Salut tout le monde… !

Bon, avant tout, j'remercie infiniment Hermione 359, Clem, Popov et dumbledore, pour leurs reviews… ! Merci aussi à ceux qui me lisent sans laisser de review… ! Sinon, pour Hermione 359, Clem, Popov et Dumbledore, j'vous ai laissé un petit mot à la fin…

Sinon, oui je sais que ma fic "HP et son(un) autre passé bloque toujours… ! Donc, j'crois que je vais tout reprendre dès le début avec… !

Alors, me revoilà avec le chapitre 9…. ! J'espère que vous allez aimer… ! Mais avant, commençons par les choses sérieuses…, j'ai nommé, le Disclaimer… !

Disclaimer : Bon, comme toujours, les personnages ne sont pas à moi, mais à JKR… !

Titre : Harry Potter et ses Anges gardiens

Auteur : Cécilia

Résumé du chapitre précédent : Premier jour de stage… ! Les élèves font plus amples connaissances avec les joueurs… ! Les Gryffondor passent la journée à s'amuser avec Krum, Troy et Verpey… ! Arrive le moment de la sélection où Hermione, Dean et Seamus accèdent, sans problème, aux postes vacants de l'équipe…

Résumé de ce chapitre : Sirius emmène Harry pour la première partie de leur sortie…

Allez, bonne lecture… ! (enfin, j'espère…)

Chapitre 9 : "Sortie surprise" et souvenirs

Des arbres, des arbres partout, à perte de vue… L'obscurité rend les lieux encore plus lugubres, menaçants, étouffants. Un mouvement soudain. Des bruits de pas, quelqu'un qui avance précipitamment.

Un bipède…

Cette pensée traverse l'esprit rusé de la créature qui, précautionneusement, s'avance, de sorte qu'elle aperçoit, fugitivement, en contrebas, une mince silhouette qui cours entre les arbres.

Une proie facile… ! Et intéressante… !

Il serait facile d'en finir avec ce "bipède", mais la créature qui l'observe ne bouge pas, hésitante. Elle n'amorce pas un geste agressif envers le jeune homme qui se trace un chemin au cœur de cette forêt où bien des gens n'oseraient pas s'aventurer. Elle se contente de le suivre, silencieusement.

Tu ne dois pas céder à tes instincts… ! intervint une autre voix. Tu dois être plus fort qu'eux… ! Il va avoir besoin de ton aide… ! Pour trouver ce qu'il est… !

Pourquoi faire ?

Il est seul, il l'a toujours été… ! Et sa personnalité s'accorde avec la tienne… !

La créature continuait à suivre, passant lestement d'un arbre à l'autre, sans un son, ce qu'elle considérait comme une "proie", se rapprochant peu à peu de la silhouette qui courrait en dessous d'elle.

Il ne manque pas de courage pour s'aventurer jusque là… ! songea-t- elle.

Ca n'en fait aucun doute… ! Il en a plus que quiconque peut l'imaginer… !

* * * * *

Dans le dortoir des garçons de sixième année de Gryffondor, Harry se réveilla en sursaut, habité, une fois de plus, par l'étrange sentiment de bien être qu'il avait ressentit la veille. Mais, une fois de plus, son rêve lui échappait, ce dont il s'en rappelait était confus et embrouillé, trop vagues pour lui rappeler quoi que ce soit.

Harry soupira et attrapa ses lunettes sur sa table de chevet et, jetant un regard à sa montre, découvrit qu'il était déjà neuf heures passées. Mais le dortoir était toujours aussi silencieux, exceptés les habituels ronflements de Neville. Visiblement, tout le monde tenait à profiter du fait que le stage ne se poursuive pas aujourd'hui pour faire la grasse matinée. Mais Harry, lui, savait qu'il ne pouvait pas espérer faire de même… Il avait toujours eu des nuits courtes ou agitées et maintenant qu'il était réveillé, il ne pourrait jamais retrouver le sommeil, surtout maintenant que le fait que Sirius devait venir le prendre à quatorze heures lui revenait à l'esprit.

Songeur, il passa les bras derrière sa tête, fixant distraitement le plafond, se demandant ce que Sirius lui réservait comme "surprise"…

Au bout d'un moment de longues et vaines réflexions, il soupira à nouveau et prit le premier livre qui lui tombait sous la main : Comment devenir un Animagus. Il l'ouvrit, tout en songeant qu'il devrait commencer à envisager, sérieusement, à s'y mettre, car Sirius lui avait bien laissé sous-entendre que ça prenait du temps. Les Maraudeurs avaient mis trois ans avant d'y arriver…, alors sachant que son père, qui était pourtant d'après les dires, imbattable en Métamorphose, avait eu besoin de trois ans, laissait penser à Harry qu'il lui en faudrait sûrement beaucoup plus… Finalement, réalisant que penser à ça n'arrangeait en rien ses coups de cafard qui revenaient en force ces derniers temps, il abandonna son idée de lecture, remit le livre dans sa valise et se leva.

Il avait besoin de se changer les idées, et la seule chose qui avait le don de lui faire oublier, momentanément du moins, ses soucis, c'était le Quidditch. Il se changea donc rapidement, attrapa son Eclair de Feu II et quitta le dortoir. Il savait que Dumbledore n'approuverait certainement pas cette idée de sortir, seul, dans le Parc, sans prévenir qui que se soit, mais ce besoin irrésistible de voler chassa bien vite ses remords, alors qu'il atteignait le Parc qu'il traversa rapidement, le balai sur l'épaule. Et puis, il avait l'intime conviction, au plus profond de lui, qu'il ne risquait rien.

Une fois dans le stade de Quidditch, il se hâta d'enfourcher son balai et quitta rapidement la terre ferme, et ses soucis. Ne songeant plus qu'à s'enivrer de sensations, il se lança dans un enchaînement de piqués vertigineux, de redressements de dernière minute en rasant la pelouse du stade, de montée soudaine en chandelle, de louvoiements et de soudaines pointes de vitesse d'un bout à l'autre du terrain. Libéré de toute pression, de toute inquiétude, seul avec lui-même, il ne vit pas la sombre silhouette qui l'observait, tapie dans l'ombre des tribunes ni le rapace qui survolait, de très haut, le terrain, fixant, de ses yeux brillants, le joueur solitaire qui noyait ses soucis dans l'ivresse que le vol lui prodiguait.

Ce que Harry ignorait également c'est que, tout comme lui, vingt ans plus tôt, un autre adolescent de seize ans avait trouvé le même échappatoire… Inconsciemment, il suivait les mêmes principes que James Potter. Il ignorait, ou du moins n'en n'avait-il pas conscience, que, plus que jamais, il suivait les traces de son père… Mais peut-être ce l'une des raisons qui l'avait poussé à venir voler, en cette douce matinée d'août, en ce lieu où s'étaient déroulés tant de matchs, perdus ou gagnés, lieu de libération des âmes et des esprits…

Il était près de treize heures lorsque Harry quitta enfin le stade. Epuisé, mais parfaitement serein et libre de tout souci, l'adolescent se décida à rejoindre le "monde civilisé". Il ne croisa personne, tandis qu'il rejoignait la Tour des Gryffondor. Mais, à peine avait-il mit le pied dans la Salle Commune, Ron et Hermione l'assaillirent.

«- Où est-ce que tu étais… ?

- On était mort d'inquiétude… ! T'aurais pu, au moins nous laisser un mot… ! s'indigna Ron.

- Désolé, mais j'avais besoin de me changer les idées… ! se défendit Harry.

- Quand on te cherchait, on a rencontré Dumbledore qui nous a dit que ce n'était pas la peine de s'inquiéter pour toi et que tu avais besoin d'être un peu seul avec toi-même… ! reprit Hermione, d'une voix plus douce. Alors, comme à midi tu n'étais toujours pas revenu, on t'a gardé quelque chose à manger… !

- Merci… ! » se contenta de répondre Harry avec gratitude, en réalisant alors que, depuis la veille au soir, il n'avait rien mangé.



Peu avant quatorze heures, Harry laissa, à nouveau, ses amis, pour gagner le Hall. Mais là, il y découvrit Dumbledore qui, visiblement, l'attendait.

«- Alors Harry, satisfait de ta petite "virée" matinale ? lui lança-t- il, d'une voix douce.

- Oui… ! répondit l'adolescent, se demandant toujours comment le directeur faisait pour être au courant de tout ce qui se passait à Poudlard. J'avais besoin de me changer les idées… !

- Je comprends très bien, Harry… ! Seulement, ce n'était peut-être pas très prudent de sortir, sur un coup de tête, seul, dans le Parc… !

- Professeur, je suppose que vous n'êtes pas là uniquement pour me dire ça, j'me trompe ? commenta le jeune homme en lui adressant un regard en biais.

- En effet… ! admit le directeur dont les yeux bleus brillèrent de plus belle derrière ses lunettes en demi-lune. Perspicace en plus de cela, Harry… ! Bon, je devais voir Sirius avant qu'il ne t'emmène pour votre petite "sortie"… ! Alors…, pourquoi on irait pas à sa rencontre, jusqu'à l'entrée de Poudlard… ?

- Pourquoi pas… ! commenta Harry, avec bonne humeur, avant de suivre le directeur vers la sortie.

- Tiens, je vois que tu as adopté le sort de la médaille, comme je te l'avais suggéré… ! observa, d'un ton léger, Dumbledore, alors qu'ils traversaient le Parc.

- Oui… ! C'est, quand même, bien plus pratique… ! répliqua Harry.

- Hum… ! Tiens, j'crois qu'on n'aura pas besoin d'aller plus loin… ! » reprit-il, en désignant la personne qui venait vers eux.

Harry fut surpris de voir l'expression de son parrain dont les yeux rougis contrastaient avec le sourire qu'il afficha en les apercevant.

«- Bonjour Albus ! Salut Harry ! lança-t-il en les rejoignant. Dis, tu n'étais pas sensé m'attendre dans le hall… ?

- Si, mais je lui ai proposé qu'on aille à ta rencontre… ! intervint le directeur.

- Hum… ! Alors, tout est en ordre… ?

- Oui… ! assura le directeur. Je sais Harry que tu n'aime pas les Portoloins, mais je vous en ai préparé un… ! ajouta-t-il, tendant à Sirius une théière ébréchée( les Portoloins étant en fait déguisés en objets "bons pour la casse", afin d'éviter, ou du moins de limiter le risque qu'un Moldus y touche, par inadvertance…). Il sera opérationnel une fois que vous serez hors de Poudlard… !

- D'accord… ! Donc je ramènerai Harry vers cinq heures… ! commenta Sirius. Alors, Harry, on peut y aller… ?

- Sirius, tu es sûr que ça va… ? s'inquiéta l'adolescent.

- Oui, ne t'en fait pas pour ça… ! assura son parrain d'un ton qu'il voulait le plus convainquant possible. Alors, on peut y aller… ?

- Oui… ! Bien sûr… ! répondit Harry, renonçant à demander où ils allaient car sachant très bien que Sirius ne répondrait pas.

- Alors, dans ce cas, on y va… ! conclut Sirius. A tout à l'heure… ! lança-t-il, à l'adresse du directeur.

Harry partit à la suite de son parrain. Tous deux marchèrent en silence un moment. Finalement, Sirius soupira douloureusement et prit la parole.

«- Tu sais, Harry, pourquoi j'ai choisi ce jour-là en particulier pour te faire sortir… ?

- Ben, on avait pas de stage aujourd'hui… ! observa l'adolescent en guise de réponse.

- Pas seulement pour ça… ! répliqua Sirius, perdu dans ses pensées. Mais c'est aussi parce que c'est un jour un peu particulier… ! Et j'ai pensé que le jour où il aurait dû avoir ses trente-sept ans était l'occasion idéale pour te montrer…certaines choses… ! »

Harry se figea, pensant comprendre l'allusion.

« - C'est vraiment le jour de l'anniversaire de mon père… ? demanda-t- il.

- Oui… ! confirma Sirius. Je voulais profiter de cette occasion… pour te montrer, entre autre…, l'endroit où…(nda : Roulements de tambours, là) vous viviez, tous les trois… ! »

Le silence retomba, pesant. Aucun d'eux ne prononça un mot jusqu'à ce qu'ils sortent des limites de l'école. Là, Sirius sortit précautionneusement la théière de sa poche.

« Tu es d'accord pour y aller, au moins… ? » demanda Sirius.

Harry approuva d'un signe de tête et toucha, à son tour la théière. Le désagréable sentiment caractéristique des Portoloins s'empara de Harry qui s'efforça de mettre de côté le fait que, moins de deux ans auparavant, un Portoloin l'avait mené, à son insu, dans un sombre cimetière loin de Poudlard, mené à Voldemort et à la mort de Cédric…



Un silence pesant régnait. Harry restait immobile, hésitant, appréhendant ce qu'il verrait. A côté de lui, Sirius, lui aussi, ne disait pas un mot. Devant eux, s'étendait une rue paisible.

« On disait que Godric Gryffondor avait vécu ici, dans son enfance… ! C'est pour ça que cette rue s'appelle comme ça… : Godric Hollow… ! En mémoire d'un des plus puissants sorciers de l'histoire… ! » commenta Sirius, d'une voix qui se voulait monocorde.

Mais Harry devina qu'il en coûtait à son parrain d'être là… ! Ca devait lui rappeler de mauvais souvenirs… L'adolescent lui jeta, discrètement, un coup d'œil, et fut troublé par sa pâleur. Il était aussi blanc qu'un cachet d'aspirine… Et Harry eut l'impression que ça n'allait pas aller en s'améliorant…

«- Sirius, si tu veux, on peut remettre ça à une autre fois ! Ou je peux y aller seul… ! suggéra-t-il.

- Non, Harry ! Il est hors de question que je te laisse seul et puis…, il fallait bien que j'y revienne un jour… ! Alors, inutile de retarder l'échéance plus longtemps… ! observa ce dernier, d'une voix hésitante. Allez, viens ! Autant ne pas s'attarder… ! »

Sur ce, il s'engagea vivement dans la rue.

« Il redoute vraiment cet instant… ! » songea Harry, avant de courir à sa suite, pour le rejoindre.

Le jeune garçon était obligé de presser le pas, afin de rester au niveau de Sirius, qui se contentait de marcher à la même allure, le teint pâle, le regard fixe comme s'il voyait quelque chose que lui seul pouvait distinguer.

La rue était déserte et, plus ils avançaient, plus le silence se faisait lourd et gênant. Le sentiment de malaise qu'éprouvait Harry augmentait au fur et à mesure de leur progression. Il jeta nerveusement un regard aux maisons qui bordaient la rue. Toutes de vastes propriétés qui paraissaient habitées, mais ô combien silencieuses… Le jeune garçon pressa de nouveau le pas, pour ne pas se laisser distancer, tout en essayant de calmer son inquiétude croissante. Il se plongea dans ses réflexions, essayant de mettre un peu d'ordre dans les nombreuses questions qui se bousculaient dans son esprit.

Lorsque la rue amorça un tournant, Sirius pressa encore le pas, obligeant Harry à courir pour rester à son niveau. Intrigué par l'attitude de son parrain, le jeune garçon suivit son regard et sentit sa gorge se serrer. Ils touchaient au but de leur "petite sortie", autrement dit, une vaste propriété entourée d'arbres, qui s'étendait, au bout de la rue.

Sirius ne s'arrêta qu'une fois devant le portail qui barrait l'accès à la propriété. Harry s'immobilisa à son tour, profitant de ce répit pour essayer de reprendre une respiration régulière. Par contre, il ne parvenait pas à savoir si c'était sa "course" pour suivre Sirius, ou l'émotion, mais son cœur battait la chamade dans sa poitrine. Son parrain se tourna vers lui et eut un pâle sourire.

«- Prêt… ?

- Oui… ! Autant qu'on peut l'être dans un cas pareil, en tout cas… ! lâcha Harry, dans un murmure, la gorge trop nouée pour pouvoir parler normalement.

- Je te préviens, il n'y a pas…grand chose à voir mais… ! »

Il s'interrompit, visiblement mal à l'aise. Harry approuva d'un mouvement de tête.

D'un commun accord, tous deux s'avancèrent vers le portail et pénétrèrent dans l'enceinte de la propriété, où, en quinze ans, la nature semblait avoir retrouvé ses droits. Le silence y était encore plus "étouffant" que dans la rue. Même les oiseaux, dans les arbres, ou les diverses créatures qui avaient élu domicile dans la végétation, sauvage et luxuriante, se taisaient, semblant s'être donné le mot pour confirmer le sentiment de désolation qui régnait sur les lieux. Harry se figea brutalement, en découvrant le "spectacle" qui s'offrait à lui, défiant tout ce qu'il avait imaginé. D'après les rares photos que le jeune garçon en avait, il savait que la maison était plutôt vaste… Mais là, il ne restait plus qu'une impressionnante ruine…

En effet, ce soir-là, où la vie de Harry avait pris une nouvelle tournure, la maison n'avait pas supportée les "effets secondaires" du "ricochet" de l'Avada Kedavra, et s'était entièrement effondrée, d'après ce qu'on lui en avait dit…

Le paysage chaotique qui s'offrait à lui le troubla profondément, lui montrant la puissance du "phénomène" qui l'avait marqué à vie, le laissant imaginer la force d'un sortilège capable de faire autant de dégât.

« C'est, à peu de chose près, ce que j'ai découvert, la dernière fois que je suis venu ici… ! Un champ de ruine… ! »

Harry sursauta, se rappelant ainsi de la présence de Sirius, qui se trouvait juste derrière lui, encore plus pâle que le Baron Sanglant.

« Et encore, ils ont dû dégager le plus gros pour… sortir les corps de tes parents… ! reprit-il, d'une voix blanche. Je… je n'arrive toujours pas à comprendre comment tu as fait pour survivre à l'effondrement… ! »

Harry garda le silence, fixant les décombres de ce qui avait été la maison de ses parents.

Un mal de tête croissant s'empara de lui, tandis que des images de la nuit du drame lui revenaient à l'esprit. L'adolescent se hâta de fermer les yeux, chassant ces souvenirs.

« Harry, tu es sûr que ça va ? »

L'inquiétude qui perçait dans la voix de Sirius le tira de ses sombres considérations, le faisant prendre conscience qu'il tremblait, presque inconsciemment.

« Ca va ! » assura-t-il, en se reprenant et en reportant, vivement, son attention sur les "vestiges de sa petite enfance".

Bien que la plus grande partie de la bâtisse se soit écroulée, des pans de murs "récalcitrants" tenaient encore debout. Sinon, il ne restait que les fondations de la maisons, et quelques marches qui, probablement, devait menée du perron au jardin qui, quinze ans auparavant, avait dû être magnifique mais qui, maintenant, n'était plus qu'un "amas" d'herbes folles et de plantes revenues à l'état "sauvage".

Un mouvement soudain sur sa droite, tira, une fois de plus, Harry de ses pensées, le faisant sursauter de plus belle. Sirius, prenant l'initiative, s'était remis "en mouvement", et s'engagea, d'un pas décidé, sur l'étroite allée, encore praticable, qui serpentait entre la végétation luxuriante, jusqu'aux restes de la maison. Harry, hésita un instant puis, ne voulant pas rester en "rade", s'avança à sa suite, cherchant à se remémorer des souvenirs (autre que celui du 31 octobre 1981 qui revenait en force, quoi qu'il fasse) de sa première année… Mais rien…, excepté le flou artistique le plus complet… ! Malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à se faire une idée de ce à quoi ressemblaient les lieux, avant cette fameuse nuit. Plongé dans ses pensées, jurant intérieurement, il manqua de heurter Sirius qui s'était soudain immobilisé.

« Sirius… ? » commença-t-il, surpris.

Mais il s'interrompit, en se rendant compte des efforts que faisait son parrain pour garder contenance. Harry pouvait presque percevoir sa tension. Il restait immobile, perdu dans ses souvenirs, se crispant de temps en temps, comme pour contenir ses larmes.

«- J'espérait que ce n'était qu'un mauvais rêve, un cauchemar… ! murmura-t-il. Je refusais d'accepter les faits… ! Je… Je n'ai vraiment compris que…quand je l'ai vu… ! ajouta-t-il en se retournant vers Harry, les traits déformés par la tristesse et la douleur du souvenir. Quand j'ai vu…le corps de James, étendu là… ! conclut-il, en désignant le sol, à quelques pas de là. C'est à ce moment que j'ai vraiment réalisé ce qui s'était passé… ! Que tout cela était réel… ! Ce que Peter avait fait…, ce que j'avais fait… !

- Sirius, tu…, tu ne pouvais pas savoir que Peter était le traître… ! Personne ne l'avait jamais soupçonné… ! observa, dans un murmure, Harry, les yeux plus brillants que d'habitude.

- J'aurais dû le deviner… ! Je n'aurais jamais dû leur conseiller de changer de Gardien… ! S'ils m'avaient pris, comme prévu, jamais rien de tout cela ne serait arrivé… !

- Les choses sont ce quelles sont, et on ne peut rien y changer, Sirius… ! » lança Harry, un peu étonné que son parrain ait encore ce genre de remord, alors que l'année précédente, il avait eu l'occasion de parler de ça, lorsque les Maraudeurs (exceptés Peter, bien sûr) s'étaient retrouvés dans la forêt interdite. Harry savait que le sujet avait, inévitablement, été abordé (vu l'état de mauvaise conscience dans lequel ce changement de gardien avait plongé Sirius) lorsque Lunard, Patmol et Cornedrue avaient été, de nouveau, face à face. Et malgré le fait que James lui ait dit qu'il n'avait rien à se reprocher, il continuait à se sentir coupable. Et, visiblement, le fait de se retrouver ici n'arrangeait pas les choses et les sombres pensées de Sirius.

Le silence retomba à nouveau. Puis, Sirius, sans aucun signe avant coureur, se dirigea soudain vers une "pièce" qui "s'ouvrait" sur leur gauche. C'était la partie la plus dévastée, et qui avait été complètement rasée… ! Ce qui laissa penser à Harry que c'était là que c'était déroulée la partie "finale" du drame, comme vint le lui confirmer Sirius.

« C'était le salon… ! C'est là où Lily… ! commença-t-il, avant de s'interrompre un instant, incapable d'en dire plus. Sur le coup, j'ai crû que mon monde s'était effondré, en même temps que votre maison… ! La vie ne me semblait plus avoir aucune importance… ! Jusqu'à ce que je découvre que tu étais encore en vie, Harry… ! conclut-il, en se tournant à nouveau vers Harry, les yeux rougis. C'est là que j'ai compris que tout espoir n'était pas encore perdu… ! Quand on voyait l'état de la maison, c'était un miracle que tu sois encore en vie…. ! »

L'adolescent sentit sa gorge se serrer. Gêné, il reporta son attention autour de lui. Une fois de plus, le silence refit son retour, avant d'être à nouveau brisé par Sirius.

« C'était d'autant plus dur, que c'était là, dans cette pièce, que s'étaient passés nos meilleurs moments… ! Ton premier Halloween…! Ton premier noël… ! Ton anniversaire… ! A chaque fois, j'étais présent… ! Depuis quatre ans qu'on avait quitté Poudlard, c'étaient les rares moment où j'avais vu tes parents aussi heureux. Ton premier noël… ! reprit-il, songeur. Tu avais à peine cinq mois à l'époque… ! Et, autant que je me souvienne, ça a été la première manifestation de tes pouvoirs… ! Tu t'étais révélé être très précoce, pour tout ce que tu faisais, et la magie n'avait pas fait défaut… ! Je ne me souviens plus trop de ce qui s'était passé exactement, mais je t'avais fait peur, et, dans la seconde d'après, j'm'étais retrouvé bariolé de la tête aux pieds…, j'étais encore plus coloré que leur sapin ! ajouta-t-il, avec un petit rire amer. James et Lily étaient morts de rire… ! Ils étaient si fiers ce jour-là… ! A ce jour, jamais aucun enfant n'avait démontré ses pouvoirs magiques aussi tôt… ! »

Il laissa échapper un soupir douloureux, avant de reprendre la parole.

«- Tes parents adoraient noël, ça représentait beaucoup pour eux… ! C'est lors du Bal de Noël, à Poudlard, lors de notre sixième année que…leur relation a été… scellée… ! ajouta-t-il, une petite nuance amusée dans la voix.

- Comment ça… ? s'étonna Harry, sautant sur l'occasion pour en savoir un peu plus et obliger, par la même occasion, son parrain à revenir sur les bons souvenirs au lieu de se focaliser sur sa mauvaise conscience.

- Ben, en fait, cette année-là, avait faillit mal finir, pour l'un comme pour l'autre… ! Après plus de deux ans passés ensemble, pendant lesquels, chaque année, ils remportaient le prix du meilleur couple de l'année, ben…, ils ont cassés, pour une futilité que tous deux avaient regrettés par la suite… ! En fait, Lily n'avait pas trop appréciée que James ne lui disent pas certaines choses et l'imminence d'un devoir de Potion jouant un peu trop sur ses nerfs, elle s'était défoulée sur ton père et avait décidé que c'était fini entre eux sans lui laisser le temps d'essayer de s'expliquer… ! Il faut dire que ta mère avait beau être vraiment sympa, mais quand elle se mettait en colère, il ne valait mieux pas être face à elle … ! ajouta-t-il, en souriant légèrement. Tu ne peux pas savoir le nombre de gifle que je me suis pris avec elle… ! Enfin quoi qu'il en soit, pendant trois mois, tout a été très incertain… ! Mais je crois que, en fait, c'est la maladie de James qui les a rapprochés à nouveau… !

- Pourquoi, qu'est-ce qui s'était passé ?

- Ben… ! Je sais pas si… ! Oh et puis, pourquoi pas… ? Tu as le droit de savoir après tout… ! Ben, en fait, deux semaines après leur rupture, James est tombé gravement malade… ! Il aurait pû y rester, mais ta mère lui a sauvé la vie… ! Il… ! Il avait contracté une maladie, assez rare, et mortelle, qui ne touchait que les membres de familles de sorciers de sang-pur ! Tout le monde l'avait crû condamné, mais, grâce à une intervention inespérée de Lily, James s'en est tiré… ! Et ce n'est que lors du bal de noël, deux semaines après que James ait été autorisé à quitter l'infirmerie, qu'ils se sont remis ensemble, en mettant chacun leur fierté de côté… ! expliqua-t-il, sans entrer plus dans les détails. Depuis, noël était devenu quelque chose de "sacré" pour eux… ! Je me rappelle qu'ils mettaient toujours leur sapin là-bas ! » reprit-il, en désignant le coin le plus éloigné de la "pièce".

Sirius se tut à nouveau, replongeant dans ses souvenirs, tandis que Harry, songeur, continuait à regarder autour de lui, à la recherche de quelque chose qui pourrai éveiller des souvenirs de cette fameuse première année de sa vie. Finalement, se rendant compte que toute tentative était vaine, il soupira.

«- J'espérais que venir ici m'aiderai à me souvenir mais… ! commenta- t-il, à mi-voix, plus pour lui-même.

- Comment le pourrai-tu, Harry ? Tu n'avais qu'un an… ! Et tout était si différent de ce que c'est maintenant… ! intervint, doucement, Sirius, qui sembla se reprendre.

- Je sais… ! marmonna l'adolescent. C'est là, justement tout le problème… ! Ca devait être sûrement ma meilleure année, et c'est la seule dont je ne me rappelle de rien, à part le jour de la venue de Voldemort… ! » lâcha-t-il, d'une voix éteinte.

Une fois de plus, le silence, gêné, revint. Et, une fois encore, se fut Sirius qui le rompit.

«- Bon, Harry, on devrait peut-être penser à rentrer… ! J'ai dit à Dumbledore que je te ramènerai à cinq heure à Poudlard… ! Et il est déjà quatre heures moins le quart et il faut que je te montre autre chose… !

- D'accord… ! Mais, est-ce que ça te dérange si je reste encore quelques minutes… ?

- Non… ! Ecoute, prends le temps qui te sera nécessaire… ! Moi je t'attendrais dehors… ! »

* * * * *

Une fois seul, Harry songea que Sirius devait vraiment se sentir mal à l'aise pour accepter de le laisser ainsi seul. Mais, de toute façon, ils n'avaient pas à craindre d'attaque de Voldemort ! Sans savoir pourquoi, ici, il se sentait protégé… ! Harry erra un moment, parmi les ruines de la maison. Il allait partir, lorsqu'un éclat, sur le sol, attira son attention. Intrigué, il s'accroupit et ramassa l'objet qui en était à l'origine. C'était une petite chaînette d'argent, supportant un pendentif de la même couleur. L'observant plus en détail, Harry s'aperçu qu'il représentait deux anges entrelacés. Il se demanda un instant comment le collier avait pû se retrouver là, tout en observant distraitement l'objet argenté posé au creux de sa main. Il paraissait comme neuf…

Il se figea soudain, pris d'un étrange sentiment. Quelque chose semblait s'être "décoincé" dans sa mémoire, car il eut la certitude de l'avoir déjà vu quelque part… mais où, c'était ça le problème… !

Dans le doute, il en parlerait à Sirius. Peut-être qu'il pourrait lui en dire un peu plus… D'ailleurs, en parlant de Sirius, il était peut-être temps d'envisager de le rejoindre…

Harry soupira, glissa l'objet dans sa poche et jeta un dernier regard alentour, songeant qu'il demanderait à Dumbledore l'autorisation d'y revenir, ultérieurement, avant de reprendre, un peu trop rapidement, la direction du "jardin". L'adolescent venait de s'engager dans l'allée lorsqu'il trébucha, s'étalant de tout son long. Il laissa échapper un juron sonore, brisant le silence de plomb, tandis que ses lunettes tombant de son nez, disparaissaient de sa vue.

« Et merde ! Il manquait plus que ça… ! » grogna-t-il.

Renonçant rapidement à les chercher à tâtons, il sortit sa baguette de sa poche.

« Accio, lunettes ! » lança-t-il.

L'objet revint aussitôt dans sa main. Il rangea sa baguette, soulagé, et allait remettre ses lunettes qui n'avaient pas été cassées lors de la chute, tout en se relevant, lorsqu'un étrange sentiment s'empara de lui, provoquant un frisson qui lui remonta le long du dos. Interrompant son geste, il ferma les yeux presque inconsciemment.

Une voix familière, mais méconnue à la fois, amusée… : "Hé là, p'tit bonhomme, qu'est-ce que tu fais avec mes lunettes… ?"

Harry rouvrit les yeux, troublés. Il mit un peu de temps avant de se rappeler où il se trouvait. Réalisant qu'il avait toujours ses lunettes à la main, il sourit légèrement et les remit, sa vision devenant soudain, beaucoup plus nette.

« Harry ? Ca va ? »

L'adolescent sursauta, avant d'apercevoir Sirius qui venait vers lui, l'air inquiet.

«- Oui, oui, ça va… ! assura l'adolescent. J'ai juste trébuché, et j'ai perdu mes lunettes en cours de route, c'est tout… ! Alors, on rentre à Poudlard, ou pas… ?

- Hein… ? Ah, oui, c'est vrai… ! Ouais, bon… ! Allons-y, vu que tu es prêt… ! Et puis, on ferait bien ne pas trop traîner dans le coin… ! »

Harry ne répondit pas, comprenant l'allusion au fait que Voldemort pouvait très bien le repérer n'importe quand, même s'il n'était pas supposé être au courant du fait que Harry était, momentanément, hors de Poudlard… ! Tous deux se remirent en route, et quittèrent rapidement Godric Hollow. Le jeune garçon était plongé dans ses réflexions, repensant à ce qui c'était passé, un peu plus tôt.

«- Et bien, Harry, tu m'as l'air bien songeur… ! Ca ne va pas ? s'enquit Sirius au bout d'un moment, le ramenant, du même coup, à la réalité.

- Ca va… ! C'est juste que… ! Dis, Sirius, est-ce que ça m'arrivais de jouer avec les lunettes de mon père… ?

- Ah ça… ! En effet, c'était même un de tes passe-temps préférés… ! On n'a jamais compris pourquoi d'ailleurs, mais tu portais un très vif intérêt aux lunettes de James… ! Et ça amusait toujours tout le monde… ! Pourquoi ?

- Ben, c'est juste qu'il y a des choses qu'on n'oublie pas… ! se contenta de répondre Harry, avec un sourire énigmatique (pour Sirius, du moins). Alors, on fait quoi, maintenant ?

- On reprend le Portoloin et on part pour Pré-au-Lard… ! Dumbledore a tout prévu, ne t'en fait pas… !

- Pré-au-Lard… ? Pourquoi faire… ?

- Tu verras… ! » conclut Sirius.

Le ton déterminé de son parrain apprit à Harry qu'il n'en saurait pas plus pour l'instant et il toucha, une nouvelle fois, le Portoloin.



Alors, là, j'm'épate… ! Treize pages sur Words… !!! Et encore, la sortie n'est pas terminée… ! Loin de là… !

Alors, vous avez aimés…. ? Que ce soit oui, ou non, ou pour des questions (s'il y en a), reviewés… !

Sinon, un grand, GRAND, merci à :

Hermione 359 : Comme tu peux le voir, c'était pas Azkaban, même si j'ai l'intention que Harry y fasse une petite balade…, plus tard ! Enfin sinon, j'adore lire toutes tes fics (d'ailleurs, à ce sujet, tu as arrêté de traduire « Qui veut acheter Lily Evans ? » ? enfin, peut-être qu'aussi, avec Spirale, t'as déjà assez d'occupation… !)

Clem : Ben, en effet, t'avais vu juste… ! (du moins en partie, car les "surprises" s'arrêtent pas là… ! Tant qu'à faire que Sirius affronte "ses bêtes noires" jusqu'au bout… !) Sirius emmène bien Harry à Godric Hollow… ! Sinon, dans ta fic "une enfance, une vie", j'ai vraiment aimé, et je ne m'attendais vraiment pas à ce que se soient les pensées de Sirius… ! Comme quoi, ses réflexions ont finalement changés vu que, après, ils deviennent quand même d'excellents amis… ! Mais j'pense qu'on va bien savoir ce qui a déclenché ce changement de point de vue de Sirius… !

Popov : Comme toujours, j'te remercie pour la review… ! Ca fait très plaisir…. !!!! Sinon, j'suis allée lire ta fic "la dernière maison", j'ai bien aimé, même si c'est plutôt… sinistre ! Mais bon, c'était peut-être un sacrifice à faire pour pouvoir battre Voldemort… !

Dumbledore : Merci pour ton enthousiasme… ! J'espère que ce chapitre t'as plût tout autant… ! En tout cas, moi, j'ai aimé l'écrire… !

Alors, voilà pour le chapitre à venir : Chapitre 9 : Pré-au-Lard

"Sirius et Harry venait d'arriver à Pré-au-Lard et s'engagèrent dans la rue principale, bordée de boutiques en tout genre. Mais Harry se doutait qu'ils n'étaient pas là pour faire des emplettes. Marchant en silence à la suite de son parrain, l'adolescent jetait distraitement des regards aux diverses boutiques environnantes, telles que Zonko, le magasin de Farce et Attrapes (qui devait avoir de la concurrence, maintenant que les jumeaux avaient lancé leur propre boutique… D'ailleurs, Harry n'avait aucune idée de l'endroit où ils s'étaient installés), le bar des Trois Balais, Honeydukes, le magasin de bonbon en tout genre, ou Derviche et Bang.

«- Dis-moi, Harry, je ne pense pas me tromper en disant que tu n'as, tout comme les autres élèves, jamais visité le village en entier..., en dehors de la partie "commerciale et touristique"… ?

- Ben, on va dire que, les rares fois où j'y suis allé, je n'ai pas eu trop l'occasion de le faire, mais je pense que Hermione, elle a bien dûe prendre le temps de visiter plus en détail au moins une fois… Pourquoi ?

- Tu n'es donc sûrement jamais allé sur la place qui "sépare" la "zone habitée" de celle que nous traversons actuellement… ? continua Sirius.

- Euh… ! Non… !

- Nous, nous ne l'avons fait qu'une fois, à vrai dire, lors d'une de nos sorties de pleine lune… ! expliqua Sirius. Et une autre fois, il y a deux ans… ! Chaque fois, j'y suis venu en Patmol… ! constata-t-il amèrement. Enfin bon, tu vas voir… ! »"

Alors, ça vous tente ?