Bonjour tlm, me revoici avec la deuxième chapitre de ma fic. J'espère que ça vous plaît ('non' et 'oui' confondus retentissent ds l'assemblée avec prédominance des 'non' ^^)

A part ça, je tiens à préciser que la plupart des personnages ne m'appartiennent pas mais à JK Rowling ! ^^

Bonne lecture.


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Chapitre 2 :

La porte du compartiment s'ouvrit tout d'un coup et une jeune femme entra. Harry soupira puis resta silencieux, attendant impatiemment qu'elle parte. Mais elle ne semblait pas décidée à lever le camp et referma la porte derrière elle.

- Il y a quelqu'un ? Dit-t-elle d'une voix hésitante.

Harry resta silencieux, espérant qu'elle ne remarque pas sa présence mais, une fois encore, il fut déçu car elle s'avança à travers le compartiment et finit par l'apercevoir. Un léger sourire joua sur ses lèvres délicates et, se tournant vers lui, demanda :

- Puis-je rester ici avec vous ?

Il ne répondit que par un hochement de tête. Il n'avait pas su refuser. Valait mieux faire bonne impression, de toute façon et refuser la compagnie d'une future collaboratrice serait plutôt mal vu. Satisfaite, elle s'assit à ses côtés. Elle rejeta sa longue chevelure brune derrière ses épaules et lui adressa un joli sourire.

- J'essaie d'aller à la rencontre des nouveaux venus. Je suis entrée dans cet ordre à l'âge de dix-sept ans, dès que je suis sortie de l'école, je suis une ancienne.

Elle rit silencieusement et cela plut au jeune homme. Ce rire discret qui ne risquait de blesser personne. Elle ne s'imposait pas vraiment, sa présence pouvait être agréable. Mais il ne savait pourquoi il ressentait cela, aussi décida-t-il de garder un visage impassible. Il lui semblait pourtant avoir déjà vu ces yeux marron aux reflets jaunes …

- Si on se présentait ? Fit alors la jeune femme. Vous avez été à Poudlard ?

Harry laissa planer le silence longtemps. La jeune femme était de sa génération, et elle n'avait aucun accent, elle devait donc être anglaise. Et si elle était anglaise, elle avait suivi sa scolarité à Poudlard. Il hésita puis marmonna :

- Oui.

- Je vois. Moi aussi, j'ai été à Poudlard.

Harry serra les dents, ses doutes se confirmaient.

- Je me nomme Hermione Granger.

Le masque d'insensibilité de Harry se fendilla quelques secondes et il sentit son estomac se nouer. Hermione… Cette jeune femme sûre d'elle, c'était Hermione. Elle qui l'avait si bien connu à l'époque, il courait un risque plus grand encore d'être démasqué.

- Enchanté, dit-il alors, lui adressant un sourire courtois.

- Et vous ? Votre nom ?

- Herveig Laouenan.

- C'est un peu voyant, comme nom, vous ne trouvez pas ?

Harry tressaillit. Avait-elle remarqué quelque chose ? Hermione, remarquant sa réaction, éclata de rire.

- Oh, ne vous inquiétez pas ! Je n'ai rien sous-entendu !

- Très bien. C'est que…

- Oui ?

- J'ai été un intime de Voldemort en personne…

Le visage d'Hermione se tendit à l'entente de ce nom tant redouté mais il n'y prit pas garde et continua, impassible.

- Je ne voudrais donc pas qu'il sache que j'ai rejoint votre ordre, ainsi j'assure ma survie, la votre, et je peux vous donner des renseignements utiles en ce qui le concerne.

- D'accord …

Harry sembla prendre un air blasé et demanda alors :

- Y a-t-il beaucoup de personnes de Poudlard dans cet ordre ?

- Je n'ai normalement, pas le droit de vous délivrer des noms maintenant mais je veux bien vous renseigner, car vous avez fait vos études dans cette école. Il y a donc …

Elle compta sur ses doigts, se remémorant une ribambelle de noms pour ensuite se tourner vers le jeune homme et annoncer :

- Voyons… Il y a Ginny Weasley, professeur à Poudlard qui a conservé son nom avec honneur, ses nombreux frères, et aussi Dean Thomas, Seamus Finnigan, et beaucoup d'autres. Puis, dans les générations plus anciennes, il y a Remus Lupin, un ancien professeur de Défenses contre les Forces du Mal. Ensuite, il y a Sirius Black, le présumé criminel, innocenté il y a peu.

Heureusement qu'elle était trop occupée dans son énumération pour remarquer l'impact que ses paroles avaient sur le jeune homme.

- Mais j'ai toujours du mal à énumérer le nom des personnes de mon ordre, vous le constaterez par vous-même.

- Très bien.

Il tourna la tête vers elle et contempla son visage délicat. Elle était assez différente d'autrefois, ses traits s'étant fortement affinés en quatre ans mais elle gardait ce sérieux qu'il lui connaissait. Ses cheveux n'étaient plus touffus comme auparavant mais lisses et brillants, conservant pourtant leur brun naturel. C'est vrai qu'elle restait Hermione mais en trois-quatre ans, elle semblait avoir vieilli beaucoup trop prématurément, plus qu'en sept ans de côtoiement avec Harry.

- Nous serons arrivés dans combien de temps ? Demanda-t-il d'un ton ignorant.

Puis, se rappelant qu'il était sensé connaître les habitudes de Poudlard, ajouta :

- Je ne parviens pas à me rappeler du temps du trajet du Poudlard-Express, c'est étrange…

- Encore quelques heures, certainement, répondit-elle, d'un ton distrait.

Harry suivit son regard et compris que Shiva avait attiré son attention.

- Oh, c'est ma chauve-souris, je n'ai pas pu me séparer d'elle. Elle se nomme Shiva.

Il se demanda qu'est-ce qui l'avait poussé à dire cela, se sentant idiot et futile mais Hermione prit la parole :

- D'ordinaire, ces chauve-souris, surtout ces espèces de chauve-souris magiques, surnommées vampire, (qui n'ont rien à voir avec l'espèce vampire moldu) sont possédées par des adeptes de la magie noire.

- Elles sont possédées par des mage puissants, il existe une magnifique nuance entre noir et puissant, répliqua Harry, d'un ton sec.

- On n'ignore pas que ce genre de chauve-souris comprend le Fourchelang, lui assena-t-elle sur le même ton.

Harry ouvrit de grands yeux, s'était-il dénoncé ? Le seul parlant Fourchelang dans le Poudlard de sa génération étant Harry Potter …

- Shiva comprend également le langage humain, ou au moins ses bases. Je suis totalement incapable de parler le Fourchelang mais j'ai toujours réussi à me faire comprendre d'elle.

Il ajouta, un demi-sourire aux lèvres :

- On lit pratiquement dans les pensées l'un de l'autre. Shiva, c'est la femme de ma vie.

Hermione éclata d'un petit rire et il reconnut le rire de son amie perdue depuis quatre ans. Ils s'étaient quittés si durement… Mais Harry avait dû couper les ponts et c'était à présent qu'il en ressentait la plus grande douleur. Au moins, il avait regagné la confiance de la jeune femme, qui détacha son regard de Shiva pour contempler le paysage qui défilait à toute vitesse sous ses yeux, depuis la fenêtre.

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Le voyage se déroulait dans le calme et, lui et Hermione ne sachant quoi se dire, ils restèrent longuement silencieux. Puis, brisant le silence qui s'était installé entre eux, une femme entra dans le compartiment, poussant un chariot de friandises.

- Je me suis dit que vous deviez avoir faim, fit-elle sur un ton d'excuse.

Hermione sourit à la vendeuse.

- C'est une bonne idée, ça me rappellera de bons souvenirs.

Sur ces mots, elle acheta quelques friandises dont Harry ne connaissait pas le nom. Puis, remarquant que le regard de la vendeuse s'était posé sur lui, il fit un signe de la main signifiant qu'il n'achèterait rien.

- Non merci, c'est gentil, ajouta-t-il.

Après un dernier signe de tête, elle s'éloigna et Hermione se tourna vers lui.

- Vous n'avez donc pas faim ? Pourtant l'heure du dîner approche …

- Non vraiment, je n'ai jamais eu beaucoup d'appétit, s'expliqua Harry.

- Vous êtes sûrs ? Vous ne voulez même pas un chocolat ? Je ne pense pas qu'on pourra nous donner de quoi manger au château.

- Ce n'est pas grave, j'ai l'habitude de jeûner.

- Vous êtes vraiment un singulier personnage…

Harry sourit doucement à cette remarque, ça lui plaisait bien d'être singulier, différent, hors du commun, sans pour autant attirer l'attention. Il vérifia que sa cicatrice était bien dissimulée derrière une mèche de cheveux, puis retourna à la contemplation du paysage blanc et irréel qui s'offrait à ses yeux.

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Harry vit avec soulagement les hautes tours de Poudlard se découper dans le ciel noirâtre quand le voyage tira à sa fin. Il regarda avec amertume ce vieux château qui ne semblait pas avoir changé depuis le jour où il l'avait quitté. Un sentiment de pitié naquit alors en lui, il s'en voulait d'avoir abandonné Poudlard ainsi, sans se retourner, comme s'il avait oublié son passé en passant la barre des dix-sept ans et en étant encore vivant. Puis soudainement, il sentit la main d'Hermione sur son épaule et elle lui dit :

- On se retrouvera à l'assemblée, suivez les autres. Moi, je vais devoir rejoindre le professeur Dumbledore.

Harry préféra ne pas répondre. Il resta assis encore quelques instants dans le compartiment vide, se demandant si la décision qu'il avait prise était véritablement la bonne, puis il prit ses bagages, enferma Shiva dans la cage, et descendit du train. Il fut alors noyé dans une foule de sorciers, bien que vous n'auriez sans doute pas appelé cela une foule. Il s'agissait plutôt d'une petite vingtaine de sorciers et sorcières qui s'amassaient sur le quai, comme avaient fait des milliers d'élèves avant eux. Puis, se grandissant du mieux qu'il pût, bien qu'il soit d'une taille fort respectable, Harry entraperçut à travers la mer de chapeaux pointus une silhouette énorme et ne put s'empêcher de se sentir soulagé. Retrouver ce monde où il avait passé sept précieuses années de son existence avait quelque chose de rassurant, de réconfortant. Même s'il pouvait être reconnu plus aisément, ce qui représentait un danger non méprisable. Il frissonna en songeant à ce qui pouvait arriver si jamais on apprenait qui il était réellement. Il se redressa une nouvelle fois et remarqua qu'à côté de Hagrid se tenait un autre homme, de la même taille imposante, et se demanda de qui il pouvait bien s'agir.

Le jeune homme s'approcha, prenant garde à ne pas trop secouer la cage de Shiva et fut soulagé de voir qu'il n'était pas le seul à avoir emporté avec lui son animal. Même si tous les autres étaient des oiseaux, dont la race prédominante était le hibou. D'ailleurs, il surprit quelques regards en coin dans sa direction et se tâta le front pour s'assurer que sa cicatrice demeurait invisible aux yeux de tous.

- Nobles sorciers, je vous souhaite la bienvenue en ces lieux, retentit alors la voix de Hagrid.

Nous allons vous conduire à la salle où la réunion de présentation pourra commencer. Je n'ignore pas que les nouveaux sont peu nombreux, mais il est préférable de se concerter ce soir pour des évènements exceptionnels et primordiaux.

Sur ce, il désigna de sa grosse main les fiacres noirs sans chevaux, et Harry prit place dans l'une d'elle aux côté de trois autres personnes. Durant le trajet, il put observer à loisir ceux qui l'accompagnaient. Il y avait une jeune femme en robe noire aux longs cheveux blonds et aux yeux mauves, calme et sereine, un homme aux cheveux gris clairsemés et aux cernes bleuâtres, habillé d'une longue robe verte ainsi qu'une vieille dame aux petits yeux bleus et aux cheveux impeccablement blancs, habillée de bleu dans la plus grande simplicité possible. Mais aucune conversation ne prit place entre eux, et les seuls échanges furent de simples sourires de politesse.

Enfin, les véhicules ralentirent, et Harry en sortit dès qu'ils furent assez lents pour lui permettre d'en sauter sans prendre le risque de se blesser. Puis il leva les yeux vers la masse imposante du vieux château, sentant un doux frisson lui parcourir l'échine. Il y retournait. Pas sous la même personnalité mais il y retournait tout de même. Un nœud d'appréhension se nouant dans sa gorge, il franchit la grande porte de chêne massif, une émotion inconnue comprimant son cœur, alors qu'extérieurement il n'y avait pas plus inaccessible, plus indifférent.

- Je vais vous accompagner là-bas, fit la voix lointaine de Hagrid, dont l'écho résonna étrangement dans le grand hall de Poudlard.

Suivant toujours la foule, le jeune homme parvint enfin à une porte, où une longue file d'attente apparut, le faisant grimacer : il fallait se présenter pour passer. Mais le plus dur, c'était qu'il fallait le dire sous un Véritalor. Le Véritalor était un objet magique de grande valeur et assez puissant. Il ne vous forçait pas à dire la vérité, mais il détectait tout simplement toute trace de mensonge dans vos paroles. D'apparence anodine, ne faisant qu'un avec la serrure de la porte ou la porte elle-même lorsqu'il s'agissait d'interdire le passage à un menteur, il n'en était pas moins difficile à duper.

Ce fut sur ces sombres considérations que Harry vit Dumbledore apparaître. Il adressa un sourire à la petite assemblée amassée dans le couloir.

- Comme vous le voyez, vous allez passer devant un Véritalor, et personne ne se dérobera à cela. Toutefois, je vais vous lancer un sort de surdité sélective, car nombreux d'entre vous ne souhaitent pas faire connaître leur véritable nom aux autres. Ainsi, seul moi et Mr Aley Roswen apprendront qui vous êtes et si vous ne le voulez pas, il vous est encore possible de partir. Je comprends que vous soyez méfiant durant ces temps de crise, mais nos enjeux sont importants également. Vous devez donc nous révéler votre identité.

Après son monologue, Dumbledore gagna la porte mais Harry ne vit pas ce mystérieux Aley Roswen. Il en déduisit qu'il devait se trouver dans la pièce, à écouter attentivement ce qui se passait. Il y eut des murmures parmi les sorciers. Certains étaient entrés depuis longtemps dans l'OPV et ne s'inquiétait pour ainsi dire pas du tout. Mais les quelques nouvelles recrues gardaient un air angoissé et l'on pouvait aisément leur prêter à raison. On leur proposa de déposer leurs bagages et Harry précisa qu'il fallait relâcher sa chauve-souris dans la mesure du possible. On lui adressa un hochement de tête et, satisfait, il retourna à sa méditation.

Il fallait qu'il concentre toute son énergie, magique et autre, à croire en la réalité et la véracité de ce nom. Herveig Laouenan. Il était Herveig Laouenan. Il était déjà passé sous un Véritalor et avait réussi à l'abuser. S'il voyait qu'il n'était pas prêt, il ensorcellerait l'objet, et y réussirait même sans l'usage de sa baguette. Il s'y connaissait pas mal, en magie noire. Le silence qui l'enveloppa alors, provoqué par le sort qu'avait lancé Dumbledore, contribua plus encore à sa concentration. Son tour vint assez rapidement et une voix bienveillante demanda, d'un ton calme :

- Comment vous appelez-vous ?

- Herveig Laouenan.

- Est-ce un nom d'emprunt ?

- Oui et non, on m'a toujours appelé ainsi depuis que je suis enfant alors j'ai pris pour habitude de donner ce nom à la place d'un autre. Vous ne trouverez aucun renseignements sur un nom autre que Herveig Laouenan.

- Très bien, vous pouvez passer.

Le sortilège s'effaça aussitôt et la brume dans laquelle se trouvait Harry se dissipa soudain. Il pénétra dans la pièce, soulagé et heureux. Mais, ce qu'il ne remarqua pas, c'est le regard perçant que lui lança Dumbledore.

Dès qu'il entra, Harry fut frappé par l'atmosphère confinée qu'il y avait dans la pièce et éprouva aussitôt une certaine difficulté à respirer, bien qu'il la cachât aisément derrière un air aussi blasé qu'exaspérant.

- Herveig ! Fit-on, au loin.

Harry se retourna vers la direction d'où provenait la voix et en découvrit rapidement la provenance. Hermione s'avança vers lui et lui adressa un joli sourire.

- Bienvenue à vous, Herveig Laouenan, dans l'Ordre de Protection de Vie.

Il ne put s'empêcher de baisser les yeux et contempla fixement le cou délicat de la jeune femme où une veine palpitait régulièrement.

- Qu'avez-vous ? S'inquiéta-t-elle en fronçant ses fins sourcils noirs.

- Rien, assura-t-il, la lassitude, sûrement.

Dubitative, elle contempla son visage blafard, aux lèvres fines, d'où seuls les yeux scintillaient de vie, ces yeux d'un vert étincelant, au regard insondable et douloureux. Ces yeux soulignés de cernes bleuâtres. Effectivement, le jeune homme semblait exténué, comme vieilli prématurément.

- De quoi souffrez-vous, pour être ainsi fatigué ?

- Oh, rien de bien grave, répondit celui, d'un rire amer. Insomnies, tout bêtement.

- Je vous plains…

Finalement, elle lui effleura le bras de la main et dit :

- Je vous comprends. Par les temps qui courent, les sommeils agités sont fréquents, les insomnies également. Si vous le voulez, nous disposons de potions pour y remédier.

- Non merci, ça ira, fit Harry dans un sourire.

- Suivez-moi. Finalement, on nous aura servi un buffet.

Pour ne pas la vexer, il lui emboîta le pas, calmement, observant aux alentours. De nombreuses têtes lui semblaient familières. Mais il ne préférait pas découvrir l'identité de ces souvenirs qui n'en étaient pas, aussi pressa-t-il le pas et rejoignit-il Hermione qui se servait déjà sur les quelques tables alignées. Il jeta un bref coup d'œil aux mets et soupira. Même Poudlard souffrait de la pénurie et sa cuisine s'en faisait ressentir. Mais il tendit tout de même la main vers un saladier rempli de Chocogrenouilles, en prit un et le porta pensivement à la bouche. Le goût du chocolat sur sa langue le surprit et il le laissa fondre doucement, réprimant le haut-le-cœur qui était capable de le faire tout recracher.

- Si j'étais vous, je prendrais quelque chose de plus consistant, fit une voix amusée dans son dos.

Harry jeta un coup d'œil à Hermione mais la jeune femme était occupée à se servir, aussi se retourna-t-il et manqua avaler de travers. Deux jeunes hommes, un peu plus petits et râblés que lui se tenaient devant lui. Il contempla avec inquiétude leurs cheveux roux en bataille, leurs visages constellé de taches de rousseur, visages souriants, malicieux, mais surtout visages identiques.

- Je n'ai pas très faim, répondit-il, plongeant dans le regard bleu clair des jumeaux.

Il leur adressa un signe de tête, et se présenta :

- Herveig Laouenan.

- Frederick Weasley, répondit l'un et Harry manqua sourire. Il l'avait toujours connu sous le nom de Fred et le voilà qui donnait son nom complet avec le plus grand sérieux.

- Georges Weasley, fit son frère, prenant la même expression grave que Fred.

- Enchanté, fit Harry.

Il hésita un instant, puis ajouta lentement :

- J'ai l'impression de vous connaître… Ce n'est pas vous qui avez créé cette nouvelle marque d'objets magiques de farces et attrapes ? Celles qui, d'après ce que j'en ai vu, réussissent à tromper jusqu'aux Mangemorts ?

L'expression des jumeaux passa d'inquiète à rayonnante et, un bref instant, Harry retrouva ceux qu'il avait toujours connu.

- Des Mangemorts ? Répéta Georges, d'un air fier qui fit apparaître un sourire imperceptible sur les lèvres de Harry.

- Exact, ces baguettes farceuses m'ont réellement sauvé la vie… Et m'ont bien fait rire.

Les deux frères échangèrent un regard espiègle, puis reprenant leur air sérieux, qui rappelait douloureusement Percy à Harry, dirent d'une même voix :

- Nous sommes heureux d'apprendre que nos objets ont sauvé la vie d'un nouvel associé.

Puis ils s'éloignèrent et Harry les contempla un long moment, jusqu'à ce qu'ils disparaissent dans la foule des sorciers qui étaient à présent presque au complet.

- Je vois que vous avez fait connaissance avec Frederick et Georges Weasley, dit alors Hermione.

- Oui…

- Mais ils ont raison, vous devriez essayer d'avaler quelque chose.

Le jeune homme détourna les yeux, n'osant répondre, de peur qu'elle perçoive une pointe d'agressivité dans sa voix. Il la sentit approcher et inspira profondément, prêt à lui demander de la laisser seul pour l'instant, quand elle dit :

- Je suis désolée, je vois que je vous agace. Je me comporte toujours ainsi et j'espère que vous m'excuserez. Vous n'êtes pas le seul à subir ça. Faites comme vous voulez.

- Merci, marmonna-t-il.

Sentant son regard sur lui, il préféra s'éloigner et alla se réfugier dans un coin de la salle, dans la pénombre, de façon à ce que l'on ne remarque pas trop sa présence. Ne sachant que faire, finalement, il se dirigea jusqu'à la fenêtre et, d'après ce qu'il y voyait, il en déduisit qu'il devait se trouver au troisième étage. Puis soudainement, les conversations cessèrent et un grand silence s'installa dans toute la salle, silence épais et attentif. Harry tourna la tête et comprit la provenance de ce silence : les invités étaient tous entrés et Albus Dumbledore était monté sur l'estrade et regardait tout le monde de ses yeux bleus pétillants, de derrière ses lunettes en demi-lune. Lui au moins, il n'avait pas changé.

- Bienvenue à tous, mages et sorciers, lança-t-il d'une voix enthousiaste mais sérieuse. Nous voici réunis dans l'ordre de Protection de Vie, ordre qui lutte contre les Forces du Mal depuis maintenant cinq ans, après l'échec de l'ordre du Phénix. Avec vous se trouvent de nouveaux participants, qui sont à nombre de cinq et que se présenteront dans quelques instants. Ils ont tous passé l'épreuve du Véritalor sans problème. Si nous sommes réunis ici, c'est également pour parler de choses graves et surtout de tenter d'y remédier. Malheureusement, nous regrettons aujourd'hui deux membres de notre ordre et je vous demanderai déjà de faire une minute de silence en leur honneur. En l'honneur de Percival Weasley et du professeur Mc Gonaggal.

Harry reçut alors comme un coup de poing dans le ventre et resta silencieux avec les autres, tentant de contrôler sa respiration sans faire trop de bruit. Lui rappelaient douloureusement … Non, il n'était pas au courant du décès du frère des jumeaux Weasley, il avait peut-être eu comme une espèce de pressentiment… Mais ça ne changeait rien, la nouvelle avait eu sur lui l'effet qu'elle aurait pu avoir sur Ron. Ron… Harry ne savait pas où se trouvait son ancien meilleur ami. Il avait comme disparu. Ce dont Harry était certain, c'était qu'il n'était pas devenu un mage noir, il l'aurait appris alors…

- Maintenant, nous allons vous présentez nos nouvelles recrues, fit la voix de Dumbledore et elle résonna étrangement fort aux oreilles de Harry.

Le jeune homme s'avança, avec quatre autres sorciers, et tous montèrent sur l'estrade, affichant divers degrés plus ou moins forts d'appréhension. Dumbledore leur adressa un regard reconnaissant puis il annonça d'une voix forte :

- Nous pouvons commencer les présentations.

Et Harry remarqua son regard bleu pétillant et étrange, avant de constater que tous les sorciers et sorcières étaient tournés vers lui.

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Et encore un chapitre long, malheureusement pour vous. Le prochain par contre, est exeptionellement court, puisqu'il s'agit d'un Intermède. Le point de vue ne sera pas celui de Harry. ;-)

A+

Nolwenn