Bonjour ! Voilà la suite et désolé pour le retard ! Mes examens ne me
laissaient pas une seconde de repos. Bonne lecture à tous !
XVIII. Poufsouffle contre Gryffondor.
Ce mardi, dernière journée de deuil, s'acheva sur un dîner totalement silencieux. Chacun avait reçu mission de se taire. Probablement une ancienne coutume, avait pensé Harry.
Bientôt les élèves quittèrent la Grande Salle et rejoignirent leur dortoir.
Dans son lit, Harry réfléchissait. La cérémonie avait été sublime et il était heureux qu'un tel hommage ait été rendu à Cho. A présent, toute tristesse l'avait quitté.
Les évènements sont ainsi et il me faut aller de l'avant, pensa le jeune sorcier. J'ai plusieurs choses à faire. Tout d'abord, il y a l'enquête que m'a confiée Dumbledore. Ensuite, il y a le match de ce week-end contre Poufsouffle : cela fait trop longtemps que je néglige mon entraînement .
Tout est de la faute de Voldemort, pensa-t-il. Absolument tout. Sans lui, Peter Pettigrow n'aurait jamais eu à trahir mes parents, sans lui, j'aurais encore une famille, et sans lui, Cho serait toujours vivante. Ce meurtre a été commandité par Voldemort sans aucun doute. A notre prochaine rencontre, je lui ferai payer tous ses crimes.
C'est avec cette détermination qu'Harry s'endormit.
Tout était sombre autour d'Harry. Il n'y avait ni sol, ni mur, seulement un environnement complètement noir.
Il se leva et marcha. Aucune lumière, absolument rien. Harry continua sa marche. Il savait qu'il était en train de rêver et il redoutait ce qui allait lui apparaître.
Comme pour répondre à sa crainte, deux yeux d'une taille démesurée apparurent. Ils étaient d'un rouge incandescent et semblaient remplis d'une haine féroce.
Un rire se fit entendre, d'abord doucement, puis de plus en plus fort. Plus le rire s'approchait et plus les yeux rétrécissaient. Ce rire, Harry ne le connaissait que trop bien. C'était celui de Voldemort.
Harry serra les poings et attendit de voir arriver le mage noir à l'origine de tous les malheurs de sa vie. Il vérifia si sa baguette était toujours avec lui.
C'est bon, pensa-t-il. Au moins, j'aurai de quoi me défendre.
Peu à peu, la silhouette approcha, mais le rire ne s'arrêta pas pour autant. Ce rire était glacial et, muni de ces yeux horribles, on pouvait comprendre comment le mage noir avait fait trembler le monde des sorciers.
Le rire cessa lorsque Voldemort apparut en entier. Il semblait cruel et satisfait.
_Enfin je parviens à pénétrer tes rêves, dit-il dans un rictus horrible. Ce vieux débris de Dumbledore n'a pas réussi à assurer la protection qu'il avait placée autour de toi. Ici tu vas pouvoir souffrir mille morts.
_Si vous vous imaginez que j'ai peur de vous Voldemort, répondit Harry, vous vous trompez. Oh, excusez-moi, je devrais plutôt vous appeler Jedusor.
Voldemort ne souriait plus.
_Je t'interdis de m'appeler ainsi, hurla-t-il. J'ai rejeté ce nom en tuant mon père.
_Vous n'aimez pas ce nom ? demanda Harry avec un air faussement innocent. Raison de plus pour continuer, Jedusor.
Tandis qu'Harry arborait un air arrogant, les yeux de Voldemort semblaient irradiés de haine. Mais il se calma et commença à marcher autour d'Harry. Ce dernier entreprit la même démarche. Ils ressemblaient à deux lions en cage.
_Vous avez fait tuer Cho ! hurla-t-il.
_Oh ! Je vois à quoi tu fais allusion, répondit Voldemort avec un sourire méprisant. Je regrette mais ce n'est pas mon initiative. En revanche, le résultat me plaît énormément. Te faire du mal ainsi qu'à Dumbledore est mon plus grand plaisir.
Harry serra les dents et porta la main à sa baguette.
_Je te propose un petit duel, lui dit le mage noir. Je vois que tu en as envie. Bien sûr, comme je suis dans ton rêve, je suis moins puissant, mais je pense que cela suffira amplement pour te faire regretter ton insolence.
_Un duel entre deux héritiers ?
_Oh ! Ainsi tu connais enfin ta nature. Tu sais à présent pourquoi je voulais te tuer. Mais je n'échouerai plus, sois en certain.
_Harry ! Sors de ce rêve.
Une voix caverneuse venait de se faire entendre dans l'obscurité qui entourait les deux sorciers.
_Encore ce satané Dumbledore, dit Voldemort. Il essaye de te sauver mais je ne te laisserai pas sortir.
_Je n'en ai pas l'intention, lui répondit Harry.
_Tu as tort. Je ne peux pas te tuer ici mais je vais te faire regretter de ne pas être parti.
Les deux sorciers sortirent leur baguette et se saluèrent. Ils se regardèrent pendant un long moment, chacun jaugeant son adversaire.
_Endoloris ! hurla le mage noir.
_Miroiros !
Une forme opaque se profila devant le jeune sorcier mais le sortilège de Voldemort la traversa et atteignit Harry qui s'effondra sur le sol, en proie à d'effroyables douleurs. Le rire du mage noir reprit de plus belle.
_Tu crois vraiment que tu pouvais arrêter un sortilège impardonnable avec ce misérable sort. Tu es bien naïf.
Harry se releva difficilement, un mince filet de sang sortant de sa bouche. Malgré la faiblesse du sortilège eu égard à celui qu'il avait reçu à la fin du Tournoi des Trois Sorciers, il avait tout de même hurlé de douleur devant un Voldemort qui semblait se délecter de tels cris. Néanmoins, il se releva, prêt pour un nouvel affrontement.
_Tu es bien imprudent, lui dit le mage noir. Tu vas regretter ton insolence. Endoloris !
Grâce à ses réflexes fulgurants, Harry parvint à éviter le sortilège et à contre-attaquer aussitôt.
_Endoloris !
Il toucha Voldemort qui s'effondra en hurlant de douleur. Ses yeux semblait fous. Harry se tenait debout, regardant le sinistre spectacle dont il était la cause. Le sorcier se releva avec un regard encore plus haineux qu'auparavant.
_M… Misérable, lui dit-il.
Une nouvelle fois Harry fit face à l'assassin de ses parents.
Ce sortilège sera le dernier, pensa-t-il. Il va me lancer le sort de mort. Il faut absolument que j'arrive à le lui renvoyer. Peut-être que si je me concentre suffisamment, mon sortilège de répulsion marchera.
_Avada Kedrava ! hurla Voldemort.
_Miroiros Avada Kedrava !
Une nouvelle forme opaque se forma devant Harry, mais elle avait une couleur verte, comme celle du sortilège qu'il devait à tout prix renvoyer. Le sort impardonnable arrivait sur lui mais cette fois, il ne parvint pas à passer la protection du jeune sorcier et il se retourna contre Voldemort. Ne pouvant l'esquiver, c'est en hurlant qu'il disparut du rêve d'Harry.
A présent, il était à nouveau seul. Il y avait toujours cette obscurité autour de lui, mais elle n'était plus aussi pesante qu'avant.
_Tu peux revenir à présent, lui dit la voix bienveillante de Dumbledore.
Harry ferma les yeux, pour les rouvrir sur le visage du directeur de Poudlard. Ils se trouvaient toujours dans la tour des Gryffondors et, à entendre les ronflements de ses amis, ils étaient tous endormis.
_Professeur, chuchota Harry, que faites-vous ici ?
_Eh bien, moi aussi je connais le sortilège qui permet d'entrer dans les rêves d'une personne, et je savais que Voldemort n'hésiterait pas à s'en servir pour te faire du mal. C'est dans cette perspective que j'avais placé une protection autour de toi mais, comme tu as pu t'en apercevoir, il a réussi à la détruire.
_Je suis désolé professeur, lui dit Harry. Je voulais rester me battre contre lui.
Dumbledore lui sourit.
_Tu as fait une nouvelle fois preuve d'un grand courage… ainsi que d'une grande insouciance. Tu es vraiment le portrait craché de ton père.
Harry sourit. La comparaison avec son père lui faisait toujours plaisir.
_De plus, ton insouciance va m'être très utile. Comme tu as tué Voldemort dans ton rêve, il ne pourra plus jamais y entrer. L'attaque est la meilleure des défenses.
Dumbledore se leva devant la mine réjouie d'Harry.
_Rendors-toi, lui dit-il avant de partir.
Comment me rendormir avec ce que je viens de vivre, se demanda Harry alors qu'il entendait Dumbledore quitter la Salle Commune. C'est bizarre, je n'ai même pas mal à ma cicatrice et pourtant Voldemort était près de moi.
Il passa sa main sur la marque qu'il avait sur le front et sentit le petit creux sur sa peau. Elle n'était pas chaude et il ne ressentait aucune douleur.
Je l'ai battu, pensa Harry. Même s'il n'était pas au summum de sa puissance, je l'ai battu.
Harry ne put s'empêcher d'être fier de ce nouvel exploit. Il regarda sa montre et constata qu'il était inutile de se rendormir malgré l'heure matinale. Il se leva et s'habilla. Après avoir pris le livre de Défense Contre les Forces du Mal de septième année, il descendit dans la Salle Commune et s'installa devant la cheminée.
Le feu était en train de mourir tout doucement. On entendait encore quelques crépitements de temps en temps, mais le bois commençait à manquer.
Harry se mit à l'aise dans le fauteuil moelleux et ouvrit son livre. Une feuille de parchemin soigneusement pliée tomba sur ses genoux. Curieux, il l'ouvrit. A sa grande stupéfaction, c'était un mot de Ginny.
Harry,
J'imagine que tu dois être assez surpris de voir ce petit mot. Nous n'avons pas pu beaucoup discuter ces derniers temps et ce, à cause des évènements que tu connais.
Je voulais simplement te dire que je compatissais pour la mort de Cho. Je sais que tu tenais énormément à elle. Comme je n'ai pas eu l'occasion de te le dire hier, je te présente mes plus sincères condoléances.
En espérant que tu te remettras de cette triste disparition.
Ginny.
Harry était assez surpris mais ce petit mot lui fit très plaisir. Il prouvait que Ginny lui portait encore une attention toute particulière. Il se souvint de la première fois qu'il avait vu la jeune rousse lors de son voyage dans le Poudlard Express. Ginny avait rougit en voyant le "célèbre" Harry Potter. Depuis, malgré quatre ans de cohabitation, la jeune fille, âgée seulement d'un an de moins que lui, n'avait jamais pu articuler plus de deux syllabes devant lui.
Harry sourit. Il irait la remercier plus tard.
Après deux bonnes heures de lecture, Harry vit Hermione descendre, suivie de près par Ron.
_Bonjour Harry ! dirent-ils. Comment vas-tu ?
_Très bien. Avez vous bien dormi ?
_Plutôt bien.
Harry décida de ne pas leur raconter le rêve, ou plutôt le cauchemar qu'il avait fait.
Inutile de les inquiéter davantage, pensa-t-il.
Les trois amis descendirent dans la Grande Salle où déjà, déjeunaient quelques élèves. La salle ne portait plus les couleurs du deuil et les élèves ne semblaient plus attristés. Mais ce n'était qu'une façade. Harry savait bien que personne n'oublierait la mort de Cho de si tôt.
La journée de cours se passa très bien pour les élèves de Gryffondor. En métamorphose, tous étaient à présent capables de transformer leur bureau en n'importe quel animal, au plus grand bonheur de McGonagall. En enchantement, le professeur Flitwick leur apprit à faire apparaître un brancard pour transporter des personnes blessées en cas d'urgence, ce qui pouvait se révéler très pratique. L'après-midi, ils eurent cours de Défense Contre les Forces du Mal en commun avec les Serdaigles. De plus en plus d'élèves étaient capables de faire un patronus correct. Si les plus talentueux continuaient à aider les retardataires, d'ici deux ou trois semaines, tous les élèves pourraient se défendre contre les Détraqueurs.
_Seuls les Serpentards progressent moins vite, confia Sirius à Harry. Si seulement ils pouvaient ravaler leur fierté et se laisser conseiller par les autres.
La journée était sur le point de se terminer pour la plus grande majorité des élèves, mais pas pour l'équipe de Quidditch de Gryffondor.
Comme tous les jours, l'entraînement allait commencer. Harry avait instauré un rythme régulier: du lundi au jeudi inclus, trois heures d'échauffement et de tactique collective ; les trois derniers jours étant réservés à l'entraînement personnel et au repos.
Ce jour-là, lorsque l'équipe, accompagnée d'Hermione, arriva sur le terrain pour ses loopings quotidiens, il y avait déjà une équipe qui jouait.
_Les Serpentards, maugréa Harry.
_Attends, dit Georges. Tu as vu ? Ils ont…
_Ils ont tous des Eclairs de Feu, coupa Fred.
En effet, l'équipe ayant atterri, les joueurs se pavanaient sur leurs nouveaux balais. Harry cacha le sien derrière son dos et demanda à ses amis de ne faire aucune allusion à son nouvel engin. A ces mots, Ron dissimula également son propre balai.
_Où est votre capitaine ? demanda Harry aux joueurs.
_Ici Potter, dit une voix traînante qu'Harry ne connaissait que trop bien. On essayait juste nos nouveaux balais avant de partir.
_Malefoy ! s'écria Ron.
_A présent, on sait d'où viennent les Eclairs de Feu, dit Hermione.
_Et à qui il doit sa place de capitaine, renchérit Fred.
Les Gryffondors éclatèrent de rire à cette remarque cinglante tandis que Malefoy fulminait.
_Moi au moins, ma famille a les moyens de voler sur des balais corrects, répondit l'intéressé en voyant les vieux balais des jumeaux. Et toi ? demanda-t-il à Ron. Tu vas emprunter un balai à l'école pour arrêter les buts de notre équipe.
Ce fut au tour des Serpentards de rire, mais Harry se manifesta.
_Je me demande combien de pauvres moldus ton père à dû assassiner pour payer à ton équipe autant d'Eclairs de Feu.
Un silence s'instaura entre les deux équipes tandis que Malefoy arborait un sourire mauvais.
_Tu serais étonné de le savoir, hein Potter ?
Hermione eut un frisson dans le dos. Harry s'apprétait à riposter au moment où Sirius fit son apparition.
_Que se passe-t-il ici ? s'écria-t-il.
Chacun se calma.
_On montrait juste nos nouveaux balais aux Gryffondors avant de partir, répondit Malefoy avec sa voix la plus doucereuse.
_Eh bien c'est chose faite, non ? Alors partez maintenant.
Le jeune Serpentard lança un regard noir à Harry avant d'ordonner à son équipe de partir.
_J'ai l'impression que je suis arrivé à temps, dit Sirius en faisant un grand sourire à son filleul et à son équipe.
_Oui, répondit Fred. Vous êtes arrivé juste avant un meurtre collectif.
_Que fais-tu ici Sirius ? demanda Harry. Tu n'a plus de cours.
_Non, je viens de finir. Je suis venu regarder votre entraînement, si ça ne vous dérange pas, bien sûr.
_Nous en serions très honorés cher professeur de Défense Contre les Forces du Mal, répondit Georges dans un salut magistral, immédiatement suivi par son frère.
L'adulte sourit et laissa l'équipe commencer. La façon qu'avait Harry de mener l'entraînement était vraiment particulière et très exigeante pour les joueurs. Il avait un plan spécial pour chaque type de joueur. Pour les poursuiveurs, Harry avait prévu qu'ils évoluent avec deux souaffles et qu'ils tentent de marquer le plus de buts possible alors que le reste de l'équipe jouait contre eux. Pour le gardien, chaque joueur avait un souaffle et tentait de marquer. Les batteurs s'entraînaient en même temps que l'attrapeur. Ce dernier devait attraper deux vifs d'or tandis que les batteurs le protégeaient de quatre cognards et que les autres joueurs l'empêchaient d'évoluer. Au bout de trois heures de vol acharné, les joueur atterrirent et s'effondrèrent sur le sol tant la fatigue les avait affectés.
_Absolument ahurissant ! s'écria Sirius qui avait rejoint le terrain. Je n'ai pas perdu une miette de votre entraînement. Vous êtes sans doute la meilleure équipe que Gryffondor ait connue depuis très longtemps.
Les joueurs sourirent. Ils appréciaient vraiment le compliment.
_Il est évident que vous allez gagner la coupe cette année, ajouta Hermione qui était aussi enthousiaste que Sirius.
_On espère dit Ron, essoufflé.
Peu à peu, les jeunes Gryffondors reprirent assez de force pour rejoindre leur dortoir et se changer avant d'aller dans la Grande Salle. Pendant le dîner les discussions allèrent bon train sur le premier match de Quidditch de l'année.
_A mon avis, c'est Gryffondor qui va gagner, dit un des élèves.
_N'en sois pas si sûr, répondit un autre. J'ai entendu dire que le nouvel attrapeur des Poufsouffles était très fort.
_Il est en quelle année ?
_En sixième année, je crois.
L'équipe de Gryffondor ne fit pas attention aux différentes spéculations, les joueurs montèrent se coucher dés la fin du repas.
Les autres jours de la semaine passèrent rapidement entre les cours et les entraînements intensifs de l'équipe. Le vendredi après-midi, Harry travailla avec Hermione et Ron sur les différents sortilèges qu'ils avaient déjà appris. Et le samedi, l'équipe se reposa avant le match tant attendu.
Ce dimanche matin, Harry ouvrit les yeux à une heure plutôt satisfaisante étant donné les habitudes qu'il avait prises. Il se leva, enfila sa robe de Quidditch rouge et se regarda dans le miroir.
_Pas mal, lui dit le reflet.
_Merci, répondit Harry avant de quitter le dortoir, son Eclair de Feu 2 sur l'épaule.
Arrivé dans la Grande Salle, il constata avec plaisir que les autres joueurs l'attendaient.
_Voilà enfin notre cher "lève-tard de capitaine", dit Fred dont l'ironie n'échappa à personne.
_Bonjour à tous, répondit l'intéressé. J'espère que vous êtes tous prêts.
_Nous le sommes tous sauf Ron, intervint Georges en regardant son frère avec un air moqueur.
_C'est vrai que c'est ton premier match, lui dit Harry.
Son meilleur ami le regarda avec un air déconfit. Manifestement, il regrettait de s'être inscrit dans l'équipe.
_Tu sais ce que m'a dit Dubois le jour de mon premier match, lui demanda le jeune capitaine avec un ton réconfortant.
Ron fit non de la tête.
_Il m'a raconté qu'à son premier match, il avait pris un cognard en pleine tête au bout de deux minutes et s'était réveillé à l'infirmerie une semaine plus tard.
Ron devint blanc comme un linge mais Harry continua son récit devant la mine réjouie du reste de l'équipe.
_Alors tu penses bien que je n'étais pas rassuré non plus. Eh bien, il avait tort, il ne m'est rien arrivé de tel... à mon premier match, j'ai juste failli m'étrangler avec le vif d'or.
Les autres joueurs éclatèrent de rire devant la tête que faisait Ron. Mais lorsque Hermione arriva et l'embrassa pour lui redonner du courage, de nouvelles couleurs apparurent sur son visage.
Tandis que les derniers élèves arrivaient dans la Grande Salle, les joueurs partirent en direction des vestiaires. Là, Harry leur fit un dernier briefing.
_Bon, je ne pense pas être très doué pour les discours alors je vais faire court. Nous savons tous que c'est la dernière année à Poudlard pour la grande majorité des membres de l'équipe, c'est à dire tout le monde sauf Ron et moi. Je désire donc ardemment, et autant que vous, je l'espère, gagner la coupe cette année. Nous avons fait notre maximum pour les entraînements et il n'y a pas de raison que nous ne donnions pas tout ce que nous avons pour le match. Et des atouts, nous en avons vraiment : trois poursuiveuses aussi douées que jolies, ce qui n'est pas peu dire.
_Merci Harry, dirent Katie, Allicia et Angelina.
_Des batteurs imbattables.
Les jumeaux firent une révérence exagérée.
_Et un gardien hors du commun.
Ron sourit, gêné.
_Bonne chance à tous, reprit Harry après un silence.
_Bonne chance, reprit en cœur l'équipe.
Chacun se leva et se dirigea vers la porte en bois au bout du couloir, dernier rempart avant le terrain et les spectateurs qui manifestaient déjà leur joie d'assister au match en hurlant. Le sol vibrait tellement l'euphorie générale était importante. Les joueurs commençaient à ressentir une boule dans l'estomac. Ils entendaient Lee Jordan commencer ses commentaires et présenter les joueurs de l'équipe de Poufsouffle qui entraient sur le terrain, sous les acclamations des élèves et professeurs.
_A présent, voici les joueurs de GRYFFONDOR !!!! hurla-t-il alors que la porte s'ouvrait.
Les joueurs coururent rejoindre l'autre équipe au centre du terrain, tandis que les élèves de Gryffondor agitaient une banderole où étaient inscrites en lettres scintillantes : "LA COUPE POUR LES LIONS". Dans le haut-parleur, Lee Jordan hurlait :
_Katie Bell, Angelina Johnson et Alicia Spinnet sont les poursuiveuses de Gryffondor, Fred et George Weasley sont les batteurs et Ron Weasley est le nouveau gardien de l'équipe et n'oublions pas, bien sûr, le capitaine et attrapeur, Harry Potter !
Les acclamations redoublèrent de vigueur dans le stade, sauf du côté des Serpentards qui étaient, pour ce match, avec les Poufsouffles. Ne faisant plus attention au bruit, Harry constata que le temps était clair et que le sol était bien dur.
Des conditions idéales pour décoller et voler, pensa-t-il.
Les joueurs se faisaient tous face et on pouvait lire dans les regards une furieuse envie de gagner. Cependant, aucun ne ressentait la moindre animosité envers l'équipe adverse. C'était un match amical qu'il fallait gagner, c'est tout.
_Les capitaines ? demanda Madame Bibine. Serrez-vous la main.
Les deux capitaines s'avancèrent et Harry serra la main de son homonyme. C'était un garçon qui avait sans doute un an de plus que lui. Il était plus grand mais assez maigre. Harry ne le connaissait pas. Il en conclut que ça devait être l'attrapeur de l'équipe adverse. A cette pensée, l'estomac d'Harry se noua. Il aurait tellement aimé joué contre Cédric Diggory, le seul qui ait jamais réussi à le battre.
_Bonne chance Harry, lui dit le nouveau capitaine des Poufsouffles dans un sourire sincère.
_Bonne chance, répondit Harry en lui rendant son sourire.
_Enfourchez vos balais, ordonna Madame Bibine après avoir libéré les balles.
Un coup se sifflet retentit et Harry poussa légèrement le sol du pied, faisant décoller son balai. Aussitôt, tous les soucis d'Harry s'envolèrent avec lui. Pour la première fois depuis une semaine, il se sentait libre.
_Et c'est parti ! hurla Lee Jordan. Je vous rappelle que c'est le premier match de la saison. L'événement est bien entendu Harry Potter qui grimpe un Eclair de Feu série 2, le meilleur balai du monde. On raconte qu'un sortilège très puissant crée un lien entre le balai et son propriétaire !
A ce commentaire, la foule observa Harry qui évoluait toujours aussi aisément. Personne, à part les Gryffondors, ne savait qu'Harry possédait ce balai. Malefoy rageait.
_Les Gryffondors ont le souaffle ! Johnson le passe à Bell, qui le passe à Spinnet, qui le renvoie à Johnson et qui tire… BUT ! Dix points en faveur de Gryffondor !
Les supporters hurlèrent tous d'une même voix.
_A présent ce sont les Poufsouffles qui ont la balle ! Quel jeu de passe impressionnant ! Le gardien se fera-t-il avoir ? Non ! Il arrête ce prodigieux tir. Il semble que les Weasley soient nés avec le mot Quidditch en tête.
_Jordan ! Apprenez à être plus impartial, le réprimanda McGonagall.
_Pardon professeur, mais c'était un arrêt magnifique tout de même. Le jeu continue ! poursuivit le commentateur ignorant le regard de la directrice des Gryffondors. Johnson tire mais le gardien de Poufsouffle est impressionnant lui aussi. Le souaffle est à nouveau dans les mains des poursuiveurs de Poufsouffle. Spinnet parvient à intercepter une passe et envoie la balle à Johnson. Quelles magnifiques joueuses, à tous les sens du terme.
_Jordan ! Si vous continuez, je vous arrache le micro.
_Par… Oh ! BUT ! Dix nouveaux points pour les lions ! Gryffondor mène par vingt à zéro !
Harry salua le nouveau but en faisant plusieurs loopings. Il s'était placé à haute altitude et essayait en vain de repérer le vif d'or. L'attrapeur adverse était à l'autre bout du terrain et ne semblait pas se préoccuper d'Harry qui faisait des tours du terrain pour essayer de repérer le vif d'or. Soudain, il vit un petit éclat doré à l'autre bout du stade. Il se baissa au maximum pour donner toute la vitesse à son balai.
_Oh ! Il semble que Potter ait repéré le vif d'or. Ca alors ! Quelle vitesse incroyable. Ce balai surpasse vraiment tous les autres.
A ce commentaire, tous les joueurs de Poufsouffle se placèrent entre Harry et le vif d'or. Un des poursuiveurs lâcha même le souaffle pour aller gêner Harry.
_Incroyable ! Quelle cohésion dans l'équipe de Poufsouffle ! Tous les joueurs arrêtent leur activité pour empêcher l'autre équipe de gagner! C'est une tactique qui n'a jamais été vue mais qui fait ses preuves puisque Potter a perdu le vif d'or.
En effet, de peur de foncer sur quelqu'un, Harry avait dû freiner sa course. Il sourit devant l'excellente stratégie de l'équipe adverse.
Pendant ce temps, Gryffondor avait marqué son quatrième but, menant ainsi quarante à zéro. Ron semblait être un mur infranchissable.
Les supporters des deux équipes hurlaient devant un tel match.
_Poufsouffle a la balle et se dirige vers les buts de Gryffondor ! Les passes sont d'une rapidité et d'une précision étonnante ! Weasley fonce vers un des poursuiveurs, qui fait une passe à la dernière seconde. C'est un magnifique but en faveur de Poufsouffle !
Weasley ne pouvait rien faire devant une telle manœuvre. Oh ! Harry s'élance une nouvelle fois à grande vitesse ! A-t-il repéré le vif d'or ? Oui ! Je le vois ! Les batteurs de Poufsouffle lui envoient les deux cognards ! Harry les évite et continue sa course ! Quel joueur !
Il va l'attraper ! Il l'at.. Non ! Deux poursuiveurs lui ont coupé la route ! Les Poufsouffles sont déterminés cette année ! Ah ! Madame Bibine siffle la mi-temps. L'attrapeur de Gryffondor va devoir élaborer une nouvelle tactique s'il veut attraper le vif d'or.
Les joueurs atterrirent sur le terrain et se réunirent.
_Ils sont vraiment bons cette année, dit Fred.
_Oui, je ne parviens pas à attraper le vif d'or, intervint Harry.
_Tu n'as pas une nouvelle technique ? demanda Alicia.
_Je vais tenter quelque chose, mais si ça ne marche pas, je ne veux pas qu'ils gagnent. Alors on va imaginer le pire. Si c'est eux qui attrapent le vif d'or, il faut qu'on ait suffisamment de points pour gagner. Donc il faut qu'Alicia, Katie et Angelina marquent le plus de buts possible et que Ron continue comme ça. Parallèlement, que les batteurs harcèlent les poursuiveurs. Je ne veux pas qu'ils aient un seul moment de libre.
_J'espère que ta technique va marcher, intervint Georges. Sinon ce match va s'éterniser.
_Allez ! On va gagner !
C'était la fin de la mi-temps et les joueurs reprirent leur envol.
_Et c'est reparti ! hurla de plus belle Lee Jordan. Le score est de quarante à dix en faveur des Gryffondors. Oula ! Les lions attaquent dur. Johnson passe le souaffle à Spinnet, qui le passe à Bell, qui le redonne à… Les passes sont trop rapides ! Ah ! Spinnet tire et … Marque ! Dix nouveaux points pour Gryffondor. Mais ils ne semblent pas vouloir s'arrêter là ! Poufsouffle perd le souaffle à cause des cognards des Weasley. Johnson tire… Non ! C'est une passe à Bell pour tromper le gardien ! Elle tire et marque ! Les Gryffondors ne laissent pas les Poufsouffle respirer. C'est invraisemblable ! La foule est en délire dans les gradins. J'ai rarement vu un match aussi intense !
Pendant ce temps, Harry cherchait le vif d'or. Il urait pu transformer ses yeux pour avoir un regard du félin, ce qui l'aurait sans doute aidé à repérer la balle dorée, mais il ne voulait pas tricher. En attendant, il ne savait toujours pas quoi faire pour éviter la gêne des autres joueurs.
_Les poursuiveurs sont à la hauteur des buts de Gryffondor. Ron Weasley fonce vers l'un d'eux qui fait la même passe que tout à l'heure. Poufsouffle va mar… Non ! Weasley est revenu dans une manœuvre ahurissante et arrête un nouveau but. Ce gardien est incroyable !
Cette fois, même McGonagall ne reprit pas Jordan qui était en train d'hurler qu'il n'avait jamais vu un gardien pareil.
Soudain, Harry vit le vif d'or. Il était près d'un des poursuiveurs de Poufsouffle. Il se lança à pleine vitesse.
_Potter a vu le vif d'or ! A-t-il trouvé une manière de parer la tactique de l'équipe de Poufsouffle ?
Harry n'entendait pas les commentaires. Il était concentré sur une seule pensée : attraper le vif d'or. Il s'approcha rapidement du vif, mais très vite trois joueurs arrivèrent devant lui pour le gêner une nouvelle fois.
_S'il ne fait pas quelque chose rapidement, Potter va perdre le vif d'or.
Les trois joueurs de Poufsouffle suivaient le vif d'or à la trace. Leur attrapeur en profita pour essayer de le saisir. Harry devait faire vite. Une idée complètement folle lui vint en tête et il se décida lorsqu'il vit que les Poufsouffles allait bientôt gagner.
Tout se passa très vite. Harry se rapprocha le plus possible de celui qui était devant lui. Il mit son pied en appui sur le manche de son balai et sauta, dans un bon prodigieux, par dessus les trois Poufsouffles qui étaient devant lui. Il voyait tout au ralenti et n'entendait plus rien. Le vif d'or était tout près. Le stade était silencieux. Tout le monde avait les yeux fixés sur un joueur qui s'était jeté, à plus de trente mètres de haut, dans le vide dans l'espoir d'attraper une petite balle dorée. Harry tendit le bras et resserra les doigts avant de commencer sa chute. Il rappela intérieurement son balai qui le rejoint en se plaçant juste à ses côtés. Harry l'enfourcha et redressa juste avant d'atteindre le sol. Il était à bout de souffle et n'en revenait toujours pas d'avoir osé un saut pareil. Il ouvrit sa main et y vit le vif d'or. Réalisant sa victoire, il leva le bras, montrant à tous la balle dorée qui battait furieusement ses ailes entre ses doigts.
Le silence fut rompu par des cris énormes de tous les spectateurs.
_INCROYABLE !!! hurla Lee Jordan. Quelle folie et quelle victoire ! Les Gryffondors l'emportent par deux cents dix à zéro ! Malgré leur défaite, les Poufsouffles nous ont offert un match ahurissant ! Vive Gryffondor et vive Poufsouffle !!!
Les autres membres de l'équipe sautèrent sur Harry, le félicitant, bientôt rejoints par l'équipe perdante et la foule en délire. A ce moment précis, Harry se sentit vraiment heureux.
Pour toi Cho, se dit-il.
Seuls les Serpentards restaient dans les gradins en jurant contre l'attrapeur. Les deux équipes se félicitèrent mutuellement et la victoire des Gryffondors fut fêtée toute la journée.
XVIII. Poufsouffle contre Gryffondor.
Ce mardi, dernière journée de deuil, s'acheva sur un dîner totalement silencieux. Chacun avait reçu mission de se taire. Probablement une ancienne coutume, avait pensé Harry.
Bientôt les élèves quittèrent la Grande Salle et rejoignirent leur dortoir.
Dans son lit, Harry réfléchissait. La cérémonie avait été sublime et il était heureux qu'un tel hommage ait été rendu à Cho. A présent, toute tristesse l'avait quitté.
Les évènements sont ainsi et il me faut aller de l'avant, pensa le jeune sorcier. J'ai plusieurs choses à faire. Tout d'abord, il y a l'enquête que m'a confiée Dumbledore. Ensuite, il y a le match de ce week-end contre Poufsouffle : cela fait trop longtemps que je néglige mon entraînement .
Tout est de la faute de Voldemort, pensa-t-il. Absolument tout. Sans lui, Peter Pettigrow n'aurait jamais eu à trahir mes parents, sans lui, j'aurais encore une famille, et sans lui, Cho serait toujours vivante. Ce meurtre a été commandité par Voldemort sans aucun doute. A notre prochaine rencontre, je lui ferai payer tous ses crimes.
C'est avec cette détermination qu'Harry s'endormit.
Tout était sombre autour d'Harry. Il n'y avait ni sol, ni mur, seulement un environnement complètement noir.
Il se leva et marcha. Aucune lumière, absolument rien. Harry continua sa marche. Il savait qu'il était en train de rêver et il redoutait ce qui allait lui apparaître.
Comme pour répondre à sa crainte, deux yeux d'une taille démesurée apparurent. Ils étaient d'un rouge incandescent et semblaient remplis d'une haine féroce.
Un rire se fit entendre, d'abord doucement, puis de plus en plus fort. Plus le rire s'approchait et plus les yeux rétrécissaient. Ce rire, Harry ne le connaissait que trop bien. C'était celui de Voldemort.
Harry serra les poings et attendit de voir arriver le mage noir à l'origine de tous les malheurs de sa vie. Il vérifia si sa baguette était toujours avec lui.
C'est bon, pensa-t-il. Au moins, j'aurai de quoi me défendre.
Peu à peu, la silhouette approcha, mais le rire ne s'arrêta pas pour autant. Ce rire était glacial et, muni de ces yeux horribles, on pouvait comprendre comment le mage noir avait fait trembler le monde des sorciers.
Le rire cessa lorsque Voldemort apparut en entier. Il semblait cruel et satisfait.
_Enfin je parviens à pénétrer tes rêves, dit-il dans un rictus horrible. Ce vieux débris de Dumbledore n'a pas réussi à assurer la protection qu'il avait placée autour de toi. Ici tu vas pouvoir souffrir mille morts.
_Si vous vous imaginez que j'ai peur de vous Voldemort, répondit Harry, vous vous trompez. Oh, excusez-moi, je devrais plutôt vous appeler Jedusor.
Voldemort ne souriait plus.
_Je t'interdis de m'appeler ainsi, hurla-t-il. J'ai rejeté ce nom en tuant mon père.
_Vous n'aimez pas ce nom ? demanda Harry avec un air faussement innocent. Raison de plus pour continuer, Jedusor.
Tandis qu'Harry arborait un air arrogant, les yeux de Voldemort semblaient irradiés de haine. Mais il se calma et commença à marcher autour d'Harry. Ce dernier entreprit la même démarche. Ils ressemblaient à deux lions en cage.
_Vous avez fait tuer Cho ! hurla-t-il.
_Oh ! Je vois à quoi tu fais allusion, répondit Voldemort avec un sourire méprisant. Je regrette mais ce n'est pas mon initiative. En revanche, le résultat me plaît énormément. Te faire du mal ainsi qu'à Dumbledore est mon plus grand plaisir.
Harry serra les dents et porta la main à sa baguette.
_Je te propose un petit duel, lui dit le mage noir. Je vois que tu en as envie. Bien sûr, comme je suis dans ton rêve, je suis moins puissant, mais je pense que cela suffira amplement pour te faire regretter ton insolence.
_Un duel entre deux héritiers ?
_Oh ! Ainsi tu connais enfin ta nature. Tu sais à présent pourquoi je voulais te tuer. Mais je n'échouerai plus, sois en certain.
_Harry ! Sors de ce rêve.
Une voix caverneuse venait de se faire entendre dans l'obscurité qui entourait les deux sorciers.
_Encore ce satané Dumbledore, dit Voldemort. Il essaye de te sauver mais je ne te laisserai pas sortir.
_Je n'en ai pas l'intention, lui répondit Harry.
_Tu as tort. Je ne peux pas te tuer ici mais je vais te faire regretter de ne pas être parti.
Les deux sorciers sortirent leur baguette et se saluèrent. Ils se regardèrent pendant un long moment, chacun jaugeant son adversaire.
_Endoloris ! hurla le mage noir.
_Miroiros !
Une forme opaque se profila devant le jeune sorcier mais le sortilège de Voldemort la traversa et atteignit Harry qui s'effondra sur le sol, en proie à d'effroyables douleurs. Le rire du mage noir reprit de plus belle.
_Tu crois vraiment que tu pouvais arrêter un sortilège impardonnable avec ce misérable sort. Tu es bien naïf.
Harry se releva difficilement, un mince filet de sang sortant de sa bouche. Malgré la faiblesse du sortilège eu égard à celui qu'il avait reçu à la fin du Tournoi des Trois Sorciers, il avait tout de même hurlé de douleur devant un Voldemort qui semblait se délecter de tels cris. Néanmoins, il se releva, prêt pour un nouvel affrontement.
_Tu es bien imprudent, lui dit le mage noir. Tu vas regretter ton insolence. Endoloris !
Grâce à ses réflexes fulgurants, Harry parvint à éviter le sortilège et à contre-attaquer aussitôt.
_Endoloris !
Il toucha Voldemort qui s'effondra en hurlant de douleur. Ses yeux semblait fous. Harry se tenait debout, regardant le sinistre spectacle dont il était la cause. Le sorcier se releva avec un regard encore plus haineux qu'auparavant.
_M… Misérable, lui dit-il.
Une nouvelle fois Harry fit face à l'assassin de ses parents.
Ce sortilège sera le dernier, pensa-t-il. Il va me lancer le sort de mort. Il faut absolument que j'arrive à le lui renvoyer. Peut-être que si je me concentre suffisamment, mon sortilège de répulsion marchera.
_Avada Kedrava ! hurla Voldemort.
_Miroiros Avada Kedrava !
Une nouvelle forme opaque se forma devant Harry, mais elle avait une couleur verte, comme celle du sortilège qu'il devait à tout prix renvoyer. Le sort impardonnable arrivait sur lui mais cette fois, il ne parvint pas à passer la protection du jeune sorcier et il se retourna contre Voldemort. Ne pouvant l'esquiver, c'est en hurlant qu'il disparut du rêve d'Harry.
A présent, il était à nouveau seul. Il y avait toujours cette obscurité autour de lui, mais elle n'était plus aussi pesante qu'avant.
_Tu peux revenir à présent, lui dit la voix bienveillante de Dumbledore.
Harry ferma les yeux, pour les rouvrir sur le visage du directeur de Poudlard. Ils se trouvaient toujours dans la tour des Gryffondors et, à entendre les ronflements de ses amis, ils étaient tous endormis.
_Professeur, chuchota Harry, que faites-vous ici ?
_Eh bien, moi aussi je connais le sortilège qui permet d'entrer dans les rêves d'une personne, et je savais que Voldemort n'hésiterait pas à s'en servir pour te faire du mal. C'est dans cette perspective que j'avais placé une protection autour de toi mais, comme tu as pu t'en apercevoir, il a réussi à la détruire.
_Je suis désolé professeur, lui dit Harry. Je voulais rester me battre contre lui.
Dumbledore lui sourit.
_Tu as fait une nouvelle fois preuve d'un grand courage… ainsi que d'une grande insouciance. Tu es vraiment le portrait craché de ton père.
Harry sourit. La comparaison avec son père lui faisait toujours plaisir.
_De plus, ton insouciance va m'être très utile. Comme tu as tué Voldemort dans ton rêve, il ne pourra plus jamais y entrer. L'attaque est la meilleure des défenses.
Dumbledore se leva devant la mine réjouie d'Harry.
_Rendors-toi, lui dit-il avant de partir.
Comment me rendormir avec ce que je viens de vivre, se demanda Harry alors qu'il entendait Dumbledore quitter la Salle Commune. C'est bizarre, je n'ai même pas mal à ma cicatrice et pourtant Voldemort était près de moi.
Il passa sa main sur la marque qu'il avait sur le front et sentit le petit creux sur sa peau. Elle n'était pas chaude et il ne ressentait aucune douleur.
Je l'ai battu, pensa Harry. Même s'il n'était pas au summum de sa puissance, je l'ai battu.
Harry ne put s'empêcher d'être fier de ce nouvel exploit. Il regarda sa montre et constata qu'il était inutile de se rendormir malgré l'heure matinale. Il se leva et s'habilla. Après avoir pris le livre de Défense Contre les Forces du Mal de septième année, il descendit dans la Salle Commune et s'installa devant la cheminée.
Le feu était en train de mourir tout doucement. On entendait encore quelques crépitements de temps en temps, mais le bois commençait à manquer.
Harry se mit à l'aise dans le fauteuil moelleux et ouvrit son livre. Une feuille de parchemin soigneusement pliée tomba sur ses genoux. Curieux, il l'ouvrit. A sa grande stupéfaction, c'était un mot de Ginny.
Harry,
J'imagine que tu dois être assez surpris de voir ce petit mot. Nous n'avons pas pu beaucoup discuter ces derniers temps et ce, à cause des évènements que tu connais.
Je voulais simplement te dire que je compatissais pour la mort de Cho. Je sais que tu tenais énormément à elle. Comme je n'ai pas eu l'occasion de te le dire hier, je te présente mes plus sincères condoléances.
En espérant que tu te remettras de cette triste disparition.
Ginny.
Harry était assez surpris mais ce petit mot lui fit très plaisir. Il prouvait que Ginny lui portait encore une attention toute particulière. Il se souvint de la première fois qu'il avait vu la jeune rousse lors de son voyage dans le Poudlard Express. Ginny avait rougit en voyant le "célèbre" Harry Potter. Depuis, malgré quatre ans de cohabitation, la jeune fille, âgée seulement d'un an de moins que lui, n'avait jamais pu articuler plus de deux syllabes devant lui.
Harry sourit. Il irait la remercier plus tard.
Après deux bonnes heures de lecture, Harry vit Hermione descendre, suivie de près par Ron.
_Bonjour Harry ! dirent-ils. Comment vas-tu ?
_Très bien. Avez vous bien dormi ?
_Plutôt bien.
Harry décida de ne pas leur raconter le rêve, ou plutôt le cauchemar qu'il avait fait.
Inutile de les inquiéter davantage, pensa-t-il.
Les trois amis descendirent dans la Grande Salle où déjà, déjeunaient quelques élèves. La salle ne portait plus les couleurs du deuil et les élèves ne semblaient plus attristés. Mais ce n'était qu'une façade. Harry savait bien que personne n'oublierait la mort de Cho de si tôt.
La journée de cours se passa très bien pour les élèves de Gryffondor. En métamorphose, tous étaient à présent capables de transformer leur bureau en n'importe quel animal, au plus grand bonheur de McGonagall. En enchantement, le professeur Flitwick leur apprit à faire apparaître un brancard pour transporter des personnes blessées en cas d'urgence, ce qui pouvait se révéler très pratique. L'après-midi, ils eurent cours de Défense Contre les Forces du Mal en commun avec les Serdaigles. De plus en plus d'élèves étaient capables de faire un patronus correct. Si les plus talentueux continuaient à aider les retardataires, d'ici deux ou trois semaines, tous les élèves pourraient se défendre contre les Détraqueurs.
_Seuls les Serpentards progressent moins vite, confia Sirius à Harry. Si seulement ils pouvaient ravaler leur fierté et se laisser conseiller par les autres.
La journée était sur le point de se terminer pour la plus grande majorité des élèves, mais pas pour l'équipe de Quidditch de Gryffondor.
Comme tous les jours, l'entraînement allait commencer. Harry avait instauré un rythme régulier: du lundi au jeudi inclus, trois heures d'échauffement et de tactique collective ; les trois derniers jours étant réservés à l'entraînement personnel et au repos.
Ce jour-là, lorsque l'équipe, accompagnée d'Hermione, arriva sur le terrain pour ses loopings quotidiens, il y avait déjà une équipe qui jouait.
_Les Serpentards, maugréa Harry.
_Attends, dit Georges. Tu as vu ? Ils ont…
_Ils ont tous des Eclairs de Feu, coupa Fred.
En effet, l'équipe ayant atterri, les joueurs se pavanaient sur leurs nouveaux balais. Harry cacha le sien derrière son dos et demanda à ses amis de ne faire aucune allusion à son nouvel engin. A ces mots, Ron dissimula également son propre balai.
_Où est votre capitaine ? demanda Harry aux joueurs.
_Ici Potter, dit une voix traînante qu'Harry ne connaissait que trop bien. On essayait juste nos nouveaux balais avant de partir.
_Malefoy ! s'écria Ron.
_A présent, on sait d'où viennent les Eclairs de Feu, dit Hermione.
_Et à qui il doit sa place de capitaine, renchérit Fred.
Les Gryffondors éclatèrent de rire à cette remarque cinglante tandis que Malefoy fulminait.
_Moi au moins, ma famille a les moyens de voler sur des balais corrects, répondit l'intéressé en voyant les vieux balais des jumeaux. Et toi ? demanda-t-il à Ron. Tu vas emprunter un balai à l'école pour arrêter les buts de notre équipe.
Ce fut au tour des Serpentards de rire, mais Harry se manifesta.
_Je me demande combien de pauvres moldus ton père à dû assassiner pour payer à ton équipe autant d'Eclairs de Feu.
Un silence s'instaura entre les deux équipes tandis que Malefoy arborait un sourire mauvais.
_Tu serais étonné de le savoir, hein Potter ?
Hermione eut un frisson dans le dos. Harry s'apprétait à riposter au moment où Sirius fit son apparition.
_Que se passe-t-il ici ? s'écria-t-il.
Chacun se calma.
_On montrait juste nos nouveaux balais aux Gryffondors avant de partir, répondit Malefoy avec sa voix la plus doucereuse.
_Eh bien c'est chose faite, non ? Alors partez maintenant.
Le jeune Serpentard lança un regard noir à Harry avant d'ordonner à son équipe de partir.
_J'ai l'impression que je suis arrivé à temps, dit Sirius en faisant un grand sourire à son filleul et à son équipe.
_Oui, répondit Fred. Vous êtes arrivé juste avant un meurtre collectif.
_Que fais-tu ici Sirius ? demanda Harry. Tu n'a plus de cours.
_Non, je viens de finir. Je suis venu regarder votre entraînement, si ça ne vous dérange pas, bien sûr.
_Nous en serions très honorés cher professeur de Défense Contre les Forces du Mal, répondit Georges dans un salut magistral, immédiatement suivi par son frère.
L'adulte sourit et laissa l'équipe commencer. La façon qu'avait Harry de mener l'entraînement était vraiment particulière et très exigeante pour les joueurs. Il avait un plan spécial pour chaque type de joueur. Pour les poursuiveurs, Harry avait prévu qu'ils évoluent avec deux souaffles et qu'ils tentent de marquer le plus de buts possible alors que le reste de l'équipe jouait contre eux. Pour le gardien, chaque joueur avait un souaffle et tentait de marquer. Les batteurs s'entraînaient en même temps que l'attrapeur. Ce dernier devait attraper deux vifs d'or tandis que les batteurs le protégeaient de quatre cognards et que les autres joueurs l'empêchaient d'évoluer. Au bout de trois heures de vol acharné, les joueur atterrirent et s'effondrèrent sur le sol tant la fatigue les avait affectés.
_Absolument ahurissant ! s'écria Sirius qui avait rejoint le terrain. Je n'ai pas perdu une miette de votre entraînement. Vous êtes sans doute la meilleure équipe que Gryffondor ait connue depuis très longtemps.
Les joueurs sourirent. Ils appréciaient vraiment le compliment.
_Il est évident que vous allez gagner la coupe cette année, ajouta Hermione qui était aussi enthousiaste que Sirius.
_On espère dit Ron, essoufflé.
Peu à peu, les jeunes Gryffondors reprirent assez de force pour rejoindre leur dortoir et se changer avant d'aller dans la Grande Salle. Pendant le dîner les discussions allèrent bon train sur le premier match de Quidditch de l'année.
_A mon avis, c'est Gryffondor qui va gagner, dit un des élèves.
_N'en sois pas si sûr, répondit un autre. J'ai entendu dire que le nouvel attrapeur des Poufsouffles était très fort.
_Il est en quelle année ?
_En sixième année, je crois.
L'équipe de Gryffondor ne fit pas attention aux différentes spéculations, les joueurs montèrent se coucher dés la fin du repas.
Les autres jours de la semaine passèrent rapidement entre les cours et les entraînements intensifs de l'équipe. Le vendredi après-midi, Harry travailla avec Hermione et Ron sur les différents sortilèges qu'ils avaient déjà appris. Et le samedi, l'équipe se reposa avant le match tant attendu.
Ce dimanche matin, Harry ouvrit les yeux à une heure plutôt satisfaisante étant donné les habitudes qu'il avait prises. Il se leva, enfila sa robe de Quidditch rouge et se regarda dans le miroir.
_Pas mal, lui dit le reflet.
_Merci, répondit Harry avant de quitter le dortoir, son Eclair de Feu 2 sur l'épaule.
Arrivé dans la Grande Salle, il constata avec plaisir que les autres joueurs l'attendaient.
_Voilà enfin notre cher "lève-tard de capitaine", dit Fred dont l'ironie n'échappa à personne.
_Bonjour à tous, répondit l'intéressé. J'espère que vous êtes tous prêts.
_Nous le sommes tous sauf Ron, intervint Georges en regardant son frère avec un air moqueur.
_C'est vrai que c'est ton premier match, lui dit Harry.
Son meilleur ami le regarda avec un air déconfit. Manifestement, il regrettait de s'être inscrit dans l'équipe.
_Tu sais ce que m'a dit Dubois le jour de mon premier match, lui demanda le jeune capitaine avec un ton réconfortant.
Ron fit non de la tête.
_Il m'a raconté qu'à son premier match, il avait pris un cognard en pleine tête au bout de deux minutes et s'était réveillé à l'infirmerie une semaine plus tard.
Ron devint blanc comme un linge mais Harry continua son récit devant la mine réjouie du reste de l'équipe.
_Alors tu penses bien que je n'étais pas rassuré non plus. Eh bien, il avait tort, il ne m'est rien arrivé de tel... à mon premier match, j'ai juste failli m'étrangler avec le vif d'or.
Les autres joueurs éclatèrent de rire devant la tête que faisait Ron. Mais lorsque Hermione arriva et l'embrassa pour lui redonner du courage, de nouvelles couleurs apparurent sur son visage.
Tandis que les derniers élèves arrivaient dans la Grande Salle, les joueurs partirent en direction des vestiaires. Là, Harry leur fit un dernier briefing.
_Bon, je ne pense pas être très doué pour les discours alors je vais faire court. Nous savons tous que c'est la dernière année à Poudlard pour la grande majorité des membres de l'équipe, c'est à dire tout le monde sauf Ron et moi. Je désire donc ardemment, et autant que vous, je l'espère, gagner la coupe cette année. Nous avons fait notre maximum pour les entraînements et il n'y a pas de raison que nous ne donnions pas tout ce que nous avons pour le match. Et des atouts, nous en avons vraiment : trois poursuiveuses aussi douées que jolies, ce qui n'est pas peu dire.
_Merci Harry, dirent Katie, Allicia et Angelina.
_Des batteurs imbattables.
Les jumeaux firent une révérence exagérée.
_Et un gardien hors du commun.
Ron sourit, gêné.
_Bonne chance à tous, reprit Harry après un silence.
_Bonne chance, reprit en cœur l'équipe.
Chacun se leva et se dirigea vers la porte en bois au bout du couloir, dernier rempart avant le terrain et les spectateurs qui manifestaient déjà leur joie d'assister au match en hurlant. Le sol vibrait tellement l'euphorie générale était importante. Les joueurs commençaient à ressentir une boule dans l'estomac. Ils entendaient Lee Jordan commencer ses commentaires et présenter les joueurs de l'équipe de Poufsouffle qui entraient sur le terrain, sous les acclamations des élèves et professeurs.
_A présent, voici les joueurs de GRYFFONDOR !!!! hurla-t-il alors que la porte s'ouvrait.
Les joueurs coururent rejoindre l'autre équipe au centre du terrain, tandis que les élèves de Gryffondor agitaient une banderole où étaient inscrites en lettres scintillantes : "LA COUPE POUR LES LIONS". Dans le haut-parleur, Lee Jordan hurlait :
_Katie Bell, Angelina Johnson et Alicia Spinnet sont les poursuiveuses de Gryffondor, Fred et George Weasley sont les batteurs et Ron Weasley est le nouveau gardien de l'équipe et n'oublions pas, bien sûr, le capitaine et attrapeur, Harry Potter !
Les acclamations redoublèrent de vigueur dans le stade, sauf du côté des Serpentards qui étaient, pour ce match, avec les Poufsouffles. Ne faisant plus attention au bruit, Harry constata que le temps était clair et que le sol était bien dur.
Des conditions idéales pour décoller et voler, pensa-t-il.
Les joueurs se faisaient tous face et on pouvait lire dans les regards une furieuse envie de gagner. Cependant, aucun ne ressentait la moindre animosité envers l'équipe adverse. C'était un match amical qu'il fallait gagner, c'est tout.
_Les capitaines ? demanda Madame Bibine. Serrez-vous la main.
Les deux capitaines s'avancèrent et Harry serra la main de son homonyme. C'était un garçon qui avait sans doute un an de plus que lui. Il était plus grand mais assez maigre. Harry ne le connaissait pas. Il en conclut que ça devait être l'attrapeur de l'équipe adverse. A cette pensée, l'estomac d'Harry se noua. Il aurait tellement aimé joué contre Cédric Diggory, le seul qui ait jamais réussi à le battre.
_Bonne chance Harry, lui dit le nouveau capitaine des Poufsouffles dans un sourire sincère.
_Bonne chance, répondit Harry en lui rendant son sourire.
_Enfourchez vos balais, ordonna Madame Bibine après avoir libéré les balles.
Un coup se sifflet retentit et Harry poussa légèrement le sol du pied, faisant décoller son balai. Aussitôt, tous les soucis d'Harry s'envolèrent avec lui. Pour la première fois depuis une semaine, il se sentait libre.
_Et c'est parti ! hurla Lee Jordan. Je vous rappelle que c'est le premier match de la saison. L'événement est bien entendu Harry Potter qui grimpe un Eclair de Feu série 2, le meilleur balai du monde. On raconte qu'un sortilège très puissant crée un lien entre le balai et son propriétaire !
A ce commentaire, la foule observa Harry qui évoluait toujours aussi aisément. Personne, à part les Gryffondors, ne savait qu'Harry possédait ce balai. Malefoy rageait.
_Les Gryffondors ont le souaffle ! Johnson le passe à Bell, qui le passe à Spinnet, qui le renvoie à Johnson et qui tire… BUT ! Dix points en faveur de Gryffondor !
Les supporters hurlèrent tous d'une même voix.
_A présent ce sont les Poufsouffles qui ont la balle ! Quel jeu de passe impressionnant ! Le gardien se fera-t-il avoir ? Non ! Il arrête ce prodigieux tir. Il semble que les Weasley soient nés avec le mot Quidditch en tête.
_Jordan ! Apprenez à être plus impartial, le réprimanda McGonagall.
_Pardon professeur, mais c'était un arrêt magnifique tout de même. Le jeu continue ! poursuivit le commentateur ignorant le regard de la directrice des Gryffondors. Johnson tire mais le gardien de Poufsouffle est impressionnant lui aussi. Le souaffle est à nouveau dans les mains des poursuiveurs de Poufsouffle. Spinnet parvient à intercepter une passe et envoie la balle à Johnson. Quelles magnifiques joueuses, à tous les sens du terme.
_Jordan ! Si vous continuez, je vous arrache le micro.
_Par… Oh ! BUT ! Dix nouveaux points pour les lions ! Gryffondor mène par vingt à zéro !
Harry salua le nouveau but en faisant plusieurs loopings. Il s'était placé à haute altitude et essayait en vain de repérer le vif d'or. L'attrapeur adverse était à l'autre bout du terrain et ne semblait pas se préoccuper d'Harry qui faisait des tours du terrain pour essayer de repérer le vif d'or. Soudain, il vit un petit éclat doré à l'autre bout du stade. Il se baissa au maximum pour donner toute la vitesse à son balai.
_Oh ! Il semble que Potter ait repéré le vif d'or. Ca alors ! Quelle vitesse incroyable. Ce balai surpasse vraiment tous les autres.
A ce commentaire, tous les joueurs de Poufsouffle se placèrent entre Harry et le vif d'or. Un des poursuiveurs lâcha même le souaffle pour aller gêner Harry.
_Incroyable ! Quelle cohésion dans l'équipe de Poufsouffle ! Tous les joueurs arrêtent leur activité pour empêcher l'autre équipe de gagner! C'est une tactique qui n'a jamais été vue mais qui fait ses preuves puisque Potter a perdu le vif d'or.
En effet, de peur de foncer sur quelqu'un, Harry avait dû freiner sa course. Il sourit devant l'excellente stratégie de l'équipe adverse.
Pendant ce temps, Gryffondor avait marqué son quatrième but, menant ainsi quarante à zéro. Ron semblait être un mur infranchissable.
Les supporters des deux équipes hurlaient devant un tel match.
_Poufsouffle a la balle et se dirige vers les buts de Gryffondor ! Les passes sont d'une rapidité et d'une précision étonnante ! Weasley fonce vers un des poursuiveurs, qui fait une passe à la dernière seconde. C'est un magnifique but en faveur de Poufsouffle !
Weasley ne pouvait rien faire devant une telle manœuvre. Oh ! Harry s'élance une nouvelle fois à grande vitesse ! A-t-il repéré le vif d'or ? Oui ! Je le vois ! Les batteurs de Poufsouffle lui envoient les deux cognards ! Harry les évite et continue sa course ! Quel joueur !
Il va l'attraper ! Il l'at.. Non ! Deux poursuiveurs lui ont coupé la route ! Les Poufsouffles sont déterminés cette année ! Ah ! Madame Bibine siffle la mi-temps. L'attrapeur de Gryffondor va devoir élaborer une nouvelle tactique s'il veut attraper le vif d'or.
Les joueurs atterrirent sur le terrain et se réunirent.
_Ils sont vraiment bons cette année, dit Fred.
_Oui, je ne parviens pas à attraper le vif d'or, intervint Harry.
_Tu n'as pas une nouvelle technique ? demanda Alicia.
_Je vais tenter quelque chose, mais si ça ne marche pas, je ne veux pas qu'ils gagnent. Alors on va imaginer le pire. Si c'est eux qui attrapent le vif d'or, il faut qu'on ait suffisamment de points pour gagner. Donc il faut qu'Alicia, Katie et Angelina marquent le plus de buts possible et que Ron continue comme ça. Parallèlement, que les batteurs harcèlent les poursuiveurs. Je ne veux pas qu'ils aient un seul moment de libre.
_J'espère que ta technique va marcher, intervint Georges. Sinon ce match va s'éterniser.
_Allez ! On va gagner !
C'était la fin de la mi-temps et les joueurs reprirent leur envol.
_Et c'est reparti ! hurla de plus belle Lee Jordan. Le score est de quarante à dix en faveur des Gryffondors. Oula ! Les lions attaquent dur. Johnson passe le souaffle à Spinnet, qui le passe à Bell, qui le redonne à… Les passes sont trop rapides ! Ah ! Spinnet tire et … Marque ! Dix nouveaux points pour Gryffondor. Mais ils ne semblent pas vouloir s'arrêter là ! Poufsouffle perd le souaffle à cause des cognards des Weasley. Johnson tire… Non ! C'est une passe à Bell pour tromper le gardien ! Elle tire et marque ! Les Gryffondors ne laissent pas les Poufsouffle respirer. C'est invraisemblable ! La foule est en délire dans les gradins. J'ai rarement vu un match aussi intense !
Pendant ce temps, Harry cherchait le vif d'or. Il urait pu transformer ses yeux pour avoir un regard du félin, ce qui l'aurait sans doute aidé à repérer la balle dorée, mais il ne voulait pas tricher. En attendant, il ne savait toujours pas quoi faire pour éviter la gêne des autres joueurs.
_Les poursuiveurs sont à la hauteur des buts de Gryffondor. Ron Weasley fonce vers l'un d'eux qui fait la même passe que tout à l'heure. Poufsouffle va mar… Non ! Weasley est revenu dans une manœuvre ahurissante et arrête un nouveau but. Ce gardien est incroyable !
Cette fois, même McGonagall ne reprit pas Jordan qui était en train d'hurler qu'il n'avait jamais vu un gardien pareil.
Soudain, Harry vit le vif d'or. Il était près d'un des poursuiveurs de Poufsouffle. Il se lança à pleine vitesse.
_Potter a vu le vif d'or ! A-t-il trouvé une manière de parer la tactique de l'équipe de Poufsouffle ?
Harry n'entendait pas les commentaires. Il était concentré sur une seule pensée : attraper le vif d'or. Il s'approcha rapidement du vif, mais très vite trois joueurs arrivèrent devant lui pour le gêner une nouvelle fois.
_S'il ne fait pas quelque chose rapidement, Potter va perdre le vif d'or.
Les trois joueurs de Poufsouffle suivaient le vif d'or à la trace. Leur attrapeur en profita pour essayer de le saisir. Harry devait faire vite. Une idée complètement folle lui vint en tête et il se décida lorsqu'il vit que les Poufsouffles allait bientôt gagner.
Tout se passa très vite. Harry se rapprocha le plus possible de celui qui était devant lui. Il mit son pied en appui sur le manche de son balai et sauta, dans un bon prodigieux, par dessus les trois Poufsouffles qui étaient devant lui. Il voyait tout au ralenti et n'entendait plus rien. Le vif d'or était tout près. Le stade était silencieux. Tout le monde avait les yeux fixés sur un joueur qui s'était jeté, à plus de trente mètres de haut, dans le vide dans l'espoir d'attraper une petite balle dorée. Harry tendit le bras et resserra les doigts avant de commencer sa chute. Il rappela intérieurement son balai qui le rejoint en se plaçant juste à ses côtés. Harry l'enfourcha et redressa juste avant d'atteindre le sol. Il était à bout de souffle et n'en revenait toujours pas d'avoir osé un saut pareil. Il ouvrit sa main et y vit le vif d'or. Réalisant sa victoire, il leva le bras, montrant à tous la balle dorée qui battait furieusement ses ailes entre ses doigts.
Le silence fut rompu par des cris énormes de tous les spectateurs.
_INCROYABLE !!! hurla Lee Jordan. Quelle folie et quelle victoire ! Les Gryffondors l'emportent par deux cents dix à zéro ! Malgré leur défaite, les Poufsouffles nous ont offert un match ahurissant ! Vive Gryffondor et vive Poufsouffle !!!
Les autres membres de l'équipe sautèrent sur Harry, le félicitant, bientôt rejoints par l'équipe perdante et la foule en délire. A ce moment précis, Harry se sentit vraiment heureux.
Pour toi Cho, se dit-il.
Seuls les Serpentards restaient dans les gradins en jurant contre l'attrapeur. Les deux équipes se félicitèrent mutuellement et la victoire des Gryffondors fut fêtée toute la journée.
