1.1 Chapitre 5 : Attaque
La sortie sur le Chemin de Traverse touchait à sa fin. Sirius, escortant toujours les quatre adolescents, semblait avoir retrouvé toute sa bonne humeur. Le petit groupe remontait tranquillement l'avenue à présent surpeuplée…
« Bon, vu qu'on est dans les temps, est-ce que ça vous dirait que je vous offre une glace chez Florian ? » suggéra Sirius.
L'idée ayant été approuvée à l'unanimité, ils prirent donc la direction de la boutique du glacier. Soudain, une violente explosion retentit quelque part derrière eux. Des cris terrorisés retentirent.
« Il manquait plus que ça… ! »marmonna Sirius, comprenant immédiatement ce qui se passait, avant de porter son regard inquiet sur les quatre adolescents qui l'accompagnaient.
Ginny paraissait interloquée, tandis que Ron et Hermione adressaient un regard angoissé vers Harry dont la main avait déjà plongée, par pur réflexe, dans la poche de son jean, pour s'emparer de sa baguette. Mais Sirius ne lui laissa pas le temps de la sortir.
«- Vous ne devez pas rester là ! commenta-t-il, d'une voix soucieuse, en prenant son filleul par le bras et en l'entraînant, suivit par les trois autres, le plus loin possible du lieu de l'explosion.
- C'est les Mangemorts, c'est ça… ? lâcha Hermione, en courant derrière Sirius.
- Oui… ! Au mieux… ! » répondit, sombrement, ce dernier, sans lâcher son filleul d'un pouce.
Le ton de Sirius n'ayant rien de rassurant, Hermione jeta nerveusement un regard vers l'endroit qu'ils venaient de quitter, avant de reporter vivement son attention sur ce qui se passait devant elle, préférant ne pas essayer d'imaginer ce qui se passait.
«- Harry ? Est-ce que ta cicatrice te… ? commença Sirius.
- Non ! Elle n'a pas réagie… ! assura l'adolescent.
- Bon, c'est déjà ça… ! Au moins, Voldemort n'est pas là… ! » soupira son parrain, en le lâchant enfin.
Se faufilant entre les sorciers paniqués, ils remontaient la rue pavée. Soudain, Sirius les fit obliquer sur la gauche.
«- Où est-ce qu'on va ? s'étonna Ron. Ce n'est pas le chemin du… !
- On ne part pas par le Chaudron Baveur, cette fois ! C'est sûrement ce qu'ils attendent qu'on fasse… ! répondit simplement Sirius. On avait envisagé une telle situation avec Dumbledore… ! »
La foule terrorisée était de plus en plus dense autour d'eux, alors qu'ils s'efforçait de gagner une sombre ruelle qui s'ouvrait sur leur gauche. Ginny fut bousculée par quelqu'un et fut ainsi séparée du groupe.
«- Ginny ! s'écrièrent Ron et Harry, en échappant à Sirius, pour ramener la sœur de Ron.
- Harry, Ron, non ! s'écria Sirius, en parvenant à arrêter Ron, avant d'être entraîné par le reste de la foule.
- Mais, ma sœur… ! protesta Ron.
- Elle ne risque rien… ! répliqua Sirius. Vous deux, courez jusqu'à la ruelle et attendez-moi près du numéro vingt… ! intima-t-il. Et surtout ne bougez pas de là… ! ajouta-t-il, en faisant demi-tour.
- Mais… ? » commença Hermione.
Sirius était déjà repartit. Elle soupira et se tourna vers Ron.
« Bon, n'a pas le choix… ! » commenta-t-elle.
Les deux adolescents parvinrent à gagner sans trop de problèmes la ruelle et ne s'arrêtèrent qu'une fois arrivés devant une petite maison en pierre aux volets clos peints en bleu clair et portant le numéro vingt. Ils s'immobilisèrent, hors d'haleine. De là où ils étaient, ils ne voyaient plus le Chemin de Traverse mais entendait toujours les cris de terreurs qui y régnaient.
«- Oh, la, la ! soupira Ron. En se laissant tomber sur les quelques marches qui menaient au perron de ladite maison. J'espère que Ginny et Harry vont bien… !
- J'espère aussi ! murmura Hermione, en jetant un regard inquiet vers l'endroit d'où ils venaient, avant de se laisser tomber à côté de son camarade. Et j'espère aussi que Sirius ne va pas tarder à revenir ! »
Tout en discutant, aucun d'eux ne remarqua la sombre silhouette qui se glissa furtivement de l'ombre d'une maison voisine avant de se ruer vers le Chemin de Traverse.
* * * * *
« Ginny ? cria Harry, essayant de se frayer un chemin dans la foule plus que paniquée de sorciers qui l'entourait. Ginny ! » s'exclama-t-il, apercevant enfin un éclat roux, à quelques mètres sur sa droite.
Au moment où il s'avançait vers elle, une légère douleur lui traversa le front. Sa cicatrice ne lui faisait pas assez mal pour le gêner mais ça ne lui plaisait pas du tout.
« Si Voldemort était dans le coin, ma cicatrice me ferait beaucoup plus mal que ça… ! » songea-t-il.
Mais ce moment d'inattention lui valut de perdre la trace de Ginny.
« Et mince ! » grommela-t-il, en continuant toute fois à avancer, inconsciemment, à "contre-courant" du flot grouillant de sorciers.
La douleur avait disparue mais Harry n'était pas, pour autant, beaucoup plus rassuré. Il avait un mauvais pressentiment… Il devait retrouver Ginny au plus vite.
« Harry ! »
Il fut violemment projeté au sol. Au même moment, une lueur écarlate passa au dessus de lui, le frôlant de peu. Harry, surpris et un peu sonné par le choc, essaya de se relever mais il eut alors l'impression qu'une force invisible l'obligeait à rester immobile. Il n'aimait pas ça du tout mais, un étrange sentiment, tout au fond de son être, le fit se détendre un peu et accepter cette puissance implacable, quelle qu'elle soit, qui le maintenait. Relevant la tête, il aperçut un gros chien noir passer bondir au dessus de lui, et se jeter sur une sombre silhouette qui se tenait devant lui, baguette à la main, alors qu'il lâchait un nouveau sortilège, sur Harry.
« Endoloris ! »
Le chien noir retomba lourdement sur le Mangemort, qui s'écroula sur le sol, sans parvenir à faire dévier le sortilège. Ce qui se passa échappa alors totalement à l'adolescent. Au moment où il allait être touché par le sortilège, il éprouva, une fois de plus, cette puissance qui l'entourait et, au lieu de ressentir de la douleur (infligée par le sortilège Doloris, un sortilège impardonnable, qu'utilisaient régulièrement Voldemort et ses partisans, les Mangemorts.), un sentiment de bien-être l'envahit tandis que le sortilège était brutalement dévié pour finir sa course dans un mur.
Une petite détonation retentie, faisant Harry relever la tête. Le Mangemort venait de transplaner… Et, presque aussitôt, la force invisible qui maintenait l'adolescent au sol disparue. Mais il ne s'en rendit compte que quelques secondes plus tard. Il entendit alors un "pop" et leva les yeux vers Sirius qui se tenait à la place exacte que le chien noir occupait quelques secondes plus tôt.
«- Tu n'as rien ? s'enquit il en aidant don filleul à se relever.
- Non, ça va… ! assura Harry. Et où est Ginny ?
- Je suis là ! intervint la voix timide de la jeune fille, derrière lui.
- Je l'ai retrouvé, juste avant toi… ! expliqua Sirius. Bon, maintenant que je vous ai sous la main, on ferait bien de partir d'ici… ! » ajouta-t-il.
Harry réalisa alors que, mise à part eux, la large rue pavée était, à présent, déserte.
«- Sirius, où sont Ron et Hermione ? s'inquiéta Harry.
- Ils vont bien… ! D'ailleurs, on va les rejoindre ! » assura son parrain avant de les entraîner vers la ruelle qu'ils avaient, initialement, prévus de prendre.
Aucun d'eux ne remarqua la sombre silhouette qui les observait, le regard brillant, avant de disparaître dans un bruissement d'étoffe.
* * * * *
«- Harry, Ginny ! s'exclama Ron, en se levant d'un bond, en les apercevant.
- Vous n'avez rien ? s'inquiéta Hermione. On se faisait un sang d'encre… !
- Nous avons eut un petit contre-temps ! expliqua Sirius. Allez, on y va… !
- Et comment on fait pour rentrer ? se renseigna Ginny.
- Par la poudre de cheminette… ! » se contenta de répondre Sirius avant d'aller frapper à la porte de la maison aux volets bleus clairs, sans lâcher l'épaule de Harry.
Ron, Hermione et Ginny échangèrent un regard inquiet puis le suivirent. La maison paraissait déserte. Mais, au bout d'un instant, la porte s'ouvrit sur un sorcier portant une longue robe bleue nuit. Il ne posa pas de question en les voyant et s'écarta pour les laisser entrer.
«- Salut Mondingus… ! lança Sirius.
- Salut vieux ! Ca faisait un baille… !
- Ouais, depuis l'année dernière… ! rétorqua Sirius, alors que la porte se refermait derrière eux. Au fait, je te présente, Ron et Ginny Weasley, Hermione Granger et… !
- Harry Potter ! compléta le dénommé Mondingus, en posant les yeux sur le front de l'adolescent, ou sur sa cicatrice pour être plus précis. Mais, même sans la cicatrice, je l'aurai reconnu… ! ajouta-t-il en souriant. Il ressemble tellement à James…, à part les yeux… ! Pour les deux Weasley non plus, ce n'était pas trop dur à deviner… ! reprit-t-il, parlant des cheveux roux flamboyant qui faisaient la particularité des membres de la famille Weasley. Oh, je manque à toute politesse… ! Je suis Mondingus Fletcher… ! » se présenta-t-il.
Les quatre élèves le saluèrent poliment. "Mondingus Fletcher" ? Harry se rappela avoir Dumbledore prononcer ce nom lorsqu'il avait demandé à Sirius, après le retour de Voldemort, de rassembler "tous les Anciens". L'adolescent se détendit, l'observant plus en détail tandis que Mondingus discutait avec Sirius qui lui expliquait ce qui c'était passé. Il était assez massif, avec de courts cheveux châtains et des yeux gris vifs et alertes.
«- Bon, alors, je ne vais pas vous retenir plus longtemps… ! Plus tôt ils seront rentrés chez eux, mieux ça sera… !
- Hum ! Mais je peux t'emprunter Mégalo pour envoyer un Hibou- Express à Dumbledore ?
- Bien sûr, Sirius, fait comme chez toi… ! assura, avec un grand sourire, Mondingus. Vous voulez boire ou manger quelque chose, tous les quatre ? ajouta-t-il à l'adresse des quatre adolescents qui échangèrent un regard perplexe, tandis que Sirius s'éloignait.
- Euh, non merci… ! répondit Hermione.
- Euh, Mr Fletcher… ?
- Appelle-moi Mondingus ! l'invita ce dernier.
- Euh… ! Mondingus…, qui c'est Mégalo ? demanda Ginny, gênée.
- Oh… ! C'est mon hibou… ! répondit le sorcier, avec un petit rire. En fait, il s'appelle Mégalomane !
- Drôle de nom pour un hibou… ! commenta Ron.
- Eh, tu crois que Coquecigrue c'est mieux… ? rétorqua Hermione.
- j'te signale que c'est Ginny qui lui a donné ce nom et qu'il refuse d'obéir à un autre… ! s'emporta Ron.
- Eh ! Temps mort, les gars ! intima Harry, avec irritation, voyant venir une nouvelle dispute.
- Merci bien pour le "gars" ! protesta Hermione.
- C'est une expression… ! C'est tout… ! répliqua Harry avec impatience. Je… !
- C'est bon, on peut y aller ! lança Sirius en revenant alors, mettant fin à la discussion.
- Tout est réglé avec Dumbledore… ? lui demanda Mondingus.
- Oui, oui, c'est bon… ! Et j'en ai envoyé un autre aux Weasley… ! Mégalo se charge des deux lettres… !
- Pourquoi tu as écrit à mes parents… ? s'étonna Ron.
- Parce que vous ne retournez pas au Terrier… ! Ca serait trop risqué, autant pour Harry que pour vous tous… ! On avait prévu que, si ça tournait mal, je vous envoyais à Poudlard et Arthur et Molly nous expédieraient vos affaires là-bas… !
- Donc, on va à Poudlard… ! conclut Harry.
- Exactement… ! Bon, Mondingus, on utilise ta cheminée… !
- Pas de problème ! J'l'avais déjà allumé ! rétorqua, amusé, Mondingus, avant de les conduire au salon, où, une fois près de la cheminée où brûlait un feu ardent, il prit un petit sac de cuir. Bon, à une prochaine fois, vieux… ! ajouta-t-il à l'adresse de Sirius.
- Ouais ! J'pense qu'on se reverra bientôt ! commenta Sirius. Bon, on y va par petits groupes, ça sera plus sûr… !
- D'accord ! approuvèrent les quatre adolescents. Au revoir, Mondingus… !
- Bye ! Et passez de bonnes "vacances" à Poudlard… ! »
Sur ce, il jeta une poignée de poudre scintillante dans la cheminée et les flammes devinrent aussitôt vertes. Harry rangea ses lunettes dans sa poche et se laissa entraîner par Sirius vers le foyer.
«- Bon, Ginny, Ron et Hermione, vous y allez les premiers… !
- D'accord… ! Et on dit quoi… ? se renseigna Hermione. Car, autant que je sache, on ne peut pas arriver directement à Poudlard, à partir de l'extérieur !
- Exceptionnellement, si… ! répliqua Sirius, en souriant. C'est pour ça que j'ai écrit à Dumbledore, pour qu'il puisse lever les protections qui entourent Poudlard. Alors, contentez-vous de dire "Poudlard"… ! »
Les trois adolescents s'avancèrent vers les flammes vertes.
«- Poudlard ! lancèrent-ils en chœur, avant de disparaître dans la cheminée.
- Allez, viens, Harry ! On y va… ! continua Sirius. Poudlard ! » ajouta-t-il, en direction du feu.
La sortie sur le Chemin de Traverse touchait à sa fin. Sirius, escortant toujours les quatre adolescents, semblait avoir retrouvé toute sa bonne humeur. Le petit groupe remontait tranquillement l'avenue à présent surpeuplée…
« Bon, vu qu'on est dans les temps, est-ce que ça vous dirait que je vous offre une glace chez Florian ? » suggéra Sirius.
L'idée ayant été approuvée à l'unanimité, ils prirent donc la direction de la boutique du glacier. Soudain, une violente explosion retentit quelque part derrière eux. Des cris terrorisés retentirent.
« Il manquait plus que ça… ! »marmonna Sirius, comprenant immédiatement ce qui se passait, avant de porter son regard inquiet sur les quatre adolescents qui l'accompagnaient.
Ginny paraissait interloquée, tandis que Ron et Hermione adressaient un regard angoissé vers Harry dont la main avait déjà plongée, par pur réflexe, dans la poche de son jean, pour s'emparer de sa baguette. Mais Sirius ne lui laissa pas le temps de la sortir.
«- Vous ne devez pas rester là ! commenta-t-il, d'une voix soucieuse, en prenant son filleul par le bras et en l'entraînant, suivit par les trois autres, le plus loin possible du lieu de l'explosion.
- C'est les Mangemorts, c'est ça… ? lâcha Hermione, en courant derrière Sirius.
- Oui… ! Au mieux… ! » répondit, sombrement, ce dernier, sans lâcher son filleul d'un pouce.
Le ton de Sirius n'ayant rien de rassurant, Hermione jeta nerveusement un regard vers l'endroit qu'ils venaient de quitter, avant de reporter vivement son attention sur ce qui se passait devant elle, préférant ne pas essayer d'imaginer ce qui se passait.
«- Harry ? Est-ce que ta cicatrice te… ? commença Sirius.
- Non ! Elle n'a pas réagie… ! assura l'adolescent.
- Bon, c'est déjà ça… ! Au moins, Voldemort n'est pas là… ! » soupira son parrain, en le lâchant enfin.
Se faufilant entre les sorciers paniqués, ils remontaient la rue pavée. Soudain, Sirius les fit obliquer sur la gauche.
«- Où est-ce qu'on va ? s'étonna Ron. Ce n'est pas le chemin du… !
- On ne part pas par le Chaudron Baveur, cette fois ! C'est sûrement ce qu'ils attendent qu'on fasse… ! répondit simplement Sirius. On avait envisagé une telle situation avec Dumbledore… ! »
La foule terrorisée était de plus en plus dense autour d'eux, alors qu'ils s'efforçait de gagner une sombre ruelle qui s'ouvrait sur leur gauche. Ginny fut bousculée par quelqu'un et fut ainsi séparée du groupe.
«- Ginny ! s'écrièrent Ron et Harry, en échappant à Sirius, pour ramener la sœur de Ron.
- Harry, Ron, non ! s'écria Sirius, en parvenant à arrêter Ron, avant d'être entraîné par le reste de la foule.
- Mais, ma sœur… ! protesta Ron.
- Elle ne risque rien… ! répliqua Sirius. Vous deux, courez jusqu'à la ruelle et attendez-moi près du numéro vingt… ! intima-t-il. Et surtout ne bougez pas de là… ! ajouta-t-il, en faisant demi-tour.
- Mais… ? » commença Hermione.
Sirius était déjà repartit. Elle soupira et se tourna vers Ron.
« Bon, n'a pas le choix… ! » commenta-t-elle.
Les deux adolescents parvinrent à gagner sans trop de problèmes la ruelle et ne s'arrêtèrent qu'une fois arrivés devant une petite maison en pierre aux volets clos peints en bleu clair et portant le numéro vingt. Ils s'immobilisèrent, hors d'haleine. De là où ils étaient, ils ne voyaient plus le Chemin de Traverse mais entendait toujours les cris de terreurs qui y régnaient.
«- Oh, la, la ! soupira Ron. En se laissant tomber sur les quelques marches qui menaient au perron de ladite maison. J'espère que Ginny et Harry vont bien… !
- J'espère aussi ! murmura Hermione, en jetant un regard inquiet vers l'endroit d'où ils venaient, avant de se laisser tomber à côté de son camarade. Et j'espère aussi que Sirius ne va pas tarder à revenir ! »
Tout en discutant, aucun d'eux ne remarqua la sombre silhouette qui se glissa furtivement de l'ombre d'une maison voisine avant de se ruer vers le Chemin de Traverse.
* * * * *
« Ginny ? cria Harry, essayant de se frayer un chemin dans la foule plus que paniquée de sorciers qui l'entourait. Ginny ! » s'exclama-t-il, apercevant enfin un éclat roux, à quelques mètres sur sa droite.
Au moment où il s'avançait vers elle, une légère douleur lui traversa le front. Sa cicatrice ne lui faisait pas assez mal pour le gêner mais ça ne lui plaisait pas du tout.
« Si Voldemort était dans le coin, ma cicatrice me ferait beaucoup plus mal que ça… ! » songea-t-il.
Mais ce moment d'inattention lui valut de perdre la trace de Ginny.
« Et mince ! » grommela-t-il, en continuant toute fois à avancer, inconsciemment, à "contre-courant" du flot grouillant de sorciers.
La douleur avait disparue mais Harry n'était pas, pour autant, beaucoup plus rassuré. Il avait un mauvais pressentiment… Il devait retrouver Ginny au plus vite.
« Harry ! »
Il fut violemment projeté au sol. Au même moment, une lueur écarlate passa au dessus de lui, le frôlant de peu. Harry, surpris et un peu sonné par le choc, essaya de se relever mais il eut alors l'impression qu'une force invisible l'obligeait à rester immobile. Il n'aimait pas ça du tout mais, un étrange sentiment, tout au fond de son être, le fit se détendre un peu et accepter cette puissance implacable, quelle qu'elle soit, qui le maintenait. Relevant la tête, il aperçut un gros chien noir passer bondir au dessus de lui, et se jeter sur une sombre silhouette qui se tenait devant lui, baguette à la main, alors qu'il lâchait un nouveau sortilège, sur Harry.
« Endoloris ! »
Le chien noir retomba lourdement sur le Mangemort, qui s'écroula sur le sol, sans parvenir à faire dévier le sortilège. Ce qui se passa échappa alors totalement à l'adolescent. Au moment où il allait être touché par le sortilège, il éprouva, une fois de plus, cette puissance qui l'entourait et, au lieu de ressentir de la douleur (infligée par le sortilège Doloris, un sortilège impardonnable, qu'utilisaient régulièrement Voldemort et ses partisans, les Mangemorts.), un sentiment de bien-être l'envahit tandis que le sortilège était brutalement dévié pour finir sa course dans un mur.
Une petite détonation retentie, faisant Harry relever la tête. Le Mangemort venait de transplaner… Et, presque aussitôt, la force invisible qui maintenait l'adolescent au sol disparue. Mais il ne s'en rendit compte que quelques secondes plus tard. Il entendit alors un "pop" et leva les yeux vers Sirius qui se tenait à la place exacte que le chien noir occupait quelques secondes plus tôt.
«- Tu n'as rien ? s'enquit il en aidant don filleul à se relever.
- Non, ça va… ! assura Harry. Et où est Ginny ?
- Je suis là ! intervint la voix timide de la jeune fille, derrière lui.
- Je l'ai retrouvé, juste avant toi… ! expliqua Sirius. Bon, maintenant que je vous ai sous la main, on ferait bien de partir d'ici… ! » ajouta-t-il.
Harry réalisa alors que, mise à part eux, la large rue pavée était, à présent, déserte.
«- Sirius, où sont Ron et Hermione ? s'inquiéta Harry.
- Ils vont bien… ! D'ailleurs, on va les rejoindre ! » assura son parrain avant de les entraîner vers la ruelle qu'ils avaient, initialement, prévus de prendre.
Aucun d'eux ne remarqua la sombre silhouette qui les observait, le regard brillant, avant de disparaître dans un bruissement d'étoffe.
* * * * *
«- Harry, Ginny ! s'exclama Ron, en se levant d'un bond, en les apercevant.
- Vous n'avez rien ? s'inquiéta Hermione. On se faisait un sang d'encre… !
- Nous avons eut un petit contre-temps ! expliqua Sirius. Allez, on y va… !
- Et comment on fait pour rentrer ? se renseigna Ginny.
- Par la poudre de cheminette… ! » se contenta de répondre Sirius avant d'aller frapper à la porte de la maison aux volets bleus clairs, sans lâcher l'épaule de Harry.
Ron, Hermione et Ginny échangèrent un regard inquiet puis le suivirent. La maison paraissait déserte. Mais, au bout d'un instant, la porte s'ouvrit sur un sorcier portant une longue robe bleue nuit. Il ne posa pas de question en les voyant et s'écarta pour les laisser entrer.
«- Salut Mondingus… ! lança Sirius.
- Salut vieux ! Ca faisait un baille… !
- Ouais, depuis l'année dernière… ! rétorqua Sirius, alors que la porte se refermait derrière eux. Au fait, je te présente, Ron et Ginny Weasley, Hermione Granger et… !
- Harry Potter ! compléta le dénommé Mondingus, en posant les yeux sur le front de l'adolescent, ou sur sa cicatrice pour être plus précis. Mais, même sans la cicatrice, je l'aurai reconnu… ! ajouta-t-il en souriant. Il ressemble tellement à James…, à part les yeux… ! Pour les deux Weasley non plus, ce n'était pas trop dur à deviner… ! reprit-t-il, parlant des cheveux roux flamboyant qui faisaient la particularité des membres de la famille Weasley. Oh, je manque à toute politesse… ! Je suis Mondingus Fletcher… ! » se présenta-t-il.
Les quatre élèves le saluèrent poliment. "Mondingus Fletcher" ? Harry se rappela avoir Dumbledore prononcer ce nom lorsqu'il avait demandé à Sirius, après le retour de Voldemort, de rassembler "tous les Anciens". L'adolescent se détendit, l'observant plus en détail tandis que Mondingus discutait avec Sirius qui lui expliquait ce qui c'était passé. Il était assez massif, avec de courts cheveux châtains et des yeux gris vifs et alertes.
«- Bon, alors, je ne vais pas vous retenir plus longtemps… ! Plus tôt ils seront rentrés chez eux, mieux ça sera… !
- Hum ! Mais je peux t'emprunter Mégalo pour envoyer un Hibou- Express à Dumbledore ?
- Bien sûr, Sirius, fait comme chez toi… ! assura, avec un grand sourire, Mondingus. Vous voulez boire ou manger quelque chose, tous les quatre ? ajouta-t-il à l'adresse des quatre adolescents qui échangèrent un regard perplexe, tandis que Sirius s'éloignait.
- Euh, non merci… ! répondit Hermione.
- Euh, Mr Fletcher… ?
- Appelle-moi Mondingus ! l'invita ce dernier.
- Euh… ! Mondingus…, qui c'est Mégalo ? demanda Ginny, gênée.
- Oh… ! C'est mon hibou… ! répondit le sorcier, avec un petit rire. En fait, il s'appelle Mégalomane !
- Drôle de nom pour un hibou… ! commenta Ron.
- Eh, tu crois que Coquecigrue c'est mieux… ? rétorqua Hermione.
- j'te signale que c'est Ginny qui lui a donné ce nom et qu'il refuse d'obéir à un autre… ! s'emporta Ron.
- Eh ! Temps mort, les gars ! intima Harry, avec irritation, voyant venir une nouvelle dispute.
- Merci bien pour le "gars" ! protesta Hermione.
- C'est une expression… ! C'est tout… ! répliqua Harry avec impatience. Je… !
- C'est bon, on peut y aller ! lança Sirius en revenant alors, mettant fin à la discussion.
- Tout est réglé avec Dumbledore… ? lui demanda Mondingus.
- Oui, oui, c'est bon… ! Et j'en ai envoyé un autre aux Weasley… ! Mégalo se charge des deux lettres… !
- Pourquoi tu as écrit à mes parents… ? s'étonna Ron.
- Parce que vous ne retournez pas au Terrier… ! Ca serait trop risqué, autant pour Harry que pour vous tous… ! On avait prévu que, si ça tournait mal, je vous envoyais à Poudlard et Arthur et Molly nous expédieraient vos affaires là-bas… !
- Donc, on va à Poudlard… ! conclut Harry.
- Exactement… ! Bon, Mondingus, on utilise ta cheminée… !
- Pas de problème ! J'l'avais déjà allumé ! rétorqua, amusé, Mondingus, avant de les conduire au salon, où, une fois près de la cheminée où brûlait un feu ardent, il prit un petit sac de cuir. Bon, à une prochaine fois, vieux… ! ajouta-t-il à l'adresse de Sirius.
- Ouais ! J'pense qu'on se reverra bientôt ! commenta Sirius. Bon, on y va par petits groupes, ça sera plus sûr… !
- D'accord ! approuvèrent les quatre adolescents. Au revoir, Mondingus… !
- Bye ! Et passez de bonnes "vacances" à Poudlard… ! »
Sur ce, il jeta une poignée de poudre scintillante dans la cheminée et les flammes devinrent aussitôt vertes. Harry rangea ses lunettes dans sa poche et se laissa entraîner par Sirius vers le foyer.
«- Bon, Ginny, Ron et Hermione, vous y allez les premiers… !
- D'accord… ! Et on dit quoi… ? se renseigna Hermione. Car, autant que je sache, on ne peut pas arriver directement à Poudlard, à partir de l'extérieur !
- Exceptionnellement, si… ! répliqua Sirius, en souriant. C'est pour ça que j'ai écrit à Dumbledore, pour qu'il puisse lever les protections qui entourent Poudlard. Alors, contentez-vous de dire "Poudlard"… ! »
Les trois adolescents s'avancèrent vers les flammes vertes.
«- Poudlard ! lancèrent-ils en chœur, avant de disparaître dans la cheminée.
- Allez, viens, Harry ! On y va… ! continua Sirius. Poudlard ! » ajouta-t-il, en direction du feu.
