remarque.
« Mais nos disputes se terminaient, les trois quarts du temps, par une bataille d'oreiller qui se concluait toujours en réconciliation… ! En fait, je ne me rappelle pas avoir vu une de nos querelles durer plus de quelques jours… ! observa-t-il, l'air pensif. Mais, une chose est sûre… ! reprit-il, c'est que, après chaque dispute, on revenait, encore plus solidaires qu'avant… ! Un peu comme Ron et toi, il y a deux ans… ! »
Harry n'était pas prêt d'oublier cette fameuse dispute… Ron avait toujours été dans l'ombre de ses frères, chez lui et à Poudlard et il avait fallut qu'il se lie d'amitié avec Harry, et sa célébrité. Le fait que Harry se soit retrouvé, contre son grès (ce que, de prime abord, Ron n'avait pas crû, contrairement à Hermione), inscrit dans le Tournoi des Trois Sorciers qui avait eu lieu à Poudlard lors de leur quatrième année, avait été un peu trop pour Ron qui, jaloux, n'avait plus voulu adresser la parole à Harry, jusqu'à ce qu'il réalise que son ami n'avait jamais été volontaire pour s'inscrire au tournoi, après avoir vu la première épreuve (un face à face des plus ardus avec un dragon…). Depuis, ils étaient redevenus les meilleurs amis du monde, bien qu'aucun d'eux n'ait jamais reparlé de cet incident… La situation s'était, d'ailleurs améliorée depuis que, l'année précédente, Ron avait eut sa part de célébrité en jouant, comme Gardien, dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor, lors de la finale de la Coupe. La victoire de Gryffondor avait permis à Ron de toucher ainsi une partie de la gloire qui revenait à l'équipe (même si la plus grande partie de la victoire revenait à Harry…). En parlant de Quidditch, une idée soudaine vint à l'esprit de l'adolescent.
«- Au fait, Sirius, tu jouais au Quidditch à Poudlard… ?
- En effet… ! J'y ai joué, comme Poursuiveur, à partir de la quatrième année, et en tant que remplaçant en troisième année… ! En fait, à part Peter, on a tous fait partis de l'équipe, à un moment ou à un autre… ! James y est entré, dès la deuxième année, en tant qu'Attrapeur, mais ça, j'pense que tu dois t'en douter, non… ? Et Rem y est arrivé, en tant que Gardien, en septième année…, dès que ton père, qui était le Capitaine de l'équipe, a pû lui trouver une place… ! Il a bien essayé d'y faire, aussi, entrer Lily, mais elle lui a vite fait comprendre qu'elle préférait garder "les deux pieds sur terre" et son rôle de supportrice de l'équipe…et plus particulièrement de notre capitaine… ! » ajouta-t-il, avec un large sourire.
Harry sourit, essayant d'imaginer la situation, tout en songeant que, lors des prochaines vacances, il aurait tout le temps pour en apprendre le plus possible sur ses parents, pendant qu'il serait chez Sirius.
«- Au fait, Sirius, tu viendra avec nous, à Beauxbâtons, pour la Coupe… ? demanda Harry. (en effet, cette année, face au succès de la précédente édition, la Coupe de Quidditch devait avoir lieu, mais cette fois, dans l'école française… !)
- Peut-être… ! » se contenta de répondre son parrain, d'un air évasif.
Harry haussa les sourcils, perplexes.
«- Comment ça, peut-être… ? s'étonna-t-il.
- Tu verras bien quand on sera à Poudlard… ! rétorqua ce dernier. En tout cas, je ne t'ai pas acheté ton nouveau balai pour des prunes… ! ajouta- t-il, malicieusement. Autant que notre Attrapeur préféré soit bien équipé, non… ? »
Harry ne répondit pas, se disant que, décidément, Sirius savait quelque chose, mais n'avait nullement l'intention de le lui révéler. De toute façon, il n'eut pas le temps de lui en demander plus car ils arrivaient à Fleury et Botts.
* * * * *
Un quart d'heure plus tard, ils sortirent de la librairie, portant leurs nouveaux livres (le livre des sorts et enchantements (niveau six), le Manuel de Métamorphose pour sorciers de sixième année et Méthode avancée pour lutter contre les Forces du Mal, entre autre)
«- Bon, direction le magasin de Prêt-à-porter de Madame Guipure… ! lança, avec bonne humeur, Hermione.
- Bonne idée… ! » approuvèrent, en chœur, Ron et Harry ?
En effet, ayant grandis pendant les vacances, ils avaient, inévitablement, besoin de nouvelles robes de sorciers, pour l'école. Sirius adressa un regard amusé à son filleul.
«- Je me disais bien que tu finirai par avoir une poussée de croissance… !
- Sûrement dû au fait que, pour une fois, j'ai pû manger à ma faim chez les Dursley… ! répondit négligemment Harry.
- Peut-être… ! commenta Sirius. En tout cas…, tu ressembles encore plus à James, à présent… ! » lâcha-t-il, d'une voix qu'il voulait la plus légère possible.
Harry eut un petit sourire, bien qu'il ait noté une pointe d'amertume dans les propos de Sirius. Visiblement, il avait toujours du mal à digérer les évènements du fameux Halloween 1981…
«- Sirius… ? commença Harry, au bout d'un moment, hésitant à poser une question qui le tracassait depuis quelques jours.
- Hum ? se contenta de répondre, distraitement, son parrain.
- Est-ce que… ? Enfin, tu sais, l'année dernière…, est-ce que… ? Tu en as discuté avec… ? »
Sirius sortit de ses pensées et observa l'adolescent avec attention, réalisant l'allusion. Il soupira puis esquissa un bref sourire.
«- Oui… ! Du moins, c'est venu, comme ça, dans la discussion… ! Pourquoi ?
- Ben, vu que tu semble toujours te croire responsable de ce qui c'est passé… ! marmonna Harry, troublé.
- Oh… ! Hum… ! Ben, tu sais, Harry, ce n'est pas facile d'arrêter de penser que si je ne leur avait pas conseillé de changer de Gardien, tu n'aurais pas cette cicatrice, mon meilleur ami serait encore en vie et toi, tu aurais encore une vraie vie de famille… !
-Oui, mais Peter serait, peut-être, toujours à jouer les espions pour Voldemort qui, lui-même, n'aurait pas été affaiblit et obligé à se cacher pendant treize ans… ! commenta, lentement Harry, surpris par ce qu'il disait. Peut-être aussi que Voldemort les aurait quand même tué, ou toi, ou Lupin, à un autre moment… ! On ne sait pas en quoi ça aurait influer sur le cours du temps, Sirius… ! »
Celui-ci l'observa avec des yeux ronds, l'air profondément troublé.
«- Ouais, j'e sais que c'est bizarre que je dise ça, mais… ! reprit Harry, réalisant l'étrangeté de ses paroles.
- Euh… ! C'est pas ça… ! C'est seulement que c'est, exactement, le discours que m'a tenu ton père, l'année dernière… !
- Ah bon… ? s'étonna Harry, haussant les sourcils.
- Si je te le dis… ! certifia Sirius. Il a ajouté que personne n'aurait jamais imaginé que Peter puisse… ! s'interrompit-il. Et que, de toute façon, ils avaient acceptés mon conseil parce qu'ils le jugeaient préférable… ! continua-t-il, sa voix tremblant légèrement. Et que je n'avais aucune raison de me sentir coupable et qu'il ne servait à rien de s'apitoyer sur son sort et de vivre que sur le passé… ! conclut-il. Mais il n'est pas toujours facile de faire une croix, comme ça, sur son passé… ! lâcha-t-il, dans un murmure.
- Sirius, on ne te demande pas de faire une croix dessus, mais d'oublier tes remords, et d'aller de l'avant…, continuer à vivre… ! » rétorqua Harry, repensant à ses propres coups de cafard de l'année précédente, lorsqu'il s'était sentit responsable de la mort de Cédric Diggory et du retour de Voldemort.
Pendant les vacances, il avait eut largement le temps de réfléchir à tout ça, à sa propre conversation avec ses parents,… et il en était venu à réaliser que, quoi qu'il puisse encore arriver, la vie continuait toujours…, et qu'il fallait continuer à aller de l'avant, quoiqu'il en coûte…
Sirius eut un faible sourire.
«- Tu as sûrement raison, Harry… ! commenta-t-il. Et puis, c'est vrai que j'ai quelque chose de très important à faire, à présent… ! ajouta-t-il, avec sérieux. Je dois veiller sur toi et ta sécurité… !
- Sirius… ! rétorqua Harry qui eut une légère grimace à l'idée de cette protection dont il devait perpétuellement être entouré et qui mettait en danger, tout son entourage.
- Eh, on y est… ! » intervint Ron, qui, jusqu'alors, avait passé tout le trajet à…(non, pas se disputer avec Hermione) discuter livres (curieux venant de Ron, mais bon… !) avec Hermione et Ginny.
Harry Potter et ses Anges Gardiens
2 Sommaire
Chapitre 1 : Une journée pas comme les autres p.1
Chapitre 2 : Surprise au Terrier p.5
Chapitre 3 : Un anniversaire mémorable p.11
2.1 Chapitre 4 : Sur le Chemin de Traverse p.17
