Voilà la suite…
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XV. Halloween.
U
n éclair venait de déchirer le ciel de cette nuit d'Automne. La pluie battait rageusement contre les fenêtres du manoir. Cependant, le crépitement du bois qui brûlait dans la grande cheminée se faisait facilement entendre, amplifié par la vaste pièce. Le feu était la seule source d'éclairage, ce qui donnait à la salle une atmosphère particulièrement inquiétante. Elle était uniquement meublée d'un grand fauteuil, où trônait un personnage sinistre, craint par tous les sorciers. Un serpent sifflait doucement à ses côtés.
_Lucius ! hurla Voldemort. Apporte moi le grimoire !
Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit sur Lucius Malefoy.
_Voilà mon maître, dit-il en lui tendant l'ouvrage.
Lord Voldemort le prit sans un mot et put lire "Les fondateurs de Poudlard" sur la couverture abîmée. Le livre semblait avoir plusieurs siècles. Les pages étaient cependant toujours en excellent état. Voldemort les caressait, se rappelant la nuit où il l'avait volé de la réserve de la bibliothèque de Poudlard, alors qu'il était en fin de septième année.
Ce vieux fou de Dumbledore avait failli me surprendre, pensa-t-il. Heureusement que personne ne l'écoutait à l'époque. Il n'était qu'un simple professeur. Il était également le seul à croire l'histoire de ce livre.
Pour le directeur de l'époque, ce vol n'avait eu aucune importance puisqu'il avait qualifié cette histoire de légende.
Quel naïf il était, pensa le Maître des Ténèbres. C'est même lui qui m'avait donné l'autorisation de rentrer dans la réserve.
_Sais-tu ce que révèle ce livre, demanda-t-il à Lucius qui se tenait immobile derrière le fauteuil.
_Non mon maître.
_Il retrace la vie des quatre fondateurs de Pourdlard. On apprend que les sorciers étaient les premiers animagi de l'histoire. On apprend également qu'ils avaient tous fabriqués eux-mêmes leur baguette à partir d'éléments aujourd'hui disparus. Avant de mourir, ils les avaient cachés quelque part dans Poudlard.
Voldemort marqua une pause dans son récit.
_Je n'ai pas réussi à retrouver la baguette de Salazar Serpentard pendant que j'étais à Poudlard. C'est pourquoi je veux absolument y pénétrer à nouveau. Mais comme tu le sais, une fois que nous n'y sommes plus élèves, l'entrée nous y est interdite si l'on n'est pas invité.
Lucius connaissait déjà la question qui allait lui être posée.
_Où en est ton fils, Lucius, demanda doucement Voldemort sans se retourner vers l'intéressé.
_Il m'a écrit qu'il était étroitement surveillé depuis quelques temps, répondit le sorcier peu rassuré. Mais il continue intensément ses recherches maître, ajouta-t-il sur un ton qui se voulait complaisant.
_Je ne veux pas d'excuses Lucius, j'exige des résultats. La protection de ce maudit collège doit être annihilée au plus vite.
Le ton de Voldemort était glacial et oppressant.
_Oui mon maître. Je ferai ce qui est nécessaire.
_Peut-il en être autrement Lucius ?
Le sourire de Voldemort était sinistre.
_N… Non, bien entendu seigneur.
Le sorcier quitta la pièce tandis qu'un nouvel éclair zébra rapidement les yeux incandescents du Maître des Ténèbres.
Les jours et les semaines passaient paisiblement à Poudlard. La vie poursuivant doucement son cours et déjà les feuilles des arbres jaunissaient. C'était le milieu de l'Automne et sous cette couleur rouge- oranger, la Forêt Interdite semblait inoffensive.
Les cours étaient de plus en plus difficiles pour la grande majorité des élèves.
En effet, McGonagall était très exigeante vis-à-vis de ses élèves, surtout les Gryffondors.
Les cours de Divination ne changeaient pas. Le professeur Trelawney continuait à prédire alors que les élèves, hormis Parvati Patil et Lavande Brown, continuaient à imaginer des futurs de plus en plus horribles. Le "destin funeste d'Harry" était d'ailleurs souvent utilisé pour rendre le cours moins monotone.
Les entraînements de Quidditch étaient quant à eux très intensifs. Harry s'avérait être un capitaine hors-pair et un fin stratège. Il était encore plus déterminé que l'était Olivier Dubois et l'équipe s'entraînait par tous temps. Le balai d'Harry faisait merveille et le nouveau gardien révélait des talents impressionnants.
Les élèves de cinquième année, faisaient des progrès fulgurants en cours de Défense Contre les Forces du Mal. La majorité d'entre eux parvenait à produire une petite forme argentée, même si celle-ci disparaissait en peu de temps. Sirius était fier de ses élèves.
Par ailleurs, si Rogue était devenu aussi impartial qu'on pouvait l'être, ses cours n'en n'étaient pas moins difficiles et la potion de visibilité demandait beaucoup de préparation et de temps. Ce n'est que la semaine précédent le banquet d'Halloween, qu'il parvinrent à la terminer. Chaque élève en prit un flacon, comme il l'avait fait pour la potion d'invisibilité. Etonnamment, les Serpentards se tenaient plus tranquilles. Sans doute la retenue de Malefoy avait-elle convaincue les élèves de se calmer. Néanmoins, la rancune de ce dernier envers les Gryffondors s'était accrue depuis la circulation des dragées Malefouine. Les jumeaux avaient reçu des menaces de la part du Serpentard mais, comme à leur habitude, n'en avaient absolument pas tenu compte.
Hermione, Ron et Harry poursuivaient leur entraînement avec acharnement. Deux fois par semaine, ils tentaient d'assimiler de nouveaux sortilèges. Dumbledore leur avait conseillé d'apprendre les sorts déjà existants avant d'en créer de nouveaux. Harry se procura donc des livres de sixième année. Hermione et Ron progressaient rapidement et pouvaient s'entraîner à loisir puisqu'ils n'avaient aucune difficulté pour leurs cours. Ils s'étaient aménagés un temps dans la journée pour améliorer leur métamorphose. Et même si leur niveau avait considérablement augmenté, ils avaient beaucoup de mal à progresser dans ce domaine. Harry quant à lui travaillait déjà sur des livres de septième année, à la grande stupéfaction de ses amis et de Dumbledore. Rien ne semblait arrêter le jeune sorcier.
L'amour qu'il éprouvait pour Cho ne semblait pas se tarir. En outre, les relations qu'entretenaient Hermione et Ron s'enrichissaient ainsi que celles de Ginny et Neville.
Dans la tour des Gryffondors, un feu brûlait dans la gigantesque cheminée. Le crépitement des bûches était recouvert par le bruit que faisaient les autres élèves. A la veille du dîner d'Halloween, les discussions étaient toutes tournées vers cet événement.
_Je n'arrive pas à croire que cela fait déjà deux mois que nous sommes ici, déclara Hermione.
Elle était assise dans la Salle Commune, entourée des bras de Ron. Harry leur faisait face, pensif.
_Tu as raison, approuva Ron. Le temps passe très vite.
_Qu'as-tu Harry ? demanda Hermione.
Elle venait de remarquer l'air trop sérieux de son ami.
_Hm ? Oh, excusez-moi. Je ne sais pas ce que j'ai, mais depuis quelques temps, j'ai un mauvais pressentiment.
_Par rapport à quoi ? s'étonna Ron.
_Je l'ignore, répondit Harry. Mais plus le banquet approche et plus je pressens un événement… néfaste.
Hermione et Ron regardaient le jeune sorcier.
_Tu as fait un rêve ? demanda-t-elle.
_Non, je ne fais plus de cauchemar depuis plusieurs semaines. Mais je ressens quelque chose de bizarre. Bah, ajouta-t-il face à l'expression inquiète de ses amis, inutile de nous inquiéter. C'est sans doute mon imagination.
La discussion tourna rapidement vers un sujet qui tenait au cœur de tous les Gryffondors : le premier mach de Quiddich qui allait les opposer aux Poufsouffles.
_Crois-tu que nous sommes prêts ? demanda Ron.
_Cela peut poser des difficultés, répondit le capitaine. Les Poufsouffles ont avantageusement remplacé les membres manquants de leur équipe.
Un silence gêné s'installa entre les comparses. Cedric Diggory avait appartenu à l'équipe et Harry y avait fait allusion sans s'en rendre compte. Après tout, Cédric avait été le seul attrapeur à le battre depuis le début de sa scolarité à Poudlard.
Harry se sentit mal à l'aise. Les circonstances de la mort de l'ancien Poufsouffle le hantaient toujours. Mais quelques phrases habiles de ses amis lui permirent de ne plus y penser.
Peu à peu, la Salle Commune se vidait de ses occupants. Les élèves voulaient se coucher tôt pour être en forme le lendemain. Très vite Harry se leva à son tour et alla dans son lit. Hermione et Ron étaient restés un peu plus longtemps que les autres puis s'étaient également séparés.
Après une nouvelle nuit sans rêves, Harry se leva comme d'habitude à une heure très matinale. Il lut un nouveau livre dans la Salle Commune et rejoint la Grande Salle vers 9H00. Une vingtaine d'élèves et de professeurs étaient présent ce qui n'était pas mal pour un Samedi matin.
Harry s'assit à la table des Gryffondors et fut rapidement rejoint par Cho, qui avait vite pris le même rythme qu'Harry.
_Bonjour, dit-elle joyeusement.
_Bonjour, répondit Harry sur le même ton. Pourquoi es-tu si heureuse ?
_Je suis heureuse parce que tu es la première personne que je vois tous les matins et qu'il n'y a rien de mieux pour se lever.
_Je constate avec plaisir que tu éprouves la même chose que moi.
Elle sourit. Ses yeux verts la regardaient intensément et elle se faisait avoir à chaque fois.
_Tu es très mignon, dit-elle. Surtout lorsque tu rougis, ajouta-t-elle en voyant le teint d'Harry virer dangereusement vers le rouge vif.
Il continuèrent à discuter pendant que la salle n'était pas trop remplie. Bientôt il se levèrent et se dirigèrent vers les jardins de Poudlard. La journée était belle pour un début de Novembre. Il faisait frais mais pas froid.
Vers le début de l'après-midi, ils retrouvèrent Hermione et Ron.
_Nous allons rendre une visite à Hagrid, déclara Ron. Vous nous accompagnez ?
_Avec plaisir, répondit Cho.
Arrivés à la cabane du demi-géant, ils frappèrent à la lourde porte.
_Oui ? demanda-t-il en ouvrant.
Hagrid était couvert de jus de citrouille et ressemblait à une carotte géante.
_Oh ! C'est vous ! s'exclama-t-il en reconnaissant ses visiteurs. Entrez, entrez.
Les jeunes sorciers découvrirent une salle jonchée de morceaux de citrouilles. Manifestement Hagrid participait à la décoration de la Grande Salle pour le banquet d'Halloween.
_Wahou ! s'exclama Ron en apercevant des fruits d'une taille démesurée. Elles sont encore plus grosses que celles de l'année dernière.
_Comment faites-vous pour obtenir de tels fruits, demanda Cho.
_Hum… J'ai une excellente terre, répondit le demi-géant en faisant un clin d'œil à Harry.
Ce dernier savait parfaitement qu'il arrivait à Hagrid d'utiliser sa baguette magique, dissimulée dans son parapluie.
_Je ne veux pas te stresser, lui dit Hermione, mais si tu continues à les évider à ce rythme, elles ne seront prêtes que pour le prochain Halloween.
_Je sais, répondit-il. Mais plus elles sont grandes et plus ça me prend du temps.
_Eh bien nous allons t'aider, intervint Harry.
_Vous feriez ça ? demanda-t-il avec un ton de voix qui ne cachait pas son bonheur.
Le demi-géant était aussi émotif que corpulent, ce qui n'était pas peu dire. Les sorciers se mirent donc rapidement à l'œuvre afin d'éviter les larmes de leur imposant ami.
Avec cette aide opportune, le travail avançait très rapidement.
_Oh ! Excuse-moi, dit Ron alors qu'un peu de jus citrouille se répandait sur les vêtements d'Harry.
Pour toute réponse, ce dernier lui envoya le contenu de sa cuillère. Bientôt une gigantesque bataille s'improvisa dans la cabane d'Hagrid et les derniers fruits furent évidés directement avec les mains. Après quelques minutes de tirs, les belligérants étaient recouverts du liquide orange. La cabane était méconnaissable. Elle reprit rapidement son état d'origine grâce à un sortilège lancé par Ron.
_Avec les bêtises des jumeaux à la maison, nous sommes obligés de connaître ce genre de sort, précisa le rouquin.
_Il faut que j'y aille, dit brusquement Cho. J'ai un livre très important à prendre à la bibliothèque, mais vu mon état, Mme Pince refusera de me laisser entrer.
_Alors va vite te laver, lui dit Harry en souriant.
Cho courut en direction du château.
_A ce que je vois, tout va bien pour tout le monde en ce moment, dit Hagrid.
_Ca, ça veut dire que vous avez reçu une lettre de Madame Maxime, intervint Hermione avec un ton moqueur.
Le demi-géant rougit fortement. Manifestement, Hermione avait vu juste.
Les comparses continuèrent à discuter tout en aidant Hagrid à ranger les citrouilles. Au bout d'une bonne heure, leur caractère poisseux les força à se quitter pour aller se laver.
_A plus tard Hagrid, lancèrent les trois amis en s'éloignant de la cabane.
_A ce soir, répondit-il. Et merci beaucoup.
Au dortoir des Gryffondors, les élèves couraient dans tous les sens. Chacun se préparait pour le banquet du soir. Hermione, Ron et Harry furent largement remarqués au moment de leur entrée. Il y avait plus de citrouille que de tissu sur eux, et on pouvait les suivre à la trace.
_Vous n'êtes vraiment pas sympa, leur dit Fred alors qu'ils se dirigeaient vers les salles de bain.
Les trois comparses s'arrêtèrent, étonnés.
_C'est vrai ça, approuva Georges. Vous auriez pu nous inviter à cette bataille de citrouille.
Ils sourirent en reconnaissant le caractère des jumeaux et reprirent leur chemin, tout collant et visqueux qu'ils étaient.
Il leur fallut une bonne heure pour tout nettoyer mais à 19H30, ils étaient tous les trois dans la Salle Commune, prêts et propres.
Suivant les élèves, ils descendirent vers la Grande Salle. A leur entrée, les élèves poussèrent des cris admiratifs.
L'immense pièce était magnifique. La décoration dépassait les années précédentes en diversité et en splendeur. Le ciel artificiel était nuageux et de multiples éclairs déchiraient le ciel. Plusieurs chauves-souris prirent leur envol dés que les élèves pénétrèrent dans la salle. Les citrouilles qui avaient été évidées avec tant de difficultés quelques heures plus tôt, flottaient dans les airs avec des bougies placées en leur centre. Elles étaient plus terrifiantes les unes que les autres. Certaines étaient reliées par des énormes toiles d'araignée, au plus grand désarroi de Ron qui craignait plus que tout l'animal à huit pattes.
Dumbledore portait un chapeau où étaient dessinées plusieurs horribles bestioles. Ron étouffa un cri en voyant des araignées se battre contre des chauves-souris sur la cape du directeur. Les autres professeurs avaient été moins créatifs, mais étaient tous habillés de circonstance. Dumbledore se leva et accueillit les élèves avec son habituel discours :
_Je vous souhaite un joyeux Halloween et un excellent appétit.
Sur ces mots, des pétards mouillés, dissimulés dans le ciel, explosèrent dans une détonation assourdissante. Les tables se chargèrent alors de milliers de plats différents, eux-mêmes richement décorés. Tout n'était que sucreries et gâteaux. Une magnifique pièce montée ornait chaque table. Elle était d'une dizaine d'étages et représentait le château Poudlard.
_C'est magnifique, s'exclama Ron. Les elfes de maison ont du mettre plusieurs jours pour faire tout cela.
_Je ne pense pas, intervint Harry alors qu'il mâchait un énorme bout de gâteau. J'ai vu Winky travailler chez Sirius et ça ne lui prenait pas plus de dix minutes pour faire à manger. Il doivent avoir un pouvoir spécial.
_J'ignorais que Winky travaillait chez Sirius, dit Hermione. Comment va-t- elle ?
_Beaucoup mieux que la dernière fois que nous l'avons vue, je peux te l'assurer.
_Tu as vu le travail qu'ont fait les professeurs ? demanda Ron qui n'en revenait toujours pas.
_Tu devrais te nourrir au lieu de garder le nez en l'air, lui dit Hermione. Sinon il ne restera plus rien.
En effet, les élèves étaient en train de vider les plats à une allure impressionnante. Ron entreprit alors de faire sa part de travail.
Soudain, on entendit plusieurs bruits bizarres. Chacun en cherchait la source lorsque l'on vit des canaris, des fouines bondissantes et des élèves avec une langue ou des oreilles démesurées. Un fou rire général envahit la salle et Harry se tourna vers les jumeaux.
_Qu'avez-vous fait ? demanda-t-il.
_Nous avons mis dans les plats quelques uns de nos produits, répondit Georges en souriant.
_Des crèmes canaris, des pralines longue-langue, des dragées malefouines et notre nouveau bonbon, des caramels paraboliques, précisa Fred en montrant un élève hilare dont les oreilles ressemblaient à deux paraboles.
_Vous en avez mis sur toutes les tables ? demanda Ron qui regardait d'un air méfiant son bonbon.
_Mis à part la table des professeurs, oui, répondit Fred.
_Pour être honnête, intervint Georges, les Serpentards ont été mieux servis que les autres.
A cet instant, plusieurs Serpentards se transformèrent en fouine et se mirent à bondir de plus en plus haut, sous les éclats de rire de tous les élèves et de certains professeurs. Eux, à la différence de tous, ils ne riaient pas le moins du monde. Au grand désarroi des jumeaux, Malefoy n'avait pas touché à la nourriture, craignant une de leurs farces. Mais le plus énervant pour eux, c'est que le Serpentard avait un sourire sinistre sur le visage.
_Je n'aime pas du tout lorsqu'il sourit ainsi, dit Hermione inquiète.
_Ne t'en fais pas, la rassura Ron. Il ne peut rien faire contre nous.
Les fouines redevinrent humaines et, vexés, les élèves quittèrent la Grande Salle.
Personne ne fit attention à ce mouvement d'humeur si caractéristique du caractère des Serpentards. McGonagall regardait les jumeaux Weasley avec un air réprobateur, mais son visage ne cachait pas un amusement certain. La fête reprit de plus belle, ponctuée par de nombreuses transformations.
Il manquait quelque chose à Harry. Le jeune sorcier chercha quelqu'un du regard.
_Personne n'a vu Cho, demanda-t-il préoccupé.
Plusieurs élèves sourirent à cette demande, mais Hermione et Ron regardèrent vers la table des Serdaigles. Cho n'y était pas.
_Ne t'en fais pas, lui dit Ron. Elle va sûrement revenir.
Dans ce genre de banquet, les élèves passaient leur temps à aller et venir.
_Tu sais, lui dit Hermione en souriant, les filles sont sans cesse en train de se remaquiller, surtout lorsqu'elles ont un petit ami.
Ron regarda Harry avec un air qui disait "Je sais ce que c'est". Ce dernier lui sourit d'un air entendu et essaya de se changer les idées. Le prochain mach de Quidditch était un sujet de conversation idéal pour chasser les pensées du sorcier.
Il était en pleine discussion avec ses amis lorsque Rusard, le concierge de l'école, entra en courant dans la salle, accompagné de sa fidèle chatte, Miss Teigne.
_La porte de la bibliothèque a été forcée ! hurla-t-il à l'encontre des professeurs.
Chacun se tut et regarda le concierge avec étonnement ou amusement. Les élèves connaissaient Rusard pour sa paranoïa et sa méfiance illimitée.
Après quelques minutes de discussion avec le directeur, Dumbledore se leva.
_J'ai le regret de vous annoncer que le banquet est terminé, déclara-t-il. Veuillez vous rendre dans vos dortoirs au plus vite s'il vous plaît.
C'est dans un brouhaha de mécontentement que les élèves se levèrent tandis que Dumbledore se dirigea vers la bibliothèque, accompagné du concierge et de quelques professeurs.
Arrivés dans la Salle Commune de la tour Gryffondor, les élèves parlaient de cette interruption. Certains étaient inquiets, d'autres râlaient contre le concierge qui était, selon eux, la cause de cette soirée écourtée. Hermione, Ron et Harry se trouvèrent une table à l'écart et commencèrent à discuter.
_Que croyez-vous qu'il s'est passé ? demanda Hermione.
_C'est sûrement une fausse alerte, répondit Ron. Rusard a dû voir une souris bouger et il l'a prise pour un élève. Il ne rate jamais une occasion d'en punir un.
_Je ne sais pas, intervint Harry. En tout cas, depuis cet événement, je n'ai plus de mauvais pressentiment.
_Tu veux dire que c'était cette intervention de Rusard que tu redoutais ? demanda Ron étonné.
_Pas l'intervention, corrigea Hermione. Mais l'intrusion de la bibliothèque. C'est ça Harry ?
Le sorcier hocha la tête. Ce n'était pas ça. Il manquait quelque chose. Harry avait eu peur de cette soirée mais ne l'avait dit à personne. Et maintenant, la crainte s'était envolée faisant place à un sentiment de résignation.
_Mais pourquoi forcer la bibliothèque ? demanda Ron tirant Harry de ses pensées. Il n'y a que des livres sans importance là-dedans.
_Tu sembles oublier ceux de la réserve.
Les trois sorciers restèrent un moment silencieux.
_D'après vous, finit par dire Hermione, quels sont les livres qui ont été volés ?
C'est à ce moment là qu'apparut le professeur McGonagall. La directrice des Gryffondors semblait gênée. Gênée et malheureuse.
_Monsieur Potter, dit-elle avec difficulté, le directeur désire vous voir.
Harry regarda ses deux amis, étonné.
_Très bien professeur, je vous suis.
Il se leva et accompagna le professeur de Métamorphoses qui prenait la direction de la bibliothèque. Elle ne dit pas un mot de tout le trajet. Lorsqu'ils arrivèrent, Harry vit Dumbledore, Lupin, Sirius et Rogue. Tous le regardaient gravement. Derrière eux, sur le sol, il y avait une forme recouverte de la cape de Dumbledore. Les chauve-souris et Les araignées qui y étaient représentées étaient à présent inertes.
Harry avait une boule dans l'estomac qui l'empêchait de respirer. Son pouls s'accéléra et des larmes lui montèrent aux yeux. Il pressentait ce qui allait se dire.
A cet instant précis, Dumbledore ressemblait à un vieillard. Ses années le rattrapaient toujours lorsqu'il était affecté.
_Harry, lui dit doucement le directeur. Nous ne savons pas comment c'est arrivé. Elle…
Harry se jeta vers la forme étendue sur le sol et enleva la cape.
_N… Non, marmonna-t-il.
Cho Chang était étendue sur le sol froid de la bibliothèque, morte.
_Nous sommes désolés, dit Sirius.
Harry pleurait. Des larmes coulaient sur ses joues et s'écrasaient sur le visage paisible de la jolie brune.
_NONNNN !
Il serra le corps de la jeune fille contre le sien en hurlant sa douleur et sa haine.
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Je pense que l'on va me détester pour ce chapitre, mais… tant pis.
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XV. Halloween.
U
n éclair venait de déchirer le ciel de cette nuit d'Automne. La pluie battait rageusement contre les fenêtres du manoir. Cependant, le crépitement du bois qui brûlait dans la grande cheminée se faisait facilement entendre, amplifié par la vaste pièce. Le feu était la seule source d'éclairage, ce qui donnait à la salle une atmosphère particulièrement inquiétante. Elle était uniquement meublée d'un grand fauteuil, où trônait un personnage sinistre, craint par tous les sorciers. Un serpent sifflait doucement à ses côtés.
_Lucius ! hurla Voldemort. Apporte moi le grimoire !
Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit sur Lucius Malefoy.
_Voilà mon maître, dit-il en lui tendant l'ouvrage.
Lord Voldemort le prit sans un mot et put lire "Les fondateurs de Poudlard" sur la couverture abîmée. Le livre semblait avoir plusieurs siècles. Les pages étaient cependant toujours en excellent état. Voldemort les caressait, se rappelant la nuit où il l'avait volé de la réserve de la bibliothèque de Poudlard, alors qu'il était en fin de septième année.
Ce vieux fou de Dumbledore avait failli me surprendre, pensa-t-il. Heureusement que personne ne l'écoutait à l'époque. Il n'était qu'un simple professeur. Il était également le seul à croire l'histoire de ce livre.
Pour le directeur de l'époque, ce vol n'avait eu aucune importance puisqu'il avait qualifié cette histoire de légende.
Quel naïf il était, pensa le Maître des Ténèbres. C'est même lui qui m'avait donné l'autorisation de rentrer dans la réserve.
_Sais-tu ce que révèle ce livre, demanda-t-il à Lucius qui se tenait immobile derrière le fauteuil.
_Non mon maître.
_Il retrace la vie des quatre fondateurs de Pourdlard. On apprend que les sorciers étaient les premiers animagi de l'histoire. On apprend également qu'ils avaient tous fabriqués eux-mêmes leur baguette à partir d'éléments aujourd'hui disparus. Avant de mourir, ils les avaient cachés quelque part dans Poudlard.
Voldemort marqua une pause dans son récit.
_Je n'ai pas réussi à retrouver la baguette de Salazar Serpentard pendant que j'étais à Poudlard. C'est pourquoi je veux absolument y pénétrer à nouveau. Mais comme tu le sais, une fois que nous n'y sommes plus élèves, l'entrée nous y est interdite si l'on n'est pas invité.
Lucius connaissait déjà la question qui allait lui être posée.
_Où en est ton fils, Lucius, demanda doucement Voldemort sans se retourner vers l'intéressé.
_Il m'a écrit qu'il était étroitement surveillé depuis quelques temps, répondit le sorcier peu rassuré. Mais il continue intensément ses recherches maître, ajouta-t-il sur un ton qui se voulait complaisant.
_Je ne veux pas d'excuses Lucius, j'exige des résultats. La protection de ce maudit collège doit être annihilée au plus vite.
Le ton de Voldemort était glacial et oppressant.
_Oui mon maître. Je ferai ce qui est nécessaire.
_Peut-il en être autrement Lucius ?
Le sourire de Voldemort était sinistre.
_N… Non, bien entendu seigneur.
Le sorcier quitta la pièce tandis qu'un nouvel éclair zébra rapidement les yeux incandescents du Maître des Ténèbres.
Les jours et les semaines passaient paisiblement à Poudlard. La vie poursuivant doucement son cours et déjà les feuilles des arbres jaunissaient. C'était le milieu de l'Automne et sous cette couleur rouge- oranger, la Forêt Interdite semblait inoffensive.
Les cours étaient de plus en plus difficiles pour la grande majorité des élèves.
En effet, McGonagall était très exigeante vis-à-vis de ses élèves, surtout les Gryffondors.
Les cours de Divination ne changeaient pas. Le professeur Trelawney continuait à prédire alors que les élèves, hormis Parvati Patil et Lavande Brown, continuaient à imaginer des futurs de plus en plus horribles. Le "destin funeste d'Harry" était d'ailleurs souvent utilisé pour rendre le cours moins monotone.
Les entraînements de Quidditch étaient quant à eux très intensifs. Harry s'avérait être un capitaine hors-pair et un fin stratège. Il était encore plus déterminé que l'était Olivier Dubois et l'équipe s'entraînait par tous temps. Le balai d'Harry faisait merveille et le nouveau gardien révélait des talents impressionnants.
Les élèves de cinquième année, faisaient des progrès fulgurants en cours de Défense Contre les Forces du Mal. La majorité d'entre eux parvenait à produire une petite forme argentée, même si celle-ci disparaissait en peu de temps. Sirius était fier de ses élèves.
Par ailleurs, si Rogue était devenu aussi impartial qu'on pouvait l'être, ses cours n'en n'étaient pas moins difficiles et la potion de visibilité demandait beaucoup de préparation et de temps. Ce n'est que la semaine précédent le banquet d'Halloween, qu'il parvinrent à la terminer. Chaque élève en prit un flacon, comme il l'avait fait pour la potion d'invisibilité. Etonnamment, les Serpentards se tenaient plus tranquilles. Sans doute la retenue de Malefoy avait-elle convaincue les élèves de se calmer. Néanmoins, la rancune de ce dernier envers les Gryffondors s'était accrue depuis la circulation des dragées Malefouine. Les jumeaux avaient reçu des menaces de la part du Serpentard mais, comme à leur habitude, n'en avaient absolument pas tenu compte.
Hermione, Ron et Harry poursuivaient leur entraînement avec acharnement. Deux fois par semaine, ils tentaient d'assimiler de nouveaux sortilèges. Dumbledore leur avait conseillé d'apprendre les sorts déjà existants avant d'en créer de nouveaux. Harry se procura donc des livres de sixième année. Hermione et Ron progressaient rapidement et pouvaient s'entraîner à loisir puisqu'ils n'avaient aucune difficulté pour leurs cours. Ils s'étaient aménagés un temps dans la journée pour améliorer leur métamorphose. Et même si leur niveau avait considérablement augmenté, ils avaient beaucoup de mal à progresser dans ce domaine. Harry quant à lui travaillait déjà sur des livres de septième année, à la grande stupéfaction de ses amis et de Dumbledore. Rien ne semblait arrêter le jeune sorcier.
L'amour qu'il éprouvait pour Cho ne semblait pas se tarir. En outre, les relations qu'entretenaient Hermione et Ron s'enrichissaient ainsi que celles de Ginny et Neville.
Dans la tour des Gryffondors, un feu brûlait dans la gigantesque cheminée. Le crépitement des bûches était recouvert par le bruit que faisaient les autres élèves. A la veille du dîner d'Halloween, les discussions étaient toutes tournées vers cet événement.
_Je n'arrive pas à croire que cela fait déjà deux mois que nous sommes ici, déclara Hermione.
Elle était assise dans la Salle Commune, entourée des bras de Ron. Harry leur faisait face, pensif.
_Tu as raison, approuva Ron. Le temps passe très vite.
_Qu'as-tu Harry ? demanda Hermione.
Elle venait de remarquer l'air trop sérieux de son ami.
_Hm ? Oh, excusez-moi. Je ne sais pas ce que j'ai, mais depuis quelques temps, j'ai un mauvais pressentiment.
_Par rapport à quoi ? s'étonna Ron.
_Je l'ignore, répondit Harry. Mais plus le banquet approche et plus je pressens un événement… néfaste.
Hermione et Ron regardaient le jeune sorcier.
_Tu as fait un rêve ? demanda-t-elle.
_Non, je ne fais plus de cauchemar depuis plusieurs semaines. Mais je ressens quelque chose de bizarre. Bah, ajouta-t-il face à l'expression inquiète de ses amis, inutile de nous inquiéter. C'est sans doute mon imagination.
La discussion tourna rapidement vers un sujet qui tenait au cœur de tous les Gryffondors : le premier mach de Quiddich qui allait les opposer aux Poufsouffles.
_Crois-tu que nous sommes prêts ? demanda Ron.
_Cela peut poser des difficultés, répondit le capitaine. Les Poufsouffles ont avantageusement remplacé les membres manquants de leur équipe.
Un silence gêné s'installa entre les comparses. Cedric Diggory avait appartenu à l'équipe et Harry y avait fait allusion sans s'en rendre compte. Après tout, Cédric avait été le seul attrapeur à le battre depuis le début de sa scolarité à Poudlard.
Harry se sentit mal à l'aise. Les circonstances de la mort de l'ancien Poufsouffle le hantaient toujours. Mais quelques phrases habiles de ses amis lui permirent de ne plus y penser.
Peu à peu, la Salle Commune se vidait de ses occupants. Les élèves voulaient se coucher tôt pour être en forme le lendemain. Très vite Harry se leva à son tour et alla dans son lit. Hermione et Ron étaient restés un peu plus longtemps que les autres puis s'étaient également séparés.
Après une nouvelle nuit sans rêves, Harry se leva comme d'habitude à une heure très matinale. Il lut un nouveau livre dans la Salle Commune et rejoint la Grande Salle vers 9H00. Une vingtaine d'élèves et de professeurs étaient présent ce qui n'était pas mal pour un Samedi matin.
Harry s'assit à la table des Gryffondors et fut rapidement rejoint par Cho, qui avait vite pris le même rythme qu'Harry.
_Bonjour, dit-elle joyeusement.
_Bonjour, répondit Harry sur le même ton. Pourquoi es-tu si heureuse ?
_Je suis heureuse parce que tu es la première personne que je vois tous les matins et qu'il n'y a rien de mieux pour se lever.
_Je constate avec plaisir que tu éprouves la même chose que moi.
Elle sourit. Ses yeux verts la regardaient intensément et elle se faisait avoir à chaque fois.
_Tu es très mignon, dit-elle. Surtout lorsque tu rougis, ajouta-t-elle en voyant le teint d'Harry virer dangereusement vers le rouge vif.
Il continuèrent à discuter pendant que la salle n'était pas trop remplie. Bientôt il se levèrent et se dirigèrent vers les jardins de Poudlard. La journée était belle pour un début de Novembre. Il faisait frais mais pas froid.
Vers le début de l'après-midi, ils retrouvèrent Hermione et Ron.
_Nous allons rendre une visite à Hagrid, déclara Ron. Vous nous accompagnez ?
_Avec plaisir, répondit Cho.
Arrivés à la cabane du demi-géant, ils frappèrent à la lourde porte.
_Oui ? demanda-t-il en ouvrant.
Hagrid était couvert de jus de citrouille et ressemblait à une carotte géante.
_Oh ! C'est vous ! s'exclama-t-il en reconnaissant ses visiteurs. Entrez, entrez.
Les jeunes sorciers découvrirent une salle jonchée de morceaux de citrouilles. Manifestement Hagrid participait à la décoration de la Grande Salle pour le banquet d'Halloween.
_Wahou ! s'exclama Ron en apercevant des fruits d'une taille démesurée. Elles sont encore plus grosses que celles de l'année dernière.
_Comment faites-vous pour obtenir de tels fruits, demanda Cho.
_Hum… J'ai une excellente terre, répondit le demi-géant en faisant un clin d'œil à Harry.
Ce dernier savait parfaitement qu'il arrivait à Hagrid d'utiliser sa baguette magique, dissimulée dans son parapluie.
_Je ne veux pas te stresser, lui dit Hermione, mais si tu continues à les évider à ce rythme, elles ne seront prêtes que pour le prochain Halloween.
_Je sais, répondit-il. Mais plus elles sont grandes et plus ça me prend du temps.
_Eh bien nous allons t'aider, intervint Harry.
_Vous feriez ça ? demanda-t-il avec un ton de voix qui ne cachait pas son bonheur.
Le demi-géant était aussi émotif que corpulent, ce qui n'était pas peu dire. Les sorciers se mirent donc rapidement à l'œuvre afin d'éviter les larmes de leur imposant ami.
Avec cette aide opportune, le travail avançait très rapidement.
_Oh ! Excuse-moi, dit Ron alors qu'un peu de jus citrouille se répandait sur les vêtements d'Harry.
Pour toute réponse, ce dernier lui envoya le contenu de sa cuillère. Bientôt une gigantesque bataille s'improvisa dans la cabane d'Hagrid et les derniers fruits furent évidés directement avec les mains. Après quelques minutes de tirs, les belligérants étaient recouverts du liquide orange. La cabane était méconnaissable. Elle reprit rapidement son état d'origine grâce à un sortilège lancé par Ron.
_Avec les bêtises des jumeaux à la maison, nous sommes obligés de connaître ce genre de sort, précisa le rouquin.
_Il faut que j'y aille, dit brusquement Cho. J'ai un livre très important à prendre à la bibliothèque, mais vu mon état, Mme Pince refusera de me laisser entrer.
_Alors va vite te laver, lui dit Harry en souriant.
Cho courut en direction du château.
_A ce que je vois, tout va bien pour tout le monde en ce moment, dit Hagrid.
_Ca, ça veut dire que vous avez reçu une lettre de Madame Maxime, intervint Hermione avec un ton moqueur.
Le demi-géant rougit fortement. Manifestement, Hermione avait vu juste.
Les comparses continuèrent à discuter tout en aidant Hagrid à ranger les citrouilles. Au bout d'une bonne heure, leur caractère poisseux les força à se quitter pour aller se laver.
_A plus tard Hagrid, lancèrent les trois amis en s'éloignant de la cabane.
_A ce soir, répondit-il. Et merci beaucoup.
Au dortoir des Gryffondors, les élèves couraient dans tous les sens. Chacun se préparait pour le banquet du soir. Hermione, Ron et Harry furent largement remarqués au moment de leur entrée. Il y avait plus de citrouille que de tissu sur eux, et on pouvait les suivre à la trace.
_Vous n'êtes vraiment pas sympa, leur dit Fred alors qu'ils se dirigeaient vers les salles de bain.
Les trois comparses s'arrêtèrent, étonnés.
_C'est vrai ça, approuva Georges. Vous auriez pu nous inviter à cette bataille de citrouille.
Ils sourirent en reconnaissant le caractère des jumeaux et reprirent leur chemin, tout collant et visqueux qu'ils étaient.
Il leur fallut une bonne heure pour tout nettoyer mais à 19H30, ils étaient tous les trois dans la Salle Commune, prêts et propres.
Suivant les élèves, ils descendirent vers la Grande Salle. A leur entrée, les élèves poussèrent des cris admiratifs.
L'immense pièce était magnifique. La décoration dépassait les années précédentes en diversité et en splendeur. Le ciel artificiel était nuageux et de multiples éclairs déchiraient le ciel. Plusieurs chauves-souris prirent leur envol dés que les élèves pénétrèrent dans la salle. Les citrouilles qui avaient été évidées avec tant de difficultés quelques heures plus tôt, flottaient dans les airs avec des bougies placées en leur centre. Elles étaient plus terrifiantes les unes que les autres. Certaines étaient reliées par des énormes toiles d'araignée, au plus grand désarroi de Ron qui craignait plus que tout l'animal à huit pattes.
Dumbledore portait un chapeau où étaient dessinées plusieurs horribles bestioles. Ron étouffa un cri en voyant des araignées se battre contre des chauves-souris sur la cape du directeur. Les autres professeurs avaient été moins créatifs, mais étaient tous habillés de circonstance. Dumbledore se leva et accueillit les élèves avec son habituel discours :
_Je vous souhaite un joyeux Halloween et un excellent appétit.
Sur ces mots, des pétards mouillés, dissimulés dans le ciel, explosèrent dans une détonation assourdissante. Les tables se chargèrent alors de milliers de plats différents, eux-mêmes richement décorés. Tout n'était que sucreries et gâteaux. Une magnifique pièce montée ornait chaque table. Elle était d'une dizaine d'étages et représentait le château Poudlard.
_C'est magnifique, s'exclama Ron. Les elfes de maison ont du mettre plusieurs jours pour faire tout cela.
_Je ne pense pas, intervint Harry alors qu'il mâchait un énorme bout de gâteau. J'ai vu Winky travailler chez Sirius et ça ne lui prenait pas plus de dix minutes pour faire à manger. Il doivent avoir un pouvoir spécial.
_J'ignorais que Winky travaillait chez Sirius, dit Hermione. Comment va-t- elle ?
_Beaucoup mieux que la dernière fois que nous l'avons vue, je peux te l'assurer.
_Tu as vu le travail qu'ont fait les professeurs ? demanda Ron qui n'en revenait toujours pas.
_Tu devrais te nourrir au lieu de garder le nez en l'air, lui dit Hermione. Sinon il ne restera plus rien.
En effet, les élèves étaient en train de vider les plats à une allure impressionnante. Ron entreprit alors de faire sa part de travail.
Soudain, on entendit plusieurs bruits bizarres. Chacun en cherchait la source lorsque l'on vit des canaris, des fouines bondissantes et des élèves avec une langue ou des oreilles démesurées. Un fou rire général envahit la salle et Harry se tourna vers les jumeaux.
_Qu'avez-vous fait ? demanda-t-il.
_Nous avons mis dans les plats quelques uns de nos produits, répondit Georges en souriant.
_Des crèmes canaris, des pralines longue-langue, des dragées malefouines et notre nouveau bonbon, des caramels paraboliques, précisa Fred en montrant un élève hilare dont les oreilles ressemblaient à deux paraboles.
_Vous en avez mis sur toutes les tables ? demanda Ron qui regardait d'un air méfiant son bonbon.
_Mis à part la table des professeurs, oui, répondit Fred.
_Pour être honnête, intervint Georges, les Serpentards ont été mieux servis que les autres.
A cet instant, plusieurs Serpentards se transformèrent en fouine et se mirent à bondir de plus en plus haut, sous les éclats de rire de tous les élèves et de certains professeurs. Eux, à la différence de tous, ils ne riaient pas le moins du monde. Au grand désarroi des jumeaux, Malefoy n'avait pas touché à la nourriture, craignant une de leurs farces. Mais le plus énervant pour eux, c'est que le Serpentard avait un sourire sinistre sur le visage.
_Je n'aime pas du tout lorsqu'il sourit ainsi, dit Hermione inquiète.
_Ne t'en fais pas, la rassura Ron. Il ne peut rien faire contre nous.
Les fouines redevinrent humaines et, vexés, les élèves quittèrent la Grande Salle.
Personne ne fit attention à ce mouvement d'humeur si caractéristique du caractère des Serpentards. McGonagall regardait les jumeaux Weasley avec un air réprobateur, mais son visage ne cachait pas un amusement certain. La fête reprit de plus belle, ponctuée par de nombreuses transformations.
Il manquait quelque chose à Harry. Le jeune sorcier chercha quelqu'un du regard.
_Personne n'a vu Cho, demanda-t-il préoccupé.
Plusieurs élèves sourirent à cette demande, mais Hermione et Ron regardèrent vers la table des Serdaigles. Cho n'y était pas.
_Ne t'en fais pas, lui dit Ron. Elle va sûrement revenir.
Dans ce genre de banquet, les élèves passaient leur temps à aller et venir.
_Tu sais, lui dit Hermione en souriant, les filles sont sans cesse en train de se remaquiller, surtout lorsqu'elles ont un petit ami.
Ron regarda Harry avec un air qui disait "Je sais ce que c'est". Ce dernier lui sourit d'un air entendu et essaya de se changer les idées. Le prochain mach de Quidditch était un sujet de conversation idéal pour chasser les pensées du sorcier.
Il était en pleine discussion avec ses amis lorsque Rusard, le concierge de l'école, entra en courant dans la salle, accompagné de sa fidèle chatte, Miss Teigne.
_La porte de la bibliothèque a été forcée ! hurla-t-il à l'encontre des professeurs.
Chacun se tut et regarda le concierge avec étonnement ou amusement. Les élèves connaissaient Rusard pour sa paranoïa et sa méfiance illimitée.
Après quelques minutes de discussion avec le directeur, Dumbledore se leva.
_J'ai le regret de vous annoncer que le banquet est terminé, déclara-t-il. Veuillez vous rendre dans vos dortoirs au plus vite s'il vous plaît.
C'est dans un brouhaha de mécontentement que les élèves se levèrent tandis que Dumbledore se dirigea vers la bibliothèque, accompagné du concierge et de quelques professeurs.
Arrivés dans la Salle Commune de la tour Gryffondor, les élèves parlaient de cette interruption. Certains étaient inquiets, d'autres râlaient contre le concierge qui était, selon eux, la cause de cette soirée écourtée. Hermione, Ron et Harry se trouvèrent une table à l'écart et commencèrent à discuter.
_Que croyez-vous qu'il s'est passé ? demanda Hermione.
_C'est sûrement une fausse alerte, répondit Ron. Rusard a dû voir une souris bouger et il l'a prise pour un élève. Il ne rate jamais une occasion d'en punir un.
_Je ne sais pas, intervint Harry. En tout cas, depuis cet événement, je n'ai plus de mauvais pressentiment.
_Tu veux dire que c'était cette intervention de Rusard que tu redoutais ? demanda Ron étonné.
_Pas l'intervention, corrigea Hermione. Mais l'intrusion de la bibliothèque. C'est ça Harry ?
Le sorcier hocha la tête. Ce n'était pas ça. Il manquait quelque chose. Harry avait eu peur de cette soirée mais ne l'avait dit à personne. Et maintenant, la crainte s'était envolée faisant place à un sentiment de résignation.
_Mais pourquoi forcer la bibliothèque ? demanda Ron tirant Harry de ses pensées. Il n'y a que des livres sans importance là-dedans.
_Tu sembles oublier ceux de la réserve.
Les trois sorciers restèrent un moment silencieux.
_D'après vous, finit par dire Hermione, quels sont les livres qui ont été volés ?
C'est à ce moment là qu'apparut le professeur McGonagall. La directrice des Gryffondors semblait gênée. Gênée et malheureuse.
_Monsieur Potter, dit-elle avec difficulté, le directeur désire vous voir.
Harry regarda ses deux amis, étonné.
_Très bien professeur, je vous suis.
Il se leva et accompagna le professeur de Métamorphoses qui prenait la direction de la bibliothèque. Elle ne dit pas un mot de tout le trajet. Lorsqu'ils arrivèrent, Harry vit Dumbledore, Lupin, Sirius et Rogue. Tous le regardaient gravement. Derrière eux, sur le sol, il y avait une forme recouverte de la cape de Dumbledore. Les chauve-souris et Les araignées qui y étaient représentées étaient à présent inertes.
Harry avait une boule dans l'estomac qui l'empêchait de respirer. Son pouls s'accéléra et des larmes lui montèrent aux yeux. Il pressentait ce qui allait se dire.
A cet instant précis, Dumbledore ressemblait à un vieillard. Ses années le rattrapaient toujours lorsqu'il était affecté.
_Harry, lui dit doucement le directeur. Nous ne savons pas comment c'est arrivé. Elle…
Harry se jeta vers la forme étendue sur le sol et enleva la cape.
_N… Non, marmonna-t-il.
Cho Chang était étendue sur le sol froid de la bibliothèque, morte.
_Nous sommes désolés, dit Sirius.
Harry pleurait. Des larmes coulaient sur ses joues et s'écrasaient sur le visage paisible de la jolie brune.
_NONNNN !
Il serra le corps de la jeune fille contre le sien en hurlant sa douleur et sa haine.
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Je pense que l'on va me détester pour ce chapitre, mais… tant pis.
