Eclaircie

Chapitre II : Avis de Tempête



Auteur : Lojie

Avertissement : Vous connaissez la chanson, rien ne m'appartient mais l'espoir fait vivre et qui sait un jour peut-être…

Note de l'Auteur : Entre une lecture de Chaque chose en son temps la niou fic de Klariss (je fais de la pub car j'adoooore ce qu'elle écrit sur TW ! ! !) et la construction de mon site Oxymore ki regroupera toutes mes fics (là je fais de la pub pour moué !), j'en profite pour publier la suite de cette fic. Merchi bôcou d'ailleurs pour tous vos reviews ! ! ! ! Ca me rassure et je me dis que ce que j'écrit ne passe pas inaperçu ! Bref, assez blablater, je vous laisse lire la suite où Bosco et Susan entrent dans les confidences.

Bonne Lecture !



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" _J'ai encore gagné, " s'exclama Susan sur un ton victorieux.

Bosco marmonna et délaissa ses cartes sur la table de la cuisine. La docteur venait encore de le ridiculiser durant leur énième partie de poker. Jamais il ne s'était fait battre à ce point à plates coutures à un jeu, et de surcroît par une femme ce qui le blessait encore plus dans son amour-propre. Ils sursautèrent tous deux quand l'escalier de secours près de la fenêtre de la cuisine se mit à grincer à cause d'un violent coup de vent.

" _Quel temps… " Soupira Bosco.

Sitôt après leur repas au Doc Magoo, ils avaient filé chez Susan en raison de la météo. La pluie ne cessait de tomber et le vent de souffler. Le ciel était si noir que l'on se croyait en pleine nuit alors qu'il n'était encore qu'aux environs de quatre heures de l'après-midi. Sur toutes les chaînes de télévisions et sur toutes les ondes, un avis de tempête était diffusé en continu conseillant aux gens de rester chez eux.

" _C'est dommage, " reprit Susan avec une moue pensive. " Chicago recèle de petits coins agréables à visiter. Et là nous sommes coincés ici… Pour changer du poker, que diriez-vous de regarder une cassette vidéo ? "

" _Pourquoi pas, " répondit-il.

Et puis de toute façon, il n'y avait rien d'autre à faire. Bosco soupira une nouvelle fois. Il était sans affaires, sans-le-sou et coincé chez une femme qu'il connaissait à peine. De plus, il devait admettre qu'il n'était pas indifférent à son charme même si cela ne changeait rien au fait qu'il s'ennuyait comme un rat mort. Il se rassurait en songeant que plus tard il y repenserait avec amusement, et en plaisanterait sûrement avec Faith, Ty et Sully autour de bonnes bières dans un bar new-yorkais.

" _Hé ho ! " Répéta Susan voyant que Bosco n'avait pas entendu ce qu'elle avait.

" _Euh… Pardon, " s'excusa-t-il un peu confus. " J'étais sur la lune. "

" _J'avais remarqué, " rétorqua-t-elle un peu cynique. " Je vous demandais ce que vous préférez voir comme genre de films. "

Bosco réfléchit quelques instants tout en l'observant. Elle devait sûrement aimer les films à l'eau de rose et ce genre de choses, bref tout ce qu'il détestait. Mais il n'était pas chez lui. Malgré tout, il ne voulait pas avoir à regarder un film ennuyant à la fin prévisible durant une heure et demie. Et puis, depuis quand s'inquiétait-il de ce que les autres aimaient ?

" _Vous avez des films d'actions ? " Se risqua-t-il.

" _Bien sûr, " rétorqua Susan avec un petit sourire. " Je me doutais que vous alliez me demander ça. "

" _Pourquoi ? " Rétorqua-t-il un peu sur la défensive.

" _Vous n'êtes pas flic pour rien, vous aimez l'action, " répondit-elle.

" _Tous les flics n'aiment pas forcément les films d'actions ! " Reprit Bosco un peu vexé. " C'est comme si je disais que comme vous êtes une femme, vous préférez les films romantiques ! "

" _Ce n'est pas la peine de vous énerver comme ça, " le coupa Susan en levant les yeux au ciel. " Ce n'était pas une critique… Et pour votre information, je n'aime pas les films à l'eau de rose, ça me donne le cafard ! "

Bosco se tût et tenta de sonder le regard de Susan. Cette femme le surprenait et il n'arrivait pas du tout à la cerner. Soudainement la pluie redoubla d'ardeur contre la vitre de la fenêtre. Ils y jetèrent tous deux un regard soucieux. Les ampoules des lampes grésillèrent et un grondement de tonnerre retentit au loin.

" _Bon, je vais voir ce que j'ai comme films d'actions, " reprit Susan en se levant de table.

Elle sortit de la cuisine, laissant Bosco tout seul assis sur sa chaise. Dans son esprit se bousculaient des songes confus et contraires. Susan ne savait pas comment s'adresser au policier, il prenait chaque parole au mot et s'indignait facilement. Il était le stéréotype incarné du petit flic hargneux et agressif. Pourtant quelque chose clochait en lui. De temps en temps, elle surprenait un regard plus doux, une certaine fragilité intérieure qu'elle n'arrivait pas à définir. Etait-il aussi méchant qu'il voulait le faire croire ? Ou bien était-ce simplement une carapace ?

Elle ouvrit un placard de son salon et commença à chercher le peu de films d'action qu'elle devait avoir. Elle remarqua en riant intérieurement qu'elle avait quand même un ou deux films romantiques qui traînaient. Susan tomba sur Le Flic de Beverly Hills. En tant que policier, Bosco ne devait sûrement pas apprécier ce film un peu trop caricatural. Elle trouva aussi L'arme Fatale et Rush Hour… Décidément, tous les films d'actions qu'elle avait, mettaient en scène des policiers… Les ampoules se mirent une nouvelle fois à grésiller, un grondement de tonnerre tout proche détona et la fit sursauter. Tout s'éteignit.

Elle maugréa et sortit la tête de son placard pour trouver l'interrupteur le plus proche. Elle appuya dessus mais il n'y avait plus de courant. La foudre avait dû tomber sur une ligne de haute-tension. Il ne manquait plus que ça. Déjà qu'elle avait du mal à occuper Bosco, mais si en plus ils se retrouvaient plongés dans le noir cela deviendrait encore plus difficile.

" _Maurice ? " L'appela-t-elle.

" _Oui, " répondit-il faiblement.

" _Il n'y a plus de courant mais je crois que vous l'aviez déjà remarqué ! Ne bougez pas de la cuisine, je vais chercher des bougies dans ma chambre ! "

" _D'accord, " répondit-il d'un ton qui sonnait faux.

Elle commença à marcher à tâtons, collant ses mains sur les murs pour ne pas se perdre. Susan se prit une ou deux fois les pieds dans un tapis ou dans une chaise avant d'arriver à sa chambre. Puis elle trouva rapidement la commode près de son lit et sortit des bougies d'un tiroir. Normalement un briquet traînait aussi dans le coin. Elle le trouva lui aussi et alluma la petit mèche de la bougie bleue.

Un bruit sourd retentit dans le salon, suivit d'une sorte de brève plainte. Susan prit la bougie et sortit de la chambre. Bosco avait-il quitté la cuisine ? Malheureusement, la petite flamme n'éclairait pas grand-chose. Malgré cela, ses yeux perçurent une sombre silhouette sur le sol près du canapé. Elle s'approcha et s'aperçut que c'était bien lui :

" _Maurice ! Que faites-vous par terre ? " S'étonna-t-elle.

Il ne lui répondit pas. Elle posa la bougie sur la table basse en face du canapé et s'agenouilla près de Bosco. Elle remarqua aussitôt qu'il respirait rapidement et de manière saccadée. Il était en sueur et il n'arrivait pas à fixer ses yeux qui balayaient toute la pièce autour de lui. En tant que médecin, elle reconnut les symptômes d'une attaque de panique :

" _Maurice, calmez-vous et tentez de respirer plus doucement, " lui conseilla-t-elle en le prenant par les épaules.

Elle réussit tant bien que mal à faire asseoir Bosco pétrifié sur le canapé. Il ne semblait pas la voir et ses mouvements étaient désordonnés. Susan ignorait ce qui avait provoqué cette crise et ne savait pas quoi faire pour le calmer sinon lui murmurer des paroles rassurantes. Le regard du policier se fixa soudainement sur la bougie et il sembla s'apaiser.

" _Maurice ? Ca va mieux ? " Demanda-t-elle sans cacher l'inquiétude dans sa voix.

" _Ca va… " Répondit-il essoufflé. Ses yeux ne quittaient toujours pas la bougie.

Par les fenêtres, il faisait toujours noir et la pluie tambourinait de plus belle contre les vitres. Bosco se prit le visage entre les mains et rassembla ses pensées. Il avait fallu qu'il fasse une attaque de panique chez elle… Il avait fallu qu'il y est cette fichue panne de courant… Heureusement que Susan avait apporté cette bougie sinon il serait encore en train de délirer. Il n'osait pas la regarder de peur de voir de la pitié dans ses yeux. Il détestait la pitié.

" _Qu'est-ce qui a provoqué cette crise ? " Demanda-t-elle en voyant bien qu'il détournait la tête.

" _Quelle crise ? " Rétorqua-t-il un peu sèchement alors que tout son souffle n'était pas encore revenu.

" _Je suis médecin, " reprit-elle vexée. " Et je sais reconnaître des symptômes quand ils sont là ! Hyper-ventilation, désorientation, sueurs, gestes incontrôlés, vous venez d'être victime d'une attaque de panique. Qu'est-ce qu'il l'a provoqué ? "

Bosco conserva le silence encore quelques instants. Lentement, il tourna la tête et fit face à Susan. Il fut tout d'abord surpris de ne voir aucune once de pitié dans son regard, mais à la place une profonde inquiétude. Il hésitait. Avouer cela était plutôt humiliant, mais d'un autre côté il ne reverrait sûrement jamais le docteur Lewis…

" _J'ai peur du noir depuis que je suis tout petit. Je n'ai jamais réussi à surmonter cette peur… C'est maladif, ça s'accroche à moi et je n'arrive pas à m'en défaire. "

" _Vous n'avez jamais songé à suivre une thérapie ? " Demanda-t-elle innocemment.

" _Vous me demandez d'aller voir un de ces vautours qu'on appelle un psy ? ! ? " S'indigna-t-il aussitôt.

" _Laissez tomber j'ai rien dit, " reprit alors Susan.

Un silence troublant s'installa entre eux. Elle ne l'avait pas jugé, Bosco l'avait remarqué avec soulagement. La majorité des gens lui aurait rit au nez. Il fixa son regard sur la bougie. Il n'osait pas la quitter des yeux de peur d'être happé une nouvelle fois par une attaque. Susan suivit son regard.

" _Je suis désolé, " reprit soudainement Bosco.

" _Désolé pourquoi ? " Rétorqua Susan surprise.

" _Je vous gâche votre après-midi. D'abord vous m'emmenez à l'aéroport mais les avions ne décollent pas, puis vous m'hébergez et je fais ma petite crise à cause de la peur du noir. "

" _Vous n'y êtes pour rien dans tout ce qui s'est passé, " remarqua-t-elle.

" _Si… si je n'avais pas trompé ma copine, enfin mon ex-copine, je serais encore avec elle à l'hôtel et vous seriez sûrement avec vos amis, tout ça au lieu de tenter de réconforter un pauvre demeuré qui a encore peur du noir à son âge ! "

" _Vu sous cet angle peut-être, " acquiesça Susan. " Mais à l'heure qu'il est si vous n'aviez pas traumatisé ce pauvre Gallant, je serais chez moi avec mon chat, seule durant une panne de courant. Donc je n'ai pas de regrets à vous avoir ici, au contraire ça me fait un peu de compagnie. "

" _Vous ne sortez pas ? " Demanda-t-il avec prudence.

" _Si mais ces derniers temps, je… j'ai tendance à rester chez moi, je ne sais pas pourquoi. Je crois que ça date de la mort de Mark. "

" _Mark ? "

" _Un ancien ami, un ancien amour aussi, " répondit Susan en sentant son cœur se serrer à l'évocation de ce cher disparu. " C'est celui qui est mort d'une tumeur au cerveau, je vous en ai brièvement parlé au Doc Magoo. "

" _Je me rappelles. "

Ils s'observèrent un instant puis Susan se mit à rire nerveusement.

" _On doit paraître pitoyable à voir ! " S'exclama-t-elle. " Nous nous confions l'un à l'autre alors que nous ne nous connaissons même pas ! "

Il l'observa sans répondre. Ses yeux avaient quitté la bougie pour ne fixer que Susan. Celle-ci le remarqua et se trouva un peu gênée par ce regard insistant. Bosco la dévisageait sans pudeur et sans se soucier de ce qu'elle pouvait bien penser d'une telle attitude. Pourquoi était-il aussi attiré par elle ? Susan était d'une beauté discrète, elle cachait sans cesse son jeu et il devait admettre qu'il était plus souvent sorti avec des femmes extraverties, préférant le sexe aux beaux discours et la fête aux dîners romantiques. Susan, ce n'était pas ça, c'était autre chose mais il n'arrivait pas trouver les mots pour décrire ce qu'il ressentait en sa compagnie.

Elle n'était pas non plus comme Faith même si par certains côtés, elles se ressemblaient. Toutes deux étaient concernées par leurs familles, elles jouaient les femmes fortes alors qu'elles étaient bien plus fragiles qu'elles ne le laissaient paraître. Mais Susan avait une fois de plus quelque chose en plus, une présence qui le rassurait et calmait sa fougue.

" _Je peux vous demander quelque chose ? " Dit-il nerveux.

" _Allez-y, " répondit-elle avec curiosité.

" _Si je vous embrasse, là comme ça, vous ne me mettrez pas dehors ? "

Susan le regarda, un instant interloquée. Elle ne savait pas quoi répondre à cela, rien ne l'avait préparé à répondre à cela en vérité. Comme elle ne se décidait toujours pas, Bosco prit sa main dans la sienne et commença à jouer avec ses doigts. De son autre main, il écarta quelques mèches qui encadraient le visage de Susan. Elle se laissait faire, se sentant subitement gauche et maladroite. Bosco, le policier fou furieux du 55ème district de New-York, allait l'embrasser et elle n'allait rien faire pour empêcher ça.

Il se pencha vers elle et l'effleura doucement du bout des lèvres. Voyant qu'elle n'opposait pas de résistance, Bosco s'enhardit, la fit doucement basculer en arrière sur le canapé et l'embrassa profondément. Elle avait le goût de salé. Une fois encore il s'était trompé pensant qu'elle serait sucrée. Il s'arrêta un instant et scruta son regard. Susan ne semblait pas effrayée ou indécise, un petit sourire s'esquiva sur ses lèvres et ce fut à son tour de l'embrasser. Ils s'arrêtèrent de nouveau.

" _Finalement, je ne regrette pas que mon ex m'ait planté ce stylo dans la main, " glissa Bosco un brin malicieux.

Elle lui ordonna de se taire en posant son index sur ses lèvres. Susan ne voulait pas qu'il parle. Elle le poussa sur le côté et se leva du canapé. Elle lui tendit la main et il se leva lui aussi pour la prendre. Susan le guida vers la chambre, et elle remarqua avec amusement qu'il ne se préoccupait plus du tout de la bougie ou du noir. Son esprit était tout entier focalisé sur elle, rien que sur elle.

Dans la chambre, il la poussa contre le mur et recommença à l'embrasser. Bosco nota qu'il était légèrement plus petit qu'elle, mais il avait l'habitude de sortir avec des femmes plus grandes que lui aussi il ne s'en souciait pas. Ses mains commencèrent à explorer ce corps nouveau avec délice. Ses gestes venaient naturellement comme s'il savait exactement ce qu'il avait à faire. Pour une fois, il ne se préoccupait de savoir s'il allait être un bon coup ou pas, il voulait juste être à elle.

Susan lui retira son polo beige et passa ses mains sur sa peau douce. Le travail à l'extérieur et les courses-poursuites avaient forgé son torse en des muscles ronds et durs. Elle avait appris à connaître tant de facettes de lui en si peu de temps qu'elle avait encore un peu de mal à se rendre-compte de ce qui se passait. Elle sentit ses mains s'immiscer sous son fin pull, ses doigts se glissèrent entre sa peau et son soutien-gorge et il fit rapidement jouer les agrafes qui le retenait. Il retira le tout d'un même mouvement et sa bouche traça son chemin jusqu'à la naissance de ses seins.

Elle le repoussa un instant pour se diriger vers le lit. Il la suivait de près comme s'il avait peur qu'elle lui échappe. Ils s'allongèrent sur le lit et il se plaça sur elle. Malgré l'obscurité ambiante, Susan pouvait deviner son regard fiévreux qui la dévorait littéralement, et elle se soupçonnait elle-même d'avoir ce même regard. Leurs pantalons et leurs dessous respectifs eurent tôt fait de rejoindre le reste de leurs affaires sur la moquette de la chambre.

Susan s'arqua brusquement quand il entra en elle…



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A suivre…



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Le Petit Mot de la Fin : Pour ceux qui ont déjà lu certaines de mes fics, vous aurez remarqué que j'ai essayé de pas trop entrer dans les détails vers la fin car je ne veux pas que cette fic soit classé NC-17. J'ai envie que cela reste une fic romantique jusqu'au bout pour une fois mdr !