XXI. Premiers jours de liberté.

Harry se réveilla avec le soleil, ce qui, ces derniers temps était un record. Il se lava et s'habilla rapidement. C'était son premier jour de totale liberté et il comptait bien en profiter. Dans la Grande Salle, Dumbledore déjeunait seul. _Bonjour professeur, dit Harry en s'essayant en face de lui. _Bonjour Harry. Bien dormi ? _Très bien, j'en avais besoin. Le test d'hier m'avait épuisé. Son petit déjeuner apparut devant lui. _Alors Harry ? demanda Dumbledore. Que vas-tu faire aujourd'hui ? _Je vais joyeusement dépenser mon argent, répondit-il en souriant. Aujourd'hui je vais faire mes achats de Noël. A ce moment là, Hedwige entra dans la Grande Salle et se posa sur l'épaule du jeune sorcier. Manifestement, elle ne lui tenait pas rigueur d'avoir pris un autre hiboux la veille, surtout vu son l'état au retour de l'expérience. Après avoir reçu un morceau de bacon, la chouette lui tendit la patte et Harry prit la lettre qui y était attachée. En l'ouvrant, il reconnut tout de suite l'écriture hâtive de Ron. Salut Harry ! Dumbledore nous a dit que tu avais appris à transplaner ! Toutes mes félicitations ! Bien entendu, tu peux venir à la maison aussi souvent que tu le désires. Voilà. En espérant te voir bientôt. Ron. Harry leva les yeux et son directeur lui sourit. _Merci professeur. _Il n'y a pas de quoi Harry. Après tout, ce sont des vacances. Peu de temps après, le jeune sorcier était allé chercher ses gallions et sa lourde cape d'hiver. Il sortit du château d'où il ne pouvait transplaner et se dirigea vers la cabane d'Hagrid. Au moment où Harry arrivait, le demi- géant sortait, armé de sa hache. _Bonjour Hagrid. Tu vas déjà couper les sapins ? _Bonjour. Effectivement, les décorations de Noël commencent bientôt. Nous sommes le 17, tu sais, ajouta-t-il avant de se diriger vers la forêt. L'anniversaire de Ginny est demain, pensa Harry. Il ne faut pas que j'oublie. Après avoir vérifié qu'il avait bien sa baguette, Harry pensa à l'entrée de la Cabane Hurlante de Pré-au-Lard et transplana. Instantanément, il se trouva devant la vieille construction. Elle menaçait de s'effondrer à chaque rafale de vent et le bois craquait continuellement. Harry se retourna et constata que les rues étaient peu fréquentées. Le froid interdisait aux habitants de sortir se balader. Il se dirigea vers les magasins mais, à son grand désarroi, ils étaient tous fermés. Les commerçants avaient dû apprendre le départ de tous les élèves et en profiter pour prendre un congé. _Ce n'est pas de chance, se dit Harry qui, dépité, se mit à marcher au hasard dans la rue principale. Mais ! s'exclama-t-il. Il y a encore le Chemin de Traverse. Il visualisa le petit mur derrière le Chaudron Baveur et disparut aussitôt. Une fois arrivé, une vague de souvenirs submergea Harry. C'est ici qu'Hagrid lui avait montré sa première vision du monde magique. Le jeune sorcier sortit sa baguette et tapa sur le mur comme l'avait fait son ami. Les briques commencèrent alors à bouger dévoilant progressivement l'entrée du Chemin de Traverse. Harry était stupéfait. A l'inverse de Pré-au-Lard, l'allée était envahie de monde. Il pouvait voir les parents sorciers ou moldus s'affairer dans les divers magasins tandis que les enfants courraient vers les vitrines étincelantes. La neige tombait toujours et une atmosphère de fête régnait. Harry respira à pleins poumons et mille odeurs l'envahirent. C'était le parfum des glaces que les enfants mangeaient en dépit du froid. C'était l'odeur envoûtante du chocolat chaud. C'était aussi l'odeur spéciale que la neige avait lorsque tout le monde était heureux. Pendant ces instants magiques, Voldemort n'existait plus et tout le monde en profitait. Harry sourit et apprécia une nouvelle fois sa liberté. Après avoir pris soin de dissimuler sa cicatrice tant bien que mal pour éviter qu'on le reconnaisse, il déambula parmi la foule. Le temps passait, mais la rue ne désemplissait pas. Harry voulut commencer par le cadeau de Ginny. Après plusieurs magasins, tous aussi alléchants les uns que les autres, il finit par choisir un hibou couleur gris-perle. Pour Ron, il choisit un échiquier qui faisait deux mètres de côté. Les pièces mesuraient entre vingt et trente centimètres de haut. Bien entendu, le jeu était équipé de sortilège de réduction et d'agrandissement. En effet, si on tentait de le soulever du sol, il prenait tout de suite une taille normale. A l'inverse, si le jeu était posé sur le sol et qu'on déplaçait une pièce, l'échiquier grandissait. Il choisit pour Hermione un livre sur les plus grandes sorcières de l'Histoire, "Farce et Attrapes : l'Indispensable" pour Fred et Georges et un livre intitulé "Les plus grands plats en un minimum de temps" pour Mrs Weasley. Après ces achats, il constata que la journée était déjà bien avancée. Il alla manger au Chaudron Baveur, puis confia au patron ses paquets pendant qu'il continuait à marcher parmi les sorciers. Il se sentait bien, il se sentait libre. Au bout de quelques heures, il retourna à Poudlard et rangea tous ses cadeaux dans sa chambre. Le hibou qu'il allait offrir à Ginny était très beau et beaucoup, beaucoup plus calme que celui de son frère. Il dormait paisiblement dans sa nouvelle cage et la transplanation ne l'avait absolument pas dérangé. Harry alla dîner avec les professeurs puis se coucha paisiblement. Il avait passé une excellente journée, loin des soucis, loin de sa vie. Le lendemain, Harry se réveilla très tôt. Son rythme de vie l'avait rattrapé. Ne ressentant plus la moindre fatigue, il se leva et se dirigea vers la Salle Commune. Le feu était mort depuis longtemps et la température avait nettement baissé. Le jeune sorcier se concentra sur sa baguette qu'il avait oubliée à l'étage, et elle arriva dans sa main aussitôt. Harry sourit. _Incendio, marmonna-t-il. Le feu brûla à nouveau dans l'immense cheminée, provoquant ainsi une chaleur agréable. Assis dans son fauteuil, Harry s'imaginait dans diverses situations. Face à plusieurs Détraqueurs, il saurait se défendre, mais qu'arriverait-il s'il se trouvait devant plusieurs Mangemorts ? Il serait capturé ou même. tué. Il se rendait compte qu'il avait besoin d'une meilleure protection que son petit sortilège de répulsion. _Peut-être un miroiros complet, se dit-il. Bon, de toute façon, je n'ai rien à perdre. Il se leva et commença par le sortilège simple. _Miroiros ! s'exclama-t-il. Une forme opaque apparut devant lui. Harry l'étudia minutieusement. Manifestement le sortilège ne disparaissait pas. Il ressemblait à un petit brouillard, mais Harry parvenait tout de même à voir au travers. Il en fit le tour. Etonnement, la vision était beaucoup plus obscure de l'autre côté. Ce sortilège empêcherait ses attaquants de le voir distinctement. Le jeune homme s'éloigna et fit face à la forme opaque toujours présente au milieu de la pièce. _Stupéfix ! Le sortilège frappa le brouillard et se retourna contre le lanceur qui, réalisant sa bêtise, put néanmoins l'esquiver au dernier moment. Je suis idiot, pensa Harry. Je devrais me viser directement, ça irait plus vite. En se relevant, il constata que la forme avait disparu. D'accord, pensa-t-il. Il est actif tant qu'il n'est pas utilisé. Bon, passons à l'étape supérieure. Il se concentra pendant quelques minutes sur l'aspect définitif de son sortilège. _Intempori Miroiros ! La même forme apparut devant lui. Pourtant, elle lui semblait plus dense que la précédente. Harry s'éloigna. _Petrificus Totalus ! s'exclama-t-il. Le sortilège frappa la forme opaque et revint vers le sorcier qui l'esquiva. Malgré le coup, le brouillard était toujours là. Harry lança trois autres sortilèges à la suite et tous lui furent renvoyés. Mais au bout le quatrième le traversa comme un rien. L'entraînement fera le reste, pensa le jeune sorcier. En fait, il me faudrait une protection sur tous les côtés. Il ferma les yeux et se concentra une nouvelle fois. _Miroiros Ateme, dit-il après un moment. Aussitôt, Harry eut l'impression de se trouver dans le brouillard. Il voyait nettement les objets devant lui, mais de temps en temps, une brume passait prés de son image. Il fit quelques pas et se retourna. A présent, la forme opaque était nettement plus grande et sombre. On ne distinguait pratiquement rien au travers. Après un nouveau test, la forme disparut. _Intempori Miroiros Ateme, dit-il sans plus attendre. Cette fois Harry était essoufflé. Il dût reprendre son souffle avant de pouvoir se déplacer comme s'il avait retenu sa respiration trop longtemps. Après une bonne minute de récupération, il observa la cause de cette fatigue. Au milieu de la Salle Commune, il y avait une espèce de nuage immobile. C'était comme si un orage violent se préparait dans la pièce. _Finite Incantatem, dit Harry persuadé d'avoir réussi. Il s'effondra sur le fauteuil et sourit. Il va falloir que je m'entraîne, pensa-t-il. Après quelques minutes passées à regarder les flammes danser, Harry sentit ses paupières s'alourdir et il s'endormit. Lorsqu'il se réveilla, le soleil était déjà haut dans le ciel. _Je ne pensais pas être si fatigué, se dit Harry. Il va vraiment falloir que je m'entraîne. Il se dirigea vers la Grande Salle et croisa le directeur. _Bonjour professeur. _Bonjour Harry. Il semble que tu aies fait la grasse matinée. _Ce n'est pas exactement cela professeur, expliqua le jeune sorcier. Ce matin, j'ai amélioré mon sort de répulsion et ça m'a beaucoup fatigué. Dumbledore lui sourit. _Au fait, professeur, reprit Harry. Il y a quelque chose que je n'ai pas compris. C'est moi qui aie créé ce sortilège et je n'en découvre certaines propriétés que ce matin. Ne devrait-il pas être exactement comme je l'ai voulu ? _Eh bien Harry, lorsque l'on parvient à créer des sorts, ils ont toujours les caractéristiques et l'utilité qu'on leur souhaitait. Néanmoins, les sorts créés sont toujours plus complets qu'on ne l'avait prévu. _Je l'ignorais. Merci professeur. _Je constate que tu te prépares à toutes les éventualités. _Vous savez ce qu'on dit ; la prudence est mère de sûreté. _C'est pourquoi je souhaite qu'après Noël, tu restes au château. Ce n'est pas que je m'inquiète pour ta sécurité, reprit Dumbledore en voyant l'air étonné d'Harry. Mais je souhaite t'apprendre plusieurs sortilèges qui, je l'espère, ne seront pas nécessaires. Harry ne dit rien mais comprit qu'il s'agissait des mêmes sorts dont parlait Rogue au directeur deux jours auparavant. _Professeur, pensez-vous que ce soit vraiment nécessaire de. enfin. _Je vois absolument de quoi tu veux parler Harry, coupa Dumbledore. Et je te confirme que nous n'avons pas d'autres alternatives que de procéder à la succession. Le pouvoir de Voldemort grandit de jour en jour et je ne pourrai bientôt plus protéger mes élèves. Harry baissa les yeux. _Dans combien de temps ? marmonna-t-il. Le vieux sorcier posa une main bienveillante sur la tête du jeune homme. _Je l'ignore Harry. Vers la fin de l'année sans doute. Il eut un silence. _Que vas-tu faire aujourd'hui ? demanda le directeur avec curiosité. Harry apprécia son effort pour changer la conversation. Il releva la tête et Dumbledore put voir ses yeux rougis. _Je vais chez les Weasley, répondit-il. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Ginny. _Eh bien, je te souhaite une bonne journée, dit-il en s'éloignant. Harry le regarda disparaître au coin d'un couloir. Six mois, pensa-t-il. A la fin de l'année, cet homme formidable sera mort. Il se rendait compte qu'il ne pouvait rien faire et dut se ressaisir. Après quelques minutes, il se dirigea vers la Grande Salle, où il prit un petit déjeuner solitaire. _11H00 ! s'exclama-t-il après avoir mis sa dernière tartine dans la bouche. Il est grand temps pour moi d'y aller. Il se leva et courut vers le dortoir. Il ne souhaitait pas prendre l'habitude de transplaner à chaque déplacement, de peur de perdre son excellente condition physique. Une fois dans sa chambre, il prit le hibou qu'il avait acheté la veille ainsi que sa cape et retourna à la porte principale. Une fois prés de la lisière de la forêt, il visualisa la cuisine des Weasley et disparut. _AHHH !!! hurla Mrs Weasley en voyant apparaître Harry devant ses yeux. La petite femme rondelette avait lâché sa casserole et regardait le jeune sorcier comme si c'était un fantôme. _Pardonnez-moi Mrs Weasley, dit-il confus. Je ne voulais pas vous faire peur. Je suis vraiment désolé, ajouta-t-il en rougissant. La mère de son meilleur reprit ses esprits et lui sourit. _Ce n'est rien mon chéri, lui dit-elle en l'embrassant. Mais la prochaine fois, promets moi de transplaner dans le jardin, comme le font Arthur et Percy. _C'est promis, essaya d'articuler Harry tant l'étreinte était forte. _Qu'est-ce qui se passe maman ?! demanda Ginny en entrant dans la cuisine. Harry cacha vite le hibou sous la table. _Oh ! Bonjour Harry ! lui dit-elle lorsqu'elle le vit. Je suis heureuse que tu sois là. Elle le regarda aussi profondément que la dernière fois et Harry se sentit à nouveau rougir. Et voilà, se dit-il, ça recommence. _Je suis venu voir comment allait la famille, lui dit-il après avoir repris une certaine contenance. A ces mots, Mrs Weasley fit un petit bruit qui ressemblait beaucoup à un rire étouffé. Harry lui lança un regard suppliant et elle n'ajouta plus rien. _Je vais prévenir les autres que tu es là, dit Ginny en quittant la pièce. Harry prit un air innocent lorsque la mère de la jeune fille lui fit un sourire en coin. _Alors comme ça, tu viens pour l'anniversaire de Ginny ? _Je ne lui ai jamais souhaité, alors je me suis dit que cette année, comme je savais transplaner, ça pouvait changer. Harry avait essayé de paraître le plus convainquant possible pendant son explication, mais Mrs Weasley n'était pas dupe. _Je vous remercie pour votre invitation, reprit-il. _C'est tout naturel. Tu peux venir quand tu veux. Et j'en profite pour te féliciter pour ton permis. _Merci Mrs Weasley, dit-il avec un brin de fierté dans la voix. _Par contre, commença-t-elle sérieusement, nous allons fixer une règle. A partir de maintenant tu m'appelles Molly ou je ne te parle plus. _D'accord Molly, répondit Harry étonné. Est-ce qu'en échange vous pouvez me mettre ceci de côté ? lui demanda-t-il en lui tendant le hibou. _Il est magnifique Harry ! Tu n'aurais pas dû. _On n'a pas tous les jours quinze ans. Elle alla ranger la cage dans un placard. _Il ne restera pas là longtemps, le rassura-t-elle. L'anniversaire aura lieu dans deux heures, avant le déjeuner. Harry allait répondre lorsque la porte s'ouvrit et laissa passer plusieurs têtes rousses. Il y avait Ron, Fred, Georges et. Ginny. _Salut Harry ! firent-ils tous d'une même voix. _Bonjour tout le monde, répondit le jeune sorcier. Je suis content de vous voir. _Bon ! Tout le monde dehors ! hurla Mrs Weasley en agitant sa cuillère en bois comme s'il s'agissait d'une énorme massue. Je veux pouvoir préparer tranquillement le déjeuner avant l'arrivée de Percy et de votre père. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent tous dans le salon du Terrier qui avait été décoré pour Noël. Tous s'installèrent confortablement devant un feu de cheminée grondant. _Félicitations pour ton permis, lui dit Ron. Surtout que tu l'as eu en très peu de temps. _Merci beaucoup. _Tu as de la chance, firent les jumeaux en même temps. Nous, on attend encore de pouvoir le passer. Il sourit face à la mine boudeuse de Fred et Georges. _Tu nous montres ce que tu sais faire ? demanda une Ginny qu'Harry trouvait radieuse. La jeune fille était magnifique et Harry eut le plus grand mal à dissimuler son trouble. _Bien sûr, répondit-il avec assurance. Il se leva et alla fermer la porte du salon. Il marcha ensuite vers Ron puis, à la grande surprise de son ami, il disparut. La porte s'ouvrit pour laisser entrer Harry dans la pièce. _Belle démonstration, avoua Georges. _Parfaite, compléta son frère. _J'ai beau avoir l'habitude de voir transplaner papa, je trouve toujours aussi impressionnant. Harry sourit, gêné. Il regarda Ron et constata que quelque chose avait changé chez lui. Il semblait plus carré, plus musclé qu'avant. La métamorphose en animagus devait être imminente. Le grand rouquin remarqua le regard insistant de son ami et lui fit un clin d'?il. Harry était stupéfait ! Les yeux de Ron étaient marrons sur fond jaune comme. Un chien ! pensa Harry. Mais alors, il est très proche de la métamorphose. C'est sur ces pensées qu'entrèrent Bill et Charly, les frères aînés des Weasley. _Bonjour Harry ! firent-ils ensemble. Content que tu sois là pour cette petite fête. Le jeune sorcier prit un air étonné. _Une fête ? Je ne comprends pas de quoi vous parlez. _Mais de l'anniversaire de Ginny voyons ! fit Charly. _Ahhh oui. Pardon, j'avais complètement oublié. Je suis désolé, en ce moment, j'ai une passoire à la place du cerveau. Harry jeta un regard en coin à la rouquine et vit qu'elle semblait déçue. _Peu importe, improvisa Bill. Le plus important, c'est que tu sois là. Rapidement, la conversation s'axa sur les dragons de Roumanie, notamment sur la nouvelle espèce qu'ils avaient découverte. Les questions fusaient de tous côtés ; Fred et Georges exigeaient de leur frère le plus de détails possible. Au bout d'un certain temps, Ron se leva et demanda à Harry de le suivre. Une fois dans sa chambre, le rouquin lança un sortilège de silence sur la pièce, puis hurla comme un fou en sautant sur le lit. _J'y suis arrivé ce matin, finit-il par dire à Harry. Je voulais te faire une surprise. Il pouvait se vanter d'avoir réussi. _Hermione est au courant ? _Bien sûr ! J'attends sa réponse impatiemment. _Toutes mes félicitations Ron, dit Harry. A présent, il ne te reste plus qu'à attendre un sentiment fort et c'est bon. _Et je serai un chien ! Je serai un animagus. Ron ne parvint pas à se calmer avant une bonne heure, durant laquelle il sauta sur Harry pour lui montrer sa nouvelle force. Une lutte acharnée, ponctuée d'éclats de rire, s'ensuivit. Finalement, Harry plaqua Ron au sol, l'immobilisant fermement. Mais le rouquin avait d'autres moyens pour gagner la bataille. _Alors ? lui demanda-t-il malicieusement. Tu lui offres quoi à ma s?ur. L'effet ne se fit pas attendre et Harry lâcha immédiatement prise. _Un hibou, répondit-il après un temps. Ron sourit mais, n'ayant pas obtenu la réponse qu'il voulait, il décida d'agir autrement. _Tu l'aimes ? Harry, qui ne s'attendait vraiment pas à cette question ni à un ton aussi direct, tomba du lit sur lequel il venait de s'asseoir. Ses joues devinrent écarlates et son ami fut fixé. _Mais qu'est-ce que c'est que cette question ? demanda Harry en se relevant. _Il est normal que je me soucie de toi et de ma s?ur, non ? _Je ne sais pas si je l'aime, répondit Harry. Je sais juste qu'en sa présence, je me sens bizarre. C'est comme si un sentiment de liberté se mêlait à un lourd fardeau. _Donc tu l'aimes, conclut Ron. Harry se sentit idiot devant une telle évidence. Il était bel et bien amoureux de Ginny. Malheureusement le sentiment de culpabilité l'envahit aussitôt. L'image de Cho s'imposa à son esprit, il se sentit coupable. Ron le coupa dans sa pensée. _Je suppose que maintenant, tu vas arrêter ton enquête, lui dit-il. _Pardon ? Harry ne comprenait pas, ou plutôt avait peur de comprendre. _Ne te voile pas la face, fit Ron. Tu sais bien que tu ne trouveras rien et que Dumbledore ne t'a donné cette enquête que pour éviter que tu deviennes fou à la suite de la mort de Cho. Harry était estomaqué. _Alors, c'est ce que tu penses ? demanda-t-il. Son ton était plein de reproche et de colère. Ron allait répondre mais le jeune sorcier ne lui en laissa pas le temps. _Tu penses vraiment que mon enquête est inutile ! s'exclama-t-il. Tu penses que j'ai passé autant de temps à la réserve de la bibliothèque pour oublier Cho ! Ron était balayé. _C'est vrai qu'aujourd'hui je ne cherche plus à me venger, continua Harry alors qu'il marchait dans la petite pièce orange. Mais j'ai découvert que la vraie cible était Poudlard et non moi. _Que veux-tu dire ? demanda le rouquin qui regrettait amèrement ses paroles. Harry se calma et se rassit. _Si je continue mon enquête, poursuivit-il calmement, c'est parce que j'ai l'impression qu'une attaque contre Poudlard aura lieu. Ron semblait abasourdi. Il ne parvenait pas à reprendre ses esprits. Lui et Hermione avaient été idiots de penser qu'Harry cherchait une chimère. _T. Tu es certain de ce que tu avances ? demanda-t-il avec beaucoup moins d'assurance. Son ami hocha de la tête. _Mais, et pour Cho ? _La malchance, dit Harry tristement. Et sans doute une opportunité que les voleurs n'ont pas laissée passer. _Les voleurs ? Tu penses donc que quelqu'un a volé un livre à Poudlard. _Pas un livre, corrigea-t-il. Les professeurs ont vérifié. Aucun ne manque. Je pense que seules quelques pages ont été arrachées. Pendant quelques minutes, le silence régna dans la pièce. _Je suis désolé, finit par dire Ron. Hermione et moi nous sommes trompés. Harry sourit et fit comprendre à son meilleur ami que ce n'était pas grave. Bientôt la conversation revint sur la métamorphose imminente de Ron. _Est-ce qu'Hermione en est au même stade que toi ? _Nous étions tous les deux biens avancés, mais j'ignore où en sont ses progrès. A ces mots, un petit hibou entra dans la chambre et hulula de toutes ses forces. Coquecigrue venait de rapporter la lettre d'Hermione. Les deux amis se dépêchèrent d'attraper le volatile, ce qui ne fut pas chose facile. Après une lutte de plusieurs minutes, Ron parvint à arracher la lettre et se mit à la lire. Mon très cher Ron, Je suis très heureuse que tu sois parvenu à un tel stade de ton "entraînement". Je t'informe par la même occasion, que j'en suis également à cette étape. Toutes mes félicitations et à bientôt. Bisous. Hermione. _C'est ce qu'on appelle une lettre concise, dit Ron. _C'est génial ! s'exclama Harry. Bientôt nous serons trois animagi ! _Des animagi non-déclarés, corrigea Ron. _Et alors ? C'est bien la première fois que je te vois réticent à faire quelque chose d'interdit. Allez ! Secoue-toi ! Et comme pour joindre le geste à la parole, Harry sauta sur Ron et une nouvelle bataille s'ensuivit. Harry gagna une nouvelle fois. _Il serait peut-être temps que nous redescendions, fit Ron. Ca fait un moment que nous sommes partis. _Très juste. Harry se leva et aida son ami à faire de même. Il annulèrent le sort de silence et sortirent juste à temps. En effet Mrs Weasley était en train de monter l'escalier et semblait furieuse. _Enfin, vous sortez tous les deux ! s'exclama-t-elle. Ca fait dix minutes que je vous appelle ! Tout le monde vous attend ! _Désolé maman, on n'avait pas entendu. Harry manqua sourire à la remarque de son ami. _Bon, se calma Mrs Weasley, à table. La famille au grand complet était assise autour d'une immense table, aménagée dans le salon. Plusieurs paquets entouraient une tête tout sourire. Manifestement, Ginny était aux anges. _Bonjour Harry, lui dit Arthur lorsqu'ils furent entrés dans le salon. Comment vas-tu ? A ses yeux rieurs, l'adulte avait l'air particulièrement heureux. Percy se leva pour saluer le jeune sorcier. _Bonjour Mr Weasley euh. Arthur, corrigea Harry en voyant le regard de la mère de Ron. Bonjour Percy. Je vais très bien, merci. _Bon ! les coupèrent Fred et Georges. Il serait peut-être temps que Ginny ouvre ses cadeaux, non ? _Absolument ! approuvèrent Charly, Bill et Ron. Et sur ces mots, Mrs Weasley leva sa baguette et une explosion retentit. Des paillettes volaient dans tous les sens et une immense banderole où brillait "Bon anniversaire Ginny" était à présent visible. _Bon anniversaire ! L'intéressée rayonnait, et Harry constata que ça la rendait encore plus mignonne. Heureusement, personne ne vit ses joues s'empourprer. La cadette entreprit alors l'ouverture de ses paquets, ce qui fut laborieux puisque Fred et Georges les avaient pratiquement tous ensorcelés, au grand désespoir de leur mère. Ainsi, les cadeaux s'enfuyaient dés qu'on essayait de les ouvrir ou bien ils chantaient Joyeux Anniversaire en canon. Bientôt, dans l'hilarité générale, chacun courrut pour attraper un paquet récalcitrant. Au bout d'un certain moment, Harry alla chercher le hibou qui dormait paisiblement dans le placard de la cuisine. _Je vais te présenter à ta nouvelle maîtresse, lui dit-il. Le volatile hulula joyeusement et le jeune sorcier enveloppa sa cage d'un papier cadeau grâce à un sort qu'Hermione lui avait appris au cours de sa deuxième année. Il retourna au salon et entra discrètement tandis qu'un paquet finissait sa chanson avant de se déballer tout seul, découvrant un ensemble de farces et attrapes offert par les jumeaux. _Voilà, dit simplement Harry en tendant son présent à la jeune fille. Bon anniversaire. Surprise, Ginny ne dit rien mais lui fit un sourire qui parlait pour elle. _Un hibou ! hurla-t-elle après avoir retiré le papier qui protégeait la cage. Merci beaucoup Harry ! ajouta-t-elle avant de lui sauter au cou. Ce dernier bredouilla qu'il n'y avait vraiment pas de quoi et tenta vainement de dissimuler son embarras. _Un discours ! Un discours ! hurla Ron. Sans se faire prier davantage, la jeune fille se mit debout sur sa chaise et prit un air solennel. _Naturellement, je vous remercie tous pour tous vos présents. Néanmoins, ce qui me fait le plus plaisir, c'est d'être avec les personnes que j'aime et je veux que vous sachiez que personne ne pourra jamais vous remplacer dans ce rôle. Elle avait regardé tout le monde un par un en parlant et s'était arrêtée sur Harry. Tout le monde applaudit bruyamment et d'autres pétards explosèrent pour fêter l'événement. Puis Mrs Weasley fit apparaître un magnifique repas et chacun se servit à sa faim. La soirée passa en un éclair. _Bien, il est temps pour moi de rentrer, fit Harry. Je vous remercie encore de m'avoir invité. J'ai passé une merveilleuse soirée. _Il n'y a pas de quoi, répondit Ron. N'oublie pas que tu peux venir pour Noël. Harry lui sourit après lui avoir dit qu'il ne raterait ça pour rien au monde. Mrs Weasley l'embrassa en lui recommandant de bien se couvrir et Ginny le remercia une nouvelle fois avant qu'il ne transplane.