Le Testament de Harry.

« Ron, Hermione, Professeur Dumbledore, Hagrid, Sirius et les autres que j'oublie.

Si vous lisez ce document, cela signifie que j'aurai rejoint Papa et Maman et que j'aurai débarrassé tout le monde de mon zombie préféré qui me poursuit depuis près de 20 ans et qui m'a pourri la vie jusqu'à la moelle sans remords. Au moins, je ne vous aurai pas quittés en vain.

Enfin l'occasion de dire à tout le monde mes pensées et mes volontés puisque je sais qu'elles seront respectées.

Inutile de préciser que je suis sain de corps et d'esprit. Enfin, de corps, plus maintenant, et d'esprit, je ne l'ai jamais vraiment été, voyez-vous. »

À l'écoute de cette phrase, personne ne put s'empêcher de réprimer un fou rire. Il faut dire que le courage de Harry dans ses entreprises s'apparentaient plus souvent à de l'insouciance. Et que la naïveté de ses premières années avaient peu à peu laissé place à une véritable "folie magique" dans son comportement.

« Ron, Ron, Ron. Que veux-tu que je te dise ? Mon premier ami, mon meilleur ami. C'est dur de ne plus revoir ta tignasse rousse et de ne plus entendre tes sarcasmes envers le chat ou les connaissances d'Hermione. Mais je me dis que quand on se reverra, tu n'auras pas arrêté tes bonnes habitudes. Alors autant que tu continues, même si je ne suis plus en face de toi pour se marrer un bon coup. Ta joie de vivre est aussi communicative que tes peines. Alors surtout, n'en change pas.

Je souhaiterais également une chose, qui me paraît futile à décider, mais qui va sûrement t'énerver. Vu l'argent qui réside dans mon coffre. »

/Oh non, il n'a pas fait ça.\ pensait Ron.

Être pauvre l'ennuyait, mais jamais au point de vouloir que Harry subvienne à ses besoins ou même de prétendre à lui demander ne serait-ce qu'une Noise. Et il ne pouvait rien quand Harry était généreux avec lui, il leur devait tant.

« Vu l'argent qui réside dans mon coffre de Gringotts, ce serait bien que tu le récupères pour toi et ta famille. Je sais vos besoins, et je veux vous remercier de ce que vous avez fait pour moi. Sache que je ne m'acquitte pas d'une dette. Mais quand je vous vois, je me dis que tout l'argent du monde ne compenserait jamais la générosité dont vous faites preuve par votre c?ur, et que rien ne changera ça. Cet argent vous rendra seulement la vie plus simple. Comme vous avez rendue la mienne plus agréable par ces longues soirées d'été au Terrier, à parler Quidditch, dragons et pyramides, et m'évadant avec vous de chez les Dursley et autres petites choses futiles pour vous, mais tellement déterminantes pour moi. »

Ron ne pouvait s'empêcher de penser à tout ce que Harry venait de citer. Ca lui paraissait tellement normal de le faire venir chez lui. Il ne pouvait s'imaginer une seconde que Harry le lui rendrait au centuple.

« Ron, cet Eclair de Feu, je n'en ai plus besoin. Prends-en soin, s'il te plaît. De toute façon, même sur un Comète 260, je te battrai toujours. Sers t'en à bon escient, la sélection nationale de l'Angleterre a toujours besoin d'un bon gardien comme toi. »

« C'est tout lui, ça, fit remarquer Ron. Je prendrai ma revanche sur toi, ne t'en fais pas pour ça. »

Ron était devenu international anglais et devait jouer la Coupe du Monde l'année suivante.

« Au tour d'Her-mignonne, maintenant. »

La jeune femme ne manqua pas de rougir violemment à l'écoute de cette expression, et ce, même si c'était originairement de Ron que provenait ce surnom.

« Hermione, qui m'a tant aidé à tenir le coup côté scolaire. Hermione, qui m'a maintes fois aidé à comprendre les formules du professeur Binns ou les difficiles prises de note sarcastiques de Rogue. et surtout, Hermione sur qui je pouvais toujours compter, même si ça la froissait de devoir faire une croix sur une heure potentielle de devoir pour venir avec moi chasser du troll ou du chien à 3 têtes. »

« Quel idiot, celui-là. » rigolait-elle doucement, écrasant une larme discrètement, en attendant d'écouter la suite.

« Hermione qui, sous la froideur de la jeune femme intelligente, révélait une jeune fille sensible et passionnée, et dont l'amour qu'elle montrait envers ses animaux n'en était que la représentation. En gros, je ne te demanderai que 2 choses : Reste fidèle à toi-même et prends soin d'Hedwige. Avec ta douceur naturelle pour les animaux et sa docilité, vous devriez vous entendre à merveille. Hedwige sera un peu la chouette de la famille Ron Weasley (et oui, j'ai déjà tout prévu.). »

« Qu'il ne s'en fasse pas, je m'en occuperai comme si c'était la mienne » remarqua t-elle.

« La nôtre, Her-mignonne, la nôtre. » rectifia alors Ron. « Sirius, mon parrain, mon échappatoire, mon seul lien avec mes parents. Depuis que tu a débarqué dans nos vies, tu as rendu la mienne plus simple à de multiples reprises, et ce malgré les difficultés que tu as eues avec ces histoires. »

/Tu l'as dit, filleul\ pensait le jeune homme, tout ému. Il savait que Harry tenait à lui, mais pas à un tel point.

« Je ne sais que te léguer, cher parrain, et pourtant tu m'as tant donné. De plus, ton innocence définitive est un autre cadeau que tu me fais. en admettant que Fudge veuille encore avoir un tant soit peu de cervelle. »

« Ce n'est pas prêt d'arriver ! » lança alors Sirius dans un sanglot aussi discret que possible, mais largement distinctif. Depuis son séjour à Azkaban, on ne s'attendait pas à ce qu'il puisse encore exprimer des sentiments. Il fallait croire le contraire.

« Aussi, je voudrais volontiers que toi et Rémus puissiez vivre confortablement pour votre liberté. Pour cela, vous irez voir Dumbledore, mais je vais lui mâcher le travail en vous disant que je vous ai fait obtenir un poste à chacun de vous : Professeur de DCFM pour le Professeur Lupin ainsi que le poste de Soins aux créatures magiques qu'occupe actuellement Hagrid, mais qui se retrouvera libre sous peu, vous le lirez plus bas. J'ai également pu m'arranger pour vous aménager une chambre ainsi qu'un salon à chacun d'entre vous dans la Tour de Gryffondor, histoire que vous n'ayez ni d'ennuis ni d'ennemis. Ca a été dur, mais j'y suis quand même arrivé. »

« À ce propos Hagrid a fait réparer ta moto, Sirius. Elle avait quelque peu rouillé pendant plus de quinze ans, mais elle a été remise à l'état neuf. Tu la trouveras dans un endroit que Papa, Maman, Rémus et toi avez souvent fréquenté lors de ses longues nuits de pleine lune. »

/Merci Harry, tu vas sérieusement me manquer. Après tout, tu étais comme mon fils.\ songea Sirius alors que Rémus en avait les larmes aux yeux.

« En parlant de Hagrid, justement. Celui sans qui je serai resté dans le monde des Moldus sans même avoir eu connaissance de Poudlard ou de la magie. Celui qui m'a évité de passer à côté de gens comme vous tous. Une chose, Hagrid : arrêtez de pleurer, je vous connais. »

« Et dire que ce petit bonhomme me connaît si bien ! » tenta d'articuler Hagrid, qui était sans nul doute celui qui se laissait le plus aller à ses pleurs.

« Hagrid, j'ai discuté avec Charlie Weasley et j'ai appris qu'il cherchait un assistant robuste, courageux et qui aime beaucoup les dragons pour l'aider dans son travail en Roumanie. Et ô hasard, vous correspondez pile poil à ces critères. Comme je sais que le départ de Norbert il y a 7 ans vous a atteint ainsi que l'amour que vous éprouvez pour ces bêtes, j'ai pensé bon d'en parler à Dumbledore qui, après mûres réflexions et discussions diverses avec les Centaures de la Forêt Interdite, a accepté de vous libérer de votre poste de Professeur de Soins aux créatures Magiques au profit de Sirius qui, avec l'aide bienveillante de Buck, pourra parfaitement vous remplacer dans ce rôle, mais pas dans nos c?urs. »

« Un grand garçon, ce Harry. un grand garçon, un homme à présent. Merci Harry. » finit Hagrid.

"Professeur Rogue... je me surprends moi-même de vous citer dans cette lettre. »

« Moi de même, Potter. » coupa Rogue, étonné de se voir écrit par Harry Potter.

« ... mais je sais qu'il le faut, pour moi comme pour les autres élèves de Poudlard. Je connais votre secret. »

Severus Rogue se mit alors à frémir, pris de sueurs froides et déglutissant difficilement. »

« Et je le respecterai comme tel. Pour vous prouver que ce n'est pas du bluff, je ne donnerai que 2 mots qui me serviront de preuve : MANGEMORT et ENFANT. Vous tous, ne cherchez pas à connaître ce secret, vous pourriez le regretter. Mais vous, Professeur Rogue, vous savez de quoi je parle. »

« Ce Potter est encore plus fouineur et plus malin que je ne l'espérais. » précisa alors Rogue dans un souffle. « Continuez de lire, Weasley. »

« Et j'aimerai bien que vous cessiez de vous venger sur les Gryffondors, parce qu'ils seraient garants de la haine que vous ressentez pour d'autres responsables. Ils n'y sont pour rien dans vos ressentiments envers ma maison et je sais que la blague des Maraudeurs n'est qu'une excuse pour vous voiler la face. »

Rogue devint soudain livide, encore plus pâle qu'à l'accoutumée. Quelques gouttes de sueur humidifiaient sa tempe couvertes par ses cheveux gras.

« Je ne vais pas donner plus de détails sous peine de révéler ce que nous sommes les seuls, Dumbledore, vous et moi, à savoir. Mais à présent que vous savez que je sais, Professeur Rogue, j'aspire à ce que vous vous remettiez largement en cause concernant vos cours.

« À côté de ça, je ne vous ai jamais vraiment détesté de tout mon être. Après tout, je n'oublie pas que vous avez sauvé ma vie en première année. »

« Potter, décidément, vous m'exaspérez même quand vous n'êtes pas en face de moi !! » s'écria Rogue avec un sourire en coin que personne n'a oublié de déceler chez notre sympathique sorcier sadique.

« Et je sais que ça vous exaspère que je vous dise ça. Mais je sais que vous n'êtes pas un idiot notoire doublé d'une crapule ambulante qui ferait peur à un Veracrasse, bien que j'ai pensé pire de vous à la sortie de chacun de mes cours de Potion en compagnie de Ron et de Hermione. Vous réagirez comme je vous le demande parce que vous savez que j'ai raison. Et vous savez qu'au fond de vous, vous n'êtes pas celui que vous laissez entendre. À vous de me le prouver. »

« Potter, vous n'êtes qu'un vil Gryffondor qui sait être convaincant. » souligna alors Rogue qui quitta aussitôt le vestiaire de Quidditch en ramenant sa cape vers lui, le pas pressé et le teint plus léger.

« Enfin, Professeur Dumbledore... »

Puis, plus rien.