Warning? Mots pas jolis et violence gratuite envers un orme, qui devrait s'en remettre si jamais ça inquiétait quelqu'un.
*Il est bien temps de me soucier de mettre des warnings dans mes parties, tient. Pour une fois que personne ne se fait tuer. grompf*
Tant que j'y pense, je tiens à dire un gros merci à toutes les adorables personnes qui m'ont laissé des reviews ^^
J'espère que ça continue à vous plaire ^^''' et n'hésitez pas à m'envoyer des critiques, je ne suis pas susceptible et j'ai du mal à me corriger moi-même (c'est toujours comme ça quand on s'aime trop) (enfin… plutôt dans le genre constructives, les critiques, de préférence)
-Merde, Heero. Secoue-toi !
-Quoi ?
-Quoi ?
Il ne pensait pas s'être exprimé à voix haute. Avec de la chance, Heero l'avait mal entendu, espéra-t-il. Il n'avait pas envie de se lancer dans un affrontement contre le dernier des pilotes restant avec lui. Mais pourquoi avait-il parlé alors ? Quel tour venait de lui jouer son subconscient ? / Tu chercherais pas justement à l'affronter, ton dernier ami ? Ce serait si pratique de t'en débarrasser comme ça. Il n'y aurait plus de problèmes… Plus personne d'autre à perdre./
Heero restait là à le scruter, comme s'il n'y avait rien de plus intéressant à surveiller sur l'écran du portable posé sur ses genoux. Et Duo se doutait qu'il y avait sur cet écran des choses vraiment importantes. Plus importantes aux yeux d'un soldat comme Heero que lui. Alors pourquoi ne cessait-il pas de le regarder comme ça ?
-Rien. Je me parlais à moi-même.
Les yeux sombres d'Heero ne bougèrent pas, comme s'il percevait quelque chose d'étrange chez Duo et que cette chose le fascinait plus que la guerre. Et ce regard bleu nuit oppressait de plus en plus douloureusement Duo.
-Arrête ça. T'es flippant quand tu fais l'humain.
Il venait de dire ça sans colère dans sa voix. C'était pire en fait, car il sonnait juste sincère. Pas moqueur ou énervé. Salement sincère. Cela dut faire un mal de chien à Heero mais enfermé dans sa propre douleur Duo n'avait trouvé que ce moyen de se soulager. Et à présent sa honte lui paraissait une souffrance méritée pour ses actes de ses dernières heures, pour son impuissance. Il ne méritait pas de se sentir bien.
Les deux pilotes se murèrent dans le mutisme durant des heures. Heero se consacra corps et âme à ses recherches et tentatives d'entrée en communication avec son mentor pour obtenir de nouvelles instructions. Il ne s'arrêta pas pour se nourrir. Ni pour dormir. Il était loin au-dessus des autres, loin de la souffrance et des émotions des simples mortels. Loin de ce qu'il n'était pas. Il avait apprit à être différent et il l'était devenu de son plein gré. Il l'avait fait pour pouvoir exister dans un monde sans guerre. Qu'en était-il de son existence ? Cela n'avait pas d'importance. Il avait appris à ne pas y attacher plus d'importance qu'à la paix. Il avait bloqué ses émotions pour ne pas se sentir entravé dans son combat. Aujourd'hui, il ne ressentait plus ni peine ni peur. Aucun regret ne venait jamais le tourmenter. Il était en fin de compte plutôt heureux. Il se sentait en paix et tant qu'il suivrait à la lettre les règles imposées par son conditionnement, il le resterait tout en restant le meilleur combattant possible.
De son côté, Duo se sentait mal. Mal d'avoir rejeté Heero comme il l'avait fait. Mal d'avoir perdu ses autres compagnons.
Il avait l'impression que son mal-être le rongeait comme un acide lent, s'infiltrant dans la moindre cellule de son corps.
Il se releva de sa position recroquevillée, blottit dans son duvet à la recherche du sommeil et s'approcha de l'un des arbres. Il recula son poing serré et fixa l'écorce du tronc sans paraître le voir. Soudain il frappa la surface inégale de l'arbre de toute sa force, le son sourd du choc attirant l'attention surprise d'heero. Les dents serrées, il recula à nouveau le poing, son attention hantée toujours fixée sur l'écorce. Lorsque son poing se lança à nouveau, il sentit une main se refermer autour de son poignet et retenir son geste.
-Arrête ça.
-Lâche-moi !
Il hurla ces deux mots mais cela n'eut aucun effet sur Heero. Son expression ne changea pas d'un iota.
-Ce n'est pas de ta faute.
-Quoi ?
Sa voix tremblota. De quoi parlait Heero ?
Il n'eut pas de réponse. Heero manœuvra son bras sans se soucier que Duo soit d'accord et examina la main blessée avec précaution.
-Tu peux bouger tes doigts ?
-je ne sais pas.
A présent la douleur était sourde et pulsante. Il commençait à ressentir le contrecoup de son accès de rage. Il se sentait comme drainé de la mauvaise énergie qui stagnait en lui. Son corps tremblait légèrement et il se sentait un peu nauséeux, mais le calme qu'il ressentait à présent était un profond soulagement. Il replia les doigts avec lenteur, puis les desserra avec plus d'assurance, faisant jouer plusieurs fois de suite ses articulations. C'était douloureux mais faisable. Il n'y avait pas de dommage sérieux.
-Tu te sens mieux ?
-Mfff.
Il se contenta de hausser une épaule et de se laisser glisser jusqu'au sol, s'asseyant au pied de l'arbre. Les bras croisés sur ses genoux, il leva les yeux vers les étoiles visibles par les percées du feuillage au-dessus d'eux.
Heero leva à son tour les yeux vers les étoiles, se demandant ce que Duo pouvait bien penser. Il n'osait pas imaginer ce que cela devait être pour quelqu'un de normal de vivre une vie comme la sienne. Il était heureux de ne pas le savoir au fond. Mais à bien y réfléchir, cela lui faisait quelque chose. Duo était une curiosité pour lui, un étrange mystère. Il y avait quelque chose chez lui qui le rendait capable de faire ce qu'ils faisaient. Capable d'être un pilote de gundam à seulement quinze ans, de survivre seul et de supporter la pression de cette existence. Capable de faire cela sans cesser d'être humain. En se battant également contre lui-même et contre sa souffrance pour continuer encore et encore.
Sans cesser d'être humain…
-Heero.
-hm ?
-Tu peux me lâcher le bras s'te plaît ?
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