Coucou tlm,
voici le 1er chapitre de 'Flamme de givre' uploadé ^^ J'espère que vs êtes contents, enfin bon ... Merci bcp pour les rewiews que j'ai reçues, en espérant que j'en reçoive d'autres ... S'il vous please !!! (lol)
A part ça, je tiens à préciser que la plupart des personnages ne m'appartiennent pas mais à JK Rowling ! ^^
Bonne lecture ! (Je pense publier le prochain chapitre assez tôt.)
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Chapitre 1 :
Le jeune homme se réveilla en sursaut, et sa respiration saccadée l'avertit aussitôt qu'il fût assez lucide pour saisir ce qui lui arrivait. Ce qui restait de ses poumons faisait mal son boulot quand le cœur accélérait l'allure et il n'aimait pas ce demi-malaise dans lequel il se trouvait à chaque fois que ça lui arrivait. Son poumon et demi n'était plus en mesure de suivre des battements trop rapides. Ce fut essoufflé qu'il se leva, faisant mine d'ignorer la difficulté qu'il éprouvait et se dirigea vers la fenêtre. Il repoussa le rideau pourpre et l'ouvrit non sans une certaine difficulté, la poignée étant depuis longtemps en mauvais état, pour respirer profondément la froideur de ce matin d'hiver. Quelques branches d'un vieil hêtre pendaient à portée de sa main et d'un doigt léger, il recueillit le givre délicatement déposé dessus pour le sentir fondre dans sa main. Il aimait bien l'hiver. Période de pureté dans la décadence et la débauche de ce monde. Un merle chanta, non loin de là, et son chant flûté lui parvint aux oreilles, semblant lui dire " Il faut espérer, c'est la seule chose qui nous reste à faire, c'est… " Le jeune homme tapa du poing contre le mur avec une violence telle qu'elle fit naître un bref silence tout autour de lui. L'oiseau s'envola, indigné d'avoir été coupé dans sa diatribe sur l'espoir mais lui, il s'en fichait. Il porta douloureusement une main à son front puis, se résignant, ferma la fenêtre et alla s'habiller, non sans une certaine lenteur.
Ainsi Herveig Laouenan s'éveilla dans cette matinée qui semblait si paisible, songeant à ce qu'il lui fallait encore subir. Il détestait se rabaisser, offrir ses services à un être égal à lui-même le mettant dans une rage profonde et l'accomplissement de ses envies ne constituait pas une raison assez forte pour supporter une si précaire existence. A vingt-et-un ans, il s'estimait assez puissant pour oser ne pas respecter les lois drastiques qui avaient été instaurées ces temps-ci, assez puissant pour défier l'autorité de certains mages. Mais pourtant, par le plus curieux des faits, on n'entendait jamais parler de lui. Il était puissant, indépendant, mais discret. Et c'était plus une qualité qu'un défaut en cette période d'incertitude et de doute.
Soupirant, Herveig ouvrit un à un les multiples tiroirs de sa cuisine pour n'y trouver rien de très appétissant. Décidément, la chance n'allait pas en sa faveur. Tant pis, il se passerait de petit déjeuner, mais il s'assit tout de même à table et rumina ses sombres pensées. Puis en grimaçant, il porta la main à la cicatrice qu'il portait sur le front et, remarquant qu'elle était offerte à tous les regards, rabattit une mèche noire dessus. Herveig Laouenan… C'était joli comme prénom, assez mystérieux. Un peu voyant peut-être mais c'était mieux de porter un prénom original que de se voir affublé du prénom du survivant. Par les temps qui courent, valait mieux ne pas s'appeler Harry Potter. Mais il avait sauté sur l'occasion qui s'offrait à lui dès qu'il était sorti de Poudlard et, changeant de personnalité, il avait également troqué une identité contre une autre.
Mais, malheureusement pour lui, aujourd'hui s'avérait un jour de malchance car un hibou grand-duc toqua à la porte, émettant un doux hululement ensommeillé qui réveilla pourtant le jeune homme. Harry (car il n'arrivait toujours pas à se considérer comme autre qu'Harry) parcourut le long couloir qui le menait au hall d'entrée d'un pas nonchalant et ouvrit la porte avec une infinie précaution. On n'est jamais trop prudent. Mais le volatile était seul. C'était un vieil hibou au plumage gris et au ventre blanc moucheté de noir. Il tenait dans son bec un parchemin que Harry prit, gratifiant l'animal d'une légère caresse sur la tête. Les aigrettes du hibou frémirent puis il déploya ses larges ailes, plus foncées que le reste du corps pour ensuite s'envoler dans le ciel grisâtre.
Intrigué au plus haut point, Harry examina attentivement l'enveloppe et grimaça lorsqu'il vit que le sceau lui était inconnu. Ce dernier représentait un crâne humain enveloppé de deux grandes ailes protectrices. La curiosité l'emportant alors sur la prudence, il décacheta l'enveloppe et se saisit de la lettre. L'écriture de son expéditeur était énergique, aux longues boucles, aux pointes plus prononcées, assez agréable à lire :
'Cher Monsieur Laouenan,
Nous voudrions tout d'abord vous adresser nos salutations les plus sincères. Nous avons appris votre existence voilà fort peu de temps, car vous êtes d'une discrétion qui nous a véritablement étonné. Mais nous avons depuis fait quelques recherches sur vous (Harry grimaça) et nous avons remarqué votre pouvoir, votre force magique qui est très importante. Nous voudrions ainsi que vous nous fassiez l'honneur d'accepter l'humble invitation que nous vous faisons. Nous avons créé une assemblé de mages haut placés pour combattre les forces des Ténèbres, ou au mieux les stopper dans leur élan et arrêter la recrudescence de morts partout en Angleterre et parfois au-delà. Elle a finalement pris de l'importance et a remplacé l'ordre du Phénix qui est tombé voici quelques années. Pour cela, nous voudrions vous intégrer dans cette assemblée, constituée des plus illustres sorciers versés dans le bien. Sachez toutefois que, si vous refusez, nous vous considérerons comme un opposant rallié à nos ennemis. Nous vous prions donc d'accepter ce que nous vous proposons. Si c'est le cas, cherchez le hibou qui vous a apporté cette lettre, il doit être perché dans l'arbre le plus proche de votre maison. Il viendra sur cet arbre durant un an, vous aurez donc une année pour vous décider, bien que nous vous conseillions de faire vite. Si vous êtes contre, vous pouvez le signaler mais n'espérez plus de contacts avec nous.
Veuillez agréer, Mr Laouenan, l'expression de nos sentiments distingués.
L' ordre de protection de Vie'
Harry frissonna, puis sourit étrangement. Ils pouvaient toujours essayer de les battre, ces forces des Ténèbres mais pendant qu'ils parlaient cachés dans leur petit salon, un certain Voldemort faisait toujours des ravages. Mais se mettre à dos une communauté de mages ne le tentait pas non plus. Le jeune homme frappa la table d'un poing énergique, tandis qu'un singulier déchirement s'opérait en lui. Allait-il retrouver Voldemort, lui annoncer qu'il pourrait infiltrer l'OPV et jouer les espions, aider ce sorcier qu'il détestait plus que tout, ou rejoindre cette association et espionner auprès du seigneur des Ténèbres ? Voldemort ou Dumbledore ? Il était sûr que le vieux sorcier de Griffondor était dans cet ordre réputé mais il était également certain que Voldemort l'attendait au tournant. Harry ne pouvait choisir aussi décida- t'il de se changer les idées et sortit un livre récent mais usé, caché sous les lattes du parquet. Avec son enfance malheureuse à Privet Drive, il avait appris à cacher des biens qui n'auraient pas fait bon effet dans la maison d'un homme neutre, et encore moins d'une sorte de Mangemort en plus évolué et plus puissant.
- La flamme, l'éclair et le flocon, d'Irma Gronherenge, lut- il sur la couverture, songeur.
C'était un très beau livre, qui parlait d'une jeune fille qui avait suivi sa scolarité à Poudlard. On avait droit à une histoire futile, si futile qu'on l'oubliait aussitôt, mais les réflexions qui étaient faites, sur la vie d'autrefois, la vie actuelle, le Survivant, Vous-Savez-Qui… Harry soupçonnait cet ouvrage d'être un peu autobiographique et que beaucoup des commentaires que l'on trouvait à l'intérieur venaient de l'auteur et non de propos qu'elle aurait recueilli. Pourtant il ne se souvenait aucunement d'une Irma Gronherenge à Poudlard, bien qu'elle fût scolarisée à Poudlard dans les mêmes années que lui et il n'était pas réellement aidé par les détails du livre, la maison où avait été envoyée l'auteur n'étant pas précisée.
Après quelques pages, le jeune homme se sentit le cœur plus léger et, inspiré, s'empara d'un parchemin et écrivit une lettre qu'il transmit à un certain hibou endormi sur le hêtre gelé devant la fenêtre de sa chambre, à l'étage. Puis il s'attabla de nouveau et soupira de lassitude. Quand il rouvrit le livre, un merle chanta…
Harry resta une semaine seul chez lui, sans nouvelles, et bien qu'il soit trop fier pour oser l'admettre, l'inquiétude le rongeait sournoisement, rat insupportable aux longues incisives tranchantes. A l'idée du rat, une grimace de dégoût se peignit sur son visage blanc. Cette ordure de Pettigrow… Toujours aux côtés du maître, lèche-botte et traître. Harry l'avait déjà fait souffrir, le défiant de rapporter ses actes à Voldemort. Il aurait adoré le voir mourir lentement, sous ses yeux sans pitié, dans d'atroces souffrances mais malheureusement, il en avait été décidé autrement. Il n'était pas Mangemort et n'était pas tenu à rester auprès du Seigneur des Ténèbres, il était dans une sorte de sursit qui pesait toujours sur ses épaules et la demi-marque sur son bras chauffa légèrement comme pour le lui rappeler. Le jour où on le lui avait faite, il avait senti sa cicatrice le brûler atrocement, plus fort encore que ce qu'on lui infligeait au bras, il avait eu l'horrible impression de sentir sa tête exploser.
Enfin, une semaine et deux jours après la réception de la lettre de l'OPLAT, il reçut une réponse, d'une chouette effraie jeune et éreintée du voyage. Par pure politesse, le jeune homme voulut la laisser se reposer quelques temps sur place mais Shiva ne l'entendait pas de cette oreille et s'étais mis en devoir de chasser l'intruse de son territoire. A cette pensée, Harry ne put retenir le léger ricanement qui fusa dans la maison déserte. Shiva faisait partie des puissants. Pas étonnant, puisqu'il s'agissait d'un vampire. Oh, pas un vampire humain. Il ne s'agissait pas d'une créature à l'intelligence aussi vive que n'importe quel individu du monde sorcier, qui était également doté des pouvoirs surnaturels liés à sa condition de vampire. Mais Shiva était de cette race de chauve-souris ténébreuses et grandes, qui buvaient le sang de gros animaux et animées d'un esprit remarquablement vif ainsi que de sens hyper développés. Ses grands yeux rouges avaient toujours été les seuls capables de le faire chavirer. Sa créature était une déesse, d'où le nom dont elle était affublée.
Remarquant soudain qu'il était resté planté bêtement sur le perron, la lettre à la main, Harry se maudit, adressant des reproches intempestives à lui-même et se hâta de regagner ses quartiers, si lugubres soient-ils. Enfin, à l'abri de tous regards, il lut le simple billet qui lui était adressé :
'Très cher Monsieur Laouenan,
Nous sommes ravis de vous voir accepter notre proposition. Nous vous attendons le 23 Décembre pour une réunion sécurisée, dans le cadre du collège Poudlard. Nous vous attendons pour le 21, de façon à ce que vous fassiez connaissance avec vos nouveaux collaborateurs. Vous prendrez le train prévu pour cet effet, dont vous trouverez le billet ci-joint Veuillez agréer, Monsieur Laouenan, l'expression de mes sentiments distingués.
Albus Dumbledore, directeur de l'OPV.'
Harry laissa apparaître sur son visage un léger sourire. Il s'y attendait. Dumbledore était forcément lié à de telles organisations. Il jeta un coup d'œil au calendrier accroché au mur par une simple punaise. Le 20. Il partirait donc demain. Sans qu'il en puisse expliquer la raison, une vague de ressentiment l'envahit et il eut comme une sorte de soulagement quand il pensa à son départ tout proche.
Mais, pour éviter de s'interroger davantage, il monta à l'étage, sortit une valise et entreprit de faire ses bagages. Harry décida d'emporter le strict nécessaire, ce qui ne fut pas vraiment difficile, du fait qu'il ne possédait pas grand chose. Le coffre à son nom chez Gringotts était encore bien rempli mais il ne préférait pas user du nom d'Harry Potter et il ne l'avait pas ouvert depuis fort longtemps, donc il ne disposait que de peu d'argent et allait toujours à l'essentiel. Il prit donc sur lui des vêtements, pour la plupart moldus, car il avait pour habitude d'en porter, même sous une robe de Mangemort, ce qui, si étonnant que ce fût, avait beaucoup amusé Voldemort. Rien que le fait de voir le célèbre Harry Potter à ses côtés lui plaisait. Alors le voir briser certains tabous était pour lui une autre source d'amusement et de surprise mêlés qui n'était pas pour lui déplaire.
Le jeune homme se munit également de quelques précieux livres, qu'il gardait la plupart du temps avec lui, une plume, un carnet et de l'encre car il aimait avoir de quoi écrire sur lui, sa baguette magique, qui en réalité ne le quittait jamais, placée dans une des poches de ses vêtements, une trousse de toilette assez peu remplie, sa vieille cape d'invisibilité, puis il referma sa valise. Mais, un doute l'envahissant soudain, il la rouvrit pour y glisser un mystérieux parchemin qui, à Poudlard et seulement à ce endroit, pouvait lui être utile. Puis il tourna la tête et contempla le paysage gelé à travers la fenêtre.
La nuit tombait tôt en cette saison, aussi put-il voir les premières étoiles qui s'allumaient et répandaient une douce lueur devant ses yeux. Les arbres restaient prostrés, gelés dans leurs positions absurdes, cadavres vivant au beau milieu de toute cette étendue blanche. La température ayant aisément descendu en-dessous de zéro, la neige ne fondait pas et restait saine, immaculée et brillante sous les reflets de la lune, qui en était à son premier quartier.
Puis un cri aigu mais qui n'en restait pas mélodieux, par l'illusion la plus parfaite qui soit, parvint à ses oreilles. Souriant tendrement, Harry ouvrit la fenêtre et ce fut pour accueillir une forme noire qui se découpa soudainement de la noirceur du ciel. Il plongea son regard dans les braises ardentes du regard de sa chauve-souris et lui caressa la tête avec une douceur dont il ne s'était jamais cru capable.
- Comment vas-tu, ma belle ? Ria-t-il.
Il eut pour réponse un léger bruit, qu'il identifia assez facilement. Ils se comprenaient sans grande difficulté. Le langage des chauve-souris était en réalité, assez semblable à celui des serpents, les ultrasons produits par ces animaux se rapprochant étrangement des sifflements reptiliens et Harry réussissait à percevoir la plupart de ce que disait sa chauve-souris. Par contre, il était incapable d'émettre de tels sons, même si ça n'avait pas une réelle importance. Shiva et lui semblaient souvent lire dans les pensées de leur interlocuteur respectif et même deux amants ne se sentiraient plus proches qu'ils n'étaient l'un de l'autre.
- Demain, nous embarquerons pour un long voyage, murmura le jeune homme. Tu viendras avec moi, sagement, dans ta cage.
Il fit mine d'ignorer le tressaillement de l'animal et continua sur le même ton :
- Je ne sais pas ce qui m'a poussé à accepter leur demande, tu sais mais au plus profond de moi, j'ai senti que c'était la meilleure chose à faire pour le moment.
Etrangement, il sentait comme une vague d'approbation dans le regard de Shiva. Comprenait-elle tout ce qu'il lui confiait ? Il n'eut pas le temps de trouver une réponse à sa question car elle s'agita sur le lit où elle s'était posé, déploya ses longues ailes membraneuses pour s'envoler et se noyer dans le ciel noirâtre, avec un dernier cri à l'attention de son maître.
Le jeune homme lui adressa une dernière pensée avant de s'allonger et de s'endormir, presque aussitôt. Ce qui était agréable, quand vous avez la confiance de Voldemort, c'est que vous n'avez plus de cauchemars douloureux chaque nuit
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Le lendemain, ce fut quelques faibles rayons de lumière qui réveillèrent Harry. Ce dernier entrouvrit les yeux et resta immobile un long moment, faisant le point parmi tous les rêves étranges qui ne cessaient de le hanter. Il ne rêvait plus de Voldemort, ou du moins plus de la même façon, et c'était déjà une bonne chose mais ses songes gardaient une noirceur qu'il n'était pas en mesure d'expliquer. Sur ces sombres réflexions, il termina de se réveiller, se leva puis s'habilla avec une lenteur d'autant plus incroyable qu'il semblait bouger avec le même naturel que s'il le faisait à une vitesse normale. Shiva dormait, suspendue au plafond, la tête en bas, comme toute chauve-souris qui se respecte, et le jeune homme prononça doucement son nom, pour la réveiller. Elle n'esquissa pas le moindre mouvement mais il entraperçut à travers ses ailes qu'elle avait légèrement développée un intense regard écarlate. Avec une infinie douceur, il s'approcha d'elle et la déposa dans la vieille cage qui autrefois appartenait sa chouette harfang, Hedwige. A la pensée de sa chouette, Harry ne put s'empêcher de grimacer. Sa disparition était encore douloureuse, même s'il ne préférait pas l'admettre. Pour se changer les idées, il accéléra un peu l'allure et, en un minimum de temps, fut prêt pour le départ. Il prit sa valise, la cage et son chapeau puis sortit. Il respira profondément l'air pur d'hiver et sa froideur passant en lui purifia un peu ses poumons endommagés. Il s'empara de sa cape noire qu'il mit sur ses épaules avant de refermer la porte et pratiqua un sort pour la fermer à clé.
- On y va, Shiva. Je crois que nous n'allons pas rentrer de si tôt.
Il traversa l'étendue de neige devant la vieille maison délabrée et sordide qu'il occupait pour ensuite s'arrêter sur le trottoir et appeler un taxi. C'était un taxi sorcier, bien entendu, Harry vivant dans un village presque entièrement peuplé de personne ayant un quelconque lien avec la magie.
- Londres, s'il vous plaît. Gare de King Cross.
- Très bien, mon petit monsieur, fit joyeusement le conducteur, qui se tut dès qu'il perçut le regard noir de Harry.
C'était un vieil homme, qui conduisait un tacot bien plus vieux que lui encore mais, l'engin ayant été magiquement modifié, le voyage ne dura qu'une heure, malgré la grande distance qui séparait le village d'Harry de Londres. Bientôt, le conducteur, après avoir marmonné dans sa moustache tout le long du trajet, finit par annoncer à voix haute :
- Nous voici arrivés, monsieur…
Il laissa sa phrase en suspens mais Harry n'était pas disposé à divulguer son nom, le faux comme le vrai. Il paya sans mot dire, laissa quelques noises de plus comme pourboire pour ne pas faire atteinte à la fierté du chauffeur, puis s'en alla rapidement. Il préférait ne pas avoir trop de contact avec le monde qui l'entourait.
Le jeune homme commença à parcourir le long quai de la gare de King Cross, souriant vaguement aux nombreux souvenirs qui lui revenaient. Mais, soudain, une voix le tira de ses rêveries, demandant d'un ton brusque :
- Excusez-moi, monsieur ? Vous avez un permis pour posséder ce genre d'animal ?
Harry, sûr de lui, se retourna et jaugea du regard l'homme en uniforme. Il haussa un sourcil et baissa machinalement la tête comme pour regarder au dessus de ses lunettes, qu'il ne portait plus depuis longtemps pourtant.
- Bien sûr, je suis autorisé à transporter cet animal avec moi, j'ai bien un permis, répondit-il lentement, d'un ton calme. Mais j'ai pris l'habitude de ne jamais l'apporter avec moi.
Il tendit une main faussement amicale et sonda le regard bleu de son interlocuteur.
- Herveig Laouenan. Je suis vétérinaire, j'ai soigné cet animal et je vais l'apporter à un collègue qui s'occupe de la réadaptation en milieu sauvage d'animaux soigné par des humains.
- Euh… Enchanté.
Le vigile serra la main de Harry, interloqué. A en croire sa réaction, il ne s'attendait pas du tout à ce genre de réponse ni à ce calme apparent. Les personnes en faute hésitaient, ne savaient pas quoi dire et finissaient par inventer des mensonges plus gros qu'elles. Lui, il restait impassible, flegmatique, ce qui plut au vigile, qui le disculpa de toute faute.
- Eh bien… René Wesgle. J'occupe ce poste depuis bientôt un an et c'est la première fois que je vois ce genre d'animal. Se balader avec une chauve-souris, c'est vraiment peu commun.
- C'est vrai, répondit Harry en arborant un sourire poli. Mais, désolé d'être pressé, mais je risque de perdre mon train si je reste ici une minute de plus.
- Oh mais bien sûr, allez-y, fit précipitamment le vigile, confus. Vous m'avez convaincu.
Satisfait, Harry se détourna et se mit à la recherche de la barrière qui lui permettrait d'accéder au quai 9 ¾. Quand il la trouva, il marcha doucement vers elle et passa au travers, comme il l'avait si souvent fait auparavant et, comme il s'y attendait, une locomotive d'un rouge vif rutilante l'attendait, sifflant et crachotant des petits jets de fumée.
- Bonjour, monsieur …
Amusé, Harry se tourna vers celui qui l'avait ainsi abordé. De taille assez grande, des cheveux châtains-roux, le nez constellé de taches de son, très jeune. Une personne de moindre importance. Peut-être même un élève.
- Oui ? Fit-il simplement.
- Je suis un élève du collège Poudlard, monsieur. Je suis préfet en chef, à Serdaigle et on m'a chargé d'accueillir les nouveaux venus et de leur expliquer le fonctionnement de l'école pour qu'arrivés, ils ne se sentent pas trop dépaysés.
- Je vois, dit Harry en riant.
Même s'il faisait le plus grand effort possible pour le cacher, une dure bataille se livrait en lui. Devait-il repousser cet élève et lui expliquer qu'il avait été scolarisé à Poudlard ? S'il le faisait, il courait un grand risque. Des recherches allaient peut-être été faites sur lui et on découvrirait qu'il n'y a jamais eu d'Herveig Laouenan à Poudlard. Et s'il disait être venu d'une autre école de sorcellerie, on pouvait très bien demander aux écoles des autres pays si un certain Herveig Laouenan y avait fait ses études. Finalement, il répondit :
- Ce n'est pas la peine, petit. C'est sympa de ta part mais je connais déjà Poudlard.
Le garçon se renfrogna, à dix-sept ans, il trouvait qu'il n'était plus vraiment petit, mais Harry s'en fichait éperdument et il monta dans le train, laissant planté là le jeune Serdaigle. Harry s'installa au dernier compartiment, qui resterait certainement vide, et libéra Shiva qui se dégourdit un peu les ailes en volant quelques minutes pour finalement s'accrocher aux poignées du plafond où l'on se tenait habituellement quand on était debout. Le jeune homme installa sa valise au dessus de lui, à l'endroit prévu à cet effet puis s'assit tranquillement et observa à la dérobée ce qui se passait dehors. En réalité, il n'y avait pas grand chose à voir, et le quai resta désespéramment vide de monde pendant une bonne quinzaine de minutes. Enfin, un sorcier apparut, puis un autre, et une sorcière et enfin une kyrielle de mages et sorcières se succédèrent, si bien que le train put enfin démarrer. Avec une pointe de nostalgie, Harry sentit le wagon s'ébranler pour ensuite commencer une longue ascension qui ne se terminerait que tard le soir.
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Je sais, ce 1er chapitre est très long, les suivants le sont moins ...
Bien, à part ça, merci de m'avoir lue ! ^_^
Nolwenn
voici le 1er chapitre de 'Flamme de givre' uploadé ^^ J'espère que vs êtes contents, enfin bon ... Merci bcp pour les rewiews que j'ai reçues, en espérant que j'en reçoive d'autres ... S'il vous please !!! (lol)
A part ça, je tiens à préciser que la plupart des personnages ne m'appartiennent pas mais à JK Rowling ! ^^
Bonne lecture ! (Je pense publier le prochain chapitre assez tôt.)
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Chapitre 1 :
Le jeune homme se réveilla en sursaut, et sa respiration saccadée l'avertit aussitôt qu'il fût assez lucide pour saisir ce qui lui arrivait. Ce qui restait de ses poumons faisait mal son boulot quand le cœur accélérait l'allure et il n'aimait pas ce demi-malaise dans lequel il se trouvait à chaque fois que ça lui arrivait. Son poumon et demi n'était plus en mesure de suivre des battements trop rapides. Ce fut essoufflé qu'il se leva, faisant mine d'ignorer la difficulté qu'il éprouvait et se dirigea vers la fenêtre. Il repoussa le rideau pourpre et l'ouvrit non sans une certaine difficulté, la poignée étant depuis longtemps en mauvais état, pour respirer profondément la froideur de ce matin d'hiver. Quelques branches d'un vieil hêtre pendaient à portée de sa main et d'un doigt léger, il recueillit le givre délicatement déposé dessus pour le sentir fondre dans sa main. Il aimait bien l'hiver. Période de pureté dans la décadence et la débauche de ce monde. Un merle chanta, non loin de là, et son chant flûté lui parvint aux oreilles, semblant lui dire " Il faut espérer, c'est la seule chose qui nous reste à faire, c'est… " Le jeune homme tapa du poing contre le mur avec une violence telle qu'elle fit naître un bref silence tout autour de lui. L'oiseau s'envola, indigné d'avoir été coupé dans sa diatribe sur l'espoir mais lui, il s'en fichait. Il porta douloureusement une main à son front puis, se résignant, ferma la fenêtre et alla s'habiller, non sans une certaine lenteur.
Ainsi Herveig Laouenan s'éveilla dans cette matinée qui semblait si paisible, songeant à ce qu'il lui fallait encore subir. Il détestait se rabaisser, offrir ses services à un être égal à lui-même le mettant dans une rage profonde et l'accomplissement de ses envies ne constituait pas une raison assez forte pour supporter une si précaire existence. A vingt-et-un ans, il s'estimait assez puissant pour oser ne pas respecter les lois drastiques qui avaient été instaurées ces temps-ci, assez puissant pour défier l'autorité de certains mages. Mais pourtant, par le plus curieux des faits, on n'entendait jamais parler de lui. Il était puissant, indépendant, mais discret. Et c'était plus une qualité qu'un défaut en cette période d'incertitude et de doute.
Soupirant, Herveig ouvrit un à un les multiples tiroirs de sa cuisine pour n'y trouver rien de très appétissant. Décidément, la chance n'allait pas en sa faveur. Tant pis, il se passerait de petit déjeuner, mais il s'assit tout de même à table et rumina ses sombres pensées. Puis en grimaçant, il porta la main à la cicatrice qu'il portait sur le front et, remarquant qu'elle était offerte à tous les regards, rabattit une mèche noire dessus. Herveig Laouenan… C'était joli comme prénom, assez mystérieux. Un peu voyant peut-être mais c'était mieux de porter un prénom original que de se voir affublé du prénom du survivant. Par les temps qui courent, valait mieux ne pas s'appeler Harry Potter. Mais il avait sauté sur l'occasion qui s'offrait à lui dès qu'il était sorti de Poudlard et, changeant de personnalité, il avait également troqué une identité contre une autre.
Mais, malheureusement pour lui, aujourd'hui s'avérait un jour de malchance car un hibou grand-duc toqua à la porte, émettant un doux hululement ensommeillé qui réveilla pourtant le jeune homme. Harry (car il n'arrivait toujours pas à se considérer comme autre qu'Harry) parcourut le long couloir qui le menait au hall d'entrée d'un pas nonchalant et ouvrit la porte avec une infinie précaution. On n'est jamais trop prudent. Mais le volatile était seul. C'était un vieil hibou au plumage gris et au ventre blanc moucheté de noir. Il tenait dans son bec un parchemin que Harry prit, gratifiant l'animal d'une légère caresse sur la tête. Les aigrettes du hibou frémirent puis il déploya ses larges ailes, plus foncées que le reste du corps pour ensuite s'envoler dans le ciel grisâtre.
Intrigué au plus haut point, Harry examina attentivement l'enveloppe et grimaça lorsqu'il vit que le sceau lui était inconnu. Ce dernier représentait un crâne humain enveloppé de deux grandes ailes protectrices. La curiosité l'emportant alors sur la prudence, il décacheta l'enveloppe et se saisit de la lettre. L'écriture de son expéditeur était énergique, aux longues boucles, aux pointes plus prononcées, assez agréable à lire :
'Cher Monsieur Laouenan,
Nous voudrions tout d'abord vous adresser nos salutations les plus sincères. Nous avons appris votre existence voilà fort peu de temps, car vous êtes d'une discrétion qui nous a véritablement étonné. Mais nous avons depuis fait quelques recherches sur vous (Harry grimaça) et nous avons remarqué votre pouvoir, votre force magique qui est très importante. Nous voudrions ainsi que vous nous fassiez l'honneur d'accepter l'humble invitation que nous vous faisons. Nous avons créé une assemblé de mages haut placés pour combattre les forces des Ténèbres, ou au mieux les stopper dans leur élan et arrêter la recrudescence de morts partout en Angleterre et parfois au-delà. Elle a finalement pris de l'importance et a remplacé l'ordre du Phénix qui est tombé voici quelques années. Pour cela, nous voudrions vous intégrer dans cette assemblée, constituée des plus illustres sorciers versés dans le bien. Sachez toutefois que, si vous refusez, nous vous considérerons comme un opposant rallié à nos ennemis. Nous vous prions donc d'accepter ce que nous vous proposons. Si c'est le cas, cherchez le hibou qui vous a apporté cette lettre, il doit être perché dans l'arbre le plus proche de votre maison. Il viendra sur cet arbre durant un an, vous aurez donc une année pour vous décider, bien que nous vous conseillions de faire vite. Si vous êtes contre, vous pouvez le signaler mais n'espérez plus de contacts avec nous.
Veuillez agréer, Mr Laouenan, l'expression de nos sentiments distingués.
L' ordre de protection de Vie'
Harry frissonna, puis sourit étrangement. Ils pouvaient toujours essayer de les battre, ces forces des Ténèbres mais pendant qu'ils parlaient cachés dans leur petit salon, un certain Voldemort faisait toujours des ravages. Mais se mettre à dos une communauté de mages ne le tentait pas non plus. Le jeune homme frappa la table d'un poing énergique, tandis qu'un singulier déchirement s'opérait en lui. Allait-il retrouver Voldemort, lui annoncer qu'il pourrait infiltrer l'OPV et jouer les espions, aider ce sorcier qu'il détestait plus que tout, ou rejoindre cette association et espionner auprès du seigneur des Ténèbres ? Voldemort ou Dumbledore ? Il était sûr que le vieux sorcier de Griffondor était dans cet ordre réputé mais il était également certain que Voldemort l'attendait au tournant. Harry ne pouvait choisir aussi décida- t'il de se changer les idées et sortit un livre récent mais usé, caché sous les lattes du parquet. Avec son enfance malheureuse à Privet Drive, il avait appris à cacher des biens qui n'auraient pas fait bon effet dans la maison d'un homme neutre, et encore moins d'une sorte de Mangemort en plus évolué et plus puissant.
- La flamme, l'éclair et le flocon, d'Irma Gronherenge, lut- il sur la couverture, songeur.
C'était un très beau livre, qui parlait d'une jeune fille qui avait suivi sa scolarité à Poudlard. On avait droit à une histoire futile, si futile qu'on l'oubliait aussitôt, mais les réflexions qui étaient faites, sur la vie d'autrefois, la vie actuelle, le Survivant, Vous-Savez-Qui… Harry soupçonnait cet ouvrage d'être un peu autobiographique et que beaucoup des commentaires que l'on trouvait à l'intérieur venaient de l'auteur et non de propos qu'elle aurait recueilli. Pourtant il ne se souvenait aucunement d'une Irma Gronherenge à Poudlard, bien qu'elle fût scolarisée à Poudlard dans les mêmes années que lui et il n'était pas réellement aidé par les détails du livre, la maison où avait été envoyée l'auteur n'étant pas précisée.
Après quelques pages, le jeune homme se sentit le cœur plus léger et, inspiré, s'empara d'un parchemin et écrivit une lettre qu'il transmit à un certain hibou endormi sur le hêtre gelé devant la fenêtre de sa chambre, à l'étage. Puis il s'attabla de nouveau et soupira de lassitude. Quand il rouvrit le livre, un merle chanta…
Harry resta une semaine seul chez lui, sans nouvelles, et bien qu'il soit trop fier pour oser l'admettre, l'inquiétude le rongeait sournoisement, rat insupportable aux longues incisives tranchantes. A l'idée du rat, une grimace de dégoût se peignit sur son visage blanc. Cette ordure de Pettigrow… Toujours aux côtés du maître, lèche-botte et traître. Harry l'avait déjà fait souffrir, le défiant de rapporter ses actes à Voldemort. Il aurait adoré le voir mourir lentement, sous ses yeux sans pitié, dans d'atroces souffrances mais malheureusement, il en avait été décidé autrement. Il n'était pas Mangemort et n'était pas tenu à rester auprès du Seigneur des Ténèbres, il était dans une sorte de sursit qui pesait toujours sur ses épaules et la demi-marque sur son bras chauffa légèrement comme pour le lui rappeler. Le jour où on le lui avait faite, il avait senti sa cicatrice le brûler atrocement, plus fort encore que ce qu'on lui infligeait au bras, il avait eu l'horrible impression de sentir sa tête exploser.
Enfin, une semaine et deux jours après la réception de la lettre de l'OPLAT, il reçut une réponse, d'une chouette effraie jeune et éreintée du voyage. Par pure politesse, le jeune homme voulut la laisser se reposer quelques temps sur place mais Shiva ne l'entendait pas de cette oreille et s'étais mis en devoir de chasser l'intruse de son territoire. A cette pensée, Harry ne put retenir le léger ricanement qui fusa dans la maison déserte. Shiva faisait partie des puissants. Pas étonnant, puisqu'il s'agissait d'un vampire. Oh, pas un vampire humain. Il ne s'agissait pas d'une créature à l'intelligence aussi vive que n'importe quel individu du monde sorcier, qui était également doté des pouvoirs surnaturels liés à sa condition de vampire. Mais Shiva était de cette race de chauve-souris ténébreuses et grandes, qui buvaient le sang de gros animaux et animées d'un esprit remarquablement vif ainsi que de sens hyper développés. Ses grands yeux rouges avaient toujours été les seuls capables de le faire chavirer. Sa créature était une déesse, d'où le nom dont elle était affublée.
Remarquant soudain qu'il était resté planté bêtement sur le perron, la lettre à la main, Harry se maudit, adressant des reproches intempestives à lui-même et se hâta de regagner ses quartiers, si lugubres soient-ils. Enfin, à l'abri de tous regards, il lut le simple billet qui lui était adressé :
'Très cher Monsieur Laouenan,
Nous sommes ravis de vous voir accepter notre proposition. Nous vous attendons le 23 Décembre pour une réunion sécurisée, dans le cadre du collège Poudlard. Nous vous attendons pour le 21, de façon à ce que vous fassiez connaissance avec vos nouveaux collaborateurs. Vous prendrez le train prévu pour cet effet, dont vous trouverez le billet ci-joint Veuillez agréer, Monsieur Laouenan, l'expression de mes sentiments distingués.
Albus Dumbledore, directeur de l'OPV.'
Harry laissa apparaître sur son visage un léger sourire. Il s'y attendait. Dumbledore était forcément lié à de telles organisations. Il jeta un coup d'œil au calendrier accroché au mur par une simple punaise. Le 20. Il partirait donc demain. Sans qu'il en puisse expliquer la raison, une vague de ressentiment l'envahit et il eut comme une sorte de soulagement quand il pensa à son départ tout proche.
Mais, pour éviter de s'interroger davantage, il monta à l'étage, sortit une valise et entreprit de faire ses bagages. Harry décida d'emporter le strict nécessaire, ce qui ne fut pas vraiment difficile, du fait qu'il ne possédait pas grand chose. Le coffre à son nom chez Gringotts était encore bien rempli mais il ne préférait pas user du nom d'Harry Potter et il ne l'avait pas ouvert depuis fort longtemps, donc il ne disposait que de peu d'argent et allait toujours à l'essentiel. Il prit donc sur lui des vêtements, pour la plupart moldus, car il avait pour habitude d'en porter, même sous une robe de Mangemort, ce qui, si étonnant que ce fût, avait beaucoup amusé Voldemort. Rien que le fait de voir le célèbre Harry Potter à ses côtés lui plaisait. Alors le voir briser certains tabous était pour lui une autre source d'amusement et de surprise mêlés qui n'était pas pour lui déplaire.
Le jeune homme se munit également de quelques précieux livres, qu'il gardait la plupart du temps avec lui, une plume, un carnet et de l'encre car il aimait avoir de quoi écrire sur lui, sa baguette magique, qui en réalité ne le quittait jamais, placée dans une des poches de ses vêtements, une trousse de toilette assez peu remplie, sa vieille cape d'invisibilité, puis il referma sa valise. Mais, un doute l'envahissant soudain, il la rouvrit pour y glisser un mystérieux parchemin qui, à Poudlard et seulement à ce endroit, pouvait lui être utile. Puis il tourna la tête et contempla le paysage gelé à travers la fenêtre.
La nuit tombait tôt en cette saison, aussi put-il voir les premières étoiles qui s'allumaient et répandaient une douce lueur devant ses yeux. Les arbres restaient prostrés, gelés dans leurs positions absurdes, cadavres vivant au beau milieu de toute cette étendue blanche. La température ayant aisément descendu en-dessous de zéro, la neige ne fondait pas et restait saine, immaculée et brillante sous les reflets de la lune, qui en était à son premier quartier.
Puis un cri aigu mais qui n'en restait pas mélodieux, par l'illusion la plus parfaite qui soit, parvint à ses oreilles. Souriant tendrement, Harry ouvrit la fenêtre et ce fut pour accueillir une forme noire qui se découpa soudainement de la noirceur du ciel. Il plongea son regard dans les braises ardentes du regard de sa chauve-souris et lui caressa la tête avec une douceur dont il ne s'était jamais cru capable.
- Comment vas-tu, ma belle ? Ria-t-il.
Il eut pour réponse un léger bruit, qu'il identifia assez facilement. Ils se comprenaient sans grande difficulté. Le langage des chauve-souris était en réalité, assez semblable à celui des serpents, les ultrasons produits par ces animaux se rapprochant étrangement des sifflements reptiliens et Harry réussissait à percevoir la plupart de ce que disait sa chauve-souris. Par contre, il était incapable d'émettre de tels sons, même si ça n'avait pas une réelle importance. Shiva et lui semblaient souvent lire dans les pensées de leur interlocuteur respectif et même deux amants ne se sentiraient plus proches qu'ils n'étaient l'un de l'autre.
- Demain, nous embarquerons pour un long voyage, murmura le jeune homme. Tu viendras avec moi, sagement, dans ta cage.
Il fit mine d'ignorer le tressaillement de l'animal et continua sur le même ton :
- Je ne sais pas ce qui m'a poussé à accepter leur demande, tu sais mais au plus profond de moi, j'ai senti que c'était la meilleure chose à faire pour le moment.
Etrangement, il sentait comme une vague d'approbation dans le regard de Shiva. Comprenait-elle tout ce qu'il lui confiait ? Il n'eut pas le temps de trouver une réponse à sa question car elle s'agita sur le lit où elle s'était posé, déploya ses longues ailes membraneuses pour s'envoler et se noyer dans le ciel noirâtre, avec un dernier cri à l'attention de son maître.
Le jeune homme lui adressa une dernière pensée avant de s'allonger et de s'endormir, presque aussitôt. Ce qui était agréable, quand vous avez la confiance de Voldemort, c'est que vous n'avez plus de cauchemars douloureux chaque nuit
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Le lendemain, ce fut quelques faibles rayons de lumière qui réveillèrent Harry. Ce dernier entrouvrit les yeux et resta immobile un long moment, faisant le point parmi tous les rêves étranges qui ne cessaient de le hanter. Il ne rêvait plus de Voldemort, ou du moins plus de la même façon, et c'était déjà une bonne chose mais ses songes gardaient une noirceur qu'il n'était pas en mesure d'expliquer. Sur ces sombres réflexions, il termina de se réveiller, se leva puis s'habilla avec une lenteur d'autant plus incroyable qu'il semblait bouger avec le même naturel que s'il le faisait à une vitesse normale. Shiva dormait, suspendue au plafond, la tête en bas, comme toute chauve-souris qui se respecte, et le jeune homme prononça doucement son nom, pour la réveiller. Elle n'esquissa pas le moindre mouvement mais il entraperçut à travers ses ailes qu'elle avait légèrement développée un intense regard écarlate. Avec une infinie douceur, il s'approcha d'elle et la déposa dans la vieille cage qui autrefois appartenait sa chouette harfang, Hedwige. A la pensée de sa chouette, Harry ne put s'empêcher de grimacer. Sa disparition était encore douloureuse, même s'il ne préférait pas l'admettre. Pour se changer les idées, il accéléra un peu l'allure et, en un minimum de temps, fut prêt pour le départ. Il prit sa valise, la cage et son chapeau puis sortit. Il respira profondément l'air pur d'hiver et sa froideur passant en lui purifia un peu ses poumons endommagés. Il s'empara de sa cape noire qu'il mit sur ses épaules avant de refermer la porte et pratiqua un sort pour la fermer à clé.
- On y va, Shiva. Je crois que nous n'allons pas rentrer de si tôt.
Il traversa l'étendue de neige devant la vieille maison délabrée et sordide qu'il occupait pour ensuite s'arrêter sur le trottoir et appeler un taxi. C'était un taxi sorcier, bien entendu, Harry vivant dans un village presque entièrement peuplé de personne ayant un quelconque lien avec la magie.
- Londres, s'il vous plaît. Gare de King Cross.
- Très bien, mon petit monsieur, fit joyeusement le conducteur, qui se tut dès qu'il perçut le regard noir de Harry.
C'était un vieil homme, qui conduisait un tacot bien plus vieux que lui encore mais, l'engin ayant été magiquement modifié, le voyage ne dura qu'une heure, malgré la grande distance qui séparait le village d'Harry de Londres. Bientôt, le conducteur, après avoir marmonné dans sa moustache tout le long du trajet, finit par annoncer à voix haute :
- Nous voici arrivés, monsieur…
Il laissa sa phrase en suspens mais Harry n'était pas disposé à divulguer son nom, le faux comme le vrai. Il paya sans mot dire, laissa quelques noises de plus comme pourboire pour ne pas faire atteinte à la fierté du chauffeur, puis s'en alla rapidement. Il préférait ne pas avoir trop de contact avec le monde qui l'entourait.
Le jeune homme commença à parcourir le long quai de la gare de King Cross, souriant vaguement aux nombreux souvenirs qui lui revenaient. Mais, soudain, une voix le tira de ses rêveries, demandant d'un ton brusque :
- Excusez-moi, monsieur ? Vous avez un permis pour posséder ce genre d'animal ?
Harry, sûr de lui, se retourna et jaugea du regard l'homme en uniforme. Il haussa un sourcil et baissa machinalement la tête comme pour regarder au dessus de ses lunettes, qu'il ne portait plus depuis longtemps pourtant.
- Bien sûr, je suis autorisé à transporter cet animal avec moi, j'ai bien un permis, répondit-il lentement, d'un ton calme. Mais j'ai pris l'habitude de ne jamais l'apporter avec moi.
Il tendit une main faussement amicale et sonda le regard bleu de son interlocuteur.
- Herveig Laouenan. Je suis vétérinaire, j'ai soigné cet animal et je vais l'apporter à un collègue qui s'occupe de la réadaptation en milieu sauvage d'animaux soigné par des humains.
- Euh… Enchanté.
Le vigile serra la main de Harry, interloqué. A en croire sa réaction, il ne s'attendait pas du tout à ce genre de réponse ni à ce calme apparent. Les personnes en faute hésitaient, ne savaient pas quoi dire et finissaient par inventer des mensonges plus gros qu'elles. Lui, il restait impassible, flegmatique, ce qui plut au vigile, qui le disculpa de toute faute.
- Eh bien… René Wesgle. J'occupe ce poste depuis bientôt un an et c'est la première fois que je vois ce genre d'animal. Se balader avec une chauve-souris, c'est vraiment peu commun.
- C'est vrai, répondit Harry en arborant un sourire poli. Mais, désolé d'être pressé, mais je risque de perdre mon train si je reste ici une minute de plus.
- Oh mais bien sûr, allez-y, fit précipitamment le vigile, confus. Vous m'avez convaincu.
Satisfait, Harry se détourna et se mit à la recherche de la barrière qui lui permettrait d'accéder au quai 9 ¾. Quand il la trouva, il marcha doucement vers elle et passa au travers, comme il l'avait si souvent fait auparavant et, comme il s'y attendait, une locomotive d'un rouge vif rutilante l'attendait, sifflant et crachotant des petits jets de fumée.
- Bonjour, monsieur …
Amusé, Harry se tourna vers celui qui l'avait ainsi abordé. De taille assez grande, des cheveux châtains-roux, le nez constellé de taches de son, très jeune. Une personne de moindre importance. Peut-être même un élève.
- Oui ? Fit-il simplement.
- Je suis un élève du collège Poudlard, monsieur. Je suis préfet en chef, à Serdaigle et on m'a chargé d'accueillir les nouveaux venus et de leur expliquer le fonctionnement de l'école pour qu'arrivés, ils ne se sentent pas trop dépaysés.
- Je vois, dit Harry en riant.
Même s'il faisait le plus grand effort possible pour le cacher, une dure bataille se livrait en lui. Devait-il repousser cet élève et lui expliquer qu'il avait été scolarisé à Poudlard ? S'il le faisait, il courait un grand risque. Des recherches allaient peut-être été faites sur lui et on découvrirait qu'il n'y a jamais eu d'Herveig Laouenan à Poudlard. Et s'il disait être venu d'une autre école de sorcellerie, on pouvait très bien demander aux écoles des autres pays si un certain Herveig Laouenan y avait fait ses études. Finalement, il répondit :
- Ce n'est pas la peine, petit. C'est sympa de ta part mais je connais déjà Poudlard.
Le garçon se renfrogna, à dix-sept ans, il trouvait qu'il n'était plus vraiment petit, mais Harry s'en fichait éperdument et il monta dans le train, laissant planté là le jeune Serdaigle. Harry s'installa au dernier compartiment, qui resterait certainement vide, et libéra Shiva qui se dégourdit un peu les ailes en volant quelques minutes pour finalement s'accrocher aux poignées du plafond où l'on se tenait habituellement quand on était debout. Le jeune homme installa sa valise au dessus de lui, à l'endroit prévu à cet effet puis s'assit tranquillement et observa à la dérobée ce qui se passait dehors. En réalité, il n'y avait pas grand chose à voir, et le quai resta désespéramment vide de monde pendant une bonne quinzaine de minutes. Enfin, un sorcier apparut, puis un autre, et une sorcière et enfin une kyrielle de mages et sorcières se succédèrent, si bien que le train put enfin démarrer. Avec une pointe de nostalgie, Harry sentit le wagon s'ébranler pour ensuite commencer une longue ascension qui ne se terminerait que tard le soir.
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Je sais, ce 1er chapitre est très long, les suivants le sont moins ...
Bien, à part ça, merci de m'avoir lue ! ^_^
Nolwenn
