XIX. Héritiers de Gryffondor.
Plusieurs semaines étaient passées depuis la victoire des Gryffondors sur les Poufsouffles. Depuis, l'équipe perdante avait remporté le match 210 à 0 contre les Serdaigles qui n'avaient pas pu réorganiser leur équipe. Après une seconde défaite à 180 à 10 contre les Serpentards, les joueurs dépités et démoralisés déclarèrent forfait pour le tournoi. La perte de leur attrapeuse n'avait pas pu être compensée. L'automne touchait à sa fin et la neige tombait à gros flocons en cette fin de journée de décembre. Le froid s'amplifiait à l'extérieur du château et les cheminées fonctionnaient toute la journée. Malgré cela, de nombreuses pièces de Poudlard étaient condamnées à cause de la température. Les cours de botanique, de soin aux créatures magiques et les entraînements de Quidditch étaient suspendus. Les kajuves n'auraient pas survécu si le professeur Chourave n'avait pas installé tous les bacs dans une salle aménagée à cet effet. Leur essence pourra être utile au printemps, avait-elle dit. Les autres cours se déroulaient normalement. Le professeur McGonagall était de plus en plus exigeante et les métamorphoses de plus en plus complexes. En conséquence, Hermione travaillait deux fois plus que d'habitude et n'oubliait pas de sermonner Ron et Harry qui ne révisaient que très rarement. Les cours de Potion et de Défense Contre les Forces du Mal étaient également très difficiles. Le professeur Rogue avait refusé de déménager sa salle de classe et les élèves y venaient vêtus de la même façon que s'ils avaient eu à disputer une énorme bataille de boules de neige. Tout cet accoutrement rendait la préparation des potions très inconfortable. Les élèves avaient tout de même réussi à fabriquer une potion de rétrécissement et ils étaient sur le point de fabriquer son antidote. Comme d'habitude, les élèves devaient garder un échantillon de ce qu'ils préparaient. L'animosité entre les Serpentards et les Gryffondors augmentait de jour en jour et les "accidents" devenaient fréquents. A présent, Drago Malefoy était toujours accompagné par une dizaine d'élèves et les Gryffondors isolés étaient leur cible préférée. Souvent, Mme Pomfresh voyait arriver des élèves de première ou de deuxième année couverts de pustules ou avec une langue de trois mètres de long. Parfois, quelques Serpentards se faisaient prendre la main dans le sac et des points étaient retirés à leur maison, mais le plus souvent, les jeunes élèves devaient se défendre comme ils le pouvaient. Même si la majorité des Serpentards était partisans de Malefoy, certains rares élèves s'opposaient a la petite guerre qu'il menait. Ces cas exceptionnels étaient rejetés et persécutés. A l'inverse, certains élèves de Poufsouffle, de Serdaigle et même de Gryffondor sympathisaient avec le groupe de Malefoy soit par crainte, soit par admiration. Pour Harry, il était évident que les opérations de Voldemort et de ses Mangemorts étaient reproduites dans l'enceinte de Poudlard. Le professeur Rogue était de plus en plus déprécié chez les Serpentards et de plus en plus apprécié chez les autres maisons. Il était devenu aussi juste que McGonagall tout en restant l'homme strict et sévère que l'on connaissait déjà. Même s'ils gardaient quelques réserves l'un envers l'autre, Rogue et Sirius n'essayaient plus de s'entre-tuer à chaque fois qu'ils se voyaient. Les cours de Défense Contre les Forces du Mal étaient quant à eux très satisfaisants. En effet, la majorité des élèves de la cinquième à la septième année parvenait à réaliser un patronus correct sans se fatiguer. Seuls quelques élèves n'y arrivaient pas, mais Sirius était très confiant. Toujours aussi fier de son filleul et de sa maison d'origine, Sirius devait fournir de très gros efforts pour éviter toute impartialité vis-à-vis des Serpentards. Il n'y parvenait pas toujours. De tous les cours, c'étaient les séances de divinations de Trelawney qui étaient les plus appréciées par les élèves. En effet, « l'atmosphère nécessaire au développement du troisième ?il » leur permettait surtout de ne pas attraper froid. D'autres cours, plus privés, ne marchaient pas aussi bien qu'on l'aurait souhaité. Hermione et Ron ne parvenaient toujours pas à apprendre les sortilèges améliorés d'Harry et leur entraînement pour devenir des animagi était long et laborieux. Pour ce dernier, la métamorphose n'était plus un problème depuis longtemps, mais la création de nouveaux sorts lui demandait un effort considérable. De plus, il ne parvenait pas à reproduire un sortilège de réflexion qu'il avait réussi contre Voldemort dans son rêve. A ce propos, Dumbledore avait eu raison : Voldemort ne lui était jamais réapparu depuis son cauchemar, du moins, d'une façon aussi directe. Cependant, dés qu'il tuait quelqu'un, Harry ressentait une douleur à la cicatrice. Bien que de plus en plus fréquente, cette douleur était nettement moins vive que les premières qu'il avait ressenties. Ca doit être l'habitude, avait-il pensé. Son enquête, quant à elle, ne le menait nul part. Tous les soirs, il se rendait à la réserve de la bibliothèque sous l'?il méfiant de Mme Pince, qui ne comprenait pas comment on pouvait laisser un élève, quel qu'il soit, se balader comme bon lui semble au milieu de tous ces livres interdits. D'ailleurs, elle lui demandait toujours l'autorisation que Dumbledore lui avait donnée. Ignorant de telles méfiances, Harry ouvrait et feuilletait chaque soir des dizaines de grimoires et d'ouvrages à la recherche d'un quelconque indice. A présent, il était sûr que l'assassin n'était pas à la bibliothèque pour tuer Cho, mais pour autre chose. Il était convaincu qu'elle avait été au mauvais endroit au mauvais moment. En trouvant ce qui avait été volé, il réussirait peut-être à identifier le coupable, même s'il le connaissait déjà. En effet, le sourire sinistre qu'avait eu Malefoy au banquet d'Halloween était gravé dans sa mémoire. Il lui fallait une preuve. Mais Harry avait orienté sa recherche vers un nouvel objectif. Si un vol avait été commis, il mettait peut-être en danger Poudlard et c'était le plus important pour le moment. Mais au fil du temps et des pages, rien n'apparaissait devant ses yeux fatigués. Cependant, il n'en démordait pas et tous les soirs, il ouvrait de nouveaux livres. C'est après une nouvelle recherche infructueuse qu'il rejoignit Hermione et Ron dans la salle qu'ils utilisaient pour s'entraîner. Cette salle était au bout de deux passages secrets et était protégée par un sort de repoussement identique à celui de Poudlard. Ainsi, dés qu'un professeur ou un élève non- invité s'en approchait, il se souvenait de quelque chose qui le dirigeait dans la direction opposée. Cette salle leur avait été confiée par Dumbledore qui avait fini par apprendre qu'Hermione et Ron s'essayaient à devenir des animagi. Il s'en était toujours douté et avait exigé le secret le plus absolu, ce qui expliquait une telle protection. Harry s'approcha silencieusement de la salle. Il regarda sa montre et constata qu'il lui restait quelques minutes avant la fin de l'entraînement de ses amis. En regardant par la fenêtre, il put les voir allongés sur le sol. Une personne non avertie aurait pensé qu'ils dormaient, mais Harry connaissait bien cet état de concentration, dernière barrière avant un début de métamorphose. Peu de temps après, Hermione et Ron se levèrent. Ils avaient l'air exténué. Harry entra. _Alors ? demanda-t-il. Comment cela s'est-il passé ? _Nous n'avons toujours pas réussi, dit un Ron déçu. _Mais nous approchons du but, rétorqua Hermione. Tu es bien obligé de reconnaître que nous n'avons plus de mal à sentir notre animal. Ron répondit par un petit sourire. Il était vrai que leur corps se rapprochait de la métamorphose. Hermione devenait plus agile tandis que Ron était plus rapide. Mais ça ne suffisait pas pour lui. Il était très exigent pour son entraînement et souvent, il tombait de sommeil tant il était épuisé. _Nous allons y arriver Ron, lui disait gentiment Hermione. _Mouais. Nous verrons. _En tous cas, je dois vous féliciter, leur dit Harry. Vous y mettez plus d'acharnement que les maraudeurs et moi réunis. Ses amis lui sourirent. _Et toi ? demanda Ron. Comment avance ton enquête ? _Mal. Ou plutôt, elle n'avance pas. Mais je ne me découragerai pas. Un silence s'instaura entre les amis. Pour Hermione et Ron, l'enquête ne mènerait à rien. Elle lui avait été donnée par Dumbledore pour qu'il évite de devenir fou. Après tout, les professeurs n'avaient-ils pas cherché en vain un indice ou une trace ? Harry continuait sa recherche désespérément et frénétiquement parmi les vieux livres. Ses amis avaient bien tenté de le raisonner, mais il restait obsédé par cette enquête. _Allons dans la salle commune, finit par dire Harry. Il commence à faire froid ici et il est tard. En prenant garde de ne se faire voir de personne, il se dirigèrent vers la tour de Gryffondor. _Vous devriez être au lit depuis longtemps, leur dit la grosse dame lorsqu'ils se présentèrent devant l'immense portrait. _Héritier, répondit Harry sans faire attention à ces réprimandes. La question de l'héritage de Godric Gryffondor ne cessait de se poser dans son cerveau. Que signifiait-t-il ? Que lui apportait-il ? Il ne trouvait rien sur cette légende des héritiers. En revanche de nombreux ouvrages existaient sur les fondateurs de Poudlard. A présent, il connaissait la biographie de son "ancêtre" par c?ur. Cet homme avait été un des sorciers les plus puissants de l'histoire de la magie. Son âge était indéfini, mais les traits de son caractère étaient largement tracés. Il avait été aussi courageux qu'impétueux et il avait été considéré comme une tête brûlée, un impulsif. Bien entendu, il était un des premiers animagi et il se transformait en lion. Mis à part ces caractéristiques qu'Harry connaissait déjà, il n'apprit qu'une seule chose intéressante. Godric Gryffondor avait fait des dons à Poudlard. Outre son chapeau qui était devenu le choipeau magique, il avait laissé trois biens : l'un d'eux était utile pour la protection du château tandis que les deux autres servaient à la défense de sa maison. Il était sûr que l'épée qu'il avait tirée du choipeau lors de sa deuxième année, était l'un de ces objets. Mais Harry n'arrivait pas à trouver la description des deux autres. Par ailleurs, il était à présent convaincu que Dumbledore était l'héritier de Gryffondor. Il n'avait pas eu encore l'occasion d'en discuter avec le directeur. En arrivant dans la Salle Commune, les trois amis constatèrent qu'il n'y avait plus aucun élève. Seule une petite lumière brillait sur un bureau isolé. Là, on pouvait entendre quelqu'un gratter une plume sur un parchemin. Associé aux crépitements des bûches dans la cheminée, ce bruit instaurait une ambiance inquiétante. _Vous voilà ! dit une voix derrière une pile de parchemins fraîchement noircis. _Ginny ! s'exclama Ron. Que fais-tu ici ? _Je terminais mon devoir, répondit-elle sèchement. Et vous ? Ou étiez vous depuis le dîner ? _Ca ne te regarde absolument pas. La jeune fille prit un air pincé et retourna à son travail tandis que les trois amis s'installèrent devant un feu mourant. Ils appréciaient tous ce moment de la journée où ils ne discutaient plus d'enquête ni d'entraînement. Harry s'était installé dans un fauteuil bien confortable et vit, face à lui, Hermione qui commençait à s'endormir dans les bras de Ron. Il détourna le regard de cette scène qui lui en rappelait une autre. Sur le côté, une table basse était couverte de diverses éditions de la Gazette du Sorcier. Les titres étaient plus alarmants les uns que les autres. Tous étaient en rapport avec Voldemort ou avec ses activités de plus en plus nombreuses. Les Mangemorts passaient après les Détraqueurs et peu de personnes survivaient aux attaques du mage noir. De nombreux aurors mouraient. Harry prit un exemplaire du quotidien des magiciens. Des « Vous-Savez-Qui » en italiques rivalisaient avec des « Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le- Nom » en caractères gras. Harry déplorait le fait que seule une poignée de sorciers osait prononcer le nom de Voldemort. Sirius essayait d'entraîner ses élèves à se défaire de cette peur. Mais la superstition et la crainte étaient souvent plus fortes. _Il y aura de nombreux départs pour ces vacances de Noël, dit Harry. Les quelques rares élèves qui ne se rendaient pas chez eux pour enterrer un proche, étaient rappelés par leurs parents. C'est dans l'adversité que l'on se rapproche le plus de sa famille. Hermione et Ron paraissaient gênés. _Justement Harry, dit Ron. Nous devons te dire que nous ne serons pas là pendant les vacances. _Comment ? Il semblait ne pas croire ce qu'on venait de lui dire. _Mes parents me demandent de rentrer pour ce Noël, dit Hermione. J'ai de la famille éloignée qui vient me voir. _Et ma mère souhaite réunir tout le monde. Avec les attaques de Voldemort, elle craint que ça ne soit une des dernières occasions. Elle voulait que tu viennes mais Dumbledore s'y est opposé. _Nous sommes désolés, lui dit Hermione. Harry les regarda et esquissa un sourire. _Ne vous en faîtes pas. Je ne suis pas seul. Il y a Sirius. Il savait qu'il mentait. Ce serait le premier Noël à Poudlard sans Ron et ce serait sans doute très difficile. De sa table, Ginny regardait tristement Harry. Elle savait qu'il se sentait de plus en plus seul depuis Halloween. Le départ de ses amis n'arrangerait rien. _Dans combien de temps sont les vacances ? demanda-t-il. _Dans deux jours, répondit Ron tandis qu'Hermione esquissait un bâillement digne de celui d'un chat. Je suis désolé, mais je vais devoir te laisser, ajouta-t-il. Il se leva et tira du fauteuil une Hermione plus endormie qu'éveillée. Harry décocha un sourire malicieux à Ron. Depuis quelques temps, Ron dormait dans la chambre de sa préfète. En effet, les préfets, en plus d'une salle de bain privée, bénéficiaient d'une chambre séparée des dortoirs ainsi que d'autres petits avantages en nature. _Bonne nuit, leur dit Harry. _Dors bien, répondit Ron. Nous, nous n'aurons aucun mal. Il regarda ses amis monter les escaliers. Une nouvelle fois, il n'avait pas sommeil. Il ne dormait pratiquement plus et son corps se contentait de quelques heures de repos. Après avoir tourné son fauteuil vers la cheminée, il sortit un livre de son sac. _Magie des éléments, lut-il à haute voix. Il avait pratiquement terminé de l'étudier. Ce livre de septième année lui avait permis d'apprendre des sorts qui imitaient les éléments. Les formules étant simples et peu nombreuses, la clef de ce type de magie résidait dans l'intonation de la voix. Plus le ton de la formule prononcée était important, plus le sortilège était puissant et difficile à contrôler. Cette magie était très utilisée par les jardiniers qui faisaient sortir la quantité exacte d'eau qu'ils désiraient. En voyant les braises dans la cheminée, Harry prit sa baguette. _Soufflem, chuchota-t-il. Une légère brise sortit de sa baguette et le feu se raviva. Bien sûr, il pouvait utiliser le sortilège d'inflammation, mais c'était une façon agréable de réviser. _Je peux m'asseoir ? demanda timidement une voix. Harry sursauta et tourna la tête. Ginny se tenait près du fauteuil sur lequel son frère était assis quelques minutes auparavant. Harry la fixa un petit moment. Plus grande que sa mère, il supposa qu'elle avait pratiquement atteint sa taille définitive. Elle avait 14 ans mais aurait la quinzaine dans quelques jours, et à cet âge, les filles ne grandissent plus beaucoup. Avec la cheminée comme unique source de lumière, Harry avait l'impression que les flammes dansaient sur ses longs cheveux roux qu'elle portait détachés. Comme pour Hermione l'année précédente au bal de Noël, il voyait un corps de jeune fille se métamorphoser en un corps de femme. Harry ne reconnaissait pas la jeune fille qu'il avait sauvée du basilic il y a trois ans. Elle est magnifique, pensa-t-il. _Harry ? Tu rêves ? _B... Bien sûr que tu peux t'asseoir, lui balbutia-t-il. Elle lui sourit et prit place. _Tu travailles très tard, lui dit-il en faisant un signe de tête vers la pile de parchemin qui tenait en équilibre sur la table voisine. _Il semble qu'Hermione m'ait offert, en plus de son amitié, son goût de l'acharnement au travail. Harry réalisa qu'Hermione passait beaucoup de temps avec Ginny depuis qu'elle était à Poudlard, et plus encore depuis cette année. _Mais toi aussi tu travailles bien tard, continua-t-elle. _Je ne dors pas beaucoup, répondit Harry. Alors je passe le temps comme je peux. Pendant un petit moment, les deux jeunes gens furent hypnotisés par le mouvement des flammes. _Je n'ai pas encore eu l'occasion de te remercier pour le petit mot que tu m'as glissé il y a quelques semaines. Ginny releva la tête. _Merci donc, reprit-il après avoir ravalé sa salive. _Je m'inquiétais pour toi et je suis ravie de constater que tu vas un peu mieux. Harry ne répondit rien et lui sourit. Elle est gentille, pensa-t-il. _Et comment ça va avec Neville, lui demanda-t-il avec l'air le plus innocent qu'il pouvait produire. _Nous sommes séparés depuis environ trois semaine, répondit-elle simplement. _Cela prouve que nous ne parlons pas assez souvent. Et quelle la cause de cette rupture si ce n'est pas trop indiscret ? _Eh bien, Neville est un garçon gentil, commença-t-elle, mais j'avais vraiment une impression bizarre lorsque j'étais avec lui. En fait, aujourd'hui, je me sens plus libre. C'est difficile à expliquer, ajouta-t- elle en voyant l'air étonné d'Harry. Mais tu as raison, nous ne parlons pas assez souvent. Elle le fixa droit dans les yeux et lui fit un petit sourire. Harry se sentit rougir. Mais que m'arrive-t-il ? se demanda-t-il. Ce n'est que Ginny. La petite fille amoureuse d'une image fabriquée. La petite fille qui rougissait à chaque fois qu'elle te voyait. La petite s?ur de Ron. Harry reprends-toi ! Respire et reprends-toi. _Bon anniversaire, lui lança-t-il pour changer la conversation. _Pardon ? _Tu es bien née le 18 décembre non ? _Oui. _Comme je ne te verrai pas pendant les vacances, je te le souhaite tout de suite. _Merci beaucoup. Heureusement pour Harry, la conversation continua vers des sujets plus futiles et de nombreux éclats de rire durent être étouffés. Ginny se révélait être un mélange entre ses frères jumeaux et Percy. En fait elle ressemblait beaucoup à son père et n'était sérieuse que lorsqu'il le fallait. Bientôt elle se mit à dodeliner de la tête et même Harry commençait à ressentir les effets de la fatigue. _Ca m'a fait du bien de parler avec toi, lui dit Harry alors qu'ils se dirigeaient vers les escaliers. Merci. _Moi aussi j'ai apprécié ce moment, lui répondit-elle. Il faudra remettre ça. Bonne nuit. Elle lui fit un petit sourire et monta les marches. _Bonne nuit, finit par dire Harry. Il rejoignit sa chambre et s'allongea sur son lit. Il se sentait vraiment bien pour la première fois depuis Halloween et c'est avec un sourire sur les lèvres qu'il s'endormit. Les deux journées suivantes passèrent comme un éclair et, comme Harry l'avait pressenti, il y avait beaucoup de départs. En fait, il était le seul élève qui restait pour les vacances. _Au revoir Harry, lui dit Ron, la main sur la poignée de la porte du train. Passe de bonnes vacances. _Toi aussi Ron. Embrasse toute ta famille pour moi. Au revoir Hermione. _Passe de bonnes vacances et travaille bien. Harry sourit. Elle ne perdait pas le nord. La grosse locomotive rouge siffla le départ et le train commença à avancer. Harry faisait des signes de la main lorsqu'une fenêtre s'ouvrit sur le côté. _Bonnes vacances Harry ! C'était Ginny et il se sentit à nouveau bien. Le train s'éloigna rapidement et Harry l'observa jusqu'à ce qu'il devienne un point à l'horizon avant de disparaître. _Allez viens Harry, lui dit Hagrid. Rentrons à Poudlard. Le garde chasse accompagnait toujours les élèves jusqu'à la gare de Pré-au- Lard. _Je peux peut-être en profiter pour faire mes achats de Noël ? lui demanda Harry. _Je suis désolé, répondit-il alors qu'il le faisait grimper dans une des voitures de Poudlard, mais Dumbledore ne souhaite pas que tu restes trop longtemps hors de la zone de protection du château. Harry se renfrogna. Il était déjà assez déçu de ne pas avoir pu accompagner Ron. Il ne comprenait pas pourquoi Dumbledore avait refusé de le laisser partir. Il se doutait bien que c'était par rapport à sa sécurité mais les Weasley n'étaient-ils pas assez puissants pour le protéger ? Néanmoins, Hagrid avait évoqué un point qui intéressait Harry de plus en plus. _Hagrid ? Le demi-géant était emmitouflé dans son gros manteau d'hiver, ce qui le rendait encore plus imposant qu'à la normale. _Oui Harry ? demanda-t-il méfiant. Lorsque le jeune sorcier prenait cet air innocent, la question qui suivait l'embarrassait toujours. _Sais-tu quelle est la source de protection de Poudlard. Hagrid se trouva soulagé. En effet, il avait toujours du mal à garder une information secrète et le fait de ne pas connaître la réponse de cette question l'arrangeait bien. _Je crois que seul Dumbledore le sait, répondit-il. Je ne peux pas t'aider.
La voiture s'arrêta devant les portes imposantes de l'école de magie. Les deux amis descendirent et rejoignirent la Grande Salle. Bientôt, Hagrid devrait la remplir de sapin et les professeurs la décoreraient pour Noël. Pour l'instant, ainsi abandonnée de tous les élèves, c'est une triste atmosphère qui y régnait. En entrant dans la pièce, Harry sentit à quel point il serait seul pendant les vacances. _Monsieur Potter ? Harry se tourna et vit le professeur Rogue. Il lui sourit. _Le professeur Dumbledore souhaite vous voir, continua le maître des potions après lui avoir rendu son sourire. _Merci professeur. Je me rends à son bureau tout de suite. Ils se quittèrent après avoir échangé un salut de la tête. A présent les deux hommes se respectaient, alors que quelques mois auparavant, ils se seraient entre-tué si on leur en avait donné l'occasion. _Rabougri, dit Harry une fois arrivé devant la gargouille. La grosse statue pivota, laissant apparaître un passage. Il frappa à la porte. _Entre Harry. Le jeune sorcier s'exécuta et entra dans la pièce du château qu'il préférait. Bien qu'elle ne changeât jamais, Harry avait toujours l'impression de la découvrir. Il pouvait y rester des heures sans se lasser. _Bonjour Harry. Assieds toi, je t'en prie, lui dit le directeur en le tirant de sa contemplation. Harry prit place sur le siège qui faisait face au bureau. Aussitôt, Fumseck se posa sur ses genoux. Cet oiseau fascinait Harry et étonnement, il s'en sentait assez proche. _Bonjour professeur, dit-il en caressant la tête du phoenix. Vous désiriez me voir ? Chez Dumbledore, ce sont les yeux qui impressionnaient le plus Harry. Toujours pétillants, ils pouvaient exprimer aussi bien la bienveillance que la colère. Ils semblaient être la source d'énergie dont le corps a besoin. _En effet, je voulais te dire pourquoi je t'ai empêché de rejoindre la famille Weasley pour Noël. Mais tout d'abord, est-ce que tu vas bien ? _Oui professeur, merci. _Et comment se passent ton enquête et l'entraînement de tes amis ? _Eh bien, j'ai bien peur que l'enquête ne piétine, répondit Harry. A ces mots, il crut voir une ombre de tristesse passer sur le visage du vieil homme. Mais elle passa si vite qu'il se demanda si ce n'était pas juste une impression qu'il avait eue. _En revanche, reprit-il, je sens qu'Hermione et Ron sont près du but. _Voilà qui est une bonne nouvelle. Tes amis sont très prometteurs. Bon ! Passons à ce qui t'intéresse. Harry sourit. Dumbledore lisait en lui comme dans un livre ouvert. _Je n'ai pas autorisé ton départ pour le Terrier car je souhaite que tu apprennes à transplaner. Un nouveau sourire apparut sur le visage d'Harry. Mais celui-ci était un mélange d'émerveillement et d'excitation. _Je vais apprendre à transplaner ! s'exclama-t-il. Mais je croyais qu'il fallait être majeur pour passer son permis. _Disons que eu égard aux circonstances et avec mon petit soutien, Cornélius Fudge a bien voulu faire une exception. _Pourquoi désirez-vous que j'apprenne à transplaner ? _Je désire simplement que des événements comme ceux de la fin de l'année dernière n'arrivent plus. Donc c'est vis-à-vis de ta sécurité que je souhaite te voir passer le permis. Et puis dis-toi qu'à partir du moment où je suis sûr qu'il ne peut plus rien t'arriver, tu seras plus autonome. Harry osait à peine croire ce qu'il venait d'entendre. _Du moins jusqu'à Pré-au-Lard, reprit Dumbledore. Ce qui te laisse à peu prés une semaine pour réussir et faire tes achats de Noël. _Quand commence l'entraînement ?! s'exclama le jeune sorcier. _Demain matin. _Merci professeur, merci beaucoup. _Il n'y a pas de quoi Harry. Bien, si tu n'as rien à me demander, tu peux aller faire ce que tu veux. La légende des héritiers lui revint en mémoire. _Eh bien, maintenant que vous en parlez, j'ai une question importante que je souhaite traiter avec vous. _Je t'écoute. _Voilà. J'ai bien réfléchi à cette histoire d'héritier et j'ai lu pas mal de choses sur Godric Gryffondor. Dumbledore esquissa un petit sourire en coin. _Bref, depuis quelques temps, je suis certain que vous êtes l'héritier de Gryffondor. Ne me demandez pas pourquoi. Je le sens au plus profond de mon être. Le silence envahit la salle. _Je suis bien obligé de reconnaître que tu as raison Harry. Sache que l'héritier d'un des fondateurs de Poudlard n'apparaît que lorsque son prédécesseur est sur le point de disparaître. Non, corrigea-t-il. Je m'exprime mal. L'héritier existe tant qu'il n'a pas trouvé de successeur. _Comment ? Harry était stupéfait. _Je suis extrêmement vieux Harry. A cet instant, Harry vit que Dumbledore disait vrai. Ses traits étaient usés et fatigués. Cela lui paraissait si évident qu'on aurait pu penser qu'il avait porté un masque jusque là. _Seul un héritier peut reconnaître un successeur, reprit le directeur. Et lui seul peut décider de transmettre le complément de l'héritage. _Je ne comprends pas professeur. Qu'est-ce que le complément de l'héritage. _Tu ne possèdes qu'une partie de l'héritage de Godric Gryffondor. Ta faculté de te transformer en lion est une capacité que seuls les héritiers potentiels peuvent avoir. Les héritiers potentiels, continua Dumbledore devant l'air ébahi d'Harry, sont les personnes susceptibles de recevoir l'héritage. Bien souvent, ces personnes ne sont pas reconnues par l'héritier du moment. Moi-même, j'ai rencontré de nombreuses personnes dans ma vie qui auraient pu récupérer le flambeau. Mais elles ne correspondaient pas à ce que j'espérais. _Si je comprends bien, professeur Dumbledore, si Voldemort ne choisit pas un successeur, il ne peut pas mourir. _Seul un héritier peut en tuer un autre. En ce qui concerne Voldemort, il recherche l'immortalité. Un successeur ne l'intéresse donc pas. _Mais s'il meurt, l'héritage de Salazar Serpentard sera perdu ? _Non. En cas de mort de l'héritier, si peu probable soit-elle, l'héritage revient directement au prochain successeur. Il existe toujours un héritier potentiel en même temps que l'héritier. Si l'un deux meurt, un autre naît. Harry était abasourdi par ce qu'il venait d'entendre mais il avait encore une question à poser. _Que se passe-t-il si l'héritier procède à la succession volontairement ? Il redoutait la réponse et le petit sourire de Dumbledore confirma ses craintes. _Il meurt, Harry.
Plusieurs semaines étaient passées depuis la victoire des Gryffondors sur les Poufsouffles. Depuis, l'équipe perdante avait remporté le match 210 à 0 contre les Serdaigles qui n'avaient pas pu réorganiser leur équipe. Après une seconde défaite à 180 à 10 contre les Serpentards, les joueurs dépités et démoralisés déclarèrent forfait pour le tournoi. La perte de leur attrapeuse n'avait pas pu être compensée. L'automne touchait à sa fin et la neige tombait à gros flocons en cette fin de journée de décembre. Le froid s'amplifiait à l'extérieur du château et les cheminées fonctionnaient toute la journée. Malgré cela, de nombreuses pièces de Poudlard étaient condamnées à cause de la température. Les cours de botanique, de soin aux créatures magiques et les entraînements de Quidditch étaient suspendus. Les kajuves n'auraient pas survécu si le professeur Chourave n'avait pas installé tous les bacs dans une salle aménagée à cet effet. Leur essence pourra être utile au printemps, avait-elle dit. Les autres cours se déroulaient normalement. Le professeur McGonagall était de plus en plus exigeante et les métamorphoses de plus en plus complexes. En conséquence, Hermione travaillait deux fois plus que d'habitude et n'oubliait pas de sermonner Ron et Harry qui ne révisaient que très rarement. Les cours de Potion et de Défense Contre les Forces du Mal étaient également très difficiles. Le professeur Rogue avait refusé de déménager sa salle de classe et les élèves y venaient vêtus de la même façon que s'ils avaient eu à disputer une énorme bataille de boules de neige. Tout cet accoutrement rendait la préparation des potions très inconfortable. Les élèves avaient tout de même réussi à fabriquer une potion de rétrécissement et ils étaient sur le point de fabriquer son antidote. Comme d'habitude, les élèves devaient garder un échantillon de ce qu'ils préparaient. L'animosité entre les Serpentards et les Gryffondors augmentait de jour en jour et les "accidents" devenaient fréquents. A présent, Drago Malefoy était toujours accompagné par une dizaine d'élèves et les Gryffondors isolés étaient leur cible préférée. Souvent, Mme Pomfresh voyait arriver des élèves de première ou de deuxième année couverts de pustules ou avec une langue de trois mètres de long. Parfois, quelques Serpentards se faisaient prendre la main dans le sac et des points étaient retirés à leur maison, mais le plus souvent, les jeunes élèves devaient se défendre comme ils le pouvaient. Même si la majorité des Serpentards était partisans de Malefoy, certains rares élèves s'opposaient a la petite guerre qu'il menait. Ces cas exceptionnels étaient rejetés et persécutés. A l'inverse, certains élèves de Poufsouffle, de Serdaigle et même de Gryffondor sympathisaient avec le groupe de Malefoy soit par crainte, soit par admiration. Pour Harry, il était évident que les opérations de Voldemort et de ses Mangemorts étaient reproduites dans l'enceinte de Poudlard. Le professeur Rogue était de plus en plus déprécié chez les Serpentards et de plus en plus apprécié chez les autres maisons. Il était devenu aussi juste que McGonagall tout en restant l'homme strict et sévère que l'on connaissait déjà. Même s'ils gardaient quelques réserves l'un envers l'autre, Rogue et Sirius n'essayaient plus de s'entre-tuer à chaque fois qu'ils se voyaient. Les cours de Défense Contre les Forces du Mal étaient quant à eux très satisfaisants. En effet, la majorité des élèves de la cinquième à la septième année parvenait à réaliser un patronus correct sans se fatiguer. Seuls quelques élèves n'y arrivaient pas, mais Sirius était très confiant. Toujours aussi fier de son filleul et de sa maison d'origine, Sirius devait fournir de très gros efforts pour éviter toute impartialité vis-à-vis des Serpentards. Il n'y parvenait pas toujours. De tous les cours, c'étaient les séances de divinations de Trelawney qui étaient les plus appréciées par les élèves. En effet, « l'atmosphère nécessaire au développement du troisième ?il » leur permettait surtout de ne pas attraper froid. D'autres cours, plus privés, ne marchaient pas aussi bien qu'on l'aurait souhaité. Hermione et Ron ne parvenaient toujours pas à apprendre les sortilèges améliorés d'Harry et leur entraînement pour devenir des animagi était long et laborieux. Pour ce dernier, la métamorphose n'était plus un problème depuis longtemps, mais la création de nouveaux sorts lui demandait un effort considérable. De plus, il ne parvenait pas à reproduire un sortilège de réflexion qu'il avait réussi contre Voldemort dans son rêve. A ce propos, Dumbledore avait eu raison : Voldemort ne lui était jamais réapparu depuis son cauchemar, du moins, d'une façon aussi directe. Cependant, dés qu'il tuait quelqu'un, Harry ressentait une douleur à la cicatrice. Bien que de plus en plus fréquente, cette douleur était nettement moins vive que les premières qu'il avait ressenties. Ca doit être l'habitude, avait-il pensé. Son enquête, quant à elle, ne le menait nul part. Tous les soirs, il se rendait à la réserve de la bibliothèque sous l'?il méfiant de Mme Pince, qui ne comprenait pas comment on pouvait laisser un élève, quel qu'il soit, se balader comme bon lui semble au milieu de tous ces livres interdits. D'ailleurs, elle lui demandait toujours l'autorisation que Dumbledore lui avait donnée. Ignorant de telles méfiances, Harry ouvrait et feuilletait chaque soir des dizaines de grimoires et d'ouvrages à la recherche d'un quelconque indice. A présent, il était sûr que l'assassin n'était pas à la bibliothèque pour tuer Cho, mais pour autre chose. Il était convaincu qu'elle avait été au mauvais endroit au mauvais moment. En trouvant ce qui avait été volé, il réussirait peut-être à identifier le coupable, même s'il le connaissait déjà. En effet, le sourire sinistre qu'avait eu Malefoy au banquet d'Halloween était gravé dans sa mémoire. Il lui fallait une preuve. Mais Harry avait orienté sa recherche vers un nouvel objectif. Si un vol avait été commis, il mettait peut-être en danger Poudlard et c'était le plus important pour le moment. Mais au fil du temps et des pages, rien n'apparaissait devant ses yeux fatigués. Cependant, il n'en démordait pas et tous les soirs, il ouvrait de nouveaux livres. C'est après une nouvelle recherche infructueuse qu'il rejoignit Hermione et Ron dans la salle qu'ils utilisaient pour s'entraîner. Cette salle était au bout de deux passages secrets et était protégée par un sort de repoussement identique à celui de Poudlard. Ainsi, dés qu'un professeur ou un élève non- invité s'en approchait, il se souvenait de quelque chose qui le dirigeait dans la direction opposée. Cette salle leur avait été confiée par Dumbledore qui avait fini par apprendre qu'Hermione et Ron s'essayaient à devenir des animagi. Il s'en était toujours douté et avait exigé le secret le plus absolu, ce qui expliquait une telle protection. Harry s'approcha silencieusement de la salle. Il regarda sa montre et constata qu'il lui restait quelques minutes avant la fin de l'entraînement de ses amis. En regardant par la fenêtre, il put les voir allongés sur le sol. Une personne non avertie aurait pensé qu'ils dormaient, mais Harry connaissait bien cet état de concentration, dernière barrière avant un début de métamorphose. Peu de temps après, Hermione et Ron se levèrent. Ils avaient l'air exténué. Harry entra. _Alors ? demanda-t-il. Comment cela s'est-il passé ? _Nous n'avons toujours pas réussi, dit un Ron déçu. _Mais nous approchons du but, rétorqua Hermione. Tu es bien obligé de reconnaître que nous n'avons plus de mal à sentir notre animal. Ron répondit par un petit sourire. Il était vrai que leur corps se rapprochait de la métamorphose. Hermione devenait plus agile tandis que Ron était plus rapide. Mais ça ne suffisait pas pour lui. Il était très exigent pour son entraînement et souvent, il tombait de sommeil tant il était épuisé. _Nous allons y arriver Ron, lui disait gentiment Hermione. _Mouais. Nous verrons. _En tous cas, je dois vous féliciter, leur dit Harry. Vous y mettez plus d'acharnement que les maraudeurs et moi réunis. Ses amis lui sourirent. _Et toi ? demanda Ron. Comment avance ton enquête ? _Mal. Ou plutôt, elle n'avance pas. Mais je ne me découragerai pas. Un silence s'instaura entre les amis. Pour Hermione et Ron, l'enquête ne mènerait à rien. Elle lui avait été donnée par Dumbledore pour qu'il évite de devenir fou. Après tout, les professeurs n'avaient-ils pas cherché en vain un indice ou une trace ? Harry continuait sa recherche désespérément et frénétiquement parmi les vieux livres. Ses amis avaient bien tenté de le raisonner, mais il restait obsédé par cette enquête. _Allons dans la salle commune, finit par dire Harry. Il commence à faire froid ici et il est tard. En prenant garde de ne se faire voir de personne, il se dirigèrent vers la tour de Gryffondor. _Vous devriez être au lit depuis longtemps, leur dit la grosse dame lorsqu'ils se présentèrent devant l'immense portrait. _Héritier, répondit Harry sans faire attention à ces réprimandes. La question de l'héritage de Godric Gryffondor ne cessait de se poser dans son cerveau. Que signifiait-t-il ? Que lui apportait-il ? Il ne trouvait rien sur cette légende des héritiers. En revanche de nombreux ouvrages existaient sur les fondateurs de Poudlard. A présent, il connaissait la biographie de son "ancêtre" par c?ur. Cet homme avait été un des sorciers les plus puissants de l'histoire de la magie. Son âge était indéfini, mais les traits de son caractère étaient largement tracés. Il avait été aussi courageux qu'impétueux et il avait été considéré comme une tête brûlée, un impulsif. Bien entendu, il était un des premiers animagi et il se transformait en lion. Mis à part ces caractéristiques qu'Harry connaissait déjà, il n'apprit qu'une seule chose intéressante. Godric Gryffondor avait fait des dons à Poudlard. Outre son chapeau qui était devenu le choipeau magique, il avait laissé trois biens : l'un d'eux était utile pour la protection du château tandis que les deux autres servaient à la défense de sa maison. Il était sûr que l'épée qu'il avait tirée du choipeau lors de sa deuxième année, était l'un de ces objets. Mais Harry n'arrivait pas à trouver la description des deux autres. Par ailleurs, il était à présent convaincu que Dumbledore était l'héritier de Gryffondor. Il n'avait pas eu encore l'occasion d'en discuter avec le directeur. En arrivant dans la Salle Commune, les trois amis constatèrent qu'il n'y avait plus aucun élève. Seule une petite lumière brillait sur un bureau isolé. Là, on pouvait entendre quelqu'un gratter une plume sur un parchemin. Associé aux crépitements des bûches dans la cheminée, ce bruit instaurait une ambiance inquiétante. _Vous voilà ! dit une voix derrière une pile de parchemins fraîchement noircis. _Ginny ! s'exclama Ron. Que fais-tu ici ? _Je terminais mon devoir, répondit-elle sèchement. Et vous ? Ou étiez vous depuis le dîner ? _Ca ne te regarde absolument pas. La jeune fille prit un air pincé et retourna à son travail tandis que les trois amis s'installèrent devant un feu mourant. Ils appréciaient tous ce moment de la journée où ils ne discutaient plus d'enquête ni d'entraînement. Harry s'était installé dans un fauteuil bien confortable et vit, face à lui, Hermione qui commençait à s'endormir dans les bras de Ron. Il détourna le regard de cette scène qui lui en rappelait une autre. Sur le côté, une table basse était couverte de diverses éditions de la Gazette du Sorcier. Les titres étaient plus alarmants les uns que les autres. Tous étaient en rapport avec Voldemort ou avec ses activités de plus en plus nombreuses. Les Mangemorts passaient après les Détraqueurs et peu de personnes survivaient aux attaques du mage noir. De nombreux aurors mouraient. Harry prit un exemplaire du quotidien des magiciens. Des « Vous-Savez-Qui » en italiques rivalisaient avec des « Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le- Nom » en caractères gras. Harry déplorait le fait que seule une poignée de sorciers osait prononcer le nom de Voldemort. Sirius essayait d'entraîner ses élèves à se défaire de cette peur. Mais la superstition et la crainte étaient souvent plus fortes. _Il y aura de nombreux départs pour ces vacances de Noël, dit Harry. Les quelques rares élèves qui ne se rendaient pas chez eux pour enterrer un proche, étaient rappelés par leurs parents. C'est dans l'adversité que l'on se rapproche le plus de sa famille. Hermione et Ron paraissaient gênés. _Justement Harry, dit Ron. Nous devons te dire que nous ne serons pas là pendant les vacances. _Comment ? Il semblait ne pas croire ce qu'on venait de lui dire. _Mes parents me demandent de rentrer pour ce Noël, dit Hermione. J'ai de la famille éloignée qui vient me voir. _Et ma mère souhaite réunir tout le monde. Avec les attaques de Voldemort, elle craint que ça ne soit une des dernières occasions. Elle voulait que tu viennes mais Dumbledore s'y est opposé. _Nous sommes désolés, lui dit Hermione. Harry les regarda et esquissa un sourire. _Ne vous en faîtes pas. Je ne suis pas seul. Il y a Sirius. Il savait qu'il mentait. Ce serait le premier Noël à Poudlard sans Ron et ce serait sans doute très difficile. De sa table, Ginny regardait tristement Harry. Elle savait qu'il se sentait de plus en plus seul depuis Halloween. Le départ de ses amis n'arrangerait rien. _Dans combien de temps sont les vacances ? demanda-t-il. _Dans deux jours, répondit Ron tandis qu'Hermione esquissait un bâillement digne de celui d'un chat. Je suis désolé, mais je vais devoir te laisser, ajouta-t-il. Il se leva et tira du fauteuil une Hermione plus endormie qu'éveillée. Harry décocha un sourire malicieux à Ron. Depuis quelques temps, Ron dormait dans la chambre de sa préfète. En effet, les préfets, en plus d'une salle de bain privée, bénéficiaient d'une chambre séparée des dortoirs ainsi que d'autres petits avantages en nature. _Bonne nuit, leur dit Harry. _Dors bien, répondit Ron. Nous, nous n'aurons aucun mal. Il regarda ses amis monter les escaliers. Une nouvelle fois, il n'avait pas sommeil. Il ne dormait pratiquement plus et son corps se contentait de quelques heures de repos. Après avoir tourné son fauteuil vers la cheminée, il sortit un livre de son sac. _Magie des éléments, lut-il à haute voix. Il avait pratiquement terminé de l'étudier. Ce livre de septième année lui avait permis d'apprendre des sorts qui imitaient les éléments. Les formules étant simples et peu nombreuses, la clef de ce type de magie résidait dans l'intonation de la voix. Plus le ton de la formule prononcée était important, plus le sortilège était puissant et difficile à contrôler. Cette magie était très utilisée par les jardiniers qui faisaient sortir la quantité exacte d'eau qu'ils désiraient. En voyant les braises dans la cheminée, Harry prit sa baguette. _Soufflem, chuchota-t-il. Une légère brise sortit de sa baguette et le feu se raviva. Bien sûr, il pouvait utiliser le sortilège d'inflammation, mais c'était une façon agréable de réviser. _Je peux m'asseoir ? demanda timidement une voix. Harry sursauta et tourna la tête. Ginny se tenait près du fauteuil sur lequel son frère était assis quelques minutes auparavant. Harry la fixa un petit moment. Plus grande que sa mère, il supposa qu'elle avait pratiquement atteint sa taille définitive. Elle avait 14 ans mais aurait la quinzaine dans quelques jours, et à cet âge, les filles ne grandissent plus beaucoup. Avec la cheminée comme unique source de lumière, Harry avait l'impression que les flammes dansaient sur ses longs cheveux roux qu'elle portait détachés. Comme pour Hermione l'année précédente au bal de Noël, il voyait un corps de jeune fille se métamorphoser en un corps de femme. Harry ne reconnaissait pas la jeune fille qu'il avait sauvée du basilic il y a trois ans. Elle est magnifique, pensa-t-il. _Harry ? Tu rêves ? _B... Bien sûr que tu peux t'asseoir, lui balbutia-t-il. Elle lui sourit et prit place. _Tu travailles très tard, lui dit-il en faisant un signe de tête vers la pile de parchemin qui tenait en équilibre sur la table voisine. _Il semble qu'Hermione m'ait offert, en plus de son amitié, son goût de l'acharnement au travail. Harry réalisa qu'Hermione passait beaucoup de temps avec Ginny depuis qu'elle était à Poudlard, et plus encore depuis cette année. _Mais toi aussi tu travailles bien tard, continua-t-elle. _Je ne dors pas beaucoup, répondit Harry. Alors je passe le temps comme je peux. Pendant un petit moment, les deux jeunes gens furent hypnotisés par le mouvement des flammes. _Je n'ai pas encore eu l'occasion de te remercier pour le petit mot que tu m'as glissé il y a quelques semaines. Ginny releva la tête. _Merci donc, reprit-il après avoir ravalé sa salive. _Je m'inquiétais pour toi et je suis ravie de constater que tu vas un peu mieux. Harry ne répondit rien et lui sourit. Elle est gentille, pensa-t-il. _Et comment ça va avec Neville, lui demanda-t-il avec l'air le plus innocent qu'il pouvait produire. _Nous sommes séparés depuis environ trois semaine, répondit-elle simplement. _Cela prouve que nous ne parlons pas assez souvent. Et quelle la cause de cette rupture si ce n'est pas trop indiscret ? _Eh bien, Neville est un garçon gentil, commença-t-elle, mais j'avais vraiment une impression bizarre lorsque j'étais avec lui. En fait, aujourd'hui, je me sens plus libre. C'est difficile à expliquer, ajouta-t- elle en voyant l'air étonné d'Harry. Mais tu as raison, nous ne parlons pas assez souvent. Elle le fixa droit dans les yeux et lui fit un petit sourire. Harry se sentit rougir. Mais que m'arrive-t-il ? se demanda-t-il. Ce n'est que Ginny. La petite fille amoureuse d'une image fabriquée. La petite fille qui rougissait à chaque fois qu'elle te voyait. La petite s?ur de Ron. Harry reprends-toi ! Respire et reprends-toi. _Bon anniversaire, lui lança-t-il pour changer la conversation. _Pardon ? _Tu es bien née le 18 décembre non ? _Oui. _Comme je ne te verrai pas pendant les vacances, je te le souhaite tout de suite. _Merci beaucoup. Heureusement pour Harry, la conversation continua vers des sujets plus futiles et de nombreux éclats de rire durent être étouffés. Ginny se révélait être un mélange entre ses frères jumeaux et Percy. En fait elle ressemblait beaucoup à son père et n'était sérieuse que lorsqu'il le fallait. Bientôt elle se mit à dodeliner de la tête et même Harry commençait à ressentir les effets de la fatigue. _Ca m'a fait du bien de parler avec toi, lui dit Harry alors qu'ils se dirigeaient vers les escaliers. Merci. _Moi aussi j'ai apprécié ce moment, lui répondit-elle. Il faudra remettre ça. Bonne nuit. Elle lui fit un petit sourire et monta les marches. _Bonne nuit, finit par dire Harry. Il rejoignit sa chambre et s'allongea sur son lit. Il se sentait vraiment bien pour la première fois depuis Halloween et c'est avec un sourire sur les lèvres qu'il s'endormit. Les deux journées suivantes passèrent comme un éclair et, comme Harry l'avait pressenti, il y avait beaucoup de départs. En fait, il était le seul élève qui restait pour les vacances. _Au revoir Harry, lui dit Ron, la main sur la poignée de la porte du train. Passe de bonnes vacances. _Toi aussi Ron. Embrasse toute ta famille pour moi. Au revoir Hermione. _Passe de bonnes vacances et travaille bien. Harry sourit. Elle ne perdait pas le nord. La grosse locomotive rouge siffla le départ et le train commença à avancer. Harry faisait des signes de la main lorsqu'une fenêtre s'ouvrit sur le côté. _Bonnes vacances Harry ! C'était Ginny et il se sentit à nouveau bien. Le train s'éloigna rapidement et Harry l'observa jusqu'à ce qu'il devienne un point à l'horizon avant de disparaître. _Allez viens Harry, lui dit Hagrid. Rentrons à Poudlard. Le garde chasse accompagnait toujours les élèves jusqu'à la gare de Pré-au- Lard. _Je peux peut-être en profiter pour faire mes achats de Noël ? lui demanda Harry. _Je suis désolé, répondit-il alors qu'il le faisait grimper dans une des voitures de Poudlard, mais Dumbledore ne souhaite pas que tu restes trop longtemps hors de la zone de protection du château. Harry se renfrogna. Il était déjà assez déçu de ne pas avoir pu accompagner Ron. Il ne comprenait pas pourquoi Dumbledore avait refusé de le laisser partir. Il se doutait bien que c'était par rapport à sa sécurité mais les Weasley n'étaient-ils pas assez puissants pour le protéger ? Néanmoins, Hagrid avait évoqué un point qui intéressait Harry de plus en plus. _Hagrid ? Le demi-géant était emmitouflé dans son gros manteau d'hiver, ce qui le rendait encore plus imposant qu'à la normale. _Oui Harry ? demanda-t-il méfiant. Lorsque le jeune sorcier prenait cet air innocent, la question qui suivait l'embarrassait toujours. _Sais-tu quelle est la source de protection de Poudlard. Hagrid se trouva soulagé. En effet, il avait toujours du mal à garder une information secrète et le fait de ne pas connaître la réponse de cette question l'arrangeait bien. _Je crois que seul Dumbledore le sait, répondit-il. Je ne peux pas t'aider.
La voiture s'arrêta devant les portes imposantes de l'école de magie. Les deux amis descendirent et rejoignirent la Grande Salle. Bientôt, Hagrid devrait la remplir de sapin et les professeurs la décoreraient pour Noël. Pour l'instant, ainsi abandonnée de tous les élèves, c'est une triste atmosphère qui y régnait. En entrant dans la pièce, Harry sentit à quel point il serait seul pendant les vacances. _Monsieur Potter ? Harry se tourna et vit le professeur Rogue. Il lui sourit. _Le professeur Dumbledore souhaite vous voir, continua le maître des potions après lui avoir rendu son sourire. _Merci professeur. Je me rends à son bureau tout de suite. Ils se quittèrent après avoir échangé un salut de la tête. A présent les deux hommes se respectaient, alors que quelques mois auparavant, ils se seraient entre-tué si on leur en avait donné l'occasion. _Rabougri, dit Harry une fois arrivé devant la gargouille. La grosse statue pivota, laissant apparaître un passage. Il frappa à la porte. _Entre Harry. Le jeune sorcier s'exécuta et entra dans la pièce du château qu'il préférait. Bien qu'elle ne changeât jamais, Harry avait toujours l'impression de la découvrir. Il pouvait y rester des heures sans se lasser. _Bonjour Harry. Assieds toi, je t'en prie, lui dit le directeur en le tirant de sa contemplation. Harry prit place sur le siège qui faisait face au bureau. Aussitôt, Fumseck se posa sur ses genoux. Cet oiseau fascinait Harry et étonnement, il s'en sentait assez proche. _Bonjour professeur, dit-il en caressant la tête du phoenix. Vous désiriez me voir ? Chez Dumbledore, ce sont les yeux qui impressionnaient le plus Harry. Toujours pétillants, ils pouvaient exprimer aussi bien la bienveillance que la colère. Ils semblaient être la source d'énergie dont le corps a besoin. _En effet, je voulais te dire pourquoi je t'ai empêché de rejoindre la famille Weasley pour Noël. Mais tout d'abord, est-ce que tu vas bien ? _Oui professeur, merci. _Et comment se passent ton enquête et l'entraînement de tes amis ? _Eh bien, j'ai bien peur que l'enquête ne piétine, répondit Harry. A ces mots, il crut voir une ombre de tristesse passer sur le visage du vieil homme. Mais elle passa si vite qu'il se demanda si ce n'était pas juste une impression qu'il avait eue. _En revanche, reprit-il, je sens qu'Hermione et Ron sont près du but. _Voilà qui est une bonne nouvelle. Tes amis sont très prometteurs. Bon ! Passons à ce qui t'intéresse. Harry sourit. Dumbledore lisait en lui comme dans un livre ouvert. _Je n'ai pas autorisé ton départ pour le Terrier car je souhaite que tu apprennes à transplaner. Un nouveau sourire apparut sur le visage d'Harry. Mais celui-ci était un mélange d'émerveillement et d'excitation. _Je vais apprendre à transplaner ! s'exclama-t-il. Mais je croyais qu'il fallait être majeur pour passer son permis. _Disons que eu égard aux circonstances et avec mon petit soutien, Cornélius Fudge a bien voulu faire une exception. _Pourquoi désirez-vous que j'apprenne à transplaner ? _Je désire simplement que des événements comme ceux de la fin de l'année dernière n'arrivent plus. Donc c'est vis-à-vis de ta sécurité que je souhaite te voir passer le permis. Et puis dis-toi qu'à partir du moment où je suis sûr qu'il ne peut plus rien t'arriver, tu seras plus autonome. Harry osait à peine croire ce qu'il venait d'entendre. _Du moins jusqu'à Pré-au-Lard, reprit Dumbledore. Ce qui te laisse à peu prés une semaine pour réussir et faire tes achats de Noël. _Quand commence l'entraînement ?! s'exclama le jeune sorcier. _Demain matin. _Merci professeur, merci beaucoup. _Il n'y a pas de quoi Harry. Bien, si tu n'as rien à me demander, tu peux aller faire ce que tu veux. La légende des héritiers lui revint en mémoire. _Eh bien, maintenant que vous en parlez, j'ai une question importante que je souhaite traiter avec vous. _Je t'écoute. _Voilà. J'ai bien réfléchi à cette histoire d'héritier et j'ai lu pas mal de choses sur Godric Gryffondor. Dumbledore esquissa un petit sourire en coin. _Bref, depuis quelques temps, je suis certain que vous êtes l'héritier de Gryffondor. Ne me demandez pas pourquoi. Je le sens au plus profond de mon être. Le silence envahit la salle. _Je suis bien obligé de reconnaître que tu as raison Harry. Sache que l'héritier d'un des fondateurs de Poudlard n'apparaît que lorsque son prédécesseur est sur le point de disparaître. Non, corrigea-t-il. Je m'exprime mal. L'héritier existe tant qu'il n'a pas trouvé de successeur. _Comment ? Harry était stupéfait. _Je suis extrêmement vieux Harry. A cet instant, Harry vit que Dumbledore disait vrai. Ses traits étaient usés et fatigués. Cela lui paraissait si évident qu'on aurait pu penser qu'il avait porté un masque jusque là. _Seul un héritier peut reconnaître un successeur, reprit le directeur. Et lui seul peut décider de transmettre le complément de l'héritage. _Je ne comprends pas professeur. Qu'est-ce que le complément de l'héritage. _Tu ne possèdes qu'une partie de l'héritage de Godric Gryffondor. Ta faculté de te transformer en lion est une capacité que seuls les héritiers potentiels peuvent avoir. Les héritiers potentiels, continua Dumbledore devant l'air ébahi d'Harry, sont les personnes susceptibles de recevoir l'héritage. Bien souvent, ces personnes ne sont pas reconnues par l'héritier du moment. Moi-même, j'ai rencontré de nombreuses personnes dans ma vie qui auraient pu récupérer le flambeau. Mais elles ne correspondaient pas à ce que j'espérais. _Si je comprends bien, professeur Dumbledore, si Voldemort ne choisit pas un successeur, il ne peut pas mourir. _Seul un héritier peut en tuer un autre. En ce qui concerne Voldemort, il recherche l'immortalité. Un successeur ne l'intéresse donc pas. _Mais s'il meurt, l'héritage de Salazar Serpentard sera perdu ? _Non. En cas de mort de l'héritier, si peu probable soit-elle, l'héritage revient directement au prochain successeur. Il existe toujours un héritier potentiel en même temps que l'héritier. Si l'un deux meurt, un autre naît. Harry était abasourdi par ce qu'il venait d'entendre mais il avait encore une question à poser. _Que se passe-t-il si l'héritier procède à la succession volontairement ? Il redoutait la réponse et le petit sourire de Dumbledore confirma ses craintes. _Il meurt, Harry.
