Avant-propos.

Ou comment les questions se posent



Souvenez-vous. Un mystérieux vieux livre avait naguère conduit deux amies à faire le plus étonnant des voyages au Chemin de Traverses, lieu des rêves accomplis. Pourquoi cet endroit ? Qu'en était-il des autres ? Et ce livre, qui les y avait entraînées, et qui devait ne jamais les reprendre, pourquoi les avait- il ramenées ? Et si la fin de l'aventure n'en était que le début ? Si l'histoire ne faisait que commencer ?

Disclaimer : ben, vu que c'est une suite, je suppose qu'on ne m'en voudra pas si je m'emprunte à moi-même mes deux personnages principaux, hum ? Enfin les quatre, parce qu'avec les chats.

Je ne peux rien promettre pour l'instant, je ne vais peut-être pas continuer ; mais si vous avez des suggestions constructives, je pourrais essayer de m'y mettre, en même temps qu'Equinoxe. En plus, c'est bientôt la saison des partiels. reviewez, et on verra bien ! ;-)







Le Livre des Traverses

l'Autre Voyage



Tout avait commencé ainsi : par un sombre soir d'orage, la pluie déversée par de frileux nuages battait furieusement portes et fenêtres ; le doux automne annoncé s'était mué en une furie hurlante griffant les fleurs et giflant les arbres. L'averse avait crépité durant de longues heures, et tout était flétri et détrempé. Pourtant, lorsque s'était étirée la lumière, tout était revenu : la verdure s'ébrouait et chassait l'orage.

Au creux de l'Angleterre, dans une maison coquette nichée au fond d'une ville minuscule, tout allait recommencer.

*****

Ce matin-là, Claire Le Kermeur sirotait du café dans une toute petite tasse. Elle le faisait chaque matin. A la réflexion, elle eût peut-être tiré bénéfice d'un plus grand récipient ; mais cette agréable routine lui rappelait bien d'heureux souvenirs. Elle aimait cette innocente cérémonie consistant à remplir sa tasse presque à chaque gorgée ; ainsi, elle avait le sentiment de vivre un instant court et éternel à la fois, seule dans les premières lueurs de l'aube. Le ciel gris tournoyait doucement, se parant de teintes rosées et violines. Un léger sourire aux lèvres, Claire appuya le menton sur sa main, l'index négligemment passé dans la anse. Ses lourds cheveux blonds répandus comme du miel sur son épaule renvoyaient les éclairs de l'aurore. Un discret rayon projeta un faisceau d'ombres mouvantes sur son visage en forme de c?ur. De petites rides en pattes d'oies lui faisaient un regard malicieux. Le temps promettait d'être doux, et l'air se paraît de couleurs et de parfums. C'était, de la journée, le moment le plus parfait qu'elle pût imaginer. Avec un léger soupir, Claire reporta son attention sur le breuvage encore fumant. Elle huma avec délice les volutes qui s'en échappaient ; elle referma les doigts en coupe autour de la porcelaine brûlante, puis y trempa le bout des lèvres. Une grimace, un frisson. « Trop chaud » pensa-t-elle tout haut. Elle reposa la tasse avec un soupçon d'agacement. Quelques gouttes d'un noir doré jaillirent, faisant une constellation miniature près d'un livre aux pages déjà jaunies. Intriguée, Claire se pencha sur sa découverte. « Qu'est-ce que ce livre fait là ? » (Il brille) Elle passa un doigt curieux sur la couverture fanée. Etrangement, l'ouvrage n'avait pas l'air poussiéreux des très vieux livres ; et pourtant (il a l'air d'avoir vu des siècles d'histoire) il avait l'air encore en bon état. Les pages étaient intactes. Détail frappant, elles étaient également vierges de toute écriture, comme si (le contenu a été effacé) on n'avait pas eu le temps d'écrire quelque chose. Le propriétaire devait (être mort depuis longtemps) l'avoir égaré. Elle ouvrit le livre. Sur la première des nombreuses pages un peu jaunies on pouvait lire (Isaak Pervandus) « Marie Raintree & Isild Le Kermeur » en lettres joliment enluminées. Ce livre appartenait donc (à un homme disparu depuis des lustres) à sa fille ? Claire repoussa l'ouvrage, en se promettant de poser la question à Isild. Elle ne se rappelait pas (avoir jamais vu une telle chose) avoir jamais vu ce livre auparavant. Peut-être était-ce Marie qui lui avait offert ? Quoi qu'il en fût, cet objet l'intriguait. Il paraissait (vivant) comme animé d'une volonté propre, comme seuls les très vieux livres le semblent. Pas étonnant qu'il ait (ensorcelé) séduit les deux incorrigibles amies ! Claire eut un sourire. Elle était fière d'avoir transmis sa passion des livres à sa fille.

Claire Le Kermeur reporta son attention sur la tasse où ondulait le breuvage mordoré. Elle but à petites gorgées avec une certaine frustration : elle détestait avoir l'impression que quelque chose lui échappait. Claire était quelqu'un d'assez pragmatique, ceci ne signifiant pas forcément qu'elle était terre-à-terre ou dépourvue d'imagination. Seulement, Claire Le Kermeur aimait l'ordre, et préférait la fantaisie dans les livres, l'art ou la musique. Elle aimait à penser qu'elle était une femme capable et indépendante, tout à fait apte à mener sa vie comme bon lui semblait. Son époux lui reprochait d'ailleurs affectueusement de vouloir tout régenter. C'était une des différences entre Claire et sa fille : Isild adorait l'imprévu. Marc Le Kermeur disait souvent avec un petit rire que l'événement le plus imprévu que Claire eût jamais eu à accepter avait été l'arrivée de Muang-Thaï dans la famille. Qui n'a jamais eu de chat siamois ne peut comprendre ce que « chambardement » veut dire. Et pour l'imprévu. Ils avaient été servis. Muang-Thaï possédait un masque très seyant, une longue queue et des pattes fuselées de couleur brune. Sa fourrure, qui aurait fait passer l'hermine pour un paillasson, était d'une teinte beige crémeuse. Deux yeux pervenche luisaient derrière le loup chocolat. Chaton, la petite siamoise avait été une espiègle source de catastrophes ; adulte, elle cachait son penchant pour le chaos derrière un (apparent) calme souverain et un digne port d'aristocrate. Elle possédait son coussin de soie bleue, son assiette de porcelaine, ainsi qu'un certain nombre d'autres choses précédées d'un tel déterminant. Elle était chez elle, et ne tolérait aucun intrus ; elle aimait en revanche se promener dans les jardins giboyeux du voisinage, trottinant d'un pas altier à la recherche de quelque bêtise à commettre. Pourtant, lorsqu'elle levait vers ses détracteurs ses grands yeux bleus, ils la renvoyaient chez elle avec un biscuit ou une assiette de lait. D'avis général, le petit monstre était tout simplement « irrésistible » ! Claire elle-même avait fait contre mauvaise fortune bon c?ur ; surtout parce qu'Isild adorait son chat. Et s'il lui arrivait de regretter tout haut qu'une telle calamité se fût abattue sur sa pauvre existence, sa pensée ne dépassait jamais les mots. En ce moment précis, au tout début de cette matinée radieuse, ladite aristo- chatte était étendue sur un coussin de soie (bleu) installé au-dessus du réfrigérateur, dont le ronronnement lui apportait une agréable sensation de chez-soi. Elle contemplait la scène avec un intérêt évident derrière ses yeux mi-clos. Elle décida bien entendu qu'il était de son devoir d'empêcher quelque potentielle catastrophe - car Muang-Thaï n'appréciait les bêtises que commises par elle - et sauta d'un bond aussi agile qu'élégant sur la table du petit-déjeuner - et sous le nez de Claire, perdue dans ses pensées. La chatte s'installa sur l'épais volume avec une satisfaction de propriétaire. « Tiens ? » remarqua celle-ci avec un léger sourire. « C'est donc à toi ? » La boule de fourrure cligna des yeux d'un air modeste. « Je suppose que c'est censé me dissuader de toucher à la huitième merveille du monde. (la siamoise eut l'air inquiet) Puisque c'est comme ça, je vais travailler. » Claire débarrassa rapidement la table tandis que Muang-Thaï reposait la tête sur son livre avec un soulagement évident. C'était gagné pour cette fois. Mais il fallait à tout prix éviter un nouvel incident de la sorte. Résolument, la petite chatte se leva d'un bond, et poussa le livre au bas de la table, où il tomba avec un bruit mat. Muang-Thaï tendit l'oreille (qu'elle avait fort pointue) mais nul bruit n'était perceptible. Marc était parti au travail, Claire devait fourrager dans ses cartons à dessins. quant à Isild, elle dormait encore. Pourtant, c'est d'elle dont Muang-Thaï aurait eu besoin ! Avec un soupir audible, la chatte se remit à l'ouvrage, poussant et tirant le livre à travers la pièce. Elle faillit le faire dégringoler dans l'escalier, le coincer sous un meuble et l'érafler sur quelque chose de pointu qu'elle reconnut comme un compas (un compas ? Isiiild !). A force de jurons félins, elle parvint à le glisser à côté d'une pile de romans policiers, entre Le chat qui lisait à l'envers et Les enquêtes d'Hercule Poirot - tome 2. Alors se produisit une chose étrange, que Muang-Thaï jugea anxieusement familière : comme mues par un coup de vent subit, les pages sépia du livre s'ouvrirent, se feuilletèrent, puis retombèrent paisiblement. En se penchant un peu - avec prudence - Muang-Thaï aperçut au milieu d'une page un simple mot : « Merci » « Yaooo ! » hurla Muang-Thaï d'un air affolé. Et ventre à terre, elle fila dans la chambre d'Isild.

Ça avait recommencé !



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Hinhinhin. toute ressemblance avec des personnes. gnagnagna, n'est pas du tout fortuite : sisi, c'est bien une suite du Livre des Traverses. Enfin le début, passkeu j'ai de ces boulots en ce moment. et en plus (je vais me faire lyncher) je n'ai toujours pas fini ce µ£$§¤ de deuxième chapitre sur Equinoxe. Ne me tuez pas, siouplé. De toute façon, vous ne pourriez pas lire la suite, alors.

PS : ch'veux des reviews !

PS(2) : c'est promis, un jour je ferai des efforts pour rendre mes disclaimers cohérents. Et mes notes en bas de pages. Et mes commentaires. Et mes histoires. Et mes. Zzzzzz.