Le Témoin Inconnu
(d'après The Unknown Witness par Athena Arena)
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A tous ceux qui aiment les belles histoires, salut !
Petite note de la traductrice :
Cette histoire ne m'appartient pas, en aucune façon. Elle est le fruit du labeur d'une jeune Anglaise nommée Rachel, Athena Arena sur
Note de l'auteur : salut, et bienvenue dans Le Témoin Inconnu ! Ce qui vous attend maintenant est une histoire, chapitre après chapitre, de chaos et de conspiration, de drame, de suspense et de sandwich au maïs et au thon. Dans ce prologue : du point de vue d'une Moldue, une confrontation entre deux parfaits inconnus change sa vie à jamais. Mais ceci n'est pas la fin. L'histoire vient de commencer. Ooooh…
Disclaimer : Il n'y a pas grand-chose qui m'appartient là-dedans. La grande majorité appartient à JK Rowling dont je suis très jalouse. Cependant j'ai pour moi le témoin inconnu, qui rôde dans mon imagination et qui s'y plaît tout à fait, merci beaucoup. Ah, je garde aussi le casse-dalle au maïs et au thon. Les reviews sont comme le chocolat : le remède pour tous les maux.
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Prologue.
C'était juste une journée comme une autre. J'ai rarement l'occasion d'aller à Londres, surtout à cette époque de l'année. L'excuse des " feuilles sur la voie " pour expliquer le retard du train était vraiment dans son élément. J'avais embarqué à Rochester, et comme à l'ordinaire je laissais mon regard courir le long de la vallée alors que nous traversions la Medway dans la lumière de début d'automne, le soleil se reflétant dans l'eau qui coulait en silence. Comme le train traversait l'estuaire, la carcasse vide du château perché sur la rive projetait son ombre intimidante sur le centre de la ville. Je n'aurais jamais cru, en me rasseyant sur ma banquette inconfortable, que je le voyais alors pour la dernière fois.
Londres, capitale de la Grande-Bretagne, du Royaume Uni, " Ô Vieille Angleterre "… Les étrangers semblaient en garder un tel cliché – un endroit ancien, chargé de tragédie et d'histoire, la race britannique personnifiée par les tours en béton et les rangées de maisons victoriennes, les opinions et les traditions rigides, le flegme légendaire que l'on peut trouver en abondance parmi les clients des pubs pittoresques ou des hôtels dans toute la ville. Cela, c'est le Londres des touristes. Je n'ai jamais compris comment ils s'en sortent, à tenter de voir la ville perchés sur leurs bus à ciel ouvert, abreuvés d'informations dans toutes les langues connues de l'homme, esquivant les voitures au milieu des rues encombrées, infestées de taxis noirs grouillants comme des cafards et avides du moindre profit. Ce n'est pas ma ville. Ma ville, mon Londres, vit dans les petits quartiers.
J'étais allée vers une petite zone à l'écart de Covent Garden ce jour-là, vers toute une série de boutiques spécialisées dont peu connaissent l'existence même, tenant presque lieu d'endroit de rassemblement pour tout ce qui était original. De minuscules épiceries vendant de la cuisine végétarienne qui satisfaisait tous les goûts, des femmes aux cheveux gris couvertes de colifichets qui vendaient des cristaux et des huiles adoucissant tous les maux, des librairies étranges capables de pourvoir à la requête la plus invraisemblable. Cela, c'était ma ville, mon Londres. Les restes de la satisfaction que ce quartier apportait se manifestaient jusque dans les tasses de café vides renversées hors des poubelles, remuées par le travail d'éboueurs des adorables chiens errants de la ville, qui font presque partie du paysage de ce quartier qui reste à l'écart de ce piège à touristes qu'est Covent Garden. J'avais vécu par ici quand je travaillais en ville un peu d'excentricité au milieu de la folie ambiante n'avait jamais fait de mal à personne. Jusqu'à ce fameux jour.
Les éboueurs à quatre pattes étaient là, comme d'ordinaire. Mon petit pain fourré au maïs et au thon que j'avais acheté chez Louis, au petit snack italien, semblait manquer de son attrait habituel mon appétit s'amenuisait d'une façon dramatique à mesure que je mordillais tristement les bords. En y repensant, mon estomac devait avoir conscience de quelque chose, tandis que mon esprit demeurait dans une ignorance bienheureuse. Je m'assis sur un banc au milieu de la petite place – un endroit où quatre ou cinq rues se rencontraient un peu à l'écart de Neal Street, où les voitures étaient moins nombreuses et les bancs abondaient. J'avais eu une journée réussie. Se satisfaire de nombreuses solutions, de la méditations jusqu'à la divination, semblait toujours m'offrir l'échappatoire à la réalité dont j'avais besoin lorsque j'étais coincée dans mon bureau étouffant, parmi les plus hauts étages de Whitehall. Des pigeons picoraient à mes pieds lorsque des miettes tombaient par terre, s'éparpillant parfois dès que quelqu'un approchait de leur refuge. Je ne comprenais pas quiconque voulait débarrasser Londres de ces amusantes bestioles, surtout à Trafalgar Square. Ils laissaient tomber leur merde sur la tête de Nelson, bon – et alors ? Ils ne faisaient qu'exprimer le sentiment général de pessimisme qui prévalait dans le pays depuis le déclin de l'empire. Ils pépient aujourd'hui au milieu des troupeaux de l'Angleterre des coutumes. Terre d'Espoir et de Gloire. Jérusalem. La seule situation qui s'accordait au cliché.
Les pigeons s'éparpillèrent une fois de plus lorsque quelque chose s'approcha. Un chien – qui avait l'air d'avoir été traîné en arrière à travers un buisson – vint s'installer sous le banc, presque recroquevillé, attendant quelque chose. Il se mit à gémir doucement. Après m'être assurée que Louis ne regardait pas, j'arrachai la moitié de mon repas et la fourrai sous le banc d'un geste vif le chien noir le dévora en trois grandes bouchées alors que je me rasseyais. On aurait dit que le gredin n'avait rien mangé depuis au moins une semaine. Le chien fut satisfait pendant une minute il émergea petit à petit de dessous le banc et s'assit devant moi, levant un peu la tête en signe de fierté et de méfiance contre tout ce que le monde lui jetterait à la figure. Je lui grattai affectueusement la tête, ignorant les risque de rage et tout ce qu'on peut craindre d'un animal vivant dans la rue ses poils emmêlés semblaient froids contre ma peau, tandis que la bête fermait les yeux un instant. Si je ne m'était pas reprise, j'aurais juré qu'il souriait. Il restait couché à mes pieds, la tête posée sur ses pattes gigantesques, et suivait mon regard vers le bas de la rue. Un moment de satisfaction pure tomba entre nous, pour cet instant seulement.
Puis, aussi soudainement qu'il était apparu, le chien sauta sur ses pattes, babines retroussées sur ses dents tranchantes, regardant d'un air féroce en direction d'un petit groupe de gens qui venait de surgir sur la place. Il se mit à gronder un sentiment profond, de colère et d'intense indignation sembla animer le " visage " de l'animal quand la foule commença à se disperser. Mais il se faisait tard. Je devais retrouver un ami pour prendre un café. Je jetai un regard désolé au chien et me retournai pour mettre mon sac à main dans mon sac de courses. Je ne vis pas le chien décamper. Je présumai qu'il avait dû s'en aller, car l'instant d'après il était parti, malgré mes tentatives pour repérer la queue touffue qui avait disparu dans la foule.
A la place – presque à la même place que le chien était assis, il y avait un homme. Ses cheveux noirs étaient en bataille, complètement emmêlés une lueur dans ses yeux caves, étincelants, semblaient vouloir les préparer à des ténèbres imminentes, comme si les évènements des prochaines secondes allaient les obscurcir à jamais. Peut-être s'obscurcissaient-ils pour moi. L'homme se retourna, agrippant quelque chose dans la poche de sa veste, et parut déglutir avec difficulté. J'étais hypnotisée par sa présence, aussi saisissante que la carcasse vide du château normand que j'avais vu par la fenêtre du train il me regarda longuement, intensément. Durant un moment bref, un millier d'émotions se succédèrent dans ses yeux et sur son visage, le dernier visage que je verrais jamais, allant du plus profond chagrin à la plus déchirante fureur, fronçant les sourcils en une sorte de profonde concentration, se préparant à je ne sais quelle tâche qui lui était apparue avec les membres de cette foule. Il s'en alla.
Les quelques secondes qui suivirent semblèrent durer une éternité, tandis que l'homme traversait la petite place, ses yeux obscurcis, si éloquents, fixés à présent sur sa cible. Un homme, petit et grassouillet, aux yeux sournois et fuyants se tenait debout, adossé à l'angle d'un immeuble comme pour s'abriter d'un étage sur le point de tomber du bâtiment. Ils conversèrent pendant une minute ou deux mon compagnon anonyme dominait la conversation, son interlocuteur semblant paniquer de plus en plus à mesure que l'homme aux cheveux noirs se rapprochait. Chaque phrase était échangée entre deux grincements de dents, et l'homme aux cheveux noirs tremblait d'une fureur manifeste, au bord de la folie, tandis que ses épaules larges et fortes tremblaient sous l'effort qu'il devait fournir pour conserver la maîtrise de lui-même. Je n'ai saisi que peu de mots de leur conversation, mais je n'avais pas besoin d'en entendre davantage. Pour une fois dans ma vie, ma vue me suffisait.
Soudain, la situation se renversa : l'homme aux cheveux sombres eut un hurlement de rage et poussa son compagnon contre le mur, dominant aisément sa silhouette grotesque de couardise tandis que je me rapprochai le long du banc. Les choses commençaient à tourner mal, mais personne d'autre ne semblait s'en apercevoir. Tout d'un coup, le petit homme eut un soudain sursaut d'énergie, se dégagea de la poigne de fer de l'autre homme et gagna de nouveau le centre de la place. Les mots suivants furent essentiels pour comprendre l'intrigue tandis que je fixai du regard l'homme aux cheveux noirs abandonné sur la rue son visage devint cendreux quand l'accusation retentit. La voix stridente qui perça alors la douce brise d'automne pouvait sembler – pour le passant ordinaire – suffisamment sincère, avec la bonne dose d'émotion qui obtiendrait une réaction sympathique et une opinion positive. Mais tout ce qu'elle obtint de moi fut un coup d'œil incertain en direction de l'homme aux cheveux sombres, suffisant pour me rendre compte du caractère diabolique de cette manipulation sur le point de s'accomplir.
– James et Lily, Sirius ! Comment as-tu pu ?
Les images suivantes, les dernières à être gravées dans mon esprit, furent si ralenties et floues que personne ne voulut me croire. Ni les médecins, ni la police, ni mes amis qui m'ont aidée durant ma longue et lente réinsertion. C'était mon imagination qui me jouait des tours, disaient-ils. Les sorciers n'existent pas. Les gens ne peuvent pas se transformer en animaux. Et on ne peut absolument pas faire sauter une rue comme le ferait un petit obus de l'armée avec une simple baguette de bois poli.
Mais ce fut exactement ce qui advint. Comme mon étranger aux cheveux noirs sortait sa baguette élégamment polie, et la brandissait comme une épée dans la bataille, je jetai un coup d'œil à son ennemi menaçant, tenant sa propre arme derrière son dos, pointée vers la rue à quelques pas de là. Il marmonna quelque chose en latin : le seul souvenir que j'ai de cette scène est celui de ces lèvres pâles et minces qui articulaient quelques mots fatals. Puis tout explosa.
Une explosion causée par une fuite de gaz. Ce fut le verdict officiel. Le contenu d'un tuyau fissuré bien avant cette rue fut enflammé par une étincelle anonyme, projetant des débris de tous côtés et me couvrant de cicatrices que je ne verrais jamais, car cette explication fut loin de me suffire. Cela n'expliquait en rien la cause de ma cécité. Cela n'expliquait en rien la lumière.
C'était comme regarder le soleil en face : la lumière flamboyante m'éblouit d'abord, puis je fus projetée du banc par l'explosion, dont le souffle qui ébouriffait mes cheveux et courait le long de mon corps semblait la répercussion. Je n'aurais pas pu fermer les yeux même si je l'avais voulu : ils furent rigidifiés quand la lumière les perçait douloureusement, je sentais ma rétine brûler, et je hurlai de douleur, mes larmes coulant sans parvenir à calmer le feu qui s'allumait derrière mes pupilles, obscurcies à jamais.
La dernière chose que j'entendis avant de m'évanouir, mon cerveau hurlant la folle douleur causée par la perte de l'un de ms sens vitaux, fut un rire. Non pas un rire plein de bonheur, causé par la joie d'un travail bien fait, non pas satisfait de la désolation autour de soi, mais le rire de l'homme aux cheveux noirs. Je pouvais l'imaginer, comme si cette image était gravée pour toujours dans ma mémoire, me marquant dans ma chair comme pour me rappeler combien il avait été trahi. C'était le rire d'un homme au bord du gouffre. Un homme qui savait, à cet instant, qu'il avait tout perdu. Un rire, devant le destin cruel que le monde lui avait fixé. Et, alors que je sentis le mouvement entre mes pieds d'un rat qui fuyait, j'aurais pu jurer avoir entendu, sous ce rire, le hurlement intérieur du grand chien noir.
La jeune femme survécut à l'explosion, mais tragiquement, y perdit la vue. A cause de ses blessures, le Département des Catastrophes Magiques ne l'approcha jamais. Sa mémoire ne fut jamais effacée. Elle demeura la seule personne qui pouvait, en réalité, aider à assurer la liberté de Sirius Black. Son destin reposait sur la Moldue. Le témoin inconnu. Perdu à jamais. Pensaient-ils…
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Voilà, c'était le prologue. Si vous avez apprécié et voulez que je continue, dites-le moi. En attendant, j'ai fini de me bagarrer avec mon ordinateur pour ce sacré html, et Alléluia pour les notices claires ! Enfin, maintenant j'ai l'âme en paix. Vive les ordinateurs. Je continue à traduire cette histoire, à écrire Le Jeu du Chat et de la Souris ainsi que mon histoire en anglais de Harry Potter. Enfin, bye tout le monde, et restez branchés pour le prochain chapitre !
Bisous de Belphégor~la Bizarre~! :o]
