Chapitre 6 : Bienvenu à Poudlard !

« Ah enfin… ! »

Harry, toujours en compagnie de Sirius, venait d'"atterrir" dans une pièce aux contours plus que flous mais où les couleurs rouge et or dominaient. Harry se hâta de remettre ses lunettes, et eut aussitôt la confirmation qu'il se trouvait bien à Poudlard… ! Dans le bureau du professeur McGonagall, pour être plus précis… ! Et un petit comité les y attendaient, visiblement avec anxiété. L'air soucieux de Dumbledore, McGonagall, Hagrid et Madame Pomfresh (l'infirmière de l'école) n'échappa pas à Harry.

«- Bonjour Harry ! lança Dumbledore dont les yeux bleus retrouvaient leur scintillement habituel derrière ses lunettes en demi-lune.

- Bonjour professeurs… ! répondit l'adolescent, à l'attention des adultes (excepté Sirius) rassemblés là.

- Bienvenu à Poudlard, Potter ! ajouta McGonagall. Et sachez que nous sommes plus que rassurés de vous retrouver en un seul morceau, après ce qui c'est passé sur le Chemin de Traverse… !

- D'ailleurs, en parlant de ça, vu qu'aucun d'eux n'a été blessé, ma présence est, peut-être, un peu superflue… ! commenta Madame Pomfresh. Donc, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, Mr le Directeur, je vais retourner à l'infirmerie… !

- Mais allez-y, Pompom ! lui répondit tranquillement Dumbledore. Et maintenant que nos "jeunes amis" sont arrivés et en parfaite santé, je suggère qu'on les laisse rejoindre la tour des Gryffondor… ! Par contre, Minerva, auriez-vous l'amabilité d'y accompagner Mr Weasley, sa sœur et Miss Granger… ? J'aurai deux mots à dire à Harry, et Sirius se chargera de le raccompagner… ! Et, Hagrid, je viendrais vous voir quand j'en aurai fini avec Harry… ! » ajouta-t-il à l'adresse du demi-géant qui approuva d'un signe de tête avant de quitter la pièce avec un vague "salut", aussitôt suivit par Ron, Hermione et Ginny escortés par leur responsable. Les trois adolescents adressèrent un dernier regard entendu à leur ami qui leur répondit par un sourire, avant que la porte ne se referme sur eux.

Harry jeta un bref regard au directeur de Poudlard. L'adolescent avait toujours eut une relation privilégiée avec le vieil homme et il n'en avait comprit la raison que l'année précédente… : Albus Dumbledore était son arrière-grand-père… ! Rien que ça… !( ironie, ironie… !) Le plus grand sorcier des temps modernes était un membre de la famille de l'adolescent… ! En tout cas, cette révélation avait décider Harry à se lancer dans une recherche sur les origines de sa famille…

Harry revint à la réalité lorsque Dumbledore prit la parole.

« Bon, j'pense que tu peux t'asseoir, Harry ! suggéra Dumbledore, en lui désignant une chaise. Même si je n'en ai pas pour longtemps… ! » ajouta- t-il, en s'installant sur un coin du bureau pour faire face au jeune garçon.

Harry obtempéra et réalisa alors qu'il était seul avec le directeur…

«- Sirius est partit ? s'étonna-t-il.

- Oh, il est dans le couloir… ! répondit Dumbledore. Il t'y attendra… ! Mais plongé dans tes pensées comme tu étais, tu ne t'ai même pas rendu compte de son départ… ! » ajouta-t-il, avec un petit sourire.

Harry eut un léger sourire. Depuis le temps, il s'était habitué au fait que Dumbledore le connaissait mieux que quiconque et était aussi la personne qui parvenait, vraiment, à le comprendre, quelque soit les circonstances… C'était surtout pour cela que Harry lui donnait toute sa confiance (ce n'est pas qu'il ne faisait pas confiance à ses amis, bien au contraire, mais aucun d'eux ne pouvait, réellement, le comprendre…). Depuis toujours, un lien s'était établit entre le directeur et l'élève. Et la confiance de Dumbledore était une des choses qui comptaient le plus pour Harry.

Il se rappela la fois, où en seconde année, Ron et lui, ayant manqué le Poudlard Express en ne pouvant pas accéder à la Voie 9 ¾, lieu, exclusivement accessible aux sorciers, d'où partait, et arrivait, le train qui faisaient la navette entre Poudlard et la Gare de King's Cross, à Londres. Ce jour-là, ils avaient, sur un coup de tête, pris la voiture volante du père de Ron, pour rejoindre Poudlard. L'arrivée avait été des plus mouvementées et ils s'étaient écrasés sur le Saule Cogneur (un arbre extrêmement violent qui "attaquait", à coup de branche, quiconque s'en approchait. Les deux amis s'étaient alors fait prendre par Rogue (le professeur de Potion de l'école et le directeur de Serpentard) qui les avait traînés dans son bureau, avant d'aller chercher Dumbledore et McGonagall. Harry se souvenait parfaitement du sentiment de malaise qu'il avait ressentit devant la déception qui perçait dans la voix du directeur lorsqu'il leur avait demandé, calmement, ce qui leur avait prit de faire ça…

«- Harry… ! commença Dumbledore, en le sortant, une fois de plus, de ses réflexions.

Bon, j'ai plusieurs mises au point à faire… ! Alors, tu préfères que je commence par quoi, les bonnes ou les mauvaises… ?

- Euh, les bonnes… !

- Bon… ! Alors, je n'ai pas besoin de te signaler que tu changes, désormais, de responsable légal… ! commença-t-il, en souriant. Je pense que tu dois te douter que les Dursley en ont été des plus enchantés d'apprendre qu'ils n'auraient plus à s'"occuper" de toi… !

- Et moi donc… ! commenta Harry, avec un large sourire. Donc, c'est sûr, cette fois, que je vais aller vivre avec Sirius pour les vacances ?

- Oui, en effet… ! On a déjà pris toutes les dispositions nécessaires pour que tu puisse y aller sans que cela représente un quelconque danger pour qui que se soit… ! Et puis, tu sera plus en sécurité chez quelqu'un de notre monde que chez les Moldus… ! Donc, avec Sirius, on s'est mis d'accord pour que tu restes à Poudlard pendant la plupart des vacances, sauf celles d'été… ! Et tu comprendras bien assez tôt pourquoi… ! ajouta, précipitamment, le directeur en voyant qu'il allait dire quelque chose. Sinon, en ce qui concerne ce qui c'est passé sur le Chemin de Traverse…, tu as eu, une fois de plus, beaucoup de chance… ! Je ne sais pas comment Voldemort a eu vent de ta présence, car seuls Sirius, Molly et Arthur étaient au courant… ! Mais peut-être que, par le plus grand des hasards, un de ses partisans, ou un de leurs enfants, se trouvait sur le Chemin de Traverse et, t'apercevant, est allé prévenir Voldemort… ! Car, d'après mes renseignements, aucune attaque n'était prévue à ce jour… ! Mais, comme tu as pû le découvrir, nous avions établit un "plan B" au cas où une telle situation se produirait… ! »

Harry ne répondit pas. Il repensa à la force qui l'avait protégé (il ne voyait pas d'autre mots pour décrire ce qui c'était passé) et se demanda, un moment, s'il devait en parler à Dumbledore.

«- Par contre, je suppose que tu n'avais pas la pierre sur toi… !

- Ben, non… ! avoua Harry. C'est pas ce qu'il y a de très pratique de se balader avec une pierre, même si elle ne pèse pas bien lourd… ! Et je ne pensais pas que… !

- Oui, je m'en doute bien… ! C'est pourquoi j'ai réfléchit à un moyen qui te permettrait de la garder sur toi en permanence… ! Dans le livre "Sorts et contre-sorts anciens ou oubliés", tu devrais trouvé, à la page 20, si je m'en souviens bien, un sortilège qui te permettrait de transformer cette pierre en une médaille que tu pourrai, ainsi, garder sur toi, de façon discrète et sans que cela ne te gêne en rien… ! D'accord ?

- Oui, je ferais ça… ! assura Harry.

- Et, enfin, je voulais te prévenir que Sirius avait prévu de te faire sortir de Poudlard, pour un après-midi, durant le mois à venir… !

- Pourquoi faire… ? s'étonna l'adolescent.

- Ah ça, tu verras bien par toi-même… ! répondit, en souriant, Dumbledore. Mais, j'ai pris toutes les dispositions pour que vous puissiez le faire en toute tranquillité… ! Ah oui, tant que j'y pense, tu as commencé à réfléchir sur le livre que t'a donné Sirius ?

- Euh non, pas encore… ! répondit l'adolescent.

- Commence à y travailler le plus tôt possible, Harry… ! Ca pourrait te servir… ! Et intéresse-toi aussi aux livres que nous t'avons offerts… ! Tu y trouvera sûrement des choses qui pourraient t'être utiles… ! Ah oui, sinon, et cette fois, c'est la dernière chose, j'ai jugé préférable de vous mettre, à tes deux amis et toi, un cours intensif de Défense Contre les Forces du Mal… !

- D'accord… ! Et, d'ailleurs, en parlant de ça, c'est toujours Serra qui nous fera cours cette année ou… ?

- Non… ! répliqua, sombrement, Dumbledore. Malheureusement, comme ses prédécesseurs, Le professeur Serra n'a pas pû poursuivre son travail… ! Une semaine après le début des vacances, il a été victime d'une attaque de Mangemorts… ! »

Harry garda le silence, gêné.

«- Mais, je te rassure, j'ai déjà trouvé quelqu'un pour le remplacer… ! Et, à mon avis, celui-là devrait tenir au moins pour les deux prochaines années… ! Et, je te rassure, ce n'est pas le professeur Rogue… ! ajouta-t-il, ses yeux bleus pétillant à nouveau, l'air amusé, répondant à la question muette que se posait l'adolescent (tout le monde à Poudlard savait que Rogue lorgnait, depuis toujours, la place de professeur de Défense mais que, jamais, Dumbledore ne la lui avait donné…, au grand soulagement des élèves qui avaient déjà à le supporter en Potions… !). Mais tu le découvrira, en même temps que les autres lors du banquet du premier septembre… ! conclut-il. Allez, maintenant, file… !

- J'y vais… ! confirma Harry en se levant. Au revoir, professeur… ! ajouta-t-il, en ouvrant la porte.

- Passe une bonne fin de journée, Harry… ! » lui répondit, en souriant, le directeur.

La porte se referma derrière l'adolescent. Dumbledore soupira, amusé.

« Tel père, tel fils… ! » murmura-t-il, songeur.

* * * * *

«- Eh, Sirius… ! lança, joyeusement, Harry, en arrivant dans le couloir.

- Ah, Harry ! Enfin sortit à ce que je vois… !

- Ben, oui… ! Désolé de t'avoir fait attendre… !

- Oh, c'est rien… ! Allez, je te raccompagne à la Tour des Gryffondor ! »

Tous deux s'avancèrent dans le couloir, silencieux. Finalement, Harry se décida à briser ce silence.

«- Dumbledore m'a dit que tu avais l'intention de me faire sortir de Poudlard pendant les vacances… ! Tu… ! »

Sirius s'assombrit, l'espace d'une fraction de seconde, alors qu'il se figeait soudain. Puis, reprenant contenance, il adressa un sourire mystérieux à son filleul.

« Et bien, tu le verras quand on y sera… ! » rétorqua-t-il, refusant visiblement d'en dire plus.

Harry ne répondit pas, songeur. La réaction de son parrain ne lui avait pas échappée…

« Une chose est sûre, en tout cas… ! songea-t-il. Quel que soit l'endroit où il veut m'emmener, aborder le sujet le rend mal à l'aise… ! On dirait qu'il essaye de ne pas y penser et pourtant, il veut me faire sortir de Poudlard pour aller là-bas… ! »

La curiosité de l'adolescent avait été accrûe par la réaction et la réponse de Sirius. Mais il resta silencieux, tandis qu'ils repartaient en direction de la Tour des Gryffondor. Chemin faisant, Harry repensa, sans trop savoir pourquoi, à ce qui s'était passé sur le Chemin de Traverse, et à ce "je-ne-sais-quoi" qui l'avait protégé du sortilège Doloris.

«- Sirius… ! commença-t-il.

- Hum… ? répondit-il, l'air songeur.

- Ben, tu sais, sur le Chemin de Traverse… ! Quand le Mangemort a attaqué…, est-ce que…tu aurai vu quelque chose de…bizarre, d'inhabituel… ? »

Sirius se tourna vers lui, l'air profondément surpris.

«- Qu'est-ce que tu veux dire par là… ? s'étonna-t-il.

- Ben, tu n'as rien vu de…particulier… ? insista Harry, gêné.

- Non… ! A part le Mangemort et toi qui était au sol, c'est tout… ! Pourquoi… ?

- Je… ! Enfin, c'est juste que… ! Tu n'as pas vu quand le sortilège Doloris a soudain été dévié… ?

- Non… ! répliqua Sirius, les sourcils froncés. Pourquoi, qu'est-ce qui s'est passé… ?

- Je ne sais pas… ! marmonna Harry, commençant à regretter d'avoir abordé le sujet. Mais quelque chose, juste avant l'attaque du Mangemort m'a projeté au sol et m'a obligé à rester immobile… ! Puis, au moment où je croyais que j'allais être touché par le sortilège, il a soudainement été dévié par cette puissance qui m'entourait… ! Et, bizarrement, je n'avais pas peur, comme si je savais qu'elle ne me ferait pas de mal, comme si c'était une sorte de vieille connaissance perdue de vue, ou un truc du genre… ! »

Il s'interrompit, mal à l'aise, en constatant que Sirius paraissait assez déconcerté.

«- Je sais que c'est idiot… ! reprit-il précipitamment. Je ne sais pas pourquoi je t'ai raconté ça… !

- Ce n'est pas idiot Harry, seulement c'est… curieux… ! répondit Sirius. Je ne sais pas ce qui a pû se passer mais je peux t'assurer que je n'ai rien vu d'un tant soit peu anormal, excepté le Mangemort… ! Mais je te crois, Harry, si tu me dis qu'il y avait quelque chose… ! Mais je me demande bien ce que ça pouvait être… ! A moins que… ! Dis-moi, tu avais ta pierre avec toi ?

- Non, justement… ! Cette fois ça ne pouvait pas être un des effets secondaires de la pierre car je ne l'avais pas sur moi… ! répliqua Harry.

- Dans ce cas, je ne vois vraiment pas ce qui… !

- Mot de passe… ? »

Tous deux s'interrompirent, pour réaliser que, sans s'en rendre compte, ils étaient arrivés dans le couloir menant à la Tour des Gryffondor et se trouvaient, à présent devant un portrait représentant une "grosse" ( mais pas au même point que Dudley, en tout cas) femme vêtue d'une large robe rose. Celle-ci, appelé communément la Grosse Dame gardait l'accès à la Salle Commune de Gryffondor, ne laissant passer que sur présentation du mot de passe.

« Patte de velours… ! » lâcha Sirius.

Harry haussa les sourcils mais s'engouffra, à la suite de Sirius, dans le passage que dégagea le portrait en pivotant de côté. Tous deux pénétrèrent dans une vaste pièce où les couleurs rouge et or de Gryffondor dominaient (normal, à vrai dire). La "porte" se referma derrière eux.

«- Bon, Harry, je te laisse là… ! lança Sirius. On se voit se soir, à la Grande Salle… ! ajouta-t-il.

- D'accord… ! Et merci de m'avoir accompagné… !

- Oh, mais c'est normal… ! »

Sur ce, il quitta la pièce, laissant Harry seul au milieu des fauteuils confortables qui meublaient la pièce, rassemblés en demi-cercle autour de l'âtre de la vaste cheminée au manteau sculpté et orné de fils d'or. Le reste de la pièce était occupée par des tables, entourées d'autres fauteuils. Harry remarqua que, sur l'une d'elles, était posé un jeu d'échec… ! Visiblement, leurs affaires étaient déjà arrivées car Ron avait déjà ressortit son échiquier… !

Depuis toujours, Harry avait toujours considéré Poudlard comme son vrai foyer, comparé à Privet Drive. Si bien que ce fut avec un large sourire, qu'il traversa la pièce, vers une des deux portes qui s'ouvraient dans le mur du fond. Il s'engagea rapidement dans l'escalier en colimaçon qui menait aux dortoirs des garçons. Il s'arrêta devant une porte qui était légèrement entrouverte et il pénétra dans la petite pièce où était disposée cinq lits à baldaquins rouges.

« Ah, Harry… ! Pas trop tôt… ! s'exclama Ron, en interrompant son rangement. Je me demandais quand tu reviendrai… ! Mes parents nous ont envoyés nos affaires… ! » ajouta-t-il, désignant du menton ses affaires, posées sur son lit.

Harry sourit en découvrant ses propres affaires, déposées au pied de son lit.

«- Dès que j'ai vu ton échiquier, dans la Salle Commune, je me suis douté que nos affaires étaient arrivées… ! répondit Harry.

- Hum… ! D'ailleurs, en parlant de ça, si on se faisait une partie, quand on aura fini de ranger nos affaires ? proposa Ron.

- Ouais, pourquoi pas… ! » approuva son camarade, avant de rejoindre son lit.